La nuit, tous les chats sont gris

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Il avait besoin de sortir, car autrement, Faust savait qu'il allait finir par exploser. Exploser parce qu'il avait tellement de choses en tête, tellement de pensées en ébullition dans son cerveau fatigué qu'il n'arrivait plus vraiment à fonctionner correctement et Arceus, il n'avait pas besoin d'une emmerde supplémentaire dans la longue liste de ses soucis. Après tout, ses entraînements avec Sam lui amenaient déjà suffisamment de pensées noires alors maintenant, ça... C'était vraiment le gros lot et ce n'était absolument pas un compliment étant donné que... Enfin bref. Il n'avait pas besoin de trop y réfléchir pour l'instant. L'important, c'était surtout de penser à ce qu'il était venu chercher ce soir.  

Il n'y aura aucun étonnement de votre part je suppose ; Faust cherchait un Chacripan et là, il ne pouvait plus se permettre de perdre du temps. Il avait besoin de trouver ce pokémon au plus vite s'il voulait empêcher un problème de naître d'ici peu, surtout qu'il n'existait absolument aucune alternative et que sans Chacripan, son plan tombait totalement à l'eau.
En tous cas, Faust ne pouvait pas dire que se promener ainsi durant la nuit lui remontait pas le moral. Une légère brise soufflait et le faisait frissonner de temps à autre, mais hormis un silence quasi-religieux et les bruits de la nature autour de lui, rien ne se passait. Pas un bruit, pas un coup, pas de surpris et décidément, le calme lui faisait un bien fou. Il y avait bien trop longtemps qu'il n'avait pas pu profiter d'une pareille paix, et Arceus, il comptait bien en profiter. Il plongea ses mains dans ses poches et poussa un long soupir fatigué. Ses mains vinrent saisir son pendentif quelques instants, mais il s'arrêta dans sa contemplation dès qu'un nœud vint se former dans sa gorge à la pensée de sa mère. Oui, il commençait à se dire que peut-être que, maintenant qu'il était dans une pareille situation, il allait devoir lui parler. Ou en tous cas, ce serait mieux. Il n'avait que trop fui devant Clive ; malgré la colère qu'il ressentait encore envers sa mère, il ne pouvait pas se permettre de faire la même chose, surtout qu'il voulait éviter à sa mère une bien mauvaise surprise.

Peut-être qu'il arriverait à lui parler de lui, tiens, avec un peu de courage. En tous cas pour l'instant, il avait déjà quelqu'un d'autre à voir, et un Chacripan à trouver au plus vite.
Pour l'occasion, c'était Seth qui l'accompagnait. Le loup courait un peu, se défoulant et profitant de la nature où il avait passé quelques années.

« Ne va pas trop loin, mon vieux. »

Le Grahyena hocha brièvement de la tête et continua son petit jeu. Faust, quant à lui, essaya de ne pas se mettre à trop réfléchir, justement. Peut-être qu'un peu de repos lui ferait du bien tiens, mais soyons tout à fait honnêtes, à partir de maintenant, il n'aurait plus vraiment l'occasion d'avoir du temps.
Et étrangement, cela ne l'embêtait pas tant que ça.

La nuit, tous les chats sont gris

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Il fallait croire que les Tournegrins tombaient des arbres, maintenant. Le regarde de Faust se posa sur la curieuse créature qui venait de pointer le bout de son nez, ou en tous cas le bout de sa graine, mais la petite chose ne manqua pas de détaler rapidement, avec une vitesse tout à fait étonnante pour une graine sans la moindre patte. Il haussa les sourcils et la laissa s'enfuir sans la déranger plus que ça, n'ayant aucun intérêt à déranger une Tournegrain qui ne lui avait rien fait du tout. Le timing était toutefois étonnant, car Héliatronc était un des pokémon de sa mère. Combien de fois est-ce que Sora avait ramené Faust à Kagami alors qu'il tentait de manger discrètement quelques fruits ? Un minuscule sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il se souvenait de cette fois où il était revenu, le visage couvert de tâches violettes et roses amenées par les fruits qu'il avait mangé comme un goret tant la gourmandise était grande, et avait clamé à sa mère que non, il n'avait pas profité de son absence pour aller se goinfre discrètement.
Un gloussement s'échappa de sa gorge alors qu'il vit Seth s'étonner ainsi du comportement de la Tournegrain ; visiblement, les graines qui couraient, ce n'était pas monnaie courante.

