Memories. [OS, obtention de Brasier]

Memories.
Retrouvailles Brasier, PDV Mina.

« Liii.. »
De ce murmure doux, Minuit avait tenté d'apaiser le Malosse agressif que nous venions de croiser alors que nous rentrions à la maison parentale à Poivressel, après une longue journée de stage au Centre Pokémon de Lavandia. Protégeant visiblement le buisson touffu devant lequel il se tenait, dont il avait surgi en grondant rageusement quelques instants auparavant, le canin nous avait surprises. La tentative de mon amie pour le calmer & lui expliquer que nous ne faisions que passer échoua lamentablement, & j'avais laissé échapper une grimace en voyant que le pokémon ne se calmait pas du tout ; du moins, jusqu'à ce qu'une autre Malosse bien plus petite rampe de sous le buisson vers lui, avec un frêle gémissement. Aussitôt je m'étais figée, mon regard de médecin en formation repérant aussitôt sa respiration saccadée, son air faible & malade. Aussitôt il s'était penché sur elle, la poussant du bout du museau à retourner se cacher, avec une douceur insoupçonnée, une tendresse sincère & purement fraternelle ; il ne me fut pas difficile de deviner leur lien.
« Oh, ta sœur.. »
Il avait grondé de plus belle en se redressant, protecteur, droit & raide figé devant la petite femelle, prêt à se battre pour elle. Elle dont la douleur voilait le regard, qui lâcha échapper un couinement plaintif à fendre les pierres. Il ne m'en fallut pas plus, & alors que Minuit gardait un œil sur le grand frère pour s'assurer qu'il ne bondisse pas, j'avais plongé une main dans ma sacoche, fouillant jusqu'à en extirper une Baie Sitrus que j'avais posée au sol, avant de darder mon regard, apaisant, vers le mâle méfiant. De mon ton le plus doux, je m'étais de nouveau adressée à lui, tout en me relevant lentement.
« Tiens. Ça devrait la soulager. »
& j'avais détourné les talons, sans rien ajouter, laissant la baie là où je l'avais posée. Aussitôt, je n'entendis plus aucun grondement, juste un silence surpris.
- Qu'est-ce que..

Un hurlement canin vient de retentir dans le lointain, alors qu'achevant tout juste ma dernière tâche de la soirée je m'apprêtais à rentrer, escortée de ma chère Noctali uniquement puisque les autres membres de l'équipe sont au repos depuis une heure. M'arrêtant aussitôt, intriguée, je scrute l'horizon déjà sombre à la recherche de l'origine de ce son étrangement familier ; tout comme Minuit, elle aussi immobilisée par la surprise, juste devant moi. Mais ce n'est pas nous qui trouvons la source, c'est elle qui vient à nous. Une forme noire bondit à la limite de nos terres, si vite que dans l'obscurité où elle se fond si bien, nous la distinguons à peine. Une grande forme qui se rapproche inexorablement, vivement, presque dangereusement ; pourtant, & ce même si nous ne sommes que deux à pouvoir l'accueillir, je ne me sens étrangement pas menacée. Juste curieuse, plissant les yeux pour découvrir quel est cet être qui semble si pressé. Une réponse que je n'obtiens que lorsque le concerné ne se trouve plus qu'à une quinzaine de mètres de nous ; & à en juger par l'exclamation surprise de la Noctali, elle n'a pas mis moins de temps à comprendre. Il s'agit d'un grand & puissant Démolosse, portant une balafre à l'œil gauche, & doté d'un regard brun aussi intense que familier.

- Brasier..

Un hurlement canin me fit sursauter, alors que je rentrais du centre pokémon de Cimetronelle, où je venais d'être embauchée. Sur mes gardes, entourée de mes trois compagnons, j'en cherchais aussitôt l'origine du regard. Nous ne tardâmes pas à trouver un Malosse, venant à notre rencontre paisiblement, l'air sûr de lui. Quatre ans avaient passé, mais je le reconnus aussitôt. & ce n'était pas dû à sa balafre à l'œil gauche ; il m'avait marquée, voilà tout. Je n'avais jamais pu l'oublier ni oublier sa petite sœur malade, dont j'espérais sincèrement qu'elle allait mieux sans trop y croire ; j'étais convaincue que jamais il ne l'aurait abandonnée, quoiqu'il arrive. Me détendant, je lui adressais un petit sourire en coin, l'accueillant d'un hochement de tête en feignant de ne pas voir l'éclat douloureux au fond de ses yeux gris-cendré.
- Tu es vivant.. Oh Brasier, tu.. Tu es vivant..

