Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
Bordel Faust, contrôle-toi ! Il aurait dû se douter qu'il n'allait pas être capable de garder Faust endormi bien longtemps et qu'au bout d'un moment, la fragile barrière qu'il a passé un mois à mettre entre lui et Noctis allait finir par céder. Parce que c'était ça, son entraînement à lui ; un moyen d'oublier ce qu'il allait devoir faire et ce qui pourtant le dégoûtait de toute son âme. Il a eu du temps, mais pourtant il a l'impression que même avec plusieurs mois, même avec des années, il aurait été incapable d'engourdir la peine et le regret qui lui déchirent le cœur en pensant qu'il va devoir se battre contre Sam. Car oui, même s'il s'acharne à se rappeler que celui qu'il affronte est un résistant et non le petit frère qu'il s'est juré de protéger, il ne peut pas se mentir autant et inévitablement, il sent une partie de lui-même protester à chaque fois qu'ils débutent un nouvel entraînement. C'est inévitable et malgré toutes les années qu'il a passé à construire cette frontière, à perfectionner ce mur pour être sûr que les sentiments de Faust n'agissent pas sur les actions de Noctis, il sait plus que bien qu'il n'a jamais réussi à combler toutes les failles qui sont d'ailleurs en grande partie responsables du fait qu'il ait retiré son casque devant l'adolescent. Il aurait cru, peut-être naïvement ou à cause de son obstination, qu'il réussirait cette fois. Que ne pas voir les yeux de l'autre rendrait son travail plus rapide, qu'il n'aurait aucun mal à le traiter comme n'importe quel autre élève et même à le traiter comme un parfait étranger. Mais il ne peut pas.
Il ne peut pas parce que dans un coin de son esprit, Faust crie. Il hurle, s’époumone, sanglote, pleure, tambourine sur la porte qui le tient enfermé, gémit, supplie puis se tait. Il se tait jusqu'au moment où Noctis doit frapper son adversaire et là, le cercle reprend son cours. Pourtant il doit le faire taire, cet instinct protecteur. Il doit l'enterrer au fin fond de sa conscience mais... La vérité, c'est qu'il ne peut pas et qu'il en a toujours été parfaitement incapable. Parce que à un moment, les émotions de Faust finissent par ressurgir et à mettre à terre Noctis. Pourtant il ne peut pas, parce qu'il se laisse aller, s'il en vient à craquer et à oublier ce qui fait de lui un résistant pour ne pas avoir à s'opposer à son petit frère, alors il perdra. Il perdra parce qu'il ne sera pas capable de frapper s'il sait que cela provoquera une douleur quelconque, il se refusera la victoire pour ne pas blesser et en quelque sorte, il abandonnera. Et ça, il ne peut pas. Il y a beaucoup de choses qu'il ne peut pas faire en somme, mais il n'avait jamais été un grand adorateur des règles ; la preuve, il était devenu voleur ! Pourtant, aujourd'hui, quelque chose lui interdit de tricher.
Chaque coup que l'autre lui donne, même s'il est douloureux (surtout celui dans le plexus bordel, ça faisait un mal de chien ces conneries), fait naître en lui une certaine fierté qu'il ne cesse de tenter d'étouffer. Il fait taire les voix dans sa tête qui lui hurlent d'arrêter toute cette folie amenée par son orgueil tant qu'il en est encore temps, mais il y a bien longtemps qu'il n'écoute plus. Il peste lorsque l'autre réussit à le maintenir et à dénouer le nœud ; immédiatement, il se concentre et utilise son coude pour frapper l'autre et se dégager à l'instant même où il sent la prise sur lui faiblir. Il recule alors brutalement et impose quelques mètres entre eux. Il analyse la situation calmement et ne peut s'empêcher de se maudire de s'être laissé ainsi avoir par quelque chose d'aussi simple. Les gestes de son élève sont bons, parfois maladroits mais seule l'expérience pourrait corriger cela. Il est difficile d'enterrer la partie de lui-même qui rayonne de fierté, mais il le fait en considérant qu'il n'a pas de temps à perdre en sentimentalisme puéril et complètement inutile ici.
La petite particularité de Noctis, c'est qu'il a une agilité qui fait de lui un voleur aguerri. Il n'est pas le plus fort et surtout pas le plus endurant, mais il est capable de s'enfuir de n'importe quelle situation compliquée. Il considère un instant l'idée de poursuivre ce combat dans le bois pour mettre son adversaire mal à l'aise, mais ce ne serait qu'une perte de temps et surtout, lui aussi aurait peut-être été désavantagé. Il était plus habitué aux champs de vision des caméras à esquiver et aux rayons infrarouges qu'aux arbres. L'esquive, c'est son truc. Il n'est peut-être pas le plus doué pour donner des coups décisifs, mais au moins il sait comment s'en sortir et toujours retomber sur ses pattes, comme un chat. Sa respiration est quelque peu erratique et il ne cesse de chercher à retrouver une respiration correcte. Il sait que de la sueur doit couler sur son front et il n'a que son cerveau et ses neurones pour tenter de tourner la situation à son avantage. Mais ça ne suffit pas, pourtant
Il est en train de perdre lentement le contrôle de la situation, il le sait, surtout que la bataille qui se déroule dans son esprit n'arrange absolument rien à sa concentration déjà bancale aujourd'hui. Contre quelqu'un d'autre, il aurait été bien plus calme et maîtrisé mais là, son esprit chavire et tangue, perturbé. Il a peur, oui. Il a peur de perdre parce que dans ce cas-là, il va devoir faire une croix sur son désir d'épargner à son petit frère de devenir une autre de ces ombres qui témoignent des pires atrocités de l'espèce humaine. Il a peur parce que s'il perd, c'est qu'il lui est devenu inutile et peut-être est-ce égoïste de sa part mais bordel, il ne veut pas le voir devenir pierre. Il a peur des conséquences, chose complètement inconnue à Noctis qui agit sans la moindre crainte pour ce que peuvent amener ses actions. Il est déstabilisé, perdu et surtout, confus.
