Zachariah n'est pas exactement le plus puissant de cette équipe. En force brute, c'est bien Abaddon et Zeke qui méritent la palme, Castiel brille par son intelligence ainsi que sa force d'empathie exceptionnelle, Seraphim est sans nul doute la plus rapide et le plus malin, mais lui est loin d'être tout ça. Il n'a aucune des qualités des membres de l'équipe, il peut même se considérer comme le plus faible car même Nathaniel, le Mélofée, l'a déjà battu en combat. Pourtant, cela ne veut pas dire qu'il ne donne pas le meilleur de lui-même, et ce malgré le fait qu'il sait qu'il est juste qu'un fardeau pour son dresseur pourtant patient et doux. Oui, ça, il l'est. Même si il est des plus fermes à l'entraînement et peut parfois être très sec, son idiot de dresseur ne manque jamais de faire particulièrement attention à son plumage une fois les combats terminés. Il prend toujours le temps de le débarrasser des saletés qui s'incrustent, de nettoyer ses serres, de caresser ses plumes et de toujours penser à laisser la fenêtre ouverte pour qu'il puisse rentrer après ses promenades nocturnes dans le ciel de Vanawi. Clive était, en résumant, un dresseur qu'il appréciait énormément. Un ami même, qui avait fait de lui un fier Etourvol malgré sa faiblesse. Ces derniers temps pourtant, le minuscule sourire qui se trouvait d'ordinaire sur le visage du hérisson avait disparu, remplacé par des cernes, un teint pâle et une expression constamment désabusée. Toute la lumière qui illuminait parfois son visage lorsqu'il se montrait gentil et attentionné paraissait avoir été comme aspirée par le monde qui l'entourait. Zachiariah ne savait pas exactement ce qui s'était passé, car les plus vieux membres de l'équipe refusaient catégoriquement de lui expliquer la vérité. Seraphim et Abaddon, de par leur naïveté, avaient sûrement été volontairement mis à part et n'avaient aucune idée des choses qui se passaient autour d'eux, bien que le Farfaduvet avait plus d'une fois aidé son dresseurs en usant des spores dans des conditions particulières, mais ceux qui savaient vraiment... Castiel, Zeke, Lilith étaient décidés à ne rien dire. Pourtant, l'Etourvol devine qu'il doit s'agir de quelque chose de gravissime, car il ne comprend pas comment, autrement, son dresseur pourrait être dans un pareil état. Zach a mal. Il a mal de voir l'humain qu'il apprécie autant et qui prend soin de lui devenir cette moquerie de ce qu'il a été. Car oui, son état a régressé avec le temps. Au début, il semblait bien aller, puis la situation a empiré jusqu'à en arriver à ça.
Aujourd'hui, Clive avait décidé de partir faire une sortie vers les pics enneigés du Bahute. A pied. Seul. Le hérisson avait déposé la pokéball de Cas dans le PC du centre ainsi que celles d'Ezekiel et de Seraphim, décidé à ne pas être dérangé. Il avait bien tenté d'obliger l'Etourvol à faire de même, mais celui-ci s'était montré têtu et l'officier avait dû se résoudre à ça, se disant que de toute façon, il n'aurait pas été très prudent de se balader là-haut sans le moindre pokémon. Me direz-vous, y aller avec un oiseau, ce n'était pas très intelligent, mais... Soyons honnêtes, ce n'était pas comme si il accordait une quelconque importance à sa sécurité personnelle, maintenant. Il aurait presque été normal de faire remarquer qu'il cherche peut-être justement à être mis en difficulté, pour des raisons plus pathétiques. Et évidemment, peu chanceux qu'il est, il faut qu'il tombe sur une Polagriffe enragée, déterminée à lui arracher la tête brutalement pour se nourrir de son cadavre.
L'Etourvol tente bien de défendre son dresseur de tout son cœur, mais reçoit de plein fouet des attaques de type glace et des morsures nombreuses qui le mettent dans un état plus que pitoyable. Pourtant, il se relève, parce que son dresseur est en mauvaise posture. Que si il ne continue pas à combattre, alors la Polagriffe tuera Clive, tout simplement, et qu'il ne peut pas se permettre ça. Il peut bien mourir s'il le faut, mais il refuse de laisser son dresseur mourir. Il s'apprête une nouvelle fois à user de Cru-Aile pour détourner l'attention de l'ours, mais c'est la voix de l'officier qui l'arrête.
« Dégage ! Sauve-toi, bordel ! »
Et il est là, griffé jusqu'au sang et à genoux sur la neige, un bras probablement cassé vu qu'il tient fermement en grimaçant et en se mordant les lèvres, respirant difficilement. La Polagriffe gronde et Zachariah esquive de justesse une nouvelle attaque qui l'aurait définitivement abattu, mais son regard se pose sur son dresseur qui doit peiner à juste rester conscient. Clive se relève et maladroitement et tangue ; des gouttes de sang coulent le long de son bras et dévale jusqu'au sol qu'elles tachent de pourpre, morbide contraste qui ne fait qu'affoler davantage l'oiseau. Clive a mal, même si il ne le montre pas, empoté fier qu'il est, et l'Etourvol pousse un cri pour l'inciter à partir, lui.
« Il va te tuer, putain ! Casse-toi, Zach ! »
Et en cet instant, alors qu'il voit tout ce désespoir, cette terreur sur le visage de son dresseur, Zachariah comprend que oui, c'est le cas. Il va mourir. Si il continue comme ça, c'est le seul chemin qui sera possible, et Zach n'a pas peur de mourir. Aucunement. Si il peut donner à son dresseur l'occasion de s'enfuir, alors il se dressera entre lui et la Polagriffe et se fera déchiqueter. Ce serait sûrement affreusement douloureux et horrible, mais l'Etourvol ne craint pas un pareil sort. Pourtant, justement, il sait que son sacrifice ne servirait à rien ; où est-ce que Clive aurait pu s'enfuir, hein ? Il était seul, blessé, un bras cassé, probablement dans un état second vu la quantité de sang perdue, sûrement frigorifié, et ne parlons même pas des trois larges traces de griffures. Une sur l'épaule gauche, une autre dans le dos, et une troisième sur la jambe droite. C'est un miracle qu'il arrive encore à tenir debout d'ailleurs, et il doit probablement son temps de survie à son entraînement d'assassin. Il est plus que probable que cela soit le cas d'ailleurs. Alors Zachariah comprend ce qu'il a à faire, même si cela lui arrache le cœur. Il doit partir. Partir pour trouver de l'aide au plus vite et prier pour que son dresseur tienne le coup. Il pousse un cri strident et s'envole plus haut, cherchant désespérément quelqu'un. Pourtant, pas une seule personne ne rentre dans son champ de vision. Puis, alors qu'il commence à se dire que son pauvre dresseur doit être déjà mort et qu'il va devoir aller se battre pour récupérer son cadavre que la Polagriffe aurait sûrement commencé à dévorer, une tête est aperçue. Une tête humaine.
Zachariah n'hésite pas un seul instant. Il fonce. Peu importe qui est cet humain, peu importe ce qu'il est ou représente, mais l'Etourvol doit absolument le convaincre de le suivre. Il fait abstraction de la douleur intense qui parcoure tout son corps et du froid qui couvre ses ailes, déterminé. Il pousse des piaillements et des cris réguliers pour inciter l'humain à le suivre et quand c'est le cas, c'est avec rapidité qu'il le pousse à le suivre. Il ne peut pas abandonner maintenant, même si il a mal et même si du sang coule sur son chemin, même si il se demande si il arrivera à survivre à de pareilles blessures suivies par une course aussi intense que celle-ci. Pourtant, il doit le faire. Pour le protéger et pour lui rendre tout ce qu'il lui avait jamais donné, pour montrer à Clive que lui aussi peut être utile, qu'il saura se montrer fort et puissant. L'humain est sur un Arcanin, peut donc aller presque aussi vite que lui, alors il n'hésite pas un seul instant à utiliser chacun de ses muscles. Tant pis pour la douleur, tant pis pour son sort, tant que lui survit. Pourtant, alors que cette pensée l'envahit, il sent son corps grandir et chacun de ses muscles prendre en volume. Ce n'est qu'une fois arrivé devant la scène que Zachariah réalise que oui, il a évolué. C'est ce qui lui a permit d'être aussi rapide. Mais néanmoins, ce n'est pas ça qui l'intéresse, mais plutôt ce qu'il voit, et ça, c'est son dresseur.
Son dresseur amoché, couché en se tenant son bras gauche ensanglanté, à trois mètres à peine de la Polagriffe qui compte bien en finir et commencer son repas.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Mar 3 Juin 2014 - 20:36
Nothing left to say
ft Clivichou
Samaël Enodril
- Ça rappelle des souvenirs, hein, Windie ?...
La chienne de feu aboie joyeusement pour acquiescer. Cela ne fait pas si longtemps qu'ils sont allés aux pics enneigés, mais après tous les événements qui se sont passé entre-temps, cela lui fait assez drôle de revenir ici. Après tout, c'est bien là que Samaël a capturé Kasumi, qui était alors une petite Obalie à ce moment-là. Le premier Pokémon qu'ils ont d'ailleurs croisé fut un Kokiyas bien tenace qu'ils ont été obligé de fuir. Windie n'étant alors qu'une Caninos peu entraînée, elle n'aurait clairement pas fait le poids et c'est à regret qu'ils ont dû abandonner le combat. Mais aujourd'hui, c'est différent. A son niveau actuel, la belle Arcanin pourrait mettre K.O. n'importe quel Pokémon dans ces montagnes et sa puissance n'est plus à remettre en doute. Elle a prouvé à mainte reprise, notamment dans les combats d'arène, qu'elle possède une force fabuleuse, digne de son espèce, et que rien ne lui fait peur. C'est également là qu'ils ont retrouvé Tristan et qu'ils l'ont sauvé d'une mort certaine. S'ils n'étaient pas arrivé à temps, le froid aurait tué le Weber et il était sûr que Solène n'aurait jamais revu son frère. Disons alors que Sam garde quand même de relatifs bons souvenirs dans ces montagnes et une petite chaleur l'enveloppe à chaque fois lorsqu'elles lui rappellent qu'il a sauvé une vie et qu'il a, finalement, trouvé le moyen de se rendre utile.
Sam est entré aux pics par hasard, mais la balade qu'il fait sur le dos de sa fidèle compagne est plutôt agréable et il ne peut que se sentir chanceux d'avoir une amie aussi extraordinaire. Une certaine nostalgie ne manque pas de refaire surface également. La première fois qu'il est venu, son père était encore en vie. Il avait encore ce sourire empli d'espoir et des rêves inaccessibles pleins la tête. Il regrette ce temps-là, d'un côté. De l'autre, il est satisfait d'avoir autant mûri; mais le prix qu'il a dû payer pour cette croissance mentale était extrêmement lourd. La mort de son géniteur a été suffisant pour qu'il gagne en maturité, mais il aurait voulu grandir d'une autre façon. La vie (surtout la joueuse, en fait, mais chuuut) au augmenté sa croissance et l'a forcé à devenir un adulte plus rapidement. A seize ans, il a déjà vécu bien plus de choses que beaucoup d'autres adolescents de son âge, et même au-delà. Heureusement, il a cessé de vivre dans le passé et a enterrer toute cette souffrance lié au premier janvier pour se consacrer sur l'avenir. C'est ce qu'Ikaël aurait souhaité, et son fils le sait. C'est pour cette raison que c'est avec le sourire aux lèvres qu'il revient sur un lieu qui semble lui procurer une sorte de bien-être. De plus, à cette altitude, il peut admirer la neige et profiter du froid qui contraste avec la chaleur d'en bas.
C'est donc presque bercé par le bruit des pas que sa chienne fait dans la poudreuse que Sam soupire d'aise et profite du calme olympien qui règne. Mais, tout à coup, Windie s'arrête. Son dresseur l'interroge du regard avant de percevoir en elle un sentiment d'inquiétude. L'Enodril essaye de comprendre l'attitude de son Arcanin mais ne tarde cependant pas à trouver ce qui préoccupe tant son amie quand un Etourvol assez mal en point vient à leur rencontre. Surpris, Sam passe toutefois outre les blessures de l'oiseau lorsqu'il saisit que quelque chose de grave est en train de se produire et qu'il fait signe à Windie de suivre le Pokémon Vol. Bientôt, il entend un grognement qui fait trembler le sol et alerter plus encore la chienne enflammée qui accélère davantage. Sur le chemin, Sam détourne le regard quelques secondes pour observer l'évolution soudaine de l'Etouraptor, conscient alors que ce dernier est parti chercher du soutien pour aider une personne qu'il doit sans doute porter dans son cœur, et admire le courage du Pokémon alors qu'il a déjà lui-même de nombreuses blessures. La détermination dont il fait preuve plaît au jeune garçon qui est de plus en plus motivé pour apporter son secours.
