Age : 30 Messages : 375 Date d'inscription : 01/08/2013
Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
• Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.
Zackson "ZACK" • Voltali ♂ • Absorb Volt • Modeste
Aëlia "AËL" • Aéromite ♀ • Lentiteintée • Brave
Sujet: Sorry |PV Weston| Sam 29 Avr 2017 - 21:59
Sorry
feat. Weston Elric
Les jours se produisent ainsi, lorsque l’on embrasse une cause comme la nôtre. L’attente et l’angoisse qui ponctuent notre quotidien. Et la peur, sordide et vibrante, qui accompagne chaque pas. Lorsque les événements se précipitent et viennent mettre fin au suspense, alors nous n’en sommes pas plus préparés. Est-il une existence humaine se réjouissant de ces appels, dans l’echo de la nuit, ces voix tendues, ces tristes nouvelles? Ainsi nous devons vivre. Ou plutôt survivre. Chaque mois, chaque semaine, devant la perte d’un allié, d’un ami, d’un autre combattant. Et toujours cette question : à quand mon tour? Si les astres s’alignent à ma perte, qui me pleurera? Toujours ces pulsions égoïstes et vulnérables, ces cris de l’âme en détresse. Je peine à encaisser tout ce que je viens de vivre. D’abord la vision défaite d’une équipe entière, douze Pokémon vaincus. Ainsi que deux qui n’ont pas eu la même chance. J’ai veillé des heures auprès d’eux, tentant désespérément d’aider au meilleur de mes connaissances aux soins prodigués, puis à tenter de rejoindre l’époux de la principale victime. Mercedes. Je ne lui ai jamais reproché ses imprudences. Malgré sa radicalisation au sein du mouvement, elle prenait toujours ses précautions. D’après les dires de Cape Grise, un vieil ami au sein de la Résistance, un de ses compatriotes l’aurait vendue lors d’une rafle, un coup de chance par un chercheur de tête du Régime. Adam Bradford, Gagnant d’une récente Compétition du côté Dresseur. Un ennemi à la hauteur de l’équipe pourtant puissante de la jeune femme. Elle s’est crue en sécurité. Elle avait tort.
Et Azmitia… Elle est tombée. Melinda Connors, une amie de longue date, a revêtu son uniforme de guerre ce soir et pris l’apparence de Doc Kimono. Penchée sur la silhouette de Mercedes, elle constate tout comme moi-même que des blessures bénignes et pourtant la journaliste se cambre contre la table d’examen de sa clinique secrète où nous l’avons menée d’urgence. Ses gémissements me sont insupportables et je dois me reculer de quelques pas pour dénouer l’entrave qui me brûle la gorge. Ses prunelles, perdues, oscillent dans tous les sens, sa peau trempée de sueur. Elle n’est plus que supplication, ses mots nous parviennent, hachés, dénués de sens. Sa souffrance comme intolérable. Melinda attrape fermement son bras avant de lui injecter une substance à l’aide d’une seringue. La rose se débat quelques instants avant de retomber mollement contre la table, prise de spasmes qui bientôt s’apaisent. Le silence retombe brutalement dans la pièce immaculée tandis qu’elle s’endort. Je médite nerveusement d’un pied à l’autre, incapable de jeter un nouveau regard vers la jeune femme détruite contre la table.
«Elle est en état de choc. Aucune séquelle physique que quelques blessures bénignes. Néanmoins son état psychologique m’inquiète davantage.»
Je reste silencieux, en proie d’une vive douleur. Je n’aime pas voir la journaliste ainsi. Elle a posé un premier pied au sein du mouvement avec tant d’hésitation… et la voilà sacrifiée pour notre cause. Malgré ses origines, Mercedes n’en demeure pas moins une étrangère. Son sort me paraît injuste. Néanmoins, elle a fait son choix. Comme nous tous.
«Qu’est-ce qui s’est passé là-bas, Maxwell?»
Je secoue la tête, incapable de répondre. Combattant mon émotivité, je me racle la gorge avant d’articuler péniblement :
«Elle a été trouvée. Et elle s’est défendue. Elle a commis l’irréparable.»
«Son premier meurtre.»
Je ne réponds pas. Elle sait. Nous savons.
«Difficile pour elle. Elle s’y est toujours refusée. Elle a perdu deux compagnons ce soir.»
«Merde. Qui?»
«A-Aria et Silver, la Roitiflam et le Dimoret.»
Nous restons silencieux.
«Il va falloir qu’on trouve l’époux. Toujours aucune nouvelle de lui?»
«Je crains que non. J’ai tenté d’appeler Weston une douzaine de fois, il doit dormir encore.»
«Tu sais où le trouver?»
«Je me doute. Il est probablement à l’Arène en compagnie de son fils.»
«Alors va.»
J’hoche la tête. À son réveil, Mercedes aura besoin de l’être aimé. La peur et la culpabilité me dévorent cependant. Je connais les opinions du blondin quant à nos convictions, quant à nos actions. Sa désapprobation. Et pire encore, la terreur inspirée par la perspective de voir son fils victime des actions de son épouse. Malgré elle, la journaliste se trouve responsable du danger dont aurait pu être victime le jeune garçon. Je remercie silencieusement Arceus de sa bonne valeur, d’avoir mis l’enfant en sécurité ainsi que mon ami qui ne devrait jamais souffrir de nos gestes. La sécurité n’existe plus sur cette île et il serait encore bien naïf d’y croire, mais l’implication d’Azmitia, la mienne… Malgré tout notre bon vouloir met tout de même les nôtres dans une position délicate et potentiellement dangereuse. J’hoche la tête après un bref soupir. J’ignore comment réagira mon vieil ami à la nouvelle qui l’attend. La destruction, l’horreur. L’état de son amoureuse. La promesse brisée. Sa maison, maintenant plus qu’un tas de cendres. Il fallait effacer les preuves. Je ne me suis pas porté volontaire pour participer à la mise à feu de la demeure Blanchett-Elric. J’ai cependant commandé certains effets à préserver, en plus de la recherche du tout dernier Pokémon de la dresseuse affligée, Dot le Porygon manquant toujours à l’appel.
Tarek nous téléporte au seul lieu où je peux soupçonner retrouver mon ami Champion et son fils : l’Arène d’Anula. L’édifice se dresse tout autour de moi, silencieuse et plongée dans une obscurité grise, synonyme du lever du jour imminent. Le ciel s’éclaircit par-delà ma tête, où un dôme vitré m’accueille. La perspective d’un jour nouveau devrait me réjouir, pourtant cette aube ne me paraît que déplacée, insolite. Inconfortable, je tâte ma ceinture à la recherche de la balle d’Artémis, ma Démolosse, quand je remarque une tente à quelques pas de moi, sur le terrain gazonné. Silencieux, j’en défais la fermeture éclair et trouve à l’intérieur trois silhouettes endormies. L’innocence de Benjamin me fait hésiter quelques instants douloureux. Le vertige, insupportable, la perspective d’une cassure, probablement permanente pour cette famille. Mercedes sera-t-elle un jour la même?
«Weston… réveille-toi. Tout de suite.»
Ma voix n’est qu’un murmure. Autant dire une fanfare. Je me retire après m’être assuré que le Champion m’ait bien entendu. Je remarque au passage l’identité de la troisième personne saucissonnée auprès de l’enfant. Il s’agit du frère de Mercedes, John. Néanmoins je n’ose pas le réveiller pour le moment. Il me semble que Weston doit savoir… seul. Je l’attends auprès des estrades, le cœur battant à l’envers.
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Weston Elric Habitué
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N’écoutant que d’une oreille l’histoire que le châtain conte à mon fils, je relève le regard vers le plafond vitré de l’arène, où s’écrasent les lourdes gouttes d’eau provenant du ciel, créant ainsi un bruit de fond des plus relaxent. Apaisé, je pose de nouveau mon regard sur le duo. Le petit blond se rapproche un peu plus de celui qu’il probablement plus comme un grand frère que comme un oncle, afin de tourner la page, et découvrir la suite de l’histoire. Les deux ne semblent même pas remarquer ma présence, tant ils sont absorbés dans l’épopée de leur héro. Même Goro, le petit Lixy habituellement toujours endormi, semble lui-aussi absorbé dans l’histoire, et observe ainsi les images du livre depuis les bras de son jeune dresseur.
Un sourire attendri aux lèvres, je laisse à regret mon fils et mon beau-frère, pour me diriger vers la sortie de l’arène. Malgré la fraîcheur de la nuit accentuée par la pluie, je me dirige vers l’extérieur afin de fumer une dernière cigarette avant que nous ayons nous coucher. Je profite aussi de ce petit moment de solitude afin de sortir mon téléphone portable, espérant voir s’afficher sur l’écran ne serait-ce qu’un signe de vie de la part de mon amoureuse. Mais en ne voyant aucune nouvelle notification s’afficher, je pousse un léger soupire. J’ai tenté de rejoindre la rose à plusieurs reprises aujourd’hui pour la prévenir que Ben et moi n’allions pas rentrer ce soir. Cette petite soirée de camping improvisé au milieu du terrain de mon arène n’était pas prévu, et ainsi je ne veux pas voir la jeune femme s’inquiéter. Mais à présent, c’est moi qui commence à ressentir une légère inquiétude. Mais je chasse rapidement ces idées de ma tête. Après tout, ce n’est pas la première fois que la rose disparait sans prévenir, pour ne revenir qu’au beau milieu de la nuit, pour venir se glisser sous les couvertures en pensant que je ne la remarque pas. Ainsi, je finis par simplement ranger mon portable avant de terminer ma cigarette et retourner aux côtés du duo, ayant à présent terminé leur histoire, pour maintenant tenter de créer leur propre compte, à l’aide d’ombres chinoises.
