Quand il reste un espoir. [PV Maxwell]

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Que la Vie est étrange, sournoise, douce. Je ne sais plus que penser. Égarée depuis le retour de Brasier hier soir, ou plutôt depuis sa révélation aussi inattendue qu'inespérée. Tant que ni Minuit ni moi n'avons su trouver le sommeil cette nuit, préférant toutes deux le canapé du salon à mon lit, nos regards identiquement perdus tantôt dans le vague, tantôt dans la contemplation du Démolosse somnolant sur le tapis. Comme si nous convaincre de sa présence rendait l'espoir plus réel que ce qu'il nous a appris soit toujours vrai. Nos fils aînés ne sont pas morts dans l'incendie, ni Tommen ni Desmond ; mais il ne' en sait guère plus, ayant été écarté & blessé par une femme mystérieuse qui les a emmenés. Grâce à Spirit, qui une fois remis de l'émotion de retrouver le canin a accepté pour lui de me transmettre ces images, j'ai son visage, j'ai vu la scène dans les souvenirs que Brasier a transmis au Métang. Mon fils & celui de Minuit, en vie, rescapés de l'incendie qui a tués leurs pères & leurs fratries. Jamais.. Jamais nous n'aurions osé en espérer autant, ni elle ni moi. Jamais nous n'aurions même osé envisager cette possibilité sans les révélations de notre ami retrouvé. La Vie est étrange. Parfois, elle réserve de bien drôles de surprises.

Cette nuit blanche ne nous a pas suffi à faire le tour de nos silences. Au matin, quand est venue l'heure de commencer le travail à la Pension, c'est sans prononcer quoi que ce soit que nous y sommes allées, la Noctali & moi-même. Le Démolosse y a vite trouvé sa place, prenant par sa puissance & sa majesté naturelles l'ascendant sur les quelques hordes résidant déjà sur ces terres ; une chance, qui va m'épargner bien des difficultés. Mais ni lui, ni aucun des autres membres de l'équipe, n'a posé de questions quand au silence commun à Minuit & moi ; se contentant tous de trouver des tâches à effectuer, tout comme nous, mais sans nous troubler ni l'une ni l'autre. À midi, subitement, je suis tombée à genoux, mon pendentif à la main. Comme réalisant une deuxième fois, sortant enfin de l'état second dans lequel je m'étais plongée une douzaine d'heures durant. Que faire a été la question qui m'a tourmentée alors que j'étais à distance de moi-même, & désormais enfin de nouveau en possession de mes réels moyens, la réponse s'impose d'elle-même. Chercher la vérité, retrouver mon fils, retrouver cette femme dont j'ai peur d'avoir déjà deviné l'identité. Avec un frêle ronronnement inquiet & rassurant à la fois, devinant ma pensée sans mal, Minuit s'est glissée dans mes bras ; & je l'y ai serrée doucement, lâchant enfin le pendentif.

Étrange est la Vie. Étrange a été cette journée un peu hors du temps. J'ignorais par où commencer, & c'est en voyant un certain Tylton perché sur un arbre de la Pension que j'ai eu l'idée ; en parler tout d'abord, pour rendre ce fait plus réel entre autres. Pour ne pas être seule à savoir aussi. Mon premier réflexe en ce sens aurait pu être mon équipe, mais ils savent depuis la veille, car avant que Minuit & moi ne nous renfermions sur nous-mêmes cela leur a été dit. Mon premier réflexe a donc finalement été pour quelqu'un d'extérieur aux habitants de mes terres, un ami en qui j'ai toute confiance & qui en sait déjà plus que beaucoup d'autres sur mon passé. Plus précisément, il s'agit celui pour qui j'ai capturé le Tylton, il y a un moment déjà. Avant de changer d'avis après que cette idée m'ait effleuré l'esprit, j'ai rapidement envoyé Ziggy porter un message au concerné, lui demandant de venir, si cela lui était possible, en fin de journée.

& la fin de journée, nous y sommes précisément. 19 heures sonne à ma montre. La nuit est encore loin, mais le soleil décline peu à peu au dehors. Les travaux du jour sont pratiquement achevés. Dans la pouponnière qui vient d'être achevée en compagnie de Minuit & de Brasier, je m'assure de la bonne santé des premiers œufs de la Pension pour éviter de trop penser, tâchant ainsi de tuer le temps en attendant l'arrivée de mon ami. Il a dit qu'il viendrait & je lui fait confiance pour cela, il n'a jamais manqué sa parole à ma connaissance. Mais que lui dirai-je? Voilà pourquoi je veux pour une fois éviter de réfléchir. Quelques heures seulement après avoir trouvé excellente l'idée de lui en parler, je ne sais plus. Soupirant discrètement, je baisse le regard vers ma Noctali, cherchant apaisement dans son regard aussi perdu que le mien. Sans un mot, elle vient se percher sur mon épaule, presser sa joue contre la mienne. Muette, je reporte mon attention sur un œuf de Medhyena, posant une main gantée sur sa coquille pour tenter de deviner le cœur du petit au travers. L'heure est proche désormais. Tylton doit déjà être en place sur le portail, attendant l'arrivée de notre invité pour le guider ici. J'aurai pu confier cette tâche à un autre, mais il me semblait important que ce soit lui. Tout comme il m'a semblé opportun de rester à la Pouponnière en attendant l'heure.

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

Quand il reste un espoir

Je ne me retrouvais réellement qu'à ces moments fatidiques de l'année. Le travail acharné avait toujours fait partie de qui j'étais. J'étais un battant, même si on ne pourrait le soupçonner sous mes airs distingués et mes complets excentriques. J'avais travaillé toute mon enfance pour mettre de la nourriture sur la table, puis je m'étais battu pour obtenir tous les Rubans et participer à la Compétition, je m'étais battu pour devenir Maître et en tant que Résistant. Je retrouvais cette part intime de mon être, la plus authentique probablement en m'entraînant en compagnie de mes Pokémon. Pendant cette période de l'année, je pouvais aussi bénéficier de l'expertise d'Antonio qui avait engagé des dizaines de gardes de sécurité pour s'assurer d'éloigner les journalistes ou les fans de la demeure. Je ne voulais pas qu'on s'amuse à diffuser mes combinaisons sur internet ou je ne sais quel autre média et risque de vendre ma stratégie à mes adversaires. Stratégies que j'élaborais de façon très personnelle à chacun des jeunes Coordinateurs qualifiés. J'étais satisfait, plus que satisfait même, de nos progrès jusqu'à présent, mais je peinais encore à former les équipes. Mon équipe élite travaillait ensemble depuis si longtemps que chacun d'entre eux aurait pu former une pair intéressante avec un autre. Je n'arrivais pas à me décider, ce qui provoquait une part de mécontentement parmi les miens et je tentais du mieux que je le pouvais de calmer les tensions.

Ydila, comme à son habitude, se montrait une fière partenaire. Elle nous rassembla ce midi-là pour que nous prenions des décisions adéquates. Pas d'entraînement donc pour la journée, simplement une discussion que je dirigeais, papier et crayon à la main. Me creusant la tête pour fabriquer sur la feuille tendue sur la table devant moi quelques combinaisons intéressantes entre mes différents alliés. Nous ne faisions que commencer à peine lorsque je vis une forme longiligne se glisser dans le jardin. Je suivi l'être du regard tandis que Domingo se levait bravement pour nous défendre, mais je posais une main sur son épaule pour le rassurer. Nous n'avions rien à craindre de lui qui venait à nous avec énergie et je saluais respectueusement Ziggy le Linéon alors qu'il nous rejoignit sur la galerie. Sa présence même, ce message qu'il me tendit m'inquiétèrent aussitôt, mais le délai accordé par cette demande de rendez-vous me portait à croire qu'il n'y avait point d'urgence et que de ce fait, mon amie devait bien se porter... Ou du moins en apparence, comme la plupart du temps. Je signifiais mon accord au Pokémon qui rentra aussitôt comme il était venu, nous laissant travailler tous les sept comme si de rien n'était.

Ou presque. J'étais pressé de savoir ce que l'Hôte de Pension attendait de moi et j'eus du mal à me replonger dans la discussion jusqu'au moment où j'en fus totalement absorbé. Vers la fin de l'après-midi, je rentrai me préparer et casser la croûte en compagnie de toute mon équipe. Je pris ensuite la route de la Pension à pied, accompagné de Tarek, de son Oeuf tout juste apparu la veille que je tenais dans mon Sac (pensant par la même occasion que j'aurais l'occasion de le faire examiner par mon amie), ainsi que Pandora qui, remarquant mon inquiétude, avait insisté pour m'accompagner. Nous fûmes accueillis par un gazouillement mélodieux en provenance du portail. Je levai les yeux vers un jeune Tylton aux ailes magnifiques qui, d'un signe gracieux, nous invita à les suivre. J'obtempérai en me lançant à sa suite, non sans avoir laissé échapper un léger soupir d'envie devant cette magnifique créature. Je cherchais toujours à en obtenir un Tylton, mais depuis le début de mes entraînement avec mon équipe en prévision des finales, j'avais du mettre ce rêve de côté. Le petit oiseau nous mena jusqu'à la pouponnière, une installation que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir terminée. J'y entrai aussitôt, cherchant du regard la jeune femme.

«Yasmina?»