Enfin, ils la voient. Cette Polagriffe enragée qui ne pense qu'à déchiqueter sa future proie pour en faire son repas. Elle a du sang sur ses pattes griffues, et elle gronde en dévoilant ses crocs acérés, mais cela cela n'intimide nullement Sam qui laisse son Arcanin bondir en avant, entre l'humain au sol et la Polagriffe. L'adolescent n'a pas bien vu l'homme à terre, sans doute le dresseur de l'Etouraptor, mais il se promet d'honorer la demande du Pokémon et de le protéger contre cette ourse affamée. Intérieurement, il sourit. Il y a quelques temps, il aurait fuis face à cette créature. Aujourd'hui, il est plus fort, plus résistant, et il a avec lui une alliée de choix qui a l'avantage.
- Feu, Windie.
Il n'existe pas d'ordre plus clair que celui-là et c'est sans hésiter que Windie lance une de ses plus puissantes attaques feu contre la Polagriffe et crée de si chaudes flammes qu'elles forment comme une tornade qui se déversent sur la grizzli. Cette dernière pousse un gémissement de douleur avant de s'enfuir, sans demander son reste. Fière, Windie ne peut retenir un ronronnement amusé, et son dresseur la congratule d'une caresse affectueuse dans sa crinière orangée. Mais le dresseur n'oublie pas le pourquoi de sa présence ici. Il se rappelle de l'urgence de l'Etouraptor et de l'individu couché au sol qu'il a aperçu vite fait avant de s'occuper de l'ourse polaire. Il descend alors de son Arcanin pour mieux voir l'homme couché au sol. Puis, la chute.
Clive.
Samaël pousse un hoquet de surprise avant de se figer brutalement. Le hérisson à terre qui tient son bras gauche ensanglanté, c'est Clive; aucun doute là-dessus. La ressemblance frappante entre lui et Faust est bien trop évidente, qui plus est. Mais il est bien la dernière personne que Sam s'attendait à voir en venant ici. Non; s'attendait à voir tout court. La première et dernière fois qu'il l'a vu, c'était le 13 avril, lorsqu'il s'est fait passé pour Faust afin de tromper Sam et de se servir de lui comme appât pour amener son jumeau jusqu'à lui dans le but d'avoir une "petite" conversation avec ce dernier. Petite conversation qui s'est transformé en un enchaînement de révélations au cours duquel le nounours s'était senti perdu, déboussolé, sans vraiment savoir comment réagir. Puis, son grand frère n'avait pas tergiverser longtemps avant de foutre quelques poings dans l'abdomen de son double en lui faisant comprendre qu'il n'avait plus intérêt à s'approcher de l'Enodril. Un mois plus tard d'ailleurs, l'ourson lui-même avait dû promettre au hérisson qu'il ne chercherait pas à voir Clive, malgré le tourment dans lequel s'était mis le Donovan au sujet du porc-épic à poils noirs, du fait de l'état alarmant de celui-ci. Et, apparemment, il avait eu raison de se faire du souci pour son frangin. La Polagriffe a laissé de sévères marques de griffures sur son épaule, sa jambe et son dos, qui laissent sur la neige blanche des tâches pourpres qui ne font que s'agrandir.
Sam, lui, reste immobile. Son cœur fait des bonds impressionnants dans sa poitrine, tant il est presque choqué de se retrouver face à Clive alors que le soldat est très mal en point. Après donc quelques secondes de pétrification totale, Windie décide de faire réagir son dresseur avec un léger coup de museau. Heureusement, l'effet est immédiat, et Sam cligne plusieurs fois les yeux avant de commencer à s'affoler. Il déglutit, reprend son calme, et court jusqu'au blessé. Doucement, il s'agenouille à côté de lui et passe une main derrière sa tête pour le soulever un peu et constater les dégâts. La vue du sang le fait grimacer, et la situation l'empêche de réfléchir comme il le voudrait. Il prend une grande inspiration pour se contrôler mais se mord la lèvre alors qu'il touche du bout de ses doigts le visage de Clive. *Il est gelé !*. Sans perdre une seconde, il se tourne vers son Arcanin.
- Approche, Windie.
Un hochement de tête de la part de la femelle Feu et celle-ci rejoint son dresseur. Elle se couche derrière les deux humains et Sam soulève délicatement le corps de Clive pour le placer contre la fourrure de Windie. Son pelage ne tarde bientôt pas à émettre plus de chaleur pour réchauffer au mieux le hérisson, sans le brûler, évidemment, et arrive à maintenir une température idéale. Samaël enlève ensuite son sac pour sortir la fameuse trousse de sortir que Faust lui a donné et applique sans attendre un désinfectant sur les marques rouges.
- Ne bouge pas.
Ouais, le hérisson peut aller nulle part dans son état, il en est conscient, mais c'est jamais agréable de désinfecter une plaie et les soins restent douloureux. Il préfère donc donner ces quelques ordres pour être bien sûr que son patient va rester stable. Puis, il applique soigneusement les bandages nécessaires sur les déchirures. Une fois les autres pansements appliqués et les saignements arrêtés, il soupire de soulagement et transporte doucement le corps de Clive sur le dos de Windie pour l'emmener un peu plus loin, à l'abri de d'autres prédateurs. Il pourrait les vaincre sans problèmes à l'aide de son Arcanin, mais il vaut mieux éviter d'autres combats tant que Clive est en difficulté. Sam recouvre donc les quelques traces de sang avec de la neige pour ne pas tenter d'autres éventuels Pokémons en manque de chair fraîche avant de se placer près de sa chienne pour la guider dans une petite caverne où ils pourraient être tranquille, à l'abri aussi d'une quelconque averse ou tempête de neige. Mais Sam n'a pas oublié l'Etouraptor qui les mené jusqu'ici et il tend ses bras en avant pour l'inviter à se reposer en lui offrant un petit sourire rassurant.
- Merci de nous avoir prévenu; mais je dois te soigner, toi aussi.
A vrai dire, Sam essaye de paraître détendu; mais il ne sait pas quoi penser de tout ça. Son esprit est embrouillé par ce brusque imprévu. Même s'il avait désiré revoir Clive, depuis sa discussion avec Faust, pour tenter de l'aider et de commettre l'irréparable, il se demande ce qui va se passer ensuite. Sam devrait haïr Clive pour ce qu'il lui a fait en avril; pour l'avoir trompé de la sorte et kidnappé. Mais non; c'est tout le contraire. Il n'arrive pas à lui en vouloir et il n'est pas assez intelligent pour savoir pourquoi et justifier un tel comportement bienveillant envers quelqu'un qui s'est servi de lui pour arriver à ses fins. Mais c'est un sentiment de joie qui s'empare de lui; car Clive n'a pas commis l'irréparable. Faust n'a plus à s'en faire; car Clive est vivant.
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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En venant ici, Clive ne savait pas ce qu'il cherchait, en fait. Cela fait des semaines et des semaines qu'il broie du noir, qu'il passe son temps à entendre ses propres démons lui susurrer des horreurs et qu'il est en proie aux cauchemars ainsi qu'aux innombrables questions qui ne veulent plus disparaître de son esprit et cesser de chambouler tout ce qu'il a jamais cru véridique. Difficile de comprendre quand on désire plus que tout, inconsciemment, ne pas voir la solution évidente, quand on est si terrorisé par la possibilité d'avoir eu tort qu'on en arrive à aller se balader dans les zones les plus dangereuses de l'île sans la moindre protection face aux créatures des environs. Il faut être parfaitement honnête ; en venant ici, Clive a fait un choix. Il n'est pas stupide ni totalement inconscient ; il sait très bien que les pics grouillent de pokémon prêts à le déchiqueter en petits morceaux si ils le souhaitent. Pourtant, lorsque l'envie de déposer toutes ses pokéballs dans le PC lui est venue, il n'a pas cherché à comprendre et s'est immédiatement dit que c'était la meilleure chose à faire, sans trop se demander ce qui pouvait bien faire naître une telle folie chez lui. Il faut regarder les choses en face, ça avait été une tentative de suicide indirect. Autant ne pas mettre du sucre sur les mots ou tenter d'adoucir en disant qu'il avait au moins ramené Zach, alors qu'il savait pertinemment que ce n'était qu'un accident. L'oiseau avait tout simplement compris avant d'être rappelé, et Clive n'avait pas eu d'autre choix que de le laisser venir, chose qu'il avait fait à contrecœur. Il ne savait pas ce qu'il cherchait hormis peut-être le calme et la tranquillité, mais il savait très bien ce qu'il risquait et il avait décidé que peu importe, il le ferait tout de même. À un moment, dans son cerveau, l'idée d'être tué est clairement arrivée, avec des probabilités faibles mais tout de même importantes vu le sujet, et cela ne l'a même pas perturbé. Comble de l'horreur et de l'égoïsme, cela l'avait même motivé.
Pourtant, lorsque la Polagriffe lui avait porté un premier coup, le plus violent, celui dans le dos qui laisserait probablement des cicatrices pour des mois entiers, il a à peine bougé. Il se souvient avoir crié parce que la douleur de sentir ces larges griffes glacées s'enfoncer dans sa peau avait été de trop pour qu'il puisse la contenir, mais après, tout était flou. La perte de sang, en plus du froid qui lui donnait un mal de tête phénoménal, l'avait rendu un peu plus mou et apathique, de sorte que c'était un miracle qu'il ait survécu jusqu'à l'arrivée des secours. Au final, il n'avait même plus eu envie de se battre. Oh bien sûr, il n'avait pas envie de mourir comme ça, mais qui était-il pour dire qu'il ne le méritait pas et qu'en un sens, cela aurait débarrassé bien du monde d'un fardeau et d'un problème conséquent. Faust survivrait, là n'était pas le problème, il en était persuadé. Après tout, son jumeau, malgré sa faiblesse, gardait tout de même cette force de caractère et cette capacité de se relever que Clive ne possédait absolument pas. Il... Il irait bien, oui. Débarrassé de Clive, Faust serait sûrement bien plus heureux qu'il ne l'était maintenant. Même la sensation brûlante de douleur dans son bras gauche définitivement cassé ne suffit pas à le réveiller. Il n'a même plus la force de bouger un seul muscle, et le froid ainsi que le sang perdu n'aident pas ses neurones à marcher plus rapidement. Il est dans un état presque second, hésitant entre un sommeil qui lui parait si séduisant et se donner la force de se voir mourir. Certes, devenir le repas d'une Polagriffe n'avait pas été dans son programme, mais ce n'était pas comme si il avait eu, à un quelconque moment, le choix. Et puis, question choix... Il valait mieux pour tout le monde qu'il n'en fasse plus jamais. Il avait déjà suffisamment prouvé son incapacité à gérer correctement ce genre de choses par le passé.
Puis, des flammes. Alors qu'une des pattes de la Polagriffe allait s'abattre sur lui et faire de son visage une infâme purée avec morceaux, du feu. Il halète encore et peine à rester éveillé pour comprendre ce qui est en train de se passer, et en fait, il n'a pas la force nécessaire pour relever la tête. Il est basiquement en train de peiner pour respirer et une seule mauvaise inspiration pourrait le mener, dans son état, bien trop près de la tombe. Ses paupières sont lourdes et il désire dormir, même si il sait que cela le tuera, mais pourtant il se doit de rester éveillé. Si quelqu'un est venu, alors cela veut dire que Zach... Il doit voir si Zach va bien. Il doit au moins ça à l'Etourvol.