-Allez les garçons, il est amplement passé l’heure du dodo!
Le petit blond quitte à regret son activité, pour se diriger à l’intérieur de la tente et se glisser dans son sac de couchage, acheté cet après-midi pour l’occasion. Malgré ses protestations, je sens qu’il ne lui faudra pas bien longtemps à s’endormir, à en juger par les bâillements qui s’échappent de lui.
-Papa, prêtes-moi ton téléphone. Je veux appeler ma maman et lui dire bonne nuit.
Depuis qu’il a commencé à vivre avec nous, le petit garçon a pris l’habitude de se faire border par la rose, qu’il considère aujourd’hui comme sa propre mère, même si je sais très bien qu’il n’oubliera sans doute jamais celle l’ayant mit au monde. Ainsi, Ben s’empare du portable que le lui tends, et cherche avec habileté le numéro de la rose. Avec excitation, le petit colle le téléphone à son oreille, impatient de pouvoir entendre la voix de la jeune femme, qu’il n’a pas pu voir de la journée, à son grand regret.
-Papa elle répond pas...
Le sourire du petit garçon s’efface aussitôt, pour plutôt laisser place à un air de déception, se mêlant bientôt à un visage anxieux à l’idée de devoir aller dormir sans pouvoir accomplir sa routine habituelle du couché. Si l’idée de camper sans la rose ne plaisait déjà pas tellement au petit blond, je ne peux que deviner sa détresse à l’idée de ne pas pouvoir lui dire bonne nuit.
-T’as qu’à lui laisser un message, comme ça elle pourra l’écouter avant d’aller se coucher.
L’idée que propose John à mon fils semble fonctionner, puisque ce dernier retrouve aussitôt son sourire et sa bonne humeur.
-Allô maman, c’est moi! Je voulais te dire bonne nuit et te faire un gros bisou! Je t’aime, et demain je te ferai un groooos câlin!
Le petit garçon embrasse avec force le téléphone avant de me le tendre, afin de que je puisse à mon tour souhaiter une bonne nuit à mon amoureuse avant de l’embrasser et raccrocher. Satisfait, le petit blond repose sa tête sur son oreiller, et je viens à mon tour lui glisser un bisou sur le front. Nous prenons tous place dans nos couchettes respectives, et bientôt, je devine que les deux garçons se sont endormis. Quant à moi, je reste éveillé encore quelques heures, ne parvenant pas à trouver le sommeil. Malgré les apparences, je ne peux m’empêcher de rester quelques peu inquiet pour mon amoureuse. Même si je sais que la rose est capable de se défendre, et que celle-ci peut compter sur les colosses qui forment son équipe, je ne peux m’empêcher de me demander où elle se trouve, et si elle est en sécurité. Car peu importe les précautions, la vie secrète de ma femme n’a rien de sécuritaire. Et malgré moi, ces préoccupations me créent souvent des nuits blanches et des cauchemars, même lorsque mon amoureuse se trouve à mes côtés, bien en sécurité dans le lit de notre nid familial, forteresse gardée par une armée de Pokémon tous plus forts les uns que les autres.
Cette nuit, je finis par trouver le sommeil après ce qui me semble être une éternité. Et mes rêves n’ont rien de reposant. Il s’agit de mélanges violents, anxiogènes, bruyants, mouvementés. Les images s’interposent les unes sur les autres, sans que le tout ne fasse réellement de sens. Comme à son habitude, dans mon monde imaginaire, mon amoureuse se met en danger avant de mettre Benjie à risque, et je me retrouve incapable de leur venir en aide. J’ai beau crier, j’ai beau tenter de me débattre, je me retrouve coincé, muet, condamné à n’être qu’un spectateur impuissant. Cette nuit, comme bien souvent, je me réveille en sursaut, couvert de sueur, la respiration haletante. Mais cette fois, ce réveille n’a pas été programmé par mon propre corps. Dans un sursaut, je réalise qu’une silhouette se tient au-dessus de moi, une main posée sur mon épaule pour me brasser avec à la fois délicatesse et fermeté. La peur initiale s’évapore toutefois rapidement, alors que je reconnais la voix de mon vieil ami. Il me faut quelques secondes pour me convaincre qu’il ne s’agit pas d’un autre rêve, mais l’homme est bel et bien présent, il ne s’agit pas de mon imagination. Et je comprends aussitôt que quelque chose ne va pas. Ne voulant pas réveiller et inquiéter John ou Benjie, je me contente d’enfiler un jeans avant de rejoindre silencieusement mon ami vers les estrades. Malgré les nuages qui couvrent le ciel, un rayon de lune vient éclairer le visage de Max, et l’expression qui s’y trouve ne fait que confirmer mes inquiétudes.
-Max... Il est arrivé quelque chose...
Il ne s’agit pas là d’un questionnement, mais bien d’une affirmation. La véritable question n’est pas de savoir s’il s’est produit quelque chose, mais bien qu’est-ce qui s’est produit, et surtout, qui a dû payer cette fois.
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Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
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Âge du personnage : 32 ans Métier / Études : Maître Coordinateur de profession Pseudonyme(s) : • Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
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Le malaise m’étreint de sa cruelle présence. Parmi l’obscurité de l’aube naissante, je tente désespérément de m’en départir, de me rassurer. Néanmoins, l’absence de certitudes m’enfonce dans une profonde angoisse. Ai-je seulement été certain, ces huit dernières années? Naïf peut-être, de me croire à l’abri ainsi que les miens. L’espoir peut s’avérer bien vain parmi les heures les sombres ainsi je ne m’y autorise plus à ce point-ci. Je me contente d’encaisser les faits sans chercher un sens aux événements. Il n’y en a pas. Toute cette guerre en est dépourvue, à l’instar de mon combat qui aujourd’hui me pèse. Nous jurons tous les jours, toutes les nuits dans l’illégalité, de protéger ceux souffrant davantage des horreurs accomplies par la dictature. Pourtant aujourd’hui Weston verra son monde s’écrouler. Si la situation s’avère encore récupérable, le Champion n’en demeurera pas moins bouleversé devant la destruction de sa maison et l’état dans lequel se retrouve maintenant son épouse. Cette question revient me hante, accompagnée de sa dose de culpabilité : Mercedes sera-t-elle la même après ces événements? Se relèvera-t-elle du traumatisme? Avec amertume, j’encaisse moi-même le choc, la vision de son corps secoué de spasmes et de cris, attachée contre la table d’examen du Doc Kimono. Je surveille l’approche de Weston, heureux de constater l’absence de Benjamin à ses côtés. Je n’aurais pas eu le courage de lui dire. Lui dire qu’il vient probablement de perdre sa nouvelle mère.
L’affirmation parmi ses mots me tire un frisson. Tant de nuits brisées il a dû l’attendre dans l’espoir angoissé de la voir reparaître sans séquelles de ses actions au sein du mouvement. Tant de nuits comme celle-ci, il s’est préparé à toutes les éventualités sans jamais vraiment y parvenir. Le calme tendu de sa voix m’interpelle. Je m’écarte pour lui faire une place à mes côtés, l’estomac renversé du poids des vérités que je décèle. Il faisait un moment qu’il m’était venu l’envie de pleurer et pourtant je dois combattre les larmes tandis que ma gorge s’enlise d’une lourdeur que je combats avec volonté. Je m’éclaircis la gorge, conscient que mes silences ne font qu’accentuer l’angoisse de mon ami. Je pose une main contre son épaule sans le regarder.
«Oui.»
Respire. Je prends un instant pour permettre à l’oxygène d’entrer à nouveau parmi mes poumons, étourdi par les nouvelles que je dois lui apporter.
«Je sais où se trouve Mercedes. Elle travaille depuis quelques temps à Vanawi, dans une base secrète auprès de hackeurs et de journalistes tout comme elle qui s’occupent de brouiller les signaux, envoyer des messages clandestins et rejoindre la population. Néanmoins, la base a été découverte et ses collègues, massacrés. L’un d’entre eux a du parler avant de mourir car le soldat ayant fait la découverte est allé directement chez vous… à la maison d’Anula.»
Je frissonne profondément avant de raffermir ma prise contre l’épaule de Weston. Combien d’années depuis notre rencontre? Combien d’années à se soutenir, à entretenir cette amitié entre pourtant deux personnes totalement opposées? Ce soir, j’ai failli le perdre. Ce soir, un innocent aurait pu périr aussi.
«Lorsque Mercedes est rentrée, il était trop tard. Tous ses alliés sur place étaient vaincus… n-nous avons aussi trouvé deux morts sur place. Elle a du tenter de se défendre avec les Pokémon qu’elle avait sur elle, m-mais elle a été défaite, du moins c’est ce que nous pensons… Elle est encore en vie! Je te rassure…»
Mes pensées s’emmêlent, je tâche d’y mettre de l’ordre pour éviter d’affoler inutilement mon ami. La respiration prise alors me paraît imbuvable, mes poumons s’assèchent.
