Invitation [Coup de fil à Logan, 20 janvier]

Invité

Invitation

« Je n'ai pas le temps d'envoyer une invitation, je lui téléphone. Mérida, Nala, calmez-vous.»

La dragonne et l'évolition s'étaient mises à danser, toutes les deux, en chantonnant tout bas ; Mérida faisait un petit bruit de carillon agréable, et Nala avait un chant doux et grave, comme une chanson de déesse qui perdurerait des siècles et des siècles. Althéa leur fit les gros yeux, un rien amusée. Elle porta le téléphone à son oreille, alors que la première sonnerie retentissait. Il était 19h30, et l'on était le mardi 20 janvier ; elle avait décidé de faire une fête pour son anniversaire, le samedi 25. Le problème, c'est qu'elle avait autre chose à annoncer, aussi. Quelque chose de moins festif, qui vint gâcher le sourire de la coordinatrice. Elle se reprit, alors qu'une voix lui répondait.

« Logan, bonjour, c'est Althéa. Comment vas-tu ?»

Politesses, petite conversation sans réel intérêt. La rouquine essayait de trouver comment parler de tout ça, mais elle avait décidé d'en parler face à face. C'était plus correct. En attendant, elle devait l'inviter - et il devait accepter, sinon, tout capotait. Elle avait l'impression de préparer une surprise, alors qu'en réalité, la panique s'emparait d'elle comme un poison sournois.

« Samedi, c'est mon anniversaire. Tu es invité. 19h30, chez moi ; il y a aura sûrement quelques amis à moi, des invités de marque, ce genre de choses. »

Ton badin. Elle avait la tête ailleurs. La main libre était posée sur son ventre. Merde. Elle avait du retard. Elle était sensée avoir ses règles depuis plusieurs jours, et rien. Puis elle s'était souvenue de leur nuit avec Logan ; est-ce qu'elle était ... ? La panique la reprit, et elle toussota, tandis que Mérida carillonnait dans sa direction comme pour lui donner du courage.

« Après les festivités ... J'aimerais ... J'aimerais bien te parler de quelque chose, s'il te plaît. »

Elle n'avait pas voulu paraître mystérieuse. Mais elle avait vraiment l'impression de jouer les intrigantes. Flûte ! Sa main se crispa sur son ventre plat ; le tissu de son tee-shirt ample se froissa et elle secoua la tête. Elle n'était peut-être pas ... Non, sûrement pas. D'ici samedi, ses règles auraient survenues, et elle rigolerait avec Logan de tout cela. Pourtant, en ce moment même, une peur insidieuse sifflait dans ses veines.

(c)Golden

Invité

INVITATION

FEAT. ALTHÉA D. PANABAKER

«Nah mais attention, Vanil hein! Vas pas en mettre partout!»

Avec une moue mi-amusée, mi-boudeuse, la dragonne essuie ses mains sur la serviette que son dresseur lui tend, un petit air désolé sur le visage. Elle comme les autres tiennent à peine en place alors qu’il actionne le bouton «marche» sur son film qui démarre. Ce film, ils l’ont choisi ensemble pour fêter. Fêter quoi? Ils l’ignorent, mais ils se rassemblent en ce lundi soir pour se blottir les uns contre les autres sur le sofa du salon, à l’exception de Walter qui est maintenant trop gros pour regarder le long-métrage de son aquarium. Il est maintenant étendu sur le sol, à moitié enroulé sur lui-même et le reste s’étendant jusqu’à la cuisine. Si le Léviator est là c’est parce qu’ils ont tous insisté pour qu’ils se trouvent tous les cinq pour la grande soirée du fast-food. Logan tente de manger santé le plus souvent possible afin de mieux conserver son corps qui est, après tout, son outil principal de travail. Mais une fois par semaine, il se permet une petite gâterie et toute la famille en profite ce soir. Une pizza végétarienne et des ailes de poulet pour les carnivores, puis deux larges pizza simplement pour Walter. Autant le dire, cette soirée film l’a ruiné, mais il s’en fiche car il est heureux. Les quatre femelles de son équipe se sont blotties contre lui, Mana d’un côté et Vanil de l’autre pour éviter une dispute, puis Aylee dans ses cheveux et Quinn sur ses genoux.

En grignotant avidement une aile de poulet frite, Logan soupire d’aise. Ainsi entouré de ses Pokémon, à simplement relaxer et oublier la journée du 17, il est bien. Le film qui se présente à lui est une comédie toute simple choisie par Aylee et Mana, mais peu importe, il rit tout comme elles. Il y a bien vingt minutes d’entamées sur le film et la nourriture complètement disparue quand le téléphone sonne. Les cinq créatures autour de lui protestent aussitôt et, surpris, Logan les observe avant d’éclater de rire. Ils sont sérieux, eux tous?