Il ne sait pas qui le touche, mais ce n'est pas l'Etourvol. Ses yeux sont encore perdus vers le sol et il est hagard, confus et avant tout absolument fatigué. Son cerveau n'est décemment pas en état de comprendre ce qu'il se passe, de sorte qu'il aurait besoin de voir le visage de l'autre pour pouvoir l'identifier ; mais, vu sa position, ce n'est pas le cas. Il a froid. Horriblement froid même, et les bras de Morphée sont si tentants alors qu'il sent que tout son corps désire se laisser aller à un repos bien long. Il se sent être traîné et se demande ce qui est en train de se passer, mais vite, une sensation de chaleur le parcoure alors qu'il a comme l'impression d'être emmitouflé dans une couverture confortable et protectrice. Son esprit fatigué lui ramène alors en tête de vieux souvenirs, des images de lui et de son jumeau se lovant contre le Némélios de leur père lorsqu'ils avaient besoin de chaleur ainsi que de réconfort. Il balbutie faiblement la première syllabe du nom de son frère, mais son appel désespéré se perd dans le vent qui fait subir sa loi aux pics. Il sait que sa respiration s'est calmée, mais elle est bien trop lente dorénavant et la douleur lancinante qu'il sent tout le long de son corps ne cesse pas de le torturer. Ses yeux sont trop embrumés et il est tellement difficile de les garder entrouverts qu'il ne perçoit toujours pas le visage de celui qui s'occupe de lui avec tant de patience. Il ne comprend pas, d'ailleurs. Ne peut-il pas comprendre, qui qu'il puisse être, que son cas est désespéré ? Clive aimerait que ce soit le cas, secrètement. Qu'il n'ait pas été le principal responsable, ou du moins directement, de son propre décès. Qu'on dise simplement qu'il avait été tué par une Polagriffe enragée, au lieu tout simplement d'expliquer qu'il s'était donné la mort parce qu'il était trop lâche. Cette voix... Il la connaît. Pourtant, il n'arrive pas à poser un nom dessus et manque de crier lorsque ses blessures sont traitées. Il se retient en se mordant les lèvres jusqu'au sang et en ravalant ses propres geignements de douleur, se disant qu'après tout... Non, il n'avait pas vu pire pour ça, mais il avait déjà subi beaucoup auparavant et pouvait dire que ce n'était pas la première fois qu'il subissait un pareil traitement. Ça fait mal, nom d'un chien. De simples estafilades n'égalent en aucun cas des griffures données par une Polagriffe, ni la profondeur desdites blessures. Un individu normal aurait probablement crié à en perdre la voix, mais même dans un état pareil, Clive est trop fier pour se laisser aller à ça. Tant pis pour le goût de fer dans sa bouche, il ferait avec malgré toutes les difficultés qu'il avait déjà à avaler sa propre salive. Il veut se débattre. Repousser quiconque s'acharne à tenter de le garder en vie, mais il n'en a pas la force. De un, son état proche du coma neuronal l'empêche de penser correctement ou d'activer ses muscles, de deux, son bras gauche est cassé, et de trois, quel intérêt ? Il pissait le sang et se vidait quasiment littéralement ; ce n'était pas comme si il aurait été en état d'empêcher quiconque était assez fou pour vouloir l'aider de le faire, même si son côté pudique ainsi que sa fierté en prennent un sacré coup.
Il sait qu'il est encore en train d'être traîné, et il résiste faiblement. Non, il doit... Il doit rester, pour Zach. Si l'Etourvol revient, alors... Toutefois, malgré toute sa volonté, il est complètement impuissant et même à rester conscient. En fait, à l'instant même où il est posé sur le dos d'un pokémon assez large, il voit noir. Morphée a fini par le rattraper et il ne peut pas résister à son emprise plus longtemps, et ce malgré tous ses efforts. L'Etouraptor les suit en silence, fatigué lui aussi mais plus occupé à ne pas perdre son dresseur du regard qu'à autre chose. Il est infiniment reconnaissant, mais il n'a pas oublié son objectif et lorsque le jeune homme lui propose de le soigner, c'est faiblement qu'il hoche négativement de la tête. Oh bien sûr, il est épuisé, mais il a quelqu'un d'autre à protéger avant de penser à lui-même.
Les yeux de Clive s’entrouvrent alors et tombent sur la vision d'un Etouraptor bien amoché. Son cerveau ne comprend pas immédiatement, mais pourtant, lorsque ses yeux se posent sur une petite tache en forme d'étoile juste en dessous du cou de l'oiseau, il comprend tout de suite. Fronçant les sourcils, il mit tout son courage dans l'effort de se lever seul. « … Zach ? » balbutie-t-il, infiniment rassuré de voir que son fidèle compagnon va bien.
Il n'a pas l'occasion de lever son genou gauche, vu qu'il s'écroule alors immédiatement au sol, pile sur son os fragilisé. Il étouffe un cri pathétique et un goût de sang envahit de nouveau de sa bouche. Il respire encore difficilement, et l'oiseau se presse de venir à ses côtés pour le forcer à se retourner et ne pas ainsi être sur le côté plus douloureux. Le hérisson est assis au sol, confus, hagard et surtout, horriblement perdu. Toutefois, ça y est. Son regard se pose enfin sur son sauveur (bien que le mot a encore un goût amer dans sa bouche) et il se demande si il n'est pas tout simplement en train de faire une hallucination. Il bouge un peu sa tête et fronce plusieurs fois les sourcils, décidé à réaliser qu'il s'agit d'une farce de son cerveau épuisé et au bord de la mort, mais n'arrive pas à une seule conclusion. Puis, lorsqu'il réalise enfin qu'il s'agit de la réalité et non d'un cauchemar ma foi très réaliste, ses yeux s'écarquillent. Ses lèvres se tordent en un rictus amer et moqueur destiné à sa propre personne, se demandant à quel point le hasard peut se jouer de nous avant que cela ne soit considéré comme tout bonnement ridicule.
« Qu... »
Balbutiement étranglé alors qu'il sent son bras protester à nouveau. Il serre fermement et tait un gémissement de douleur ; si il survit aujourd'hui, alors il va être hors service un bon moment en tant qu'assassin. Toutefois, il doute fortement de sa survie. Après tout, il n'y a qu'une explication au fait que l'adolescent l'ait sauvé alors qu'il aurait bien le droit de vouloir lui tirer une balle entre les yeux.
« … T'avais envie de faire le travail tout seul ? »
Question où se mêlent à la fois fatigue et difficultés respiratoires. Pas de moquerie ou de sarcasme, juste un constat logique auquel Clive est arrivé. Il n'y a pas d'autre raison qui aurait pu pousser l'Enodril à le sauver qu'un désir de le tuer de ses propres mains. « Qu'est-ce que t'attends ? » balbutie-t-il.
Il a du mal à parler. Chaque respiration est plus difficile que la précédente, mais il doit au moins dire ça, ne serait-ce que pour satisfaire sa curiosité avant de définitivement rendre son dernier souffle. Il n'a pas peur, toutefois. Zach est en sécurité et il ira bien ; le reste n'a pas d'importance.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Mer 4 Juin 2014 - 0:49
Nothing left to say
ft Clivichou
Samaël Enodril
"Je ne m'approcherai pas de lui, si c'est ce que tu souhaites." Oups... Mensonge. C'était un mensonge. Pour la première fois de sa vie, il avait menti à son grand frère, et il l'avait su dès qu'il avait prononcé ces quelques mots pour le rassurer. Il devrait avoir honte de lui. Il devrait ressentir de la culpabilité et avoir envie de se terrer profondément dans le sol. Mais de ça, il y en a juste "un peu". Il ne se sent pas plus coupable que ça d'avoir désobéi à son frère. Égoïstement ou pas, il considère qu'il a fait le bon choix en sauvant la vie de Clive. A partir du moment où cela concerne également Faust et plus seulement Sam, ce dernier se dit qu'il peut se permettre d'enfreindre certaines règles. Il a bien retenu l'état pitoyable dans lequel était le Conseiller la dernière fois qu'ils se sont vu, et autant dire que cela n'a pas été très agréable pour le cadet de voir ça. Heureusement qu'Alice a été épargné de cette scène, mais Sam s'était alors éperdument fichu de sentir qu'il allait un jour ou l'autre faillir à sa promesse, du moment que son grand frère allait mieux. Il prie quand même Arceus pour que Faust n'ait jamais à apprendre ce qui s'est passé aujourd'hui et pour que tout ceci reste entre eux. Ce qui se passe aux pics reste aux pics. Et dans le cas contraire... disons que Sam se doute de rester encore en vie si son frère venait à découvrir la vérité. Mais dans tous les cas, il n'aura aucun regret. Aucun.
Sam fait la moue lorsque l'Etouraptor persiste à ne pas se faire soigner, mais il ne veut pas le forcer, pour le moment. Il a déjà vécu cette situation, et il comprend l'oiseau; il sait qu'il a envie d'attendre que son dresseur soit d'abord en sécurité avant de penser à lui. Cela fait d'ailleurs sourire l'adolescent, qui est convaincu que Clive ne peut décidément pas être si mauvais qu'il pourrait le laisser croire, si ses Pokémons lui vouent une telle loyauté. Il ne connaît pas vraiment Clive, mais il est indéniable qu'il s'occupe bien de ses Pokémons, malgré tout ce qu'il leur demande de faire pour l'aider au sein du Régime. Mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir pour ça, étant donné que s'il a intégré une telle organisation c'était probablement parce qu'il n'avait pas le choix et qu'il doit donc impliquer ses alliés là-dedans.
L'adolescent dépose doucement Clive sur le sol de la grotte et demande toujours à Windie de rester près de lui pour le réchauffer. Il sait que la fourrure de son amie pourra au moins grandement le réchauffer et, qu'au moins, il ne fera pas une hypothermie. Il doit à tout prix garder Clive en vie, maintenant qu'il l'a secouru d'une Polagriffe pas franchement sympatoche. Il soupire de soulagement et jette un œil au dehors de la caverne. Apparemment, les Pokémons sauvages se sont calmés au dehors et aucun doute que le rugissement de l'ourse polaire ait fait fuir d'autres potentiels créatures. Au moins, c'était déjà ça. Mais de toute façon, Sam a une Arcanin bien entraîné et d'autres Pokémons largement apte à affronter des monstres. Mais le jeune brun se rappelle tout à coup avoir vu un Démolosse le jour où Clive l'a enlevé. Il n'avait pas particulièrement faible... Alors pourquoi le hérisson à faux poils noirs n'a-t-il pas fait appelle à lui pour se débarrasser de la Polagriffe au lieux de risquer la vie de son pauvre Etouraptor à qui il doit quand même une fière chandelle ?... Puis, les mots de Faust lui reviennent en mémoire. Si le Donovan avait été aussi mal la dernière fois, c'était parce qu'il avait parlé avec sa mère et que celle-ci pensait que Clive voulait se suicider. Alors... est-ce vrai ? Veut-il vraiment se donner la mort ? Est-ce qu'il a lui-même choisi les montagnes en guise de tombe ?... Cette pensée l'horrifie et lui glace bien plus le sang que le froid qui mord les landes enneigées. Samaël n'est pas atteint par la basse température, mais imaginer le cadavre de Clive parmi ces pics alors que son Pokémon pleure sa disparition lui fait froid dans le dos. Il n'avait pas l'air de vouloir en finir avec la vie, car c'est bien, après tout, une Polagriffe qui l'a blessé ainsi, mais peut-être l'a-t-il provoqué volontairement. L'Enodril espère juste que non, que c'est un pur hasard s'il s'est retrouvé sur le chemin d'une ourse affamée qui ne demandait qu'une bouillie d'hérisson en guise de repas. Mais les grizzlis qui cherchent à manger Clive devront attendre. Tant que le jeune compétiteur sera là, il ne laissera aucun de ces ours et autres Pokémons sauvages s'en prendre au jumeau de son grand frère.
Un bruit. Un son. Une voix. Sam se retourne. Il est réveillé. L'adolescent prend de grandes inspirations pour ne pas s'emporter. Ce n'est pas que la situation devient assez gênante, mais un peu quand même. Il ne va pas nier le fait que se retrouver à veiller sur son kidnappeur lui fait un peu bizarre mais il faut croire qu'il oublie bien vite ce qui s'est réellement passé le 13 avril, tant il y porte maintenant peu d'intérêt. Tout être humain normal voudrait juste voir le Donovan crever s'il était à la place de Sam. N'importe qui souhaiterait sans doute profiter de la faiblesse du porc-épic pour lui faire milles et une choses horribles pour finir par le pousser dans un ravin pour faire croire à un accident. Mais Sam n'est pas comme ça. Il n'a aucune rancœur ni haine envers Clive; seulement de la pitié. Il le sent juste perdu, et il croit Faust lorsque ce dernier lui énonce des anecdotes pour signifier au cadet que son jumeau n'a pas toujours été ainsi et qu'il a, un jour, été aussi innocent que lui. L'Enodril sert d'ailleurs les dents lorsqu'il voit l'autre se rétamer et étouffer des cris de douleur. Finalement, il sent le regard faussement doré de son opposant sur lui. Cela doit lui faire une drôle d'impression, lui qui, Sam l'a compris, n'a pas tout de suite reconnu son soigneur. Sa réaction, caractérisée par les traits de son visage visiblement surpris, est légitime. Il ne s'attendait peut-être pas à ce que son sauveur soit celui qu'il avait lui-même dupé il n'y a pas si longtemps que ça. Le nounours aurait presque envie de rire s'il ne voyait pas l'autre souffrir autant à cause de son bras qu'il n'a pas pu "réparer".
Toutefois, en dépit de tous les efforts du monde, Sam ne comprend pas bien la question de l'immergent. Il ne saisit pas réellement le sens du mot "travail" qu'il emploie et il est sûr de mal interpréter ses propos. Ce que l'ourson comprend pas ses propos, de son côté, et avec son cerveau pas super développé, c'est que Clive a visiblement l'air peu ravi du "travail" que le plus jeune a accompli avec les bandages et qu'il doit se demander s'il a fait une telle bourde tout seul. Il a juste envie de baisser la tête à l'instant et de s'énerver un peu. D'accord, il a aucun diplôme de médecin et est au courant qu'il sait pas faire des pansements corrects, mais pas la peine de poser la question comme ça ! On dirait presque un reproche ! Il lui a quand même sauvé la vie, non ? Et la première chose qu'il fait c'est de critiquer sa manière de soigner les blessés ?... Bon, bon, le jeune garçon n'est pas en colère pour ça, non. C'est pas une nouveauté qu'il soit un débutant en matière de soin, mais il est avait espéré faire au mieux pour soigner Clive. Là, il est juste un peu chagriner de constater qu'il n'est même pas fichu de panser correctement. La suite n'aide clairement pas le petit ours à comprendre, d'ailleurs. Il attendait juste que l'autre se réveille, mais c'est vrai qu'il n'a pas trop réfléchi à quoi faire pour la suite... Sa question sonne comme un reproche, pourtant. Pour Sam, cela signifie alors forcément qu'il a fait quelque chose mal, ou qu'il s'est pas bien occuper de Clive. Puis, la solution paraît clair dans la tête de l'ourson. "Paraît" seulement, hein...
