« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Thanks for the memories [OS]

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Faust M. Donovan
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Faust M. Donovan
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MessageSujet: Thanks for the memories [OS]   Thanks for the memories [OS] EmptyJeu 8 Mai 2014 - 17:52





Thanks for the memories

« Et donc qu'est-ce qui me vaut ta présence, trésor ? »

Ce n'est pas que sa voix lui fait encore de l'effet même après toutes ces années, mais ce serait mentir de dire que l'entendre ne lui caresse pas le poil dans le bon sens. En même temps, elle sait très bien à qui elle a affaire et agit en conséquence, mais il n'a plus vingt ans et il est assez objectif maintenant pour ne plus être distrait par le galbe de ses jambes  à moitié découvertes sur la table. Il est assis sur le canapé en face et ne manque pas de hausser les sourcils devant son ton à limite du ronronnement, plus amusé qu'autre chose par ce comportement qu'ils voient en fait tous deux comme un jeu dont ils sont les seuls à connaître les détails hilarants. Elle finit par rire en prenant conscience qu'il a depuis longtemps compris, et finit par s'asseoir normalement, un rictus un peu moqueur toujours présent sur ses lèvres. Même avec son maquillage, sa robe noire de satin et le boa bleu autour de son cou, de toute sa félinité qui fait que même maintenant, il ne peut que respecter sa grâce, la petite lueur pétillante dans ses yeux ne manque pas de lui faire penser à une enfant. C'est ce qu'elle est en un sens, une enfant qui trouve son amusement dans des jeux et dans les situations les plus idiotes du monde humain.

« Quoi, je n'ai plus le droit de venir rendre visite à une vieille amie ? » dit-il d'un ton faussement innocent où dansait une vague trace d'amusement.

Devant ces mots, la jeune femme hausse les sourcils et sa moue se fait moqueuse, un peu condescendante sur les bord alors qu'elle s'enfonce un peu plus contre l'arrière de son canapé et le contemple. Même à l'arrière d'un bar toutefois et dans une pièce insonorisée réservée à l'échange de secrets, il ne ressent pas cette sensation d’oppression qui devrait le saisir.

« Allons allons, Faust. Moi qui croyait que c'était fini entre nous les mensonges, tu pourrais au moins avoir l'audace de rougir quand tu dis une chose pareille. Rétorqua-t-elle d'un ton doucereux.
- Ça fait longtemps que je ne rougis plus pour toi, Winter.
- Quel dommage, vraiment. J'avais toujours trouvé ça adorable pourtant. »

Elle gloussa alors, bien contente de l'expression blasée et désabusée qui se peignait dorénavant sur le visage de Faust. Toutefois, le conseiller ne parut pas plus agacé que ça et attendit qu'elle réalise enfin qu'il ne comptait pas répondre, trop occupé à jouer machinalement avec une rapide ball. Immédiatement, le regard bleu de son interlocutrice, perçant et pourtant si serein à la fois, se porta sur la sphère bicolore. Faust sourit en remarquant qu'elle comprenait au fur et à mesure ce que contenait ce fameux objet de capture. Sphère de capture remplie par ailleurs, tiens. Il la releva un peu, de sorte qu'elle soit parfaitement mise en évidence et dans son champ de vision.

« Sinon, il paraît que cherchais ça ? demanda-t-il, sa voix ne perdant pas de cette innocence faussée et presque ridicule.
- Aurais-tu au moins l'obligeance de me dire ce que contient cette pokéball avant de faire des suppositions hasardeuses, Fausty ? » répondit-elle avec un certain dédain.

Le sourire du conseiller se métamorphosa lentement en rictus et il se permit de libérer la Chacripan qui vint se poser sur ses genoux en ronronnant. Le même sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme aux cheveux bleus, provocatrice et amusée par ce qu'elle voyait visiblement comme une plaisanterie fort divertissante.

« Eh bien, tu es bien renseigné ma foi. Combien de temps t'as t-il fallu pour trouver une pareille beauté ?
- Tu ne devrais pas t’inquiéter du temps que je passe à chercher quelque chose qui te fait plaisir, très chère.
- Ta flatterie me va droit au cœur, mais elle ne te mènera nulle part, mon cher.
- N'as-tu donc pas honte de me suspecter ainsi et de me croire intéressé par autre chose que ton amitié ? »

Et comme seule réponse, elle rit, entraînant le châtain dans un gloussement amusé tant leurs comportement étaient parodiques et volontairement exagérés pour rendre toute cette conversation plus amusante et faire disparaître l'ennui.
Finalement, elle lui tendit un verre rempli de tequila qu'il refusa poliment. Winter hausse les sourcils, intriguée alors qu'elle sirotait son cocktail.

