Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Avant la tempête II (OS, Evolution) Sam 23 Mai 2015 - 21:17
Avant la tempête.
« Donc, tu ne lui a toujours rien dit. »
L’affirmation du mastodonte et son ton veulent tout dire. Je sais. Je manque à mes devoirs, depuis un mois que nous parlons de toute cette histoire. Je dois agir le plus tôt possible et je le sais : car mon paternel peut désormais débarquer d’un jour à l’autre, et je le sais très capable de me prendre de court. Je sais qu’en la présence de Riku, je ne pourrais pas me battre sans avoir en permanence derrière la tête de la protéger, en plus de conserver ma propre, vie, celle des mes alliés qui se battront à mes côtés. Mon regard est comme celui d’un enfant qui a fait une bêtise, et je baisse les yeux vers le sol, appuyé sur le bord du bassin ou Viktor exécute des centaines de tours tous les jours, espérant battre un record de vitesse qu’il s’est fixé lui-même. Je sais que mon attitude est irresponsable et puérile. Que je ne peux même pas avouer la vérité à ma cousine, d’autant plus que je ne lui dit plus rien depuis des mois, et qu’il faut que ça sorte le plus tôt possible. Ce n’est pas par peur de sa réaction, c’est que je n’aime pas l’idée de la priver de son rêve, ou encore de la faire se sentir inutile. Ce qui me fait le plus peur dans cette histoire est bien entendu d’y laisser la vie et de ne pouvoir être à la hauteur de ce que j’ai prévu pour mon futur, et ne même pas être assez fort pour sauver un gamin de six ans. Enfin, là, c’est pas vraiment la question d’être ou non assez fort : je ne sais même pas si je suis capable d’être un grand frère pour Ludwig.
« Cesses de te poser des questions et agis, Alex. Je t’ai connu plus bavard. »
Et il a raison. Je n’ai jamais aussi peu parlé de ma vie. Je me suis enfermé dans mes pensées et mes interrogations car je n’ai plus qu’elles en tête désormais. Elles sont devenues ma prison. Viktor s’est arrêté à mes côtés et m’observe d’un air soucieux, sortant quelques instants la tête de l’eau. Mes yeux se dirigent sur Soltan en face de moi, qui m’observe de son regard sévère des grand jours... Rah, pas la peine d’avoir l’air aussi paternel! Il a croisé les bras sur son torse et j’ai l’impression qu’il veut me sermonner. Comme d'habitude. J'avais juste jamais vraiment remarqué qu'il me regardait de cette façon. Je ne peux pas non plus admettre que je lui ait demandé de l’aide, dans cette histoire, encore. Je lui dois bien trop. Ou, du moins, que j’ai accepté son aide une fois de plus.
« Je sais à quel point ça te fais chier de devoir te reposer sur moi, dans cette histoire. Cesses un peu d'être suicidaire. Tu deviendras plus fort dans le futur. Mais je ne marcherais pour ce plan que si tu marches aussi, et tu dois commencer par dire la vérité à Riku. Tu ne pourras pas la laisser en dehors de ça plus longtemps. D’autant plus que tu n’as même pas réfléchi avant de l’entrainer là-dedans. »
C’est bon, je sais, ça, bordel! Mes dents grincent, mais il a malgré tout raison. Je ne peux pas rester tétanisé de la sorte plus longtemps. Je ne veux pas qu’il arrive du mal à Riku. Même si je considère que la personne qui risque le plus de la faire souffrir, c’est moi. Mais je ne veux pas reproduire une situation comme celle d’aout dernier. Elle ne veut pas me revoir sous ma forme monstrueuse et sanguinaire. Et en même temps, je ne supporte pas qu’elle ne puisse pas aimer cette partie de moi, cette partie si importante. Comme tout le monde. Y’a-t-il quelqu’un qui peut accepter cette part de moi sans rien dire? Ah, oui, peut-être bien ce foutu Terminator qui m’observe de son regard patibulaire depuis tout à l’heure. C’est car il me comprend qu’il a accepté de m’aider plusieurs fois. Entre autre. C’est aussi car j’ai pu l’aider a retrouver celle qu’il recherche depuis fort longtemps. Je peux le faire. Je peux vaincre Helmut. Tout cela a condition de mettre Riku en sécurité pour être sûr de mon coup.
« Alex, ça ne dépend que de toi. Fais ce qu’il faut à temps, ce n’est qu’une question de timing. Ça marchera si tu oublies d’avoir peur comme tu l’as fait pendant plus de six mois maintenant. Et ne tentes pas de nier. Sois toi-même, comme tu l’as toujours fait pour survivre jusqu’à maintenant. » « Eh, Soltan… » « Quoi? » « Tout ce que tu dis depuis tout à l’heure, hors contexte, on dirait que ça sort d’une vielle série crypto-gay mal doublée. » « … Tu es con, c'est pas du tout... » « Laisses tomber. C’est bon, je vais le faire! Tes conneries savent être persuasives. Puis j’en ai marre d’être une larve. C’est que le PDG de Nagel Inc., l’adversaire, après tout. Qu’est-ce qu’un PDG peut face à un Roi tout puissant?! »
Soltan hausse les épaules et me laisse me relever, l’air satisfait de ma décision. Je n’ai pas le choix, il a bien raison. Ce soir, je dirais tout à Riku. Je n’en ai pas envie, mais il est temps de protéger ce qui m’est réellement cher et d’assumer de l’avoir entrainée dans ma vie sans rien lui dire. Ce sera pénible d’accepter son absence, et paradoxalement, d’accepter le fait d’être peiné par son absence. C’est le mieux à faire. Je pourrais être au sommet de ma folie et tout détruire sur mon passage sans aucune peur, alors! Riku n’est pas rentrée ce soir encore, et le tueur à gages retourne sans vraiment demander son reste dans ses pénates, me laissant seul face au bassin ou Viktor continue de s’entrainer, perfectionnant sa vitesse et fendant l’eau de lames ténébreuses, endommageant parfois les bords du bassin à coups de crocs puissants. Je dois lui trouver une autre façon de lui faire faire ses dents, à ce petit. Quand il m’aperçoit si attentif à ses faits et gestes, le Cravanha se montre hors de l’eau, sautant hors de l’onde pour briller dans les airs et évoluer. Le Sharpedo qu’il vient de devenir semble extrêmement fier de lui, et je le suis tout autant, voire plus. Et je ne manque pas de lui faire remarquer a quel point il est magnifique. Mon ami a beaucoup grandit, et par la taille de son aileron, il est même devenu plus grand que moi. Ah, ils grandissent si vite, des fois! Je me suis baissé de nouveau pour passer ma main sur son museau, et comme pour jouer, Viktor vient mordiller mon bras sans me faire mal. Hm… Il serait temps que je l’emmène à la mer pour éventrer de la viande vraiment consistante. Car j’ai beau avoir pris du muscle, ma viande nerveuse ne doit pas être vraiment digeste. Il faut cependant être rentré pour ce soir, comme promis. Ce soir, tout risque de changer.