Je l'avais repéré évidemment. Cette question évoquait celles que je n'osais pas poser. Je me présentais à elle sous ma forme la plus simple: t-shirt blanc uniforme et pantalon en denim terminés par des espadrilles toutes simples, ainsi que mon sac en bandoulière refermant l'Oeuf du Tarsal issu de l'amour entre Galia et Tarek. Je m'approchai doucement d'elle en souriant doucement, mais malgré ma discrétion, mon effet fut complètement bousillé par l'entrain caractéristique de Pandora qui vola jusqu'à elle pour jeter ses ailes autour d'elle. J'adressai un petit regard désolée à Mina en espérant qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Petite chose affectueuse va.

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Rares sont ceux qui me nomment par mon prénom complet, si bien que je l'entends rarement. Non pas que cela me dérange, je suis bien plus habituée & à l'aise de me faire appeler Mina, & la plupart du temps Yasmina me trouble plus qu'autre chose. Ma sœur elle-même l'utilisait peu souvent.. Enfin, cela ne me gênait pas qu'elle m'appelle par mon prénom entier, tout comme Jasper évidemment. Maxwell & Jackson en ont le droit aussi, mais ils sont, parmi les vivants, à peu près les seuls qui ne prennent pas de risques à le faire. Alors outre sa voix bien connue, le mot qu'il prononce me permet de savoir aussitôt qu'il est là, & pile à l'heure comme toujours. Cependant je n'ai pas le temps d'y répondre, ni même de me tourner vers lui ; une grande forme immaculée se jette déjà dans mes bras, m'entourant de ses ailes légères & manquant dans sa précipitation de faire basculer Minuit, qui se retient de justesse au tissu de ma robe d'ébène, se stabilisant aussitôt sur mon épaule avec un ronronnement amusé. Bref mais bien réel, tout comme le petit rire qui m'échappe. Pandora dans toute sa splendeur, débordante d'affection, toujours prête à apporter son soutien si elle le peut, & comme elle a probablement senti notre tension à la Noctali & moi-même..

Un vague sourire en coin sur le visage, je glisse une caresse sur la tête de la Togekiss, peu déstabilisée même si je suis peu habituée à tels élans de tendresse ; elle & Crystal sont deux des quelques êtres de la part de qui cela ne me gêne vraiment pas. Alors le regard désolé de Maxwell.. Lever les yeux au ciel y est ma seule réponse, car je crois bien qu'il le sait déjà après tout, depuis le temps.. Il fait même partie de ces rares capables de déchiffrer une partie de mes émotions dissimulée sous une solide carapace. Si je l'ai appelé lui, ce n'est pas pour rien. Il est pratiquement mon seul confident, pratiquement le seul en qui j'ai pleinement confiance ; & Arceus sait qu'accorder véritablement ma confiance m'a toujours été difficile, plus particulièrement encore depuis quatre ans. Enfin.. Cela aussi, je pense qu'il le sait. Surpris de me voir rester silencieuse, lui qui m'a toujours connue dotée d'une jolie répartie & habile des mots, Brasier vient vers moi, levant un regard indéchiffrable en ma direction. Me rappelant aussitôt tout ce pourquoi nous en sommes venus à cette situation, à appeler Max en cette période de l'année où je sais pourtant qu'il n'est que très peu disponible, totalement dédié à son art jusqu'à délaisser tout le reste. Hochant la tête pour rassurer le Démolosse, je reporte mon attention vers le Maître Coordinateur, un frêle sourire en guise d'accueil à son attention comme à celle de Tarek qui l'accompagne, lui aussi.

- Cela fait longtemps, Maxwell. Je suis désolée de te déranger en ce moment, je sais que tu préfères rester concentré sur les concours, mais..

De nouveau, cette question. Comment aborder le sujet? Je l'ignore, sincèrement je n'en ai aucune idée, & mon instinct semble peu disposé à m'aider sur ce coup-là, hélas. Changer de sujet, repousser à plus tard? Ce serait probablement le mieux pour le moment, mais me connaissant, je n'y reviendrai pas, pas si aisément du moins. Mauvaise idée sur le long terme. Je ne me souviens même plus de la dernière fois où je me suis trouvée si hésitante, où j'ai eu tant de mal à trouver comment aborder un sujet. Un vague grognement de Brasier, discret mais bien réel, me donne une ouverture dans laquelle je plonge aussitôt avec gratitude envers lui, qui une fois encore m'offre une aide inestimable.

- Oh oui, pardon Brasier. Max, je te présente l'un de mes plus vieux amis, Brasier. La dernière fois que je l'ai vu, c'était encore un Malosse ; il m'a retrouvée hier soir.

D'instinct, ma main se porte au pendentif d'argent à mon cou, renfermant des images de ma famille que bien peu de gens ont pu voir ; depuis leur perte, Jackson est peut-être le seul à avoir aperçu le contenu de ce collier. Peut-être est-il temps que quelqu'un d'autre les voit? Peut-être. Le Démolosse, respectueux malgré son mauvais caractère, incline légèrement la tête en guise de salut au Coordinateur. On va dire que ces présentations sont un bon début.

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Quand il reste un espoir

J'aimais Pandora de tout mon coeur, la plupart du temps bien plus que moi-même. Cette petit Togépi tout juste sortie de l'Oeuf m'avait sauvé la vie après tout. Avait guidé mon existence et fait de moi un véritable prince. Je me fichais bien de la richesse, des avoirs, de la popularité aussi, même si je devais avouer apprécier les attentions perpétrées par mes fans dans le Grand Hall de Nuva Eja. J'aimais qu'on croit en moi, qu'on m'encourage, qu'on me suive. Quelque part en moi, ce petit garçon fragile qu'on avait jamais vraiment aimé avait toujours autant besoin de l'amour que m'offrait le public régulièrement et je supportais mieux que mes collègues les journalistes et toute cette attention probablement pour cette raison. Mais Pandora ne m'avait pas apporté seulement cette attention qui me gâtait. Elle m'avait ouvert les yeux sur ma passion la plus profonde et continuait de m'inspirer tous les jours. Elle était mon amie sincère depuis de très nombreuses années et je ne pouvais imaginer mon monde sans elle. Malgré ma légère honte devant son manque d'inhibition et de retenue devant mon amie qu'il valait mieux ne pas brusquer, j'appréciais ce geste gratuit d'affection dans un support venant du fond de son coeur. Mina me rassurait d'ailleurs en levant les yeux au ciel devant mes plates excuses. Je soupirai quelque peu malgré tout tandis que Pandora se détachait d'elle, la scrutant avec sa douceur habituelle.

«Ne t'excuse pas, Mina. Tout le monde avait besoin d'une pause, n'est-ce pas?»

Je jetais un coup d'oeil vers Tarek qui approuva avec un petit sourire gêné. Mes compagnons travaillaient si dur qu'ils n'avaient plus la force de protester lorsque je les poussais au-delà de leur capacité. J'avais du leur parler à ce sujet. Le Gallame considéra la jeune femme devant nous et m'offrit un regard lourd de sens. Je n'aimais pas vraiment qu'il sonde ses émotions ainsi, elles lui appartenaient après tout, mais peut-être étaient-elles si intenses qu'il ne pouvait autrement que de les capter. Je reportai donc mon attention vers elle qui adoptait à présent un silence exemplaire. Je respectais ce moment qu'elle prenait pour rassembler ses idées, de plus en plus inquiet pour elle, mais ne laissant rien paraître à l'extérieur. Je n'avais aucune intention de l'affoler d'avantage. Je remarquai pour la première fois le Démolosse lorsque celui-ci s'approcha d'elle de façon soudaine. Je le considérai un instant. Les équipes de mes amis grandissaient rapidement souvent, et je n'avais pas toujours une mémoire infaillible à ce sujet, mais il me semblait n'avoir jamais vu ce spécimen ici, alors qu'une grande confiance semblait se dégager entre ces deux-là. Je souris légèrement lorsqu'elle me le présenta, confirmant aussitôt ce que j'avais cru comprendre.

Ce Démolosse appartenait à son passé, son passé dont je ne possédais que quelques fragments. Chanceux, je le savais, d'en savoir déjà autant. Ou malchanceux... Tout dépendait du point de vue. Ce qui troublait ma bonne amie devait venir de ce passé. Peut-être que la vue de ce vieil ami qui l'avait retrouvé la troublait et lui rappelait quelques souvenirs douloureux? Je m'inclinai légèrement devant Brasier, avant de retirer une Poké Ball à ma ceinture et de libérer Artémis ma propre Démolosse. Celle-ci se tint bien droite, détaillant la pièce avec une sorte d'indifférence sérieuse qui la caractérisait. Je passais une main entre ses cornes pour la détendre, ce qui fit son effet. Elle salua son vis-à-vis d'un signe de la tête respectueux.

«Enchanté, Brasier, voici Artémis.»

Un peu timide à ses heures, la chienne des ténèbres resta obstinément près de moi plutôt que de faire connaissance avec Brasier comme je l'aurais espéré. Soupirant quelque peu, je fus surpris quand je sentis une pression contre mon épaule. Le petit Tylton venait de s'y poser.

«Tu veux dire que Brasier vient... du Japon?»

Le Japon... Son mystérieux passé. Je n'osais pas demander de plus mais la raison de cet appel soudain me hantait. Pourquoi voulait-elle de moi ici maintenant?

