Les terres arides étaient, comme leur nom l'indiquait, de longues terres désertiques où le sable et la roche rouge étaient partie intégrante. Et c'est là-bas que j'avais eu envie de m'entraîner - parce que la ville et la forêt étaient devenu des terrains bien trop connus de moi. La chaleur, le manque d'eau, les plaines désertiques m'étaient inconnues, et en bon ninja, je devais apprendre à faire un avec la nature, à comprendre mon environnement pour mieux m'y cacher, pour mieux m'en servir en cas d'attaque.
▬ Tu es sûr de vouloir rester ? Fulgrim ?
Boskara courait à mes côtés. J'étais vêtu de blanc, pour l'occasion, car cette couleur repousse la chaleur. Malgré le petit matin, j'étais déjà trempé de sueur, et sentir mes muscles douloureux se contracter me donnait l'impression d'aller au-delà de mes limites. Je voulais me dépasser, aujourd'hui. Mais que Boskara m'accompagne dans cet environnement hostile me paraissait assez incongru ; pourtant, c'est lui qui avait insisté. Le pokémon plante semblait gêné par la chaleur et la lumière, mais il continuait de courir près de moi, ses pattes formant de lourds bruits de pas.
Je le laissais faire ; il n'y avait aucune raison que je le force à stopper cet entraînement. Je savais qu'il désirais devenir fort, plus fort que tout, parce que son appartenance au type plante et sol plutôt que combat le minait. Non pas que je le délaisse, mais il voyait bien que Lucario, Colossinge et Horus s'entendaient mieux de par leurs entraînements martiaux.
Nous courions depuis plus de deux heures, quand je m'arrêtais au milieu de nulle part. Nous avions croisé quelques sabelettes et kraknoix qui s'étaient enfui sur notre passage. Je sortis de mon sac une eau chaude mais buvable, en but quelques gorgées et partageais avec Fulgrim.
Alors que j'allais me remettre en route, je me sentis vaciller. Je mis quelques secondes avant de comprendre ce qui se passait : un léger tremblement de terre venait de se produire, mais ce n'était pas fini. Le mouvement de la terre toute entière avait créé un nuage de poussière et de sable qui se mit à onduler, et à produire une gigantesque tempête. Elle se déroula sur les landes rocheuses et nous avala dans ses bras sableux. Je me retrouvais avec le visage criblé de sable et de poussière. J'avais du mal à respirer, et toussais ce que j'avalais, en tentant de me mettre dos au vent mais il était partout. Je sentis près de moi Boskara qui tentait d'avaler le sable, mais il lui était impossible comme pour moi de pleinement avoir ses capacités.
Alors, tandis que j'avalais un peu d'air et beaucoup de poussière par la bouche il sembla prendre une décision. Et dans un cri, il se mit à luire. Une liane vint s'accrocher à mon poignet, et avant que je puisse comprendre ce qui m'arrivait, j'étais tiré hors de la tempête. Du haut de ses deux mètres passés, un Torterra venait de me déposer sur son immense carapace grande comme un continent. Je toussais, crachais encore un peu, à quatre pattes dans la mousse de son dos.
Un torterra ! Je n'avais jamais songé à son immensité. D'un geste, il pouvait balayer Lucario et les autres. Je souris, et caressais la carapace sous la mousse.
▬ Mon ami, tu es superbe. Tu es immense, un véritable continent ! Rentrons donc leur montrer à tous, je te laisse conduire, d'accord ?
Me voir me mettre entre ses mains - pattes plutôt - sembla le mettre en joie, et il poussa un rugissement triomphant. Fulgrim était à présent un puissant Torterra, et gare à Tygnon ou Colossinge si ils osaient mettre en tord sa force. Ils se retrouveraient face à la puissance d'une tortue continent.