«C’est peut-être un contrat hein et si vous voulez plus de soirées comme celles-ci, je dois travailler!»

Le jeune homme leur adresse un clin d’œil en voyant apparaître sur leurs visages des expressions boudeuses. S’emparant du combiné en s’étendant sur le sofa pour tirer à lui le téléphone à fil, il salue, curieux de savoir qui l’appelle un lundi soir. La voix qui retentit le fige sur place. Althéa. Aussitôt, sa voix s’ouvre en grand et il se lève de son siège et fait quelques pas en s’empêtrant dans les fils. Elle l’a appelé. Finalement. Il l’a attendu ce foutu appel pendant presque trois semaines… Où était-elle? Il s’en fiche. Il entend sa voix et voilà tout ce qui compte. Il balance les bras de tous les côtés en mimant le mot «Althéa» avec ses lèvres à Vanil et Quinn qui sont les seules à comprendre. Aussitôt, la dragonne se met à pousser des cris de joie en sautillant sur place, malgré les tentatives de son dresseur de la faire taire tout en tâchant d’écouter ce que lui dit la jeune fille.

«Je… je vais bien merci haha… Pardon pour Vanil, elle est un peu énervée ce soir, on se passe un film et… voilà ce n’est pas important… Et toi?»

Son cœur bat à la chamade. Elle l’a rappelé. Elle est entrée en contact avec lui. Il doit s’asseoir parce que ses jambes se sont mises à trembler. Sa poitrine agitée s’est emplie d’espoir. Veut-elle le revoir? Certainement si elle a pris la peine de l’appeler, n’est-ce pas? Elle lui parle alors d’une fête, de son anniversaire. Elle l’invite, lui, à son anniversaire, alors qu’ils se connaissent à peine? Logan croit rêver. Il doit se mordiller le doigt pour éviter de se joindre aux cris de joie de Vanil, ce qui fait qu’un long silence s’installe après les paroles de la belle rousse.

«Euh… m’inviter moi? Euh… bien sûr… je serai là… Je… je dois emmener quelque chose en particulier? Euh… tu voudrais quoi pour ton anniversaire? Zut j’suis pas très doué…»

Oui, il devrait le savoir n’est-ce pas? Mais il ne connaît rien encore de ses goûts, hormis ceux qui la rattachent à la Coordination. Piteux et gêné, Logan se frappe le front et se souvient de la dernière partie de la phrase d’Althéa. Elle veut lui parler de quelque chose… Mais que lui voudrait-elle à lui? Son imagination forme des centaines de scénarios mais il tâche de rester calme.

«Oui, quand tu veux… Mais pourquoi attendre alors? Enfin, c’est comme tu veux, après les festivités, ça me va aussi.»

Logan n’a pas envie que la conversation se termine tout de suite. Il n’a pas envie qu’elle raccroche, même si pour le coup, leur discussion n’est pas très intime.

«Tu vas avoir quel âge, cette année, birthday girl?»

(c)Golden

Invité

Invitation

Althéa l'entendit bégayer, dès qu'elle se fût présentée. Elle l'imaginait si bien, tout mignon et tout rouge derrière son téléphone ... Mine de rien, il lui manquait, si l'on pouvait appeler ça comme ça. Elle se félicita d'avoir eu l'idée de l'inviter ; si il avait su qu'elle faisait une fête, aurait-il été déçu ou blessé de ne pas en être ? Althéa se contenta de dire des banalités. Oui, elle allait bien. Ce n'était pas exactement un mensonge. Disons qu'elle gardait tout ce qu'elle avait à dire pour samedi. Que pouvait-elle faire ? Lui dire : j'ai du retard dans mes règles, je suis peut-être enceinte ? Arceus, si il osait lui faire la demande de savoir si il était le père, elle l'étranglerait !

Apparemment, le fait de l'inviter l'a fait taire. Il a perdu sa langue ? Althéa soupire intérieurement et chasse sa mauvaise humeur ; si ça tombe, il réagira très bien, ou même, d'ici là, ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Certes, l'idée d'être menstruée à son anniversaire n'a rien de plaisant, mais là, elle serait prête à tout pour les avoir, ses règles ...