«Elle s’est défendue du mieux qu’elle le pouvait, mais dans la mêlée… Elle a tué le soldat du Régime. Elle a été retrouvée quelques heures plus tard par l’une des nôtres, mais il était trop tard, le mal était fait. Mercedes quant à elle eh bien…»
Je ferme les yeux pour chasser les images difficiles de la jeune femme en proie de sa souffrance et de ses cauchemars éveillés.
«Physiquement elle n’a rien que quelques égratignures.»
Ma bouche se tord, je ne dis pas tout, je n’en ai pas le courage. Je me tais, affligé, confus, nerveux.
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Weston Elric Habitué
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Qui. Qui a dû pâtir de cette guerre sans merci que se livrent deux partis toujours un peu plus violent que l’autre. Toujours un peu plus à la recherche de victimes. Toujours un peu plus radicale. Deux partis s’arrachant mon île natale pour des soi-disant valeurs qui ne veulent plus rien dire à leurs yeux. Liberté, paix, ordre... Au final, plus rien de cela ne compte lorsqu’on pense à tous ceux ayant été sacrifiés pour ce qui n’est rien de plus que des mots. Et aujourd’hui, en cette nuit orageuse, mon ami de longue date est venu m’annoncer la perte d’un autre. Un dommage collatéral, sans doute. Et je n’ose pas prononcer les mots. Je n’ose pas lui demander la fameuse question. Qui. Qui a dû payer de sa santé, voir même de sa vie. Cette fois, s’agit-il de Riku? D’Adélia? De Cassey? Ma tête se remplie d’images d’horreur, impliquant des êtres chers que je refuse de voir disparaitre.
Mais de tous ceux qui m’entourent, de tous ceux qui auraient pu ce soir expliquer la présence du Maître coordinateur dans mon arène cette nuit, il fallait que ce soit elle. Elle, dont il prononce le nom, avant de m’étaler un pavé que je n’écoute qu’à moitié. Son nom. Il résonne dans mon esprit, qui se trouble petit à petit. Un vertige me prend, alors que son nom se répète sous mon crâne, comme un écho. Mercedes. Mercedes, mon amour, ma putain de raison de vivre. Ma femme. Ma femme... Ma muse. Ma moitié. Celle qui m’a promis son amour. Jusqu’à ce que la mort nous sépare... Je n’écoute plus mon ami parler. Je n’ai que faire de ses explications. Aussi égoïste ce soit, je me fiche du sort de ses collègues. Je me fiche de savoir comment ils ont pu trouver la mort. Je me fiche de la raison qui a pu pousser ces rats à dénoncer la seule qui était parvenue à faire un sens de ma vie. La seule femme que j’ai véritablement pu aimer. La seule ayant pu combler ce vide que j’ai longuement cru sans fond. Celle ayant pris le rôle de la mère de mon enfant. Tout ce qui compte, c’est elle. Tout ce qui compte, c’est Mercy. Ma Mercy. Ma Mercy, que j’imagine, disloquée contre le parquet de notre salon, ou contre le carrelage de notre cuisine, une expression sans vie au visage, couverte de sang. Morte. Punie par ses choix de vie trop ambitieux. Par son désir de toujours aller chercher plus, alors qu’elle aurait très bien pu se contenter de ce qu’elle avait.
Je sens mes extrémités se mettre à trembler, ma vision se troubler. À présent, les paroles de Max ne parviennent plus du tout à moi. Plus rien ne semble exister autour de moi. Désorienté, je ne sais plus où je me trouve. Et pourtant, alors que je me sens me mettre à valser, mon esprit semble capter un détail qu’il semble comprendre avant moi. D’un coup, je reviens à moi, et avant que je puisse comprendre ce qui m’arrive, la phrase se met à résonner à son tour dans mon esprit. Elle est encore en vie. Mon amoureuse... n’a donc pas succombée à cette guerre ce soir. Elle est en vie. Elle est en vie... Alors qu’est-ce qu’on fiche encore ici...? Sans prendre la peine de m’arrêter pour comprendre ce que mon ami a encore à me dire, j’empoigne ce dernier par le poignet, plantant mon regard dans le sien.
-Amène-moi à elle Max! Maintenant!
Cette phrase, je l’ai hurlée dans l’arène, sans même le réaliser, brisant ainsi le silence apaisant. Un peu plus loin, je peux entendre des bruits de pas rapides, et bientôt, je peux apercevoir du coin de l’œil un John à la chevelure ébouriffée, le sommeil encore écrit sur le visage, mêlé à un air de panique.
-Qu’est-ce qui se passe...?
Je tente de chercher mes mots. Le châtain a autant le droit de savoir ce qui se passe. Mais c’est à moi de lui dire. C’est à moi qu’appartient la responsabilité de lui livrer la vérité. Cette douloureuse vérité. Celle qui le hante tout autant que moi, chaque soir, même si le châtain refuse bien souvent d’aborder ce sujet qu’est celui des occupations de sa sœur. C’est à moi de lui dire que ce soir, la seule famille qui lui reste aurait pu disparaitre. Le souffle coupé, je me retourne vers le jeune homme, qui semble comprendre ce que je ne parviens pas à exprimer en mots.
-Weston... Dis-moi qu’elle n’est pas...
-Non... Non, elle n’est pas morte. Mais elle aurait pu. Elle aurait pu...!
Les tremblements reprennent, alors que ma poigne se resserre un peu plus contre le Maître coordinateur, sans que je n’en aie véritablement le contrôle. Et alors que le châtain laisse à son tour échapper quelques larmes, je me retourne vers mon ami, pour lui exprimer ma requête une nouvelle fois, avec cette fois plus de contrôle.
-Je veux la voir, Max. Je veux que tu me mène à elle. Mais j’ai besoin que tu veille sur Benjie. Il ne peut pas être là. Il ne peut pas...
Ma voix se brise, alors que mon regard se pose sur la tente, où dort toujours l’enfant, d’un sommeil qui semble impossible à troubler. Éventuellement, je sais que je n’aurai pas le choix d’impliquer le petit dans cette histoire. Mais pas ce soir. Pas cette nuit. Cette nuit, je veux qu’il puisse être un enfant heureux. Juste encore une nuit. Une dernière nuit.
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Maxwell R. Young Administratrice Fondatrice
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mar 2 Mai 2017 - 1:48
Sorry
feat. Weston Elric
Je sais. Je la devine dans l’obscurité, cette lueur palpitante au creux de lui, l’éclat désorienté de la terreur. J’ai beau raffermir ma prise, il m’a échappé. Il s’enfonce, il coule, dévoré par les flots de tous ses cauchemars éveillés. Il a attendu, oui, si longtemps ces mots. Un vieux réflexe, une préparation futile. Car rien ne nous prépare réellement à l’horreur. Voilà une idée bien cruelle qui doit étreinte Mercedes aussi à cette heure. Combien de fois s’est-elle trouvée hantée par cette possibilité? Celle non seulement d’être retrouvée, mais aussi celle de tuer. Je connais la sensation, la déchirure de l’âme. Malgré l’instinct, malgré la haine, malgré la raison. Il n’existe aucune excuse à la mort d’un homme. La jeune femme devra vivre avec les remords, elle déjà aiguillée vers la honte et la culpabilité. Je frissonne. Lui, saura-t-il l’appuyer? En aura-t-il envie? La douleur le ronge. Je déteste le voir ainsi, j’aimerais tant l’apaiser mais je peine à me contenir moi-même. Car l’idée revient… elle revient sans cesse. Ç’aurait pu être moi, ç’aurait pu être moi. Combien de gens désabusés et brisés aurai-je laissé à ma suite? Je serre l’épaule de Weston mais je glisse, moi aussi, étourdi par le flot de ses émotions. Les mots lui échappent, il est ailleurs, auprès de la femme de sa vie. Je tremble désormais, probablement tout autant que lui. Je voudrais tellement le préserver, lui dire que tout va bien…
Son cri me tire un violent sursaut. Nerveusement, je relève la tête vers lui, comme vidé de toute énergie. La panique seule me garde éveillé. Cette nuit fut si longue, et le poids de ma confession impossible à supporter. Épuisé, je chasse les larmes, incapable d’encaisser celles de mon ami que je n’avais jamais vu céder auparavant. Encore sonné par l’éclat du Champion, je me redresse. Sa poigne contre mon poignet me fait mal mais je fais fi de la douleur. Je crains de le voir tomber, ignore si je serais en mesure de le rattraper désormais. Je regarde ailleurs tandis qu’une voix endormie nous parvient, John nous ayant rejoint. Tout aussi troublé que l’époux, le frère se défait en larmes. Ma gorge n’est plus qu’un océan de remords et d’impuissance. Je pose une main contre celle de Weston pour l’empêcher à la fois de me briser et pour apaiser la panique que je devine parmi tous ses gestes. Je ne possède aucune des certitudes qu’il aimerait entendre cette nuit, néanmoins je sais le pire passé, sa dulcinée entre de bonnes mains auprès de Doc Kimono. Cependant l’hésitation me retient. Dois-je vraiment révéler la cache secrète de ma collègue à quelqu’un clairement en opposition avec le mouvement? J’ose enfin un regard vers Weston. Son regard ravagé, la colère, l’incompréhension, la peine mais surtout la peur, la peur ayant élu domicile chez chacun de ses traits. Comment ai-je pu même hésiter? Le blond ne révélera rien. Il n’est plus qu’émotions, plus qu’une ombre de lui-même.
