« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Memento Mori [OS]

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Clive G. Donovan
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Clive G. Donovan
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MessageSujet: Memento Mori [OS]   Memento Mori [OS] EmptyMar 1 Avr 2014 - 17:42



Memento Mori

...

Ce n'est pas que Clive ne croit pas en son instinct, mais c'est surtout qu'il a appris à se méfier de tout ce qui sort du cadre de sa logique et qui ne lui paraît étrange que par pure supposition. En fait, même si son estomac est vrillé depuis ce matin, même si sa gorge se serre de temps en temps sans qu'il n'ait une idée du 'pourquoi', il ne se laisse pas aller à l'angoisse inutile. Après tout, de quoi devrait-il avoir peur ? Il a dix-huit ans, une famille aimante banale mais liée par l'affection et non l'obligation, un dossier scolaire qui lui permettait de prétendre aux meilleurs universités et un futur qui paraissait paisible. Bien que les manigances du Régime le laissaient quelque peu méfiant quant à la véracité de ce chemin qu'il voyait tracé devant lui, il ne se permettait pas de tomber dans un pessimisme qui l'aurait freiné. Un peu d'optimisme ne pouvait pas faire de mal après tout ; ce n'était qu'une petite crise politique de rien du tout, ça finirait bien par passer. Ils étaient sur Enola ; rien d'extraordinaire n'arriverait ici.

« Clive, tu veux bien aller chercher du sirop de cassis ? »

Il releva la tête de sa console de jeu et posa ses yeux sur la silhouette de son père qui, au comptoir, s'occupait de préparer les différentes commandes des clients du café. C'était certes l'heure de la pause du hérisson, mais son père paraissait débordé et, même si c'était à contrecœur, il posa sa console et se leva. Il jeta un coup d’œil rapide à côté de lui, laissant un sourire naître sur ses lèvres en voyant Eliott dormir aussi paisiblement.
Bon, un peu de courage, c'était juste une foutue bouteille de sirop de cassis à rapporter et basta. Ce n'était pas comme s'il y avait plus que ça, hein.
Toutefois, il ne manqua pas de lancer une boutade à son paternel qui travaillait consciencieusement, ne perdant toutefois pas son sourire malgré la fatigue qui devait sûrement l'habiter à cinq heures de l'après-midi.

« Tes os se font vieux, papa ? » se moqua-t-il d'une voix railleuse mais pas mauvaise.

L'homme haussa les sourcils et, reproduisant le rictus de son fils, bien que l'on comprenait rapidement qu'en fait c'était bien ce sourire de merdeux-là qui avait inspiré celui du cadet, et répondit quasiment instantanément.

« Non, j'exploite mes esclaves, nuance. »

Clive gloussa. Néanmoins, un détail essentiel lui échappait ; où étaient rangées les bouteilles de sirop ? Ça lui était complètement sorti de la tête, et son père était déjà sorti servir des clients. Attendre ici comme un idiot lui aurait fait perdre du temps, et chercher sans connaître la localisation plus ou moins exacte de la bouteille qu'il cherchait aurait aussi été une perte massive de son temps. Doucement, il secoua un peu l'épaule de son petit frère endormi pour le réveiller, et celui-ci posa ses yeux brumeux sur le visage de Clive, un peu perdu. Le hérisson lui offrit un petit sourire désolé ; il n'avait que onze ans et pourtant c'était à lui qu'il devait demander de l'aide pour une tâche aussi dérisoire.

« … Clive ?
- Désolé de te déranger, mon grand. Dis, tu veux bien me montrer où ont été rangées les nouvelles bouteilles de sirop ? »