« Le menu, les boissons sont déjà commandées chez le traiteur, mais c'est gentil. Tu peux amener Vanil et les autres ; il devrait y avoir d'autres pokémons à la fête, et comme je sais que Vanil m'adore ... » Ca fait du bien de se lancer des fleurs, des fois. Quant à son cadeau ... « Je n'ai besoin de rien. Vraiment. Je ne dis pas ça par politesse ; ma famille s'est déjà ruinée en cadeaux tous plus bizarres les uns que les autres. Des meubles, des livres, et même des tableaux. Tu vois ? Je n'ai besoin de rien, vraiment. »

Elle émet un petit rire, puis se tait. Elle a un mélange d'impatience et de nervosité quand elle songe à samedi, à tel point qu'elle a des crampes d'estomac. Althéa se sent soudain nauséeuse, et elle avale difficilement sa salive. Tout est dans sa tête. A force de penser qu'elle peut être enceinte, son corps en forme les symptômes, voilà tout ...

« Disons que ce n'est pas un sujet à aborder au téléphone. » Puis, préférant changer de sujet, elle saute sur l'occasion quand Logan lui pose la question. « Vingt ans, déjà. Tiens, je n'ai pas pensé à te poser la question la dernière fois ... »

Elle se tait une seconde ; il faut dire qu'ils n'ont pas spécialement eu le temps de causer, aussi. Elle a un petit sourire en y pensant, et enchaîne, d'une voix plus posée :

« Tu as quel âge, toi ? Vingt-trois ? Vingt-quatre ? Et puis, tu viens d'où, monsieur le garde du corps mystérieux ? »

Ce qui n'était sensé être qu'un coup de fil rapide se transforme en discussion douce. Althéa ne le voulait pas, mais elle ne peut pas brider sa curiosité à l'égard du jeune homme. Elle hausse les épaules, fatalement. Tant pis. Autant en profiter.

(c)Golden

Invité

INVITATION

FEAT. ALTHÉA D. PANABAKER

Logan ignore de quoi il en retourne. D’abord, il attend des semaines sans ses nouvelles, à tenter tout son possible pour oublier cette idylle absolument impossible. Par moments, il a cru avoir rêvé toute l’histoire, que ce genre de revirement du destin ne peut arriver, pas à des gens comme lui. «Des gens comme lui». Encore une fois, il est trop modeste, parce qu’il est une personne simple aux besoins limités. Il appartient à un monde tout autre que celui d’Althéa et voilà pourquoi elle le déconcerte autant. Il a pratiquement l’impression de ne pas parler la même langue qu’elle, ou du moins… Il ne parvient pas à déchiffrer son ton, l’émotion dans sa voix ou encore ses intentions derrière cette invitation aussi surprenante qu’inespérée. Et surtout, surtout l’élément qui le torture, c’est ce fameux tête-à-tête qu’elle prépare pour eux, et qui commence à l’inquiéter. D’une part, il se sent fabuleusement empreint d’espoir, espoir de voir Althéa pousser leurs relations. De l’autre, il vit dans la terrible angoisse d’avoir d’une façon ou d’une autre avoir altéré son petit train de vie, l’avoir mis dans une situation fâcheuse de par sa nuit passée à ses côtés. Il est loin de se douter qu’il a fait exactement cela, et même pire. Il l’apprendra bien assez vite alors passons.

Le jeune homme sourit quand la jeune femme lui rappelle à quel point elle est privilégiée. Elle n’a pas besoin de lui rappeler bien sûr, mais il se doute qu’il s’agit d’une façon à elle de communiquer. Encore une fois, l’écart entre leurs deux mondes se fait sentir, mais le garçon est trop absorbé par le timbre doux de sa voix qui enjolive sa semaine pour se préoccuper réellement de ses dires. Un froncement de sourcil vient cependant obscurcir son visage alors qu’il n’envisage pas un seul instant de venir à la soirée les mains vides, même si cela irait contre la demande de la Championne Coordinatrice de s’abstenir. Son regard se porte à la porte du fond du couloir, là où son atelier l’attend depuis des années. Autrefois, il confectionnait tous ses présents… Mais il n’a plus mis les pieds dans cette pièce depuis la mort de sa mère, et la seule pensée d’y entrer lui est presque douloureuse. Avec un soupir, il repousse cette idée qui malgré lui s’installe en lui, une idée qui prend de plus en plus de place chez lui depuis l’évolution de Walter. Se remettre sur pieds, aspirer à mieux, voilà le message que le Léviator lui a passé en prenant cette forme puissante qui couvre tout le sol de son appartement à présent.

