Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
Sujet: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Lun 17 Fév 2014 - 13:44
Honorer ses promesses
Feat Aloïs, Samaël & Solène
Amphithéâtre de Baguin. L'oiseau a été retrouvé. Les chiens risquent de mordre. Mon nom est Faust. 20 minutes.
Message envoyé. Solène comprendra bien vite ; l'oiseau ne peut être qu'une seule personne après tout, et elle connaît son habitude de nommer les soldats comme des « chiens ». Quant à la petite précision sur son nom... C'était un avertissement. Aujourd'hui, il ne se cachera pas derrière le casque de Noctis ou derrière le masque de Méphisto. Il viendra tel qu'il est, parce que tout cela, c'est personnel. Peut-être perd-t-il ses moyens, mais bon sang, ses mains tremblent encore de rage, comme s'il cherchait à étrangler quelqu'un inconsciemment.Ce fumier payera, il se le promettait. Solène comprendra, ou du moins il l'espère ; ainsi, s'il vient en tant que Faust, il aurait été tout bonnement fou de la part de l'autre de venir en tant que Soledad ou même Sunny. Cet avertissement était également un moyen de mettre l'autre au courant des risques. Il irait seul s'il le fallait, mais au moins, il n'emporterait personne dans sa folie. Il savait toutefois qu'il n'y avait aucune chance pour que son amie ne vienne pas ; il la connaissait assez pour au moins savoir ça. Il jette un dernier coup d’œil à son sac, s'assurant que tout soit prêt ; pokéballs et armes suffiront. Une dague et un joli petit flingue chargé qu'il a emprunté à un contact ; de quoi faire le ménage rapidement et sans se tâcher. Il n'était pas d'humeur après tout, oh que non. Faust ne se considère pas comme quelqu'un de particulièrement rancunier, colérique ou même cruel ; c'est peut-être arrogant de sa part, mais il se voit comme quelqu'un de détendu et de calme. Il est le genre d'homme que l'on peut insulter sans que cela ne le fasse réagir, mais ça, c'est parce que ça le concerne. Il se fout magistralement de ce que pensent ou ce que lui font les autres, tant que cela ne blesse pas des innocents. Il peut crever seul dans une rue sale, il peut accueillir la haine à bras ouverts, mais il ne peut pas rester silencieux lorsqu'il sait que d'autres souffrent. C'est contre sa nature même d'être inactif, et c'est sûrement pour cela qu'il a rejoint la Résistance. En un sens, c'est peut-être de l'égoïsme ; ne voulons-nous pas le bonheur des autres car celui-ci nous inspire de la joie ? Appelez ça un complexe du héros si vous voulez, mais en tous cas, il y croyait dur comme fer.
La pluie frappe son manteau et le torrent d'eau qui se déverse sur la ville de Baguin lui paraît tout droit sorti d'un vieux film cliché. Un sourire amer, presque un rictus, étire ses lèvres ; n'est-ce pas là une nouvelle ironie à ajouter à la longue liste de sa vie ? Ses chaussures claquent sur le sol humide, il peut sentir l'eau passer sur le dessus de ses gants en cuir fin. Il hait les moqueries du destin à son encontre, à leur encontre à tous. Parce qu'est-ce que cela sinon une infâme et horrible farce ? Pour tout l'amour d'Arceus, n'avaient-ils pas assez payé, tous autant qu'ils étaient ? Devaient-ils encore et toujours se battre contre la cruauté d'une vie qui ne leur amenait que misère ? Mais Faust ne peut pas fléchir ; il se doit d'être fort pour tous ceux qui ne peuvent pas l'être, pour ceux qui ont besoin d'aide. Il n'a jamais brûlé d'autant de colère ; même découvrir la vérité sur Clive ne l'avait pas rendu aussi furieux. Pour Clive, il avait été déçu. Blessé, presque brisé même. Mais ici... Ici, il ne ressent qu'une rancune qui dévore toute la retenue qu'il peut posséder ; il peut sentir sa conscience s'endormir alors qu'il pense à ce qu'il fera lorsque ce putain d'enfoiré serait sous ses chaussures en train de saigner jusqu'à la dernière goutte. Il n'est pas patient. Peut-être tirera-t-il tout simplement une fois, pour ensuite filer et retrouver Sam.
Parce que c'est pour lui qu'il est ici aujourd'hui. Peut-être que sa rage joue un rôle, mais elle n'est rien comparée à la peur qui lui dévore le cœur depuis le premier janvier. Rien. Absolument rien n'est aussi dévastateur que la peur de perdre un être cher, même la perte en elle-même. La peur amène à la douleur, mais la douleur n'amène pas à la peur ; c'est là toute la subtilité de la chose. Sentir sa dague contre lui, cachée sous son manteau, le rassure un peu ; au moins, il pourra se défendre si le combat rapproché devient obligatoire. Il est prêt. Dalhia est rentrée dans sa pokéball, évidemment ; la pluie n'est pas vraiment son élément. C'est Izumi qui marche à ses côtés, aussi silencieuse et discrète que le souffle du vent. Elle sera sa meilleure alliée aujourd'hui, oh oui. Aussi impulsif et furieux qu'il soit, il n'est ni naïf, ni stupide. Il sait qu'il est attendu, après tout, et même s'il ne s'attend pas à ce que l'on lui déroule le tapis rouge, il préfère prendre les devants pour ne pas tomber dans une embuscade stupide. L'une des premières choses qu'il a appris en tant que résistant, c'est qu'il ne faut jamais, ô grand jamais, vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Et même dans le cas où vous tuez l'ours, il vaut mieux rester sur ses gardes car un ours peut en cacher un autre. C'est peut-être un dicton stupide, mais il lui a sauvé la vie tant de fois qu'il préfère en prendre compte.
Ça y est. Il est devant l’amphithéâtre. Il relève un peu la tête, et laisse les gouttes de pluie couler sur son visage avant de prendre une grande inspiration. Très vite, ses instincts de voleur prennent le dessus. Il y a de grandes chances pour que les deux entrées, celle réservée au personnel et celle réservée aux compétiteurs, soient hautement surveillées et qu'une embuscade soit même prête à l'accueillir. Il s'est introduit dans bien trop de bâtiments pour tomber dans un piège aussi grossier, mais il n'est pas assez arrogant pour croire que sa cible n'a pas pensé à cela. Il aurait vraiment fallu être le pire des sots. Ainsi, il était désavantagé ; c'était là le plus grand problème. Il fit le tour du bâtiment, inspectant chaque coin, chaque petit rebord, chaque coin qui lui aurait permis de grimper. Il aurait pu monter sur son Corboss et rentrer par le sommet, mais cela aurait été stupide si l'on considérait qu'il ne savait absolument pas comment était constitué l'amphithéâtre. Il était nettement désavantagé ici, et il le savait très bien. Toutefois, s'il usait de cette information pour retourner la situation... Ah. Des petites fenêtres en hauteur. Parfait. Il fit sortir la pokéball d'Hadès et l'oiseau étendit ses larges ailes noires. Faust lui indiqua ainsi qu'à Izumi les fenêtres en question, qui, si ses suppositions étaient bonnes, devaient amener sur la scène où se déroulaient les épreuves de coordination, vers l'arrière si on suivait la logique. Pour le reste, il faisait confiance à ces deux-là ; l'Amphinobi se terrait dans l'ombre pour le sortir du piège dans lequel il allait sûrement marcher les bras levés. Hadès, quant à lui, attendrait à l'extérieur.
On lui avait toujours dit qu'il ne fallait pas courir dans la gueule du loup, et c'était sûrement ce qu'il fallait faire la plupart du temps. Toutefois, lorsqu'on y entre volontairement, on a l'avantage ; le loup en question vous croit déjà dans son estomac, et c'est là qu'il faut frapper. Il n'était pas spécialiste du type ténèbres pour rien ; les coups en traître, c'était son truc. Un claquement de doigt firent partir les deux pokémon. Sans autre forme de procès, il fit sortir Dalhia de sa pokéball qui se hâta de s'approcher de la porte d'entrée. Elle lui jeta un coup d’œil méfiant, et Faust hocha la tête, un petit sourire, le premier depuis des jours entiers, sur ses lèvres.
« Tout ira bien, Dalh'. »
La chienne le fixa silencieusement. Un court silence passa, un accord mutuel et muet entre leurs yeux. Elle le suivrait jusqu'au bout du monde, et elle aurait été damnée si elle l'avait laissé commettre une folie ; toutefois, elle lui faisait assez confiance pour savoir qu'il avait un plan et y croire. Il entra et s'avança de quelques mètres. Puis, sans rien dire d'autre, attrapa une autre pokéball dans sa sacoche et tapota une seule fois le bouton central. Une grande et forte Tyranocif se dressait maintenant à ses côtés. Elle lui jeta un coup d’œil confus, mais le visage de son maître lui fit bien vite comprendre son rôle. Elle avait l'habitude. Elle ouvrit sa gueule, révélant ses dents tranchantes et presque brillantes, avant de pousser un monstrueux cri sourd et puissant. Le grondement furieux de Déméter résonna dans l’amphithéâtre et fit trembler les lustres de cristal. La Tyranocif apposa violemment une de ses pattes au sol, le faisant trembler pendant quelques secondes. Le regard de Faust s'aiguisa tandis qu'un rictus mauvais étira ses lèvres. L'appât avait été lancé, plus qu'à attendre que le poisson morde à l'hameçon. Si ses suppositions étaient justes... « Et moi qui pensait qu'un champion ne devait pas se faire attendre. » dit-il en ricanant alors qu'il entendait des bruits de pas se rapprocher.
Il fit tomber sa capuche, révélant ainsi son visage. Maintenant que toutes les cartes étaient en place, il ne restait plus qu'à voir comment la partie allait se jouer. Il gardait toutefois à l'esprit que son principal objectif était de sortir son petit frère de cet enfer, et tant pis s'il devait tricher et garder un as sous sa manche. Dalhia grognait de plus en plus, exprimant ainsi peut-être la même chose que son maître, sauf que celui-ci attendait. Patience, patience.
Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : . Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public. Soledad - Résistante. Solange - Compétitrice, habitante de Baguin.
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Lun 17 Fév 2014 - 16:58
Honorer ses promesses.
& merde, j'avais oublié mon téléphone. Dans la précipitation après la réception du message de Faust, j'avais dû le laisser trainer sur le canapé du salon de ma jeune sœur. Tant pis, il ne me serait pas très utile là-bas après tout, & puis j'avais veillé, grâce à Medhy, à laisser un message pour rassurer mes proches quand à mon absence soudaine. J'avais tout juste pris le temps de sélectionner certaines pokéballs, mes armes à feu & un poignard, d'expliquer la situation en quelques mots à Cathy, qui comme Louna m'accompagnerait, & d'attraper une longue veste noire dont la capuche plongerait mon visage dans l'ombre. Inutile de risquer que quelqu'un me reconnaisse en chemin. Je n'avais pas de temps à perdre avec les foules. J'avais déjà perdu quelques minutes à me préparer, & c'était déjà trop. Les chiens pouvaient mordre après tout, & je n'avais aucune envie de risquer qu'ils mordent Faust ou Sam parce que j'aurai trop tardé. En réalité ce n'aurait probablement pas été ma faute, mais je m'en serais voulue quand même, sans nul doute. Ne pas envisager le pire. J'étais bien assez tendue & tremblante de rage comme ça. J'avais vingt minutes pour arriver depuis la réception du message, vu trois minutes après. J'en avais perdu huit à la préparation. & cela faisait deux minutes que je m'étais engagée sous la pluie battant, en direction de l'amphithéâtre. Il m'en restait sept pour arriver. Sept minutes pour apaiser un peu mes émotions bouillonnantes qui pourraient bien me faire perdre contenance aussitôt arrivée. Déjà que penser le champion coordinateur impliqué m'emplissait de haine.. Dire que Maelys le décrivait comme un homme bien. Dire qu'il avait lui aussi subi les prisons du Régime.. Cela pour s'en prendre à un gosse une fois sorti.
Louna & Cathy marchaient près de moi, impuissantes devant ma colère.. & même bien incapable de tenter quelque chose pour m'apaiser, étant aussi révoltées que moi. C'était déjà bien assez difficile par le passé, d'imaginer Samaël entre les griffes du Régime.. Alors l'imaginer subir encore la torture après être sorti de ce maudit second Bloc R, c'était trop. Trop pour mes nerfs déjà bien mis à mal ; Aloïs Legrand avait grand intérêt à être hors de cause, ou à avoir une explication béton. Sinon je ne donnais pas très cher de sa peau, entre la patience légendaire de Faust & mes tendances impulsives, additionnées à la colère qui devait sans nul doute étreindre le conseiller aussi violemment que moi-même. Au moins. J'ignorais comment il avait eu l'information après tout, & il se pouvait bien qu'il me manque quelques éléments pour évaluer la situation. Je savais juste où me rendre, quand, que comme moi le Donovan viendrait sous son vrai visage, & que des chiens risquaient d'être présents, après tout. Je ne pouvais qu'imaginer. Oui mais, l'imagination est la pire des armes, le plus horrible instrument de torture. Souvent, mieux vaut avoir des certitudes. Surtout face à ce Régime barbare. La Lockpin osa finalement se saisir de mon poignet gauche, dans une vague tentative pour me détendre ; & je me souvins qu'un peu de calme pour analyser la situation, de diplomatie pour obtenir les informations, pourraient se montrer des plus utiles. Un profond soupir m'échappa, alors qu'enfin l'entrée de l'Amphithéâtre se profilait devant nous. L'espace d'un instant je m'arrêtais, faisant signe à mes alliées d'en faire autant. Examinant avec elles le bâtiment sous un tout nouvel angle ; ce n'était plus un lieu de détente, mais une forteresse à prendre. Ni plus ni moins, si le Régime était impliqué.
Un grondement furieux & bestial provint de l'intérieur, je sentis les vibrations du sol ayant probablement tremblé jusqu'au dehors où je me trouvais encore. Faust était là, aucun doute. Plus de temps à perdre. Sans un mot j'appelais Ryan, qui partit voler en cercles au-dessus de la bâtisse, tel un vautour prêt à intervenir au moindre appel. Un vague sourire s'esquissa sur mon visage à cette vision, prouvant bien que mon plus vieux camarade était toujours à l'écoute de ce qui m'arrivait même depuis sa pokéball. Ce fut le seul autre de mes compagnons que je fis sortir préalablement ; aucun de ceux restants ne serait assez discret pour surveiller ou assez patient pour se contenir sachant dans quel traquenard potentiel je me lançais, & quelle injustice nous attendait à l'intérieur.
- Paix, mes amies. Il faudra être diplomates.
Elles approuvèrent, sans un mot, ravalant comme moi leur colère indignée. La Capidextre se planta face à moi un instant, ajusta ma veste pour qu'elle masque mon ventre déjà légèrement visible ; hors de question que l'adversaire puisse utiliser contre nous ma grossesse. Je la remerciais d'un regard, avant de prendre m'avancer vers le bâtiment, suivie de près par elle & la lapine. Mes sœurs pokémons, peut-être pas d'apparence très menaçantes, mais très largement capables de se montrer aussi redoutable que la Tyranocif de Faust, que je supposais être à l'origine du grondement & du petit séisme venus du bâtiment. La porte restée entrebâillée me confirma l'hypothèse comme quoi le conseiller était arrivé, mais cela ne me fit pas ralentir un seul instant. Poussant le battant, je m'introduisais dans le hall avec mes compagnes, remarquant vite la silhouette de mon ami. Sa remarque provocante, prononcée à l'instant exact de mon arrivée, m'arracha un petit sourire moqueur.
- C'est également ce que je croyais..
D'un pas assuré, j'allais me placer à son côté en faisant moi aussi tomber ma capuche, le saluant d'un hochement de tête alors que mon visage se fermait en un masque sans une once de sympathie. À mes côtés, Cathy & Louna arboraient la même expression froide & déterminée que moi-même, telles des joueuses de poker. Indéchiffrables, imprévisibles, toutes les trois. Alea jacta est. La partie pouvait commencer. Il allait falloir jouer finement, pour sortir tout le monde de là en un seul morceau. & trouver Samaël. La colère, la rancœur, la vengeance.. Ce devait être secondaire. Il fallait les maîtriser.
- Je les pensais aussi plus honorables que ça. Mais il semblerait que bien des valeurs se perdent de nos jours.
Ironie. Froideur. Montre-toi, lâche.
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Aloïs F. Legrand Débutant
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Lun 17 Fév 2014 - 18:40
Honorer ses promesses
Faust & Solène
Aloïs Legrand & Samaël Enodril
La pluie battait fort, ce soir-là. Les gouttes venaient frapper violemment aux vitres et l'orage grondait dans le ciel obscur. Ce soir-là, tout allait changer. Leur libération allait commencer ce soir; car jusqu'à aujourd'hui, ils étaient tout sauf libres. Prisonniers de leur angoisse, de leur peur, de leur tristesse. Le gamin était le plus touché des deux, sans aucun doute. Aloïs avait pu surmonter cela, mais le dresseur restait encore et toujours coincé dans sa dépression nerveuse, sa "bulle infernale" qui lui rejetait en pleine face toutes les douleurs du monde.
Le blondinet jouait avec un flingue de bon calibre. Il faisait passer l'arme d'une main à l'autre et vérifiait qu'il était bien chargé. Il vérifia que la précision était bien nette et tira une fois. La balle partait à merveille et formait un trou parfait dans le mur. Le cuistot sourit, puis reposa l'engin. Peu importe comment la situation allait tourner, il n'utiliserait aucune arme et se défendrait au minimum. Soit il survivrait miraculeusement, soit il se ferait tuer. La deuxième option le fit grimacer mais il soupira bien vite en se rendant compte qu'il méritait de mourir. Il aurait dû crever dans cette cellule. Oui, il aurait dû. Mais s'il s'était suicidé, lui aussi, alors qui aurait prit soin de Sam ?... Aloïs était un idiot, un sombre crétin, un pauvre con. Mais on aura beau dire tout ce qu'on voudra sur lui : s'il n'avait pas été là au bon moment, Samaël serait mort. L'Enodril aux tendances suicidaires avait décidé dès la "libération" de mettre fin à ses jours; au grand dam d'Aloïs, qui s'était juré de ne pas laisser le fils prendre exemple sur son père. A défaut d'avoir des falaises desquelles se jeter ou des couteaux pour le transpercer, l'adolescent se contentait donc de ne plus boire ni manger et retirait les bandages que son hôte lui mettait pour se griffer jusqu'au sang en se recroquevillant sur lui-même. Aloïs avait été obligé à contrecœur d'user de solutions radicales pour l'obliger à avaler quelque chose, mais le gamin refusait catégoriquement, ou recracher chaque plat que le blond lui apportait. Alors oui, Aloïs avait perdu patience au fil du temps et n'avait pas eu d'autres choix que d'utiliser la manière forte. Au moins, cela marchait, même si c'était minime.
