Age : 31 Messages : 880 Date d'inscription : 07/07/2013
Âge du personnage : 26 ans, né un 2 février Métier / Études : Tortionnaire, Dresseur a ses heures, Débute une carrière d'acteur, Se tient actif mais ne sait pas quoi faire de sa vie. Pseudonyme(s) : ›› Dio Silvery, Officier Subalterne du Régime (principalement tortionnaire et combattant, ponctuellement homme de main).
Sujet: Avant la tempête (OS, Eclosion) Mar 21 Avr 2015 - 9:21
Avant la tempête.
Ce dernier match était pour le moins crevant, et rien ne vaut son chez-soi. J’ai tout donné pour cette victoire, et je ne suis plus très loin du but, à présent, ce nouveau badge en main. Mes aveux sur le terrain de l’Arène d’Anula ont attiré l’attention des journalistes, tout autant que de me voir sortir sans mon déguisement ni ma perruque. Je sais très bien que dès demain, des photos circuleront, avançant que Irina et le challenger nommé Alexander Nagel sont la même personne. Je ne cherchais pas vraiment à le cacher, mine de rien... Laissons-les faire. Je sais très bien qu’ils seront bien plus habiles que moi pour répandre les nouvelles à une vitesse phénoménale, et extrapoler un maximum de choses sans mon aide. J’ai bien parlé d’hommage, peut-être bien que grâce à cela, j’aurais attiré une certaine compassion qui agacera Helmut au plus haut point si il est averti (ce qui ne m’étonnerait pas) des nouvelles par ses agents. Et cela le pressera un peu, en me voyant approcher du but, j’espère au moins un peu le stresser. Après avoir envoyé mes Pokémon jouer avec leurs amis dans le jardin, je vais pour me mettre au frais, dans le hall sombre du château.
« Lex… »
Je ne tourne pas la tête tout de suite vers le balcon qui surplombe le hall, ou se tient une ombre blanche familière. Je ne ressens pas de frisson habituel lorsque sa voix envahit le silence. Je n’ai qu'un sourire en coin nostalgique, probablement un peu triste, aussi. Je finis de faire ce que j’ai à faire dans la cuisine, à savoir boire un coup avant de ressortir en direction de la terrasse, mon café à la main.
« Alexander… »
Cette fois, je m’arrête pour me tourner vers elle. Irina descend les escaliers pour être à ma hauteur, et m’observe avec tristesse. Je lui lance un sourire compatissant.
« Pourquoi fais-tu cette tête, Iri? » « Je devrais te détester. Je devrais vouloir ta mort… » « Quand je te craignais, tu aurais certainement pu m’y conduire. J’étais si faible à l’époque. » « Et maintenant… Que vas-tu faire? Je ne suis plus rien, n’est-ce pas? Pour toi, je resterais éternellement un mauvais souvenir, une traitresse. Je vais disparaitre? » « Tu sais… J’ai essayé de voir le monde à travers tes yeux. J’ai tenté d’essayer de savoir ce qui t’avait poussé à me laisser tomber. Mais, tu vois, même en essayant de me convaincre qu’on est la même personne, en essayant de me mettre à ta place, je n’ai fait que nier une fois de plus. C’est con, hein? Une fois de plus, j’ai pas compris, je crois, mais peut-être que je ne peux pas comprendre, après tout. C’est pas grave, je crois que j’ai fini par saisir.. Peut-être à grandir un peu par rapport à tout ça. Je suis moi. Et tu es toi. J’ai cru qu’on était les mêmes. Je trouve ça foutrement débile, maintenant, tu sais, cette époque ou je voulais que tout le monde soit ou mort ou aussi foutu que moi pour pouvoir me comprendre. Même ma propre sœur... Parfois, je regrette cette époque, ou la haine me permettait d'avoir toujours raison, de me montrer un monde ou jamais je n'avais tord... Maintenant, je ne peux pas m'empêcher de douter. Comme... un humain. »