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Je ne dis mot lorsque Maxwell repousse à son tour mes excuses, & fais mine d'ignorer le regard que lui lance son Gallame. Un regard lourd de sens, que je pourrai déchiffrer sans mal pour cette fois, car c'est bien moi qu'il concerne. Je sais bien qu'il capte mes émotions, mes sentiments, même si je suis entraînée à les contenir & les maîtriser depuis longtemps ; je n'ai pas de raison de les dissimuler plus que de raison après tout, & il appartient à la famille d'évolution la plus empathe qui soit. Il doit capter sans aucun mal mes sentiments oui, tout comme leur exact écho en la Noctali perchée sur mon épaule. & je fais comme si je n'avais rien remarqué effectivement, car il serait bien inutile de m'en formaliser probablement. Ce n'était pas comme si nous n'étions pas en compagnie d'amis proches après tout, de l'un de mes uniques confidents & de ses alliés les plus loyaux. Un frêle sourire en coin s'esquisse sur mon visage, alors qu'après un bref silence, le Maître Coordinateur libère un nouveau pokémon ; Artémis sa Démolosse, qu'il présente alors au mien, & qui se montre comme timide, restant proche de son dresseur en faisant montre de sa quasi indifférence habituelle. Je ne saurais dire ce que Brasier pense réellement de ce geste de l'homme, il reste muet & je ne suis pas en état de chercher à déchiffrer son regard souvent aussi secret que le mien.. Au final, m'importe seulement le fait qu'il reste silencieux face à la nouvelle venue, sans faire trop preuve de sa méfiance habituelle, l'acceptant probablement malgré son indifférence car elle est de l'équipe d'un ami qu'il a deviné très cher à mes yeux. Il se contente d'un hochement de tête respectueux lui aussi, avant de reporter son regard vers Max lorsque celui-ci reprend la parole après un léger soupir, posant une question vaguement hésitante.

- Oui.

J'avoue ne pas avoir cherché plus que cela à savoir comment. Il vient du Japon oui, tout comme moi, & c'est bien là-bas que je l'ai cru perdu en même temps que ma famille. Je sais qu'il m'a cherchée sans relâche quatre années durant, jusqu'à le retrouver sur Enola, dans ma nouvelle Pension. Mais comment il a atteint l'île, comme il y a retrouvé ma trace? Je n'en ai absolument aucune idée. À mon tour de soupirer, caressant doucement la tête de mon vieil ami assis à mes côtés, entre ses cornes ainsi que j'ai découvert qu'il semble apprécier.

- & c'était au Japon que nous nous sommes vus pour la dernière fois, oui. Avant.. Tout cela.

Je sais que ce simple mot suffira, qu'il est inutile d'apporter plus de précisions. Ma main toujours sur mon pendentif serre celui-ci presque convulsivement désormais. Les souvenirs, les seuls tangibles & plus beaux souvenirs de mon passé perdu qu'ils me restent, hormis les quatre membres de mon équipe que j'ai connus auparavant. Sans même que je ne m'en aperçoive, mes doigts bougent sur l'objet d'argent, & c'est le clic discret mais si caractéristique qui me ramène à la réalité, alors que le pendentif s'ouvre dans ma main. Lentement, synchrone avec Minuit, je baisse le regard vers lui. Deux photos bien connues s'y trouvent, portraits réunissant nos deux familles. Sur celle de gauche, nous y sommes toutes les deux, Tina & Midi à notre droite, Jasper & Thor de l'autre côté. Sur l'autre photo, nos enfants à toutes les deux. Tommen & son Pyroli chromatique, entouré par Kendra & sa Phyllali, & Daniel & son Voltali. Portraits emplis d'un bonheur oublié. Des sourires qui ne renaîtront plus. Une moue faible s'esquisse sur mon visage comme sur celui de mon alter-ego, alors qu'au même instant nous décidons de la solution. Toujours si lentement, je décroche le pendentif ouvert pour le tendre à Maxwell, sous le regard vague de Minuit, & surpris de Brasier qui ne devait pas s'attendre à ce que j'aille jusque là, jusqu'à dévoiler ce secret alors qu'il me connaît bien assez pour deviner que je l'ai jusqu'ici jalousement gardé.

- Il a.. Apporté de surprenantes nouvelles.

Ouvrant entièrement mon esprit, je laisse s'y former l'image de mon fils aîné & de son starter, enfant de la mienne. Je ne trouve pas les mots, alors autant.. Laisser cette image parvenir ainsi à l'homme qui me fait face. Je suis sûre que Tarek comprendra cette requête muette, alors qu'un frêle murmure m'échappe, mettant enfin le mot sur ce sentiment qui m'a envahie depuis hier soir.

- Un Espoir.

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Quand il reste un espoir

Mon hésitation à poser des questions s'avérait presque naturelle, compte tenu de ce que nous étions tous les deux. Soit les êtres les plus secrets que je connaisse. Malgré ma grande curiosité, une part de moi considérait des confidences de la part de ma chère amie avec appréhension. J'ignorais ce que je pourrais trouver dans son passé, si ce n'était que beaucoup de souffrances. Ces souffrances, nul besoin de passer la jeune femme à la loupe pour les reconnaître, même si leur nature même restait un mystère qu'elle gardait pour elle. Un comportement que je ne dénigrais jamais. Ses histoires lui appartenaient, mais à présent, je doutais qu'elle ne me tienne dans l'ombre très longtemps. Tout indiquait qu'elle briserait bientôt le silence et j'en ressentais une certaine nervosité. Connaître les maux des gens chers me faisait toujours du mal à moi aussi. Je crois que j'en retenais mon souffle, alors qu'elle répondait à l'affirmative à ma question, lancée un peu malgré moi. Impossible de savoir avec certitude comment il était parvenu du Japon jusqu'ici, mais le résultat restait le même. Une part de son passé revenait au galop la hanter et quelque part, j'avais la certitude que ces deux-là avaient été séparés de façon tragique. Je cherchais toujours à comprendre ce que j'avais à faire dans toute cette histoire, mais je me montrais patient pour ne pas la brusquer.

Elle en dévoilait un peu, je prenais mon temps pour assimiler ces nouvelles informations. Je l'observais avec prudence, tandis que ses mains adoptaient une danse frénétique autour de son pendentif. Je suivais ses mouvements du regard, en échangeant d'autres avec mon Gallame qui continuait à me scruter avec une drôle d'appréhension. Soudain, elle décrocha l'objet de son coup et me le tendit avec une lenteur qui en disait long sur la portée de ce geste. Avec délicatesse, je l'accueillis entre mes mains, jetant mon regard à l'intérieur. Il contenait deux photographies, de deux familles, ses familles. Des gens et des Pokémon que je n'avais jamais vus, mais je reconnaissais sans mal comme étant les proches qu'elle pleurait dans le secret. Ses enfants lui ressemblaient, et avec un pincement horrible au coeur je me demandai... Je me demandai où ils étaient passés. Je me sentis m'émouvoir, mais je poursuivis sans rien laisser paraître. Je devais bien à Yasmina de préserver mon calme alors qu'elle même devait bouiller d'appréhension à la vue de ce Pokémon qu'il lui avait probablement été arraché... Tout comme eux n'est-ce pas? Tarek releva soudain la tête en ma direction et posa une main contre mon bras. Défilèrent alors des images d'un des fils que je reconnus de la photo, accompagné d'un Pyroli aux couleurs étranges. Ses mots soufflés alors m'éclaircirent. Un espoir... De retrouver un de ses enfants toujours vivant, sain et sauf. Je portai une main à mon coeur.

«Un espoir...»

Je répétai dans un murmure, m'approchant d'elle en posant une main contre son épaule. Pour sa part, Pandora avait aussi reçu l'image provenant de Tarek et se tenait à l'écart, pensant probablement à sa propre fille Tsuki avec un brin de tristesse. Elle comprenait mieux que quiconque, probablement même mieux que moi la souffrance que devait endurer une mère d'être séparée de ses enfants. Elle leva un regard brillant d'une tristesse impossible en ma direction, bouleversée et touchée par cette vision de ce gamin perdu et peut-être retrouvé. Serrant avec affection son épaule, je me tâchai de sourire du mieux que je pouvais, toujours aussi incertain de ce qu'elle attendait de moi.

«Mina je... est-ce que je pourrais t'aider à le retrouver?»

J'ignorais tout de lui. Son nom, son âge. Je ne savais pas comment il avait été perdu et pourquoi le retour de Brasier représentait un espoir pour sa mère de le retrouver. Mais je ne désirais qu'une chose: participer au rechercher, m'investir, pour elle, pour ce bonheur qu'elle méritait tant.

«Si... je le puis, je le ferai.»

Je vis la fierté briller dans le regard de Pandora et Artémis et Tarek se redresser à l'unisson, comme pour se porter volontaires. J'ignorais quelle part nous pourrions avoir dans ces recherches, mais je me devais de me proposer.