Mais le nounours ne répond pas directement. Il penche un peu la tête sur le côté en regardant Clive d'un air curieux, désireux de savoir de quoi il se plaint pour remédier à un quelconque problème et se rendre le plus utile possible. Il a faim ? Il a froid ? Il est mal installé ? Peut-il a-t-il envie de dormir ? Ou alors veut-il un massage ? Une berceuse pour s'endormir ?... Ah, tiens, voilà Sam à ses débuts, on dirait. Bonjour la niaiserie et la bêtise d'autrefois, tiens, cela faisait longtemps... Alors vu que Sam ne réagit pas vraiment comme une personne normalement constitué, la première chose qu'il fait, c'est de poser une main sur la joue de Clive. Pas un mot ne sort de sa bouche. Il n'y a, pour l'instant, que ce simple geste pour voir si le hérisson est toujours frigorifié. Mais apparemment, la chaleur que Windie a su lui procurer l'a un peu réchauffé. Il retire alors sa main en faisant l'un de ses plus beau sourire niais.
- Ba... j'attendais que tu te réveilles ! Et oui, c'est moi tout seul qui ai appliqué tes bandages ! Mais je... je suis pas expert, après...
Il rougit légèrement, un peu honteux d'avoir failli à une tâche aussi simple que celle d'entourer une partie blessée avec un bandage. Cela paraît simple en apparence, et Sam a cru bien faire, mais si cela ne plait pas à Clive, alors peut-être qu'il a échoué ?... Les saignements se sont arrêtés, ce qui est déjà une bonne chose, à son sens. Il tente alors de comprendre où il a bien pu faire une erreur. Puis, il se rappelle du froid qu'il a ressenti sur la joue du hérisson et pose alors ses deux mains sur ses épaules pour le faire basculer doucement sur la fourrure chaude de Windie.
- Tu es encore un peu froid... Reste près de mon Arcanin, si tu veux pas devenir un hérisson congelé ! D'ailleurs, tu peux remercier ton Etouraptor. C'est lui qui est venu jusqu'à moi pour te sauver. Maaais... t'avais pas un Démolosse, toi ? Ça aurait été pas mal utile contre la Polagriffe...
Son regard doré se tourne alors vers le Pokémon Vol en question, toujours au blottit contre son dresseur. L'affection que lui porte l'Etouraptor ne peut définitivement pas laisser le nounours de glace et il se souvient également que Faust lui a parlé du fait que, quand ils étaient petits, son jumeau pleurait en voyant des Pokémons blessés. Avec les humains, ses relations peuvent avoir changer. Mais il conserve malgré tout de l'amour pour ses Pokémons, même s'il ne le montre pas. Cela peine l'ourson de savoir que ces deux frères, si proches avant, sont maintenant des ennemis qui ne peuvent pourtant pas se haïr complètement. Toujours avec cette voix douce, presque enfantine, il s'adresse cette fois-ci à l'oiseau nouvelle évolué.
- Hé, tu sais, ton dresseur est en sécurité avec moi. Je te promets de le protéger. Mais ça me fait de la peine de te laisser dans un tel état. Tu veux vraiment pas que je te soigne ?...
Ses yeux sont presque suppliants. Voir des Pokémons blessés, il ne le supporte pas non plus. Il a compris que la vie du Donovan passe avant la sienne, mais maintenant que celui-ci ne risque plus rien, est-ce que l'Etouraptor va enfin se laisser tenter ?...
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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Hein. Voilà, c’est le seul mot qui se trouve dans la tête de Clive depuis qu’il s’est réveillé et il a commencé à prendre des proportions gigantesques. Il reste confus, la bouche un peu ouverte d’étonnement et le visage figé dans une expression d’incompréhension. Il ne trouve pas de mot à dire, et même si il aimerait bien reculer quand l’autre s’approche, il est comme gelé et paralysé, ses muscles traitres et douloureux refusant catégoriquement de lui obéir. Il est à deux doigts de reculer brutalement lorsque l’adolescent lui touche la joue, appréciant toujours aussi peu le contact physique, ou du moins étant autant à l’aise avec qu’un pokémon plante devant du feu. Décidément, il ne comprend absolument plus rien et se demande même si il n’est pas vraiment en train de faire une sérieuse hallucination. C’est d’ailleurs la seule solution possible, mais le froid qui fait frissonner chacun de ses membres et qui lui donne l’impression de coupures lui assure que non, il est bel et bien conscient. Comprenez qu’il est un peu compliqué pour lui de ne pas être totalement largué alors que l’Enodril lui sourit aussi largement ; ce genre de trucs, c’était très perché pour lui, et même durant un instant, il émet intérieurement l’hypothèse qu’il a dû boire ou manger un truc pas net et qu’il est actuellement au centre pokémon d’Anula en train de nager dans son propre vomi. Seule solution probable à ses yeux mais tout simplement ridicule, de sorte que sa logique a vite fait de reprendre sa place, et ce malgré la difficulté évidente qu’il a à rester conscient. S’il écoutait son corps, il se serait déjà endormi.
Il faillit s’étrangler avec sa propre salive en entendant que oui, cet… Enfin, Clive ne savait pas vraiment si il devait le considérer comme un idiot ou un gamin trop gentil, voir les deux, l’avait soigné. Détail me direz-vous, mais voilà, il était de plus en plus mal à l’aise. Si il avait pu s’enterrer vivant, il l’aurait fait immédiatement, parce qu’il était peu à peu en train de mourir de honte ; ses joues s’enflamment lorsqu’il est poussé contre le fourrure de l’Arcanin derrière lui, hésitant entre la mortification d’être aussi faible et la simple pudeur. Il grimace lorsque l’adolescent touche ses épaules ; les plaies sont encore très, très sensibles et même cette simple poussée suffit à ranimer un peu la douleur, brièvement certes. Zach ne dit rien, depuis tout à l’heure. Il se contente de se lover contre Clive et le regard de l’officier se perd dans son plumage amoché et les nombreuses coupures, sentant comme un creux à l’intérieur de lui-même en réalisant que l’oiseau est dans cet état par sa faute. Pourtant, malgré la douleur certaine que doit ressentir l’Etouraptor, il ne cille pas et refuse de quitter sa place. Le hérisson hésite entre être ému et agacé par le fait qu’il a refusé de sauver sa vie avant tout. Il décida finalement de se contenter de le laisser là, parce qu’il a trop mal aux bras pour bouger ne serait-ce que sa main. Son bras droit est moins touché, mais le gauche, de par les griffures et l’os cassé, et tout simplement un fardeau. Il essaye de ne pas penser au fait que comme ça, il est complètement inutile. Inutile et faible, voilà les deux choses qu'il ne pouvait pas se permettre d'être, mais qu'il était tout de même.
Les questions de Samaël et la façon qu’il a de lui parler, comme si ils étaient des connaissances amicales, ne manque pas de le perturber. Il savait que le cadet était quelque peu… Comment dire, trop gentil et naïf ? Mais disons qu’il n’aurait jamais considéré que celui-ci puisse être aussi inconscient devant quelqu’un qui l’avait kidnappé et potentiellement traumatisé, de sorte qu’il se demande combien de migraines il a dû apporter à Faust par son comportement. Puis, lorsque ses pensées vont vers son jumeau, même brièvement, il se gifle mentalement. Non, il n’a définitivement pas envie de penser à lui, surtout pas, ou il sent qu’il va finir par craquer et marcher seul jusqu’à une falaise pour voir si est toujours aussi doué en matière de saut de l’ange. Il chasse ces pensées morbides en portant son attention sur l’Etouraptor qui a apparemment refusé de se faire soigner. Certes, la fierté de Clive est piquée au vif en entendant qu’il est supposé être une faible victime à défendre, mais… Ce n’est pas comme si, même avec toute son arrogance, il pouvait nier le fait qu’il était totalement sans défense vu son état. Il n’aurait probablement même pas la force de s’enfuir, maintenant, et vu la façon dont il peine à rester éveillé… Bref, oui, autant ne pas mentir, il était dans un état plus que pathétique et son ego sensible en prenait un sacré goût. Même la chaleur de l’Arcanin derrière lui ne cache pas cette humiliation qu’il doit pourtant supporter.
Compliqué de se dire qu’il est bien en train d’avoir cette conversation et qu’il ne s’agit pas juste d’un effet secondaire d’une quelconque substance illicite qu’il aurait ingéré d’une façon ou d’une autre. Pourtant il doit parler, car l’Etouraptor a bien l’intention de jouer les têtus, tel pokémon tel dresseur me direz-vous, mais Clive n’est absolument pas laxiste en matière de sécurité. Il déglutit et fait de son mieux pour arriver à parler correctement, sans bafouillis ou tremblements trop forts.
« Zach, vas-y. »
L’oiseau se retourne vers lui, l’air prêt à s’opposer à la volonté de son dresseur, mais le regard noir qu’il reçoit l’arrête immédiatement dans sa lancée.
« C’est un ordre. » dit-il plus fermement cette fois.
À contrecœur et malgré son désir de rester à côté du hérisson, l’Etouraptor obéît. Il a été trop blessé, et c’est un véritable miracle qu’il soit encore en état de tenir debout ; l’officier est à nouveau étonné de voir que son compagnon dispose d’une pareille détermination. Mais maintenant que c’est fait, Clive doit parler. Trouver des explications. Comment faire lorsqu’il n’en a même pas pour lui-même ? Comment parler alors qu’il aurait simplement désiré ne jamais avoir à penser à ce qui venait de se passer ? Le brun n’est absolument pas doué pour les conversations en général, et gérer ce genre de situations équivaut pour lui à un calvaire, tout bonnement.
« … J’avais besoin d’être seul. Zeke aurait refusé que je vienne ici, alors je l'ai laissé au centre avec les autres. »
Réponse simple, marmonnée sans fierté. Il connait assez le Démolosse pour savoir que celui-ci aurait fait des pieds et des mains pour venir, et Clive n’en avait nullement eu l’envie. Maintenant que c’est fait, il doit reformuler ses propos, aussi difficile que cela soit. Il pose son regard doré, blasé et fatigué, dans celui de l’Enodril.
« Je ne parlais pas des bandages, tout à l’heure. »
Brève pause. Il détourna le regard durant quelques secondes.
« Merci, d’ailleurs. »
C’est fait. C’est dit, et il ne le répètera pas. Maintenant, il peut passer au sujet qu’il voulait aborder et, même si il aurait préféré s’enfuir en courant, ce n’est pas comme si il pouvait décemment l’ignorer plus longtemps.
« Je voulais juste savoir si tu m’avais sauvé pour me tuer toi-même. Après tout, la dernière fois qu’on s’est vu, ce n’était pas en tant qu’amis, et je ne vois pas ce qui pourrait te pousser à aider quelqu’un comme moi. »
Son intonation est clair, et il ne retient pas le léger dégoût qu’il a en prononçant ses dernières paroles, parce que ce dégoût est destiné à lui-même, comme toujours. Si il y a bien quelqu’un qui déteste Clive, c’est Clive, et le fait qu’il est monté seul, sans protection au sommet de montagnes remplies de pokémon affamés et parfois agressifs le prouve.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Mer 4 Juin 2014 - 16:13
Nothing left to say
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Samaël Enodril
Il mentirait s'il disait qu'il était surpris par l'incompréhension qui se lit dans le visage de l'autre. Sam n'avait pas osé s'imaginer ce qui se passerait une fois qu'il se serait réveillé, conscient que cela risquait d'être bien différent de la dernière fois, mais il s'était attendu à de l'étonnement, ou au moins de la colère. Il s'était surtout dit qu'il irait "au feeling" selon la réaction du hérisson, mais il reste malgré tout assez confus quant à ce qu'il doit dire à présent. Il avoue qu'il aimerait en savoir plus si Clive, mais il ne veut pas le forcer s'il n'a pas envie de lui en révéler davantage. Tout semble déjà avoir été dit lors du kidnapping, mais Clive reste tout de même un mystère pour le nounours qui aimerait le comprendre et l'aider. La mère des jumeaux craint qu'il soit suicidaire; et si elle pense ça, c'est qu'il doit bien y avoir une raison. Le fait qu'il soit venu ici sans un Pokémon quelconque apte à le défendre aurait été un moyen facile pour lui de s'ôter la vie sans qu'on n'ait rien à lui reprocher ? Ce serait en effet une façon efficace de rejeter la faute sur la Polagriffe et non sur le porc-épic noir. Mais, après tout, il a quand même emmener un Pokémon avec lui. Certes l'Etouraptor est de type vol, donc inférieur à la glace, mais le fait qu'il ne s'est pas aventuré seul dans les montagnes. L'Enodril se demande d'ailleurs quel a été l'intérêt de faire venir un oiseau alors qu'il possède un molosse de feu. L'idée du suicide revient encore sur le tapis mais cela lui paraît également étrange qu'il ait amené un Pokémon avec lui si c'était pour qu'il le voit mourir.