Il frappe quand il le faut pourtant, mais parfois, il sent sa volonté faiblir. Lorsqu'il sait que le coup va toucher, inconsciemment, il affaiblit son geste pour ne pas qu'il soit trop brutal. Lorsqu'il prend un coup, même s'il est violent et douloureux, il fait taire les exclamations de douleur qui naissent dans sa gorge pour ne pas avoir à soumettre son frère à cette litanie de sons qui doivent être des plus désagréables à entendre. Il se contente de pester et de grogner ; ses lèvres doivent probablement saigner vu qu'il les mord à chaque fois qu'il se sent incapable de réprimer un bruit de douleur. La situation est à son désavantage, mais pourtant, à force de patience et surtout parce qu'il ne fait que chercher ça, il arrive à trouver une faille dans la défense de son cadet et saisit son poignet avant de lui faire une clé de bras. Un rictus étire ses lèvres et quelque part, maintenant, c'est Faust qui a pris les commandes. C'est Faust qui fait preuve d'une pareille arrogance et qui cherche avant tout à ne pas blesser le cadet. Noctis lui, sent le piège des émotions se retourner sur lui et l'immobiliser. « Si tu ne peux renverser la situation, alors ce sera échecs et mat. » le nargua-t-il avec acidité.
Peut-être que s'il avait eu plus de calme et surtout s'il avait laissé Faust de côté, alors son arrogance ne lui aurait pas fait oublier le léger fait qu'il suffisait d'un simple coup de coude à l'adolescent pour se débarrasser de lui. C'était déjà un game over, en un sens, et ça, Noctis le savait. Faust, lui, croyait naïvement avoir réussi.
Dernière édition par Faust M. Donovan le Ven 2 Mai 2014 - 23:43, édité 1 fois
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Back in Black [PV Faust] Ven 2 Mai 2014 - 0:11
Back in Black
Faust M. Donovan
Samaël Enodril
- Fais-moi confiance...
C'est ce que lui dit une petite voix à l'intérieur de son esprit. Une voix qui a le même timbre que la sienne, mais qui comporte bien plus d'assurance. Depuis le début du mois, à partir du moment où il a enfilé son costume, c'est comme s'il y avait une deuxième personne qui habitait son corps. Il se sent devenir quelqu'un sitôt qu'il a ce déguisement sur lui et il a l'impression d'avoir ses aptitudes décuplées par cette énergie nouvelle. Il rêve sans doute, mais c'est un peu comme une présence rassurante qui l'aide à encaisser les coups, à contre-attaquer, à aller de l'avant. En un sens, il a besoin de cette assistance pour frapper; car même s'il sait qu'il y a un rempart entre Noctis et Faust, blesser l'un et l'autre le torture horriblement. Au fond, il apprécie également Noctis, car il a appris à le connaître un peu et c'est bien cette partie de son grand frère qu'il a connu en premier. Mais s'il peut toucher son aîné de la sorte, c'est un peu grâce à cette personnalité qu'il s'est découverte il y a peu, au début de son entraînement. Il n'aime pas particulièrement la bagarre en général, mais c'est bien de sa faute, après tout, s'il a aussi mal quand il se bat contre son frangin. C'est lui qui a voulu un entraînement sous sa tutelle et il l'a eu. Il a accepté les conséquences mais cela ne l'empêche pas de souffrir. Il tient bon, néanmoins. Il doit juste prendre une clé, après tout. Plus facile à dire qu'à faire, bien sûr; et le lien qui unit les deux frères n'arrangent rien à leur trouble mental alors qu'ils s'affrontent. Mais ils font avec, tant bien que mal, et laissent aujourd'hui leurs corps parler pour eux.
Le coude de son adversaire ne manque pas de le faire tomber à terre. Avec Noctis, il comprend enfin le sens de l'expression "manger le sol". Un bref caresse sur la partie qui vient d'être atteinte et le voilà de nouveau debout, prêt à continuer. Il subit la douleur comme il peut mais n'en tient bientôt plus rigueur lorsque les nouvelles attaques pleuvent. La plupart du temps, il se contente de se défendre mais il ressent ses bras endoloris et sait pertinemment qu'il devra de nouveau passer à l'offensive. Mais quand il y parvient, soit son cœur se déchire en blessant son grand frère, soit c'est lui qui est touché. Il doit pourtant vaincre Noctis, peu importe le prix à payer. Il fait attention cependant à certaines choses; comme le fait de ne pas gémir, même s'il a atrocement mal, ou le fait d'éviter les parties génitales, même si cela est diaboliquement super efficace. Il accepte "d'abîmer" l'autre, mais il se rend bien compte qu'il y a des limites, quand même.
Puis, arrêt. Son bras est retrouvé piégé et il ne peut retenir une grimace. Il manque de s'agenouiller, mais fait de son mieux pour se redresser, alors que ses jambes tremblent légèrement. La pression est trop forte pour qu'il se débatte. Les mots de l'autre résonnent dans son esprit, conscient qu'il a raison. Dans ce genre de situation, en temps normal, il serait peut-être déjà probablement mort. Il doit trouver comment se sortir de ce pétrin avant de chuter. S'il était un peu plus fort, il se serait déjà servi de son poignet retourné à son avantage, mais même son autre bras ne pourrait lui servir, car son aîné l'esquiverait facilement. Sam essaye de se concentrer. Il tente de réfléchir vite et efficacement, mais Noctis serre de plus en plus. Il n'a pas envie de perdre; il n'a pas envie de rester faible toute sa vie; il n'a pas envie de regarder les autres mourir sans rien faire; il n'a pas envie de perdre d'autres êtres qui lui sont proches; il n'a pas envie de plier devant la volonté du Régime; mais il n'a surtout pas envie de devenir un poids inutile pour son frère, même si ce dernier lui a fait comprendre le contraire.
Tout à coup, il se met à fixer l'autre. Il remarque que ses ampoules contenant le précieux liquide qu'il a récupéré ne pourraient pas lui servir dans un moment pareil. Mais il prend alors conscience qu'il n'a pas encore vraiment utilisé ses jambes. Quelques petites secondes s'écoulent; enfin, brutalement, il écrase le pied de Noctis avant d'asséner un coup de genou dans son estomac. Puis, il décide enfin d'utiliser sa main libre pour faire un mouvement sec de manchette au niveau de sa carotide et se retourne enfin pour attaquer avec son coude. A la seconde près où il sent que son poignet a été relâché, sa main se dirige automatiquement vers la fameuse poche et extirpe la clé in-extremis avant de recevoir un potentiel nouveau coup de l'autre. Il voit alors la clé voltiger dans les airs et n'attend pas plus pour se projeter en avant et l'attraper au vol, roulant à même dans l'herbe qui ne tarde pas à salir un peu ses blessures au passage.