Le Coordinateur jeta un coup d'œil sur le portable de son "prisonnier". Depuis qu'il avait reçu l'appel de Faust, des larmes lui étaient subitement venu. Cet appel... Il l'avait attendu. Tant attendu. Dès l'instant où il avait raccroché, il savait que Sam était sauvé. Il ne connaissait pas ce dénommé "Faust", mais il savait que le garçon ne risquait rien, avec lui, et qu'il était en mesure de l'aider à guérir. Quand Sam ira mieux, Aloïs ira mieux. Car la souffrance de l'enfant est insupportable pour lui. Car il était là lorsque les rêves du compétiteurs ont été réduits en miettes. Car il était là lorsque le corps sans vie d'Ikaël est tombé au sol. Car il a entendu les cris désespérés de son fils qui continuait de l'appeler. Car il était là lorsque Sam a commencé à faire d'affreux cauchemars qui ont autant empêché l'un et l'autre de trouver le sommeil. Car il sera là au moment où ils arriveront pour récupérer le dernier oiseau manquant.
Soudain, un choc. Un grondement se fit entendre et un séisme fit trembler le sol. Les yeux d'Aloïs s'écarquillèrent et il sourit une nouvelle fois. Ça y est, ils étaient là. Enfin, la partie allait pouvoir commencer. Ange regarda son dresseur avec un air inquiet. Elle était habitué à son caractère, mais aujourd'hui, il était bien trop différent du Coordinateur qu'elle connaissait. Aurore, quant à elle, ne faisait aucun commentaire; mais elle était déçue par l'attitude du blondin. La Feunard argentée lui en voulait. Elle n'avait pas aimé la façon dont Aloïs traitait Samaël; et même si elle était continuellement là pour empêcher l'Absol de ce dernier de mordre son maître, elle avait eu l'occasion de discuter avec Yami et avouait être en partie d'accord avec la femelle ténébreuse. La belle chienne de feu, après avoir entendu le cri de la Tyranocif, sortit de suite du salon pour descendre les escaliers et se diriger vers la scène principale, là où se déroulaient les concours. A la vue des deux adultes et des Pokémons, elle fit mine de grogner. Elle était au courant qu'ils n'étaient pas là en traître, et que c'était pour la bonne cause, mais elle ne pouvait s'empêcher de se montrer néanmoins méfiante.
Aloïs prit une grande inspiration et s'empressa de rejoindre sa compagne chromatique. Mais, en passant dans le large couloir, par lequel il était obligé de passer s'il voulait descendre à l'étage inférieur, il s'arrêta devant la grande porte blanche, fermée à double tour. D'un geste lent, il caressa la poignée. Samaël se trouvait derrière. Mais qui sait dans quel état il allait le retrouver une fois qu'il serait forcé de le relâcher. Ce qui l'étonnait le plus, c'était qu'il avait arrêté de crier. Depuis que Faust avait appelé, Sam avait arrêté de crier. C'était comme s'il avait écouté leur échange; comme s'il savait que Faust s'était décidé à venir. *Je ne peux rien faire pour toi, gamin. Mais patience... Tes sauveurs sont là...* Enfin, il descendit les escaliers et rejoignit son Pokémon, qui grognait toujours. Aloïs fit enfin son entrée en scène et posa doucement une main sur la tête d'Aurore.
- Allons, Aurore, du calme. Ce n'est pas comme ça que nous accueillons des invités...
La concernée se calma enfin. Elle n'était pas vraiment en colère, mais elle préféra se cacher derrière les mots de son dresseur. Aloïs scruta les "invités" en question. Même s'il ne le montra, il fut surpris. D'une part, parce qu'ils étaient deux. D'autre part, parce qu'il découvrait Faust. Et il mentirait s'il disait qu'il s'était attendu à ça. Petit, avec une coiffure improbable en guise de coupe, une Démolosse et une Tyranocif. La jeune femme à ses côtés avait une Capidextre et une Lockpin. Tous deux portaient un long manteau noir et arboraient une expression pas franchement amicale sur le visage.
- Faust, et... Solène, je présume. Mon nom est Aloïs Legrand, Champion Coordinateur de Baguin. Mais j'imagine que vous n'êtes pas là pour gagner un ruban, pas vrai ?...
Aloïs n'avait pas parlé à Solène, mais avec celui de Faust, c'était bien le nom qui ressortait le plus lorsque Sam parlait dans son sommeil. Il s'était donc douté que la jolie rouquine ne pouvait donc qu'être elle. Jouer la carte de l'insolence n'était pas franchement la meilleure idée du siècle, mais il avait trouvé cela trop "tentant". Il avait envie de voir la réaction des deux adultes. Il avait encore besoin d'un côté de se rassurer, de se dire qu'ils pouvaient vraiment être les personnes adéquates au problème de Sam.
- Mais dites-moi... Que savez-vous exactement des Champions Coordinateurs ?...
Hm... Pouvait-on dire qu'il était mort, là ? Ou devait-il encore en rajouter une couche pour être sûr ? Ange regardait la scène du haut du balcon, impuissante. Elle était attristé de voir son dresseur dans un pareil état de folie qu'elle redécouvrait avec peine. Tout à coup, elle eut un sursaut lorsqu'un éclair blanc et bleu passa près d'elle pour s'élancer dans le vide et se poser sur la piste, là où étaient réunis les trois humains et leurs Pokémons. Yami venait d'arriver. Ses yeux rouges lançaient des éclairs en direction d'Aloïs et elle grognait si fort que garder son calme était un effort considérable. Mais l'Absol avait voulu voir qui osait pénétrer d'une telle façon dans le repère du Coordinateur. Alors elle laissa sa haine de côté et se tourna vers le Maître et le Conseiller. Puis, elle cessa brusquement de geindre. Ses iris s'ouvrir en grand lorsqu'elle détailla Faust, comme une réminiscence. La fille de Fae s'approcha du dresseur aux cheveux hérissés, le regard brillant. C'était comme si elle se souvenait de lui, alors qu'il l'avait gardé à l'état de d'œuf. Doucement, elle avança sa tête vers le jeune homme et se risqua à faire un mouvement dans sa direction. De son côté, Aloïs ricana.
- Au fait, j'espère que tu as aimé ma petite blague téléphonique...
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Lun 17 Fév 2014 - 20:33
Honorer ses promesses
Aloïs, Samaël & Solène
Il offrit un maigre sourire à Solène ; il lui devait bien ça, mais il n'en avait ni l'envie ni la force aujourd'hui. Non, tout ce qu'il voulait à l'instant, c'était d'appuyer sur cette putain de gâchette et d'en finir vite. Mais bien évidemment, rien n'allait jamais dans son sens ; il en avait pris l'habitude, à la force. Il fallait que ce soit tous ses proches qui soient enlevés et torturés, il fallait bien que ce soit son jumeau qui serve le Régime comme un petit chien qui lapait leur pisse, parce que le destin était une véritable garce. Il n'y avait pas d'autre explication possible ; comment expliquer la cruauté de cette vie autrement que par cela ? La Feunard chromatique qui grogna devant eux ne l’impressionna nullement ; il en avait vu d'autres, des pokémon féroces, et celle-ci était loin d'être la plus effrayante. Déméter ne cilla même pas, observant la renarde attentivement, prêt à réagir à la moindre attaque. Cet homme était aussi insupportable devant ses yeux qu'au téléphone. Vraiment, l'envie qu'il avait de tirer un coup pour en finir était si puissant que sa main avait déjà commencé à se glisser sous son manteau pour agripper son flingue. Impatient ? Absolument. Plus de deux semaines passées à attendre dans l'angoisse et la terreur ne l'avaient pas rendu calme et maîtrisé, loin de là. Pour tout dire, il avait failli tirer. « Failli » étant le mot à retenir ici, car un grognement léger et discret de Dalhia vint l'arrêter. Il était vrai qu'il fallait encore attendre ; prendre des décisions trop hâtives aurait pu être bien pire. La Démolosse à ses côtés continuait de fouetter l'air avec sa queue, ses yeux lançant des éclairs au coordinateur et à la renarde à ses côtés ; elle était bien plus patiente que son maître, certes, mais elle ne donnerait pas cher de la peau de ce type s'il continuait à se payer la tête de Faust.
Il tiqua légèrement lorsqu'il entendit le prénom de Solène. Il ne l'avait jamais prononcé, alors comment avait-il pu le deviner ? Il confirma alors les soupçons de Faust ; c'était bel et bien le champion coordinateur de la ville. Le châtain avait douté, considérant que l'homme qui l'avait appelé aurait très bien pu être un simple régimeux qui aurait pris l'amphithéâtre comme forteresse. Peut-être était-il un peu paranoïaque, mais on ne survit pas en tant que voleur sans l'être au moins un peu, c'est comme ça et pas autrement ; dans une telle société, il n'y a pas de place pour ceux qui ne sont pas capables de gérer les risques, aussi nauséabond que celui lui soit à admettre.
« Je n'ai jamais prononcé ton nom, So'. Je ne sais pas où il l'a appris, mais... » murmura-t-il en direction de la jeune femme à ses côtés.
Il avait bien une hypothèse, mais sachant qu'elle invoquait un certain adolescent, il préférait ne pas y penser, ou du moins ne pas faire confiance à son imagination bien trop sordide. L'accueil que LeGrand leur avait réservé l'avait laissé de marbre ; pas même une grimace n'avait étendu ses lèvres. Il était surtout occupé à considérer le temps qu'il lui faudrait pour désarmer le blond et l'immobiliser. Bien sûr, il avait toujours Izumi. Cette dernière ne devrait pas tarder à arriver, et c'était l'as de son jeu. Il devait toutefois jouer calmement ; jeter les cartes sur la table, ce n'était pas son truc et cela ne menait strictement à rien. Ce qu'il savait des champions coordinateurs ? Un ricanement moqueur, amer et ô combien dégoulinant de sarcasme s'échappa de sa gorge. Dalhia elle-même ne pu retenir une expiration agacée devant une telle ironie. S'il seulement il savait, ce pauvre imbécile, devant qui il se trouvait ! Oui, « pauvre ». Il jugeait l'adjectif indissociable de cet imbécile-là ; il puait l'insolence de tout son corps. Le langage corporel ne mentait pas ; ce type voulait les énerver, et cela marchait plutôt bien du côté de Faust. Il n'avait qu'une seule envie : franchir la distance qui les séparait pour lui faire découvrir monsieur le sol de plus près, mais il se devait d'être patient. Ce n'était pas sa satisfaction personnelle qui était importante ici, mais le sort de Sam, et au diable le reste. Ce n'était pas pour rien qu'il avait accepté de prendre tant de risques ; si son frère pouvait s'en sortir au prix de sa vie, alors il la donnerait volontiers, et avec le sourire.
Trop perdu dans sa rage, il n'avait pas encore répondu. Il serra les dents et les poings, tentant de contrôler la colère qui tendait ses épaules et qui faisait se contracter tous ses muscles. Avant qu'il n'ait pu agir et faire quelque chose, une ombre blanche aux reflets bleus se plaça devant eux. Dalhia se mit aussitôt à grogner, et Déméter fit deux pas en avant pour protéger son maître si cela devenait nécessaire. Toutefois, une boule d'anticipation venait de se former dans la gorge de Faust. Était-ce possible que … ? C'était bien une Absol. La créature au pelage de neige se retourna vers eux, et le conseiller ne pu que, médusé, observer la femelle s'approcher de lui doucement, comme si elle craignait sa réaction. Il n'avait pas douté longtemps sur ses origines. Il lui avait suffit de la fixer une seule fois dans les yeux pour savoir qui elle était. Elle était aussi belle que sa mère et Arceus qu'elle lui ressemblait. Elle n'avait peut-être pas sa couleur, mais la flamme qu'il voyait dans ses yeux était la même que celle qu'il pouvait trouver tous les jours dans les iris de Fae. Les grognements de Dalhia redoublèrent d'intensité, mais Faust la fit taire en lui faisant un léger signe de la main pour le stopper. La chienne lui jeta un regard confus, avant de reconnaître les traits de Fae chez la nouvelle venue et de s'arrêter subitement. Un petit sourire, faible, mais bien réel, se montra sur le visage du conseiller. Ses yeux étaient légèrement humides tant l'émotion était grande. Dans d'autres circonstances, il aurait été ravi de la voir, mais là... Cela confirmait ses doutes. Sam était là, ou avait été là. Il n'avait donc pas eu affaire à un mauvais canular.
Et comme si briser ce moment était le but du coordinateur, celui-ci fit référence à son appel. … Cet... Cet, cet espèce de fils de pute OSAIT parler de ce qu'il avait fait à Sam comme d'une blague ?! Faust pouvait sentir tout son corps trembler tant sa colère le bouleversait ; il n'était pas habitué à de pareilles émotions, et autant dire que la réaction était explosive. Il offrit un très bref et maigre sourire à la fille de son Absol, souhaitant tout de même lui adresser quelques mots avant de s'en prendre au pauvre fou qui attendait encore. Patience, patience.
« Fae aurait été très fière de toi, tu sais. »
Parce que oui, autant dire que l'Absol chromatique n'aurait pas hésité à sauter sur le champion coordinateur pour en faire du steak tartare si elle avait pu le faire. Envie que Faust partageait, il fallait l'avouer. Un rictus arrogant et mauvais sur les lèvres, il répondit enfin au blond. Il voulait jouer à ça ? Faust avait passé toute son enfance à user de sarcasme pour obtenir ce qu'il voulait ; il n'était pas le seul à en maîtriser tout l'art.
« Pas tellement, mais tu ne m'as toujours pas dit si tu aimais bien les flingues, tiens. J'ai emmené le mien au cas où, je suppose que tu as fait la même chose ? Tes 'blagues' ne m'amusent que très peu ; elles m’irritent, même. J'ai bien envie de te transformer en passoire, quoi que tu en penses. » répondit-il d'un ton des plus sarcastiques et pourtant tout aussi glacial.
Toutefois...
« Sachant que je ne t'ai jamais jamais parlé d'elle, je me demande comment tu as su pour son nom. Un petit secret à nous révéler maintenant qu'il est encore temps, ou faudra-t-il que je vienne te l'arracher moi-même ? » menaça-t-il en caressant le dos de la Tyranocif à ses côtés, rendant sa menace plus qu'explicite.
Déméter émit un petit grognement rauque et bestial, qui aurait probablement eu sa place dans un film d'horreur des années 60. Un film gore. Son rictus se fit plus acide encore.
« On m'a toujours dit que le rouge se mariait bien avec le jaune... J'me demande si c'est vrai, tiens. » dit-il d'un ton faussement innocent.
Les métaphores, c'était son truc. Écrivain médiocre j'vous dis. Ne vous trompez pas, Faust avait encore toute sa tête, merci bien, mais il était vraiment au bord de l'explosion, et méfiez-vous de l'eau qui dort comme on dit. Il gloussa à nouveau.
« Enfin... Ce que nous savons des champions coordinateurs ? Hilarant, vraiment. Et monstrueusement ironique, n'est-ce pas Solène ? »
Parce que oui, soit ils étaient tombés sur le seul sot parmi les champions qui ne connaissait pas les membres de la ligue, au moins de tête, soit la remarque avait été faite intentionnellement. En tous cas, Faust tenait sa main droite sur son arme à sa ceinture, prêt à tirer au moindre faux pas de l'autre. Faux pas qu'il attendait avec impatience ; sa provocation n'était pas là que pour faire joli, après tout. Une teigne ? Hé, on ne transformait pas entièrement un sale gosse, il en reste toujours un peu, même chez l'adulte le plus solennel.
Solène E. Weber-Ikeda Administratrice Fondatrice
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Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : . Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public. Soledad - Résistante. Solange - Compétitrice, habitante de Baguin.
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mar 18 Fév 2014 - 0:59
Honorer ses promesses.
La première à paraître, à réagir aux provocations, fut Aurore. Je la reconnus sans hésiter, non pas à sa robe chromatique mais à son regard. Je l'avais vue en concours, affronter Maxwell. Je l'avais vue au Centre, recueillie par Maelys après la disparition de son dresseur. Elle arriva en grondant, en montrant les crocs, protectrice. Je ne lui en tins pas rigueur, même si cela confirmait mes craintes ; ainsi, Aloïs était réellement impliqué. Je n'osais imaginer la réaction, la déception de mon grand frère & de ma petite sœur s'ils devaient apprendre cela. S'en prendre à un gosse, cet homme dont ils avaient si haute estime était tombé bien bas. Quand il parut enfin, je ne pris pas la peine de le saluer ni d'offrir la moindre réaction. Méprisable qu'il était. J'étais déçue, moi aussi. J'y avais cru, aux paroles de Max & de Lys. J'avais été peinée d'apprendre son emprisonnement, qu'il était entre les sales pattes du Régime ; mais il avait retourné sa veste, apparemment, se défoulait sur un gosse. Je ne tiquais même pas, lorsqu'il prononça mon prénom ; ma seule réaction fut pour Faust, un simple hochement de tête lorsqu'il souffla quelques mots pour m'avertir qu'il n'avait en rien communiqué mon identité. Il l'avait donc apprise autrement. Inutile de se demander comment.. Mes mains se crispèrent à la pensée de ce qu'il avait pu faire à Sam ; & aussitôt je chassais ces images de mon esprit. Mauvais pour rester zen, ça. Mauvais pour le flegme du joueur de poker. La patte de Louna, discrètement posée sur mon poignet tatoué, m'aida grandement. À m'apaiser, & à continuer de rester sans réaction aux provocations stupides du champion coordinateur. Était-il suicidaire, de continuer en cette voie? Il ne devait pas grandement tenir à la vie.
Un rire bref, moqueur & sarcastique, m'échappa à sa remarque sur les champions ; écho de celui qui prit Faust au même instant. Réactions simultanées ô combien compréhensibles. Ah.. Ne sortait-il donc jamais de chez lui? Nos visages étaient sur les journaux bien malgré nous, à la télévision, partout. Deux membres de la Ligue se trouvaient face à lui, rien que cela. Des membres de l'Elite enolianne, comme lui. & il nous demandait ce que nous savions des champions? Oh, pas grand chose voyons, pas grand chose.. L'ajout du mot "coordinateur" ne changeait rien au sens de sa remarque. Connaissant Maxwell Young personnellement & professionnellement, j'étais bien placée pour savoir que dresseur ou coordinateur, cela n'avait guère d'importance quant à l'étique des champions ; cette étique que ce cher Mister Prince piétinait là avec application. Que savions-nous des champions, tss. Ouvre les yeux, petit con. T'es juste en train de provoquer deux des dresseurs les plus aguerris & redoutés de l'île.