Sam croyait par la même occasion que l'Etouraptor en question allait une nouvelle fois refuser son offre, mais le dresseur de ce dernier arrive à le faire plier et le nounours ne cache pas qu'il est un peu stupéfait qu'il accepte de le laisser faire. L'adolescent fait un sourire encourageant à l'Etouraptor et se place près de lui avant de sortir de son sac de nouveaux bandages propres et du produit pour désinfecter. Il remercie intérieurement Tristan de lui avoir montré comment s'y prendre, lui qui n'est pas spécialement doué pour soigner les Pokémons, surtout les oiseaux. Il ne peut retenir une petite grimace de prendre place alors qu'il observe les quelques endroits où des plumes ont été violemment arrachées et prend soin d'appliquer les pansements avec toujours cette même délicatesse pour ne pas risquer de froisser les ailes. C'est donc en exécutant son rôle de pseudo médecin qu'il écoute l'autre en silence. Mais on dirait que chacune de ses paroles a un sens caché et il croit discerner le mot "suicide" derrière chaque mot. Peut-être qu'il interprète mal; très mal. Mais ce besoin d'être seul... qu'est-ce que ça veut dire, exactement ? Il se dit seul, mais pourtant il a quand même amené un Pokémon avec lui. Seul du reste des humains ? S'il a besoin d'être seul, c'est qu'il se sent mal, non ? Et si son Démolosse aurait refusé qu'il vienne, cela veut dire qu'il avait pressenti un danger; donc qu'il a été témoin de l'état mental de son dresseur, et qu'il avait, en fait, peur pour lui car il devait savoir le tourment dans lequel il se trouvait. Donc... est-ce que cela confirme bien les doutes de sa mère et de son jumeau ? Est-ce qu'ils ont eu raison de s'inquiéter ?... Si Samaël se posait lui aussi des questions, maintenant qu'il sait Clive en sécurité, il n'a plus à s'en faire. Mais il ne nierait pas qu'il s'est fait également du soucis pour le Donovan aux lentilles dorées.
Il ne s'arrête pas de soigner l'oiseau blessé lorsqu'il entend la suite, mais il affiche une mine déconcertée. De quoi parlait-il, alors, si ce n'était pas des bandages ?...* Ba oui. Pour Sam, cela lui avait semblé évident qu'il parlait de son pansage, car sinon il ne comprend pas à quoi il faisait allusion. Quand il finit enfin son travail auprès du Pokémon Vol, il laisse enfin son expression abasourdi à découvert. Il fronce les sourcils, ne voyant pas vraiment où l'autre veut en venir, mais ne peut s'empêcher de sourire chaleureusement et de rougir un peu lorsqu'il le remercie. Cela lui fait tout drôle de l'entendre dire ça, ayant découvert le côté plutôt malsain de Clive, et non ce côté plus "doux" qu'il y a chez lui. Lorsqu'il lui parlait le 13 avril, c'était d'un ton assez froid et sec. Le seul intérêt qu'il avait a gardé Sam en "bon état" était avant tout parce qu'il savait que le compétiteur comptait pour son jumeau, et rien d'autre. Dans les faits, il avait véritablement essayé de traumatisé, ne serait-ce qu'un peu, le jeune brun. Sa voix mielleuse après qu'il lui ait parlé du passé de Faust en lui demandant "s'il gérait" les révélations fusantes avait été tout sauf amicale. Mais là, tout est différent; même lui. Il doit sentir qu'il est faible, en même temps. Il est blessé, a un bras cassé, est en possession d'un unique Pokémon également abîmé, et a encore terriblement froid. Sam est en pleine forme, a reçu récemment un entraînement intensif de Faust lui-même, et a avec lui ses compagnons les plus forts. Il a tout ce qu'il faut pour le tuer. S'il voulait en finir avec son kidnappeur, il pourrait le faire sans aucun problème pour prétexter par la suite à un accident en montagne. Il pourrait. Mais non. Sam est bien trop gentil pour se permettre une telle atrocité, apprécie le hérisson malgré tout ce qu'il lui a fait, et est parfaitement conscient de l'état dans lequel serait Faust s'il apprenait la mort de son jumeau.
Puis, l'ourson se fige. Interloqué, il cligne des yeux, comme lorsqu'il a découvert le corps de Clive, et fixe celui-ci d'un air ahuri. Puis, après quelques petites secondes, le petit ours brun rit doucement. Il est amusé par l'imagination de l'autre, et comprend maintenant où il voulait en venir tout à l'heure. Alors, depuis tout ce temps, il pensait que Sam le détestait au point de vouloir sa mort à cause de ce qui s'est passé en avril. Mais même si l'adolescent glousse légèrement, c'est le porc-épic qui n'a pas tort de se poser des questions quant aux sentiments que lui portent l'Enodril après le fameux kidnapping. C'est bien l'ourson qui est a blâmer pour rire du Donovan alors que c'est lui qui preuve d'illogisme en montrant tant de gentillesse à l'égard de l'officier.
- Mais Clive... les gens que je veux tuer, je ne prends même pas la peine de les soigner...
Il affiche un sourire doux. Samaël se demande si Clive regrette de l'avoir kidnappé, et il aimerait bien savoir si son état d'esprit actuel, qui ressemble fort à une dépression, est lié ou non à l'anniversaire des deux frères. Ses yeux ne se détachent pas de Clive, mais pas une seule lueur de haine ou de colère ne vient briller dans ses prunelles couleur or.
- Tu pensais que je t'en voudrais pour ce qui s'est passé en avril ? Non, Clive; au contraire. Je ne te déteste pas; et ta mort est bien la dernière chose que je souhaite.
Il est parfaitement sérieux. Il l'aime bien, Clive. Sincèrement. C'est extrêmement bizarre, étant donné que, effectivement, il n'a pas été particulière tendre avec lui. Mais Sam n'a aucune réelle raison de le détester, à son sens. Il l'a dupé, mais comme le nounours considère encore que c'est de sa faute, il peut dire à haute voix que Clive ne lui a pas fait de mal. Depuis la prison, en vérité, il a tendance à souvent comparer ce genre de chose à ce qui s'est produit au Bloc. Après tout, le hérisson à faux poils noirs ne lui a pas arraché un ongle, hein. Il l'a juste ligoté, et c'est tout. Tiens, d'ailleurs, il aurait même pu l'assommer. Mais même pas. Même pour ça, il a préféré utiliser du chloroforme et l'a endormi. C'est vrai, Clive l'a kidnappé, mais il aurait pu être bien plus brutal et user de la violence. Se faire passer pour Faust, c'est certes, sournois, mais Sam se dit qu'il aurait pu avoir une idée encore pire. Après tout, il fait partie du Régime; et on ne sait pas à quoi s'attendre avec ceux qui en font partie.
- Je t'aime bien, moi. Je veux pas que tu meurs. Pas seulement parce que Faust serait complètement anéanti, mais également parce que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose de grave. J'ai peut-être vu une mauvaise partie de toi la dernière fois, mais je suis sûr que tu n'es pas mauvais, au fond; peu importe ce que tu veux faire croire ou ce que tu te dis.
On a bien souvent dit à Sam qu'il était stupide, naïf, et bien trop généreux. Il est conscient que ce qu'il dit n'est pas très intelligent, et que sa manière d'agir et assez contradictoire à ce qui devrait être fait, mais peu importe. Il guette la réaction de Clive, s'attendant à ce qu'il le rembarre en prétextant tout le contraire de ce qu'il vient de dire, ou, au mieux, à ruiner ses beaux rêves trop optimistes en lui disant d'arrêter de croire aux miracles et aux contes de fées.
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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Complètement et indéniablement perdu. Il n'y a pas beaucoup de mots qui permettraient à Clive d'exprimer clairement la confusion qui étend son voile opaque dans ses pensées, et il l'impression que ses sourcils discutent météo avec ses yeux vu qu'il passe son temps à les froncer. Le rire de l'adolescent le déconcerte, et son sourire lumineux lui fait se demander si le cerveau de l'Enodril n'a pas été atteint par le froid glacial des pics, parce qu'il faut être tout bonnement.... Non, Clive ne sait pas si le mot 'stupide' est adapté à la situation, il faut dire qu'il ne sait rien de l'intellect de l'autre aussi, mais l'officier peut dire très clairement qu'il commence à avoir des doutes quant à la santé mentale du cadet. Il n'est pas normal que quelqu'un sourisse ainsi à son kidnappeur, aussi niais et gentil qu'il soit, et même si la supposition qu'il veuille tout de même le tuer reste présente avec des chances infimes d'être véridique, Clive ne sait absolument pas comment réagir face à Samaël. Ce gamin est une vraie boule de mystère, ou peut-être est-ce un mélange de naïveté et de candeur qui ne devrait pourtant pas exister dans un tel monde. Il a bien vite oublié la sienne, lorsqu'on était venu lui dire qu'il devait rejoindre le régime, ne serait-ce qu'après son premier meurtre. Parfois, il haït même ce passé et se demande par quelle folie il a bien pu se convaincre qu'il avait fait le bon ch... … Non. Inutile de se lamenter sur ça de nouveau. Ses réflexions internes sur la santé mentale du cadet ne vont pas l'aider à comprendre ce qui peut bien passer par la tête de celui-ci pour qu'il lui dise ainsi qu'il ne lui en veut pas. Il doit avoir l'air bête tiens, avec ses yeux écarquillés et sa bouche à demie ouverte, mais ce n'est pas comme si son cerveau avait les capacités nécessaires pour s'inquiéter de ça. Il est tellement occupé à tenter de mettre un sens logique sur les paroles de l'autre qu'il n'arrive pas à cacher ce qu'il ressent et son visage est bien trop facile à lire, il le sait. Il devrait s'inquiéter, devrait remettre ce masque de fausse neutralité qui lui va comme un gant et qu'il porte maintenant depuis bientôt cinq ans, ce masque lourd qui a laissé bien plus de cicatrices qu'il aurait pu le croire en tant que jeune adulte naïf et désireux de bien faire. Perdu, ça il l'est. Intrigué aussi, et évidemment, il a toujours l'impression qu'il a devant lui un véritable enfant. Son amertume le pousse à croire que la gentillesse de l'autre est une forme de naïveté.
Lorsqu'il aborde le sujet de Faust, le regard de Clive se pose immédiatement sur le sol, incapable de fixer l'autre parce que ce sujet réveille chez lui des émotions contradictoires aussi puissantes et pugnaces que douloureuses. Des cicatrices non refermées, des mauvais souvenirs autant que des bons, et il est incapable de se retenir de déglutir. Non, Faust ne sera pas si anéanti que ça s'il mourait, ou en tous cas c'est ce que Clive s'obstine à se répéter car, après tout, comment pourrait-il encore le voir comme avant après tout ce qu'il avait fait et dit ? Clive connaît suffisamment son jumeau pour connaître sa rancœur et son incapacité à pardonner à ceux qui blessent ses proches pour pouvoir dire sans la moindre hésitation que Faust le déteste. Il n'y a pas d'autres options possibles à ses yeux, et il se demande par quelle sorcellerie l'Enodril est capable de lui dire qu'il ne lui en veut pas. Clive aimerait beaucoup se dire que l'adolescent ment pour ne pas avoir à réfléchir à tout ce qu'il a dit, mais sa raison le ramène à la réalité et surtout, à assumer que le châtain est bel et bien sincère. Ou en tous cas, si il mentait, c'était un fabuleux menteur et il l'aurait presque respecté pour ça.
Les dernières paroles de Samaël lui font écarquiller les yeux et subitement, son visage prend une teinte rouge écrevisse particulièrement ressemblante à celle de la tête d'un Passerouge. Il n'a jamais pu contrôler ses rougissements, pas comme Faust qui paraissait ne jamais être mis dans cet état, sauf lorsqu'on lui parlait de ses bouquins mais c'était une toute autre histoire, Clive lui-même n'abordant pas le sujet pour des raisons évidentes, et là, il doit avoir l'air sacrément idiot à rougir ainsi, comme un adolescent stupide. Tout son visage est brûlant, contrastant donc plus qu'un peu avec le froid qui le fait encore frissonner. Il faut dire qu'il n'a absolument pas l'habitude qu'on lui dise ça, et il est extrêmement gêné d'être la cible d'un pareil compliment alors qu'il ne le mérite absolument pas. Il pense à ne pas répondre, très honnêtement. Il pourrait s'emmurer dans son silence et ne pas parler, idée qui le tente plus qu'un peu d'ailleurs. Pourtant, il a comme l'impression qu'il doit ouvrir la bouche et prononcer les mots qui lui brûlent les lèvres, même si ils sont teintés d'une amertume non dissimulée.