Sa respiration s'est coupé, mais il pourrait presque entendre les battements de son cœur alors qu'il se demande s'il a réussi. Sa capuche et ses lunettes cachant ses yeux sont tombées, et ses iris couleur or scrutent le hérisson. Ses paupières clignent plusieurs fois et son regard finit par s'abaisser sur sa main vigoureusement fermée. Hésitant, il l'ouvre; et à l'instant même où il voit la clé dans sa paume, son visage s'éclaire. Il a encore du mal à y croire, mais il a réussi. Il ne sait pas ce qu'ouvre exactement cette petite clé, mais elle a déverrouillé les portes de son destin.
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Dernière édition par Samaël Enodril le Ven 2 Mai 2014 - 18:24, édité 2 fois
Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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Noctis (Résistance)
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Il savait depuis le tout début que ça se finirait comme ça. La logique froide et dure de Noctis n'a jamais cessé de répéter dans son esprit cette vérité et même s'il désirait plus que tout la combattre, même s'il se disait qu'en un sens, il pouvait toujours aller contre le déroulement des choses, eh bien en réalité, il s'était contenté de s’obstiner. De refuser d'accepter ce qui devait arriver, de voir le passé comme le futur et de renier chaque petit détail qui lui pouvait qu'il ne réussirait pas son pari insensé de stopper son frère dans cette course folle vers l'ombre qu'il avait entrepris de lui-même. Parce qu'il ne veut pas avoir à le retrouver un soir, pleurant et tremblant après avoir tué un homme comme ce fut le cas avec Faith, qui avait été incapable de prononcer un seul mot le jour d'après et dont il s'était occupé jusqu'à ce qu'elle arrive à terme avec sa conscience. Il les a bien vu à chaque entraînement, la volonté qui animait le cadet et tout le courage qu'il possédait pour aller contre le souhait de son aîné. Lui n'aurait jamais eu la force de faire la même chose à cet âge-là, et Faust se sent bien stupide à se complaire dans une mélancolie trop habituelle à son goût.
Il ne dit rien lorsqu'il voit l'autre saisir la clé. Pas même des félicitations, ni une parole pour signifier qu'il a bien vu ce qu'il vient de se passer. Non, il se contente d’observer en silence, à terre. Il ne cherche pas à se relever, parce que à quoi bon ? Il n'a aucun mot à dire, il n'a pas de paroles à prononcer, de longs discours dégoulinants de bons sentiments et de gentillesse hypocrite. En fait, il a tellement refusé de penser à l'éventualité d'une défaite que maintenant qu'elle s'impose ainsi à lui, il est complètement incapable de la comprendre. Dans sa tête, il essaye de faire le tri, essaye de comprendre, mais la seule chose qu'il entend, c'est le son de la petite voix dans sa tête qui ne hurle plus, mais qui pleure et sanglote sans qu'il puisse rien y changer. En fait, il ne sait pas si ça servirait vraiment à quelque chose qu'il prenne une nouvelle inspiration, maintenant. Il ne sait pas à quoi il servirait maintenant qu'il a accompli son rôle et surtout, la douleur qui brûle dans sa poitrine est bien trop insupportable. Il y a quelque chose d'horriblement affreux à cette sensation d'être vide, quelque chose qui le glace de l'intérieur et qui noue sa gorge. Il ne peut plus dire un mot et tous ses muscles sont comme paralysés. Il ne trouve plus d'air et peine d'ailleurs encore à trouver une raison d'en chercher.
Il n'a jamais voulu en arriver là, et le fait qu'il ait été si impitoyable pendant tout ce mois le prouve plus que bien. C'était une folle tentative désespérée pour arrêter l'autre, un dernier essai qui portait un tel espoir que d'échouer le sonna temporairement. Il savait que ses mots ne changeraient rien à volonté inébranlable de son élève et donc il avait tenté d'en arriver aux actions, d'en appeler à la force de Noctis sans pour autant réussir. Il avait cru durant un certain temps qu'il avait un espoir de réussir, il était même désespéré. Désespéré parce qu'il a mal, parce que laisser son petit frère rejoindre la résistance, c'est aller contre tous ses instincts et toute l'affection qui lui porte, se déchirer lui-même en faisant tout ce qu'il s'était promis de ne jamais faire, tout ce qu'il avait désiré que l'autre n'ait pas à faire. C'est s'opposer à sa propre volonté et aux cris déchirés de son cœur qu'il étouffe petit à petit, qu'il enferme alors qu'il tente de laisser sa logique et sa froideur reprendre le dessus. Il ne sait plus quand il a cessé de faire attention à la douleur qui naît dans son cœur à chaque fois qu'il voit l'autre en tant que résistant. Il lui semble que c'est après le cinquième journée, quand une fois rentré, il avait fini dans un tel état que Isaac avait dû rester avec lui pour le calmer. En fait, tout ce qu'il sait, c'est qu'à un moment donné, il a fini par se dire que de toute façon, c'était normal qu'il ait si mal. Ce n'était que le fruit amer et acide de son égoïsme pathétique, et il devait le dévorer même s'il sentait sa gorge se serrer à chaque fois qu'il se levait et prenait le chemin menant à leur lieu de rencontre.
Il est perdu, un peu hagard et confus. Il prend une vingtaine de secondes et reste immobile, incapable de comprendre, incapable d'accepter, puis finit par se relever même s'il manque de tomber. Il sait qu'il doit trembler et c'est un réflexe nerveux, car il ne pleure pas ; il n'a que trop pleuré par le passé pour se permettre une telle idiotie. Il ne sait pas si c'est la peur, si c'est la fatigue ou même l'adrénaline qui continue d'agir sur lui, mais en tous cas, il sait ce qu'il veut faire. Il ne sait pas ce qu'il va faire, mais il sait au moins que maintenant, il va rester comme ça. Il s'assied contre le tronc et rapproche un peu ses genoux de sa poitrine sans pour autant se mettre en position fœtale ; sa fierté, déjà touchée au fer rouge, ne permettrait pas un tel affront. Il essaye de respirer même s'il n'en a pas la volonté et sent ses mains se contracter, cherchant désespérément quelque chose à saisir. Il n'a pas, à un seul instant, porté un autre regard vers Sam. Car oui, même si ça lui arrache le cœur de devoir penser à lui maintenant, il ne peut plus séparer l'élève de son petit frère maintenant que c'est fini. Il relève un peu la tête et fixe les arbres, immobile.