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Un mot aussitôt repris en écho par Maxwell, alors que mon regard & celui de Minuit se sont portés sur le lointain à le prononcer, alors que l'entendre a fait courber l'échine d'un Brasier abattu par la culpabilité. Le Coordinateur, silencieux au point que je ne l'ai entendu venir, s'est approché pour poser une main assuré sur l'épaule où ma Noctali ne repose pas. Mais le poids émotionnel de ce soutien n'est rien, comparé à celui qu'engendre les mots qu'il prononce ensuite. Jetées presque au bord des larmes par ses gestes & le regard de Pandora, par la question qu'il pose, ma chère amie & moi-même nous trouvons muettes, à court de réponse comme cela nous arrive si rarement. Émotion que de l'entendre proposer ainsi son appui alors qu'il ne sait vraiment pas grand chose, hormis que ce garçon est mon fils, ce Pyroli celui de Minuit, & que nous les pensions perdus à jamais jusqu'à hier. Émotion aussi que de voir Pandora, Tarek & Artémis se redresser en volontaires, contrastant avec Brasier qui s'est laissé abattre par la culpabilité qui le ronge il y a quelques instants. Surpris lui aussi, le Démolosse relève d'ailleurs la tête, pour poser sur les trois alliés de mon ami un regard étonnamment déchiffrable, lourd de sens. Qu'il doit lui changer de voir des comportements si généreux & présents, après quatre ans à courir les routes en parfait solitaire oublié de tous aussitôt qu'il disparaissait ; après tout les derniers êtres si bons que Maxwell & ses pokémons qu'il ait pu voir.. C'était lorsque la Vie n'avait pas encore décidé de tout foutre en l'air. Ou plutôt lorsque mes géniteurs étaient encore loin de moi, loin de ma famille qu'ils ont détruite sans remords pour des raisons parfaitement absurdes.

- Nous n'en demandions pas tant..

Frêle murmure d'une voix tremblante d'émotions devenue si inhabituelle, simple murmure appuyé d'un hochement de tête négatif de Minuit. Pas autant non, loin de là ; même si.. Même si le connaissant, j'aurai bien dû me douter que Maxwell proposerait aussitôt son aide, même sans savoir grand chose, juste parce qu'il a bon cœur & qu'il n'abandonne pas ses amis. J'aurai dû. Mais là n'était absolument pas ce que je recherchais principalement en l'appelant à l'aide, alors je n'y avais pas pensé une seule seconde. & pourtant, un peu d'aide ne serait clairement pas du luxe, puisque je n'ai aucune idée précise d'où commencer ni de comment ; ou du moins, pas d'idée assez précise d'où chercher pour être efficace. Quoiqu'il en soit son affirmation me touche beaucoup, & je suis dans tel état qu'il m'est impossible de le cacher. Pauvre Tarek, il doit avoir quelques peines avec le tourbillon émotionnel combiné que nous formons, la Noctali & moi-même.

- Il nous fallait surtout en parler, à quelqu'un d'autre que les membres de l'équipe. Pour ne pas faire de bêtises qui pourraient gâcher cette chance..

J'ai toujours été impulsive, & ce défaut est si commun à toute mon équipe qu'aucun ne m'aurait retenue en ce cas. J'aurai aussi bien pu partir sur un coup de tête, tout plaquer & gâcher le peu de Vie qu'il m'a fallu quatre ans pour reconstruire, & ce pour disparaître en quête d'un objectif sans certitudes, dans une direction inconnue ; tant littéralement que métaphoriquement. Mes compagnons m'auraient suivie sans protester, envahis d'autant de détermination & de colère, d'impulsivité que moi. & quand bien même nous aurions retrouvé ainsi Tommen & Desmond, qu'aurions-nous pu leur offrir alors? En parler à une personne extérieure, plus posée que nous, rend l'Espoir réel, me permet de garder le cap sur ce que je perdrai en abandonnant tout pour chercher mon enfant sans prévenir personne. Tout ce que j'ai si difficilement construit.

- Merci Max.. & merci à vous trois. Vous n'imaginez pas combien c'est important, pour Minuit & moi.

Pour ne parler qu'en notre nom, les mères de ces deux jeunes pour qui l'Espoir renaît. Sans compter Brasier qui je le sais, se sent presque aussi impliqué ; & qui ne manque pas de l'affirmer lui-même d'un léger grognement de remerciement. Je sais qu'admettre être redevable lui coûte toujours un peu, bien plus qu'à la Noctali & moi-même ; mais dans ce cas précis il n'aurait pu le nier ni refuser de le faire savoir aux concernés, & qu'il valait mieux que je ne parle pas en son nom. Car il se sent responsable, coupable de cette situation, & cela se voit, il n'arrive pas à le cacher. Je sais qu'il s'en veut, cela me peine, mais rien de ce que je pourrai dire oh faire ne changera rien car je suis trop directement concernée. Même si Minuit ou moi lui affirmons encore que rien n'est sa faute, bien au contraire, cela n'amoindrira pas son ressentiment envers lui-même. Pourtant si Tommen est en vie c'est bien grâce à lui. Il en a déjà fait tant ; & en plus, si mes suppositions quant à l'identité de la femme dont il a vainement tenté de protéger mon fils sont exactes.. Il nous offre là un avantage inestimable. Si comme je l'ai toujours craint elle me cherche, si elle finit par me trouver, elle a d'ores & déjà perdu l'effet de surprise ; & le fait d'en avoir parlé, d'avoir allégé ce poids, devient alors d'autant plus précieux.

Car désormais que j'ai l'esprit plus clair, la réalité me frappe enfin, & les pièces du puzzle rapportées par Brasier s'assemblent soudain avec une facilité déconcertante. Je sais où trouver la femme qui détient mon fils, & heureusement que j'ai préféré prendre le temps d'appeler à l'aide plutôt que céder à l'impulsion de disparaître aussitôt. Car je sais qu'elle me cherche toujours, & il parait que c'est une bonne traqueuse, bien meilleure que je ne le suis moi-même. Elle viendra forcément sur Enola à ma suite, surtout qu'une spécialiste des Ténèbres nommée Mina ne peut qu'attirer son attention ; elle se précipitera sans aucun doute ici pour vérifier dès qu'elle apprendra qu'une telle Hôtesse de Pension vient d'apparaître. & avoir compris cela réduit considérablement le champ de recherches. Qu'elle nous trouve la première ou que nous la prenions de vitesse, il y a désormais de bonnes chances que cela finisse bien grâce à Brasier, même s'il n'arrive pas à ne voir que cette réalité pourtant non neutre, grâce à lui, & grâce à l'écoute sans jugement de Maxwell qui nous a soulagées Minuit & moi. Enfin un peu plus paisibles, nous reportons ensemble un regard moins troublé vers l'homme ; ce n'est que là que je m'aperçois que l'oisillon bleuté qui l'a mené ici est resté avec lui, perché sur son épaule.

- Tiens, on dirait que Tylton t'a adopté.

Lunatique. Un fin sourire vient d'éclipser ma douloureuse concentration au profit de cette constatation. Pourtant je sais qu'il faudra bien y revenir, mais un peu de légèreté ne peut pas faire de mal dans ce contexte. Un instant pour respirer un peu.

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Quand il reste un espoir

Il me faisait si étrange de la voir ainsi. Vulnérable. Comme si la moindre de mes paroles auraient pu lui faire plier l'échine, la détruire. Je n'aimais pas la voir dans cet état. J'aurais voulu saisir toute sa douleur entre mes mains et la porter contre mes épaules pour la porter à sa place, mais je savais la chose impossible. Je devrais me contenter de la soutenir et de lui apporter mon aide, ce qui semblait déjà épancher une part de son trouble. Le hic: j'ignorais comment lui porter mon aide, alors que j'ignorais absolument tout de ce garçon. Elle semblait si absorbée par ses pensées qu'elle en oubliait peut-être de me fournir le peu d'informations viables qu'elle possédait à son sujet, ou peut-être simplement de parler de son fils relevait d'un effort trop difficile pour elle. Je ne la pressais en rien, même si mon impuissance me rendait un peu plus impatient qu'à l'habitude. Une sorte de panique de la voir ainsi se pointa en moi, et Tarek posa une main contre mon bras pour me rassurer. J'en faisais déjà beaucoup d'être présent pour elle dans une période de l'année où je disparaissais entièrement même pour mes proches. Une vague de bien-être m'envahit alors que le Gallame usait de ses pouvoirs empathique pour me rassurer. Je ne résistais que très rarement à ceux-ci, mais cette fois, il réussit à m'apaiser. Je lui jetai un regard reconnaissant.

Yasmina évoqua quelque conneries qu'elle aurait pu faire si elle n'en avait pas parlé et j'ignorais à quoi elle faisait référence, mais j'hochai tout de même la tête. Je comprenais. Suite à l'assassinat de Pasqual j'étais devenu un peu fou. Je m'étais jeté dans la Résistance, avait suivi ma flamme, cette femme qui continue de m'inspirer toujours aujourd'hui, et j'avais perpétrer des horreurs qui me hantaient encore aujourd'hui. À ce jour j'avais changé ma vision de la Résistance, avais pris une part différente dans le combat pour m'engager dans une vision plus pacifiste que certains d'entre nous ne respectaient pas. Je n'avais pas l'intention de contrer la violence par la violence... Mais après je n'étais pas parent. Sa douleur, même si je pouvais la deviner, ne pouvais la ressentir moi-même, même dans un élan d'empathie. Aurais-je le courage de l'arrêter si jamais ses élans de vengeance venaient à l'aveugler? Si elle m'en parlait de façon si ouverte, de cette crainte de faire quelque chose qu'elle pourrait regretter, c'était certainement pour obtenir de moi une certaine aide de ce côté. Je serais donc présent, et fort pour elle, au meilleur de moi-même.

«C'est tout naturel, ne me remercie pas. Nous les retrouverons.»