Eliott hocha la tête, encore un peu endormi, mais pas pour autant moins volontaire. Clive le laissa se relever doucement, souriant en peu en le voyant s'étirer et bailler ; peut-être que s'il n'avait pas passé autant de temps devant son écran hier soir, il serait en meilleure forme et n'aurait pas eu besoin d'une sieste. Le cadet lui fit signe de le suivre, ce qu'il fit sans broncher. Une fois arrivé dans la pièce où étaient rangées toutes les bouteilles, Clive manqua de faire une attaque cardiaque ; bordel, pour retrouver ne serait-ce qu'une seule petite bouteille de jus de cassis, il en aurait pour une heure !
Et pour dire toute la vérité, ils n'arrivèrent jamais au bout de l'heure. Ils passèrent plus d'une demie-heure à chercher, jusqu'à ce que des bruits sourds, violents et secs ne les fassent s'arrêter dans leurs recherches. Clive eut à peine le temps d'entendre la voix de son père venant d'en haut de leur intimer de se cacher que le bruit reconnaissable de la porte qui s'ouvrait violemment arriva à ses oreilles.
Il fit signe à Eliott de rester immobile, les mains tremblantes tant la peur qui le saisissait était grande, et jeta un coup d’œil furtif au travers de la glace décorative sur la porte reliant les stocks au centre du café. Même s'il ne voyait que très peu, il reconnaissait bien les uniformes blancs du Régime et vu le ton qu'employait son paternel, la discussion que celui-ci avait avec les soldats n'était pas très chaleureuse.
Il entendit du verre se fracturer violemment et ses yeux s'écarquillèrent. Immédiatement, son réflexe fut de mettre Eliott à l'abri : il le saisit par le bras et ouvrit la porte d'une armoire vide pour l'y engouffrer, mais le jeune adolescent se débattait vivement. Clive comprenait bien l'envie de son cadet d'aller aider son père, mais s'il continuait comme ça, il allait se mettre en danger et de toute façon que pouvaient-ils bien faire, eux qui étaient encore bien trop jeunes pour agir ?  
Ce ne fut qu'en entendant le grondement furieux de Klaus, le fidèle et courageux Némélios de son père, qu'il chassa sa peur et entra dans l'armoire avec son frère pour se cacher du danger qui se trouvait près d'eux. Il s'assura qu'il soit placé devant Eliott, c'est-à-dire pour que son dos soit contre la porte de sortie pour deux raisons ; premièrement, si quelqu'un venait à tirer, il serait celui qui prendrait les balles et non Eliott, et deuxièmement, pour empêcher son petit frère de jouer les héros.

Malgré la fragilité d'Eliott, celui-ci tentait tout pour partir. Les sons qui arrivaient à leurs oreilles ne promettaient rien de bon ; claquements, chocs, chutes et verre brisé. Cris, grondements, insultes et réprimandes à l'arrière goût de colère. Clive serra un peu plus son frère contre lui, qui au fur et à mesure se calmait, bien que le hérisson était surtout terrorisé par une possible crise d'asthme. Il passa sa main dans ses cheveux, tentant de l'apaiser malgré le fait qu'il était tout aussi terrorisé que lui, voir plus car sa naïveté inexistante ne lui permettait pas d'envisager une possible bonne fin à tout cela.

« Ça va aller. » promit-il d'une voix fléchissante en posant son menton au dessus de la tête de l'autre.

Il fallait qu'il y croit. Qu'il reste fort pour qu'Eliott tienne le coup, parce que c'est son rôle et qu'il n'a pas le droit d'échouer. Pas alors qu'il ne peut faire que si peu.
Coup de feu. Il sent sa respiration se bloquer dans sa gorge, et peut entendre celle d'Eliott s’accélérer. Comme seule réponse, il serre encore plus son petit frère contre lui, prêt à prendre les coups, prêt à mourir s'il le faut pourvu qu'il s'en sorte vivant. Parce que la terreur lui fait oublier tout le reste, et lorsque trois autres coups de feu arrivent à ses oreilles, il déglutit difficilement et tente de maîtriser son corps qui tremble, mais c'est sans effet ; aucun de ses membres ne peut dissimuler la terreur qu'il ressent alors que son imagination se fait vive quant à ce qui est en train de se passer dans l'autre pièce.
Eliott ne cesse pas de pleurer, mais Clive tente de le faire taire en passant sa main sur sa bouche pour taire les sanglots déchirants qui donnent de véritables coups de poignard à son cœur ; s'ils se font repérer... Il ne préfère pas imaginer. Il ne sait pas ce qu'il se passe et ce qui a pu amener une pareille horreur, mais il sait que quelque chose d'irréparable vient de se passer. C'est peut-être cette horrible sensation qui s'enfonce jusqu'au fond de ses os, cette sensation qui lui chuchote des hypothèses qui lui glacent le sang tant la possibilité que... Non non et non, il ne peut pas imaginer une pareille chose.

