« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 

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 Ruines [OS]

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Weston Elric
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MessageSujet: Ruines [OS]   Ruines [OS] EmptyJeu 22 Juin 2017 - 0:47


• Ruines •OS


Une autre nuit sans sommeil. Une autre nuit où je devrai affronter les cauchemars. Une autre nuit à ne pouvoir m’empêcher de penser à elle... Dans un soupir, je me retourne une énième fois pour tenter de trouver une position un peu plus confortable, bien que je sache que cela ne m’aidera pas à fermer l’œil. Car déjà son visage m’envahi. Ses traits se dessinent dans ma tête. Je la vois comme si elle se tenait devant moi. Mais celle que je vois, ce n’est plus celle que j’ai épousé. Ce n’est plus celle qui a partagé ma vie et celle de mon fils. Celle que je vois, c’est cette femme brisée, gémissante, effrayée. Celle qui hante mon esprit n’est plus qu’une enveloppe vide, me hurlant de ne pas l’abandonner, s’agrippant à moi avec fermeté, malgré sa faiblesse. Celle me suppliant de ne pas l’abandonner, alors qu’elle aurait le plus besoin de moi. Celle que je vois, c’est elle. Et comme à chaque nuit depuis cette nuit, je ne peux m’empêcher de me le demander. Et si j’étais resté? Et si je l’avais serré contre moi, au lieu de la repousser? Et si je l’avais ramené à la maison? Ou du moins, vers un endroit qui aurait pu le devenir?

Je tente une nouvelle fois de chasser ces pensées, en me retournant de nouveau dans ma couchette improvisée. Et cette fois, mon regard se pose sur l’enfant qui, lui, ne semble pas avoir de peine à garder le sommeil. Paisible, portant un sourire tendre contre son petit visage, donnant ici et là de petits coups de pieds. À quoi rêve-t-il? Sans doute à de grandes aventures, loin de tout ce à quoi nous aurons à faire face dans les prochains mois. Loin de la réalité face à laquelle je l’ai placé, bien malgré moi. Loin de la douleur qu’il éprouvera sans aucun doute, lorsque je trouverai les mots pour lui annoncer la vérité. Car si pour l’instant Benjie crois toujours que sa belle-mère a dû s’absenter pour le travail, je sais très bien que bientôt, je n’aurai d’autres choix que de le confronter à la réalité. Je sais très bien que plus l’annonce tarde, et plus elle sera douloureuse. Mais malgré tout, je n’y suis toujours pas parvenu. J’ai tenté de lui expliquer. À plusieurs reprises, j’ai tenté de prendre un moment avec lui, et de lui annoncer dans des mots simples la situation. Mais la réalité, c’est que j’ai peur. Terriblement peur. Peur que de verbaliser la situation ne l’encre définitivement dans la réalité, alors qu’au fond, je ne suis moi-même sur de rien. Au fond, suis-je réellement convaincu qu’il ne puisse plus rien avoir entre ma femme et moi? Suis-je réellement sur que cette décision, prise dans une situation impossible, soit réellement définitive, sans qu’il soit possible de faire marche arrière? Comment expliquer à mon fils une situation que je ne suis même pas certain de comprendre moi-même? Comment risquer de le blesser, sans même pouvoir avoir la décence d’en suite pouvoir répondre à ses questions? Comment lui donner les réponses, alors que je ne les ai pas?

N’en pouvant plus de cette torture psychologique que je m’inflige malgré moi, je finis par me relever, évitant avec soin de réveiller l’enfant qui dort à mes côtés. Le petit garçon ne remarque d’ailleurs rien, alors que je me dirige sans bruit vers la sortie de la loge, pour traverser le terrain de l’arène, plongé dans ce même silence pesant que ce soir où Max y est atterrit pour changer ma vie à jamais. Je ne peux m’empêcher de revivre la scène, alors que je tente de traverser le terrain le plus rapidement possible, et ainsi m’épargner, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Une fois à l’extérieur, je peux enfin respirer. L’air à l’extérieur est humide, chaude, et pourtant bien plus confortable que celle, écrasante, de l’arène. M’y sentant mieux, je prends quelques minutes pour relaxer, en m’allumant un petit joint, quelque chose que je n’ai pourtant pas fait depuis maintenant un sacré moment. Et même si, le jour où j’ai épousé celle que je croyais être l’amour de ma vie, je me suis juré de ne plus jamais touché à la drogue, et que le jour où Benjamin est entré dans ma vie j’ai refait le même serment avec encore plus de certitude, ce soir, je ne peux m’empêcher de croire que c’est la seule chose capable de me calmer. Et alors que les effets de la drogue commencent à se faire sentir, je sens enfin mon corps se détendre, et mes idées devenir plus claires. Ce mélange pêle-mêle et douloureux d’idées et d’émotions semble se dénouer tranquillement, rendant la chose un tantinet moins pénible.