Logan sursaute quand il entend… Vingt ans? Leur écart d’âge est donc si prononcé? Il rit faiblement en réalisant qu’il rêve d’elle depuis avant même sa majorité. Elle devait donc avoir seize ans ce fameux soir où sa mère est décédée, après qu’ils eussent assisté à un Concours de la Championne encore toute fraîche à son titre. Seize ans et déjà une femme, voilà qu’elle entre véritablement dans l’âge adulte avec ses vingt ans. Le Coordinateur blêmit un peu quand la belle rousse se met à l’interroger à son tour au sujet de son âge. Il se demande bien pourquoi elle tient à en savoir plus pour lui, et il s’imagine aussitôt qu’elle ne fait que lui retourner la question par politesse, avant de la voir s’engager à son tour dans la conversation en multipliant les interrogations. Rougissant un peu sous le regard moqueur et attentif de toutes les femelles aux alentours, Logan répondit d’un ton de voix mal assuré :

«Euhm… Moi j’ai vingt-six ans. Tu m’as cru plus jeune… et je t’ai crue plus âgée… Non pas que ça pose problème, évidemment! Non bien sûr c’était… parfait… euh je veux dire… très bien!»

Bravo, Logo, tu t’enfonces. Il le sait très bien, d’ailleurs. Se passant une main dans le visage, il se traite intérieurement de tous les noms avant de se reprendre :

«Je suis né à Zazambes mais j’ai grandi ici à Vanawi. J’ai vécu ici toute ma vie, en fait, sauf pendant mes études à Baguin.»

Baguin. L’apogée de sa créativité, mais aussi un moment particulièrement difficile de sa vie. L’entrée en pouvoir du Régime aussi. Autant dire que c’était une éternité plus tôt.

«Toi aussi, je crois, non? N’est-ce pas que Vanawi est la meilleure ville du monde?»

Du monde, certainement pas. Mais Logan est très attaché à sa cité, et son affection pour cet endroit est absolument sincère dans sa voix.

(c)Golden

Invité

Invitation

C'est vraiment bizarre, tout ça. Althéa a l'impression de tout faire à l'envers : agissant d'abord et réfléchir ensuite. Comme si Logan et elle commençaient par être intime puis passant ensuite à la connaissance. Mais elle ne peut s'empêcher de penser aux conséquences de ses actes. Peut-être qu'elle se fait des films, ou peut-être pas. La voix du jeune homme la rassure, étrangement. Elle préférerait qu'il soit là, avec elle, pour la serrer contre lui. Son odeur, son contact, ses attentions lui manquent. Mais elle inspire ; elle doit être forte.

« C'est vrai qu'on a quelques années de différence, mais ça ne me gêne pas. On me croit souvent plus âgée» ajoute t-elle avec un petit rire aigrelet.

Peut-être parce qu'elle agit comme une femme. Peut-être à cause de son assurance, de sa tendance à séduire et à jouer de son caractère et de ses atouts. Vingt ans. Elle va avoir vingt ans ...

« Héhé, je n'ai pas d'esprit franchement patriotique, et depuis ma jeunesse, j'ai dû faire le tour d'Enola, mais j'apprécie beaucoup Vanawi, oui. »

Son coeur tonne à ses oreilles. Elle voudrait, elle espérerait presque que son corps reprenne le dessus et que ses règles arrivent, même maintenant. Althéa a la bouche sèche, la gorge nouée.

Je suis enceinte, je crois.

Comment annoncer ça au jeune homme ? Surtout qu'elle aura l'air idiote si ça se révèle faux. Elle déteste ça, paraître ridicule ou bête. Et puis, elle a un minimum de politesse, elle veut lui dire ça en face. Pour voir sa réaction de visu. Pour pouvoir le mépriser si il ose la fuir. Elle déglutit ; elle réalise qu'elle n'est pas très forte pour converser de manière naturelle. Un soupir franchit ses lèvres.

« Au fait, tu n'as pas eu d'ennuis à cause de moi, au moins ?»

Elle pourrait ne pas s'en soucier. Elle pourrait s'en soucier, également, mais c'est par égoïsme qu'elle demande : si il a eu des ennuis, il sera moins enclin à être gentil avec elle, non ? Elle crispe sa main sur son maillot, au niveau du ventre. Elle voudrait pouvoir trifouiller en elle, en retirer la colère, la douleur, la peur. Mais ce n'est pas possible, alors elle attend, avec le sentiment d'être pitoyable.

