« - Je te jure Matthieu, je vais t’étriper si tu continues à passer tout ton temps devant cette foutue télévision !
- Hé laisse-moi profiter de ma retraite ! Et pousse toi, je suis en train de louper le plus important là. »

C’est dans ces moment-là que j’ai réellement envie de l’étrangler, de l’étriper, de lui faire passer l’envie de me répondre et de lui donner un vrai coup de pied aux fesses. Cependant, Matthieu était et resterait à jamais mon « maître ». Bien qu’il fut mon exemple auparavant, désormais, débarrassé de ses fonctions d’hôte, il semblait ne plus du tout s’y intéresser. Et pourtant, je n’aurais pas dit non pour un peu d’aide de sa part ! Alors que je pensais que j’allais passer une bonne journée, finalement, mon humeur déchanta rapidement. Alors, je décidais de prendre une journée de repos pour me rendre au volcan limar. Une petite pause me ferait du bien. Je n’arrêtais pas de travailler d’arrache-pied depuis quelques jours, et étant du genre à vouloir bien faire, je n’avais jamais relâché mes efforts.

« - Je me rends au volcan aujourd’hui. Tu peux surveiller la pension pour moi ou ce sera trop dur ?
- Humpf… Allez vas-y Répondit-il sans trop d’envie
- Bon alors, j’y vais ! »

Mine de rien je savais que malgré son comportement désinvolte, il ferait son boulot sérieusement. Après tout, c’était un travail qu’il avait bâti et il n’avait absolument aucune raison de voir tous ses efforts s’effondrer. C’est donc l’esprit serein, que je sortais de la maison, prenant donc la direction du volcan, Kasaï sur les talons. J’avais un long chemin à parcourir à pied, mais je savais que je pourrais me reposer tranquillement une fois sur place alors l’effort ne me faisait absolument pas peur. De plus, ce chemin je le connaissais aussi bien que le chemin de la maison à la pension. Je ne prenais pas réellement le temps d’admirer le paysage étant plutôt pressée d’arriver à destination. Il était encore certes tôt, mais devant me fier à mes pieds, il me fallait environ une heure complète pour rejoindre le chemin menant au volcan.

D’ailleurs en y repensant, depuis que j’avais pris la pension en main, je n’avais jamais salué mes « compatriotes ». Il y avait bien une pension dans chaque ville, mais je n’avais pas encore eu l’occasion d’aller saluer les voisins, enfin façon de parler. Peut-être était-ce le bon moment comme j’avais pour objectif de me rendre non loin de Vanawi ? Après tout pourquoi pas. Il suffisait simplement que le gérant ne soit pas parti comme je venais de le faire ce matin. Bien qu’ayant quelques doutes, je me rendis néanmoins à la pension de la ville. Au moins, je pourrais dire que j’ai essayé.

Après une bonne heure de marche, a un rythme assez soutenu, j’arrivais enfin à destination. Je n’avais pas fait la halte initialement prévue au volcan préférant d’abord me débarrasser de ma corvée. Oui, oui, corvée. Si le gérant est bête comme ses pieds, je vais bien m’ennuyer dedans. Et dans le pire des cas, j’aurais un meurtre sur le dos. Ou dans le meilleur, je pourrais ajouter un nouveau nom sur ma liste d’amis. Enfin, prenant une grande inspiration, je donnais quelques coups à la porte pour signaler ma présence. Lorsque la porte s’ouvrirait, je serais vite fixée sur l’identité de l’hôte de Vanawi.

A ma plus grande surprise, je me retrouve nez à nez avec une adolescente. Enfin, elle faisait réellement jeune pour une hôte… Je ne m’étais pas énormément renseigné sur les âges de mes compères, mais cela me semblait dur pour quelqu’un de son âge de gérer une si grosse affaire non ? Du coup, cela devait sûrement être la petite sœur. D’ailleurs, elle était réellement à croquer maintenant que j’y regardais de plus près. Stop, April, tu n’es pas là pour ça !