« … C'est stupide. »
Il a dit ça sans la moindre agressivité, avec la neutralité d'un enfant faisant remarquer une contradiction. Il serre son bras par réflexe, sentant encore la douleur qui le fait grimacer parce que Arceus, un os cassé, ce n'est pas rien et c'est foutrement désagréable, comme une sensation d'un liquide qui vous brûle de l'intérieur et entoure vos os.
« Tu pardonnes vraiment à tous les monstres qui te font subir des horreurs ? C'est la politique de la maison, on excuse toutes les abominations de leurs actes ? »
Il ne se rend pas compte de ce qu'il en train de sous-entendre, même si c'est fichtrement évident. Oui, il s'inclue dans ce groupe, mais il n'a pas l'air de lui-même y faire attention, car c'est quelque chose qu'il a accepté il y a longtemps. Quelque chose qu'il a accepté il y a cinq ans, lorsqu'il a planté pour la première fois de sa vie un couteau dans le cœur d'un homme et que ses mains se sont recouvertes de sang. Il baisse le regard, presque honteux d'avoir haussé le ton.
« Faust... Faust aurait un soucis en moins. Il sera peut-être triste un certain temps, mais il pourra vivre plus heureux. Il n'a jamais eu besoin de moi. Je suis celui qui s'est toujours accroché à lui, pas le contraire. »
Un rictus amer étira alors ses lèvres.
« Ai-je besoin de te rappeler ce que je t'ai fait vivre, ce que tu as subi ? Je ne crois pas avoir une seule fois fait devant toi preuve de ce que tu avances. Attends un peu, que je te fasse une liste ; tu auras toutes les raisons du monde de vouloir recouvrir les murs de cette grotte avec ma cervelle, après. »
Sa voix, aussi ferme qu'elle soit, ne pouvait pas cacher son amertume. L'Etouraptor à ses côtés écoutait en silence, aussi choqué que troublé.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Mer 4 Juin 2014 - 22:27
Nothing left to say
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Samaël Enodril
« … C'est stupide. » Cette simple réponse suffirait largement à démontrer que le hérisson possède bien une intelligence supérieure à celle du nounours. Car ces deux mots sont incroyablement sensés et vrais. Ce n'est pas que Sam est totalement stupide, mais il agit avec une telle illogisme et une telle naïveté parfois que cela en devient impressionnant et on se demande effectivement s'il n'a pas été drogué étant plus jeune ou s'il est juste né comme ça. On le croit idiot, et peut-être qu'on a pas totalement tort, mais c'est assez bizarre en même temps de devoir se poser ce genre de question maintenant. Il n'a fait preuve d'autant de naïveté depuis un bon moment. Après les traumatismes qu'il a eu il y a quelques mois, il était censé devenir plus mâture et réfléchi. En un sens, il l'est devenu. Peut-être un peu trop. Il n'y a pas si longtemps que ça, il était assez dur de le faire sourire naturellement. Il n'a réussi à redevenir souriant comme autrefois que très récemment. Mais c'est un peu comme s'il avait deux facettes, désormais. Sa part plus sombre et plus sérieuse s'est éveillé après la libération mais a bien failli prendre complètement le dessus sur sa personnalité plus lumineuse. Les moments de joie qu'il a vécu ces derniers temps ont fait renaître en lui une lumière qui semblait avoir disparu après la mort de son géniteur. Elle a repris sa place comme avant, heureusement, mais son côté plus réservé est tout présente et fait qu'il a autant de facilité à passer de la part sérieuse à la part plus naïve. Mais ce qui peut être étrange en cet instant, c'est qu'il n'a jamais fait autant ressortir sa candeur avant. Avec Clive, c'est presque comme s'il voulait redevenir un enfant et sourire le plus possible; comme s'il faisait exprès d'être stupide. Il n'a pas peur de Clive, bien au contraire. Mais il aurait lui-même du mal à expliquer ce comportement ingénu, car on dirait qu'il ne le fait pas exprès. C'est venu comme ça. Maintenant, il fait simplement avec.
Mais la suite est comme une cassure et il perd le sourire pour froncer à son tour les sourcils. Il se sent un peu vexé, mais il sait que l'autre a raison. On dirait, comme ça, que Sam pardonne à tout le monde. Or, c'est faux. Il aimerait bien que Clive se rende compte pardonner à quelqu'un n'est pas forcément évident selon le contexte. Mais on ne peut pas vraiment dire que Sam a pardonné à Clive, étant donné qu'il ne lui en a jamais vraiment voulu. Le hérisson a faux poils noirs n'a pas l'air d'être conscient de ce qu'il s'est passé le premier janvier en prison, en tout cas... S'il avait été mis au courant, Sam est sûr qu'il ne lui aurait pas fait de remarque sur sa manière d'excuser les autres. L'adolescent n'a donc pas le choix, s'il veut le contredire... Néanmoins, si l'Enodril a été d'accord avec lui sur le fait que sa façon de réagir était stupide, il se sait assez malin pour deviner que le Donovan a tort à propos de Faust. Pas besoin d'être un génie en même temps pour découvrir que l'un ne peut pas vivre sans l'autre et qu'ils s'aiment autant qu'ils se détestent. C'est d'ailleurs bien pour ça qu'ils ne pourront sans doute jamais vraiment s'entre-tuer et que, si l'un venait à mourir, l'autre serait détruit. Donc peu importe ce que dira Clive quant au fait que Sam devrait la haïr; lui ce qu'il en pense, c'est qu'il fera pour protéger Clive s'il le peut. Une fois de plus, le porc-épic a raison. C'est vrai; il ne lui a pas fait des choses vraiment très sympas. Mais là-dessus, le nounours ne peut que le contredire. Cependant, il ne répond pas tout de suite. A nouveau, il rit avec douceur. Enfin, il vient se placer plus près de Windie; juste à côté de Clive, dont il se rapproche un peu. Son sourire niais ne l'a pas quitté et il attend quelques secondes avant de prendre une nouvelle fois la parole.
- Dis... tu as déjà été au Bloc R2 ?
Alors oui, il répond quand même à la question rhétorique de l'autre avec une autre question, mais il doit changer de sujet un petit moment pour essayer de se justifier. Apparemment, malgré les recherches que le jumeau a fait sur lui, il ne sait rien de ce qui est arrivé au Bloc.
- J'ai été emprisonné le jour de la rafle et on m'a emmené jusqu'au Bloc R2. Mais dès que je suis arrivé, mon tortionnaire a inséré un couteau dans ma gorge, m'a arraché un ongle et a poussé mon père à se suicider sous mes yeux; l'odeur de son sang m'a poursuivi jusqu'à la libération...
Le pire, c'est qu'il dit tout cela avec ce sourire léger. Sourire assez triste, certes, mais sourire quand même. "Vaut mieux en rire qu'en pleurer", hein ?... C'est encore une des choses que son père lui répétait souvent; car il préférait largement son fils sourire plutôt que pleurer, même si c'était difficile et douloureux pour lui. Lorsque Sam était petit et qu'il se blessait, son père lui racontait toujours une blague au moment où il appliquait les pansements pour lui faire oublier la douleur. C'était idiot aussi, mais cela marchait à chaque fois.
- Vraisemblablement, je trouve que tu as été plutôt "gentil", si je puis dire. Lorsque tu m'as kidnappé, rien ne t'empêchait de me blesser. Que tu me blesses ou non, Faust allait venir, de toute façon. Alors tu pouvais bien m'infliger une ou deux coupures que cela l'aurait peut-être motiver davantage. Tu risquais juste d'être plus amoché si cela avait été le cas, mais ça, tu t'en fichais, pas vrai ?...
Si au début ses yeux étaient perdus dans le vague lorsqu'il a abordé le sujet de la prison, ils sont maintenant concentrés sur le hérisson et il plonge ses iris d'or dans les lentilles de l'autre.
- Tu aurais pu me blesser, Clive; mais tu ne l'as pas fait. C'est pourquoi je n'ai aucune raison de te haïr. Tu es bien différent des soldats qui m'ont torturés. Tu m'as juste ligoté. C'est rien d'être ligoté. Je sais que si ça avait été un autre officier, il ne se serait pas gêné pour me casser un bras ou deux. Et puis... tu...
Il perd cette fois-ci peu à peu de son sourire. Il veut que l'autre comprenne qu'il est tout à fait sérieux.
- Tu as dit que tu étais désolé de m'impliquer là-dedans. On ne s'excuse pas à quelqu'un à qui on veut faire du mal.
On pourrait être assez impressionné par la capacité de l'Enodril a changé radicalement d'humeur. Peut-être qu'il est lunatique, en fait... Il souriait tout à l'heure, et cela l'a rendu plus stupide auprès de l'autre. Il se fiche de quoi il a l'air, puisqu'il est sait déjà qu'il est sot, mais peut-être qu'il réussira à être plus convaincant, cette fois-ci. Il affiche une mine peinée, qui contraste totalement avec celle de tout à l'heure.
- Et je suis peut-être naïf et stupide, mais je suis assez intelligent pour savoir que tu as tort, et que Faust n'aura sûrement pas une vie meilleure si tu perdais la tienne. De ce que j'ai compris, tu n'étais pas comme ça, avant. Si Faust t'aime malgré vos différents, ce n'est pas seulement parce que tu es son frère jumeau, mais également parce que tu lui as donné une raison pour lui être indispensable.
Bon, ça fait peut-être pas trop sens, ce qu'il dit. Mais il ne compte pas lâcher l'affaire et est bien décidé à répondre à Clive tant qu'il le pourra et à le convaincre qu'il n'a aucune raison de lui en vouloir.
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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En le voyant s'approcher ainsi, souriant tellement niaisement qu'on aurait pu croire qu'il allait en chier des papillons roses, Clive ne s'était pas attendu à entendre des mots pareils sortir de la bouche de l'adolescent. Alors bien sûr, le bloc R2, il connaît. N'importe quel officier sait ce que représentent ces initiales et ce qu'elles symbolisent, même si il n'y mettent pas forcément les pieds. Il a par ailleurs quelques très rares fois envoyé des recrues dissidentes s'occuper du ménage du bloc, en tant que travailleurs supplémentaires, rien que pour leur mettre du plomb dans le crane. Il en connaît un d'ailleurs, de tortionnaire, l'autre taré allemand blond qui donnerait probablement à un psy des envies de prendre des antidépresseurs, mais tout ça pour dire qu'il en côtoie assez régulièrement pour se faire une idée de ce qui se passe au bloc. Lorsqu'on lui avait proposé de faire un essai là-bas, enfin, dans le bloc R premier du nom, il s'était contenté de refuser un ordre pour la première fois, se sauvant la peau en argumentant qu'il était bien meilleur en matière de meurtre rapide et discret que pour faire couler le sang et faire hurler les gens. Il est probable que si il avait eu à commettre de pareils actes... Disons qu'il ne savait même pas si il serait resté plus longtemps au régime ; il se serait sûrement tiré une balle pour régler l'affaire et que sa famille ne soit pas impliquée par les conséquences d'une trahison qui aurait fait tomber une épée de Damoclès au dessus de leur tête. Clive évite de penser à ce que font les tortionnaires quand il les croise, même si c'est de la lâcheté. Il fait son boulot et de temps en temps, s'il peut éviter à une de ses cibles d'être emmenée, il prétexte une trop grosse résistance et la tue immédiatement ; que cela soit de la pitié ou non est sujet à débats. Bref. Là n'est pas du tout le sujet. On a vachement dérivé pour rien au final. Il aurait pu se servir dans les dossiers et voir ce que le Régime savait sur Samaël, mais cela aurait fait naître des suspicions que Clive ne pouvait pas se permettre de voir. Ainsi, lorsque son subordonné lui a demandé ce qu'il devait chercher, l'officier s'est contenté de demander le minimum vital. Pas besoin de tenter le diable alors qu'il allait déjà faire quelque chose de risqué, merci bien.