(c)Golden

Invité

INVITATION

FEAT. ALTHÉA D. PANABAKER

Son coeur s’emballe à chaque soupir, à chaque mot prononcé par la rousse à la chevelure opulente dans le combiné. À chaque phrase, il s’imagine la tenir dans ses bras, l’embrasser, toucher son corps ardent encore et encore si bien qu’il sent sa bouche devenir toute sèche et ses pensées s’embrouiller. Il se cale encore plus profondément dans le fauteuil, glissant un magasine où elle fait couverture sur ses genoux pour caresser le papier ciré qui ne sait rendre éloge à sa beauté crépusculaire. Ce qui se produit, ici et maintenant, le dépasse totalement et il se demande quel maque de gentillesse il a pu porter pour que la vie le récompense de cet appel qu’il a attendu dans sa folie naïve, dans ses rêves éveillés. Si ce téléphone n’avait jamais sonné, il s’en serait rapidement remis, car se jugeant inapte à cette relation qu’il continue d’espérer bien malgré lui. Il l’attend, il se désespère d’elle, tout en sachant très bien que ce genre de situation ne se reproduira pas. Et pourtant… Pourtant la destinée se moque encore de lui puisqu’ils sont là, à discuter de façon bien banale au téléphone. Le rire d’Altéa lui frôle encore les oreilles et elle se moque de leur différence d’âge. Un soupir rassuré lui échappe, bien malgré lui, et la petit Vanil lui offre un petit clin d’œil complice pour l’encourager, ce qui ne fait que le rendre plus mal à l’aise.

Logan tente de se calmer. Comment le peut-il à présent? Il est invité à l’anniversaire de la femme de ses rêves, celle qui anime tant ses songes autant éveillés que nocturnes, qu’il peine encore à croire à leur rencontre torride. Il frissonne à nouveau, se levant pour parcourir ce bref chemin que lui permet la longueur du fil, se retenant à grand peine de ne pas hurler. Hurler non pas de terreur ou de peu, bien que l’idée de revoir la belle l’effraie certainement. Un bonheur et une excitation sans nom le saisit, si bien qu’il ne s’offusque pas du tout du manque d’intérêt que porte la Championne à sa propre ville. Il n’entend presque plus ses mots, il se concentre simplement sur sa voix et l’imagine se moduler en d’autres phrases, en appel vers lui… Il a perdu le fil de la conversation et il réalise qu’Althéa a posé une question. Les paroles lui reviennent rapidement en mémoire et il se maudit de s’être laissé distraire de façon aussi pathétique, comme un adolescent entiché. Comment paraîtra-t-il devant elle s’il n’arrive pas à parler et suivre la conversation de façon adéquate?

«Si j’ai eu des problèmes? Non. Je suis dans la compagnie depuis quelques années déjà et plus personne ne me pose de questions quand je rentre tard, surtout que beaucoup de mes clients sont des oiseaux de nuit.»

Cette fois, Logan a repris un semblant d’assurance et sourit en caressant la tête de Quinn la Héricendre qui a rejoint sa meilleure amie Vanil sur ses genoux. Ce soir-là, il était rentré comme si de rien n’était et s’était montré assez discret pour ne pas attirer l’attention des voisins.

«Puis sérieusement… Ça valait la peine.»

Son ton est doux, sans aucun intérêt sexuel. Un peu rêveur même. Un ton «à la Logan» quoi!

(c)Golden

Invité

Invitation

Dire qu'elle est rassurée quand il lui dit qu'il n'a pas eu d'ennuis serait beaucoup dire. Non, elle n'est pas vraiment rassurée. Disons juste qu'elle espérait vaguement qu'il n'avait eu aucune remontrance de la part de son chef. Si il avait été viré ou quelque chose du genre, il lui aurait suffit d'un coup de fil. Elle avait le bras long, les dents longues aussi, et les jambes. Allez savoir ce qui n'était pas long chez elle ; sa bonté d'âme, peut-être. Althéa se frotte un bras du plat de la main ; elle s'est assise finalement dans son canapé.

Mérida placée sur ses genoux, la mentali émet de petites trilles très douces, presque musicales, qui mettent plus à l'aise sa dresseuse. Sa main caresse la tête aux poils doux, ras, couleur entre le mauve et le rose. Les paroles de Logan la surprennent. Non pas que cela soit si surprenant qu'il trouve que cela valait la peine ; c'est juste étrange qu'il trouve utile de le dire. Althéa hausse les sourcils, et décide de prendre cela comme un compliment.

« C'est vrai.»

Un simple murmure, comme une brise ; son haleine s'échappe de ses lèvres comme un souffle ardent. Allez savoir pourquoi elle a dit ça. Est-ce que cette nuit de bonheur valait la peine toutes ces douleurs, ces crampes d'estomac que lui donnent l'attente et le désespoir d'être enceinte ? Elle ne sait pas quoi faire ; ses pensées papillonnent dans son esprit et elle ferme les yeux. Un mal de tête lui martyrise soudain les tempes, brûlure désagréable qui semble presser toute sa tête.