Une pression de Louna sur mon poignet me ramena à la réalité, m'aida à m'apaiser avant de perdre le contrôle de mes nerfs, ou alors ce fut l'arrivée soudaine d'une Absol visiblement jeune. Inspirant profondément, je me calmais tant bien que mal alors que la femelle de type ténèbres grondait sur le champion coordinateur, avant de se tourner vers Faust en s'apaisant soudain. Un instant, la surprise se peignit sur mon visage, avant de disparaître si vite qu'on pourrait douter de l'avoir aperçue. Sans mot dire, j'observais la scène du coin de l'œil sans comprendre, laissant à Cathy le soin de surveiller pleinement les gestes du Legrand. Ainsi mon regard pût ne revenir vers lui que lorsqu'il parla de nouveau, émettant une ultime provocation, directement adressée à mon ami. Celle de trop, sans aucun doute ; une blague téléphonique, disait-il? Ainsi, il l'avait appelé.. Voilà comment Faust avait su où trouver Sam. & à en juger par la tension qui faisait trembler l'homme à mes côtés, la blague n'avait pas dû être de très bon goût. Les pièces se mettaient en place, doucement. & cela ne me plaisait pas, oh non, pas du tout. Une fois encore, je repoussais mon imagination trop fertile dans un coin de mon esprit. Pour ne pas craquer. Ne pas le tuer tout de suite, sous la simple impulsion de ce que je croyais déduire. Lui laisser une chance de s'expliquer. Surtout après avoir compris, en entendant les premières paroles du conseiller, que l'Absol était probablement fille de Fae. & la seule raison à sa présence ici, serait la présence de quelqu'un à qui elle aurait pu être confiée ; soit Sam. Donc, il était bien ici.. Mais la liberté de l'une de ses pokémons me troublait quelques peu. Si bien que je laissais Faust parler seul, dans un premier temps, lui faisant confiance pour interroger le champion, & à sa Démolosse pour le contenir si besoin. Le temps d'analyser la situation. Mais impossible, impossible de comprendre pourquoi un tortionnaire laisserait libre l'alliée de sa victime, impossible de comprendre ce qu'il se passait ici réellement. C'en était agaçant. & cela ne m'aidait guère à rester zen. Un sourire narquois s'esquissa sur mon visage, lorsque Faust m'interpela finalement ; faute de trouver une raison valable seule, j'allais moi aussi intervenir désormais. À moi, de dévoiler une part de mon jeu.
- Monstrueusement, c'est bien le mot. Ce n'est pas comme si nous étions masqués..
C'est vrai quoi. Le masque de Mephisto ne masquait pas les vrais signes distinctifs de Faust, entre autres ses cheveux indomptés lui ayant valu le surnom de hérisson. Mes lentilles dorées étaient un déguisement des plus futiles. À vrai dire, reconnaître en nous deux des plus hauts membres de l'Elite enolianne n'était finalement pas très difficile.
- J'admets être curieuse également de savoir comment tu connais mon nom. Non pas que ce soit très grave, ce prénom seul ne mene pas à grand chose ; des Solène, il y en a beaucoup.
Un test? À peine. Malgré mon détachement apparent, j'espérais un peu trouver là ce qu'il savait exactement sur moi, hormis mon prénom. Peu subtile cette tentative, certes. Peut-être car malgré cette curiosité affirmée & réelle, ce n'était absolument pas l'information qui m'intéressait le plus. Mon sourire s'étira, moqueur toujours mais sans menace pour le moment ; j'espérais au moins que ce calme que j'affichais, alliée à la menace claire de Faust, saurait faire effet. & là, mon expression s'adoucit, alors que je reportais mon attention sur la Feunard chromatique, comme si le misérable champion n'avait guère eut d'importance.
- Aurore, je suis contente de voir que tu es en meilleure forme depuis le retour de ton dresseur.
Tout, sans exception, était parfaitement calculé, & rendu crédible par ma sincérité réelle à l'égard de la Feunard. À mes côtés, Louna arborait la même attitude que moi, saluant la renarde d'un hochement de tête amical. Pendant ce temps du coin de l'œil, Cathy continuait d'observer mister Legrand, guettant ses réactions avec attention. Elles savaient toutes deux exactement mon intention, & jouaient le même jeu. Celui de déstabiliser, au maximum, cet homme qu'on m'avait pourtant dit respectable. Après avoir laissé passer quelques secondes, je me retournais vivement vers le dresseur, & mon visage perdit de nouveau toute chaleur. Une expression froide, un regard indéchiffrable. Il était temps de.. Passer à l'attaque, si je puis dire. De révéler mes conclusions, ou alors de poser mes questions. Ou les deux à la fois. Prenez le comme vous voulez.
- Aloïs, Aloïs, quelle déception. Dis-moi, tu étais vraiment frustré à ce point au sortir de prison, que tu t'en prennes à un gamin? Es-tu lâche à ce point? Quand je pense que Lily t'a en si haute estime.. Ma pauvre sœur serait bien déçue.
& elle ne serait pas la seule, loin de là. Elle ne l'était déjà pas.
- Maintenant, si ce n'est pas trop demander, nous apprécierions de savoir où se trouve Samaël. & je te suggère de ne pas trop jouer avec nos nerfs, la patience n'est pas notre fort, ni à Faust ni à moi. Après j'dis ça j'dis rien, hein.
Fausse innocence. Louna & Cathy auprès de moi, étaient clairement prêtes à agir. Bien plus dangereuses que pouvaient le laisser prédire leurs apparences de gracieuses.. Car les apparences sont souvent trompeuses. Un même sourire léger, en coin, s'esquissa sur mon visage & celui de la Lockpin en simultané. Un sourire sans joie, plus ironique qu'autre chose. Une moquerie. Une menace, finalement. Comme pour dire, ne t'amuse pas à le faire disparaître, ce sourire. Ce ne serait pas une bonne idée. Car ma patience a des limites. & ma patience n'était pas la seule en jeu ici. Il y avait cinq pokémons & un dresseur aussi agacés que moi, dans ce hall.
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Aloïs F. Legrand Débutant
Messages : 195 Date d'inscription : 05/10/2013
Âge du personnage : 28 ans Métier / Études : Cuisinier Pseudonyme(s) : Mister Prince
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mar 18 Fév 2014 - 14:14
Honorer ses promesses
Faust & Solène
Aloïs Legrand & Samaël Enodril
Yami examina attentivement la réaction du Conseiller. Est-ce qu'il allait la reconnaître ? Elle n'avait peut-être pas le beau pelage de sa mère, mais c'est pourtant bien la fille de Fae. Les yeux de l'Absol s'illuminèrent et elle renvoya le sourire de Faust. La remarque du Coordinateur la faisait trembler de rage, mais les quelques mots que le dresseur de ses parents lui adressa réchauffèrent son cœur et l'apaisa grandement. Elle aurait bien voulu voir sa mère et son père, mais déjà voir Faust lui suffisait amplement et elle se contentait de l'hérisson à merveille.
Le blondinet, quant à lui, ne préféra faire aucun commentaire sur la réflexion de Faust. Il le savait déjà, qu'il avait envie de le transformer en passoire. Il n'avait pas oublié leur petit échange amical au téléphone. Ah, oui. Le nom de Solène. Son petit secret ? Il a 16 ans, les cheveux bruns, les yeux dorés, fait une dépression nerveuse et ils le connaissaient tous très bien ici. Mais Aloïs jugea que répondre en parlant de Sam n'allait pas les calmer, et surtout s'il disait ça comme ça. Alors il préféra sortir le coup classique du répertoire du portable. L'adolescent avait vraisemblablement peu de contacts, après tout. Le Champion laisserait d'ailleurs volontiers Faust lui arracher son "petit secret", étant donné que c'était justement la raison de leur présence ici. Il comprit évidemment la métaphore du Conseiller mais trouvait plus juste de l'ignorer que de répondre par : "Le rouge et le jaune, je ne sais pas... Mais l'or et le rouge ça va très bien ensembles...". Il ne savait pas s'il comprendrait l'allusion du Coordinateur quant à la couleur doré typique des Enodrils, alors il se tut pour cette fois, tout simplement.
En revanche, il fronça les sourcils par la suite. Il ne comprenait pas ce qu'il y avait de si drôle dans ses propos que ses invités gloussent et ricanent de la sorte. S'ils avaient travaillés dans le domaine de la Coordination, Aloïs le saurait. En vérité, il avouait avoir quelques doutes, et pensait avoir une idée sur l'identité des deux jeunes gens, mais il trouvait cela impensable, ou alors le monde était vraiment petit. C'est vrai, Aloïs croyait reconnaître en eux les célèbres dénommés Méphisto et Sunny, mais leurs vrais noms étant inconnus du public, il n'était pas sûr de lui. De plus, savoir que des membres de la Ligue connaissaient personnellement Samaël au point de venir jusque dans l'Amphithéâtre pour le récupérer... Il trouvait cela vraiment drôle et presque inimaginable. Mais il ne savait pas encore jusqu'à quel point le gamin qu'il avait décidé de prendre sous son toit était plein de surprises...
L'histoire de l'origine du nom revint encore sur le tapis; et Aloïs s'était senti enfin prêt à répondre mais il fut ensuite interrompu par la phrase de Solène à l'égard de sa Feunard. Elle la... connaissait ?... Aloïs resta perplexe. D'où Aurore pouvait... Ah, le nouvel an, sans doute. Le tragique nouvel an. Son Pokémon chromatique avait dû se réfugier au centre, et c'est là que la jeune femme l'aurait potentiellement aperçu. Le Coordinateur guetta la réaction d'Aurore. Cette dernière sembla tout à coup gêner. Honteuse, elle s'avança de quelques pas, baissa les yeux et s'inclina respectueusement devant la dresseuse avant de s'éloigner et de faire un signe désolé à son dresseur avant de rentrer dans sa Pokéball, signe qu'elle était du côté de la rouquine; mais le jeune homme ne lui en voulait pas et se dit qu'il avait bien mérité tout ce qu'il lui arrivait. S'il manquait encore des bouts de l'histoire à Aloïs, il ne posa pas plus de questions que cela. Il aurait bien remercier Solène pour avoir veillé sur Aurore mais la tension qui régnait ne lui permettait pas tellement de parler pour le moment.
Il devait avouer cependant qu'elle savait par moment comment le faire sentir plus mal. Il avait beaucoup de respect pour Maelys, et il appréciait la jeune fille pour son caractère doux et enthousiaste qui avait charmé tout Baguin, y compris le Champion Coordinateur. Dans un sens, il regrettait assez que la grande sœur de la soigneuse ne voit que son mauvais côté. En ce moment, Aloïs n'était pas dans son état normal; il se présentait aux deux dresseurs après avoir subi des tortures atroces, vu la mort d'un homme le premier jour de prison et recueilli chez lui le fils de ce dernier, qui était lui-même enfermé dans une bulle de souffrance et de terreur qui n'en finissait plus. Il regrettait, sincèrement, mais il n'avait pas eu d'autres choix, malheureusement. La situation actuelle avait été trop critique pour qu'il la considère normalement.
- Aaaah, mais oui... Samaël... Après tout, c'est bien pour lui, que vous êtes ici...
Lorsque Solène avait mentionné le nom du jeune garçon, Aloïs n'avait pas pu s'empêcher de faire lui aussi un petit sourire. Son regard ne dévia pas vers l'étage supérieur, où était son "prisonnier", mais il osa s'imaginer dans quel état l'adolescent pouvait se trouver à l'heure actuelle. Il prit une grande inspiration et commença à ouvrir sa veste, son sourire laissant place à un visage neutre et dur.
- Tout d'abord, laissez-moi vous dire une chose : je ne fais pas partie du Régime; et je n'ai pas d'arme sur moi. Tu pourrais donc me transformer en passoire, comme tu dis, que tu réussirais ton coup. Si j'ai joué la comédie au téléphone, tout à l'heure, c'était uniquement pour te tester. Après ce qui s'est passé en prison, je ne pouvais pas laisser Sam entre les mains de n'importe qui.
Il referma sa veste, et cette fois-ci, commença à s'énerver. Un peu, au début. Il trouvait en effet cela injuste qu'ils déversent leur colère sur lui alors qu'il n'avait voulu qu'aider l'adolescent à faire des bêtises que ces deux-là auraient amèrement regretté.
- Sachez ensuite que je n'ai fait aucun mal à Sam ! J'avoue que j'ai tout fait pour vous énerver, mais mise à part une petite coupure que je lui ai faite au poignet, pour l'inciter à crier, je ne suis en aucun cas responsable de l'état où il se trouve actuellement !
Dio et Ikaël avaient infligé bien plus de souffrances au jeune brun. Alors pourquoi c'est lui qui se prenait tout ? Parce qu'il avait obligé une seule fois l'adolescent à crier, dans le seul but d'être sûr que Faust arriverait bien vite ?
- Croyez-le ou non, mais je lui ai sauvé la vie ! Et je ne le laisserai pas prendre exemple sur son égoïste de père !
Il se tourna ensuite vers Yami.
- Ce n'est pas vrai ?! N'a-t-il pas tenté par trois fois de se suicider ?!
L'Absol émit un nouveau grognement, puis baissa la tête en fermant les yeux et en serrant les dents. Elle s'assit et détourna le regard en versant une larme de tristesse. Car même si la femelle ne voulait pas l'avouer, il avait raison. Sam avait tout fait pour se donner la mort.
- Vous n'avez pas passé deux semaines en prison à vous faire torturer ! Vous n'étiez pas là au moment des faits ! Vous n'étiez pas là quand...!
Puis, il s'arrêta. Il hésitait. Devait-il leur dire ? Non, mauvaise idée.
- Quand... quand ses rêves, le seul espoir qui lui restait... se sont envolés...
Son regard se perdit quelques secondes dans le vide avant de se concentrer à nouveau sur les deux dresseurs en colère.
- Je connais le nom de Solène parce qu'il n'a pas arrêté de le crier. Il a essayé de vous appeler à maintes reprises, mais à chaque fois, il a fini par abandonner. Lorsqu'il souffrait, lorsqu'il pleurait... il ne parlait pas beaucoup, mais les seules fois où il le faisait, c'était pour prononcer vos noms...
Enfin, il posa la question qui le brûlait depuis leur arrivée ici.
- Qui êtes-vous, pour Sam ?...
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mar 18 Fév 2014 - 21:50
Honorer ses promesses
Feat Aloïs, Samaël & Solène
Solène était douée, et Faust ne pouvait pas dire qu'il ne trouvait pas leur petit jeu du méchant et du gentil flic des plus divertissants, vraiment ; c'était un tour qu'ils connaissaient bien, peut-être un peu désuet mais pas pour autant moins efficace. Il fallait dire que le conseiller savait être menaçant, mais c'était quelque peu logique lorsque l'on se rappelait que une de ses attaques favorites était l'attaque 'représailles'. Un petit rictus étira ses lèvres en entendant les moqueries de son amie ; vraiment, c'était plaisant de voir quelqu'un d'autre penser la même chose que lui au sujet du coordinateur, car cela prouvait au moins que sa colère ne l'aveuglait pas assez pour qu'il rate des pièces du puzzle. Bien sûr, la présence de l'Absol l'avait intrigué, mais il n'avait pas encore reconsidéré les faits, chose qu'il commençait à faire. Bien évidemment, son avis ne changeait pas énormément, mais il pouvait commencer à regarder les contradictions en face. Elles s'accumulaient, au fur et à mesure. Durant tout l'échange, le conseiller resta silencieux, observant sans un mot en caressant machinalement la tête de Dalhia qui surveillait la moindre des contractions de son visage étrangement inexpressif. Pense, Faust, pense.
Alors il ne faisait pas partie du régime, hein ? Ha, la bonne blague. LeGrand pouvait bien se pisser dessus soudainement et reculer, ce n'était pas ça qui allait l'arrêter ; cela faisait longtemps qu'il avait appris que même le plus arrogant des hommes pouvait fuir comme un rat devant le danger. C'était une chose qu'il observait bien assez souvent en tant que Noctis ; combien de soldats lui avait promis mille souffrance avant de fuir comme des lapins quand il montrait les crocs ? De jolis crocs, en plus, mais rien que des menaces. Déméter aurait bien été incapable de s'en prendre à un humain ; elle avait déjà un goût prononcé pour le pacifisme et la douceur, alors lui ordonner d'arracher la vie de quelqu'un... Non, ça n'arriverait jamais. Il ne donnerait jamais de pareils ordres à ses pokémon, par ailleurs : ils agissaient de leur plein gré, et Faust ne se serait jamais permis de leur demander d'accomplir un tel acte. Il n'avait pas d'arme, qu'il disait. Ça, encore une fois, ce n'était que des mots ; il était facile de se cacher sous de belles paroles pour ensuite s'enfuir. Pour tout dire, Faust détestait les longs discours. Pour lui, les mots n'avaient de la valeur que pour ceux qui les croyaient ; en fait, parler longuement devant lui n'avait aucun autre effet que de susciter son irritation. Pour un romancier, c'était un comble, certes. Et le voilà qui se permettait maintenant de les juger. ÇA, c'était une ligne à ne pas franchir, et Faust serra les dents tant l'envie qui le prenait de franchir la distance qui le séparait du coordinateur devenait tentante ; il aurait adoré lui faire comprendre qu'il avait perdu tout droit de les juger lorsqu''il avait fait crier Sam pour sa petite 'blague'. Blague qu'il comptait bien lui faire payer, d'une façon ou d'une autre. S'il ne pouvait pas le tuer, il trouverait bien un autre moyen ; il était créatif, après tout. Clive et lui n'étaient pas si différents sur certains points...
Des... Des excuses. Peut-être n'en étaient-ce pas, mais les paroles du champion sonnaient ainsi à ses oreilles. Des excuses cachées sous de la fierté, et Arceus qu'il haïssait ça. Il en avait assez, des menteurs. Assez, assez, assez ! Est-ce que toute cette foutue île était remplie de personnes sans honneur qui bafouaient le nom des autres, n'assumaient pas leurs actes et crachaient des paroles venimeuses en se cachant derrière des causes plus ou moins indirectes ?! Et maintenant il clamait n'avoir rien fait à Sam. Sur ce point, Solène et lui seraient les seuls juges : il était bien trop méfiant pour faire confiance au blond, d'autant plus que le blond en question lui avait joué un assez sale tour il y a tout juste quarante cinq minutes. D'ailleurs... S'il commençait à penser au temps, que foutait donc Izumi ? Vu la taille du bâtiment, il lui aurait normalement fallu moins de cinq minutes pour arriver ici, si elle allait lentement. Si toutefois elle avait dû observer un peu plus les environs pour s'assurer que... Oh. Oh. Peut-être que l'histoire de LeGrand aurait pu avoir du sens, mais là, sa méfiance et sa colère avaient plus d'influence sur ses gestes et ses actions que sa conscience. Conscience qu'il se préparait lentement à oublier depuis le début de cette 'discussion'. Il ne savait pas ce que pensait Solène, mais vu qu'elle le connaissait au moins de nom, il pouvait supposer qu'elle avait une meilleure approche de la situation que lui.