Je m'adressais ici aussi à Minuit, qui avait aussi perdu son petit elle aussi. Je soupirai en levant un regard pensif vers le plafond. Plusieurs plans différents pourraient être mis en place pour le retrouver, mais comment débuter les recherches? J'avais besoin d'informations, mais ces informations, seules Mina les possédait, et refusait à sa façon de les transmettre. Patience, Maxwell, je me répétais. Pendant ce temps, elle posa un regard sur moi un peu moins troublé, et remarqua enfin la présence du petit Tylton contre mon épaule. Elle dit alors qu'il semblait m'avoir adopté et je souris en rougissant un peu de culpabilité. J'adorais cette espèce, à peu près tous ceux qui me connaissais le savaient. Je rêvais d'en capturer un pour moi depuis un bon moment, mais je n'avais jamais eu la chance d'en rencontrer un en liberté. J'appréciais grandement cette attention que me portait l'oiseau, et je portai vers lui ma main libre pour lui caresser la tête.

«Comment il s'appelle?»

Au même moment, j'avançai mon autre main, celle qui était toujours fermée sur le pendentif de Mina. Une question double, donc, qu'elle pouvait choisir de répondre ou non. Une façon pour moi de lui signifier que je pensais toujours à son fils et que si elle désirait que je l'aide, que j'aurais besoin de plus d'informations, même si j'acceptais de les cueillir à son rythme.

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Coupable de l'affection que semble déjà te porter Tylton, Max? Ah si tu savais. Il ne faut pas, voyons. Un petit sourire en coin s'esquisse sur mon visage, amusée, alors que le Maître Coordinateur rougit légèrement de ma remarque. Croit-il que je ne sais pas depuis longtemps son intérêt pour cette espèce, que je fais cette remarque en l'air? Je peux tout de même comprendre qu'il ne se doute pas de la vraie raison de la présence de Tylton ici, à y bien réfléchir on pourrait sans mal me trouver des raisons de tenter de capturer un tel pokémon n'ayant pas de lui-même demandé à me suivre, comme la musique, la puissance de son futur type dragon, l'origine d'Hoenn où j'ai grandi ; mais cela m'est assez compliqué en réalité, cela risquerait de trop me rappeler un autre pokémon que j'ai connu par le passé, un pokémon de la même espèce appartenant à mon père adoptif avec qui j'ai dû couper les ponts un peu malgré moi, pour les protéger ma mère & lui. Je ne le capturerai donc pas pour moi ainsi, pas si je n'ai pas de bonnes raisons, mais Max ne pouvait pas le savoir après tout. Ce n'est pas pour moi que j'ai proposé à ce Tylton de quitter les Falaises avec moi ; & il le savait parfaitement, je ne le lui ai pas caché un seul instant, avant même de lui tendre la pokéball il savait que je pensais à un ami & non à moi-même, & il a accepté en toute connaissance de cause. Il savait aussi que si cela ne lui convenait finalement pas je lui rendrait aussitôt sa liberté, sauf à ce qu'il souhaite que je lui trouve un autre foyer.. Mais on dirait que la question ne se pose pas, de toute manière. Un simple regard à l'oisillon me suffit à avoir sa confirmation ; l'idée que Max soit son dresseur lui plait. Tant mieux, très sincèrement.

Bien vite mon expression se fige, brièvement, alors que le Coordinateur reprend la parole, glissant une main dans le plumage de l'oiseau bleuté, & tendant l'autre vers moi. Mon pendentif, que je reprends d'une main un peu tremblante malgré moi, oscillant entre plusieurs émotions. La question qu'il a posée, acquiert ainsi plusieurs sens. L'un concerne le pokémon blotti sur son épaule, l'autre les photographies reposant dans le pendentif revenu au creux de ma paume. Un choix à faire. Rester dans la légèreté, cette pause essentielle pour supporter la difficulté de ce que j'ai mis sur la table aujourd'hui.. Ou revenir à cette difficulté? Je sais qu'il sera essentiel de le faire, que j'en ai trop dit déjà pour me taire, ou plutôt pas assez dit puisqu'il veut désormais nous aider. & puis le besoin d'en parler était, reste, bien réel. Il le faudra. Il le faut. Trouver le courage, ou plutôt la force, parmi les restes de mon cœur brisé, d'évoquer encore le passé. Je ne dois pas choisir en réalité, ou du moins pas choisir quelle réponse donner ; plutôt dans quel ordre les donner, car les deux sens de la question méritent une réponse. & en soit, l'ordre semble assez évident. Un léger grognement de Brasier, revenu à la réalité & venant presser son museau contre ma main libre pour m'encourager, m'arrache un nouveau petit sourire en coin. Nous ramenant Minuit & moi à l'instant présent nous aussi ; pour une fois, le silence ne s'est pas étendu, une fraction de seconde seulement. Merci pour cela à la brève pause émotionnelle induite par mon changement d'humeur après avoir remarqué l'oiseau bleuté sur l'épaule de mon ami.

- Pour Tylton, je dirai.. À toi d'en décider?

Ton malicieux, presque rieur, léger, en lançant tranquillement cette annonce qu'il ne manquera probablement pas de comprendre, j'imagine. & soudain un nouveau changement, prévisible sans doute. Sourire qui se fait nostalgique, un peu triste. Les souvenirs d'un passé perdu qui défilent alors qu'il me faut désormais répondre au second sens que j'ai deviné dans sa question, qui me permet de mettre fin à cet instant que j'ai instauré pour respirer après la lourdeur des précédents. Un frêle soupir, alors que mon regard se porte sur l'une des deux photographies du pendentif, celle de droite, celle des enfants. Nos enfants à Minuit, à moi. Ceux que l'incendie a emportés, ainsi que leurs pères. Un frêle soupir nous échappe de concert, à ce souvenir d'une plaie commune & jamais cicatrisée. Toujours à vif. La perte de notre famille reste insurmontable, même si nous avons recommencé à avancer tant bien que mal.. À jamais insurmontable.

- Quand à mes enfants.. Kendra & Daniel sont les plus jeunes. Leur grand frère s'appelle Tommen, il doit avoir 10 ans aujourd'hui. Tout comme Desmond, son Pyroli ; ils sont nés à quelques jours d'intervalle.

Quatre très exactement. Quatre jours, voilà tout ce que le fils aîné de ma Noctali a de moins que mon fils aîné. Quatre petits jours ; ils ont grandi ensemble, littéralement, inséparables depuis toujours, & donner à Tommen la pokéball de celui qui était encore un petit Evoli blanc n'était finalement qu'évidence. Tout comme le fait que le concerné choisirait de lui-même la forme de Pyroli lorsque son jeune dresseur s'est aperçu préférer ce type aux autres.. Ensemble, solidaires, toujours. Comme deux parties d'un seul être, exactement le même genre de lien que celui qui unit depuis toujours leurs mères respectives. Si Minuit & moi-même pouvons donc avoir une certitude, c'est bien que si l'un vit toujours, alors le second aussi. Cela ne fait absolument aucun doute.

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Quand il reste un espoir

Peut-être que Mina tentait de rétablir un peu de légèreté et peut-être venais-je contrecarrer ses plans en lui imposant cette nouvelle question que je regrettai sitôt posée. Je tentais de me rassurer en me disant que si elle ne souhaitait pas retourner à ce sujet, qu'elle trouverait bien une façon d'ignorer le double-sens, et j'y comprendrais alors que j'avais été trop loin. Je me sentais marcher sur des oeufs, indécis, un peu trop prudent de par la fragilité toute nouvelle que je découvrais chez mon amie. Une vulnérabilité qui avait toujours été présente, que j'avais pu deviner, car si semblable à la mienne, une faiblesse présente chez la plupart de mes amis après tout. Difficile de trouver une âme encore saine et pure sur cette île d'Enola, surtout à cette époque troublée de notre histoire. Je baissais donc les yeux, abandonné de tout courage, trouvant réconfort auprès de ce jeune Tylton. Il était un peu rondelet, tel un enfant. Il me laissait présager une certaine paresse dans ses mouvements, une détente aussi. Il n'avait eu aucun mal à m'approcher, après tout. Il semblait à l'aise avec lui-même et plutôt sociable, ce qui ne me surprenait guère d'un membre de cette espèce, et même des oiseaux en général. Il répondait à mes caresses en roucoulant joyeusement, ce qui venait trancher avec l'ambiance un peu sombre qui régnait depuis mon arrivé. Il parvenait à calmer mes humeurs sautillantes.

Je fus tiré brusquement de mes pensées par un ton malicieux et détendu que m'offrait la jeune femme. À moi d'en décider? Pourquoi? Étais-je donc si doué avec les noms? La plupart du temps, j'y allais avec mes propres instincts, ou alors je m'inspirais des personnages des histoires fantastiques je me plaisais à lire alors que je le sommeil me fuyait. Histoires que je devais laisser de côté le temps de m'entraîner pour les finales. Même ici, alors que la vie de mon amie se trouvait tellement chamboulée, je n'arrivais pas à décrocher totalement de ce que nous préparions, de ce scénario improbable dont j'entretenais l'idée depuis quelques temps pour affronter celle que je croyais être capable d'emporter la première ronde. Mes idées étaient désordonnées, mes capacités sociales quasi inexistantes, et je flottais déjà dans mes pensées, quelque part dans le merveilleux monde imaginaire des Concours. Je me redressai finalement lorsque j'entendis Tarek éclater de rire, un rire franc qui ne lui ressemblait guère. Il semblait avoir compris quelque chose que je n'avais pas saisi moi-même dans le discours de la jeune femme, et je le considérai avec incrédulité. Il me transmis alors quelques images mentales, et je compris. Ou à peu près.