« Je compte sur toi pour être sur ton trente et un, à cette soirée, d'accord ? Il y aura peut-être Aloïs, Maxwell, d'autres coordinateurs champions, des champions d'arène aussi peut-être. Du gratin, de la société. Ma famille, un peu. Mais même si il y a du monde ... » Sa voix s'éteint, mais elle se force à continuer, plus bas : « Je suis contente que toi, tu viennes. »

Pas juste parce qu'elle a quelque chose à lui annoncer. Parce qu'elle appréciait sa compagnie - enfin, elle croyait. Elle se souvenait de ce début de chorégraphie qu'il lui avait montré la dernière fois ; elle se souvient de son air dur, un air qui sied à un garde du corps, et à sa tendresse, sa gentillesse. L'habit ne fait pas le moine ...

« J'aurais quelque chose à vous montrer, normalement. Une petite surprise pour mes invités. Et j'aurais quelques amis à te présenter ; je me suis trouvé un garde du corps » fait-elle en riant.

La voilà qui s'épanche comme une amoureuse transie. Encore un peu et elle pourrait y croire. Les grands yeux sombres de la mentali la dévisagent ; à quoi joue t-elle exactement ? A se rapprocher de lui ? Pourquoi faire ? Pour jouer sur la corde sensible, quand elle lui annoncera la triste nouvelle ? Enfin, si triste nouvelle il y a ... Althéa pousse un soupir discret, soudainement lasse et fatiguée. Elle voudrait qu'il vienne, mais même son égoisme à ses limites, et elle n'ose pas lui réclamer de venir sur le champs.

(c)Golden

Invité

INVITATION

FEAT. ALTHÉA D. PANABAKER

C’est vrai. Oui, il le pense réellement. Même s’il avait perdu son emploi. Même s’il avait du se prendre ses patrons dans la tronche. Il referait la même chose s’il devait revivre cette soirée. Même qu’il ne vit que dans l’espoir de partager à nouveau un moment semblable avec la rousse à la beauté divine. Il l’attendait, bien malgré lui, scrutant le combiné de téléphone dans un espoir qu’il avait longtemps considéré comme vain. Il se nourrit trop souvent de faux espoirs, il le réalise très bien mais ne peut s’en empêcher, attirant à lui plusieurs soupirs de la part de son entourage. Qui dit «attentes» dit presque automatiquement «déception» et la déception se manifeste de façon plutôt violente chez le jeune homme ténébreux. Sous ses airs de durs se cache un cœur tendre et fragile. Même s’il ne l’avouera que sous contrainte, il a pleuré chacune de ses ruptures, pendant des jours et des jours. Sa pauvre cousine Kimyann pourrait même en témoigner. Il n’a pas pleuré Althéa, car encore trop peu attaché, et jugeant leur relation trop lointaine, impossible et inaccessible, malgré cette proposition inattendue de se revoir. Au final, cette certitude qu’un rapprochement plus intime s’avérerait impossible maintenant qu’ils ont passé un moment à se découvrir le protège un peu de trop s’attacher. Le pauvre est cependant condamné à présent. Bravo, miss Panabaker.

Qu’elle l’appuie dans ses paroles lui fait lever un sourcil intéressé et comme attirée, sa dragonne préférée s’approche, toute excitée de voir son héroïne des Concours garder le contact avec son dresseur. Logan se gratte même la tête, ne sachant interpréter ce murmure qui lui fait fondre les tripes. La suite ne va en rien l’aider, quand la Championne évoque quelques noms à la volée des invités qui pourraient paraître à cette soirée. Aussitôt, sa main se crispe sur son fauteuil et il manque de s’étouffer en avalant une gorgée de boisson gazeuse. Aloïs et Maxwell. Il n’est pas assez naïf quand même pour s’imaginer qu’on nomme ces deux prénoms sans les accompagner de leurs patronymes pour désigner autre que le Champion et le Maître Coordinateurs. Le jeune homme se sent tout à coup très petit. Il a failli mourir simplement en voyant la jeune Championne de Vanawi, comment réagira-t-il devant le Maître incontesté de l’île depuis plusieurs années? Celui qu’il admire comme probablement la majorité des Coordinateurs de cette île? Pourtant, malgré le fanboy en furie qui hurle en lui, il oublie tout quand la jeune femme évoque qu’elle troquerait bien leur compagnie pour la sienne. Celle de Logan C. Heart. Elle est contente que lui vienne. Il a chaud là.

«Putain, Althéa…»

Voilà qu’il en perd ses manières. Cette phrase a été projetée de sa gorge sans qu’il ne puisse la retenir et maintenant il se traite de tous les noms possibles de s’être montré aussi grossier devant elle. Il se passe une main dans le visage, cherchant les mots justes pour exprimer ce que sa phrase laisse entendre.