«Bien sûr.»
Tarek, resté en retrait jusqu’à présent afin de se préserver des émotions de toutes les personnes réunies ici, s’approche prudemment. Le Gallame, particulièrement sensible aux émotions des autres, doit revivre chaque parcelle de la souffrance du jeune homme mais n’hésite pas un seul instant à franchir le pas.
«Je vais veiller sur Benjamin. Tu n’auras qu’à envoyer Tarek si tu as besoin de moi. M-mais…»
Je sais que le temps prend d’autres proportions pour lui. Que chacune de mes hésitations lui paraîtra des heures. Néanmoins j’ai besoin de cet instant pour me reprendre, éclaircir mes idées. Parmi l’équation, il existe encore une variable inconnue, causant mon malaise depuis mon arrivée ici, depuis avant même.
«Qu’est-ce que je dois lui dire?»
Ma voix n’est plus qu’un murmure étranglé alors que mon regard se faufile jusqu’à la tente où dort toujours le garçonnet. Dois-je lui dire que ce soir, il a failli perdre sa nouvelle maman?
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Weston Elric Habitué
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mar 2 Mai 2017 - 2:54
• Sorry •feat. Mercedes Blanchett & Maxwell Young
Je ne pourrais pas prendre un « Non » comme réponse de la part de l’homme qui se tient face à moi, son poignet toujours coincé par mon emprise. Je ne tolérerais pas qu’il m’empêche de retrouver la seule chose qui compte pour moi ce soir. Qu’il me refuse l’accès à celle qui hante mes pensées, celle qui ne les quittera pas. Pas tant que je ne l’aurai pas vu de mes propres yeux. Pour l’instant, je ne veux que cela. Je ne veux que la voir. Lui parler. Je ne veux que la savoir en vie. Le reste, on verra. La suite des choses, les décisions, les conversations, tout ça, pour l’instant, n’est que surplus. Tout ceci est trop pour que ce soir, je puisse y réfléchir. Entre la fatigue et le choc émotionnel, je ne peux pas. Je n’ai pas la force. Et pour être franc, je ne sais pas le temps qu’il me faudra avant que tout ceci me semble assez clair pour que des décisions puissent être prises.
Heureusement, le coordinateur répond positivement à ma requête, qui de toute manière semble plus à un ordre qu’à autre chose. C’est avec hésitation, mais Max acquisse tout de même, me proposant même d’emprunter les pouvoirs psychiques de son fidèle allié pour nous transporter, John et moi. Car si je sens que j’aurai besoin de temps seul avec ma femme, je sais très bien qu’il est impossible de me rendre à son chevet sans le frère de la rose. Celui-ci m’offre d’ailleurs un regard qui confirme mes hypothèses. Le châtain n’a nullement l’intention de me laisser quitter cette arène seule. Et à en juger par l’air sur son visage, il ne s’agit pas là d’une décision n’impliquant que lui et la rose. Je sais très bien qu’en ce moment, John est inquiet. Inquiet pour moi. Inquiet de me voir faire une bêtise. Et pour être franc, ce soir, il n’a pas entièrement tord.
Je finis par relâcher la main de mon vieil ami, qui doit à présent n’être qu’une bouillie endolorie. Mais ce soir, je n’ai pas l’esprit à me sentir coupable pour ce genre de détail. Je me contente plutôt de remercier mon ami intérieurement de ne pas contester ma demande plus qu’il ne le faut. Mais avant de nous laisser partir, le coordinateur me fait part d’une dernière inquiétude. Une qu’il faudra bien me poser à mon tour, probablement avant que je ne sois moi-même prêt à l’aborder. En posant un regard incertain sur la tente, mon ami me questionne sur ce qu’il faudra expliquer à mon garçon. Ma réponse se fait sans hésitation, ferme, presque brusque.
-Rien. C’est moi son père, c’est à moi de le faire. Je ne sais pas comment, mais... Mais je trouverai les mots.
Je suis son père. C’est à moi de le protéger, et pourtant... Pourtant, ce soir, j’ai échoué. Je n’ai pas su le protéger, alors qu’il s’agissait là de ma seule tâche. Je lance à mon tour un regard désolé vers le royaume de quiétude qui règne encore autour du petit garçon. Ce soir, inutile de le réveiller. Inutile de briser ce qui pourrait bien être sa dernière nuit sans cauchemar. Sa dernière nuit d’innocence. Je n’ose même pas imaginer la réaction du petit, alors qu’il saura. Alors qu’il réalisera qu’il n’est pas à l’abri de la douleur, à mes côtés. Après la perte de sa mère biologique, lorsqu’il apprendra que celle ayant pris sa place, celle ayant promis de l’aimer autant que cette femme lui ayant promis de le chérir toute sa vie, aurait pu l’abandonner à son tour cette nuit. Qu’elle aurait pu ne plus jamais le border. Ne plus jamais l’accompagner à l’école. Ne plus jamais l’aimer. Je n’ose pas imaginer la réaction de l’enfant. Et pourtant, je devrai y faire face. Je devrai briser son cœur avant que le mien n’ait le temps de terminer sa propre chute.
-Lorsqu’il se réveillera, dis-lui que je reviendrai quand je pourrai. Dis-lui simplement que je l’aime...
Ne pouvant simplement plus perdre de temps, je lance un regard au châtain, qui est resté silencieux devant notre échange, afin de lui indiquer que s’il veut m’accompagner, c’est maintenant ou jamais. Le jeune homme ne se fait pas prier, et s’approche tout comme moi du Gallame, qui semble déjà connaitre notre destination. Et malgré ma haine des transports par téléportation, je n’hésites pas une seconde à m’accrocher au Pokémon de type psychique, bientôt suivi par John.
-Et, Max... Merci.
N’attendant pas de réponse de la part de mon ami, je laisse son compagnon faire son travail, et nous téléporter hors de l’arène. Vers elle. Vers l’inconnu. Sans doute vers une douleur comme je n’en aurai jamais vécu, et Arceus sait à quel point j’ai pu en vivre. Alors que nous arrivons enfin à destination, je maque de m’effondrer, et je dois compter sur le châtain pour me retenir, même si celui-ci n’en mène certainement pas plus large que moi. Il ne me faut toutefois pas longtemps avant de reprendre le peu de force qui me reste, et avancer dans cet endroit que je ne connais pas. L’endroit est plongé dans la pénombre, mais nous pouvons tout de même discerner une faible lumière s’éclipsant du bas d’une porte, se trouvant au fond d’un court corridor. Sans hésitation, je m’avance vers cette dernière, et malgré les inquiétudes dont me fait part John, je n’hésite pas un seul instant avant de l’ouvrir à la volée.
-Mercy...
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Mercedes L. Blanchett Administratrice Fondatrice
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• Azmitia, surnom de journaliste qui protège mon identité, et mon nom au sein de la Résistance.
Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mar 2 Mai 2017 - 16:36
♦ SORRY ♦feat. Weston Elric
Maxwell se recule, dévoré par les ténèbres. Scrutant longuement le lieu d’où son compagnon, le Champion et l’éleveur ont disparu, il soupire enfin, le souffle court. Le Maître Coordinateur n’aurait jamais pu refuser la requête de son ami. Cependant il aurait aimé le préserver de la triste réalité à laquelle il s’exposera dans quelques minutes. Le blondin parti, il se sent un peu plus léger. Les émotions de l’époux affligé ayant laissé tel un vide à sa suite, un malaise à combler. Pendant de longues minutes, l’homme à la chevelure argentée reste ainsi, à se questionner. Les derniers mots de son compatriote Élite le hantent encore. «Merci». Pourquoi doit-il le remercier? Maxwell, lui, se sent rongé de remords d’avoir causé chez lui autant de détresse. S’il n’est pas responsable des événements de la soirée, il s’en sent tout de même un peu complice de par son appartenance au mouvement. Il caresse toutes sortes d’idées improbables et coupables, dans lesquelles il aurait dû empêcher toute cette histoire de se produire, de convaincre Mercedes de ne pas se battre pour leur cause ou je ne saurais-je. Épuisé, le Coordinateur rejoint les estrades et scrute le ciel. Il attend l’aube, et avec elle peut-être un apaisement. Maladroitement assis, il s’endort, complètement vidé de la tâche accomplie, d’une longue nuit d’angoisse. Pour Weston, le cauchemar débute alors que celui de Maxwell s’achève.