… Des tentatives de suicide, hein ? Faust ne pouvait pas dire qu'il était surpris, aussi amer que cela lui soit à avouer ; combien d'hommes et de femmes revenaient brisés des prisons du régime pour finir par se donner la mort quelques jours, quelques mois voir même parfois des années plus tard ? La torture ne s'oubliait pas du jour au lendemain ; il n'était pas assez naïf pour croire autre chose. Toutefois, la simple pensée de Sam dans une telle situation lui retourna l'estomac et il dû retenir une vague de nausée de s'emparer de lui. Calme. Cela pouvait aussi être un mensonge. Tout ce qui sortait de la bouche de LeGrand pouvait être un vilain mensonge. Il n'aurait qu'à vérifier par lui-même. Et là...
Son égoïste de père, qu'il disait. Putain. Ça, c'était le comble du siècle. Ses traits se contractèrent et on aurait pu croire, vu comment ils serraient les dents, qu'il allait finir par se les casser. Qu'il s'énerve, ce pauvre fou. Arceus que la tentation de tirer était grande. Inconsciemment, la main qui caressait Dalhia se stoppa et la chienne le mordit doucement, le faisant se tirer de sa rêverie meurtrière ; il lui offrit un maigre sourire qui se voulait réconfortant, mais ils savaient tous deux ce qu'il voulait dire. Pas encore. Attends. Ne sois pas comme lui. Des reproches, maintenant. Faust fronça les sourcils. Avaient-ils affaire à un enfant ? Cela semblait être le cas, vu les mots et les accusations indirectes que LeGrand faisait. Ils n'avaient pas été là, qu'il disait ; ce pauvre con était soit suicidaire, soit si arrogant qu'il ne voyait pas le danger alors que celui-ci commençait à s'aiguiser les dents devant lui. Dalhia grogna une nouvelle fois, mais c'était surtout une façon pour elle de s'assurer que son maître ne profiterait pas du court silence pour s'attaquer au coordinateur. Ce qu'il était prêt à faire, d'ailleurs. La torture, ça... Il savait à quoi s'attendre. Après tout, Tel' et Isaac étaient revenus, donc il avait une assez bonne idée de ce qu'il risquait de voir. Peut-être paraissait-il un peu trop froid, voir carrément insensible, mais comprenez que cela faisait quatre jours qu'il recherchait Sam comme un fou, voyant tellement d'anciens détenus qu'il avait fini par accepter ce qu'il allait voir. Cela ne voulait pas dire qu'il acceptait ce qui avait été fait à son petit frère, loin de là, mais il ne préférait pas laisser son imagination agir trop longtemps. Et le voilà qui terminait sur une ultime question. Question qui eut comme le rôle d'un interrupteur ; on pu même voir le visage de Faust l'instant même où ses limites avaient été franchies. Il savait que Solène ne risquait pas d'apprécier ce qu'il allait faire, mais tant pis. Ça y est. Sa patience avait des limites, et elles venaient d'exploser.
Il fit quelques pas vers l'avant, suivie de Dalhia qui refusait d'attendre. Il fit signe à Déméter de rester en arrière ; elle n'avait aucun rôle à jouer ici. La Tyranocif, bien qu'hésitante, obéit. La chienne restait étrangement silencieuse, quelque peu alertée par la tournure des événements. Il n'y avait pas cette lueur-là dans les yeux, alors il ne pouvait pas planifier de le tuer, mais.. Soudainement, il s'arrêta. Assez. Il en avait assez de cet imbécile, de ce gosse qui se voulait donneur de leçons et qui croyait pouvoir effacer tout ce qu'il avait fait de mal en invoquant des motifs plus nobles. « Tu oses dire que c'est un égoïste, espèce de pauvre hypocrite ? » dit-il, sa voix montant en acidité à chaque mot qu'il prononçait.
Oui, « c'est ». Il me semble inutile de vous préciser à quel point l'emploi de ce temps est ironique. Les sourcils froncés, les dents serrées, le regard lançant des éclairs, il était loin de ressembler à l'enfant auquel on le rapprochait souvent, en croyant que cet air innocent et enfantin était le seul qui pouvait s'afficher sur son visage.
« Laisse-moi te faire comprendre quelque chose, LeGrand. »
Ses yeux bleus, colériques et tempétueux, se plantèrent sur le visage du champion coordinateur avec tellement de dédain et de colère que Dalhia grimaça, soudainement quelque peu incertaine quant à la suite des événements.
« Depuis le premier janvier, tout ce que nous faisons, c'est tenter de les trouver. Tous ces gens qui ont emprisonnés et torturés, nos proches. Si certes nous ne savons rien de ce qui s'est passé en prison, tu ne sais absolument rien de ce qui s'est passé ici. Je ne dis pas que nous avons vécu une pareille souffrance, loin de moi cette idée, mais n'ose même pas nous donner des leçons quand tu ne sais absolument rien. »
La narratrice trouve utile de préciser que le « nous » était ici incertain ; sachant que Faust avait passé tout son temps à chercher seul, il ne savait pas vraiment ce qu'avait fait Solène, mais il avait jugé bon d'utiliser ce pronom pour ne pas faire perdre du poids à son propos, ou que cela soit considéré par la jeune femme comme du mépris si il l'avait exclu de ce groupe.
« Tu n'a aucunement le droit de poser des questions, ici. En fait, ton droit d'en poser a disparu au moment exact où tu as jugé judicieux de faire du mal à Sam pour t'assurer que je sois quelqu'un de correct. Dis-moi, et si je faisais pareil ? Il faudra m'excuser si ma lame coupe un peu trop profondément, néanmoins. »
Silence. Menace faussement innocente, encore. Tellement de mots et de promesses de souffrance en si peu de temps ; ironiquement, c'est peut-être son record.
« Quant à ton prétendu mensonge... Je verrai ça. Si la sœur de Solène ne te voyait pas comme un homme bon, je ne t'aurai pas laissé le moindre bénéfice du doute. Mais surtout... »
Claquement de doigts. Dalhia baissa la tête en signe de défaite et poussa un long soupir avant de se dégager quelque peu. Rapidement et sans autre forme de procès, Faust s'approcha rapidement du champion avant de lui asséner un joli coup de poing dans l'abdomen. Oui, dans l'abdomen. Il aurait pu frapper dans le plexus, ce qui aurait été bien pire, mais il fallait que le champion reste conscient pour ce qui allait suivre. Profitant de ce bref instant où il avait l'avantage, il fit tomber l'autre à la renverse avec un coup de genou. Sans hésitation aucune, il décrocha son semi-automatique de sa ceinture et joua machinalement avec, comme s'il avait une canne à sucre dans les mains. Pas besoin d'expliquer en quoi cela était tout aussi menaçant que s'il le pointait sur le front du champion ; l'imagination amenait à bien plus de panique que la chose en elle-même. Son visage était étrangement innocent pour quelqu'un qui était tout prêt de faire sauter la cervelle d'un homme contre le sol. Il posa son pied sur le torse de l'homme, sans toutefois appuyer, et se pencha légèrement, mettant toute sa force sur sa jambe qui touchait le sol. Son but n'était pas non plus de tuer ; c'était avant tout une menace. Bien que la différence de force physique était évidente, Faust se serait amusé de voir Dalhia répliquer à l'instant même où le blond tenterait de le frapper.
« Si il y a bien une chose que tu dois comprendre, c'est que tu n'as aucune leçon à lui faire en matière d'égoïsme. Je me fous complètement de ce qu'il a pu faire que tu juges ainsi, mais en tous cas, n'es-tu pas égoïste aussi car tu as fait souffrir Sam pour te rassurer personnellement ? N'essayes-tu pas de diminuer ta peur pour lui et pas autre chose ? Ikaël Enodril est bien plus courageux que tu ne l'es actuellement, LeGrand. »
Silence. Un ricanement mauvais lui échappa. Parce que tout ça, bon sang que c'était hilarant, et son flingue qui continuait de danser un peu dans l'air au rythme des mouvements de ses doigts.
« Que tu sois régimeux ou non ne change absolument rien à ce que j'ai entendu. Et ce n'est pas en vociférant que tu vas.. »
Bruit. Faust fronça les sourcils, intrigué, avant d'entendre un croassement bien familier. Izumi. Ça y est, elle est là. Il ne bougea pas, mais un autre croassement, plus prononcé cette fois, le fit reculer et relâcher par conséquent le blond de son pied à contrecœur. La grenouille vint se placer devant lui, et Faust fronça les sourcils.
« Alors ? Tu as trouvé quelque chose ? Des ennemis, des soldats, des armes ou même des pièges ? »
Durant toute l'énumération, l'Amphinobi hocha négativement de la tête. Faust resta un instant confus, avant de pousser un soupir fatigué. Si Izumi avait bien vérifié les lieux, alors cela voulait dire que le champion n'était vraiment pas un membre du régime ; voilà qui le calmait considérablement.
« Je vois que tu disais vrai ; tu n'es pas un soldat du régime. Étonnant. »
Silence. Il ne se retourna pas pour rencontrer le regard de Solène, réalisant lentement qu'il venait de perdre le contrôle de ses émotions de façon aussi puérile que cela. Un peu de honte, un peu de tout, mais son expression resta de marbre.
Spoiler:
Alo, tu es maso d'accepter mes idées, je le répète et répète encore °3°
Solène E. Weber-Ikeda Administratrice Fondatrice
Messages : 679 Date d'inscription : 01/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : . Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public. Soledad - Résistante. Solange - Compétitrice, habitante de Baguin.
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mar 18 Fév 2014 - 23:49
Honorer ses promesses.
Pour être déstabilisé, il sembla déstabilisé. & il ne fut pas le seul ; après nous avoir rendu silencieusement notre salut, à Louna & moi-même, Aurore laissa son dresseur gérer notre venue seul. Regagnant sans rien ajouter sa pokéball. Démonstration claire d'un désaccord sur la manière dont il avait agi.. Tiens. Voilà qui pourrait jouer en notre faveur, ma foi, qui pourrait nous en dire beaucoup sur ce qu'il se passait vraiment ici. Muette, je l'écoutais répondre. Calme tout d'abord, s'expliquant enfin un peu ; puis il s'énerva peu à peu, se disant hors de cause, loin des magouilles du Régime, il affirma même avoir sauvé la vie de Samaël. J'avais envie de le croire, pour le coup, il semblait sincère là-dessus, ou du moins en paraissait convaincu. Bien vite cependant, ce qu'il disait m'agaça. & me donna un grand coup au cœur, tout à la fois. Il faisait des reproches inacceptables, de fausses excuses. Mais annonçait aussi des choses, me donnait de nouvelles cartes, de nouvelles pièces. Il me fallut un temps pour assimiler tout ce qu'il disait là. Nouvelle indignation, peine, compréhension, trouble, injustice.. Gardant un visage neutre, un masque glacial, pour ne surtout pas laisser paraître ces émotions que provoquaient son discours & qu'il aurait trop bien pu utiliser contre moi. Foutues hormones qui rendaient mon caractère plus imprévisible encore qu'à l'accoutumée, permettant à mes émotions de jouer au yoyo sous ma carapace. Je passais de rage à désarroi à frustration à douleur si vite que c'en était déroutant. Ne rien montrer était d'une complexité rare. Surtout devinant Faust sur le point d'exploser à côté. Fort compréhensible, vu ce qu'était en train de nous envoyer le coordinateur plutôt que nous mener à Samaël.
Oui en effet, il avait raison, je n'avais pas passé deux semaines en prison. J'avais passé.. Cinq ans. Cinq longues années dans les geôles de mon propre être, à courir derrière le Bloc R, premier du nom. À souffrir la torture d'imaginer ce qui arrivait à ceux que j'aime dans ces froides cellules. La souffrance n'était pas physique non, mais moralement c'était terrible. J'avais vu les cicatrices, au retour de Damien. La douleur des maux qu'il avait endurés seul pendant ces années, les marques laissées au fer blanc dans son esprit. Des traumatismes que je vivais aussi. Ce champion avait-t-il une seule fois eu un de ces proches derrière les barreaux du Régime, pour penser la souffrance de ceux laissés démunis au dehors si différente? Le sort s'est acharné sur les miens, Aloïs. Mon fiancé, le père de ma fille, y avait passé cinq ans. Mon petit frère y était probablement toujours. Ma meilleure amie, mon élève, quelques autres camarades, y avaient passés deux semaines comme lui. Pensait-il ses tourments si au-delà des nôtres, nous qui au dehors faisions tout pour les retrouver, les libérer? À imaginer ce qu'ils enduraient & à souffrir du pouvoir écrasant de l'imagination?
J'avais fermé les yeux, pour que mon désarroi ne m'échappe pas. Le visage toujours si fermé, j'avais imperceptiblement ployé la tête ; si imperceptiblement qu'en réalité, je ne m'en rendis moi-même pas compte. Bien malgré moi, inconsciemment, j'avais porté une main à mon ventre. Les mots quand au père de Sam, & à ses espoirs envolés, & des tentatives de suicide, n'étaient pas clairs, mais.. Je craignais de comprendre. Pour parler en moins de deux minute d'exemple paternel & de se donner la mort, il y avait un rapport macabre que je n'aimais pas. Mais ô, comme je pouvais comprendre, si mes déductions étaient bonnes. Tant le désespoir de Samaël, que le geste de son père. J'étais une mère aussi, après tout. Tout sauf voir souffrir mes enfants. Si par ma mort je pouvais les libérer, ou amoindrir un tout petit peu les tortures qu'on leur réservait, je n'hésiterai pas. À choisir, je préférerai me donner la mort que de les laisser voir leur mère réduite en lambeaux par la faute de ces monstres, que de laisser ces derniers torturer ma fille ou mon bébé juste pour avoir le plaisir de me voir souffrir. Plutôt mourir que de les laisser utiliser mes enfants comme des instruments de torture. Alois ne se rendait pas compte.. Le père de Sam avait peut-être bien fait là le plus censé des gestes, l'ultime protection qu'il pouvait offrir à son fils. Une frêle protection, mais tout de même. Après tout hormis ce geste, qu'il reconnaîtrait peut-être un jour avoir été fait pour le préserver lui, que retiendrait-il réellement de deux semaines en prison? Quelque chose me disait qu'au final, le champion s'en souviendrait bien mieux que l'adolescent.
Une fois encore, j'avais laissé Faust agir sans rien dire, sans intervenir ; qu'aurai-je pu glisser en même temps, sans briser aussitôt tout son effet? Écoutant ses paroles, m'empêchant parfois de grimacer, j'avais laissé faire, réfléchissant parallèlement. Mi approbatrice, mi.. Réprobatrice. Sa colère lui échappait, il devenait réellement agressif, physiquement aussi apparemment. Mais ses paroles étaient trop justes pour que je puisse réellement lui reprocher cette attitude ; alors je gardais les yeux clos, & j'attendais. De toute manière si la situation se dégradait trop, mes deux alliées sauraient m'avertir à temps pour que j'intervienne. Finalement, ce fut Izumi qui arrêta son dresseur en revenant. & confirmant la non appartenance au Régime du champion, apparemment, puisqu'il s'en étonna à voix haute. Pour moi, c'était le dernier élément qui manquait. Les pièces étaient en place finalement, & je comprenais en un sens l'attitude d'Alois. Ne parvenais pas à l'accepter ou à l'admettre pour autant, mais j'entendais ses raisons, & voulais bien croire à ce qu'il ait eu de bonnes intentions finalement. En s'y prenant comme un pied, ne le nions pas. Un soupir, discret, m'échappa alors que je rouvrais les yeux, pour les poser sur le blond qui avait fini à terre pendant la tirade de Faust. À mes côtés, Louna s'était un peu détendue comme moi, tout en restant comme Cathy prête à se battre au besoin. Mais ce ne serait pas nécessaire. Un bref & léger rire, sans joie, presque inaudible, franchit le premier la barrière de mes lèvres.
- On voit bien que tu n'as pas d'enfants, Aloïs. Comment pourrais-tu imaginer ce qui est passé par la tête de son père? Comment pourrais-tu comprendre.. Que c'était uniquement pour Sam?
Claire, audible était ma voix. Je n'avais pas grand chose à dire. Je ne m'attendais pas à ce qu'il comprenne, pourquoi je respectais cet homme d'avoir, si mes déductions étaient bonnes, fait le geste de se sacrifier pour protéger son garçon au moins un peu. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit capable de comprendre pourquoi ce sacrifice était le dernier bouclier que le père ait pu offrir à son fils. Il n'avait pas la moitié des éléments de cette équation, après tout. Apparemment désinvolte & détendue, je glissais mes mains dans les poches de ma veste. Il était temps de revenir au jeu, puisqu'il n'avait pas encore daigné nous mener à Sam. J'avais encore quelques petites choses à ajouter..
- Je ne reviendrais pas sur ce qui s'est passé dehors depuis début janvier, Faust a tout dit. Mais avant de poser des jugements à la con, réfléchis deux secondes, & souviens-toi que c'était loin d'être la première rafle. Qui te dit que tu ne parles pas à d'anciens prisonniers? Que sais-tu de notre souffrance, pour la comparer ainsi à la tienne comme le ferait un gosse? Tu parles, mais tu penses pas assez.
Le ton était acide, glacial, désormais, & l'était devenu peu à peu au courant de cette dernière tirade. Sans agressivité, sans rage apparente, mais pas aimable pour autant. Réalisme froid. Il oubliait bien des choses ici. Beaucoup d'éléments. Il jouait la provoc, l'insolence comme le ferait un tout petit en pleine découverte de ce que sont les bêtises ou les limites ; même ma petite Crystal en avait passé l'âge depuis un moment.
- Enfin, passons. Comme l'a souligné Faust, tu es loin d'être en position de poser des questions, surtout après la myriade de reproches infondés & ridicules que tu viens de nous offrir si généreusement.
Sarcasmes, sarcasmes, le retour. Un sourire ironique s'étira au coin de mes lèvres. J'avais presque pitié de lui finalement ; il réagissait comme un Skitty effrayé. Il griffait, jouait la carte de l'insolence, montrait les crocs, accusait de ses malheurs le monde entier. Pauvre petit. J'avais presque envie de lui faire une fleur.. Mais une petite fleur, alors.
- Mais si ça peut te faire plaisir, sache que Sam est comme de la famille. & la famille, c'est sacré. J'commence vraiment à trouver le temps long, soit dit en passant..
Doucereux derniers mots. Trop de jeu sur notre patience. Mille fois trop. C'est pas que j'aimais pas discuter, mais là.. Samaël souffrait quelque part dans ce maudit amphithéâtre, & lui nous faisait son petit numéro de gosse en mal d'amour, & ce en assurant qu'il faisait tout ça pour le bien du jeune homme. Ha. Oui, c'est sûr que le séquestrer dès sa sortie de prison, plutôt que le ramener à sa famille, c'était la meilleure façon de l'aider. Oh, fallait que je cesse d'en revenir à ça ; j'allais finir par me remettre en colère. Ma compréhension de son attitude était très relative, après tout.
fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.