«C’est moi qui suis content que tu m’invites… Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça… Je veux dire… J’suis qu’un petit Coordinateur sans grand talent, avec toi, avec tous ces gens… Tu ne sais pas l’honneur que tu me fais… J’espère que je serai à la hauteur de tes invités…»

Sa voix s’est nouée car les paroles lui manquent. Il considère mentalement sa garde robe et n’y trouve rien qui pourrait rivaliser avec les costumes colorés de Maxwell Young ou le style majestueux d’Aloïs LeGrand.

«Je… Enfin… Merci… Et je te présenterai quelques coéquipiers, mon équipe s’est quelque peu élargie depuis notre dernière rencontre. J’ai hâte déjà.»

(c)Golden

Invité

Invitation

Avoir évoqué ses invités rend Althéa encore plus nerveuse : il y aura Mika à cette soirée, aussi ; elle l'a invité. Aloïs ... Que pensera t-il de Logan ? La rousse s'est attaché bien malgré elle à ce petit prétentieux plutôt sympa dans le fond. Elle lui rend parfois visite en allant lui piquer son coca. Elle se sent capable de tout lui faire vivre - mais dans le fond, ils se sont attachés l'un à l'autre. Elle a un peu trouvé un grand frère dans sa façon d'agir ; comment réagira t-il si il arrive à savoir qu'elle est enceinte ? Elle le devine d'ici : qui t'a mis enceinte ? Il voudrait savoir ça avant toute choses. Quant à Mika ...

Althéa interrompt ses pensées en entendant le juron de Logan. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réagisse comme ça, et ça la laisse perplexe jusqu'à ce qu'il s'explique. Elle étouffe un rire ; c'est vrai qu'en tant que simple coordinateur, ça peut lui paraître effrayant, tous ces champions et maîtres de la coordination.

« Peut-être que tu n'as pas besoin de mériter tout ça pour l'avoir. » murmure t-elle tout doucement.

Elle ne sait pas si il le mérite, si il en est digne, ou une autre idiotie de ce genre. Elle ne l'invite pas pour lui montrer tous ses superbes amis bien habillés ; Althéa l'invite égoïstement pour l'avoir près d'elle, pour tenir le coup. Comme un pilier, un appui.

« J'ai hâte de voir tes nouveaux pokémons. »

La conversation commence à devenir n'importe quoi, à son avis. Elle n'a pas l'habitude de rester ainsi des heures pendue au combiné ; pourtant, la voix rassurante de Logan, grave, lui donne des frissons en même temps qu'elle l'apaise. Cet homme a un semblant de pouvoir sur elle, et ce qui devrait l'effrayer lui donne le sentiment d'être en sécurité avec lui.

« J'ai hâte que mon anniversaire arrive, pour te revoir. »

Elle soupire un instant, repousse son opulente chevelure rousse, et se décide à raccrocher. Elle ne peut pas rester toute la journée à dire des inepties au téléphone juste pour entendre sa voix - même si c'est tentant.

« Tu as le bonjour de Mérida. Allez, je te laisse, je vais filer, je dois aller rejoindre un photographe pour un magasine, quelque chose du genre. Bonne journée, Logan. »

Elle prononce son nom, comme une incantation. Comme pour lui donner plus de réalité. La rousse aimerait qu'il soit là, mais elle se tempère : il le sera bientôt, bientôt, très bientôt. Mérida l'observe raccrocher tout doucement, presque à contrecoeur. Ses mains se posent immédiatement sur son ventre. Maintenant, direction la salle de bain : autant faire les choses bien, non ? Test de grossesse. Au moins, elle sera vraiment sûre. Elle pourra parler de quelque chose de tangible à Logan. La peur la fait frissonner, mais elle rejette cette émotion négative ; quoi qu'il arrive, elle reste maîtresse d'elle.

Alors, pourquoi tremble t-elle, pourquoi regrette t-elle que Logan ne soit pas là pour la soutenir, pourquoi une larme roule t-elle sur sa joue ? Larme de rage quant à sa bêtise de n'avoir pas pensé à se protéger. L'avenir seul lui dira si de l'union avec Logan quelque chose a grandi. L'avenir, et un putain de bâtonnet de grossesse.