«Tu veux dire... Mina, tu ne l'as pas capturé pour moi quand même!»

Je rougis, probablement bien plus que je n'aurais bien voulu. Je détestais me sentir ainsi, comme si j'avais fait l'enfant si longtemps avec ce Tylton qu'on finissait par me l'offrir. Je n'aimais pas demander pour de l'aide ou même recevoir des cadeaux, même si j'étais toujours redevable. Ma vie antérieure m'avait appris la débrouillardise mais aussi l'humilité. Provenant d'elle, à un moment comme celui-ci, j'étais un peu gêné cependant, et je n'insistai pas par peur de ne paraître encore plus ridicule. Elle me vint un peu en aide en me parlant de ses enfants, que je découvris tour à tour en tâchant de me souvenir de leurs noms au fur et à mesure qu'elle me les présentait.

«Ils sont magnifiques, Mina. Nous ferons tout pour retrouver Desmond et...»

Je m'arrêtai soudainement. L'oeuf que je portais dans mon sac en bandoulière se mit à illuminer avec insistance, mais la lumière s'estompa si vite apparue. Tarek était déjà tout près, prêt à accueillir son enfant dans ce monde, mais il se retrouva vite frustré et déçu. Je retirai l'Oeuf et le tendit à l'Hôte de Pension, changeant de sujet tout à coup pour lui présenter cette coquille.

«Mina, tandis que j'y suis. Voici l'Oeuf de Tarek et Galia. Pourrais-tu y jeter un coup d'oeil afin de voir si tout va bien?»

Je jetai un regard vers le Gallame pour quêter son approbation et il fit un bref signe de la tête en signifiant son accord.

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Frêle sourire une fois encore, au commentaire de Maxwell. Ils sont magnifiques. N'est-ce pas la première chose que Jasper & moi disions de chacun d'eux, à leurs naissances? N'est-ce pas sans doute sur cette pensée qu'il a renoncé à tenter de sauver sa vie pour celle de Tommen, pour rassurer Daniel & Kendra qui étaient perdus? Cela aussi, je le sais grâce à Brasier. Mais je m'en doutais un peu.. Aurais-je pu demander à Jazz d'abandonner nos enfants mourants pour vivre alors qu' il en serait mort de chagrin & de remords de n'avoir pas plus fait pour tenter de les sauver, alors même que j'aurais moi-même agi exactement ainsi? Frêle soupir. Je sais bien qu'il n'aurait pu en être autrement, & plus encore maintenant que je sais, toujours grâce aux images transmises par Brasier à l'aide de Spirit, que les deux plus jeunes n'avaient visiblement aucune chance.. Arceus, je le sais oui mais cela ne m'empêche pas d'en souffrir, comme de plaies à vif qu'on couvrirait régulièrement d'acide, comme de plaies qui jamais ne se referment ni ne s'apaisent même un tout petit peu. Comme un coeur brisé, un coeur qui saigne éternellement, souffrance inimaginable pour quiconque ne la connaît pas lui-même. J'ignore toujours où Minuit & moi-même avons réellement trouvé la force d'obéir à la volonté de nos jumelles, de survivre vaille que vaille à l'effondrement total de ce qui était notre univers. Au moins ainsi nous avons pu connaître cet Espoir. Nos aînés ont survécu & vivent probablement toujours, grâce au sacrifice de leurs pères, grâce à la réactivité de Brasier. Au moins ainsi ils ne seront pas seuls au monde à leur tour. Nous les retrouverons. Oui. Quoiqu'il nous en coûte.

C'est le même sourire reconnaissant que nous adressons à Maxwell tandis qu'il réitère sa promesse, simultanées comme toujours. Amusées au passage de constater que la précédente réaction du Coordinateur à son égard & le rire de Tarek n'ont absolument pas refroidi le Tylton. Au contraire! Mais ces pensées ne vont pas plus loin, car l'homme s'interrompt soudainement dans sa promesse, surpris par une vive lueur provenant de sa sacoche, intrigante. Une lueur qui s'explique alors qu'il sort de sa sacoche un oeuf dont la luminosité est déjà en train de s'estomper, dévoilant ses couleurs, son espèce. Blanc en bas, une tâche rouge au centre, puis vert pomme, & enfin un peu de blanc au sommet à nouveau. Tarsal sans hésiter, très probablement l'enfant de Tarek, & je parierai sur Galia pour la mère ; ce que Max confirme bien vite tout en me demandant de m'assurer que tout est en ordre.. Un petit sourire en coin un peu nostalgique m'échappe, alors que je prends l'oeuf doucement, non sans avoir guetté préalablement l'accord du Gallame. Me détournant, je pose le précieux objet sur un socle spécifique juste derrière moi, face aux étagères sur lesquelles reposent les oeufs de Medhyena sur lesquels je veillais tout à l'heure. Tranquillement, je glisse une main assurée sur la coquille, alors que Minuit quitte mon épaule pour atterrir lestement sur le plan de travail où repose le socle. Doucement, elle approche, pressant sa truffe sur la coquille en fermant les yeux avant de hocher la tête.

Tout cela nous rappelle bien des souvenirs, de ce temps où j'étais médecin Pokemon, assistée comme toujours de ma vieille amie. Sans compter que psy & fée.. Les types de prédilection de Tina. Je sais bien qu'elle y pense, elle aussi en cet instant, à nos jumelles perdues mais toujours à nos côtés en un sens, présentes grâce à nos liens respectifs. Une douleur qui n'est de fait pas comparable à celle d'avoir perdu nos compagnons & nos enfants, heureusement, sinon rien n'aurait plus été possible après ce premier avril destructeur. Une douleur qui n'est que le manque de leur présence physique, au final. Qui ne m'empêche donc pas de rester concentrée lorsque j'y pense trop, car c'est un manque bien plus supportable, un manque partiel. Comme en cet instant, où je repense à elle tout en m'assurant précautionneusement de la bonne santé du tout petit grandissant dans cet œuf, pas assez troublée pour que cela me déstabilise. avant de lâcher un bref rire amusé alors que la coquille s'illumine sous mes doigts avant de s'éteindre comme précédemment, comme si le petit avait senti que j'avais terminé l'auscultation & que cette paume n'est désormais plus que caresse légère. Adorable.

- Tout va bien, il s'agit juste d'un bébé pressé, & apparemment déjà très empathe.. Il risque de naître un peu plus tôt que prévu, il faudra donc surveiller par acquis de conscience, mais je ne pense pas qu'il y aura le moindre problème. Il est fort..

& je pense chaque mot que je viens de prononcer. Du premier au dernier. Même si ce sont peut-être un peu plus les mots du médecin que j'étais que de l'éleveuse que je suis devenue.

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Quand il reste un espoir

J'avais un peu de mal avec Tarek ces derniers temps. Plus que jamais, je nécessitais sa concentration, sa dévotion à notre cause. Je l'entraînais, particulièrement lui, dans le but d'en faire un membre entière de la team élite un jour peut-être. Mais je ne le jugeais pas prêt, surtout pas maintenant. J'avais tendance à oublier parfois qu'il n'était encore qu'un très jeune Gallama inexpérimenté et fortement émotif, et que cette première Compétition à mes côtés s'avérait un grand défi pour lui. Ses rêveries des dernières semaines m'agaçait. Il vivait avec beaucoup d'angoisse son nouveau statut de père, excité et effrayé tout à la fois. Dès qu'il se retrouvait tout près de sa belle, il se calmait aussitôt, arborait à nouveau cette confiance sereine qui le caractérisait. Mais dès qu'elle quittait la pièce, il s'agitait à nouveau, perdu dans ses pensées qui contaminaient le reste de l'équipe à cause de ses talents télépathiques. Je n'avais pas besoin de toute cette distraction néfaste, ni le reste de mon équipe d'ailleurs. Quelque part, il sentait que je n'étais pas satisfait de son attitude, mais seul l'Oeuf occupait ses pensées, ce que je comprenais. J'étais sensible à ses déboires, mais j'avais aussi envie qu'il se redresse comme le guerrier qu'il était afin d'affronter sa nouvelle réalité. J'espérais que l'adresse de Mina en tant qu'Éleveuse saurait calmer les ardeurs de mon compagnon.

Je faisais entièrement confiance en son expertise. Je lui aurais confié mes Pokémon sans l'ombre d'une hésitation. Simplement la façon dont elle s'emparait de l'Oeuf, jetant un regard à Tarek pour s'assurer qu'il acceptait qu'elle le touche... Je sentais mon coeur se gonfler d'affection pour cette femme. J'espérais qu'elle trouverait un peu de réconfort dans ces gestes si familiers pour elle, que cet exercice faisant partie de sa profession éloignerait l'espace d'un moment, ses émotions négatives. Oh, sot j'étais de croire qu'elle disparaîtraient au contact de cette vie naissante, mais je continuais de prier pour que se dissipent les ténèbres autour d'elle que j'appréciais tant. Je l'entendis rire, cependant, quand la coquille s'illumina encore une fois sous ses caresses. Un bébé donc qui avait déjà conscience de notre présence et qui n'avais qu'une idée: nous découvrir. J'espérais quand même qu'il prenne bien le temps de s'épanouir et grandir avant de montrer le bout de son nez. Trop de presse pouvait s'avérer fatal à ce stade. Je soupirai un peu en réalisant que bien malgré moi, je m'inquiétais aussi pour ce bébé. Inquiétudes qui furent rapidement balayées par les paroles de l'experte en la matière. Elle nous assura qu'il s'agissait d'un bébé fort, quoique un peu pressé. Des paroles qui rassurèrent aussitôt le père, dont le regard brilla de fierté un instant. Je souris à mon tour, me dirigeant vers l'Oeuf que je caressai à mon tour.