J’ai un rire un peu narquois, puis mes propos restent en suspens. Je ne ressens plus vraiment de haine vis-à-vis de ma jumelle. Est-ce que nous en avons enfin fini, nous deux? Mon sourire devient plus faible, triste. Je n’ose y croire. Égoïstement, je me dis que désormais, continuer de l’avoir à mes côtés ne me dérangerait pas, même si elle n’est qu’une autre illusion que me montre ma folie. Mais au moins, c'est une belle illusion. Une illusion qui me permet de revoir ma défunte sœur que j'aime tant. Je contemple un moment le doux éclat du soleil filtrant a travers les fenêtres, découpant des formes géométriques sur le sol carrelé du hall. Je n’ai pas pu comprendre la fuite d’Irina. Mais j’ai compris une chose plus importante : qu’elle n’a pas pu choisir sa vie. Mais qu’elle n’a pas été couarde de me tourner le dos pour assurer sa propre survie, et tenter d’aimer ceux qu’elle voulait pour se détacher de ma possessivité malsaine. Si seulement on ne pouvait se passer d’aimer, mais ce n’est pas si facile. Ce qu'elle ressentait était plus complexe que de la peur, j'ai toujours su qu'elle avait voulu essayer malgré tout. Peut-être que sans moi, elle aussi aurait sombré. Finalement… Je sais ce que je veux lui dire depuis si longtemps, je sais ce qui m’a rongé. Je voulais qu’elle m’accepte, qu’elle accepte ma folie car pour moi, ce serait comme si le monde entier m’aurait accepté. Mais j’ai appris à vivre avec ce rejet. Après tout… Riku a beau rejeter ce que je peux et veux être, ça ne l’empêche pas de m’aimer un peu. Elle comme moi, sommes chacun un tout, je ne suis pas définissable par ma folie, Irina n’est pas définissable par sa « trahison » ou son abandon à mon égard. Soupir. Pourquoi les humains que je déteste tant doivent-il être si complexes et si fascinants, quand ça leur prend? Ma gorge se noue lorsque je reprends la parole.
« Irina. Désolé. J’ai gâché ta vie. Je voulais juste que tu me comprennes, il n’y avait rien de plus important, pour moi, tu sais. Je t’ai détruite. » « Lex… Arrêtes. Ça ne te va pas de t’excuser. » « Gâches pas tout, je le pense, pour une fois! » « … Merci, Lex… Tu sais, moi aussi… Moi aussi je suis désolée… Je suis désolée de ne pas avoir réussi à t’aimer. Je suis désolée de t’avoir abandonné. » « On peut pas refaire le passé. Et je ne suis pas ainsi par ta faute. » « Et maintenant…? » « Tu peux partir en paix. Enfin, c’est pas ce que les spectres font dans les films? Avec les violons et tout? » « Partir…? Je ne sais pas. C’est stupide, hein. Mais maintenant que j’en suis là… Je ne veux plus partir. Et… Je veux voir Ludwig aussi. Je ne le pourrais pas si je pars. » « De toute manière, je ne pourrais jamais t’oublier. J’ai pas vraiment envie que tu partes, Irina, je t’aime. Tu es ma sœur, et je t’aimerais touj- » « ALEX MAIS QU’EST-CE QUE T’AS BRANLE AVEC IRINA?! LES JOURNALISTES SONT VENUS ME POSER PLEINS DE QUESTIONS ET…. Euh… A qui que tu causes? » « Tiens, Riku… Quelle surpriiiise… » « Tu parlais à qui, là? Y’a personne ici. Qu’est-ce que tu fous planté là avec un café… Eww! C’est froid ton truc, combien de temps t’es resté planté là comme un débile à parler avec le néant?! » « Tu ne me croirais pas. »
Je me retourne vers elle pour lui pincer la joue. Elle hurle de façon complètement exagérée et se frotte la joue en m’observant avec une tronche de « qu’est-ce qui m’arrive je pige que dalle what the fuck » qui me fait éclater de rire à la seconde et me foutre bien d'elle. Elle, au moins, elle est bien réelle. Je ne sais toujours pas si je dois croire en l’existence du fantôme d’Irina, ou si j’invente véritablement ses propos, et qu’elle est tout de même une partie de moi au final. Je hausse les épaules. C’est Irina. Juste Irina. Je grimace en revanche quand je m’aperçois que mon café a vraiment refroidi, et que la lumière a décliné au dehors. Je devais être dans un état réellement second pour ne pas voir le temps passer comme ça. Même si Riku continue de me regarder bizarrement, je fais volte face et vais me débarrasser de mon café dans l’évier pour ensuite aller m’asseoir sur le palier de l'entrer et profiter des derniers rayons de soleil. Non, vraiment, ce n’est pas la peine de lui expliquer tout ça. Ma cousine me rejoint finalement, son regard se perdant dans le vague. J’observe nos Pokémon jouer ensemble. Un véritable havre de paix, quand on l’observe ainsi, n’est-ce pas?