« Après tout ce temps, tu te comportes encore comme un louveteau, Seth ? »

Le Grahyena grogna un peu et lui mordilla doucement la main pour lui signifier son contentement, faisant sourire son dresseur qui retrouvait en ces agissements le caractériel Medhyena qui lui avait mené la vie dure pendant longtemps. Car oui, même si Seth avait considérablement grandi et que la sagesse était venue avec le temps, il ne restait pas moins celui qui, en tant jeune Medhyena un poil arrogant, lui en avait fait voir de toutes les couleurs.
C'était aussi en partie grâce à lui que, lorsqu'il s'était retrouvé seul à dormir seul, sans toit ni lit qui lui était propre, il n'était pas entièrement tombé dans une dépression. Alors bien sûr, il y avait eu l'alcool, les fêtes, les petits accidents dont il ne préférait pas se souvenir et qui heureusement pour lui devaient avoir oublié son visage vu leur brièveté et les conneries. Tout ça, il avait eu le temps d'y goûter et il avait pris une cuite mémorable qui ne s'était arrêté que lorsqu'il avait fini par devenir Noctis. Noctis était ce qui lui avait permis de ne pas sombrer et de revenir plus fort, de retrouver sa détermination et le courage dont il avait manqué cruellement. En un sens, revoir Seth lui rappelait cette époque définitivement trop sombre de sa vie et pourtant, seuls les bons souvenir, les moments où il se souvenait s'être senti véritablement heureux, étaient ceux qui lui importaient vraiment.

« Allons, allons, je ne fais que te taquiner mon vieux. Tu ne voudrais pas m'aider un peu ? Je crois que nous en aurons peut-être pour quelques heures. »

Seth hocha de la tête. Il allait avoir besoin de trouver ce Chacripan avant demain, et comptait bien y passer toute la nuit si le besoin faisait qu'il le faudrait.
Et tant pis pour ses heures de sommeil ; le café serait son meilleur ami.

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Il fallait croire que la chance était de son côté ce soir, contrairement à la dernière fois où il avait pourtant passé bien plus de temps dehors. Peut-être que le fait d'être venu la nuit avait grandement aidé aussi. En tous cas, ça y est, ils avaient enfin trouvé le, enfin la, Chacripan qu'ils cherchaient depuis moins d'une demie-heure. La petite créature féline s'amusa à jouer entre ses jambes, tentant visiblement de le faire tomber pour satisfaire son amusement, ne manquant pas de faire sourire le conseiller, amusé par un stratagème aussi simple et puéril. La Chacripan l'observait et fit quelques tours autour de lui, le détaillant pour vérifier qu'il n'était pas un prédateur trop dangereux, et Faust dû stopper Seth qui n'arrêtait pas de grogner par un signe de la main bref. Le Grahyena n'appréciait visiblement pas les chats, et celle-là trouvait un malin plaisir à narguer le loup. La vision de son vieux compagnon qui désirait tant combattre le fit sourire, d'autant plus que la Chacripan paraissait préférer le voir trépigner plutôt que de s'opposer à lui ; une petite maligne, donc. Parfait. Elle s'entendrait probablement avec celle à qui il la réservait, si la Chacripan était d'accord bien entendu. Il était prêt à passer toute la zone au peigne fin si cela s'avérait nécessaire, alors un refus n'allait pas le mettre de mauvais poil, même si cela lui ferait perdre du temps.

« Dis-moi, est-ce que me suivre te dérangerait ? » demanda-t-il en s'accroupissant.