«Merci Mina, je ne puis exprimer ma gratitude, et celle de...»

Je me tus car sous mes doigts s'échappa une lumière encore plus vive que la précédente. Je me reculai d'un pas précipité, alertant le Tylton qui s'envola pour se poser sur la tête d'Artémis. J'observai alors que le petit prenait forme, un jeune Tarsal menu, qui sans hésiter se lança dans les bras de Mina, une aura rassurante autour de lui. Si puissante que j'en fus atteint, sentant aussitôt mes membres se détendre. Un bien-être s'empara de moi et je souris d'un air béat, tentant de combattre l'effet doucereux s'échappant du Pokémon empathie. Sans succès. Déjà petit, déjà si puissant et... Déjà très attaché à Yasmina qu'il tentait de rassurer dans ses émotions. Le petit pivota la tête en direction de Tarek, son père, qui l'observait avec une émotion et une fierté palpable. Il avait abandonné toutes ses peurs. Je posai une main sur son épaule, partageant sa joie, et me retournai vers Yasmina, reprenant ses paroles d'un peu plus tôt.

«Tiens, on dirait que Tarsal t'a adoptée!»

Je lui adressai un clin d'oeil complice.

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

La main de Maxwell effleure également la coquille, brièvement. Sa voix retentit, exprimant sa gratitude & celle de son pokémon en affirmant ne pouvoir les exprimer vraiment ; mais sa phrase est interrompue, en plein milieu, par une lueur bien plus vive que précédemment, émise par l'œuf de nouveau. Précipitamment l'homme s'écarte, alors que je ne fais pas un geste, souriant doucement en coin, posant ma paume sur le côté de l'ovoïde pour accompagner calmement ce qui ne peut être que l'éclosion de ce bébé. Puissant & pressé, comme je l'ai dit. Quelques secondes lui suffisent à devenir pokémon, pour de bon. & surprise me fige aussitôt que ce petit, ou plutôt cette petite, achève de prendre forme ; à mesure de sa naissance, une aura rassurante se développe, vive, puissante, & aussitôt que la lueur s'estompe le bébé bondit du socle vers mes bras, se pressant contre moi avec force, tendresse, douceur, affection.. Tout à la fois. & rien, pas même mon contrôle solide de mes émotions, cette barrière tombée à l'arrivée de Max quelques temps plus tôt, ne put contenir ce qui s'insinuait en moi alors que le tout jeune pokémon se pressait contre moi, créant un lien entre nous, ce genre de lien que je sais indélébile, définitif. Ainsi son aura me frappa en plein cœur, sans me laisser la moindre chance de m'en protéger. Bouleversements.

Incroyable sentiment d'apaisement. Douce nostalgie, des souvenirs de mes plus belles émotions remontant. Le Bonheur. L'Amour. Ma chère jumelle. Mon époux, l'homme de ma vie. Nos enfants. Le Bonheur. L'enfance avec Elle. La rencontre avec Lui, au collège. L'Amour. Jour de mon mariage. Musiques, premières heures du trio que nous formions. Le Bonheur. Naissance de Tommen. De Kendra. De Daniel. L'Amour. Une larme solitaire coula sur ma joue, alors que je fermais les yeux, refermant mes bras sur ce tout jeune pokémon qui ranimait les plus beaux moments de ma vie, à peine sortie de son œuf comme si elle n'avait éclos que pour cela, que pour m'apaiser. Douce mélancolie, mes plus beaux souvenirs, ce qui a fait que ma vie valait la peine d'être vécue, même si ce fut éphémère, même si tout me fut arraché.. Ou presque. Tendresse. Amour. Euphorie. Bonheur. Douceur. Amour. Encore & toujours, l'Amour. Chaleureux, parfois douloureux, souvent si apaisant. L'Amour qui avait régit ma vie des années durant, m'avait permis de traverser les pires épreuves.. Cet amour qui m'avait poussée à continuer. Seconde larme solitaire, dernière, effacée par la petite Tarsal qui leva une main pour l'essuyer, envoyant encore vers moi une bouffée de cet Amour. & je la serre contre moi, incapable même de sursauter lorsque, rieur, Maxwell me renvoie cette pique que je lui avais lancée pour lui annoncer que Tylton resterait avec lui.

Faut que tu reviennes, pour que tu les soutiennes, toi qui leur manque tell'ment.. Yalla yalla, yalla yalla, on a besoin de toi, Amour!

Cette mélodie que je fredonne, si bas que je doute que quiconque puisse l'entendre, hormis Minuit & la nouvelle-née qui se trouvent près de moi. Bouleversée de ces doux sentiments qui ont régi tant d'années de ma vie, les plus belles de toutes. Même Brasier, aussi affûtée que soit son oreille canine, n'entend probablement pas ; alors que lui aurait été à même de deviner toute la portée émotionnelle de ce chant à mes yeux. Comme la Noctali. La chanson chantée avec ma jumelle & mon époux le jour de mon mariage, celle qui a signé le début de notre trio, la plus importante pour nous, plus particulièrement pour Jazz & moi bien sûr. Un hymne à l'Amour au sens propre. Notre chanson. Un fin sourire s'esquisse sur mon visage, un peu frêle, fantomatique, mais doux & bien réel, alors que la mélodie s'achève dans ma gorge, & que je murmure un merci serré d'émotion au petit pokémon qui s'accroche alors à mon cou, se pressant contre moi comme dans une promesse. Pourrais-je réellement?.. Non, elle vient de naître, elle doit passer du temps auprès de ses parents avant d'envisager de.. Mais elle ne semble pas décidée à laisser le choix à quiconque, envoyant des ondes de protestation suivie d'une autre bouffée de cet Amour tendre & puissant, alors que je songeais à contester. On dirait que Tarsal t'a adoptée.. Visiblement. Très clairement.

Rouvrant les yeux, un sourire presque imperceptible, en coin, hésitant, je pose un regard d'excuse sur Tarek, le regard désolé d'une mère sachant très bien ce que cela fait de se séparer de ses enfants. Après tout, il est le père de cette petite qui semble refuser toute possibilité de s'éloigner, usant de mes souvenirs, mes plus beaux sentiments, pour m'apaiser, & aussi pour me convaincre de ne pas la refuser. J'imagine que convaincre son père viendra juste après, lorsqu'elle aura vaincu mes réticences ; ou plutôt dès qu'elle comprendra que mes réticences viennent de cette idée de l'éloigner de son père, de l'arracher à sa famille alors que je n'ai absolument pas ce droit. Elle est loin d'être stupide, cela ne durera pas. Elle comprendra vite, très vite, que ce n'est pas moi qu'il faut convaincre (si ce n'est déjà fait), & elle trouvera des arguments, même âgée de quelques minutes à peine. Un pokémon capable de sortir de sortir de sa coquille ainsi qu'elle l'a fait est un pokémon qui sait ce qu'il veut, clairement, & qui saura s'en défendre, ne se laissera pas démonter. La voilà déjà qui tourne un regard étincelant vers lui. Je m'en doutais, elle a déjà compris. & elle ne nous laissera pas la moindre chance de refuser. Arceus.. C'est bien la fille de ses parents, tiens. Forte, extrêmement empathe. Sachant parfaitement ce qu'elle veut, déjà. Mini-Terreur, va.

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Quand il reste un espoir

Je ne pouvais vraiment affronter ce qui se déroulait simplement là sous mes yeux. Tarek du le sentir lui aussi car il s'approcha de moi pour partager ce moment de pur bonheur. Naissance éphémère parmi tant d'autres pour l'Hôte de Pension, et qui pourtant venait illuminer son regard d'émotion de douceur qui se reflétait en moi de la même façon unique. Tarsal était désormais un Pokémon que je tenais en plus haute estime, surtout depuis que j'avais élevé le mien pour en dresser un fier Gallame. Même si je me montrais plus dur avec lui que n'importe lequel de mes alliés, je l'aimais de tout mon coeur. Je m'étais attaché à lui plus rapidement qu'avec les autres. Il m'avait été offert par nulle autre que Jackson Weber après tout, un homme qui aimait bien révolutionner la vie des gens en joignant leur existence à celle d'un Pokémon qui lui correspondait parfaitement. Il avait vu juste dans tant de cas. Je n'avais qu'à penser à Damien et son petit Azmel, le Vibraninf. Ou Lys et sa Grodoudou, qui formaient une paire si bien huilée... Ces Pokémon servaient aussi ces causes, ces rêves que nous chérissions. Et si Tarek faisait partie de mon équipe l'an prochain? Et si je lui laissais cette chance? Beaucoup de travail subsistait pour le former de façon adéquate, mais j'avais bon espoir en lui. Toute ma rancune des derniers jours s'était envolé, pour me laisser planer dans les élans psychiques du bébé.