Et rageusement, il défait son casque et le pose à terre, non sans une certaine brutalité. Il l'aurait bien jeté pour se défouler un peu, mais même s'il haït cette chose, il a besoin de cette saloperie et de tout ce qu'elle représente. Ses yeux sont humides, il le sait, mais aucune larme ne coule. Il ne hurle pas non plus. En fait, il se contente de saisir ses cheveux avec ses deux mains jusqu'à ce qu'il sente ses ongles griffer son crâne. Il a conscience qu'il doit avoir l'air pathétique mais après tout, il n'est plus à ça près. Ce n'est pas comme s'il pouvait l'être plus qu'il ne l'est véritablement, de toute façon. Il y a comme quelque chose qu'il sent se déverser, comme une porte qui s'ouvre et finit par libérer toute la douleur qu'il garde en lui depuis près d'un mois, depuis Clive même. Et face à tout ça, il est complètement déboussolé. Ça fait mal. Ça fait un mal de chien même, et sa poitrine se comprime à chaque inspiration. Il se tait pourtant, parce que c'est bien la seule chose qu'il sait faire face à ce genre de cas. Il se mord les lèvres et un goût de sang emplit sa bouche ; il n'a pas cessé durant tout le combat de le faire et ainsi, il doit avoir l'air franchement stupide. Il sait que maintenant, les cernes qui sont sous ses yeux doivent être visibles et Arceus, il ne voulait pas retirer son casque durant toutes ces séances d'entraînement pour ne pas avoir à les montrer. Il souffle. Inspire, expire, inspire, expire.
Est-ce qu'il a encore quelque chose à perdre, maintenant ? Il finit enfin, après une attente silencieuse passée à contempler tout ce qui fait de son être un déchet et une sombre merde, à porter son regard sur Sam.. Ce sont probablement des yeux fatigués et délavés qui se posent sur le cadet, mais il n'a plus la force de leur donner une fausse étincelle de joie pour ne pas inquiéter l'autre. Il sait qu'il agit en égoïste à l'instant, mais ça ne le pousse pas à faire changer les choses.
« Qu'est-ce que tu veux faire, maintenant ? »
Et sa voix a perdu ce côté rauque qu'il tenait de Noctis. Elle est un peu enrouée maintenant, mais désespérément vide et neutre. Il relève le regard vers le ciel, contemplateur alors que ses lèvres se tordent en un rictus amer. Même la vue des nuages et de la nature ne lui donne pas la volonté de se relever. Il est toujours là, assis contre le tronc, dans une position quasi-foetale. Il n'a rien d'autre que sa pathétique personne à montrer maintenant ; le courage et le sérieux de Noctis l'ont quitté au moment même où la poigne de Sam s'est refermée sur cette maudite clé. Clé qui, si elle ouvrait les portes du futur pour Sam, ouvrait également celles des insécurités et des plus grandes peurs de Faust. Parce que depuis le premier jour où il l'a rencontré, lors de cette soirée où il l'avait soigné et s'était juré de le protéger des malheurs de ce monde, eh bien il a failli à toute ses promesses. L'aide à retrouver son père, s'arranger pour qu'il ne tombe pas dans les griffes du Régime et maintenant, l'arrêter dans sa quête pour rejoindre la résistance. Une accumulation d'échecs en série en somme, et cela ne devrait pas l'étonner au final, vu qu'il ne faisait que ça. Échouer. « Maintenant... Maintenant t'as plus besoin de moi. T'as plus à t'encombrer de ma présence. J'vais plus te ralentir et te tirer vers l'avant. » finit-il par bredouiller.
Puis, subitement, il se sent trembler davantage. Terreur ; voilà le nom de l'émotion qui l'assiège et le sonne ainsi.
« J'veux pas que... J'veux pas que tu meures. J'ten supplie, pas toi aussi... »
Et il passe rageusement ses doigts contre ses yeux pour les sécher et empêcher ces maudites larmes de couler. Il se serait giflé d'avoir dit cela, car il en révèle bien trop sur ses émotions et ce qui l'effraie le plus. Parce que maintenant que Sam sait pour son passé, alors il peut sans doute facilement voir qui est 'aussi' mort, parce que depuis leur dispute, il doit avoir une idée de ce qu'il insinue et du nombre de gens qu'il a dû enterrer et Arceus, Faust se haïssait de se montrer aussi faible devant quelqu'un à qui il était supposé épargner toute cette peine.
Dernière édition par Faust M. Donovan le Ven 2 Mai 2014 - 23:44, édité 1 fois
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Back in Black [PV Faust] Ven 2 Mai 2014 - 22:13
Back in Black
Faust M. Donovan
Samaël Enodril
Il ne se fait pas d'illusions. Si obtenir cette clé le réjouit, il sait parfaitement que cela déplaît à son aîné qu'il ait passé la dernière épreuve marquant son entrée vers le chemin abrupte et ténébreux des Résistants. Dans ses entraînements, même s'ils étaient déjà rudes de base, Sam a bien senti l'acharnement de son frangin pour le forcer à changer d'avis. Mais cela n'a pas marché, comme il est possible de le constater aujourd'hui. Par ce simple vol de clé, il a prouvé que ses efforts n'ont pas été vains et que toute la détermination dont il a fait preuve jusqu'à maintenant lui a bien servi. Mais il sent un coup de tambour résonner en lui lorsqu'il se rend peu à peu compte de l'effet que cette victoire a sur l'autre. Le hérisson met du temps à réagir; et Samaël sait depuis le temps que ce n'est pas franchement une bonne chose. Jamais l'adolescent n'en a eu quelque chose à faire, de souffrir. En revanche, lorsque d'autres réagissent mal pour lui, ça le tue. La plus horrible des souffrances est bien la plus silencieuse. Et, comme le jour où il lui a annoncé son projet, son grand frère est silencieux. Il cache ses émotions derrière son casque mais le jeune brun sait très bien qu'il n'en pense pas moins et qu'il doit être furieux quelque part d'avoir perdu ce pari qu'il a lui-même imposé. Si le visage du Enodril était éclairé tout à l'heure, il a vite fait de contempler son opposant, une lueur incertaine dans le regard.