« Tu viens me demander un service et tu n'as même pas la politesse de boire un peu avec moi ? Eh bien, tu deviens ennuyant mon vieux...
- ... Justement, ça concerne ce dont je dois te parler. »

La jeune femme s'arrêta un instant et haussa les sourcils, une expression un peu désabusée sur le visage.

« Quoi, tu as un problème avec l'alcool et il faut que je couvre ta petite réputation en lançant des rumeurs ?
- Pas exactement, mais tu te rapproches de ce que je veux. » répondit le hérisson en se grattant nerveusement la nuque.

Winter soupira, visiblement agacée.

« Allons bon. Qu'est-ce que tu as encore fait pour que tu aies le besoin si pressant de venir quémander mon aide ainsi ?
- 'Encore' ? La dernière fois que je suis venu te voir pour te demander m'aider, c'était il y a deux ans.
- Bon anniversaire, au passage. En retard, mais c'est l'intention qui compte.
- Merci. Enfin bref... Si je te dis que j'ai adopté une gamine
 ? »

Elle cligna des yeux, déconcertée, et son verre tomba au sol avant de se briser et de répandre son contenu sur le sol. Faust grimaça, bien que s'attendant à cette réaction. Elle ne se formalisa nullement d'avoir sali le carrelage et dû passer une main dans ses cheveux avant de soupirer pour pouvoir réussir à retrouver la parole.

« Pourquoi est-ce que, venant de toi, ça m'étonne ? Avec ta nature de pseudo-héros des bacs à sable, je m'attendrais presque à ce que tu vides un orphelinat pour le fun, un jour.
- Ça ne s'est pas exactement passé comme ça, en fait... »

La jeune femme grommela une injure sous sa barbe inexistante.

« Donc si mes suppositions sont bonnes, tu t'es retrouvée avec une gamine et maintenant, tu veux réussir à gérer les retombées médiatiques parce que mine de rien, un conseiller qui se retrouve avec une fillette sous les bras, ce n'est pas rien.. »


Faust grimaça et caressa nerveusement la Chacripan à ses côtés qui les observait en silence avant de répondre.

« Bingo. »


Winter soupira et se pinça l'arrête du nez, contemplant les choix qui s'offraient à elle et surtout, essayant de se préparer à l'horrible migraine qu'allait lui infliger le hérisson par ses imbécillités.

« Explique-moi tout, en n'oubliant absolument aucun détail et en partant du début. Avec un peu de chance, on aura fini assez tôt pour que je puisse encore aller chercher des médocs pour le mal de crâne que tu es en train de me donner. »


Et il obéit, lui racontant tout ce qui l'avait amené à adopter Alice et ce qui faisait qu'elle ne pouvait décemment pas expliquer les origines de la petite s'il ne souhaitait pas qu'un grand nombre de journalistes avides de scoops se ruent sur l'affaire et fouillent le passé de la gamine à la recherche de la moindre information. Il ne pouvait pas empêcher la presse de se régaler à faire des gros titres, non, mais il pouvait au moins s'assurer que ce qui serait publié aille dans le sens qu'il désirait. Il n'était pas venu voir Winter pour rien, après tout. Il connaissait assez son influence envers les journalistes, principalement parce qu'elle était une informatrice très fiable, pour savoir qu'elle pourrait arranger ses affaires. Au départ, il avait voulu la voir pour des affaires différentes que nous n'aurons pas le besoin de traiter, mais maintenant, il avait une véritable raison qu'il ne pouvait pas ignorer.
Après avoir écouté son récit, elle finit par pousser un autre très long soupir et se servit un nouveau verre qu'elle vida de moitié.

« Charmant. T'es vraiment le spécialiste des emmerdes, hein ?
- Donc tu peux le faire ? »


Winter serra les dents et lui adressa un regard noir qui suffit à le faire se taire, sachant plus que bien que ces yeux étaient de véritables fusils prêts à le transformer en passoire. Métaphoriquement évidemment, mais la sensation était la même.

« Bien sûr que je peux le faire, pour qui tu me prends ? Après, on va devoir discuter des modalités et au passage, tu peux garder ta Chacripan. »


Faust fronça les sourcils, mais la jeune femme aux cheveux bleus l'arrêta immédiatement.

« Avant que tu poses la question, j'en ai déjà un. Et si tu te demandes pourquoi je fais ça gratuitement
– elle grimaça en prononçant ce mot, comme si il était empoisonné -, c'est tout simplement que si un jour le fait qu'on est sorti ensemble vient à se savoir, je te laisse imaginer les suspicions que ça pourrait provoquer pour moi. »

Le conseiller se massa l'arrière du crâne, un poil gêné, réalisant effectivement que oui, elle avait raison. Winter prit une gorgée de sa boisson, visiblement fatiguée.