Une sensation que je cessai d'affronter après un moment. La petite me rappelait aisément son père, avec cette façon si gratuite d'aider autrui. Avec Mina, la connexion s'étendait d'avantage. Je mis un moment à le remarquer, mais peu à peu, il m'apparut bien clair qu'au delà de l'affection père-fille que se portaient déjà cette dyade, l'Hôte de Pension et la nouvellement née étaient liées. Le destin frappait mon amie, à un moment où elle en avait le plus besoin. Je souriais par bonheur de la voir mieux. Peut-être qu'avec une telle protectrice empathe à ses côtés, elle saurait chasser ses démons ne serait-ce que quelques brefs instants. Je vis son regard d'excuse en direction de Tarek, et fus surpris lorsque celui-ci secoua la tête avec un immense sourire aux lèvres. Peu de temps après, son rire retentit dans la pièce, alertant Artémis qui avait peu l'habitude de le voir ainsi. Elle jappa une fois, me faisant sursauter, cherchant probablement à déterminait ce qui se tramait avec le Pokémon à lames. Moi-même je le considérai avec surprise tandis qu'il reprenait son sérieux, se tournant vers moi pour me transmettre un message mental qui me fit écarquiller les yeux.

«Tu es bien certain, Tarek?»

Il hocha la tête avec détermination et je me retournai vers Mina et m'adressai à elle avec chaleur. Je tendis par le fait même mon bras vers le Tylton, ayant finalement compris l'intention de mon amie de me l'offrir. Comme quoi tout ce temps passé à survivre plutôt que d'apprendre sur les bancs d'école se faisait sentir quelques fois au niveau de ma rapidité cognitive. L'oiseau bleuté sautilla pour s'hisser sur mes doigts et je le portai tout près de mon visage pour caresser son cou.

«Eh bien ma chère amie, dans ces circonstances je crois qu'il n'y a d'autre choix que de faire de toi la dresseuse de cette Tarsal. Il n'y a aucun moyen que j'entendrai quelque protestation que ce soit. Cette décision a été prise par Tarek et il est particulièrement obstiné.»

J'adressai un regard complice à Yasmina en espérant chasser sa culpabilité. J'ajoutai avec un petit soupir embarrassé, rougissant par le fait même:

«Et si cela peut te rassurer... J'ai cru comprendre que tu veux que je prenne soin de ce Tylton. Je suis donc aussi mal que toi d'accepter cette offre, mais je crois que les Pokémon seront plus heureux ainsi. Tarsal pourra voir ses parents n'importe quand après tout, Galia et Tarek sont tout près et visiteront tous les jours si cela peut te rassurer.»

Quand il reste un espoir.
PV Maxwell Young, PDV Mina.

Beaucoup de gens pensent qu'à force de voir des œufs éclore, les Médecins Pokémon & les Hôtes de Pension s'y habituent, qu'ils finissent presque par ne plus y faire si attention que ça, que cela devient un automatisme. C'est faux. Comme la venue au monde d'un bébé humain, chaque naissance de pokémon est différente & unique à sa façon, chaque fois aussi magique.. Il s'agit du premier souffle d'un être vivant, après tout. Il n'existe pas de routine, on apprend certes des gestes pour examiner la coquille & la santé de son habitant, des techniques pour aider le petit si cela est nécessaire, mais il faut à chaque fois s'adapter. Chaque naissance est différente, chaque individu est unique, & le soigneur qui commence à penser autrement, à songer que ce n'est qu'un parmi d'autres, doit immédiatement changer de métier. Cette petite Tarsal en était une preuve vivante, la démonstration exacte que chaque éclosion continue de surprendre, que chaque bébé nous touche à sa façon ; elle plus que les autres, dans mon cas. Je me souviens de chaque petit né sous mes soins, mais elle est parvenue à me marquer autant que les trois enfants de Minuit, un record difficilement égalable. Ce lien qu'elle a placé entre nous, ou qui s'est naturellement tissé entre elle & moi va savoir, n'y est probablement pas pour rien ; mais quoi qu'il en soit, cela n'amenuise pas la puissance de cet instant. Unique & Magique.

Un sourire & un éclat de rire me tirent de mes pensées, réaction directe du Gallame à ce regard d'excuse que je lui ai offert, au regard de sa fille peut-être aussi. & je crois comprendre la raison de cette réaction ; en d'autres circonstances, j'aurai eu exactement la même devant la réaction de Maxwell lorsque je lui ai dit à mots couverts que Tylton n'était pas vraiment mon pokémon. Ou alors c'est la joie que je ressens de la part de la petite Tarsal qui revient aussitôt se blottir contre moi, qui me porte cette compréhension.. Dans tous les cas, aussi incrédule que les autres, aussi surprise qu'eux par cet éclat inhabituel de Tarek, je ne réalise pas tout de suite pour autant. L'information est présente mais n'est pas assimilée tout de suite, parasitée par l'euphorie de la nouvelle-née peut-être. Oh, & puis peu importent les raisons de ce trouble, après tout! Le fait est là, j'ai compris mais je ne réalise pas, voilà tout. Même Brasier, qui n'a pourtant pas ce lien que je partage (& que Minuit partage par extension) avec la petite Tarsal, assimile bien avant moi l'information ; & un grognement amusé lui échappe, couvrant un échange entre le père de la petite blottie dans mes bras & son dresseur. Un échange qui se solde par un retour du Maître Coordinateur vers moi. Sourire, chaleur, complicité.. Dès le premier mot qu'il prononce, l'information fait enfin son chemin dans mon esprit, & c'est en silence que je l'écoute parler.

Tarek n'a pas fait que donner son accord, il l'a approuvé de bon cœur, il a encouragé cette décision de sa fille. & si mon trouble reste, les réticences qui ne tenaient qu'à lui s'envolent aussitôt, provoquant un sourire heureux de la petite qui sait alors que la chose est entendue. & Max en profite pour accepter de prendre soin de Tylton, plaidant le bonheur des deux pokémons.. Un argument que je ne peux décemment pas renier, si tant est que j'ai encore la moindre raison de protester. La Tarsal a pris sa décision, a lié nos esprits avec toute sa puissance qui me fait voir que l'empathie que je possède n'est qu'une poussière face aux pouvoirs qu'elle m'offre, & son père la soutient avec une fierté palpable.. Non, je n'ai plus aucune raison de protester. & alors que mon regard nocturne tombe sur la petite calée dans mes bras, c'est le sourire en coin que ma Noctali esquisse pour nous deux qui confirme & scelle cette décision prise à priori avec l'accord de tous les concernés. Alors soit. A mon tour, j'échappe un léger sourire, captant le regard écarlate de la petite sentant un appel murmuré dans le lien, un appel repris en écho par ma voix soufflant cette fois un mot, puis son explication.

- Sakura.. C'est un prénom du pays où j'ai grandi, qui signifie "fleur de cerisier". Si cela te convient, Tarek, évidemment.

Car malgré tout, je ne suis pas du genre à éclipser les parents. Soit, je serai la dresseuse de cette petite ; mais je garde pour principe que les parents ont leur mot à dire dans un choix aussi important que celui de son prénom, car moi-même je n'aurai jamais accepté de le laisser à quelqu'un d'autre pour mes propres enfants. & connaissant le Gallame comme je connais la Gardevoir bleue de Solène, je sais que si cela convient à l'un il en sera de même pour la seconde ; ils ont la plupart du temps plutôt les mêmes goûts, je crois. Quant à la petite, je ne m'inquiète pas de son avis, je sais qu'elle a senti ce que représente un nom de mon pays de naissance dans mon cœur, & je sens moi-même que même sans cela le nom lui plait. Même si, respectant ma décision de demander son avis à son père, elle masque cela autant qu'elle peut en utilisant sa joie d'avoir vu sa requête de me rejoindre acceptée. Quand je disais que cette petite avait un grand potentiel, même pour son espèce..

Un fin sourire m'échappe encore sur cette pensée, sourire en coin, un peu auto-dérisoire, un peu nostalgique, un peu tout à la fois ; lunatique comme toujours. Au dehors le jour se couche, le ciel s'assombrit.. Je n'avais pas réalisé que le temps s'est à ce point écoulé, je crois que vu l'heure qu'il doit être, je vais devoir proposer à Max de rester dîner ; comme si ça allait me déranger, ha. Quelle drôle de journée tout de même, drôle de soirée surtout. Tout cela est parti de pas grand chose au final, juste une étincelle, un Espoir inespéré porté hier par le retour de mon Démolosse, un rebondissement que je n'aurai même jamais osé imaginer ; & alors que tombe dehors l'obscurité salvatrice s'en vient un nouvel espoir, une nouvelle force, symbolisés par cette douce petite Tarsal née en ce jour si particulier pour mon cœur de mère, ce jour où pour la première fois être rattrapée par mon triste passé ne me laisse pas totalement brisée mais plutôt renforcée & combative.

- .. Comme la Vie est étrange..

Ce n'est que le doux grondement approbateur de Brasier qui me fait réaliser que j'ai prononcé ces mots à voix haute. & sincèrement, qu'importe, après tout. Qui, dans cette Pouponnière, ne saurait pas comprendre le sens de cette phrase?

fiche by Nighty Jaegan, alias Rayquaza.

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Quand il reste un espoir. [PV Maxwell]

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