Muet, il observe Noctis, essayant de déchiffrer ses sentiments à travers cette armure sombre qui lui couvre le visage et est censé dissimuler sa faiblesse. Ses sourcils se froncent alors que le plus âgé des deux s'adosse à un tronc d'arbre et replie ses jambes. Son cœur se comprime pitoyablement alors qu'il voit le Donovan retirer son casque et le poser, non sans une certaine violence. Le jeune garçon se retient de soupirer, désolé de ce que son comportement égoïste a engendré chez l'autre. Il se mord la lèvre quand il aperçoit le visage fatigué et cerné de Faust. Il lui a demandé de se reposer durant tout le mois pour être en forme à leurs entraînements, mais lui, apparemment, n'a même pas respecté ses propres conseils; et Sam a préféré ne pas discerner ce manque de sommeil chez l'adulte. Il n'a pas voulu se dire qu'il était fautif, car il a désiré avant tout se concentrer sur ce mois particulièrement long et difficile pour lui, ou plutôt, pour eux.
Il a envie de se lever, de parler à son frère pour tenter de le rassurer, ne serait-ce qu'un peu; mais pourtant, il reste. Ses membres immobiles, il n'y a que ses pupilles qui examinent le hérisson et son cœur qui se serre un peu plus douloureusement à chaque geste de ce dernier. Son expression est neutre; mais cela n'empêche pas une petite voix de lui répéter continuellement de dire quelque chose, d'aller vers cet être qu'il a réussi a briser un peu plus avec sa propre folie. S'il s'en veut ? Oui; terriblement. Mais il ne regrette sa décision à aucun moment et n'est pas prêt de revenir sur ses pas. S'il veut aller de l'avant, après tout, ce n'est pas seulement pour lui-même. Il a trouvé, lors de son voyage, une âme égarée qui a besoin qu'on lui tende la main; et même s'il refuse son aide, il la lui apportera quoiqu'il en soit.
Malgré toute la difficulté qu'il a à le faire, il soutient le regard de Faust. Sa question le surprend un peu. Il a peur de lui répondre. Que pourrait-il bien lui dire, maintenant ? Que pourrait-il faire alors qu'il est en possession de cet objet métallique qui ne tarde pas à laisser une marque en forme de clé sur sa paume tant il l'empoigne. Il a bien imaginé ce qui se passerait s'il avait perdu, mais dans le cas actuel, cela ne semble pas aussi simple, tout compte fait. Oui, il a gagné, mais après ? Ça y est, c'est fini ? Il peut se considérer comme un Résistant ? Il est loin du rebelle parfait mais il a la motivation nécessaire et il sait se battre, désormais. Mais pour l'instant, c'est la confusion la plus totale qui règne dans son esprit, même s'il n'en montre rien extérieurement, si ce n'est un visage toujours aussi neutre et dénué d'émotions.
Jusqu'à ce qu'il remette à parler. Jusqu'à ce que cette voix accablée parvienne de nouveau à ses oreilles et lui inflige une peine encore pire. Ses yeux s'écarquillent et il étouffe un hoquet. Sa respiration a repris normalement mais c'est son âme qui hurle à présent. Ses mots sont pareils à des poignards qui s'enfoncent profondément dans sa poitrine et le taille, pour ensuite se transformer en flammes destructrices et le brûler vif. Ses jointures se pressent tellement qu'elles en deviennent blanches. Ses lèves saignent et il a des bleus partout, mais ce n'est certainement pas ses blessures physiques qui l'écorchent le plus. Où est passé le grand frère qu'il a connu il y a quelques temps ? Comment peut-il oser dire de telles sornettes ? Bien sûr qu'il a besoin de lui ! Plus que jamais ! *Ne pense pas ça, Faust... Ne pense pas ça...* La suite n'est guère pas mieux pour le pauvre nounours qui est à deux doigts de craquer intérieurement. Il aurait frissonné, s'il ne s'était pas retenu. La mort, il y pensera lorsqu'il pourra sentir son odeur à même sa chair, mais pas avant. Il refuse de songer à sa disparition maintenant. Cette matinée est déjà en train de partir dans le mélodramatique, ce n'est pas la peine d'en rajouter avec de telles préoccupations sordides, bien que l'heure n'est pas non plus aux réjouissances.
Il scrute Faust depuis tout à l'heure, silencieux, bloqué dans un mutisme qui dure depuis le début de leur combat. Une certaine lueur triste et mélancolique danse dans ses yeux. Enfin, lorsqu'il est sûr que l'autre a fini son discours pathétique, où Sam a surtout discerné des fadaises, il se relève et se rapproche calmement du Donovan. Face à lui, il s'agenouille et croise ses bras sur les genoux de Faust. Il pose ensuite sa tête sur ses bras et lève ses grands yeux dorés vers son aîné. Il ne fait même plus attention au sang qui s'écoule de son menton ni aux nombreuses plaies qu'il a sur le corps suite à leur affrontement. Il se contente d'admirer son aîné. Ses lunettes et sa capuche enlevées, ils se font tous deux face les yeux dans les yeux. Et malgré les tentatives du hérisson pour sécher les larmes qui coulent des siens, le petit ours n'est pas dupe et se retient de pleurer à son tour face au chagrin de son mentor. Il reste quelques secondes à le scruter avant de relever un peu sa tête et, enfin, de calmer son timbre pour prendre sereinement la parole.
- Je ne suis pas invincible, Faust. Néanmoins, grâce à toi, je sais me défendre. Mourir n'est pas dans mes projets; je peux au moins te promettre de tout faire pour survivre. Mais comment veux-tu que je vive en sachant que tu souffres constamment ?... Je t'en supplie, laisse-moi t'aider...
Son ton est empli d'une certaine inquiétude. Faust bien faire ses sourires Colgate quand il veut, mais depuis le temps qu'il le connaît, il sait bien que la plupart ne sont que des rictus où se mêlent faux-semblant et affliction. Le Donovan n'a pas toujours la vie aussi dure, mais en réalité, par son jumeau et les conflits de l'île où il est impliqué, c'est sans cesse un peu plus de sel qui vient s'ajouter sur une plaie qui n'arrive pas à se refermer complètement. Doucement, il dégage un de ses bras couvert d'hématomes pour poser une main rassurante sur la joue de Faust. Un petit sourire tendre se dessine sur son visage et il essuie brièvement les dernières larmes que son ami a oublié de chasser.
- Tu es mon grand frère, Faust; j'aurai toujours besoin de toi...
S'il croit qu'il va se débarrasser de l'ourson comme ça... Sam n'est pas prêt de le laisser tranquille; mais maintenant que l'entraînement est fini, il se sent apaisé de l'intérieur. Il ressort la clé et la fait jouer entre ses doigts, se demandant toujours à quoi elle peut bien servir.