La Chacripan posa ses yeux sur lui, attentive et méfiante, mais ne s'enfuit pas en courant, ce que Faust interpréta comme une invitation à s'expliquer. Il passa une main dans ses cheveux, un peu mal à l'aise. Parce que oui, il était tout de même en train de proposer à une Chacripan de l'arracher de son milieu naturel, en plus de lui demander de lui faire confiance alors qu'il était un parfait inconnu pour l'emmener quelque part. Fallait pas être un génie pour comprendre que ce plan pouvait paraître louche aux premiers abords, et même aux derniers. Il poussa un long soupir.

« Je comprendrais que tu ne veuilles pas, évidemment, et tu as tous les droits de refuser, mais je connais quelqu'un qui t'adorerais. Elle aime beaucoup les membres de ton espèce, alors... Fais comme tu le sens, toutefois. »

Il sortit doucement et avec délicatesse une rapide ball de sa sacoche et la tendit devant la Chacripan, qui la fixait en silence. Un petit sourire étira les lèvres de Faust. Dommage qu'il devait la donner tiens, il l'aurait volontiers gardée auprès de lui... Enfin bon, de toute façon, il n'avait pas vraiment le choix.

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La Chacripan réfléchit quelques instants, hésitant probablement sur son choix, ce que Faust comprenait tout à fait. Après tout, il n'était pas en train de lui offrir des vacances au club med non plus et pour tout dire, même le conseiller ne savait pas s'il était en train de faire le meilleur des choix. En fait ces derniers jours, il était même complètement paumé et c'était plus que le cas de le dire. Il était incapable de se dire qu'il avait fait le bon choix alors qu'au fond, ça avait été la meilleure décision qu'il avait pris par lui-même depuis longtemps. Peut-être qu'il aurait dû reculer, ou même dû revoir un peu la situation dans son esprit, mais pourtant il savait que penser à cela était inutile étant donné que, aussi niais que ce soit à dire et même si cela lui donnait envie de se gifler, son cœur avait déjà choisi. Depuis bien longtemps, avant même que l'idée ne vienne naître dans son cerveau.
Au départ, il y a maintenant plusieurs semaines de cela, il avait voulu capturer un Chacripan pour une autre raison qui ressemblait à celle qu'il possédait maintenant, mais le fait qu'il soit venu en pleine nuit avec un autre objectif en tête en disait long sur ce qui lui passait réellement par la tête, en fait. Bien évidemment, comme d'habitude, il avait agi avant d'avoir réfléchi à la chose en elle-même et les résultats étaient plus que désastreux... Habituellement. Car oui, même s'il continuait de se dire qu'il aurait dû faire autre chose et abandonner son idée, tout lui disait que même en ayant l'occasion de changer son choix il ne devrait pas le faire. Il ne pouvait plus le faire maintenant, et ce qui lui faisait le plus peur, c'était qu'il ne regrettait absolument rien. Peut-être que ça, c'était ce qui était le plus dépaysant.
Lorsque la créature féline rentra dans la pokéball, Faust expira profondément, rassuré. Bien. Il aurait vite fait de la confier à la destinatrice de ce petit cadeau, bien qu'il redoutait un peu la confrontation qui s'annonçait. Cela ne lui faisait jamais vraiment plaisir d'aller lui parler, en fait, mais ce n'était pas comme s'il avait le choix. Il devait le faire. Ce n'était pas seulement pour son intérêt personnel, mais bien pour celui de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui comptait maintenant autant pour lui et qu'il se devait de protéger comme il le pouvait.