(c)Golden

Invité

INVITATION

FEAT. ALTHÉA D. PANABAKER

S’il le mérite ou non, Logan n’est pas assez conscient pour vraiment en juger. Par contre, il en reste immensément touché et profondément heureux. Déjà, il se met à paniquer à l’idée de se dénicher un costume adéquat, ou même un présent. Il a absolument l’intention de lui faire parvenir quelque chose, même si elle possède tout ce dont elle besoin déjà et même d’avantage. Son regard bleu-gris s’égare sur le plafond de la pièce et il laisse ses lèvres se pincer. Il a cessé de penser à lui, à Althéa, simplement pour se concentrer sur cette soirée, sur l’image qu’il veut projeter. La jeune femme lui a ouvert la porte de sa maison une deuxième fois, lui a permis d’entrer en contact avec elle, de s’immiscer dans sa vie. Malgré la compétition féroce et toutes ces personnalités de l’heure qui seront présentes, le jeune homme veut briller. Il veut l’impressionner. Il ne désire qu’une chose, qu’entre Aloïs et Maxwell Young, que son regard auréolé de sensualité ne se pose que sur lui. Althéa lui glisse encore une fois qu’il peut prendre tout ce qu’il désire, même s’il ne croit pas le mériter, et cette idée tentatrice fait son chemin en lui tel une invitation un peu très explicite. Si la Championne le veut, elle l’aura. Elle l’aura même en mieux que tout ce qu’elle aura espéré.

«J’ai hâte aussi. Vraiment. Encore une fois merci, Althéa, de me recevoir.»

Il raccroche. Le monde a cessé de tourner autour de lui. Dans un mouvement, il se lève, le regard rivé vers la porte au fond du couloir. Comme hypnotisé par un appel silencieux, un appel qu’il n’a pas ressenti… Depuis des années. Le cœur battant, Vanil le laisse s’éloigner, incertaine de sa trajectoire, mais lorsque le jeune homme se campe devant la porte, elle ne peut s’empêcher de s’élancer à sa suite, inquiète et fébrile tout à la fois. Sans comprendre, Quinn, Ayleen et Mana restent en retrait, tentant de comprendre le trouble de la dragonne et le bizarre chemin qu’a pris Logan, lui qui ne va jamais dans cette partie de l’appartement. Lui qui n’approche jamais cette porte. Jamais. Quand sa main se pose contre la poignée d’entrée, la Coupenotte ne peut réprimer un cri, assez fort pour que le Coordinateur l’entende, mais il ne se retourne pas. Les joncs protestent, usés, anciens et sacrés. Mais lentement, l’ouverture se forme sur un monde de couleurs, de formes et textures nimbé de poussière. Ses premiers pas dans cette pièce qu’il n’a pas osé regarder, qu’il n’a pas osé s’imaginer, même en rêve. Ce lieu qu’il a fui, jusqu’au plus profond de lui-même.

Qu’est-ce que Althéa Panabaker a su provoquer en lui pour lui permettre de retrouver l’Artiste en lui, nous ne le saurons probablement jamais. Mais ce grand gaillard se trouve maintenant à l’intérieur, parmi ses toiles, ses dessins, ses sculptures. Au fond de la salle, une peinture plus vive, plus vraie que toutes les autres le scrute, à moitié dissimulée sous une couverture de toile. Ces deux yeux, Logan les reconnaîtrait entre des millions. Leur couleur, leur forme, la délicatesse de leurs cils, l’éclat lumineux et bon dans l’azur. Ellie Heart. Sa mère. Voilà pourquoi il n’a pas pu. Il entre et la regarde. Si réelle qu’elle pourrait presque ressortir du tableau. Son petit sourire en coin est empreint d’une beauté que lui seul a réellement compris. Ses pas le mènent à elle, il défait ce qui entrave la moitié de l’image et dévoile le portrait de sa mère. Un nuage de poussière en émerge, mais la pureté de l’image n’en a nullement été atteinte. Un long moment, il reste à la regarder. Puis d’un geste, son doigt vient effleurer la toile. Un soupir le secoue et il fait demi-tour pour observer ces vestiges de son passé, enfermés dans cette pièce depuis si longtemps. Il est temps.

Logan va à la fenêtre et retire le drap qui a canalisé le soleil pendant trois ans. La lueur des réverbères à l’extérieur illumine les peintures. D’une tablette, il s’empare de la plus grande toile qu’il possède et la pose contre son chevalet. Derrière lui, à l’orifice de ce lieu sacré, ses Pokémon l’observent en silence, sauf Walter gêné par sa taille. Seule Vanil comprend vraiment ce que tout ceci signifie, cependant.

(c)Golden

» Invitation [Groupée][Par enveloppe, prière de présenter l'invitation à la réception]
» C'était une invitation?!
» Invitation au mariage de Solène et de Damien
» Logan C. ♥
» I Got You {pv. Logan

Invitation [Coup de fil à Logan, 20 janvier]

Invitation [Coup de fil à Logan, 20 janvier]

Sujets similaires

Sujets similaires