- Hé... Elle ouvre quoi, alors ?
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 731 Date d'inscription : 27/09/2013
Âge du personnage : 27 ans Métier / Études : Bac ES, (mauvais) romancier de temps à autre. Pseudonyme(s) : .
Noctis (Résistance)
~> Voleur, espion.
Peter Davidson (nom d'auteur)
Méphisto (Conseiller)
~> Type ténèbres
Faust a toujours admiré la joie de vivre des autres, que ce soit celle de Victoria, celle de Solène et dans ce cas plus précis celle de Sam qui malgré tout, arrive encore à trouver la force nécessaire pour réconforter l'égoïste qui est encore assis et se lamente comme un idiot. Le conseiller se force à sourire et à faire avec le temps et ses caprices, mais il n'arrive jamais à retrouver en lui-même la force de continuer à apprécier tout ce qui fait la vie. Ça le rend sûrement stupide et il le sait, mais il est trop amer et désabusé du monde pour voir la vie en rose. Alors il se sent stupide lorsque ses yeux rencontrent ceux de l'autre, et un peu piégé aussi. Piégé par le fait qu'il ne peut plus rien cacher et que ça le terrorise, parce qu'il n'y a que deux personnes qui sont capables de voir au dessus de ses mensonges et des apparences qu'il pose entre lui et tout le reste. Ça, c'est sa plus grande barrière. Ce n'est pas Noctis, qui n'est qu'un mur de glace imparfait qui a bien vite fait de fondre devant la misère humaine et ce n'est pas Méphisto et ses faux-semblants. Oui, il a peur. Faust est toujours retombé sur ses pattes par lui-même et pour lui, faire véritablement confiance, ouvrir son âme à quelqu'un d'autre, c'est plus que demander beaucoup. C'est demander qu'il confie sa vie, tout ce qu'il est, a été et sera.
Faust n'a jamais aimé ses insécurités. Ses petits démons, ces saloperies qui lui susurrent des insultes insidieuses et des reproches bourrés de mauvaise foi, il les connaît depuis qu'il est tout jeune. Depuis la première fois qu'il a découvert que son jumeau pouvait souffrir, depuis toutes ces fois où il a échoué en voulant protéger ses frères de la cruauté du monde. Il a eut vite fait d'apprendre que se montrer, que laisser tous ses secrets à découvert, c'est se promettre une souffrance qu'il se sait complètement incapable de supporter. Alors oui, c'est une forme de lâcheté, mais ça fait longtemps qu'il a arrêté de s'inquiéter de ça. Il sait qu'il doit faire confiance à son petit frère et c'est ça, le truc. C'est qu'il ne peut pas s'empêcher de lui faire confiance et de se dire qu'il ne risque rien, qu'il s'agit de quelqu'un qu'il sait fiable, bon et honnête. Quelqu'un pour qui il mourrait bien volontiers, avec un sourire au coin des lèvres en pensant qu'au moins, il a pu lui permettre de vivre. Quelqu'un qu'il aime de tout son cœur. Il a peur parce que laisser quelqu'un d'autre passer au dessus de toutes ses barrières, c'est un pas dans le vide. C'est quelque chose qu'il n'a jamais fait pour une personne autre qu'Isaac ou Clive.
Il frissonne un peu et ses muscles se contractent lorsque les doigts de Sam viennent effacer ses larmes. Oui, il lui faut encore un peu de temps pour passer au dessus du fait qu'il y a quelques minutes à peine, ils se battaient. Il l'écoute en silence, mais il n'en pense pas moins et ses paroles font naître un sourire amer sur ses lèvres. Il est touché et ému oui, mais surtout fatigué. Ses yeux se posent sur les nombreuses blessures qu'il a causé et son cœur se serre alors qu'il déglutit. C'est de ta faute, tout ça, Faust. C'est toi qui lui a fait ça, sombre égoïste.
Et il meure d'envie de le prendre dans ses bras pour le faire taire. Parce qu'il ne mérite pas tout ça, toute cette affection et cette loyauté que lui offre Sam sur un plateau d'argent alors qu'il n'est qu'un sombre et pathétique égoïste. En un sens, il ne veut plus l'entendre parce qu'il sait que s'il continue à l'écouter, il finira par craquer et ne pourra plus lui opposer son sarcasme de défense comme il le fait avec Isaac ou son jumeau. Parce que ses mots touchent justes et que Faust déteste avoir à s'accrocher aux autres, parce qu'il haït être faible devant ceux qu'il doit protéger. Parce que maintenant, il n'est plus vraiment seul et il ne peut plus se permettre d'emporter ses proches dans sa chute constante. Encore et encore, c'est la crainte qui le fait agir. La crainte d'être à nouveau déçu, même s'il sait que ça n'arrivera pas. C'est son instinct qui parle avant tout, comme toujours.
Il ouvre la bouche pour parler mais se rend vite compte qu'il n'a pas de mots à donner. Alors, après quelques secondes d'hésitation, il entoure le cou du cadet avec ses mains et l'attire contre lui pour un câlin plus que désiré. Alors oui, c'est prévisible, mais cela fait un mois qu'il n'a pas profité de la chaleur de ses bras et Arceus, il en a plus que beaucoup après tout ça. Il s'en veut de ne pas lui avoir offert la moindre marque d'affection pendant tout ce mois, mais il ne pouvait pas se le permettre s'il ne voulait pas craquer. Il se devait de mettre une distance nécessaire entre eux, et n'a pas hésité à se faire souffrir pour réussir. En un sens, il a réussi. Ouais, il s'est fait souffrir. Après, pour avoir réussi, ben c'était un ratage total ma foi alors on a vu mieux question réussite. Il prend une grande inspiration et un rire jaune lui échappe alors qu'il pose sa tête sur l'épaule gauche du cadet.
« Bonne chance pour ça, j'suis un cas désespéré. Je peux au moins te donner du crédit pour essayer malgré le fait que ce soit une cause perdue. Y a plus grand chose à sauver depuis longtemps, p'tit frère. »
Et il le pense. Sam peut bien protester et tenter de lui faire ravaler ces paroles de toutes les façons qu'il le désire, mais ces pensées sont incrustées trop profondément dans son esprit pour qu'elles soient effacées ainsi. Il soupire lorsqu'il se rappelle qu'il doit lui dire ce qu'ouvre cette foutue clé de merde (comprenez sa frustration s'il vous plaît, c'est bien la seule chose contre laquelle il peut s'énerver sans se sentir monstrueux). Oui, il ne peut plus éviter la question bien longtemps et il éloigne l'autre avec délicatesse et à contrecœur avant de se relever.