«  Ça va aller, j'te le promets... » bégaya-t-il en serrant la chemise de son frère, en tentant de de ne pas s'effondrer comme il désirerait le faire.

Il n'y a plus de coups de feu depuis un moment maintenant, mais la peur les paralyse et l'empêche d'oser sortir. Ils sont devenus esclaves de leur terreur, et Clive bénit toutes les divinités du monde qu'Eliott n'ait pas (encore) fait de crise à un moment pareil. Il ne sait pas si la respiration paniquée et rapide qu'il entend est la sienne ou celle de son petit frère qui est bien trop silencieux, mais il sait que le silence qui s'est installé est bien plus pesant que tous ce qu'il a bien pu entendre jusqu'à maintenant.
C'est la voix de Felix, son hurlement déchirant, qui le sort de sa torpeur. Il entend Felix et Faust, il entend de la panique, de la terreur et de la peine dans les deux voix de leurs frères pourtant si enjoués d'habitude. Ils sont enfin revenus de leur sortie.
Il tente d'oublier tout ce qu'il entend, de se persuader que ce qu'il est en train de comprendre n'est qu'une imagination de son cerveau dérangé et...

« Papa ! »

C'est d'entendre le cri désespéré de Felix qui lui permet à nouveau de réagir. Avec un courage dont il ne se savait pourtant pas capable, il intime à Eliott de rester ici et de ne sortir sous aucun autre prétexte que son retour, priant pour qu'il l'écoute. Tremblant, il sort de leur cachette improvisée et fait quelques pas. Il tangua et arrive tout juste à tenir sur ses jambes. 
Alors qu'il tente de sortir, il se rend vite compte que la porte est fermée à clé. Il toque alors furieusement, priant pour que quelqu'un finisse par le remarquer. Et c'est le cas, bien que cela doit prendre deux bonnes minutes. Deux minutes passées à imaginer. Deux très, très longues minutes dans un contexte pareil.

« Clive ?! Eliott ! »

Faust. Arceus, que cela lui fait un bien fou d'entendre sa voix maintenant ; il flanche et manque de tomber. Il recule un peu et constate que la porte était verrouillée, aggravant encore sa peur ; qu'est-ce qui pouvait bien être si horrible pour que son père les enferme ?

La première chose qu'il remarque, c'est la lueur indéfinissable dans les yeux de son jumeau, ce mélange de peur, de haine et d'une tristesse qu'il n'a encore jamais vu chez lui. L'autre l'attire dans ses bras pour le blottir contre lui, et c'est quand une effroyable odeur d'acier lui agresse les narines qu'il comprend pourquoi il fait cela. Il n'a pas la force de se débattre, et il peut sentir son jumeau retenir des sanglots, encore. Il ne sait pas s'il doit pleurer ou hurler alors que les pièces du puzzle sont enfin mises en place dans son esprit, mais il ne peut pas poser de mots sur la douleur qui lui prend le cœur. Lorsqu'il repousse Faust, celui-ci ne s'en formalise pas, mais lui lance un seul regard qui veut pourtant tant dire ; n'y vas pas, laisse-moi m'en occuper, tu vas te faire du mal, s'il te plaît Clive. Néanmoins, il n'avait jamais écouté Faust et il a besoin de voir, il a besoin de confirmer ses peurs et de savoir.
Il s'avance et constate enfin ce qu'il a craint pendant tout ce temps où il était caché.