Le Grahyena lui offrit un regard et un grognement inquiet en voyant que son maître avait décidé de s'aventurer dans les grandes plaines. Les étoiles qui illuminaient le ciel nocturne semblaient le guider sur un chemin tout tracé. La lueur de la lune, vieille amie fidèle qui n'avait eu cesse de l'accompagner durant toutes ces années passées à voyager, laissait ses rayons d'argent éclairer la beauté de ces plaines vierges, comme plongées dans un sommeil religieux, quelque fois dérangé par le chant des criquets et le chant des pokémon nocturnes. Il se sentait comme spectateur et acteur d'une pièce intemporelle et connue de tous, sans pour autant l'avoir jamais répété. Un petit sourire naquit sur ses lèvres, doux et amical, connaisseur alors que le Grahyena à ses côtés poussait un hurlement rauque et  puissant.
Délicatement, il laissa ses doigts s'aventurer dans le pelage du loup en une caresse tendre qui n'aurait pas manqué de faire ronronner son ami s'il en avait eu les capacités. Il s'assied en tailleurs et poussa un profond soupir. Il inspira l'air frais et la brise légère qui remuait ses mèches de cheveux.
Seth se coucha alors et posa sa tête entre ses jambes, donnant l'occasion à son dresseur de lui grattouiller l'arrière des oreilles et de le câliner. Oui, peut-être qu'il avait besoin de se reposer un peu aussi, et ce même sous la surveillance de l'astre d'argent. Il ne pu s'empêcher de laisser son regard s'aventurer dans la nature, détailler chaque nuance de verdure, chaque petit détail engorgé de vie et chaque mouvement de l'herbe qui sous ses pieds, formait un coussin des plus agréables.

Il aurait pu parler. 'Aurait pu' était le mot clé ; parfois, il valait mieux se taire et profiter plutôt que de tout compliquer par quelque chose d'aussi sot et grossier que le langage lorsque l'on le comparait aux émotions les plus honnêtes.

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Leur repos fut troublé par l'arrivée d'un Roucool des plus belliqueux. Faust haussa les sourcils, ne comprenant pas vraiment d'où venait cette envie de combattre en pleine nuit, mais vu les grognements qui s'échappaient en crescendo de la gorge du Grahyena, le conseiller eut vite fait de comprendre qu'ils devaient s'être introduit dans le territoire de cet oiseau combatif et un peu suicidaire sur les bords pour avoir trouvé le cran de s'attaquer à un pokémon aussi imposant que Seth. Il y eut un échange de regards significatifs entre le dresseur et le loup, et ils eurent vite fait de décider, même sans un mot, que relever le défi de cet individu ne serait pas nécessairement une mauvaise chose. C'était certes inutile étant donné que l'issue de ce combat était quasiment totalement prévisible, mais tout comme Faust, le Grahyena ne refusait jamais un défi, hormis à quelques rares occasions que nous ne commencerons pas à développer sous peine de partir dans un délire complètement inutile et que nous pourrions qualifier de sodomie de mouches aggravée, ce qui serait dramatique vous m'en conviendrez.
Le loup se releva, laissant ainsi son dresseur faire de même et les deux compagnons détaillèrent leur adversaire du regard. Un sourire naquit sur les lèvres de Faust ; ce Roucool était décidément plus que naïf quant à ses chances de réussite et il aurait trouvé ça hilarant si il avait été un peu moins pacifiste. Bon, ils allaient devoir faire attention à ne pas trop le blesser et à lui donner le combat qu'il désirait sans pour autant lui faire trop de mal, ce qui risquait d'être un peu difficile vu le comportement de l'oiseau. Faust soupira et offrit un maigre sourire à Seth. Il n'y avait aucun doute à avoir quant au fait que l'autre ferait du mieux qu'il pourrait pour ne pas être trop brutal, mais le conseiller espérait vraiment que le besoin de le mettre au tapis n'arriverait pas.

« Vas-y. Et fais attention, dac ? »

Le Grahyena hocha de la tête et, tous crocs présentés, se mit en position. Faust soupira et ajusta sa veste, soudainement pressé de rentrer. Oui, cet affrontement avait un peu refroidi son désir de contemplation de la nature et maintenant, il n'avait plus qu'une envie ; rentrer.