« … En fait, ça ouvre un truc que j'ai gardé à la maison. Je préfère qu'on soit là-bas pour que je te le donne, si tu veux bien. J'ai pas l'intention de revenir souvent ici, tu m'en excuseras. »
Il ne dit pas pourquoi il ne l'a pas amené aujourd'hui ; ce serait une précision inutile étant donné que la raison est évidente. Il poussa un long soupir et constata sans surprise que son corps avait cessé de trembler et qu'il avait recouvré son humeur, ou en tous cas il s'était débarrassé de sa frustration et de ce qui le mettait dans un pareil état. En fait, il préférait tout simplement ne pas y penser parce qu'il y avait un autre gros, gros sujet qu'il allait devoir aborder avec son petit frère et Arceus, même s'il n'était pas prêt, il allait devoir amener la discussion sur la table même s'il était réticent. Il proposa sa main à l'autre pour l'aider à se relever et finit par prendre son courage à deux mains. « … Enfin, il faudrait que je te dise quelque chose, quand on sera là-bas. Je n'ai pas arrêté de retarder l’échéance et enfin... J'aimerais que tu le saches. » dit-il d'une voix qu'il tentait à tout prix de rendre calme.
Il détourna un peu le regard.
« Thé ou café, d'ailleurs ? »
Gêné, lui ? Ouais, totalement. Il ne l'était quasiment jamais, mais aujourd'hui, c'était une occasion spéciale et un sujet qui était, comment dire... Particulier, ouais. Il espérait juste que Sam ne lui en voudrait pas trop de lui avoir caché ça pendant un certain temps, chose dont il doutait malheureusement depuis l'affaire Clive.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Back in Black [PV Faust] Dim 4 Mai 2014 - 0:49
Back in Black
Faust M. Donovan
Samaël Enodril
Sam aime les câlins. C'est plus une nouveauté, maintenant. Bien sûr, il n'accepte évidemment que ceux qui viennent vraiment du cœur. Il ne dit pas que si un inconnu lui sautait dessus pour chercher un peu d'affection lui ferait particulièrement plaisir, mais si quelqu'un a vraiment besoin ne serait-ce que d'un petit geste de tendre, il serait parmi les premiers à en donner. Mais jamais il ne refusera une étreinte de l'un de ses proches, sauf dans une situation où il pourrait parfaitement se justifier. Bien souvent, les gestes valent mieux que les mots. Et apparemment, Faust l'a compris. Aucun son n'est sorti de sa gorge mais il a pu quand même faire sentir son désir à Sam en l'entourant de ses bras et ce dernier s'est volontiers laissé faire. Un mois qu'ils n'ont pas fait preuve de gentillesse propre l'un envers l'autre. Un mois qu'ils se sont presque comportés comme des étrangers et qu'ils se sont glissés dans leurs rôles respectifs de maître et d'élève. Un mois que le jeune garçon a dû endurer les entraînements intensifs de son instituteur. Un mois d'affrontements où Sam a dû constamment se battre contre son grand frère pour gagner la place qu'il convoitait. Un mois entier où ils n'ont jamais été aussi proches et éloignés en même temps.
C'est pourquoi, lorsque Faust attire le cadet contre lui, ce dernier est d'abord surpris -en même temps, ils venaient de s'infliger mutuellement des coups y'a même pas cinq minute- mais finit par se laisser faire et ferme les yeux, non sans qu'un sourire doux et apaisé se dessine sur ses lèvres. Leurs corps sont meurtris, mais ils ne prêtent aucune attention à leurs blessures, profitant simplement de ce moment privilégié, qui devient peu à peu une habitude entre eux. L'adolescent se sent tellement bien contre le torse du hérisson qu'il pourrait s'abandonner dans les bras de Morphée et rester collé à lui ainsi des heures durant. Il a déjà oublié, par ce simple contact, ses courbatures et ses plaies. Mais même s'il aimerait bien pouvoir figer le temps pour profiter encore de cet instant de repos qu'ils ont mérité, il sait qu'il faudra se détacher de son frangin bientôt. Après tout, il veut aussi savoir ce qu'ouvre cette clé...
Il aurait bien parler pour contredire le Donovan, mais il se contente de pousser un petit soupir, mi-amusé, mi-blasé, et laisse son menton caresser les piquants qui composent la touffe infernale de son aîné. Tant pis, après tout. Il sauvera ce qu'il pourra sauver, mais il est hors de question pour lui d'abdiquer tant qu'il y aura encore quelque chose à préserver. C'est avec un certain regret qu'il se détache enfin de l'autre pour acquiescer. Ce n'est certainement pas lui qui le forcerait à revenir ici après ce qui vient de se passer. Il a bien hâte de découvrir, en revanche, ce que l'adulte a à lui donner. Il contient son impatience et se promet intérieurement de rester calme jusqu'au moment propice. Il grimace un peu, gêné de l'état dans lequel se trouve Faust par sa faute. Il lui a physiquement fait du mal pour arriver à ses fins, et même si c'est implicitement lui qui l'a demandé, il a assez honte d'avoir user d'une telle violence contre quelqu'un qui occupe pourtant une importante place dans son cœur. Puis, s'est frappé plus d'une dizaine de fois dans sa tête, il prend la main de Faust et se relève à son tour.
Il cligne plusieurs fois des yeux devant l'air confus du hérisson. Ses paroles ne manquent pas de l'interpeller et il n'ose pas imaginer ce que l'autre a à lui dire. Néanmoins, il ne s'inquiète pas. Si cela avait été quelque chose de vraiment grave, il l'aurait su à l'avance. Mais il se rappelle que c'est ce qu'il se disait encore il y a quelques temps et, qu'au final, il a appris l'existence de Clive. Alors peut-être qu'il devrait se méfier; puis il se dit au final que, après la révélation sur sa famille et son passé maintenant dévoilé au nounours, il n'y ait rien que son frère ne puisse lui cacher d'aussi important. Il est sûr alors que cela ne peut qu'être une bonne nouvelle et se réjouit déjà de rentrer en compagnie de son grand frère, comme ils le faisaient avant l'entraînement.