« Même si c'était il y a quoi, quatre ans ? Trois ?
- Quatre ans, mais deux ans depuis notre séparation. J'me doute bien que c'est pas ça qui va arrêter les journalistes, d'autant qu'on se connaît depuis bien plus longtemps que ça, Win'.

- Voilà. Déjà, il va absolument falloir qu'on cache le nom de la mère biologique et que tu mentes sur ta rencontre avec elle. Je pense qu'en t'arrangeant avec l'orphelinat ça devrait être possible, si tu mets en avant l'intérêt de la petite. »

Faust grimaça.

« Si on fait ça, tu te rends compte qu'ils vont quand même chercher l'origine des parents, hein ?
- Oui, je sais, c'est pour ça qu'il va falloir que tu prétendes que c'est vraiment ta fille, biologiquement parlant je veux dire.
- J'me doutais un peu que ça en viendrait à ça, mais comme tu l'as dit avant...
- ... Sauf que tu ne vas rien dire à ce sujet et te contenter d'expliquer vaguement que tu as fait une erreur de jeunesse.

Le conseiller fronça les sourcils, soudainement moins jouasse.

« Attends, tu veux que je mente sur le comportement d'une défunte ? Tu n'as pas au moins un peu honte de me demander ça ?
- Mon cher, tu sauras que face à deux scoops, les journalistes se rueront tout de suite vers le plus juteux, et tes erreurs de jeunesse vont être du pain béni pour eux. Si en plus je leur indique qu'apparemment, la mère s'est cassée et t'a laissée avec la gamine... »


Faust soupira, ne sachant pas s'il devait admirer l'inventivité de Winter ou se sentir mal d'avoir à mentir sur une chose pareille. Le truc, c'était que c'était bel et bien la seule solution et que en un sens, il n'avait que ce choix devant lui. La jeune femme aux cheveux bleus observa ses réactions en silence, ses yeux perçants détaillant chacun de ses gestes. Le conseiller caressait nerveusement la Chacripan à ses côté qui ronronnait, réfléchissant en essayant de ne pas penser à tout ce que son choix amènerait.

« … Combien de temps est-ce qu'il te faudrait, à peu près, pour préparer tout ça ?
- Une semaine, tout au plus. Quant je t’appellerai, tu sortiras à l'extérieur avec elle au grand jour et hop, le processus sera lancé. Rien de bien compliqué, en toute somme.
- Et tu vas vraiment faire ça gratuitement ?
- De un, je fais ce que je veux et j'ai du temps à perdre, même si j'aurais aimé faire autre chose qu'arranger les conséquences de tes conneries. De deux, je te dois un service je te rappelle, depuis cette fois où tu avais volé des documents pour moi, et ne prétends pas que tu as oublié s'il te plaît, je n'aime pas qu'on me prenne pour une idiote et tu le sais. »


Ces paroles eurent pour effet de faire taire le conseiller qui offrit un sourire désolé à l'aînée, qui répondit en levant les yeux au ciel. Elle vida son verre et le posa sur la table avant de lui tendre sa main, qu'il prit et agita pour signifier qu'il acceptait le deal. Après ça, la jeune femme se leva et invita son 'hôte' à faire de même.

« Maintenant, casse-toi avant que je te frappe pour me causer de pareils soucis alors que j'étais en paix. Va t'occuper de ta gamine et surtout, ne viens pas m'emmerder avant la fin de la semaine.
- Tu me préviendras par SMS donc ?
- Tu deviens sourd, on dirait. Je te l'ai dit il y a cinq minutes à peine. »


Faust leva les yeux au ciel et soupira, avant de la saluer d'un bref signe de la main et de quitter la pièce après avoir remis sa capuche pour dissimuler son visage, d'autant plus que l'ombre de la salle principale du bar aidait à ne pas se faire repérer. La Chacripan le suivit discrètement, se faufilant entres les jambes des clients. Il ne fit pas attention aux regards qui se posèrent sur lui lorsqu'il ferma la porte et quitta les lieux sans plus de sommation. Après avoir marché pendant une bonne dizaine de minutes dans la ville alors que les étoiles dessinaient dans le ciel de nuit une guirlande d'argent, il fit un détour dans une impasse et s'adossa au mur.
Il expira profondément et offrit un petit sourire à la Chacripan qui ronronnait contre ses jambes.

« Je crois bien que tu vas rester avec moi, toi, tout compte fait. »

Il ne dit rien lorsqu'une lumière blanche se mit à entourer la femelle, qui devint une magnifique Léopardus. En la voyant ainsi, douce malgré son comportement sec et mesquin parfois, gracieuse, joueuse et taquine, le surnom qu'il allait lui donner vient tout de suite. Il s'accroupit un pas et caressa tendrement la Léopardus, un peu ému sur les bords.

« Ça te convient, Winnie ? »

La réponse qu'il reçut fut un ronronnement félin qu'il interpréta comme un 'oui'.
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