Une autre femme que celle espérée accueille d’ailleurs Weston à son arrivée. Aussi grande que lui, elle le toise d’abord sans la moindre émotion, encore concentrée à la tâche d’apaiser Mercedes. Elle ne s’attendait pas à recevoir son époux aussi rapidement et encore moins accompagné. Ses yeux voltigent de l’un à l’autre, son identité heureusement dissimulée sous son masque de Résistante qu’elle a pensé mettre au départ de Silver Spirit. Elle reconnaît aux côtés du Champion d’Anula le frère de la rose. Elle grogne un moment, mécontente malgré tout. Doc Kimono n’apprécie pas exactement de recevoir des visiteurs au sein de sa planque secrète. Heureusement, ces deux-là seront venus directement ici, auprès de Tarek, ainsi ils ne pourront jamais en divulguer le lieu. Melinda les accueille donc d’un sourire sévère, forcé, en se penchant sur la silhouette endormie de la jeune femme. La médecin l’aura changée lors de l’absence de son collègue Résistant, et mise confortable sous une couverture. Mercedes paraît désormais presque paisible, seul un léger froncement de sourcils ne vient plus la troubler. Mais son sommeil est léger, et l’approche de nouvelles personnes la tirent lourdement hors de son état de quiétude et d’apaisement. Sa tête tourne lourdement, ses paupières s’entrouvrent sur deux prunelles d’un bleu saisissant.
«Bienvenue. Avant de commencer, j’apprécierais votre discrétion sur cet endroit. Il est essentiel pour venir en aide à des gens comme votre épouse.»
La voix est lourde, autoritaire. Elle se recule pour laisser tout l’espace aux membres de la famille se rapprocher, satisfaite de constater l’absence du gamin à leurs côtés. Pour sa part, la rose s’éveille à peine, confuse. La première sensation la happant est la douleur. Elle revient, sitôt son esprit défait du sommeil. Son corps se crispe, s’alourdit, tandis qu’elle considère son époux, confuse et lointaine. Elle entend son nom mais le reconnaît à peine. Seule sa détresse s’exprime, et avec elle le poids des remords. Weston n’est plus l’être cher mais l’expression-même de toute sa faiblesse, de tout ce qu’elle n’a pu réussir à accomplir, de cette promesse brisée.
«Weston?»
Elle n’est pas même certaine de le reconnaître. Son esprit bouillonne, ses pensées impossibles à saisir, oscillant sous son crâne sans véritable sens. Sa main se tend vers lui, mais chaque mouvement difficile. Son visage se couvre de nouveau de sueur et elle se contente de le regarder, désorientée et tremblante.
«Elle est en état de choc. Physiquement, elle n’a rien, mais elle m’inquiète. Elle présente des symptômes de dissociation, des trous de mémoire… Il va lui falloir du temps et du repos.»
Mercedes entend ses mots mais ne les associe pas à elle, comme si on parlait d’une autre. Les yeux de la jeune femme s’emplissent de larmes.
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Weston Elric Habitué
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mer 3 Mai 2017 - 1:37
• Sorry •feat. Mercedes Blanchett & Maxwell Young
Je me tiens là, devant cette porte que je viens d’ouvrir à la volée, comme si le feu y était pris. Et pourtant, malgré la hâte qui m’a conduit jusqu’ici, à présent que j’y suis, je ne parviens plus à avancer. Je ne parviens pas à pousser brusquement cette femme qui se présente devant nous afin de bloquer le seul passage menant à mon épouse, alors qu’il s’agirait là de la chose logique à faire dans ces circonstances. Tout comme lorsque Maxwell s’est présenté à mon arène, porteur de ces nouvelles qui viendront à jamais fracasser nos existences, je reste muet devant les dires et requêtes de celle qui, logiquement, m’apparait comme un médecin de la Résistance. Je me contente d’hocher la tête face à sa demande. De toute manière, quel intérêt aurais-je à dévoiler l’existence de cet endroit? En quoi risquer de briser plus de vies pourrait m’être bénéfique? Car si je n’ai jamais porté le mouvement de la Résistance dans mon cœur, je sais très bien que mon île natale a déjà souffert de trop de cas comme le mien ce soir, pour que je ne fasse quoi que ce soit.
La médecin se tasse enfin de notre chemin, pour me laisser découvrir avec horreur la scène qui se dresse devant moi. Celle qui se trouve dans le lit trônant au milieu de la pièce n’a rien à voir avec celle qui a accepté de partager mon quotidien depuis maintenant trois années. Celle qui git dans ce lit, désorientée, effrayée, fracassée, n’a rien à voir avec cette jeune femme à l’air joueur qui habite mon lit la nuit, et mes pensées le jour. Elle n’a rien de cette épouse enjouée et pleine de vie, toujours prête à tenter de nouvelles expériences afin de pimenter nos existences. Celle qui git devant moi, et qui parvient avec peine et misère à prononcer mon nom, avec hésitation, n’est plus qu’une ombre de la femme que j’aime. Une enveloppe endolorie, vidée, brisée. Ce soir, je ne me tiens plus devant ma femme.
Une main vient se glisser contre mon épaule, me faisant légèrement sursauter, avant de me retourner, pour découvrir un John blême, les yeux plein d’eau, m’offrant un regard à la fois désolé et compatissant. Celui-ci me pointe la rose du regard, hésitant quelques peu avant de me glisser un murmure que je dois être le seul à pouvoir entendre.
-Tu devrais y aller en premier. Prend ton temps, j’attendrai le temps qu’il faut pour la voir...
Le châtain m’offre un faible sourire, auquel je ne parviens pas à répondre. Sans attendre ma réponse, le jeune homme s’éloigne, pour aller trouver un endroit où aller s’asseoir, me laissant ainsi seul face à mon amoureuse, ou plutôt face à ce qui en reste.
-Mercy...
Ma voix tremble, alors que j’échappe la seule phrase que je parviens à prononcer. Honnêtement, je n’ai aucune idée de la marche à suivre ici. Je suis perdu, détruit devant l’horreur. Probablement autant que la rose. Je n’ai pas eu à faire face à ses épreuves, comme elle l’a dû cette nuit. Mais je dois, tout comme elle, faire face aux conséquences. En cette nuit, c’est moi qui dois l’observer dans cet état. Et c’est moi qui devrai vivre avec les décisions qui devront en suivre. Durant un bref instant, je me surprends à réfléchir. Mon amoureuse s’est-elle retrouvée dans la même situation, lorsqu’elle a appris pour mon overdose? Et pour mon accident? A-t-elle dû, tout comme moi, se tenir, impuissante, devant un corps meurtri, vidé de tout ce qui aurait pu la convaincre de m’offrir ma chance? A-t-elle dû se questionner sur ce que mes actes pouvaient avoir comme conséquences sur notre relation? La jeune femme a-t-elle vécu ce que je vis ce soir?
Chancelant, je me décide enfin à m’approcher de mon épouse. De par lui-même, mon corps se met en mouvement, me conduisant jusqu’à la couchette de la rose, où je viens prendre place avec la plus grande délicatesse, de crainte de la briser, tant elle me semble fragile. Et toujours avec cette même délicatesse, je viens quérir sa main, qui me semble si froide. Je suis pris d’un frisson, alors que mon regard ose enfin croiser le sien. Ses yeux, pleins d’eau, ont perdu cet éclat, qui m’avait alors séduit, lors de notre première rencontre. Ses lèvres n’ont plus ce petit rictus séduisant. Ses pommettes n’ont plus cette couleur rosée absolument adorable. Et je devine qu’en ce moment, je dois moi aussi paraitre devant mon amoureuse comme n’étant à mon tour plus qu’une fraction de moi-même. Je ne dois plus être l’époux complètement épris de sa douce moitié. Je ne dois plus être celui lui offrant des sourires complices à chaque occasion. Celui prêt à traverser le monde pour lui glisser un tendre baiser. Ce soir, je ne suis plus cet homme. Ce soir, je ne suis plus que celui qui doit pâtir des promesses qui auront été brisées.
-Pourquoi, Mercy... Pourquoi il a fallu que tu fasses ça...?
Ma voix s’est brisée. Et les larmes sont venues envahir mon visage. Pourquoi. Pourquoi ne pas avoir pu tenir la seule promesse qui comptait réellement.
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Mercedes L. Blanchett Administratrice Fondatrice
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mer 3 Mai 2017 - 3:17
♦ SORRY ♦feat. Weston Elric
Doit est-ce son héritage? Les regrets? La déception parmi le regard de son époux? Un corps secoué de tremblements? Deux prunelles éteintes? Ce nom lui paraît si lointain, comme inaccessible. Mais la main trouvant la sienne, une étincelle de chaleur à laquelle elle se rattache, lueur vacillante dans l’obscurité désorientée dans laquelle elle baigne. Ce nom, oui, elle ne l’a pas susurré. Elle ne l’a pas goûté. Ni souri. Ce nom prononcé de milliers d’intonations ces dernières années, mais jamais ainsi. La distance l’étourdi. Malgré l’état aggravé dans lequel elle s’enfonce, elle en devine les prémisses. La pièce tangue mais lui, il est ici, à ses côtés. Pourquoi est-il si loin? Mercedes le cherche, empêtrée parmi ses souvenirs récents. Les visions dansent sous ses yeux. Les corps. Le sang. Elle gémit tandis qu’un nouveau spasme la fait chavirer. La douleur se répand en elle tandis qu’elle tente de se reconstituer après les événements de la nuit. Tout elle tel un trou noir se nourrissant des émotions des autres. Lui, elle le dévore. Il n’est plus qu’amertume, que vide et incompréhension, elle le devient elle aussi. Elle éclate en sanglots, la sensation la soulage, un peu. Elle revient, du moins elle le tente dans un combat difficile contre son propre psyché destiné à la protéger de ce qu’elle ne peut encaisser. Pas là, pas maintenant. Pourquoi doit est-ce maintenant?