Sa question arrive tout de même à lui décrocher son premier rire du mois. Il avoue être un peu déboussolé sur le coup, ne comprenant pas tellement où veut en venir Faust et si son interrogatoire est vraiment sincère ou s'il s'agit d'une sorte de métaphore. Mais il arrive toutefois à deviner que, aussi dérisoire que cela puisse être, son aîné lui demande réellement ce qu'il préfère entre thé ou café. A vrai dire, en y repensant, même lui ne sait jamais poser la question. Il n'a pas spécialement de préférence, mais il sait que les deux sont des excitants. Peut-être qu'il veut lui faire passer une sorte de message, lui expliquant par ce questionnement que ce qu'il verra ou entendra lui demandera de rester éveillé ?... Non; là, il recommence à se faire des films. En fait, en toute honnêteté, ce qu'il voudrait surtout c'est...
- Je pense qu'un aspirine serait plus approprié dans la situation actuelle, finit-il par répondre en lâchant un rictus où il voulait faire percevoir en même l'ironie et le sérieux.
Il blague un peu, mais il ne cache pas qu'un antidouleur serait le bienvenue dans le cas présent. Mais au moins, toute cette histoire est terminée. Il sait désormais que le pire est derrière et il ne peut que se sentir soulagé de pouvoir de nouveau être proche de Faust comme avant.
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Faust M. Donovan Modératrice en Chef
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La plaisanterie de l'autre réussit à le faire un peu rire, au moins, c'était déjà ça. Il fallait dire qu'il y a quelques minutes à peine, il n'aurait pas ri à la moindre blague, et c'était beaucoup étant donné que d'ordinaire, il arrivait même à s'amuser en regardant des poissons nager. Toutefois, même si c'est un rappel ironique qui ne manque pas de faire grincer des dents une certaine partie de son esprit, il sait qu'il ne faut pas le prendre au pied de la lettre et décide donc de passer à côté des émotions négatives que lui inspire cette plaisanterie. Oui, il a bien besoin d'une aspirine et d'un antidouleur ou deux après ça, mais Faust se doute que l'autre aura plus que besoin d'un thé ou d'un café après avoir appris ce qu'il a à lui dire. Ça fait un certain temps qu'il repousse l'échéance, principalement parce que ce mois était trop important pour qu'il se permette de briser le mur qu'il a mis entre eux pour quelque chose qu'il a encore du mal à croire lui-même, mais aussi parce qu'il ne sait franchement pas comment parler de la chose, vraiment. Il n'y est pas habitué du tout il faut dire, et c'était une situation dans laquelle il ne s'était jamais retrouvé auparavant. En même temps, il ne risquait pas d'avoir à faire une pareille annonce une nouvelle fois dans sa vie (en fait il l’espérait, mais il n'était pas devenu devin et ne pouvait pas prétendre savoir à coup sûr ce qui allait arriver). Il a longtemps réfléchi, et en fait, il a vite compris qu'il était inutile de chercher à emballer ça le plus facilement possible en l'expliquant longuement, mais qu'il vaudrait mieux le dire directement une fois.
Arceus de putain de bordel de merde, il n'aurait jamais souhaité avoir à penser à tout ça. Vraiment pas. Il a d'ailleurs pensé à demander à Isaac de partir un peu pour laisser le temps à Faust d'expliquer en détails tout ce qui s'est passé à Sam, et a prévu de se faire engueuler magistralement si jamais l'adolescent était blessé par le fait qu'il ne lui en ait pas parlé auparavant. Il ne sait pas vraiment comment il va réagir et il craint de devoir revivre leur dispute d'il y a un mois, à laquelle il ne préfère toujours pas penser d'ailleurs car elle fait naître une vive douleur dans son cœur encore aujourd'hui. Il a beau avoir montré la facette de sa personnalité la plus détestable et ne pas regretter avoir été aussi rude avec le cadet, cela ne veut pas dire que se souvenir du ton tout aussi acide que le sien que l'autre lui avait opposé ne lui mine pas considérablement le moral. Il faut dire qu'en même temps, c'était la première fois qu'il se disputait véritablement avec son petit frère et il supposait que c'était pour ça qu'il était si difficile d'y penser sans se sentir mal, mais c'était plutôt parce que l'ombre de la culpabilité lui rappelait sans cesse sa propre mauvaise foi, sa froideur et cette mesquinerie qui l'avaient caractérisé ce jour-là.
Le retour se fait dans le calme, dans une ambiance bien moins lourde que celle qu'ils ont dû supporter pendant tout ce mois, mais néanmoins, et c'est peut-être l'imagination de Faust qui lui joue des tours, mais il sent comme une certaine tension. Une tension qui n'existe qu'en lui-même en réalité, et qui est causée par la crainte de la réaction de l'autre face à l'annonce qui l'attend. Oui, il a vraiment peur, et Arceus, c'est rare pour lui. Il a l'habitude de faire sa vie comme il le souhaite et de ne pas s'occuper de ce que pensent les autres, mais Sam fait partie de ce rare groupe de personnes qui influencent ses décisions par ce qu'ils en pensent et ce groupe doit probablement être composé de moins d'une dizaine de personnes, alors c'est plutôt important. Il ne manque pas de tenter de détendre l'ambiance sur le chemin, en balançant des plaisanteries et des sourires de temps en temps, mais il essaie surtout de ne pas laisser la panique qui lui ronge le cœur le dévorer, et ce n'est franchement pas la plus simple des tâches.
Lorsqu'ils arrivent devant le pavillon de la maison, Faust a à peine le temps de déverrouiller la porte et de l'ouvrir avant qu'une tornade aux cheveux châtains et aux vêtements rouges ne se jette sur lui.
« Papa ! »
MERDE MERDE MERDE MERDE CROTTE BORDEL DE MERDE ISAAC JE VAIS TE BUTER JE TE LE JURE PUTAIN DE MERDE SUÉDOIS DE MES DEUX JE VAIS T'ARRACHER LA FACE JE T'AVAIS DIT DE LA GARDER LOIN AUJOURD'HUI BORDEL DE MERDE ET-
Qui a dit que la vie de Faust et le destin avaient un timing à chier, pour qu'on le félicite de sa trouvaille ? Surprise au passage ! Ah et oui, si vous vous posez des questions sur sa tronche, disons que plus mortifié, on fait difficilement. Question blancheur du teint, c'est pas mal non plus ; le blanc cadavérique est très à la mode ces temps-ci il parait.