« Alors, c’est presque la dernière ligne droite, pour la compet’, hein? »
Je souris malgré moi. C’est tout con mais cette simple pensée me rend plus heureux encore. Elle est forte, Riku, parfois.
« Oh, je vais gagner. Fais juste gaffe à pas être à la traine, la naine rouge, il te reste encore un ruban à gagner et j’ai pas vu tes combinaisons varier beaucoup ces derniers temps! » « Eh, mais, va t’faire! Et puis, rien ne m’est impossible, biatch! » « Qui tu traites de biatch? » « J’sais pas, moi, ptet mon cousin qui s’habille avec un tailleur de dominatrice? » « Ok, c’était vraiment débile et moche! M’en fous, j’ai gagné. » « Tu ressemblais vraiment à une folle BDSM nazie avec tes bottes à talons et ton accent! » « Mais va te faire foutre, sale droguée Anarchiste! »
Et comme on est très cons, bah, on se met à se poursuivre comme des gosses à travers le jardin. Pour se retrouver chacun d’un côté du bassin des Pokémon, dans le côté sud-est du jardin. Perséphone, Yui et Charlie nous observent d’un œil agacé, car nous avons certaine interrompu leur séance de putasseries et commérages quotidienne. Ma cousine et moi nous défions du regard, et je ne vois pas arriver la Charpenti de ma cousine dans mon dos, qui exécute un saut spectaculaire et atterrit dans mon dos de ton son poids, ce qui a pour résultat apparemment hilarant pour ma cousine et nos Pokémon eau de me faire tomber la tête la première dans le bassin. Je sors la tête de l’eau et observe avec ma tronche la plus blasée Riku qui se crampe et tremble frénétiquement en s’étouffant de rire au bord du bassin. Je profite de son moment d’inattention pour la chopper par le col et la foutre dans la flotte à son tour. S’en suit une magnifique séance d’éclaboussure interrompue par l’arrivée d’une ombre massive. Je croyais que c’était un Wailord tombé du ciel, ou encore un très gros éléphant patibulaire, ou encore juste un cumulonimbus, mais non en fait, c’est juste un revenant.
« Qu’est-ce que vous branlez, encore, vous deux? » « … T’es encore vivant, toi? » « Soltaaaaaaaan! » « Ne me touches, pas toi, tu es trempée. » « Qu’est-ce que tu veux. » « Sympa le château. Dommage que tu ne m’y ai jamais invité. » « C’est pour ça que tu faisait la gueule?! » « N-non, je ne faisais pas la gueule. J’avais un contrat. Enfin, bref, je me suis retrouvé avec un œuf sur les bras. Tu voulais un Cravanha, Alex, non? » « TU M'AS TROUVE UN CRAVANHA?! » « Non, le type que je devais descendre a voulu m’apitoyer avec et… ça n’a pas marché, mais, voila. » « Quelle histoire à la con. J'en chialerais tellement c’est nul. » « Si tu le veux pas je le donne a Riku. » « NOOOOOOOOON! » « Aucune envie d’un œuf qui sent le cadavre. » « Il sent pas le… » « Arrêtes de le renifler et sors de ce bassin. » « Et moi Soltan, tu m’as rapporté un truuuuuuc? » « Oui. » « MAIS C’EST LE DERNIER ALBUM DE… !! TU L’AS EU OU?! » « Pfff… trop la loose pour toi, j’ai eu un œuf et toi t’as juste eu un CD tout pourri! Mouahahaha! » « Vous n'arrêtez jamais de gueuler? » « Au lieu de faire le bébé, sors de ce bassin, abruti, tu vas attraper la crève! » « Mais non je vais pa-a-a-a-a-AAAAATHSCHEIZE! » « Tu récoltes ce que tu as semé. »
Aucun commentaire sur la façon dont j’éternue, et je reste un moment à contempler l’œuf écaillé de rouge et de bleu, pour y trouver une petite fissure qui n’était pas là il y a quelques secondes. Si ça ce n’est pas un timing de fou! Je sors finalement du bassin en laissant l’œuf dans l’eau, et surveille à la manière d’un gamin le moment on le Cravanha sortira de l’œuf. Si c’est une femelle je l’appellerais euh… euh… Je sais pas! Et si c’est un mâle, je sais pas non plus! La coquille finit par se briser totalement dans l’eau, et une silhouette rouge et bleue remonte à la surface, faisant apparaitre un aileron avant de sortir de l’eau pour me fixer. Ce gaillard m’a l’air fort décidé à emmerder son monde, et je dois dire que j’apprécie fortement cette attitude chez un Pokémon.