La sensation de manque la dévore. Son époux, l’être aimé, lui paraissant trop loin, tel un vieux souvenir que l’on chérit avec tristesse les soirs de pluie. Son visage inconnu, ses mains comme éteintes dans les siennes. Le reverra-t-elle simplement comme avant? Ne l’entend-il pas hurler? Ne l’entend-il pas souffrir comme jamais auparavant? Ne sait-il pas qu’elle a besoin, bien trop besoin de lui? Ses lèvres s’entrouvrent pour répéter son nom, pour combler le vide. Mercedes a tout perdu ce soir, à débuter par Silver et Aria… La seule pensée de leurs corps tire un nouveau sanglot, profond, déchiré, de ces pleurs terribles qui vous hantent longtemps après. Néanmoins rien ne lui échappe plus qu’un gémissement étouffé. Et lui, de cette question, de ce reproche, de cette lourdeur. La jeune femme titube. Melinda, elle, a quitté la pièce à la suite du frère de la patiente. Ils sont seuls. Mais l’ont-ils jamais été? Ce combat, ne les a-t-il pas accompagné toutes ces années, ce filin de vent, ces vagues contre les rochers qui usent la pierre la plus solide? Pourquoi. Tant de fois, ces derniers, cette question elle se la fut posée. Avec, encore, toujours, cette même réponse.
«Pour vous.»
Chaque syllabe difficile à articuler, sa prononciation comme en dissonance. Elle se remet à trembler, plus fort encore. Elle n’a plus les mots, ses armes, ses alliés. Plus aucune défense pour excuser ce dont elle n’est réellement que partiellement responsable. Et ces reproches, planant contre elle, malgré tout légitimes. Jusqu’où s’arrêtent les convictions de l’Homme? À quel moment peut-on les condamner? Qui en dicte les règles? La jeune femme soupire, ferme les yeux.
«Weston… j’ai… j’ai mal.»
Elle fait glisser la main de son époux contre sa poitrine, contre son cœur désaxé et alourdi. Le contact lui permet de renouer avec la réalité, cette pièce blanche et stérilisée. Lui, aussi, bien réel, il est là.
«J’ai f-fait tout ce qu’il fallait… mon amour… mais il était là, il allait vous prendre… Je ne pouvais pas le laisser… tu comprends? Je ne pouvais pas le laisser vous prendre… Alors… Je l’ai tué… Je l’ai tué, Weston, je l’ai tué.»
Ces derniers mots, elle les a presque hurlés, sa voix plus qu’un carillon suraigu et gonflé d’émotion et de dégoût. Dans ses yeux, pire que la honte. La haine. Envers elle-même, envers ce geste. La nausée lui prend, tout son corps comme refusant le geste posté. La facilité déconcertante avec laquelle a tenu le pistolet à cet instant. Le coup de tonnerre résonnant encore sous son crâne. Elle sursaute. Même six pieds sous terre, il la hantera longtemps. Toujours.
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Weston Elric Habitué
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Jeu 4 Mai 2017 - 0:07
• Sorry •feat. Mercedes Blanchett & Maxwell Young
Pourquoi. La question me ronge. Pourquoi ne pas s’être contenté de ce qu’elle avait. Notre amour ne lui suffisait donc pas? Notre famille n’était-elle pas assez importante à ses yeux? N’était-ce pas suffisant pour qu’elle accepte de la protéger? Au final, même si je pose la question à voix haute à la rose, je n’attends pas réellement de réponse. Car au final, je me doute bien de la réponse que la jeune femme me glissera. Et je me doute bien qu’elle y croira. Qu’elle sera convaincue de la véracité de ses paroles. Alors, lorsque la rose me glisse, non sans une douleur palpable, la seule explication qu’elle possède, je ne peux que fermer les yeux, hochant la tête.
Je n’ai plus les mots, plus la force nécessaire pour faire face à la situation, pour faire face à la douleur qui nous entour cette nuit. Je ne sais plus quoi répondre à la rose, qui m’avoue enfin sa douleur. Une douleur qui, je m’en doute bien, n’a rien à voir avec les quelques blessures couvrant son corps. Je ne sais plus quoi faire. Devrais-je réconforter la rose, alors que j’aurais moi-même besoin qu’on me prenne par la main, en ce moment. Comment faire du sens de tout cela, lors qu’à présent, plus rien n’en a à mes yeux. Alors que mon monde s’effondre sous mes yeux. Car peu importe les excuses et les explications de mon épouse, le résultat reste le même.
Un nouveau sanglot vient secouer mon corps, alors que je viens quérir mon amoureuse dans sa couchette, pour venir la serrer contre mon corps encore tremblant. Je la serre contre moi, avec probablement trop de force, malgré ma crainte de la briser. Resserrant encore d’avantage mon étreinte sur la rose, je laisse le silence retomber dans la pièce, simplement interrompu par nos respirations respectives.
-C’est faux, ce que tu dis...
J’ai échappé ces derniers mots, sans même le réaliser. Je sursaute presque à les entendre, comme si quelqu’un d’autre avait parlé à ma place. Et pourtant, j’en comprends chaque mot.
-Ce que tu as fait... C’était pas pour nous Mercy. C’était pas pour nous. Je t’ai jamais demandé de sauver le monde, merde!
Les contradictions se battent en moi, se livrant une guerre sans merci afin de remporter le contrôle de mon esprit. Violemment, je relâche mon amoureuse, et me relève d’un bond, sentant un intense besoin de m’éloigner d’elle. Les désirs de m’éloigner et de l’avoir tout près de moi s’entremêlent, se battent dans mon esprit, me causant de violents mots de tête ainsi que des étourdissements. Ma respiration se fait haletante, mes mains sont moites, mon cœur menace de me déchirer la poitrine. D’ici, depuis ce coin de mur où je suis venu me réfugier, je n’ose plus la regarder. Je n’ose plus risquer de croiser son regard. Risquer de me merdre dans ces pupilles d’un bleu profond. Je suis déjà suffisamment perdu ainsi. Perdu dans ces contradictions qui me déchirent intérieurement avec violence. Perdu entre le choix déchirant de la serrer, ou la laisser.
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Jeu 4 Mai 2017 - 1:31
♦ SORRY ♦feat. Weston Elric
Ses bras. Ils viennent la cueillir, modelée de sable, elle s’égrène contre sa poitrine. Pourtant la chaleur l’apaise, l’odeur familière l’emplissant d’une sensation amère de remords et de satisfaction mêlés. Son cœur bat plus fort, intolérant de l’idée qui plane entre eux, aussi diffuse soit-elle. Cette possibilité qu’elle écarte, à laquelle elle ne pense plus même depuis leurs vœux. L’éternité, lui a-t-elle promis. Alors pourquoi cette accolade lui paraît-elle si distante? Tel un adieu. Elle se raccroche un peu plus à lui, son esprit repoussant la possibilité. Weston l’ancre dans l’instant présent. Il est la sécurité, l’assurance, une porte de sortie. Elle n’a jamais eu autant besoin de lui. Il est l’accalmie pendant sa tempête. Ce lien, son seul filin de sécurité, l’attache qui l’empêche de se laisser avaler par les vagues furieuses sous son crâne. La jeune femme ferme les yeux, se laisse calmer, se laisse voguer par l’amour qu’elle ressent pour lui. Pendant si longtemps elle s’est refusé de dépendre de lui, pourtant aujourd’hui le poids de son importance pèse sur elle d’autant plus que la menace silencieuse, de la blessure tangible même sans les mots. Non, Mercedes n’espère plus, elle n’en a plus la force. Son existence se résume désormais à l’instant présent, à la douleur. L’avenir lui paraît inaccessible, impossible, irréel. Elle n’a pas pensé que son époux lui pardonnerait, elle se contente de palpiter entre ses bras, renversée.
Elle n’a plus la force de se battre. Pourtant, il lance les hostilités, il se redresse et l’abandonne contre la table. Elle s’affaisse, vaincue d’avance, levant un regard vers lui tandis qu’il tempête, qu’il s’insurge. Comprend-il maintenant? L’injustice? À quoi encore lui demandera-t-il de renoncer? Ne lui a-t-elle pas déjà tout donné? Ses pleurs se taisent, elle se tait aussi. Le silence retombe, lourd. Mercedes observe son mari, la colère se mêlant désormais à toute la souffrance accumulée cette nuit. À ses accusations, elle n’a réellement qu’une seule réponse, qu’une poignée de mots. Car elle n’a plus rien à défendre. Cette conversation, ils l’auront eue, soir après soir, ce terrain où se sont livrées nombreuses batailles dans le silence ou de l’éclat.
«Reviens…»
Elle l’a murmuré, la voix abîmée de douleur. Le rejet bat contre ses tempes. Elle le suit du regard, tend la main.
«Ne sois pas injuste.»