Dire qu'il ne s'attend pas à ça n'est pas un mensonge, et il ne contient pas la surprise autant que le dégoût que font naître les paroles de l'adolescent dans son esprit alors qu'il parle de torture et d'horreur, tout ça avec le sourire. Toutefois, Clive n'est pas choqué par le fait qu'il ait vécu autant en étant aussi jeune ; il n'est pas naïf au point de croire que les moins âgés sont épargnés, d'autant plus qu'il est officier et qu'il a plus d'une fois vu de tout jeunes adultes se faire tuer sans le moindre état d'âme. Néanmoins, il ne peut retenir la grimace qui étire ses lèvres en entendant Samaël évoquer le bloc ; il n'a pas besoin des détails, mais le cadet a bien l'intention de les donner sans la moindre hésitation. Clive se tait. Il n'est pas gêné par ce qu'il a dit auparavant, néanmoins, aussi étonnant et méprisable que cela puisse paraître, mais il écoute sans rien dire, bien qu'une partie de lui aimerait bien que l'Enodril recule pour des raisons d'espace personnel. Qu'il mentionne la mort de son père le perturbe à peine ; il a eu plus d'une fois l'occasion de connaître des gens qui avaient connu ce genre de douleur, de sorte qu'il ne ressent qu'une brève surprise. Le fait qu'il arrive à garder le sourire le perturbe, oui. Il a l'impression de voir Faust, à l'instant. De revoir cet adolescent paumé qui se forçait à sourire pour les autres alors que tous les soirs, il peinait à trouver le sommeil ainsi que sa la volonté de se réveiller le lendemain. Clive déglutit, toujours silencieux, se contentant d'analyser la situation car c'est bien la seule chose qu'il sait faire ; la logique est et a toujours été sa meilleure alliée. La seule aussi, bien trop souvent, ironiquement.
Ce qu'il était avant... Il en aurait presque ri. Il glousse, même, amèrement, un début de rire jaune désabusé et fatigué. Samaël n'a pas la moindre idée de ce dont il parle, ou du moins, c'est ce qu'il continue de se répéter pour ne pas avoir à réfléchir plus longtemps au sujet de ses propos. Sarcasme de défense, ironie et mauvaise foi sont ses seules armes ici, et elles sont bien maigres face à la vérité. Il est touché certes, plus qu'il aimerait l'avouer, mais cela ne l'empêche pas de prendre les paroles de l'adolescent pour des fadaises qu'il est dorénavant trop vieux pour croire. « … C'est un idiot. Il le sait, pourtant, qu'il ne doit pas rester attaché à moi. Depuis des années. Il devrait savoir que s'attacher à de la merde n'amène rien de bon. » marmonne-t-il, sans vraiment attendre de réponse.
Il contracte une de ses mains nerveusement. Puis, son regard se fait plus ferme. Il a trouvé un argument. Faible et pathétique argument, mais ça en reste un et Clive doit tenter tant bien que mal de faire abandonner l'affaire à l'autre. Il y aura bien un moment où il en aura marre, après tout. L'officier est bien décidé à provoquer le cadet pour arriver à son objectif, c'est-à-dire qu'il arrête avec cette folie de lui pardonner.
« Qu'est-ce que tu en sais, que j'étais honnête ? T'avais un détecteur de mensonges quelque part ? »
Puéril et sot, tout à fait. Il est après tout en train de faire preuve d'une mauvaise foi à la limite de l'exceptionnel. Il a retrouvé l'assurance que son état lui avait fait perdre. Certes, il a toujours mal, mais il sait faire abstraction de cela et passer au dessus. Il faut dire que l'Enodril a fait du bon travail avec ses blessures, même si il ne le redira pas.
« Mais ça reste stupide. T'aurais dû me laisser crever, c'est bien ce tout ce que je mér... »
Il se tait brutalement. Trop. Il en a trop dit, et sa bouche traîtresse a laissé s'échapper des mots qui n'auraient jamais dû quitter son esprit, mais il est trop tard. Comme seule réaction, il rapproche son genou non blessé vers son torse et détourne le regard, horriblement mal à l'aise soudainement.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Jeu 5 Juin 2014 - 2:40
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Il aurait pu éviter de lui parler de son père, en fait. Mais cela avait été plus fort que lui. Est-ce parce qu'il sait que Clive a également perdu le sien qu'il s'est senti obliger de lui évoquer la mort de son géniteur ? Ou alors plus simplement pour lui apprendre que Sam a vécu pire souffrance que celle qu'il lui a infligé ?... Peut-être les deux, même. Et bizarrement, il n'a pas pleurer une seule fois en évoquant ce sujet, pourtant tabou il y a encore quelques mois. Il savait que ce qu'il dirait allait être stupide; et les gloussements de l'autre ne font que confirmer ce qu'il avait prédis. En matière de répartie, il ne doit pas être aussi bien équipé que Clive. Il aimerait bien savoir rembarrer les gens pour que certains se taisent, ou même pour ennuyer gentiment Faust et lui prouver qu'il peut lui tenir tête en retournant ses propres sarcasmes contre lui. Mais Sam n'a pas appris à faire ça, et il en est donc bien incapable. La raillerie, ce n'est peut-être pas pour lui. Mais il se demande alors comment il peut bien s'adresser à Clive et lui montrer qu'il est tout à fait sérieux malgré son sourire d'ahuri. Mais de quoi a-t-il l'air, lui, gamin de 16 ans, face à un adulte, officier du Régime, qui plus est ?... Même si ce dernier est dans un sale état que l'adolescent a l'avantage, il ne peux pas s'empêcher d'avoir l'impression de se sentir inférieur par rapport à lui, alors que la situation actuelle hurle le contraire.
Ses poings se serrent un peu. Il a perdu le sourire, dont il semblait si fier, pour le remplacer par une mine plus sombre. Sam ne déteste pas le hérisson à faux poils noirs, mais il ne peut pas nier que ce dernier a réussi à l'énerver un petit peu. Même si c'est vrai que Faust n'est pas très malin parfois, il n'aime pas qu'on dise du mal de lui et encore moins que Clive ose lui faire des reproches alors qu'il est persuadé que les deux porc-épics sont autant attachés à l'un qu'à l'autre. Il se souvient de toute la détresse de Faust quand le nounours s'est fait contacté par Isaac. Autant dire qu'il n'avait jamais vu son grand frère dans un état pareil et que cela lui a fait extrêmement mal de le voir comme ça. Cependant, Clive n'a pas l'air de saisir que son jumeau souffre autant. Que se serait-il passé, s'il l'avait vu en pleurs à sa place ?... Clive est encore un mystère pour le jeune dresseur qui fait tout ce qu'il peut pour comprendre le Donovan mais reste malgré tout sur sa faim et il n'arrive pas à le déchiffrer comme il le voudrait.
Alors que la provocation de l'aîné aurait dû énerver Sam, ce dernier est plutôt amusé par son sarcasme et ne se sent nullement offensé. Quelque chose lui dit que le soldat veut montrer qu'il est moins faible qu'il en a l'air. Seulement, cela ne marche pas avec Sam, qui est sûr de lui en ce qui concerne sa réponse. Même si l'officier veut mettre le cadet en colère, le nounours fera tout son possible pour maintenir son calme et essayer de ne pas se laisser prendre au jeu. Ce serait trop simple de satisfaire le hérisson en empruntant le chemin qu'il destine à l'ourson. Pour l'instant, résister n'est pas dur. Il n'a pas tellement dit de choses qui pourraient l'agacer. Même quand il se tait d'un seul coup, Sam ne dit rien sur le moment et ne montre aucun signe d'emportement. Un nouveau petit sourire se dessine même sur son visage; mince, mais bien présent. Jouer n'est peut-être pas son fort, mais il doit tenir tête à Clive, ne serait-ce que pour le faire abandonner. C'est à son tour de rire jaune.
- Nan mais écoute-toi. Si Faust t'entendait...
*Il te prendrait sûrement pas le col et pourrait sans mal te faire arrêter de croire que tu ne vaux rien.* Samaël prend une grande inspiration et se cale un peu plus confortablement contre la fourrure de Windie pour ne pas flancher face au plus âgé. Il se doit de rester fort et résistant avant tout. S'il commence à craquer devant Clive, ce n'est sûrement pas comme ça qu'il risque de l'aider.
- Quel intérêt aurais-tu eu de me mentir ?... Quand tu kidnappes quelqu'un, il est à ta merci; tu n'as pas à être désolé pour quoi que ce soit, sauf si tu es vraiment idiot. Pourtant, tu t'es excusé trois fois, et j'ai senti que ce n'était pas des paroles en l'air. Donc, soit tu disais la vérité, soit tu es bon en enlèvement mais vraiment nul en tant que kidnappeur; et j'aurais tendance à choisir la première solution. Mais je devrais te remercier, d'ailleurs. Sans toi, je ne connaîtrais pas aussi bien le passé de Faust et je ne pourrais pas l'aider comme je le voudrais.
Vrai que, en découvrant un peu plus l'histoire de Faust, il a l'impression de s'être rapproché davantage de lui. Il n'a pas l'habitude de débattre autant, mais il trouve cela un peu fatiguant à la longue. En matière d'entêtement, néanmoins, Sam veut prouver à l'autre qu'il est le meilleur dans ce domaine. Mais finalement, il soupire, las.
- Ne fais pas comme si c'était l'action elle-même qui était stupide. Tu sais bien que l'idiot, c'est moi. Mais peu importe ce que tu dis ou fais, car ça ne changera rien : je ne compte pas te laisser mourir. C'est vrai, je suis un crétin, mais s'il y a bien une chose dont je suis sûr, c'est que tu ne mérites pas la mort, contrairement à ce que tu dis.
Ses yeux se perdent de nouveau dans le vide, mais il a repris ce sourire peiné, qui ne le quitte plus depuis tout à l'heure.
- La dévalorisation, je connais. Mais je t'interdis de dire que tu mérites de crever, car ce n'est pas vrai. Si vraiment tu ne valais rien, Faust ne s'inquiéterait pas autant pour toi, tout idiot qu'il est.
Il ne sait pas s'il doit lui révéler l'état dans lequel se trouvait Faust lorsqu'Isaac l'a appelé à cause de l'autre autruche qui s'était enfermé dans sa chambre. Par Arceus... qu'il avait détesté voir son frangin comme ça... Ses muscles se contractent, ses dents se serrent et une certaine tristesse refait surface en repensant à ce fameux jour, peu après que Faust ait parlé avec sa mère. Sa voix est neutre, désormais. Mais derrière se cache un ton amer, presque cassant, qui dissimule en vérité la mélancolie qui l'a atteint ce jour-là.
- La dernière fois que je l'ai vu, il pleurait. Lorsqu'il a parlé avec votre mère et que celle-ci a pensé que tu voulais te suicider, il pleurait. C'est la première fois que le voyais dans un tel état... Et ça faisait mal...
Son regard se ferme à certains moments, voilant la couleur rouge qui a pris possession de ses yeux alors qu'il se remémore le chagrin de Faust qu'il a ressenti jusqu'en lui alors qu'il était venu le consoler.
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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… Bordel de merde, c’était quoi cette habitude de sourire tout le temps ? Clive n’allait pas être hypocrite et dire qu’il n’avait jamais vu ça, car vu la capacité de son jumeau en la matière ça aurait été foutrement ironique, mais en tous cas, le hérisson se demande vraiment si l’Enodril n’est pas atteint au cerveau, à la force. Il est très difficile pour lui de comprendre comment l’adolescent peut rester aussi souriant avec la conversation qu’ils ont, conversation que Clive s’empressera d’enfouir très loin dans son esprit pour ne pas y penser davantage et en tirer les conclusions nécessaires. L’officier ne fait pas la remarque, s’en foutant un peu final, plus préoccupé par la santé mentale tout à fait discutable de l’autre que son partenariat probable avec freedent. Clive ne dit rien, depuis tout à l’heure. Il observe le reste de la grotte avec un entêtement à la limite du ridicule, si la limite peut encore être considérée comme telle. C’est un mélange de gêne et de regret qui l’envahit en réalisant ce qu’il a malencontreusement dit, poussé par l’émotion. Émotions qu’il ne parvient plus à contrôler malgré tous ses efforts, autant parce que le sujet est bien trop sensible que parce qu’il n’est pas un état propice à la maîtrise de sa personne. Il n’a pas d’autre choix qu’écouter, et se dire encore et encore que l’adolescent a tort. C’est bien tout ce à quoi il peut se raccrocher. Il n’est pas dans son état normal et aurait, dans ce cas, déjà pris les voiles pour ne pas avoir à gérer l’affaire, mais Clive doit supporter cette conversation qui risque de lui faire considérer des choses qu’il ne veut même pas oser imaginer. Peur du futur oui, très certainement. Clive n’est pas assez sot pour se considérer parfait dans son raisonnement, mais il est trop têtu pour avouer qu’il a, au moins en partie et surtout sur un sujet pareil, tort. Dans des domaines plus légers, il est loin d’être aussi insupportable, mais dès que cela concerne son jumeau ou sa famille, alors autant parler à un mur de béton car c’est le même effet, ou du moins en apparence. Après tout, il ne mettait pas un mur de glace entre le monde et lui pour rien. Mur de glace que l’Enodril paraissait bien décidé à faire chuter, chose que Clive ne pouvait accepter pour des raisons idiotes de fierté mal placée et de… De peur, oui. Plus enfouie et profonde que le reste, mais c’est tout de même la racine de toutes ses difficultés sociales. Peur du mensonge, de la tromperie, des faux sourires et par-dessus tout, des fausses paroles amicales. Peur d’être déçu, de faire un mauvais geste, peur qui se change en frustration envers toute l’espèce humaine et qui l’amène à s’isoler depuis qu’il est tout petit. C’est peut-être pour ça que le sourire constant de l’adolescent l’agace ; Clive ne peut pas dire qu’il soit malhonnête, et c’est une anomalie qui vient contredire tout ce qu’il croit. Mais au final, l’officier ne déteste pas le cadet. Vraiment pas. C’est juste que pour l’instant, il aborde un sujet tellement sensible que Clive ne peut qu’utiliser son instinct de défense. C’est sa protection. Inutile, puérile et avant tout plus blessante que protectrice, mais au moins, c'est la plus simple à mettre en place.
