Help me rise

Feat Mercedes L. Blanchett

L'accolade le déstabilisa un peu, mais il se laissa faire en silence, lui rendant du mieux qu'il pu son geste ; c'était bien la seule chose qu'il pouvait faire, maintenant. Entendre sa voix qui se brise l'aurait fait grimacer s'il n'avait pas réussi à retrouver un contrôle quasi total de ses muscles faciaux ; peut-être qu'il aurait dû montrer un peu plus, mais pour tout dire, il ne savait plus vraiment quoi faire ou dire. Faust n'aurait pas supposé que cet échange qui aurait dû être pourtant si simple et froid aurait pu changer leur relation à ce point, et pour le conseiller qui s'était promis de ne pas se lier à la première personne qui lui paraissait sympathique, c'était un nouvel échec. Échec qu'il était prêt à accepter, et qu'il considérait plus comme une victoire. Il était arrivé à se relever, alors il ne doutait pas que la jeune femme pourrait également le faire ; oui, il avait confiance en sa capacité à retrouver sa force, même si il aurait été bien incapable de dire comment elle le ferait. Ouais, Faust était un pessimiste avec un cerveau d'optimiste, ou un truc comme ça. Ou l'inverse. La narratrice n'en a absolument pas la moindre idée et je pense qu'elle ne le saura pas même après une nuit entière de sommeil. Des larmes, encore. Faust retient l'envie qui le prend de l'enlacer de nouveau, car c'est bien son genre de faire ça ; comme un hérisson, il blottit les gens contre lui pour les protéger en les entourant de ses piques. Bien évidemment, ce n'est qu'un homme, un homme bourré de défauts d'ailleurs, et cela ne marche que rarement. Toutefois, il peut encore au moins essayer.

Lui botter les fesses ? Il gloussa un peu, bien qu'il mourrait d'envie de lui dire que cela risquait d'être le cas inverse. Bon, il allait probablement devoir avaler sa fierté et lui donner son nom d'auteur, mais il saurait faire avec ; si la victoire pouvait la motiver, alors il mettrait sa gêne de côté (bon, ce jour risquait de faire partie des jours les plus embarrassants de sa vie, et la narratrice se retiendra difficilement de donner un exemple pour illuster). En tous cas, il l'attendait.
Alors elle avait capturé un Abra, hein ? Savoir cela le rassura grandement ; au moins maintenant, elle pourrait se téléporter en cas de danger et diminuer grandement le pourcentage de chance que les événements de janvier se reproduisent à son encontre. Il offrit le sourire le plus lumineux qu'il pu produire à la jeune femme, espérant lui donner un peu de courage même s'il doutait que cela ne suffirait pas.
Oui, il allait faire attention à sa propre personne maintenant. Il avait retenu la leçon, et Isaac avait fait bien fait de le secouer un peu pour le ramener à la raison ; hors de question de partir dans des délires quasi suicidaires ou d'oublier sa sécurité. Faust la regarda partir sans un mot, et poussa un long soupir fatigué.
Allez, il fallait qu'il parte aussi.

« Nero, Dalhia, on y va. Vous êtes prêts ? »

La Démolosse et le Dimoret se rapprochèrent, et le châtain les rappela dans leurs pokéballs respectives. Il remit son casque (parce que oui, là c'était nécessaire). Il laissa sortir son Corboss, et s'excusa brièvement de lui faire subir un pareil froid en lui promettant de s'occuper de son plumage dès qu'ils seraient rentrés. L'oiseau croassa et le conseiller sourit un peu avant de monter sur son dos et de s'envoler une nouvelle fois dans le ciel, ne laissant derrière lui que des traces de pas comme seules preuves de leur présence ici.