Sa voix paraît bien plus claire désormais, chaque mot détaché et lucide. Néanmoins elle ne se redresse pas, elle ferme les yeux, son autre main tremblant contre son front tandis qu’elle tâche de trouver une défensive, une façon de lui expliquer. Ils ne comprendront jamais. Deux cultures opposées, deux visages, deux positions. Jamais un pour flancher. Mercedes ne veut plus, elle ne veut pas. Elle souffre trop. Plus tard, elle lui apportera toutes les explications, toutes les raisons, plus tard elle l’affrontera, lui dira qu’elle ne supportera pas ce gouvernement mettant en danger ses proches, ses idées, qu’il ne lui suffit pas, elle, de vivre. La jeune femme doit se battre pour l’humanité, et plus encore pour sa famille. Elle aimerait lui crier qu’elle est hantée toutes les nuits qu’on lui prenne. Qu’on condamne son fils aux écoles du Régime, à l’endoctrinement. Qu’elle ne supporte pas de savoir la jeunesse, particulièrement Benjamin, grandir dans un monde de violence et d’interdits. Qu’elle a vu trop de souffrance, qu’elle doit cesser. Qu’ils ont tué Aria, qu’ils ont tué Silver. Et combien d’autres innocents. Qu’elle ne peut pas faire tel que lui, se cacher la tête dans le sable à se croire en sécurité. Ses traits se défont, ses doigts insistent, à mi-chemin dans le vide.
«Reviens Weston…»
Reviens. Tu es mon tout.
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Jeu 4 Mai 2017 - 2:53
• Sorry •feat. Mercedes Blanchett & Maxwell Young
Je me sens tel un animal en cage. Prisonnier. Arraché à son habitat naturel. Effrayé. Violent. Une part de moi désir faire ce que j’ai toujours fait : fuir. Fuir avant que la douleur ne vienne complètement m’anéantir, s’il n’est pas déjà trop tard. Et pourtant, cela m’est impossible. Car si une part de moi ne cesse de me pousser à jeter des regards nerveux vers la porte, une autre, quoi que bien plus faible, me supplie de retourner aux côtés de la jeune femme, qui m’appelle faiblement. Je n’ose toujours pas croiser son regard, et pourtant, je devine la détresse émanant d’elle. Mais cette détresse ne peut que me mêler d’avantage. Elle ne peut que m’agiter d’avantage. Car au final, c’est elle qui a fait le choix de me chasser dans ce recoin. C’est elle qui, par ses actions, m’y a poussé. La rose savait. Elle savait très bien qu’en poursuivant ce chemin, elle finirait bien par briser cette chose fragile qui nous gardait unis. Elle savait qu’en menant cette double vie, elle finirait par franchir ce pas, qui la mènerait droit vers les promesses brisées. Elle savait, et pourtant, elle n’a pas su s’arrêter. Elle n’a pas su faire marche arrière. Et maintenant, je me demande si nous pouvons réparer ce qui a été brisé.
-Ce n’est pas moi qui est injuste, Mercy... Ne me mets pas ça sur le dos.
Mon regard s’abaisse vers mes mains tremblantes. Vers l’anneau doré à mon doigt, que je viens caresser avec hésitation. « Cet anneau est parfait, comme l’amour que j’éprouve pour toi ». Je me souviens encore avoir répété ces mots dictés par le célébrant, lorsque mon amoureuse et moi avions décidé d’officialiser notre union. Je me souviens les avoir prononcés avec convictions, devant ceux qui comptaient alors le plus pour nous. J’avais alors insisté sur le mot « parfait », alors qu’aujourd’hui, je réalise une fois de plus qu’il n’y a rien de parfait. Rien, et surtout pas l’amour. L’amour, au final, n’est que l’arme la plus puissante de l’Homme.
-Je sais pas si je peux revenir... Je sais pas si j’y arriverai. Je sais plus... si je peux me le permettre.
D’un geste brusque, j’arrache l’anneau de mon doigt, y laissant une écorchure, et avec elle une vivre douleur, que j’ignore dans ma détresse. Du creux de ma main, je peux observer ces inscriptions à l’intérieur du jonc. Des inscriptions que j’avais fait faire pour ces deux promesses d’éternité que nous avions alors échangé.
-« Souviens-toi des jours meilleurs »...
Je ne peux que chuchoter les inscriptions d’une voix cassée, en sachant toutefois très bien que ma femme les aura captés. « Souviens-toi des jours meilleurs », certes, mais que faire de ceux qui suivrons? Que faire du futur, si même ce dernier existe encore. Je peux me souvenir, mais pas aveuglément. Pas sans craindre l’avenir.
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Âge du personnage : 26 ans Métier / Études : Journaliste, mannequin en tant que couverture Pseudonyme(s) : • Victoria Hills, ma fausse identité sur l'île d'Enola.
• Azmitia, surnom de journaliste qui protège mon identité, et mon nom au sein de la Résistance.
Elle l’attend. Tous ses mots rompus au creux de sa gorge brûlante. Et cette main suspendue entre deux mondes. Tout oscille. La pièce, sa raison, mais eux, surtout eux. Tout ce qu’ils auront construit, fragile sous la bourrasque cruelle des événements. La menace plane, l’effondrement éminent. Lui pour se livrer à la lutte, pour s’opposer, pour se protéger. Il n’a qu’à saisir cette main, ces doigts meurtris, différents, ces doigts coupables. Seuls, la rédemption demeure impossible. Mercedes le sait. Alors elle attend, son désespoir dans la poche et tout le temps devant elle. Patiente, elle sait qu’il aura besoin d’un moment, que ces choses ne s’acceptent pas d’elles-mêmes. Que les événements vous brusquent parfois, qu’ils font mal, trop mal. Elle espère seulement, parmi les ténèbres, qu’il lui offrira la même complaisance, qu’il saura s’ouvrir. Guérir. La pensée lui paraît si lointaine, la douleur intolérable, ce manque qui pulse en elle. Elle attend, mais son courage s’égrène entre ses doigts. La distance, vive cicatrice. Puis ses mots, ses doutes. Weston refuse. Cette fois, peut-être, est-elle allée trop loin. Alors quoi? Les situations se dessinent ainsi. Une crise. Puis la guérison. Jusqu’à la prochaine. Ainsi depuis des années. L’un comme l’autre pour sombrer, puis ensemble pour se rattraper. Ce sont ce qu’ils se sont promis, à la vie et à la mort sous le seuil sacré du mariage, la promesse éternelle.
Il a retiré l’anneau, le consulte maintenant sous l’œil horrifié de son épouse. Sa main s’affaisse contre la table. Mercedes n’est plus que silence tandis qu’elle accuse le choc. Une fois auparavant elle fut de cette position hésitante, ce moment cruel de l’incertitude pire encore que les décisions amères. La panique l’étreint, son corps fatigué incapable de la combattre ou de la raisonner. Dans sa poitrine, le trou béant, déjà creusé par d’autres avant lui, celui de l’abandon, du rejet, l’élance de nouveau. La crevasse s’approfondit, son monde lui échappe et elle tente, maladroitement, sonnée et mal, de se redresser. La jeune femme ne possède plus que les mots, ses mots venus à manquer au profit des actes cette nuit. Trop récent. Trop fort. Elle a trop mal, elle est trop fatiguée.
«C’est maintenant Weston?»
Maintenant que tu m’abandonnes?
«Comment tu peux… ne pas savoir? Tu as promis. Tu as juré. Tu m’as menti, Weston? Tu vas me regarder en face et me dire que tu as menti?»
Elle s’est remise sur pieds mais tremble tant qu’elle menace de s’effondrer à tout moment, à l’instar de ces deux êtres déchirés. Il aura fallu que l’île aille raison d’eux, n’est-ce pas? Qu’elle leur susurre la haine et le désespoir, qu’elle le brise, morceau à la fois, et ne laisse à sa suite que poussière et souvenirs? Souviens-toi des jours meilleurs… La colère l’embrase, fait danser parmi ses prunelles l’éclat même l’ayant animé quelques heures plus tôt. L’agression de la survie, la lutte constante de l’humain à tort ou à travers.
«Tu vas me dire que c’est aujourd’hui que tu m’abandonnes? Après tout ce que j’ai fait pour toi?»
Elle le poursuit. Le pousse. La colère la déchire. Mais la peine plus forte encore. Ne la voit-il pas?
«Tu ne vois pas que je n’en peux plus, Weston? Je vais… je vais perdre la tête… Je vais perdre la tête… Et c’est maintenant que tu retires ce jonc sur ton doigt et que tu me dis ne pas savoir?»
Perçoit-il dans ses yeux la souffrance? Le besoin? Elle se raccroche à lui.
«Je ne vais nulle part! Tu m’entends, je ne vais nulle part!»
J’ai trop besoin de toi, s’il te plaît, ne me laisse pas tomber.