Aloïs F. Legrand Débutant
Messages : 195 Date d'inscription : 05/10/2013
Âge du personnage : 28 ans Métier / Études : Cuisinier Pseudonyme(s) : Mister Prince
Niveau : 30 Team active : Marie
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mer 19 Fév 2014 - 6:09
Honorer ses promesses
Faust & Solène
Aloïs Legrand & Samaël Enodril
La voix de plus en plus acide du hérisson et son regard de plus en plus vénéneux ne disaient rien de bon à Aloïs. N'était-il bon qu'à les irriter ?... Déjà, lorsque le brun avait fait quelques pas en avant, cela avait été un mauvais signe direct. Mais apparemment, il avait bien plus énervé Faust qu'il ne le pensait. Si les premières répliques du Conseiller n'atteignirent pas le blond, il savait parfaitement en revanche qu'il marquait un point, peut-être dix, même. Il avait été au courant qu'ils cherchaient partout des prisonniers libérés. Il savait que chacun d'eux avait remuer ciel et terre pour trouver des proches. L'inquiétude de Faust s'était clairement perçue lors de l'appel. Aloïs n'arrivait pas à très bien imaginer, mais bien sûr qu'il avait pensé à la peur qu'avaient pu ressentir Faust ou Solène alors qu'ils cherchaient Sam à travers toute l'île. Mais il était tellement têtu qu'il n'avait pas pensé que les deux dresseurs pouvaient être d'anciens prisonniers, eux aussi. Il fut néanmoins frustré mais compréhensif quant à la suite. Mouais, logique. Après qu'il ait entendu le gamin crier, il pouvait se permettre d'imposer le silence. Le Champion Coordinateur ne s'en offusqua pas plus, considérant qu'il avait en partie raison, mais aurait voulu quand même avoir une réponse, en particulier venant du jeune homme. Il ne voyait pas le "bon" côté de Faust mais il était assez curieux de savoir comment il se comportait avec Sam. Il avait remarqué que ce dernier avait beaucoup d'admiration pour lui, mais il aurait voulu savoir leur relation exacte.
Le claquement de doigts laissa le blond perplexe, et il ne put contenir sa surprise lorsqu'il vit que le Conseiller s'approchait dangereusement de lui. Dangereusement, et trop rapidement, car il eut à peine le temps de le voir s'approcher que Faust lui asséna un coup dans l'abdomen avant de le faire tomber au sol par un autre coup de genou. Allongé au sol, il devait avouer que l'adulte était petit, mais puissant. Ses yeux fixaient le semi-automatique qu'il faisait jouer entre ses doigts. Il aurait sans doute pu éviter les coups et se relever, après tout. Il n'avait pas peur de la mort, et à l'évidence, il était bien plus fort que le hérisson. Mais pourtant, c'est comme s'il s'était laissé faire. Tout ça, il l'avait mérité bien fort. Pour avoir été impatient avec Sam; pour avoir décroché au téléphone à sa place; pour avoir fait une mauvaise blague téléphonie; pour l'avoir obligé à crier en lui coupant les veines; pour avoir mis à l'épreuve les nerfs de Solène et de Faust; et pour avoir laissé son côté fou et provocateur prendre le dessus. Aloïs faillit écarquiller les yeux lorsqu'il entendit le nom d'Ikaël sortir de la bouche du brun. Alors comme ça, il l'avait connu; Mais il n'était pas au courant de ce qui s'était passé... Voilà quelque chose de bien fâcheux. Et encore une fois, il avait sans doute vu juste. Oui, peut-être qu'il était tout aussi égoïste, finalement. Il avait pensé qu'en libérant Sam, il serait libre aussi. Car en vérité, ses principaux troubles sont liés avec ceux de l'adolescent, et ça, il avait mit du temps à le comprendre. Il l'entendait, son ricanement. Il le voyait, son flingue. Alors... pourquoi est-ce qu'il ne tirait pas ?... Lui exploser la cervelle, il en mourrait d'envie, non ? Alors qu'est-ce qu'il le retenait à ce point ? Était-ce le bruit étrange qu'ils entendirent soudainement qu'il le stoppa ? Probablement, car Aloïs aussi était intrigué par ce nouveau mouvement. Mais bientôt, de sa position au sol, il put voir une Amphinobi s'approcher d'eux, telle une ninja, en croassant. Le blondinet crut respirer de nouveau quand le pied de son adversaire se retira enfin. Mais il se retint de rire aux questions que Faust posait au Pokémon. Des soldats ? Des pièges ? Tsss... Il n'avait nullement besoin de protection ! La loi, c'est lui qui la faisait. Aujourd'hui était un cas bien particulier, cependant. Il avait prit la responsabilité de ce qui arriverait, et disons que ce n'était pas un jour comme les autres; alors la sécurité, elle devra attendre. Il se laissait faire, car il était on ne peut plus vrai qu'il n'était pas en position de riposter. Il ne cilla même pas à la dernière remarque de Faust, qu'il trouvait pourtant également amusante. Oui; après tout, c'est vrai qu'il avait tout d'un soldat du Régime, et qu'il en fut même un autrefois. Mais tout ça, c'était de l'histoire ancienne. Cela faisait partie de son passé, maintenant.
Solène, jusqu'à maintenant muette face à l'énervement de son ami, parla enfin. A sa première phrase, il porta machinalement sa main au niveau de son collier, en-dessous de sa chemise, qui comportait la clé du Jardin. Le pire, dans tout ça, c'est qu'il le savait. Il avait su pourquoi Ikaël avait fait une telle chose. Il avait comprit que c'était pour le bien de son fils. Dio lui avait posé la question, et il avait répondu. Mais il avait trouvé cela tellement injuste... Cet enfoiré d'Allemand ne les aurait peut-être pas tué, alors pourquoi est-ce qu'il n'a pas attendu d'être libéré avec Sam ?... Il fallait juste qu'il tienne deux semaines entières, pour être de nouveau aux côtés de son fils et de sa famille, loin de cet enfer qu'était la prison. Lorsqu'ils ont été libérés, Aloïs avait été tellement en colère contre Ikaël, d'avoir abandonné son fils alors qu'ils auraient pu être heureux ensembles s'il n'avait pas mis fin à ses jours. Il aurait suffit d'un peu de temps... Juste un peu de temps... C'est vrai, Aloïs n'avait pas d'enfants, et peut-être qu'il n'en aurait jamais, mais il se rendit compte qu'il aurait sans doute fait la même chose si cela lui aurait permis de sauver Judith. Il serait mort comme Ikaël pour protéger sa sœur du Régime. Il ne voulait pas que Sam ait à subir la perte d'un être cher, lui aussi. Seize ans, c'était beaucoup trop jeune... Beaucoup trop jeune...
Encore des réponses de la part de la jeune femme qui enfonçaient encore le Coordinateur dans une humiliation toujours plus écrasante. Il ne pouvait rien dire pour sa défense, malheureusement pour lui. Ce n'est pas qu'il était à court d'arguments, mais sa crédibilité était retombé à zéro et il doutait sincèrement que Solène et Faust auraient plus de patience à l'avenir s'il les faisait trop attendre. Mais la dernière réflexion de la rouquine la satisfaisait et acheva de le décider. De la famille, hein ?... Parfait. Rien n'aurait pu faire plus plaisir au Champion; et au moins, elle avait bien voulu répondre à sa question. N'empêche, qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour voir comment ces deux-là se comportent habituellement avec Sam... Cela le changerait, de voir des visages souriants à la place du regard froid qu'ils n'hésitaient pas à lui lancer. Il se doutait bien qu'ils ne fixeraient jamais le Enodril de la même façon, cela va de soit. Aloïs sourit de nouveau avant de se redresser un peu. Incroyable mais vrai : il allait enfin donner aux deux membres de la Ligue ce qu'ils désiraient ardemment depuis le début... Tout à coup, alors qu'il allait leur révéler l'emplacement du dresseur torturé, Yami s'agita soudainement. La jeune Absol sembla tout à coup paniquée et s'approcha de Faust, inquiète. Elle mordilla le pantalon de celui-ci en faisant des mouvements de tête en direction de l'escalier qui menait au premier étage. Aloïs ne comprit pas tout de suite où la femelle Ténèbres voulait en venir jusqu'à ce qu'il se souvienne que les Absols avaient des dons de prévoyance. Et depuis le temps que le gamin était chez lui, il était facile pour Aloïs de savoir ce qui tourmentait autant le Pokémon du jeune dresseur. Car il avait également trouver étrange qu'on ne l'entende plus... Le Champion Coordinateur se releva enfin, non sans son petit sourire énigmatique. Contrairement à ses invités, il savait ce qui n'allait pas tarder à se produire...
- Vous trouvez le temps long, hein... Et bien vous savez quoi ? Ça tombe bien, parce que...
Un cri. Sa phrase fut brutalement stoppé par un cri. Mais ce n'était ni un cri de Pokémon, ni un cri d'adulte. C'était un cri d'enfant un cri de douleur; celui d'un adolescent en danger. Une voix que toutes les personnes présentes avaient si facilement deviné... Samaël.
- ... lui aussi.
Ça y est, le tour était joué, les dès étaient lancés.
- Je connais quelqu'un qui meeeeurt d'envie de vous revoir... Alors ne perdons pas de temps.
Encore du sarcasme, car il se rendait bien compte qu'à la base, c'est lui, qui les avait ralenti; mais là, il se promit intérieurement qu'il mettrait un frein pour éviter quand même de se faire tuer maintenant, alors que la clé de tout ceci était en train de souffrir et n'allait pas tarder à sortir des Enfers. Yami, morte d'inquiétude, fit un mouvement de tête en direction des escaliers menant à l'étage supérieur. Elle fut suivie par Aloïs qui avait commencé à courir, vérifiant bien que les deux autres étaient derrière lui. Lorsqu'enfin il arriva devant les portes blanches, il s'arrêta net, et serra les dents. Sur le seuil, du sang frais. Sans plus attendre, il ouvrit grand les battants et on put enfin voir à quoi ressemblait la salle dans laquelle le principal concerné avait été placé. Mais ce qu'Aloïs vit l'horrifa lui-même. Il serra même les poings tellement la scène lui faisait atrocement mal au cœur. A la base, la salle était carrée et entièrement blanche. Mais si la forme n'avait pas changé, l'enfant avait voulu changer la peinture... A terre, du liquide vermeil jonchait le sol et formait des petites flaques écarlates. Sur les murs, on pouvait lire le nom de "Dio Silvery" que l'adolescent dépressif avait tracé avec son propre sang qui donnait à la pièce l'aspect d'une scène d'un film d'horreur. Du sang. Du sang partout.
- Aaah.. Le voilà...
Au fond de la pièce, lui. Recroquevillé sur lui-même, les deux mains tenant fermement sa tête, il tremblait et était secoué par de violents spasmes qui le faisait gigoter. Ce qui était le plus marquant, toutefois, c'était l'état lamentable dans lequel il se trouvait. Squelettique, ses côtes saillaient sous sa peau pâle et des cernes soulignaient ses yeux fatigués dont le regard était perdu dans les visions douloureuses que son cerveau s'amusait sadiquement à lui renvoyer. Il avait sur lui des vêtements déchirés et de nombreuses griffures sanglantes et des bleus qu'il s'était lui-même infligé alors qu'il souffrait des cauchemars qui lui projetaient sans cesse la mort de son père et l'image de son tortionnaire. Les mauvais rêves qu'il faisait éveillé, c'était ça qui l'avait fait hurler. Mais ce qui étonna le coordinateur par dessus tout le reste fut, bien que cela soit très minime, la manie qu'avait le garçon à toujours garder contre lui un pyjama qu'il refusait de lâcher en toute circonstance. A l'évidence, le morceau de tissu était symboliquement très important pour lui... Alors que le dresseur continuait de pousser des gémissements de douleur, Aloïs décida qu'il était mieux pour lui de rester en retrait et de laisser Faust et Solène s'occuper de leur "frère". Pendant qu'il voyait le Enodril, le coordinateur se rappela soudainement du regard que lui avait lancé Ikaël juste avant de mourir. Le père de l'adolescent, connaissant son fils et prévoyant ce qui pourrait se passer après sa mort, avait fixé Aloïs une dernière fois en lui faisant promettre par la même occasion de s'occuper de son fils après son suicide. Car Ikaël avait deviné que son fils serait relâché dans la nature. Car Ikaël avait eu besoin de rassurer en se disant que son fils ne serait pas seul. Et même s'il savait qu'Aloïs ne serait pas le meilleur choix, il avait eu au moins la certitude que le blond saurait le maintenir en vie.
- Samaël...
Aloïs avait beau être idiot et maladroit, il avait néanmoins honoré sa promesse.
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mer 19 Fév 2014 - 13:55
Honorer ses promesses
Feat Aloïs, Samaël & Solène
Pour Faust, le mot 'famille' était à employer avec énormément de délicatesse ; ce n'était vraiment pas un terme qu'il utilisait à la légère pour désigner la première personne qu'il appréciait. C'était quasiment sacré, même. Ainsi, entendre Solène admettre qu'elle considérait Sam comme faisant partie de sa famille l'avait plongé dans une certaine réfléxion certes brève mais pas pour autant moins importante. Sam était son petit frère, peu importe les liens de sang ; pouvait-il toutefois le dire à haute voix sans qu'un élan de douleur ne le prenne au cœur en pensant à Felix et Eliott ? Il aurait pu le dire, en fait, mais sa rancœur envers le champion coordinateur était telle qu'il se refusait à lui donner une réponse claire ; ce pauvre fou pouvait bien penser ce qu'il voulait de lui, cela lui passait magistralement au dessus de la tête, et vu les cheveux, c'était conséquent. S'occuper d'enfants, il l'avait fait durant toute son adolescence et son enfance. Lorsque son père et sa mère travaillaient, Clive et lui devaient tout assurer seuls, y compris l'éducation de deux petits garçons, et ce depuis qu'ils étaient en âge de tenir la maison seuls. Il en avait l'habitude, mais Arceus qu'il savait que ce n'était pas évident ; combien de fois avait-il hurlé à Clive qu'il n'en pouvait plus et qu'il voulait juste, et c'était peut-être égoïste, vivre une vie normale ?
Les mots des deux autres l'intriguèrent. Après avoir rappelé Izumi et Déméter dans leurs pokéballs et leur avoir offert un maigre sourire pour les remercier, il écouta l'échange entre Solène et Aloïs avec beaucoup de précaution, en silence. Il avait dit ce qu'il avait à dire ; toutefois, cela ne changeait absolument rien à l'inquiétude qui remontait en flèche maintenant que sa colère s'était considérablement dissipée et qui le frappait subitement. Bordel, il en avait presque oublié le reste avec ses conneries ; il se mordit les lèvres nerveusement, soudainement conscient de tout ce qu'il avait oublié durant sa petite crise. Ils n'étaient pas en train de... Non, ils ne pouvaient pas impliquer ce qu'il croyait comprendre. C'était tout simplement impossible, hein ? C'était son juste imagination qui lui jouait des tours, n'est-ce pas ? Dalhia se pressa un peu plus contre lui, le faisant sortir de sa rêverie morbide et ô combien douloureuse ; il fallait qu'il se ressaisisse. Il avait sûrement mal compris, c'était sûrement ça, ce devait être ça. Lentement mais sûrement, ses épaules étaient retombées et de la peur brillait maintenant dans ses yeux et bon sang qu'il priait pour avoir mal compris. L'Absol vint lui mordre le pantalon, et Faust fronça les sourcils, confus ; que voulait-elle lui dire ? Il pencha légèrement la tête sur le côté, intrigué, mais ne bougea pas. S'il n'avait pas été aussi confus, il aurait probablement compris qu'un danger se rapprochait d'eux au rythme d'une voiture allant à six cent kilomètres à l'heure. 'Le temps long' ? Bah oui connard, si tu t'avais dit la vérité et si tu n'avais pas perdu autant de temps à nous faire chier, on serait déjà avec lui. Pauvre con. Oui, il était peut-être plus calme, mais il n'en était pas moins rancunier. Tête comme une mule je vous dis.
Un cri ; celui de Sam. Arceus que ce son ne lui avait pas manqué, et bon sang qu'il était si semblable à celui qu'il avait entendu avec ce foutu Empiflor. Ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration se bloqua dans sa gorge. Oh non non non non... Il 'mourait d'envie' ? Faust mourait d'envie de lui en coller une seconde, mais il se retenait. Calme. Penser à Sam qui venait de crier. Sans attendre plus, le conseiller suivit l'Absol et le coordinateur, terrorisé par ce que son imagination commençait à lui concocter ; des images sordides et rouges, si rouges, envahissaient lentement mais sûrement son esprit.
Aloïs ouvrit la porte. Pendant un dixième de seconde, Faust ajouta comme grief à la longues listes de choses qu'il reprochait au blond d'avoir cru sensé d'enfermer un adolescent traumatisé tout juste sorti de prison dans une pièce carrée et blanche. Parce que oui, cela paraissait avoir été la meilleure idée du champion, et... Oh. Blanche, ça... Il en aurait vomi. En fait, si Dalhia ne s'était pas mis à sa droite, contre sa jambe, il aurait probablement tangué et vomi sur le sol. Ce n'était pas la vue du sang, ni l'horrible odeur de fer qui agressait ses narines qui le mettait dans un état pareil ; aussi nauséabond que cela soit, il avait vu pire. Bien pire. Des frissons parcoururent son corps en partant de son échine et il pouvait sentir tous ses doigts trembler tant la vision était horrifiante. Ses yeux, soudainement rendus inexpressifs tant le choc étant grand, détaillèrent chaque tache, chaque petit coin de la pièce en tentant d'absorber toutes les informations qu'il pouvait comprendre. Les "Dio Silvery" inscrits en lettres de sang sur les murs ne furent pas immédiatement compris ; il n'avait pas assez de recul pour voir les choses logiquement. LeGrand ne mentait pas non plus quant aux tentatives de suicide, alors, vu l'état du jeune garçon. Il n'avait qu'une envie ; retrouver Sam et partir loin, loin d'ici. En parlant de Sam, celui-ci était bien là, mais Arceus, dans quel état ? Où étaient-elles, ses promesses ? Où étaient-ils, les résultats ? Il avait juré à l'adolescent qu'il l'aiderait, mais il était bien impuissant face aux caprices du destin et le voilà qui lui riait au nez en lui offrant une vision pareille. Les tremblements de son corps étaient tels qu'ils devaient sûrement être visibles, maintenant. Son masque de marbre était tombé, laissant se peindre sur son visage l'horreur qu'il ressentait et qui lui comprimait les poumons. Livide et tremblant, il était bien loin de l'homme qu'il avait été il y a quelques minutes à peine.