Le café est sens dessus dessous. Les meubles sont renversés, parfois brisés, retournés ou bien même à l'opposé de l'endroit où ils étaient supposés être. Ce n'est que lorsqu'il ose enfin poser son regard sur le centre de la pièce qu'il constate que ses suppositions quant à l'origine de cette épouvantable odeur de ferraille sont véridiques.
Il tombe à genoux. Le cadavre au centre de la pièce est bel et bien celui de son père ; il ne respire plus et son visage paraît celui d'un homme endormi. Aussi dur que ce soit, Clive prend enfin le courage nécessaire pour baisser les yeux et voir les trois trous dans la poitrine de son paternel, preuves inéluctables de ce qui vient de passer. Il ne pleure pas, non pas parce qu'il est insensible, mais parce que le choc est tel qu'il n'y arrive pas.
Felix est dehors, en train de vomir ses tripes et de sangloter à moitié, spectacle pathétique qui ne fait que refléter ce qu'ils ressentent tous à l'heure actuelle. Les yeux de Clive se posent sur un autre corps, encore, mais il n'y porte pas plus attention que ça. C'est peut-être égoïste de sa part, mais ce n'est pas cette mort-là qui l'interpelle. Son regard ne peut pas quitter l'horrible et macabre vérité qui se dresse devant lui sous la forme du corps de ce père qu'il a tant aimé et qu'il aime toujours. Cet homme qu'il avait toujours vu comme un modèle, un rempart de rationalité et de stabilité dans cette île qui se corrompait peu à peu. Son père. Celui qui avait toujours cru en lui, qui le rassurait, qui l'aimait, qui voyait au delà de tous ses défauts et de son arrogance, qui souriait toujours avec autant de lumière lorsqu'il lui assurait qu'il deviendrait un des plus grands hommes qu'il ait jamais connu. Et maintenant, plus jamais il ne l'entendrait rire, plus jamais ils ne partageraient leurs pensées, plus jamais il ne pourrait retourner à ses côtés lorsque la cruauté de la vie le frapperait de nouveau.
Et en ce instant, Clive se sent horriblement seul.

Le râle plaintif de Klaus le Némélios arrive à ses oreilles, et il arrive enfin à détourner le regard, inquiet. Il grimace. Le lion de feu n'est pas mort, mais il est dans un état pitoyable et halète ; on lui a tiré une balle dans le flan et un de ses os doit être cassé, vu la position de ses jambes. Il serre les dents, sentant la haine remonter en lui comme une houle violente et subite, toute cette colère qui le dévore de l'intérieur et qui menace d'exploser d'un moment à l'autre. Vont-ils aussi lui enlever Klaus ?! Le Némélios avait toujours été avec eux, leur protecteur brave et silencieux, et voilà qu'il était lui aussi blessé, peut-être tout autant qu'eux émotionnellement ; la mort de son maître, l'homme qu'il respectait bien plus que tout, avait dû se dérouler sous son nez. Le lion refuse de bouger, et lèche la joue de son maître désespérément. Il essaye de le réveiller en poussant des couinements ainsi que des geignements plaintifs tout aussi douloureux que déchirants, mais rien n'y fait. Impossible de se réveiller de ce sommeil-là, et ce malgré toutes les prières silencieuses de Clive.
Il entend Eliott crier. Même s'il ne se retourne pas, il sait déjà que c'est Faust qui est parti le chercher, et qu'il n'a pas pu lui éviter cette vision même en passant sur les côtés du café, loin des corps. Les plaintes et les appels désespérés du cadet sont de nouveaux coups auquel Clive ne peut pas se dérober, parce que entendre Eliott appeler « papa » comme si cela pouvait changer la vérité, c'est tout aussi douloureux que d'observer le cadavre. Parce qu'il y a un peu d'espoir dans la voix de son petit frère, et qu'il sait pourtant que leur père ne reviendra plus jamais. Il entend la porte menant à l'extérieur s'ouvrir, et voit Eliott rejoindre Felix qui est lui au sol, immobile, sous les regard médusés des passants.