Mes idées me semblant plus claires, je me permets de contempler la situation une nouvelle fois. Je revois la scène dans son entièreté. L’annonce, le déplacement à l’aide du Pokémon psy de mon ami, puis la vue de ma femme contre cette table froide. Je la revois avec clarté, y gisant tel un cadavre. Puis je revois notre dialogue. Je réentends les cris, de part et d’autre, avant que je ne quitte la salle pour de bon, laissant derrière moi ma femme, et tout ce que nous avions bâtis ensemble. Je me revois, retirant mon alliance. Je revois la scène comme si je n’avais été qu’un spectateur, tout le long. Comme si ces actions, ces décisions, avaient été faites par quelqu’un d’autre. Et pourtant, cette nuit-là, c’est moi qui suis parti. C’est moi qui ai brisé mes vœux. C’est moi, et personne d’autre.

Cette réflexion devenant pénible, je me redresse d’un bond, jetant contre le sol les résidus du joint. Si cette activité avait comme but de me calmer, au final, elle n’aura qu’empiré mon sort. À présent, je me sens plus énervé qu’autre chose. Il n’est à présent plus question de retourner dormir. Je dois m’aérer l’esprit. De nouveau plongé dans une tempête d’émotions et de pensées ne faisant au final pas grand sens, je me mets à marcher, puis à courir, espérant pouvoir suer mes idées noires. Dépenser de l’énergie, pour ne plus en avoir assez pour réfléchir. Ainsi, je m’éloigne de l’arène, y laissant mon fils, sous la protection de mes Pokémon, qui ne l’ont pas lâché d’un poil depuis que tout est arrivé. Je laisse donc mes pas me conduire là où bon leur semble, sans même y faire attention. Je me contente d’observer le paysage qui défile sous mes yeux. Un paysage familier, malgré la noirceur. Et je comprends bien assez vite d’où vient cette familiarité. Le chemin emprunté n’est nul autre que celui me menant au petit sentier emprunter chaque jour et chaque soir depuis maintenant que ce me semble avoir été une éternité. Je m’arrête, essoufflé, la respiration haletante, devant le sentier menant à la demeure que la rose et moi avons partagé. Notre nid familial. Là où nous avons appris à nous côtoyer au jour le jour. Là où nous avons rit, là où nous avons fêté, là où nous avons pleuré. Là où nous avons élevé notre fils. Une demeure qui aujourd’hui, selon ce que Max a pu m’expliquer, n’existe plus. Il n’en resterait que des ruines. Qu’un squelette calciné, ravagé par le feu visant à anéantir les preuves pouvant rattacher ce qui s’y est passé à notre famille. Mais ce feu a, par la même occasion, anéantit nos biens, et nos souvenirs. Depuis, je ne suis pas revenu sur les lieux, et j’ignore pourquoi mes pas m’ont conduit ici cette nuit. Mais m’y voici, et peut-être est-ce l’effet de la drogue toujours présente dans mon corps, mais sans même m’en rendre compte, je me mets à marcher silencieusement, traversant le sentier menant vers la maison, pour enfin en découvrir ce qui en reste. Retenant ma respiration, je m’approche du tas de centre, où surgit ici et là une poutre, une poignée, un restant de meuble... Des résidus d’une vie qui me semble déjà lointaine. D’une vie confortable. D’un moment de répit dans la douleur. Une étape s’étant éteinte, visiblement. Hésitant, je m’approche un peu plus de la demeure, venant me poser sur ce qui avait autrefois été le porche. Et aussitôt, les souvenirs viennent me hanter. Mes doigts viennent caresser la suie recouvrant ce qui peut rester de la structure. Il ne reste, au final, qu’un tas de cendre.

Je reste ainsi, à contempler les ruines pendant ce qui me semble des heures. Le soleil finit par venir se pointer, alors que je reprends la route vers l’arène. Et lorsque j’y arrive, et que je retourne me glisser sous les couvertures auprès de mon fils, celui-ci écarquille doucement ses petits yeux, encore tout collés par le sommeil. Encore à moitié endormi, le petit blond me glisse un sourire avant de venir se placer dans mes bras, et chercher à s’y rendormir.

-T’as bien dormi, mon grand?

Le petit garçon se contente de hocher la tête, et de se serrer un peu plus fort contre moi. De toute évidence, il ne se doute toujours de rien. Il n’a pas remarqué mon absence, et c’est sans-doute mieux ainsi. Mais je sais que je ne pourrai pas compter sur cette innocence encore bien longtemps. Je sais que je ne pourrai pas retarder l’inévitable encore bien longtemps. Je sais qu’aujourd’hui, je devrai tout lui dire.



(c)Golden
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