Ce Démolosse qui a surgit sur mes terres sans crier gare pour venir se planter devant moi d'un bond souple, fort & fier, je le reconnais aussi sûrement que j'ai reconnu le Malosse qu'il était encore il y a quelques années, lorsqu'il s'est un jour présenté devant moi pour rejoindre mon équipe sans regrets, ni sans jamais vouloir ré-évoquer cette petite sœur qu'il aimait pourtant tellement. J'avais deviné une si lourde blessure, que je n'avais jamais insisté. En tout cas une chose est sûre.. Cela fait 4 ans certes, il a évolué certes, mais c'est lui. Je l'ai reconnu d'un regard seulement, & aucun doute n'est déjà plus possible. C'est lui, c'est Brasier. Des larmes emplissent mes yeux sans vouloir couler, & je tombe à genoux, immobile, soudain silencieuse. Tremblante. Muet lui aussi, il s'avance lentement vers moi, posant sa tête sur mon épaule doucement, me laissant enlacer son cou avec force & le serrer contre moi, plongeant mon visage dans sa fourrure noire.

- Comment m'as-tu retrouvée?..

Un filet de voix seulement, mal assuré & tremblant, & j'ignore bien d'où je l'ai sorti. Pourtant la question m'intéresse vraiment ; la dernière fois que je l'ai vu c'était avant tout ça, à la maison.. Au Japon. Il m'a retrouvée sur Enola. Il m'a cherchée.. Jusqu'à me retrouver ici. Je voudrais pleurer, les larmes me brûlent, mais ne coulent toujours pas ; seules la présence de Brasier que j'avais cru perdu, & de Minuit blottie contre ma hanche, parviennent à apaiser un peu cette brûlure car ils m'aident à recouvrer peu à peu mon contrôle, sans même faire un geste. Lorsque mes bras crispés autour de son cou se détendent un peu, le chien des enfers s'écarte légèrement pour me regarder dans les yeux ; & ce que je vois dans son regard me fige. Me plonge dans un peu plus d'émotions. C'est une déclaration sans paroles, muette, la promesse faite il y a des années de ne pas m'abandonner qu'il réitère ; nul besoin de plus pour savoir qu'il m'aurait cherchée même sur la lune s'il avait fallu, tant qu'il pouvait encore espérer me trouver il n'aurait jamais renoncé. & je comprends. Si j'avais su, si je ne l'avais pas cru.. Oh, je l’aurai cherché au bout du monde, & il le sait! Un frêle sourire s'esquisse sur mon visage, puis soudain, son regard change. Son museau plongeant vers ma gorge, il tente de saisir entre ses crocs mon pendentif ; jusqu'à ce que, ébahie, je le détache à sa demande pour le poser au sol, ouvert sur les photos des miens. Aussitôt, sa patte se pose sur mon aîné. & de nouveau, il plonge son regard sombre dans le mien, un regard nouveau. Il me faut quelques instants pour réaliser ce qu'il veut me dire, & je sens Minuit se figer à mes côtés à l'instant où nous comprenons toutes les deux. Mais je suis seule à trouver assez de voix pour demander confirmation.

- Quoi.. Tommen? Tommen est..

Il n'a pas besoin d'un son, juste un léger hochement de tête & un nouveau regard intense suffisent. Il s'excuse sans un bruit, par ce simple regard, de ne pas me l'avoir ramené ; mais ce n'est pas grave, car c'est déjà bien plus que tout ce que j'aurai osé rêver. C'est un espoir depuis longtemps éteint qui renaît grâce à lui. Il n'a peut-être pas pu ramener mon fils auprès de moi, mais il vient de m'apprendre qu'il l'a vu sortir en vie du déluge. Peu m'importe pourquoi il n'est pas avec lui ; au moins, il est en vie. De nouveau j'enlace le Démolosse, le serrant fort contre moi, emplie de gratitude & peinant peut-être un peu à y croire tant c'est un rêve fou & inespéré qui se réalise.

- Sauvé des flammes..

Attentionné malgré ses apparences parfois bourrues, le Malosse jouait sur le tapis du salon avec Tommen & la petite Kendra, alors âgés respectivement de cinq & trois ans. Dans mes bras, Daniel gazouillait quelques mots, un très long discours probablement fort intéressant. Tout près de nous, son Evoli jouait avec sa queue, alors que ceux de mes aînés venaient de rejoindre leurs dresseurs pour "attaquer" Brasier, qui s'effondra en couinant de rire sous cet assaut incroyable, rendant les armes sitôt que les deux enfants & leurs Evoli respectifs l'aient plaqué au sol ensemble. Dans son fauteuil riait Tina, alors que Jasper venait s'assoir sur l'accoudoir du mien, posant un regard doux sur cette joyeuse scène. Que la vie était belle, à cette époque. Quand ils étaient là..
- Oh Arceus.. Faites que ce soit vrai..

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

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