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Même si le Roucool n'avait pas abandonné après la première attaque qui l'avait pourtant mis dans un état assez déplorable, ce fut la seconde morsure qui finit par le convaincre qu'il n'avait aucune chance de gagner. Néanmoins, l'oiseau tenta maladroitement d'attaquer de nouveau, attaque que le Grahyena esquiva en se contentant de faire deux pas sur le côté, et se ramassa au sol comme un très bel étron mou ma foi. Faust haussa les sourcils et Seth paraissait considérablement gêné, ne sachant pas si s'acharner, même si son adversaire le souhaitait, était vraiment une bonne idée. Toutefois, le Roucool paraissait déterminé à continuer, ce qui posait un assez gros problème il fallait l'avouer. Faust, tout comme le Grahyena à ses côtés, n'avait nul désir de mener un combat déjà terminé ou même de blesser grièvement celui-ci. Ça aurait été puéril, cruel et tout à fait abject. Néanmoins, ils ne pouvaient pas rester ici sans avoir à assommer définitivement ce foutu piaf pour que celui-ci ne se mette pas à tenter de les frapper malgré l'état dans lequel il était.
La décision fut rapide à prendre et même si quitter les lieux lui minait le moral, ce n'était pas comme s'il disposait d'un quelconque autre choix qui aurait pu empêcher l'avènement d'un résultat plus que déplaisant. Il poussa un long soupir exaspéré et passa à côté du Roucool sans trop s'inquiéter du fait que celui-ci voulait encore lui refaire le visage avec son bec et invita Seth à le suivre sans plus de formalités à la fois inutiles et agaçantes. Lorsque l'oiseau lui adressa un regard courroucé, il serra les dents et décida de ne pas s'en formaliser davantage, d'autant plus qu'il avait  maintenant envie de rentrer rapidement sans accrocs.

« On s'en va, Seth. Rester ici ne servirait à rien et je n'ai aucunement l'envie de perdre mon temps à frapper quelqu'un qui ne sait pas quand s'arrêter pour son propre bien. » grommela-t-il avant de faire quelques  pas brutes et décidés vers le nord.

Le Grahyena obéit, non sans avoir nonchalamment jeté un peu de terre sur le visage du Roucool avec un bref coup de patte. L'oiseau ne les suivit pas, et Faust supposa qu'ils devaient être maintenant hors de son territoire. Que faire, maintenant ? Il aurait pu aller directement voir celle qui devrait devenir la détentrice de la Chacripan qu'il avait capturé, ou bien rentrer à la maison et prendre un repos certes pas spécialement mérité mais qui lui ferait un bien fou. Il décida d'opter pour le second choix, étant donné qu'il n'était pas prêt pour supporter toutes les conséquences qu'amèneraient la première option et très sincèrement, il n'en avait aucune envie pour ce soir, ni pour demain d'ailleurs. Il se laissait une semaine pour prendre son courage à son main, tout au plus. Quatre jours peut-être, tiens, ce serait plus raisonnable ; le temps filait trop rapidement et il fallait qu'il agisse avant que les conséquences de son retard de ne le rattrape.
Un petit tour dans les airs sur le dos de son Corboss serait des plus bénéfiques, et le conseiller ne pû s'empêcher de penser que, là-haut, à sentir l'air caresser son visage et à observer le ciel de bleu et d'argent, il était bien. Il pouvait peut-être même oser dire qu'il était heureux, et Arceus, que ce mot lui paraissait étranger tant les derniers mois avaient été difficiles. Alors certes, l'angoisse et la fatigue étaient deux ennemies majeures, mais il se sentait les épaules assez larges pour les affronter et cela ne manqua pas de l'étonner, car c'était la première fois depuis des années entières qu'il pouvait se dire prêt.
Peut-être qu'il avançait, oui. Il ne pouvait que se dire que de toute façon, le pire était derrière et que dorénavant, il avait d'autres priorités bien plus importantes que l'orgueil, la fierté et la stupidité qui lui avaient causé tant de soucis par le passé. Soucis qu'il oubliait bien volontairement dorénavant.