Il ne réagit même pas lorsque la voix de son frère arrive à ses oreilles, tremblante mais pourtant douce. Il ne bouge même pas lorsqu'il l'appelle non plus.
Il n'arrive pas à se relever. Les bras de Faust l'enlacent à nouveau et le forcent à se retourner, à ne plus garder son regard fixé sur le cadavre. Il y quelque chose dans les yeux de son jumeau qui tétanise Clive, parce que cette étincelle-là, cette haine brûlante et dévorante, il ne l'a jamais vu brûler. Même le bleu de ses yeux ne parvient pas à dissimuler toutes les menaces silencieuses, toutes les horreurs qu'il imagine en guise de vengeance, et Clive a peur. Il a peur parce qu'il ne sait pas ce qu'il adviendra de Faust maintenant, et il espère, Arceus il prie, que jamais les pensées noires de son jumeau ne trouve l'occasion de s'embraser.

« Je... Je vais tous les tuer. Un par un. Je te promets qu'ils vont payer, je te jure que, je... »

Clive ne répond pas. Caché contre Faust, il essaye d'oublier, même son jumeau ne peut pas cacher la vérité. Personne ne le peut.

Kagami ne hurle pas.  Lorsqu'elle arrive devant ce spectacle, elle laisse tomber tout ce qu'elle tient, tétanisée et horrifiée. Elle ne hurle pas le nom de l'homme qu'elle aime, ne pleure pas comme elle serait tout à fait en droit de le faire, ne maudit pas Arceus et ses caprices, ni le destin. Elle s'avance et passe une main dans les cheveux de son mari, dissimulant du mieux qu'elle le peut ses larmes naissantes, et après avoir caressé doucement le pelage du Némélios blessé qui couine d'impuissance et de peine, enlace ses deux fils aînés.
Clive ne lui fait pas remarquer que sa poitrine tressaute au rythme de ses pleurs, et il ne lui parle pas de ses larmes non plus. Il ne bouge pas lorsque sa mère et Faust se relève, l'accompagne doucement dehors, loin de l'odeur d'acier qui persiste pourtant même une fois sortis. C'est sans un mot qu'il attire ses frères et sa mère contre lui.
Un hurlement s'échappe enfin de sa gorge, brisant finalement toutes les barrières qu'il avait mis en place, laissant enfin tomber le mur qui révèle alors l'enfant perdu et agonisant qu'il est. Ses sanglots sont devenus les mêmes que ceux d'Eliott, de Felix, de Faust et même de sa mère, qui n'arrive plus à les contenir devant la douleur de ses enfants.

Où était-elle la justice, hein ? Où était-elle, leur putain de justice ?! Leur bien commun à la con ?!
Tout ça... Tout ça... Tout ça c'était des conneries, et il se jurait qu'il viendrait à bout de ces horreurs. Que jamais, oh grand jamais, il n'aiderait ces fils de pute du Régime ; autant crever avant.

[---]

C'est dans un sursaut qu'il se réveille, les yeux écarquillés, la respiration haletante et les pupilles dilatées, son cœur tambourinant encore dans sa poitrine. Un cri muet s'échappe de sa gorge et, alors qu'il commence lentement à reconnaître sa chambre, il passe ses mains dans ses cheveux ébouriffés pour en empoigner des mèches et s'assurer qu'il est bel et bien réveillé, que tout ce qu'il vient de revoir de nouveau est juste un mauvais rêve.
Ce n'est pas la première fois qu'il revoit ça, mais c'est bien la première fois qu'il sent quelque chose l'apaiser. Il relève le regard lentement, et ne peut cacher sa stupéfaction lorsque ses yeux bleus, nus sans leurs lentilles, se fixent sur la silhouette du Kirlia qui se trouve devant lui. Clive reconnaît bien vite Castiel en ces traits, et il peut sentir l'esprit du pokémon se presser contre le sien pour l'apaiser, dans un geste qui lui rappelle énormément la Gardevoir d'Isaac. Même s'il a peur, même s'il est terrorisé, il ne peut que faire confiance à son vieil ami qui a prit la peine d'évoluer par amitié pour lui ; il ne combat même pas le besoin de sommeil qui naît en lui et ferme doucement les yeux, emmené dans un sommeil qui sera, cette fois, sans cauchemar.


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