Recroquevillé, victimes de spasmes, maigre, des cernes sous les yeux et dans un état plus que lamentable, le jeune garçon était un fantôme de l'adolescent plein de vie et joyeux que Faust avait connu. Le conseiller déglutit, ne sachant pas quoi faire, et cette putain d'odeur qui lui retournait l'estomac ne l'aidait vraiment pas à agir. Sa confiance en soi et son arrogance étaient passées à la trappe à l'instant même où ses yeux avaient perçu la scène. Entendre Aloïs prononcer le nom de l'adolescent ne fut que plus douloureux à supporter ; ce fut comme une claque pour son esprit qui commençait déjà à se mettre dans le déni de la situation. Dans ses mains, Sam serrait un objet en tissu que Faust n'arrivait pas à identifier mais... Oh. OH. Il serra les dents et baissa le regard après s'être mordu les lèvres. Ce foutu pyjama ; il l'avait presque oublié. Encore un nouveau coup qui n'arrangeait rien à son état. Les gémissements de douleur de l'autre étaient comme des poignards qui attaquaient lentement son cœur et le faisait hurler de l'intérieur. S'il avait pu, il se serait jeté sur l'adolescent pour l'enlacer, mais ses muscles étaient comme paralysés. Dalhia lui mordillait légèrement la main en émettant des couinements plaintifs destinés à le sortir de sa transe, et ce fut une morsure un peu plus violente qui le fit enfin réagir. Pas assez douloureux pour le faire saigner, mais suffisamment pour le faire geindre. Il en avait vu des anciens prisonniers, et il s'était préparé à ce spectacle, mais même avec ça... Hésitant, il fit quelques pas en avant, ne sachant absolument pas quoi faire. Qu'était-il supposé faire, qu'était-il supposé dire ? Pourquoi perdait-il ses moyens quand il en avait réellement besoin ? Pourquoi, putain ?!
« … Sam ? »
Le voilà, l'homme qui proférait des menaces de mort il y a quelques minutes et qui avait l'air d'un chien enragé ; un frère apeuré et terrorisé pour le sort de son cadet, un frère qui ne tarderait pas à s'écrouler si les mauvaises nouvelles continuaient de tomber.
Solène E. Weber-Ikeda Administratrice Fondatrice
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Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : . Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public. Soledad - Résistante. Solange - Compétitrice, habitante de Baguin.
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Mer 19 Fév 2014 - 23:47
Honorer ses promesses.
Je remarquais bien vite l'agitation soudain de la jeune Absol, & m'en inquiétais tout aussi vite ; je n'étais pas sans savoir les dons prémonitoires de son espèce non plus, ce n'était pas pour rien qu'on les qualifiait de "pokémon désastre". Quand ils paraissaient, c'étaient surtout pour avertir d'une catastrophe proche, que leurs pouvoirs leur permettaient de prédire. Alors si cette petite paniquait soudain.. Un malheur était à craindre. Un malheur.. Concernant Sam, sans aucun doute. Les mots que prononça alors le champion coordinateur glissèrent sur moi comme de l'eau sur de l'acier. C'est à peine si je les compris. Seul le cri, interrompant Aloïs en plein milieu de sa phrase, eut de l'importance. Mon regard se porta vers le plafond, vers l'étage ; la direction d'où était venu ce cri affreusement trop familier. Mon cœur, serré violemment par la voix qui venait de retentir comme un appel déchirant de souffrance, aurait aussi bien pu lâcher aussi sec s'il n'y avait pas eu l'urgence & l'inquiétude soudain ravivée pour le propriétaire de cette voix. Si Louna & Cathy ne m'avaient pas aussitôt soutenues chacune à leur manière, malgré leurs propres inquiétudes aussi ranimées que les miennes. Elles aussi, avaient peur pour Sam. Les deux derniers mots du champion, bouclant sa phrase interrompue, sonnèrent comme une sentence. Il n'imaginait pas la maîtrise qu'il me fallait en cet instant pour ne pas lui sauter à la gorge, lui faire ravaler sa foutue insolence & surtout l'obliger à dire précisément où se trouvait mon protégé tourmenté. Fort heureusement, il se décida enfin à cesser de jouer au plus con, pour enfin nous mener à lui. Lorsqu'il partit vers l'étage, je lui emboîtais aussitôt le pas, suivie de près par mes Lockpin & Capidextre, précédée de bien peu par Faust & sa Démolosse. Le chemin, je le mémorisais plus par réflexe qu'autre chose. La seule chose qui m'importait vraiment fut la porte devant laquelle nous arrivâmes bien vite ; mais peut-être pas encore assez vite à mon goût.
Lorsqu'enfin la porte s'ouvrit sur une pièce à l'origine immaculée, je dus lutter contre la nausée, moi qui n'y avais pourtant jamais vraiment été sujette. Ni très douillette quant au sang. Mais là, le sang avait une forme spécifique. Tapissant le sol, les murs, formant des lettres sur ces derniers. Des lettres que je devinais avant même de les lire. Encore.. Encore lui. Mon visage se ferma, de glace, mon regard s'emplit de haine, de rage. Je serrais les poings, au point que mes jointures blanchirent. Dio Silvery. Encore & toujours ce foutu Nagel. Ironie, je n'étais.. Même pas surprise, finalement. Après tout briser des familles, s'en prendre à des gosses pour tourmenter leurs parents, c'était sa spécialité hein? Ce salaud avait torturé mon fiancé pendant des années. Il avait enlevé Crystal, & s'en serait pris à elle aussi si la Résistance n'avait pas attaqué le Bloc R ce soir-là. Il avait failli tuer Galia. Il avait fait tant, tant de mal autour de lui.. & voilà qu'il s'en était pris à Samaël. À cause de lui, Ikaël était mort. & le fils de ce dernier, traumatisé à jamais. Deux nouveaux méfaits à ajouter à la longue liste des raisons pour lesquelles je comptais bien tuer ce cher Dio. Arceus, j'étais sur le point d'exploser, devant ce macabre spectacle. Je tremblais de rage. Si ce monstre avait été dans la pièce.. Je l'aurai égorgé de mes propres mains sur le champ. Par réflexe, ma main droite s'était refermée sur le poignard dans ma poche. Je l'aurai tué sans l'ombre d'une hésitation, malgré tout mon respect pour la Vie & les êtres vivants en général. & ce n'aurait pas été beau, ça non.. Après tout ce qu'il avait fait, à mes proches certes mais aussi à bien d'autres, il ne méritait pas une mort propre à mon sens. Ce type n'était pas humain. Il ne méritait pas d'être traité comme tel. Si jamais j'le retrouvais..
Oui j'aurai bien pu exploser, frapper un mur faute d'avoir le coupable sous les mains, si la starter de ma défunte jumelle n'avait été à mes côtés. Sentant mon self-contrôle sur le point de me lâcher, elle serra mon poignet gauche si fort, ses griffes s'enfonçant dans ma peau malgré la veste épaisse, que j'en grimaçais de douleur. Mais au moins, je revins à la réalité, clignant des yeux comme pour en chasser un cauchemar particulièrement monstrueux, parvenant enfin à ignorer ce nom honni sur les murs. Reportant toute mon attention sur celui qui en avait été l'énième victime, mon jeune protégé recroquevillé au fond de cette pièce glaciale, couvert des marques de ses tortures ; tant celles subies en prison que celles que son esprit blessé lui avait infligées. Il s'était griffé au sang, encore & encore, il s'était visiblement privé de nourriture, manquait de sommeil, & je savais qu'il avait en plus tenté de se donner la mort. Oh, je connaissais bien ces symptômes ; je les avais tant, tant vus déjà. Sur d'autres prisonniers sortis de l'enfer, parfois sur certains de mes proches.. Un peu sur moi-même aussi peut-être, avant de découvrir l'existence de Crystal. & pourtant, cela me brisait toujours autant le cœur. Arceus, Sam n'était qu'un gosse.. Ce maudit Régime n'avait vraiment aucune pitié, la peste soit d'eux tous. Maudits, maudits.. Ils devaient payer. Mais là n'était pas encore le moment, il y avait plus urgent sur l'instant ; cet adolescent tremblant & gémissant de sa souffrance clairement visible, plus morale que physique probablement. Doucement, prudemment, j'allais vers lui, prenant garde à ce que le son de mes pas retentisse légèrement ; pour ne pas le surprendre en surgissant trop discrètement. Silencieuse d'abord, je m'agenouillais face à lui, sans oser le toucher de crainte de l'effrayer, préférant le laisser me reconnaître & m'assurer qu'il se rendait compte de la situation avant tout.
- Samaël?..
Souffle léger, murmure discret, du ton le plus rassurant que je puisse, adressé à l'adolescent seulement. Faust pourrait l'entendre aussi, probablement ; il n'était pas bien loin après tout, s'étant dirigé vers Sam le premier, l'ayant interpellé avant moi. Seule Louna m'avait suivie, restant debout près de moi, penchée imperceptiblement vers le jeune tourmenté cependant ; son regard bienveillant brillant d'inquiétude. Cathy elle, était restée en arrière, près du coordinateur, veillant de loin sur la scène avec non moins d'inquiétude ; disons qu'elle couvrait nos arrières en gardant l'œil sur le maître des lieux.
- C'est fini Sam, on est là..
Évidemment en évoquant une fin, je parlais surtout de la solitude. Il aurait été mentir de dire cela pour la douleur.. Mais c'était avec des mensonges de ce genre, prononcés surtout pour rassurer & donner un fond d'espoir, qu'on finissait par avancer. J'étais bien placée pour le savoir, j'pense. & je ne crois pas m'avancer beaucoup en supposant que Faust devait être à peu près aussi bien placé que moi pour savoir ça ; je ne connaissais pas vraiment son histoire, n'ayant jamais eu l'audace de lui demander de compter ses maux, mais ce devait être aussi joyeux que la mienne. Doucement, je tendis une main un peu tremblante vers Sam, toujours sans oser le toucher. Guettant simplement sa réaction, troublée ; nous avait-il seulement entendu, au cœur de ses tourments?..
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Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Jeu 20 Fév 2014 - 22:15
Honorer ses promesses
Solène & Faust
Samaël Enodril
Le vent caresse son visage et balaie ses cheveux. Il ouvre ses yeux couleur or et scrute le ciel d'un beau bleu azur. Allongé dans l'herbe, Samaël pose machinalement son bras sur son front, tentant de se cacher du soleil qui filtre à travers les nuages. Le jeune garçon est quand même surpris. Où est-il ?... Dans une plaine, apparemment. Il se redresse; l'endroit lui semble familier. Il ne se souvient plus de ce qui s'est passé. La rafle, la prison, la libération... Il n'a aucun souvenir. Comment est-il arrivé là ? C'est un mystère aussi. Il se contente de se mettre debout et fait quelques pas pour tenter de se repérer. Après quelques minutes, il aperçoit un lac. Ce dernier a de jolies reflets arc-en-ciel et ondule tranquillement. Tout est calme; peut-être trop, même. Jusqu'à ce que...
- Papa ?...
N'est-ce pas lui, au bord de l'eau ? Ces cheveux blonds comme les blés, ces yeux couleur or, ce visage confiant... Si, aucun doute; c'est bien Ikaël. Celui-ci profite de la brise printanière avant de se tourner vers son fils. Son regard est serein, comme imperturbable. Un sourire doux est dessiné sur ses lèvres et rien ne semble le troubler. C'est Sam, qui est troublé. Son père n'est-il pas censé être en prison ? Le Régime ne le retient-il pas captif ?... Il ne comprend plus. Il est heureux de voir son père, mais il sait que quelque chose cloche. Cet endroit, c'est chez lui. Mais on dirait un univers dans lequel il est étranger. C'est là où il a grandit, mais Sam ne se sent pas à sa place. Le sourire d'Ikaël est énigmatique. C'est un sourire rassurant, mais en même temps froid. Le dresseur ne sait pas s'il doit être réconforté ou apeuré par la présence de son paternel. Le jeune brun s'approche pourtant, et voilà que quelques mètres les séparent seulement l'un l'autre. L'Enodril le plus âgé se met debout et tend bientôt la main vers son fils, l'encourageant à le rejoindre. Et si Samaël hésite pendant deux petites secondes, il se retrouve bien vite à courir vers son papa en sentant ses larmes monter petit à petit.
- P'pa ! P'pa, attends-moi !
Alors que la distance qui les tient éloignés diminue progressivement, l'ambiance change brusquement. Le ciel se couvre, le climat se glace, les orages éclatent, l'air devient plus violent; c'est un véritable contraste avec le calme olympien qui régnait en ces lieux. Et, pendant sa course désespérée, Sam ne voit rien de ces bouleversements. Trop concentré sur son père, il ne remarque qu'au dernier moment le sol qui se dérobe sous lui et qui le fait chuter en hurlant. Il tombe dans le vide, dans ces ténèbres qui l'enveloppent. Pas une lumière pour le guider. Pas un autre son que sa propre voix qui se brise au fur et à mesure qu'il plonge toujours un peu plus dans l'obscurité.
Enfin, il finit par retomber lourdement sur un sol dur qui manque de lui déboîter l'épaule tant l'écroulement est rude. Comme si un poids invisible l'écrasait, cela lui demande un effort surhumain pour se relever, mais il réussit néanmoins. Sam regarde autour de lui. Il se trouve enfermé à l'intérieur d'un espèce d'ascenseur en verre transparent et carré. Une source lumineuse provenant des coins lui permettent d'être éclairé, mais à part lui et cette prison étroite, il n'y a rien. Le reste est plongé dans le noir le plus total. Et Sam a eu toujours eu peur du noir. Alors Sam a peur. Le dresseur ne sait pas quoi faire et la panique le saisit brutalement. Il se plaque contre un des murs en verre et tape de toutes ses forces. Cela ressemble plus à du plastique, à vrai dire, mais peu importe. Il n'est pas très puissant et énergique, mais il l'utilise ses dernières réserves pour tenter de sortir. Il ne sait pas ce qu'il espère, mais après tout, que peut-il bien faire d'autre ?... Ses poings cognent contre la matière cristalline mais celle-ci est bien trop résistante pour lui. Très vite, ses mains saignent, il s'épuise; et le sang se répand sur le mur, le tâche, glisse. Samaël est sur le point d'abandonner. Mais une petite lueur d'espoir s'allume enfin dans ses iris dorés lorsqu'il voit des formes se mouvoir dans l'ombre et s'avancer. Il croit halluciner lorsqu'il reconnaît les deux personnes qui se distinguent enfin. Solène et Faust sont là. Bientôt, il aperçoit enfin clairement la chevelure rousse de l'une et les yeux bleus de l'autre. Les larmes qui avaient du mal à s'échapper roulent enfin sur ses joues et la flamme qu'il croyait avoir perdu se ranime d'un coup. Son maître, son frère... ils sont là, ils sont bien là. A travers le mur de verre, cependant, il ne peut pas les atteindre. C'est comme si une barrière invisible les empêchaient de s'atteindre. Il essaye, pourtant. Il continue de frapper, et appelle cette fois-ci ses sauveurs. Mais leurs visages neutres le fait frissonner. Non, ce ne sont pas ceux qu'il connaît. Ils sont différents. La vision de la jeune femme et de l'hérisson se dissipe. Et même s'il n'a pas reconnu en eux les personnes qui l'ont sauvé autrefois, la ressemblance est troublante et fait passer outre l'illusion aux yeux du garçon.
- SOLEEEEENE ! FAAAAUST !
Cette fois-ci, il se sert de tout son corps pour briser ce rempart transparent qui l'effraie. Il crie, il appelle. Mais rien n'y fait. Sa cellule n'a même pas une égratignure. Puis, enfin, des images sont projetées à nouveau devant lui. Il y voit Solène et Faust, encore une fois, mais c'est comme s'il s'immisçait dans leur vie de tous les jours. Pareil à une caméra, il observe. Il voit Solène; il voit Faust. Mais ceux-ci sont avec leur famille et leurs amis; et ils sont heureux. Puis il voit Isaac, qui vient de sortir de prison. Prison ?... Quelle prison ?... Et alors, tous les souvenirs lui reviennent en pleine face. Le premier janvier il a été emprisonné. Son père, il l'a vu. Il l'a vu se faire torturer. Il a vu souffrir. Il l'a vu mourir... Ces images sordides lui redonnent de nouveaux maux de tête. A ce moment-là, Sam a arrêté de taper depuis quelques minutes déjà; et il se rend compte à quel point il a été égoïste. Il a espéré, il a prié Arceus pour que Faust et Solène soient là, pour qu'ils viennent le chercher et l'emmènent loin, très loin d'ici. Mais peut-être qu'il en avait trop demandé... Sa peine, ses caprices, valaient-ils ceux des autres ? Valaient-ils que ceux qu'il considérait comme ses sauveurs se déplacent pour lui ? Peut-être pas. Mais après la mort tragique de son père, il y avait cru. Il avait injustement désiré voir Solène et Faust. Sentir leur présence. Les enlacer. Se rassurer auprès d'eux. Se sentir libre par leur simple contact. Mais après tout, de quel droit se permettait-il de les demander ainsi et de faire preuve d'autant d'égocentrisme ? De quel droit demandait-il à les voir, alors qu'ils avaient sûrement mieux à faire que de s'occuper de ses problèmes personnels ?... Si son père était mort, c'était de sa faute. Comment ?... Comment pourrait-il le dire à sa mère ? Comment pourrait-il le dire à Faust ?... Samaël se souvient à quel point son grand frère avait été tourmenté qu'Ikaël n'ait pas été libéré en même temps que les autres. Jamais il ne pourrait lui annoncer la nouvelle, et pourtant il devait le faire. Mais il avait peur. Il avait peur qu'il le déteste après ça. Si son père s'était suicidé, c'était à cause de lui. Trois ans qu'il avait résisté à la torture, mais il a fallu la simple présence de Sam pour le faire craquer et le pousser à se donner la mort. Tout était de sa faute. Sa faute. Son père, justement, est là, lui aussi. Mais contrairement aux autres, il n'est pas derrière la vitre, mais dessus. En se voyant à l'intérieur, Sam voit en réalité le reflet de son père. Celui-ci semble fixer lui aussi l'écho de lui-même, mais avec rage. Si le jeune Enodril ne comprend pas tout de suite à qui son géniteur lance un tel regard noir, il devine assez rapidement lorsqu'il aperçoit un adulte masqué qui fait à son tour son apparition. Sam ne le reconnaît pas, mais il est familier pour le garçon, qui est sûr de l'avoir déjà vu quelque part. Sa respiration se bloque tout à coup quand le nouveau venu commence à émettre un rire sadique et sinistre que Sam pourrait reconnaître entre milles. Enfin, l'homme enlève son masque blanc, semblable à ceux que portaient les soldats du Régime lors du Nouvel An, et laisse son visage à découvert en continuant de s’esclaffer. Ses pupilles glacés qui font froid dans le dos... Dio Silvery. Le visage de l'adolescent se décompose alors qu'il réalise qu'il n'est qu'un gosse dans ce monde de barbarie généré par des adultes sans pitié. Mais, pendant que l'image de son tortionnaire le méprise, il sent quelque chose lui lécher les jambes. Il détourne le regard et s'aperçoit avec horreur que sa cage limpide se remplit peu à peu de liquide rouge vermeil. L'odeur de fer qui se colle bientôt à lui confirme ses craintes : du sang. Aucune sortie pour lui; il est condamné à se perdre dedans. Pourtant il essaye de se dégager, mais il ne peut empêcher le sang de monter et d'atteindre bientôt la moitié de son corps. C'est une course contre la montre qu'il est sûr de perdre, mais malgré tout il frappe de nouveau contre la vitre et lance des appels à l'aide. Malheureusement c'est trop tard. Le sang ne tarde pas à l'engloutir et entre malgré lui dans ses poumons. Il n'arrive plus à respirer et se noie dans cette mer écarlate qui le fait sombrer dans les profondeurs des enfers.