« - Bonjour ! lançais-je avec un petit sourire, Je suis venue pour rendre visite à ton grand frère ou ta grande sœur, enfin, juste la personne qui gère l’endroit. Est-ce que l’hôte de Vanawi aurait le temps de me recevoir pour une petite présentation en bonne et due forme ? »

Lis moi o/:

J’ai bien l’impression d’avoir perturbé la jeune fille qui venait d’ouvrir la porte. C’est à cet instant que je réalise que j’ai peut-être fait une gaffe dès le départ sans même m’en rendre compte. Pourtant en passant en revue mes paroles dans ma tête le plus vite possible, je ne voyais pas ou je pouvais m’être trompée. Mais après, il n’était pas rare que parfois mes pensées soient directement répétées sans même que j’ai le temps de réfléchir. Cependant, près de la jeune fille vint se poster un Arcanin. Un Arcanin ? Attendez je répète… un Arcanin ? L’un des pokémons feu les plus stylé du monde ? Oui, oui, j’en avais bien un sous les yeux, juste là en face de moi. Je sens que si je l’avais pu, j’aurais réellement baver devant ce pokémon. Beau et majestueux, il avait tout pour plaire. Ce n’était pas juste les fans de pokémon feu qui étaient du genre à l’adorer, mais bien une grande partie des dresseurs. Pour le coup, je crois que voir ce canidé ici, alors que je n’y étais pas du tout préparée m’avait clairement laissé sans voix. Je laissais donc la jeune fille aux cheveux originaux répondre à ma question sans que je l’interrompe.

Lorsqu’elle se présenta comme l’hôte de pension, je dois avouer que j’étais réellement surprise. J’avoue que je n’avais jamais réellement prêté attention aux autres hôtes jusque-là, puisqu’ils ne m’intéressaient pas du tout. Mais là, il est vrai que j’étais assez prise au dépourvu. Je n’y attendais pas du tout. Enfin bon, même si elle était jeune tant qu’elle faisait son boulot qu’est-ce qu’on pouvait lui reprocher ? Je n’avais absolument rien à redire puisqu’elle semble gérer l’endroit et personne ne l’a remplacée. Elle possède donc les qualités nécessaires pour tenir l’endroit. Elle se présenta alors et je pus connaître son nom. Je n’étais pas certaine de le retenir si jamais je n’avais plus l’occasion de la revoir, mais au moins, il serait utile l’espace d’un instant. Je lui souris alors tendant ma main pour une poignée de main amicale tout en me présentant à mon tour.

« - Enchanté Amy, je suis April Stewart ! »

J’avais consciemment omis le fait que j’étais moi-même une hôte souhaitant le faire confortablement installée sur un fauteuil et non pas sur le pas de la porte. D’ailleurs, il allait falloir que je mette quelques petites choses aux clairs avant de réellement pouvoir discuter avec elle. Puisqu’elle me semblait gênée, sûrement par timidité, et qu’elle n’était pas à l’aise, je me suis donc dis qu’il serait plus simple de l’aider à se sentir mieux en ma présence. Ne serait-ce que le temps de notre entrevue.

« - Au fait, tu peux me tutoyer. Certes tu es plus jeune que moi, et j’ai l’air d’une vieille qui gère sa passion et bla bla bla… Néanmoins, je reste une jeune dans la tête et puis en vrai aussi. On ne doit avoir qu’une petite dizaine d’année d’écart après tout ! »

J’accepte son offre d’entrée avec un simple hochement de tête. Après tout c’est bien pour elle que je suis là, même si ce n’était pas réellement nécessaire que je me déplace. Je prends donc très à cœur le fait de devoir me présenter, et j’avoue qu’en plus, les petits cookies qui me sont proposés me tentent bien trop. Après tout, je n’ai pas eu à me casser la tête à cuisiner, j’arrive pile à temps pour la partie où l’on savoure les pâtisseries. Je ne pourrais rien demander de plus. J’entre donc, et m’installe alors dans le salon, puisque c’est là, je suppose que je devais me rendre, mon gros balourd de Kasai sur les talons. Je lui glissais un petit regard pour qu’il veille bien à faire attention avec ses flammes. Manquerait plus qu’il crame la maison pour que l’on se souvienne de lui. Déjà qu’avec sa couleur rose, il sortait du lot, s’il devenait l’auteur d’incendie alors là… Prenant place sur le premier fauteuil que je trouve, j’attendis patiemment qu’Amy apporte les cookies…et le thé. Bon j’ai plus retenu ce qui ressemblait à de la nourriture, mais passons. Une fois certaine qu’elle n’aurait plus à bouger, je pris la parole.

« - Donc, tu dois surement te demander ce que je viens faire ici ? Et bien je suis April Stewart, l’hôte de la pension de Baguin. Cela va faire un petit moment que j’ai pris la pension sous mon aile, et je n’avais encore jamais rencontré mes « collègues ». Et donc je me suis dit que ce serait une bonne occasion de le faire. Pourquoi aujourd’hui, je ne sais pas, mais me voilà ! »

Je lui souris gentiment avant de poursuivre.

« - Tu es d’ailleurs la première que je viens saluer, tu peux te sentir flattée ! »

Allez, une petite boutade pour la route, ça ne faisait jamais de mal. En espérant qu’elle ne le prenne pas mal, c’était simplement pour détendre l’atmosphère.