(c)Golden
Weston Elric Habitué
Age : 31 Messages : 615 Date d'inscription : 29/11/2013
Âge du personnage : 26 Pseudonyme(s) : Phantom (Champion dresseur)
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Mar 16 Mai 2017 - 20:26
• Sorry •feat. Mercedes Blanchett & Maxwell Young
Je la revois. Elle, si belle, si parfaite, vêtue de sa robe blanche. Une déesse. La plus belle des femmes, ma femme. Je me souviens encore de la scène comme si c’était hier. Je me souviens des regards complices que nous échangions, n’écoutant qu’à moitié les paroles du célébrant. Je me souviens lui avoir promis l’éternité. Et je me souviens qu’elle me l’avait promis en retour. L’éternité. Ce mot me semble si cruel à présent. Si hypocrite. Et je ne peux m’empêcher de me demander si j’aurais fait les choses autrement, si j’avais su? Lui aurais-je offert l’éternité, si j’avais su? Me serais-je permis de l’aimer, si on m’avait prévenu de tout ce qui suivrait? Comment se seraient déroulées les choses entre la rose et moi, si j’avais su pour Benjamin? Aurais-je accepté de me lancer dans cette aventure, si j’avais su ce que cela impliquait pour mon fils?
Ma main se resserre contre l’anneau doré, alors que la colère s’empare de moi. Je me sens prisonnier de ma situation. Pris en plein milieu d’une situation que j’ai choisi sans le savoir, poussé à faire un choix des plus impossibles à faire. Pris entre l’amour de ma femme, et celui de ma progéniture. Pris dans une situation où, au final, le choix n’existe plus. J’ai promis l’amour inconditionnel à mon amoureuse, le jour de notre mariage, mais j’ai aussi promis un environnement sécuritaire à mon fils, lorsque celui-ci s’est présenté au pas de ma porte. Et cette nuit, je réalise que ceux deux promesses ne peuvent coexister. Cette nuit, je réalise qu’il n’y a de place que pour l’un ou l’autre.
-Tu sais très bien que tu ne me donne pas le choix...
Je n’ose pas lever le regard vers la rose, qui s’est redressée. Je ne peux tout simplement pas risquer de croiser son regard, et d’y retrouver celui qui a changé le cours de mon existence, il y a de cela trois ans. Je ne peux risquer de me laisser plonger dans les souvenirs, dans la nostalgie d’un temps ou tout semblait plus simple. Où les choses faisaient encore du sens. Un temps qui, cette nuit, me semble si lointain.
-C’est pas moi qui ai décidé de tout foutre en l’air, merde! C’est pas moi qui t’ai abandonné, c’est toi, Mercy! C’est toi qui as pris la décision de nous abandonné, quand tu as décidé que c’était à toi de sauver le monde!
Cette fois, j’ai relevé le regard vers la rose. Un regard enragé, fou. Un regard qui peut parler pour moi, et pourtant, je ne retiens pas mes paroles. Pour une fois, les paroles me viennent. Elles envahissent mon esprit, se mêlant, ne faisant que peu de sens.
-Tu as décidé de sauver le monde, alors que tu ne pouvais même pas sauver ta propre famille!
La souffrance fait rage dans le regard de ma femme, et pourtant, mon corps me cri de m’éloigner d’elle. De ne pas me lancer à terre pour lui servir de coussin d’atterrissage. De ne pas me fracasser pour amoindrir sa chute. Une chute dans laquelle, au final, elle aura choisi. Une chute dans laquelle je refuse de me laisser entrainer, pour une fois, et ainsi, éviter que Ben n’en soit à son tour victime.
La jeune femme s’est approchée de moi, pour me plaquer contre le mur. Elle me fait violence. Et je sais très bien qu’un simple geste d’amour suffirait à amoindrir cette immense douleur. Je sais qu’il ne faudrait qu’une parole douce, un réconfort, un câlin... Mais je n’y parviens pas, même si j’en meurs d’envie. Mais même si mon amour pour la rose est toujours aussi fort, cette nuit, il ne peut tout simplement pas rentrer dans l’équation. Alors aussi douloureux que ce soit, en plantant mon regard dans le sien, je repousse avec fermeté la rose.
-Je suis désolé... Mais je peux pas. Je peux pas...
Je secoue la tête, en répétant ces paroles dans un murmure à peine audible. Je n’ai plus de force. Je n’ai plus d’une lourde douleur venue envahir mon corps et mon esprit. Je n’ai plus la force de débattre ma décision. Je n’ai plus la force. Vide, je laisse tombé contre le planché l’anneau qui se trouvait toujours dans ma main. Celui-ci s’effondre contre le sol dans un bruit métallique. Et je ne lui glisse même pas un regard, avant de me retourner, et disparaitre par l’unique porte de la pièce, laissant derrière moi la plus belle et plus dangereuse chose m’étant arrivé.
(c)Golden
Mercedes L. Blanchett Administratrice Fondatrice
Age : 30 Messages : 807 Date d'inscription : 01/07/2013
Âge du personnage : 26 ans Métier / Études : Journaliste, mannequin en tant que couverture Pseudonyme(s) : • Victoria Hills, ma fausse identité sur l'île d'Enola.
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Sujet: Re: Sorry |PV Weston| Dim 4 Juin 2017 - 15:52
♦ SORRY ♦feat. Weston Elric
Un choix, dit-il? Il aura toujours possédé ce choix. Toujours eu le pouvoir entre ses mains de porter une décision ou une autre. Au final, il aura fait le sien des mois et des mois auparavant, sur cet autel. Là où il l’aura déclaré solennellement, prenant un engagement en toute connaissance de cause. Weston savait, alors, à qui il avait affaire. Comment s’engageait la jeune femme qui lui faisait face. Les passions qui l’animaient alors et encore aujourd’hui. Les activités illicites auxquelles elles s’adonnaient au nom d’un monde meilleur. Depuis leur rencontre, elle ne lui a plus menti. Toujours transparente au sujet de ses véritables intentions, et parmi ses supplications, encore la vérité éclate. Toutes ses actions tournées vers ses proches et non plus pour elle-même. Sa quête futile de gloire s’est effritée entre ses doigts à l’instant où Benjamin a franchi le seuil de sa vie et que tout à coup elle devenait mère. Mercedes, parmi les deux, fut celle pour assumer les choix de Weston, d’abord celui de l’aimer, de la poursuivre, puis leur vie commune. Il aura été celui pour mettre son genou en terre, pour lui demander de l’épouser. Puis il lui aura imposé son fils, aussi lumineux fut-il dans sa vie. Il a toujours s’agit de lui. Mercedes le regarde se détourner avec un profond sentiment d’injustice. Ses mots, totalement dépourvus de sens. Ce soir, elle sait. Malgré les ténèbres et le tumulte sous son crâne, elle sait les avoir sauvés. Comment ose-t-il prétendre le contraire alors qu’elle aura tué pour lui, pour son fils? Qu’elle a marché sur toutes ses convictions, sur ses valeurs fondamentales, piétiné sur les fondements de son être?
La colère l’embrase. Elle cède, se recule pour le toiser, sans plus mot dire. Quoi ajouter? Devant le discours d’un sourd, elle se retire, le laisse passer, même si tout son être s’en déchire, même si elle l’aime encore, même si elle serait encore prête, vulnérable et perdue, à lui pardonner cet abandon. Sans un regard, il quitte la pièce, laissant à sa suite l’anneau de tant de souvenirs et de moments partagés. C’est terminé. Mercedes s’effondre sur le plancher, secouée de spasmes et de longs sanglots déchirants. Elle n’entend pas la médecin la rejoindre, ne sent pas ses mains qui la relèvent pour l’étendre contre son lit d’hôpital. Son esprit se referme encore une fois, la douleur trop insupportable à supporter à la fois de cette séparation subite et violente, et tous les événements de cette nuit. Longtemps, elle pleure, sous la surveillance étroite de son frère et de Melinda Connors qui avec tendresse lui caresse les cheveux. À peine consciente, la journaliste se laisse dériver, incapable d’affronter la souffrance. Elle s’endort plusieurs heures après, épuisée, vaincue. Marmonne parmi ses cauchemars le nom de ceux qu’elle aura perdu ce soir. Aria. Silver. Weston. Benjamin. Hiba. Tous ses autres collègues Résistants.
Elle ne s’éveille que quatorze heures plus tard. Une main parmi la sienne, un regard bon, tendre, au-dessus d’elle. Une voix parvient à Mercedes, d’un peu plus loin, masculine et grave, tendue de colère.
«… et lui pour se casser maintenant, je te jure que si je le trouve…»
«Carter, ça suffit. Nous ne sommes pas ici pour juger, mais pour l’aider.»
«Je lui casse toutes les dents, t’as compris? Une à une!»
«Carter…»
«Et pas juste les dents! Je vais…»
«Carter!»
«Quoi?!»
«Elle est réveillée.»
Adélia sourit à sa cousine étendue sur sa couche, le visage émacié et pâle. Ses doigts fins se referment sur ceux tremblants de Mercedes tandis qu’elle reprend douloureusement conscience.
«… Weston?»
«Il est parti, Mercedes… je suis désolée.»
Carter se rapproche, sa rage perceptible parmi ses prunelles d’un bleu-vert profond. Il étouffe le feu le consumant, troublé par la faiblesse de sa fille. À son tour, il saisit sa main, impuissant encore une fois devant la souffrance de sa famille. Mercedes se retourne vers lui et il force un sourire.
«Hey kiddo.»
«Salut papa.»
Sa voix est rauque, brisée, fade. Mais à cet instant, Carter sait. Il sait qu’elle se relèvera.
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