Enfin, il ouvre les yeux et prend une grande inspiration, comme s'il avait vraiment bu la tasse. Un cauchemars éveillé. Pendant un moment, il est resté coincé dans un autre monde, semblable à celui d'un mauvais rêve. Voilà pourquoi il ne peut jamais dormir. Chaque fois qu'il ferme les yeux et qu'il essaye de trouver le sommeil, d'effroyables songes l'envahissent et cela se termine toujours par des cris. Il n'a pas bougé. Il est toujours dans cette pièce carrée et blanche, digne d'un asile. Enfin, blanche... Ça c'était avant qu'il vienne pour peinturer les murs. Pendant son séjour à l'Amphithéâtre, il avait été si tourmenté qu'il s'était griffé jusqu'au sang et n'avait pas hésité à se scarifier les bras et à écrire le nom de l'Allemand sur les murs autrefois immaculés. Toute sa douleur, sa peine, sa rage, il les avait libéré sous forme de souffrance qu'il s'infligeait à lui-même. Ses os ressortent sous sa peau fragile et pâle; ses cicatrises se font de plus en plus nombreuses et il retire chacun des bandages qu'on lui met. Depuis combien de temps n'a-t-il pas mangé ? Depuis combien de temps n'a-t-il pas dormi ? Dur à dire. Son geôlier lui apporte toujours des repas, mais il n'est pas fichu de les avaler, ou alors il finit toujours par tout recracher. Il se dégoûte. Sa vie le dégoûte. Il cause des soucis à tous ceux qu'il aime et son existence n'est que futilité. Pourquoi ne le laisse-t-on pas mourir ? Pourquoi s'obstine-t-on à le maintenir en vie ? Parce qu'il y a des gens qui l'aiment malgré tout. Et ça, il a besoin de le savoir. Il a besoin de sentir que quelqu'un s'inquiète encore pour lui. Faust et Solène ont tenté plusieurs fois de l'appeler, et il a tenté plusieurs fois de décrocher. Mais jamais il n'y est arrivé. Parce que Sam se croit inférieur. Parce que Sam est persuadé qu'il ne mérite pas que ses anges gardiens, qu'il considère comme sa propre famille, viennent à son secours. C'est à cause de lui que son père est mort. C'est un gamin qui n'apporte que des problèmes. Il doute qu'un jour il réussisse à faire quelque chose bien dans sa vie, malgré que ses Pokémons disent le contraire, malgré que Yami lui rappelle sans cesse qu'il l'a sauvé lorsqu'elle n'était encore qu'un Oeuf. Malgré tout ça, il continue de se dévaloriser et rejette toutes communications autour de lui.
Il reprend peu à peu sa respiration. Il essaye de se stabiliser, mais trouver l'équilibre est extrêmement ardu. Il se fige. Son regard scrute avec peine son environnement et s'arrête sur son sac, ouvert, d'où dépasse un morceau de tissu qu'il ne connaît que trop bien. Il rampe jusqu'à son bagage et en sort le vêtement qu'il transporte partout avec lui. Le pyjama de Faust. Le jour où le hérisson l'a recueilli chez lui, il a oublié de le lui rendre. Il s'en veut de l'avoir gardé mais il est quand même content d'un côté. La présence de cette simple chemise l'aide à se rassurer quand il voyage. Doucement, il s'empare donc de l'habit avec délicatesse et le serre contre lui. Son grand frère lui manque terriblement. Il pose sa tête contre le pyjama et tente de ne penser à rien. Mais il entend des bruits à l'étage qui lui rappellent douloureusement le Bloc et ses nerfs sont à deux doigts de lâcher. Soudain, ses maux de tête le reprennent. C'est comme si les lianes de l'Empiflor qu'il a rencontré il y a quelques mois lui enserrent le crâne et il est obligé de se tenir la tête dans les mains pour se retenir de crier. Mais les images atroces qui défilent devant lui sont en trop et il craque.
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!
Il a mal. Il a affreusement mal. Il a l'impression de sentir des vibrations au sol, comme des pas qui se précipitent dans sa direction. Il reconnaît les pas d'Aloïs, qu'il a apprit à identifier, depuis le temps. Vient-il pour l'achever ? Vient-il enfin le faire taire pour de bon ?... La porte s'ouvre dans un grand claquement. Il préfère ne pas voir qui c'est, mais il entend la voix du blond et tremble. Parcouru de frissons, il se mordille la lèvre mais ne peut s'empêcher de gémir et de laisser ses ongles le marquer de nouveau. Le Coordinateur n'est pas seul. Avec qui est-il ? Qui seront ses bourreaux, cette fois ? Le Régime est-il là pour le prendre ? Pour l'emmener de nouveau en prison où il subira des tortures encore pires ?...
Puis, d'un coup, quelque chose s'arrête en lui. Il croit entendre la voix de Faust. Mais c'est impossible. Son grand frère ne peut pas être ici. Il ne veut pas y croire. Aurait-il vraiment fait tout ce chemin pour lui ?... Avec ses jambes repliés, il garde son pyjama un peu plus contre son torse et cherche à retrouver l'odeur du hérisson sur le vêtement qu'il lui a donné. Un mince rayon de lumière semble réapparaître, mais Samaël le retient. Est-ce que ça va être comme dans son rêve ? Son frère va-t-il disparaître ?... Il veut voir Faust; il veut voir Solène Il veut qu'ils soient vraiment là, avec lui. Mais il ne veut pas se faire de faux-espoirs. Il ne veut plus d'illusions. Il veut les enlacer, pleurer dans leurs bras réconfortants, relâcher toute sa tristesse.
Alors lorsqu'il entend la voix de Solène, par réflexe, il sursaute et sa plaque contre le mur, comme s'il essayait de s'enfuir, croyant encore que son esprit lui joue des tours. Ses yeux sont semblables à ceux d'un animal effrayé. Tout à coup, il se fige. Il se calme et se tourne vers Solène. La jeune femme parle avec douceur et son ton rassurant apaise peu à peu intérieurement le jeune garçon. Il cesse de bouger, de s'agiter.
- So...
Son murmure se brise. Depuis la libération, il n'a jamais pu prononcer le nom de son maître en entier. "C'est fini", dit-elle. Sam cligne des yeux plusieurs fois. La rouquine est agenouillé devant lui et n'ose pas le toucher. Est-elle réelle ? Est-ce vraiment Solène qui se tient devant lui ? Plus de cage, plus de miroir. Tout lui dit que sa sauveuse est bien devant lui, à essayé de le rassurer. Doucement, elle tend une bras vers lui. Le cœur de Sam bat à une vitesse folle. Il ne sait pas ce qui risque d'arriver si il entre en contact avec elle. Il a fait tellement de cauchemars qu'il se demande encore s'il ne rêve pas éveillé une nouvelle fois. Alors il finit par se pencher un peu en avant et laisse la main de la dresseuse se poser sur sa tête. Il ferme les yeux et savoure cet instant, guettant le moindre trouble. Mais rien. Rien pour gêner le silence royale qui s'installe. Mais dans le tête de Sam, c'est comme si tout se remet peu à peu en ordre. Il attend, mais en vain. Il ouvre les yeux et les lèvent vers la jeune femme. Lentement, il prend son poignet et glisse sa main le long du bras de Solène pour la poser contre sa joue. Puis son autre main vient caresser les cheveux enflammés de son maître avant de plonger dans ses iris couleur chocolat. Enfin, après quelques secondes, sa respiration se bloque; et les larmes viennent embuer sa vue pour couler sur son visage blafarde.
- So... So-o...
Il tremblote encore. Puis, finalement, il se jette sur la dresseuse, pas trop fort pour ne pas la faire tomber, et l'entoure de ses bras qui s'agrippent malgré eux sur les vêtements de la Weber.
- So... So... Solèèèèèè-è-ne !..
Ça y est; il ne crie plus, mais il pleure à chaudes larmes et bafouille. Sa respiration est saccadée, tant son soulagement est grand. C'est bien vrai, alors. Elle est là, en chair et en os. Plus d'illusions, plus de mauvais songe. Une petite flamme d'espoir s'est rallumé dans son cœur et il sent une immense chaleur l'envahir et le bercer. Il enfouit sa tête dans le cou de Solène pour chercher dans son odeur un peu plus de réconfort.
- J'ai... j'ai r-rien dit, S-So... Je... Je te j-jure que j'ai... j'ai rien... rien d-dit...
Il parle de Faust. Il ne sait pas grand chose, mais le peu de chose qu'il sait, il ne l'a pas dit. Sam est l'une des rares personnes à connaître la double identité de son grand frère et il s'était promis de ne jamais la révéler à qui que ce soit et de le trahir. Faust... Il est là. Alors qu'il câline Solène, son regard se tourne vers le Conseiller. S'il avait eu un peu plus de force, il se serait levé pour le prendre dans ses bras. Mais il n'a plus d'énergie et ses pieds glissent sur son sang qui éclabousse le sol. Samaël tend le bras vers le hérisson, hésitant. Ses prunelles dorées brillent d'une intense lueur qui avait disparu jusqu'alors et qui vient d'être ranimée par la simple vue des deux sauveurs du jeune garçon.
- Fau-aust...
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Ven 21 Fév 2014 - 12:51
Honorer ses promesses
Feat Aloïs, Samaël & Solène
Faust n'est pas invincible, loin de là. C'est juste un type qui porte des armes et qui combat comme un adulte, mais si on jette un coup d’œil un peu plus loin, si on ose regarder derrière l'ombre menaçante de sa fierté et de ses cachotteries, on trouve un enfant perdu qu'il est si, si facile de briser. Il n'est pas aussi fort qu'il aimerait le faire croire, il n'est ni un héros ni un sauveur, juste un gars qui essaye de s'en sortir et qui finit tout le temps par faire des erreurs que d'autres payent à sa place ; c'était comme une malédiction. Pourquoi n'avait-il pas été là, bordel ? Pourquoi n'avait-il pas pu les secourir, pourquoi n'avait-il pas réussi à trouver ce foutu bloc et pourquoi diable n'arrivait-il donc jamais à protéger ceux qui comptaient pour lui ? Était-il encore trop faible ? Était-il tout simplement trop pathétique pour même avoir une chance face à la cruauté et à la puissance souveraine du destin ? Même si les questions se déchaînaient dans son esprit et l'assaillaient d'images sordides et horribles, il ne trouvait pas de réponse ; il n'en trouverait jamais, de toute façon. Il était condamné à constater le résultat de ses échecs, jamais à en payer le prix ; était-il vraiment libre, dans tout cela ? Il ne pouvait pas parler. Ses mots étaient bloqués dans sa gorge et sa voix paraissait s'être envolée à l'instant même où il avait prononcé le prénom de Samaël. Ce qui lui restait d'esprit logique lui criait d'avancer, mais ses muscles refusaient de lui obéir, comme s'il était paralysé, et en un sens, il l'était. Ô Arceus qu'il l'était. Toute la douleur qui le brûlait, le dévorait et le hantait depuis cette date fatidique revenait au galop, en grandes houles sombres qui paraissaient déterminées à engloutir son cœur sous cette marée de désespoir. Il n'arrivait plus à penser tant toutes ses pensées s'éparpillaient dans tous les sens, convergeaient, puis repartaient sur des sujets multiples qui lui donnaient des hauts le cœur et faisaient briller ses yeux. Il tentait tant bien que mal de contrôler sa respiration et de ne pas crier, de ne pas hurler et de ne pas s'effondrer au sol tel un vide et sans fils. Même les geignements attristés et inquiets de Dalhia n'arrivaient pas à l'extirper de ses songes noirs et algides. La Démolosse tentait de l'aider en passant sa tête sous sa main pour lui donner un peu de sa chaleur, mais la froideur qui parcourait tout son corps ne fut pas chassée par ce simple contact ; il lui semblait, non, il savait que ses mains tremblaient.
Il ne pouvait qu'observer, comme un témoin, comme un étranger trop loin de tout ça. La voix de Sam était la seule chose qu'il entendait, et il avait l'impression d'être coupé du reste du monde. Il avait tant attendu ce moment, tant espéré, que maintenant qu'il réalisait à quel point ces retrouvailles étaient bien loin de toutes ses espérances naïves, il était sonné. Sonné parce qu'il avait passé tout ce foutu mois à s'embourber dans sa douleur sans laisser personne l'aider, parce qu'il avait repoussé tous ceux qui tentaient de le sortir de la misère dans laquelle il s'enfonçait seul et presque volontairement, comme poussé par un désir immuable de se punir. Sonné parce qu'il avait repoussé tout le reste et que maintenant que c'était fini, il pouvait sentir dans quels sables mouvants il s'était emprisonné. Quel pauvre, pauvre petit idiot il était. Il ne dit rien, ses yeux vides de toute émotion. Il ne savait pas ce qu'il était supposé faire, dire, ou même penser. A quoi servait-il ? Qu'avait-il pu faire dans tout ça, hormis causer morts et conflits ? Même en se tâchant les mains de sang, il n'avait absolument rien accompli. Même en crachant toute sa haine à l'égard du Régime, il n'avait rien fait de plus qu'un chiot qui mordrait le pied d'un géant. C'était ce qu'il était, peut-être ; un chien qui tentait de défendre son maître, mais qui n'arrivait à rien de plus que gêner sa cible.
Et les mots de Sam, pour l'amour d'Arceus, étaient bien plus horribles à entendre que tous les reproches du monde. Sa voix brisée, ruisselant de fatigue ainsi que de désespoir sonnait à ses oreilles comme tout un témoignage de douleur et de peine. Il n'aurait pas cru que les sanglots de l'adolescent auraient pu lui faire tant de mal ; il sentit sa vision se brouiller, mais retint les larmes qui cherchent désespérément à couler. Il ne peut pas. Il n'a pas le droit de pleurer après tout ce qu'il a fait et tout ce qu'il n'a PAS fait. Il n'a aucun autre droit que de crever là. Il aurait dû être emporté à sa place, parce que personne ne méritait ça, et Sam n'aurait jamais dû souffrir. Lui, il était coupable jusqu'à l'os, mais son frère n'aurait jamais dû être exposé à ça. Ses promesses de protection n'avaient en rien abouti ; il avait échoué, du début jusqu'à la fin. Il avait été incapable d'empêcher les autres de souffrir, et c'était bien le seul travail qu'il pensait naïvement pouvoir arriver à accomplir, putain. Un sot et un imbécile doublé de ça ; comment est-ce que Sam pourrait même le regarder sans le haïr ? Il peinait déjà à observer son reflet dans le miroir sans avoir envie de le briser, alors il n'osait pas imaginer la colère qui devait habiter dans le cœur de Sam ; qu'il le haïsse, il ne méritait que ça. Il en venait presque à espérer que cela serait le cas.
'J'ai rien dit'. Rien que cette phrase lui fit l'effet d'un coup de poing dans le ventre et dans la poitrine. Culpabilité. C'était le nom de l'horrible sensation qui traversait tout son corps et qui le laissait gelé, immobilisé par toutes les émotions et tous les regrets qui lui lacéraient le cœur. Il n'était pas responsable pourtant, mais il sentait les lames de la culpabilité percer jusqu'à son âme. Il aurait pu s'effondrer. Dalhia restait immobile, impuissante. Un appel. L'adolescent vient de prononcer son nom, et bien qu'il meurt d'envie de pouvoir plonger son regard dans le sien pour s'assurer qu'il est bien là, la honte lui fait baisser les yeux et la tête ; il n'arrive pas à le regarder en face. C'est trop douloureux, et Arceus qu'il a honte, si honte. Il veut mourir et disparaître dans un trou pour ne jamais avoir à affronter la vérité si cruelle qui se tient devant lui. Torturé, maltraité, battu, souffrant le martyre ; c'est le frère qu'il a retrouvé. Le cadet tend ses bras vers lui, et le nouvel appel qui suit cela finit par le briser. Un sanglot étranglé et mal retenu s'échappe de sa gorge déjà enrouée par les pleurs qu'il retient depuis qu'il est entré dans cette foutue pièce.
« S-sam... »
Il tombe à genoux. Doucement, malgré le fait que ses épaules semblent agitées de spasmes tant elles tremblent, il passe ses bras autour de l'adolescent, en mesurant énormément sa force, comme terrorisé par ce que ce simple contact pourrait faire après tant de malheurs. Il a peur de lui faire plus de mal qu'il ne lui a déjà fait. Il n'a plus froid. Il ferme les yeux et peine à retenir les hoquets qui agitent son corps tremblant, ce corps qui ne semble plus lui appartenir. Le masque s'écroule, brisé, en petits morceaux. Il sent un liquide chaud sous ses genoux, et frissonne un peu plus. Maladroitement et alors que sa voix tremble, fébrile et si, si faible, il tente de parler. « J-j-je... J's-suis dé-déso... » balbutia-t-il sans arriver à terminer sa phrase.
Et ça y est ; tout s'écroule. Toute sa retenue, toute ses émotions, tout ce qu'il a tenté de dissimuler pour s'endurcir finit par laisser place à l'enfant perdu qu'il est alors que les larmes coulent, enfin. Ses sanglots prennent plus de force, ses épaules se relèvent et s'abaissent au rythme des hoquets qui ne cessent de le tourmenter, ses mains raffermissent leur prise sur les vêtements du jeune garçon, et il peut sentir toute sa douleur se déverser et emporter le reste dans le grand fracas de ses pleurs.
« Pardon, pardon, pardon... »
Quel droit a-t-il d'être là, par Arceus ? Qu'est-il supposé dire ? Et ça fait mal, ça fait mal, bon sang. Il répète ses excuses dans une litanie vicieuse et brouillée, incapable de prononcer autre chose, incapable de faire autre chose, incapable de penser à autre chose. Il ne sait même plus si ce qu'il dit a du sens ; il ne sait même plus s'il y a un sens à tout ce qu'il fait, et Arceus, il n'a plus rien envie de faire d'autre que de continuer d'enlacer son frère dans ses bras pour s'assurer qu'il est bien là, vivant, et que ce n'est pas un cruel cauchemar comme il en a fait tant d'autres avant ce jour.
Solène E. Weber-Ikeda Administratrice Fondatrice
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Âge du personnage : 26 ans, 24/01. Métier / Études : Dresseuse Pseudonyme(s) : . Sunny - Ancienne Maître Dresseur d'Enola, son vrai nom est inconnu du public. Soledad - Résistante. Solange - Compétitrice, habitante de Baguin.
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Ven 21 Fév 2014 - 21:55
Honorer ses promesses.
Il avait cessé de s'agiter, finalement. Un souffle, formant semble-t-il une syllabe de mon propre nom, lui avait finalement échappé. Son regard doré s'était levé vers moi, croisant le mien, & j'avais alors deviné qu'il avait bel & bien entendu notre arrivée, réalisé notre présence ; il lui fallait juste désormais comprendre que c'était bien vrai. & non pas une illusion, un mirage de plus. Quelques instants s'écoulent avant qu'il ne fasse un nouveau mouvement, vers ma main tendue qu'il autorisa à effleurer sa tête, glisser dans ses cheveux châtains dans un geste rassurant. De nouveau, l'instant s'éternisa, un long silence lourd de sens, lourd tout court. Une attente que je respectais, que tous les protagonistes ou spectateurs de la scène respectaient ; Sam avait fermé les yeux, & nous lui laissions le temps d'assimiler. De réaliser pleinement, que c'était bien terminé & qu'il ne serait plus seul. Que ces tourments, ces peines, il n'aurait plus à les supporter ni les affronter sans soutien. Je n'aurais su dire combien de temps s'était écoulé quand finalement, les paupières de l'adolescent se soulevèrent de nouveau, quand ses iris vinrent accrocher les miens alors que ses mains venaient se poser l'une sur mon visage l'autre dans mes cheveux. Comme l'ultime étape, pour comprendre que ce n'était pas un rêve ; on ne peut toucher une illusion, après tout. Les larmes montant à ses yeux me serraient le cœur, alors que d'une voix aussi tremblante que lui-même, il soufflait de nouveau le début de mon nom. Je n'étais pas au bout de mes peines. Sans crier gare l'instant d'après il se jetait sur moi, fondant en larmes & bafouillant mon prénom, se raccrochant à mes vêtements comme désespérément. C'était peut-être plus soulagement qu'autre chose, je n'aurai su le dire avec certitude car mon cœur s'était comme éteint, brisé. Des pleurs silencieux glissaient sur mes joues, alors que sans même y penser je refermais mes bras sur lui, le serrant aussi fort que je pouvais sans risquer de lui faire mal dans l'espoir de lui apporter ce réconfort dont il avait tant manqué, murmurant encore & encore que c'était fini & que ça allait aller désormais, qu'on était là.
Immense était mon trouble tandis que je le laissais se blottir contre moi sans que l'idée de contester ne me vienne un seul micro instant. Ce n'était qu'un gosse perdu, que j'avais tout fait pour retrouver. Mon élève qui par moments, me rappelait tant ma défunte sœur. Un énième être brisé par le Régime ; au moins, sa raison semblait à peu près intacte. J'avais vu des gens ne jamais se remettre de la prison, & il était un grand soulagement que de me dire qu'il avait de grandes chances de s'en sortir désormais, lui. Même si ses tourments le hanteraient longtemps, sans aucun doute, le pire était passé. Des tourments qui nous poseraient à tous des difficultés ; comme en cet instant, où d'autres mots se formaient finalement dans sa bouche, affirmations d'un silence qu'il me jurait. & ça faisait si mal de l'entendre dire ça, mal au cœur. Il n'avait rien dit, rien du peu qu'il savait, & c'était une évidence, dans le cas contraire nous le saurions déjà. Ses jeunes épaules avaient eu un poids immense à porter ; & elles avaient résisté, si incroyable que cela puisse sembler. Qui sait ce qu'il avait dû affronter tout en préservant le silence? Une grande preuve de force que cela. J'avais vu des adultes bien plus résistants & forts que lui, ne mettre que quelques heures à lâcher tout ce qu'ils savaient. Impressionnant qu'il s'était montré. Vraiment.
- Je sais Sam, je sais.. Chh..
Je ne précisais pas combien il pouvait être fier de ce silence, mais cela se sentait peut-être à mon ton tremblant, mi douloureux mi admiratif. Drôle de mélange. Vraiment. De toute manière il porta vite son attention sur le troisième protagoniste, qu'il appela, à qui il tendit un bras. & les dernières barrières de Faust tombèrent alors, il s'effondra, vint prendre Sam dans ses bras. S'excusant? Encore, & encore. Clairement coupable, se reprochant de n'avoir su le protéger. Mais quel rôle avait-il là-dedans hein, qu'aurait-il pu faire? La dictature barbare nous servant de gouvernement avait organisé une rafle arbitraire, & nous n'y pouvions rien. Nous n'avions pu que chercher les prisonniers, essayer de les faire libérer, jusqu'à l'article de "Azmitia" qui avait mené à la libération. Peut-être était-ce car l'article était de moi en réalité, que j'étais plus lucide sur les vrais & uniques coupables. Peut-être un peu aussi à force d'habitude, de près de six ans à le savoir. Savoir aussi que la souffrance & l'injustice restaient les mêmes. Qu'il était toujours si douloureux de voir ceux que j'aime en souffrir, s'effondrer, pleurer ou culpabiliser. Pour le coup, pour Sam & Faust, c'était à la fois ces quatre faits. & j'étais là, à les regarder, le cœur serré, les larmes aux yeux. Alors doucement, après quelques instants d'immobilité, je revins vers eux, les enlaçant tous les deux. J'aurais pu leur dire de ne pas culpabiliser, rappeler cette réalité qu'ils n'étaient en rien responsables des actes violents & injustes de ce foutu Régime. Mais n'aurait-ce pas été quelques peu hypocrites après que je m'en sois tant voulue pour mes proches mis en danger depuis la naissance de la Résistance? Je ne voulais pas être hypocrite avec eux, même soutenue par la patte de Louna posée contre mon dos, alors qu'elle s'était accroupie près de nous. Je ne pouvais que serrer les deux garçons contre moi & souffler des paroles de réconfort, entre mes propres larmes silencieuses, tâcher de paraître forte si cela pouvait les aider à s'apaiser.
fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Ven 21 Fév 2014 - 23:19
Honorer ses promesses
Solène & Faust
Samaël Enodril
Elle est là quand tu as froid en hiver Toujours là pour t'offrir un abri Toujours là lorsque tu mords la poussière Toujours là pour redresser ta vie La famille
Libre. Enfin, il est libre. A partir du moment où Solène referme ses bras autour de lui, il sait qu'il n'est plus seul, et qu'il ne l'a jamais vraiment été. Il sait, il se rend compte à quel point il a été idiot de rejeter leurs appels; mais son état déplorable ne lui avait pas permis de répondre. Entendre de nouveau leurs voix est bien mieux que tous les remèdes au monde; et seulement savoir qu'ils sont réellement là, qu'ils sont venus juste le secourir, lui met du baume au cœur et il ressent un soulagement infini. Les enlacer, c'est tout ce qu'il avait demandé. Et finalement, au prix de tortures abominables et d'une patience extrême, ils étaient arrivé exprès pour le guérir. Durant tout ce temps, il a eu tellement peur, en les attendant... Mais c'est fini. Plus de visions, plus d'illusions, plus de cauchemars, plus de faux-espoir... Ce n'est que le début de sa guérison et c'est un nouveau départ pour lui. La chute a été terriblement rude, mais il sait désormais qu'il ne se relèvera pas seul. Il a des proches, de la famille qui l'aiment malgré tout et il n'a jamais été aussi heureux.
Le murmure de son maître le réconforte grandement. Un immense poids invisible s'enlève d'un coup de ses frêles épaules et il aurait pu rester blotti ainsi pendant des heures. Mais il a aussi besoin de Faust. Son grand frère est là, mais il n'a pas bougé. Il est resté paralysé, et Sam a peur. Le haït-il ? Est-ce qu'il lui en veut pour la mort de son père ?... On dirait que le hérisson n'ose pas le regarder. Si, Faust, regarde-le. Il en a besoin plus que tout. Ton regard est sans doute l'une des choses qui le rassure le plus; car si ton apparence de Noctis lui a fait peur la première fois, tu lui a donné ta confiance en lui révélant ton nom et tes yeux bleus dans lesquels il a trouvé quelqu'un qu'il a apprit à aimer comme un grand frère. Car c'est comme ça qu'il te voit, car c'est comme ça qu'il t'appelle.
Faust prononce son nom dans un sanglot étranglé. Enfin, délicatement, il l'enlace à son tour. Les pleurs de Sam redoublent, mais avec eux vient apparaître un léger sourire sur son visage. Le premier depuis une éternité. L'adolescent s'agrippe aux vêtements de son aîné et se colle un peu plus contre lui, enfouissant sa tête dans le cou de ce dernier dans l'espoir d'y retrouver la chaleur d'antan. Et il la retrouve. Il tremble, mais il réussit à percevoir la même tendresse qu'il a reçu la première fois que le hérisson l'a prit dans ses bras, il y a de cela quelques mois.
- Fau... Fau-au... Faust...
Il réussit à prononcer son nom en entier, comme pour Solène; et ça, c'est déjà un grand pas en avant. Mais malgré tout, alors qu'il serre grand frère contre lui, il ne comprend pas. Faust pleure. Faust s'excuse. Et Sam a mal. Ce n'est pas une douleur aussi atroce que d'habitude, mais il souffre de voir son frère lui demander pardon. Il s'en veut pour la rafle et la prison. Mais Sam ne lui reproche rien. Ce n'était pas de sa faute, et il le sait. De toute façon, Sam a compris, maintenant, que jamais il ne pourrait en vouloir à Faust. Jamais il ne pourrait le haïr, le mépriser. Car il l'aime; c'est son frère et il ne veut jamais le voir autrement.
- Gran... grand fr... grand frè-ère...
Il hoquette lui aussi, et même s'il le voulait, il ne pourrait jamais empêcher ses larmes de couler; car elles ont besoin de le faire. Elles expriment toute sa peine, toute sa douleur passées, mais aussi son soulagement et sa joie alors qu'il revoit enfin ceux qui lui ont tant manqué. Il aimerait tant dire à Faust qu'il n'a rien à regretter, qu'il n'a rien à se reprocher. Mais il n'y arrive pas. Alors il se contente de secouer la tête et de se frotter contre le corps du Conseiller, tentant en vain par la même occasion de sécher ses larmes. Il n'aime pas voir Solène et Faust tristes. Il n'aime pas les voir briser ainsi. Il n'aime pas sentir qu'il les a inquiété. Au final, c'est lui qui voudrait s'excuser. Lorsque Solène vient les entourer tous les deux, Sam n'a plus peur. Il ferme les yeux et se blottit contre ses protecteurs. Et alors qu'il se sent enfin en sécurité, d'un coup, c'est comme si toute son énergie partait. Cela fait trois jours qu'il n'a pas dormi, et la fatigue s'empare de lui pour lui rappeler les heures de sommeil qu'il a perdu. Mais il ne veut pas. Il ne veut plus dormir. Il est terrifié à l'idée de faire de nouveaux cauchemars, même si la présence de Faust et de Solène le rassure grandement et que rien n'aurait pu le réconforter, il hésite à se laisser tomber dans les bras de Morphée. Car ce sera peut-être dans ceux de Darkrai, qu'il risque de sombrer. Alors il s'accroche un peu plus fermement à Solène et à Faust et essaye de rester éveillé.
Un petit rugissement se fait entendre derrière eux. Yami s'avance à son tour et vient trouver une place pour câliner son dresseur, en versant quelques larmes, elle aussi. Sam détache une main à regret pour caresser son Absol à qui il a donné tant de soucis. Puis, son regard se porte sur le tissu à terre. Il sourit faiblement et le voilà qu'il devient terriblement pathétique. Sa main s'empare du pyjama et il le tend vers Faust.
- J'ai... j'ai ou-oublié de... te le rendre...
Sa voix se brise mais il fait de son mieux pour se contrôler. Il tremblote moins, mais il sent toujours sur ses joues ces petites gouttes salées qu'il peine tant à maîtriser. Soudain, il s'écarte brusquement. Il est pris d'un haut-le-cœur qui lui fait cracher un mince filet de sang, qu'il essuie du revers de sa main, honteux et gêné de montrer aux deux dresseurs qu'il respecte le plus, son état déplorable.
- Et les autres ?... Co... comment vont les autres ?...
Car oui, il s'inquiète également. Dans son songe, il a vu Isaac. Il ne connaît que peu de choses de lui, et il avoue que le garçon lui a fait froid dans le dos, mais il sait aussi qu'il est important pour Faust. Mais pas seulement. Il sait que d'autres personnes importantes pour ses proches se trouvaient là aussi. Et son père... Il devra dire à Faust pour son père... Et cette soudaine pensée lui fait comme un creux à l'estomac. Que va dire Faust ?...
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène Sam 22 Fév 2014 - 0:39
Honorer ses promesses
Feat Aloïs, Samaël & Solène
Faust n'ose pas parler. Il pleure, il sanglote, il tremble et il hoquette, mais il ne parle pas ; il se contente de serrer Sam dans ses bras comme une ancre à laquelle il s'accroche désespérément, tentant de ne pas sombrer et de ne pas laisser les restes de son âme brisée s'envoler au gré des caprices du destin. Il est si faible et fragile en cet instant que la seule chose qu'il entend, non, qu'il veut entendre, est la voix de Sam. Ses démons crachent et lui sifflent des reproches venimeux et insidieux qui s’immiscent en son esprit et ne le laisseront jamais vraiment seul. Ta faute. Ta faute, encore. Qu'est-ce qui te fait encore croire que tu mérites leur temps et leur considération ? Il est terrorisé et à la fois soulagé. Ces émotions contradictoires se déchaînent et s'affrontent, laissant son cœur au milieu de ce véritable chaos de sentiments. Il a peur mais il est si, si fier de lui. Il est si fier du petit frère qui a été bien plus courageux qu'il ne pourra jamais l'être et qui lui prouve encore une fois qu'il y a peut-être bien quelque chose à sauver sur cette foutue île gangrenée par l'égoïsme et la cruauté. Il mordit ses lèvres pour retenir les sanglots qui s'échappaient encore de sa gorge, souhaitant retrouver son masque ; il n'avait plus la force de le faire, mais il essayait, encore et toujours, futilement et naïvement. C'était peut-être ce qu'il était, en un sens ; un naïf. Un naïf qui avait grandi en se faisant violemment ramener à la réalité par la nature humaine et ses innombrables défauts.
Alors qu'il commence à se sentir stupide, si stupide de s'apitoyer sur son sort alors qu'il est loin d'être le plus à plaindre, Solène vint les enlacer. Faust pensa un instant à se débattre et partir, persuadé qu'il n'avait pas sa place ici et qu'il n'avait aucun droit d'être avec eux ; il avait échoué, alors comment pouvaient-ils encore supporter sa simple existence ? Ses mots meurent dans sa gorge tant ce qu'il pense paraît sot même dans son esprit ; pourquoi le pense-t-il, alors ? Pourquoi tant de contradictions ? La chaleur de Sam et de Solène lui fait l'effet d'une gifle, d'un rappel brutal à la réalité et il comprend, enfin, que c'est fini. C'est un concept qui lui paraît pourtant impossible ; cette vie d'anxiété, de peur et de colère lui était devenue si quotidienne qu'il avait fini par l'accepter comme définitive, et il réalise maintenant seulement à quel point c'était idiot de sa part. Stupide, stupide, stupide ! Il veut prononcer leurs noms, mais ses sanglots sont trop puissants et il peine tout juste à faire sortir les premières syllabes. Il essaye encore, mais ce ne sont à nouveau que des sons dépourvus d'un autre sens. Il n'est pas supposé être dans cet état, il est supposé aider les autres, mais Arceus, sa fierté pouvait bien aller se faire foutre aujourd'hui ; au diable le reste. L'Absol vint les rejoindre et vint câliner son dresseur, ce qui fit naître un micro-sourire sur les lèvres du conseiller ; au moins, Fae serait heureuse de la voir un jour, et elle en serait fière, il le savait.
Ce pyjama. Ce foutu pyjama. Bordel, pourquoi était-ce aussi douloureux de le voir ? Pourquoi est-ce que c'est aussi horrible à ressentir qu'un coup dans sa poitrine ? Faust tente de parler, mais sa bouche s'ouvre et se referme sans qu'aucun son n'en sorte. Il essaye de hocher mollement de la tête, mais le geste est si faible qu'il n'en est que plus pathétique. Il déglutit et tente de mettre tout son courage dans le fait de regarder l'adolescent dans les yeux, mais ne peut pas dissimuler la honte qui lui recouvre le visage, parce que ce n'est qu'une autre peinture de ses émotions et Arceus, il n'est pas aussi doué que Clive sur ce point-là. Il ne peut rien cacher une fois ses points sensibles atteints ; à quoi servait le casque, à votre avis ?
Les autres, hein ? Il ne sait pas grand chose, mais il peut au moins tenter de dire ce qu'il sait. Des noms lui viennent à l'esprit, mais il se doute bien que Sam ne doit les connaître ni d'Ève ni d'Adam. Difficilement, il tente de retrouver sa voix pour prononcer plus de trois syllabes audibles.
« Isaac... Je l'ai retrouvé. I-il va bien, enfin, il n'est plus en danger de mort. » balbutia-t-il de la voix la plus posée qu'il pouvait tenter de conjurer.
Dire qu'il était en bon état aurait été un gigantesque et odieux mensonge que Faust ne se serait pas permis de prononcer. Il était certes tiré d'affaire, mais vu la dose de toxine qui circulait dans son organisme, il lui faudrait encore un peu de temps pour se remettre sur pied. Il aurait pu parler d'autres personnes, mais il ne connaissait pas assez les fréquentations de Sam pour en dire davantage. « Je... Je n'en sais pas plus. Je ne sais pas grand chose, en fait. » avoua-t-il avant qu'un faible rire amer ne s'échappe de ses lèvres.
Parce qu'au final, telle était la vérité ; il ne savait rien. Et celui qui ne sait rien ne peut rien comprendre. Il y a tant à apprendre, mais pourtant il ne comprenait rien.
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Sujet: Re: Honorer ses promesses {PV Aloïs, Sam & Solène