Si Faust savait... Il lui hurlerait dessus, sûrement. Il crierait et s'époumonerait, quitte à prendre sa voix la plus menaçante, le fusillerait du regard et ils partiraient sûrement dans une dispute des plus violentes, à la limite de dangereuse aux yeux de ceux qui ne les connaissaient pas. L'aîné des deux avait toujours été peu patient quant aux pensées sombres du cadet et très souvent, ils avaient fini par se hurler dessus pour se défouler tout autant que pour se cracher leur haine. Clive sait très bien que son jumeau détesterait ce qu'il disait et pensait, mais l'officier n'en avait cure ; si il avait véritablement besoin de l'avis de son frère pour faire ce qu'il voulait, alors il n'aurait jamais rejoint le régime. Toutefois, de temps en temps, une petite voix moqueuse lui rappelle que pour une fois, il aurait sûrement dû composer son numéro de téléphone au lieu de prendre une décision motivée par des pensées naïves et impulsives, chose qui n'était pourtant pas de son genre. Mais il est trop tard, maintenant. Il n'y a pas de possible retour en arrière possible, d'autant plus que s'il émet la moindre opposition envers le régime, alors sa famille risquera gros. Très gros. Imaginer Eliott être envoyé au bloc R, ou même Felix, lui donne une nausée violente. Il ne préfère pas même envisager la possibilité qu'un jour, en allant au cimetière, il trouve une nouvelle tombe à côté de celle de son père ; celle de sa mère. Alors il avance, même si il sait que son chemin le mène à sa perte. Il accepté cette responsabilité il y a de cela bien longtemps, et il n'était pas du genre à reculer. Ah, ça pour avoir révélé des choses, il l'a fait. Il faut dire que ses motivations l'étonnent encore, sachant qu'il avait plus pété un câble en disant tout ça qu'autre chose, même si intérieurement, il se doute de ce qui l'a motivé. Une effroyable, nauséabonde et abjecte jalousie envers cet adolescent n'ayant pourtant rien fait. Il se fustige mentalement de s'être ainsi laissé aller ainsi, mais de toute façon, ce n'est pas comme si il pouvait reculer.
Ah, il lui donnait des ordres maintenant ? Un rictus sardonique étire les lèvres de Clive, amer au possible, tant cette phrase lui caresse le poil dans le mauvais sens et lui hérisserait presque les cheveux. Clive est quelqu'un d'obéissant par nature, mais il est tellement fier qu'il finit rarement par écouter les ordres des autres quand ceux-ci heurtent son ego. Il ne dit rien encore une fois, décidé à s'emmurer dans son silence et à laisser son regard se balader dans la grotte pour ne pas avoir à rencontrer celui de l'Enodril. Solution de facilité par excellence mais que voulez-vous, c'est comme ça. Puis, lorsque Samaël évoque l'état apparemment pathétique de son frère, Clive s'immobilise, comme frappé brutalement. Il déglutit et l'écoute parler, cette fois-ci silencieux parce qu'il est vraiment attentif et non juste têtu. Ça fait mal, d'entendre ça. Bien plus que Clive aimerait que ce soit le cas, mais il ne peut pas nier que sa poitrine se comprime et se serre. Il n'aime pas savoir son jumeau dans cet état, encore plus quand il sait qu'il est entièrement responsable de son malheur, douleur affreuse qui le fait déglutir et ravaler un sanglot. Il se gifle mentalement de se laisser aller ainsi alors qu'il devrait se montrer plus fort, et frotte rageusement de sa main encore utilisable malgré la douleur qui le fait grimacer ses yeux pour en faire disparaître les larmes qui veulent couler. « Faust… » balbutie-t-il dans un murmure.
Il pose sa tête sur son genou replié et serre les dents, décidé à faire taire les tremblements nerveux qui agitent dorénavant son corps. Il a mal. Mal d'imaginer son jumeau ainsi, mal d'avoir causé tout ce malheur autour de lui, mal de le savoir dans un état aussi pathétique, mal d'avoir mal alors qu'il agit en parfait égoïste. Il n'a pas de sarcasme à opposer à Samaël. Pas de répartie mordante et acérée, pas d'arguments puant la mauvaise foi et l'amertume. C'est à peine si il arrive à se contenir. Il ne sait pas si c'est le trop-plein d'émotions qui finit enfin par l'assaillir et le laisse ainsi, tremblant et soudainement si pathétique, mais il ne s'est jamais autant haï qu'à cet instant.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Jeu 5 Juin 2014 - 20:43
Nothing left to say
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Samaël Enodril
Il n'aime pas les faux sourires, tout comme il n'aime pas les mensonges et les faux-semblants. Il ne vas pas nier pourtant que cela lui arrive de mentir, mais dans des conditions assez rares. Ne pas inquiéter ses proches est d'ailleurs bien la seule et unique raison qui l'a poussé jusque là à les tromper. Quand il a souri à Alice pour ne pas qu'elle soit témoin de son visage choqué; quand il a assurer à son frère qu'il ne s'approcherait pas de Clive alors qu'une partie de son cerveau était pleinement convaincu du contraire. C'était un pur hasard s'il avait rencontré Clive, au final. Il lui a sauvé la vie, et aurait pu en rester là. Mais non; il s'est occupé de lui en prime et ne veut désormais plus le lâcher. Ils devront bien sortir de cette grotte un jour ou l'autre, mais pas tout de suite. Sam a encore envie de rester avec lui. Il ne pourrait pas le relâcher dans les montagnes, de toute façon; c'est bien trop dangereux. Peut-être qu'il le raccompagnera au moins jusqu'en bas, ou qu'il lui confiera son Gardevoir pour être sûr qu'il ne se fasse pas de nouveau blesser en cours de route. L'adolescent ne peut pas le forcer et se permettre de lui donner des ordres, mais il aimerait au moins le convaincre de faire plus attention à lui. Il est volontairement allé dans les pics sans Pokémons apte à le défendre, et Sam a trouvé dès le départ que c'était mauvais signe. Peut-être que le Donovan ne pense pas vraiment au suicide, mais c'est comme s'il était mollement poussé dans cette direction, sans nécessairement vouloir mettre fin à ses jours. Alors peut-être qu'il a souri pour qu'il sourit lui aussi...
Il comprend que parler de Faust comme ça ne doit pas être tellement agréable pour l'autre. Rien que le changement radical de comportement et l'attention soudaine qu'il a porté sur la cadet lorsqu'il s'est mis à parler de l'autre hérisson suffit à confirmer que, malgré ce qui s'est récemment passé entre eux, ils continuent de s'inquiéter l'un pour l'autre; et cela amuserait presque le nounours -tant il considère leur conflit comme stupide- s'il ne gardait pas en tête l'image de son aîné recroquevillé sur son lit en pleurant à chaudes larmes et bégayant le nom de son jumeau. Le murmure prononcé par ce dernier attire d'ailleurs l'ourson. Il aurait sûrement fait un petit sourire tendre en s'apercevant avec soulagement que Clive est encore soucieux de l'état de son frère, s'il ne ressentait pas jusqu'à sa place l'angoisse qui s'est emparé du porc-épic noir. Il retient son souffle lorsqu'il voit des semblants de larmes se déverser sur la main dont il se sert pour se frotter les yeux. Il ne savait pas que cette simple évocation du cadet, pourtant assez légère comparé à ce qu'il a vu, suffirait pour le mettre d'une telle humeur chagrinée. Mais cette réaction apaise le petit ours. Clive ne veut pas être la cause du malheur de son frère; c'est ce que Sam a compris. Il pourrait donc réussir à savoir si oui ou non Faust et sa mère ont eu raison de s'alarmer et s'il va pouvoir empêcher le pire d'arriver.
- Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais Faust se fait énormément de souci pour toi; il a peur que tu commettes l'irréparable. Je ne sais pas si j'aurais eu le courage de lui rapporter ce qu'il serait resté de toi si jamais je n'étais pas arriver à temps pour te sauver et que cette Polagriffe t'aurait dévoré.
Le simple fait d'imaginer une potentielle scène Sam aurait assisté en direct au démembrement du corps de Clive par l'ourse agressive lui donne la nausée. Il n'aurait pas été capable de faire grand chose, à ce moment-là. Il aurait surtout été particulièrement choqué et dévasté, surtout après qu'il se serait rendu compte qu'il devrait annoncer la nouvelle à Faust, et que le résultat n'aurait pas été beau à voir. Si une vie doit être enlevé, Samaël se dit qu'il vaut mieux que ce soit la sienne. Il a un petit doute quelques secondes, d'ailleurs; mais à son sens, Faust aura moins de mal à supporter sa mort que celle de son frère. Ouais, penser à ça, c'est glauque; mais le hérisson aux faux poils noirs lui fait se poser deux ou trois questions depuis plusieurs minutes. Après tout, ce qui les relie, c'est Faust. L'adolescent est au courant qu'il serait préférable d'éviter le sujet pour ne pas attristé davantage Clive, mais il est obligé de passer par là et de l'aborder malgré tout. La situation, même si elle ne le paraît pas, est bien plus grave que ça; il faut que l'aîné ait conscience des conséquences qu'un seul de ses actes irréfléchi pourrait engendrer. Le nounours soupire.
- Le kidnapping, je m'en fous complètement. Ce qui me blesse, c'est de vous voir dans une telle tension, alors que je sais que vous étiez très proches par le passé. Ça vous fait du mal à tous les deux; et, à mon sens, votre conflit est encore bien plus stupide que mon absence de rancœur envers toi.
Dès le début, quand il s'est réveillé et que Clive lui a révélé son identité ce jour-là, il a su, notamment par le fait que Faust ne lui jamais parlé de lui auparavant, que les jumeaux étaient en froid. Au cours de cet "entretien", il a compris plus que nécessaire et a dés lors été dans un petit état de choc en voyant la colère qui animait les yeux de son grand frère alors que celui-ci observait Clive. Mais pire encore lorsque les coups de Faust sont venus pleuvoir sur son jumeau. Il aurait voulu arrêter le hérisson à ce moment-là, et l'aurait sans doute fait s'il l'avait pu. Mais même sa voix s'était tu pour regarder la scène avec un regard où se mêlaient remord, rage et tristesse. Ce fut lui la victime dans cette histoire, mais c'est bien lui qui a désiré comprendre son kidnappeur. Maintenant que celui-ci se trouve à côté de lui dans une situation d'infériorité, il doit avouer qu'il est intérieurement gêné. Il est vrai que leur dernier échange n'a pas été très amical, mais le jeune dresseur se dit qu'il n'est jamais trop tard et il remercie Arceus d'avoir placé Clive sur son chemin. Mais si on parlait de sourire tout à l'heure, celui qui se trouvait sur le visage de Sam s'est effacé, au profit d'une expression peinée qu'il n'arrive plus à dissimuler.
- Je t'envie, d'avoir grandi aux côtés de Faust et de le connaître mieux que personne. Si seulement j'arrivais à le comprendre, je pourrais peut-être l'aider comme il le faudrait et arrêter de lui causer des ennuis...
Même après tout ce qui s'est passé avec Faust et les nombreuses fois où Sam l'a consolé, l'Enodril doute encore de sa capacité à réconforter les autres. Il n'arrivera jamais à le comprendre, et cela le peine assez. Il aimerait de tout son cœur pouvoir aider son aîné, mais s'il continue à faire l'autruche et qu'Isaac est obligé de l'appeler lui-même lorsqu'il ne se sent pas bien, le petit ours va de nouveau douter de son utilité. La dernière fois qu'il l'a vu, néanmoins, leur échange avait été fructueux, et ils avaient même terminé la soirée dans une bonne ambiance. Mais qu'arrivera-t-il la prochaine fois ?... Il se retourne vers Clive et relève doucement son visage pour le forcer à le regarder. Ses yeux dorés sont rougis, mais il ne verse pas une larme, pour une fois. Il n'a pas l'intention de flancher devant Clive.
- C'est vrai, Faust est un idiot et il aime jouer à l'autruche. Il est loin d'être parfait, et je connais ses défauts. Mais il reste l'une des personnes les plus extraordinaires que je connaisse. Cependant, certaines de tes actions peuvent avoir des conséquences graves sur les siennes. Tu as de la chance d'avoir trois frères, alors... je t'en prie...
Sa voix ne tremble pas; mais elle cache une douloureuse supplique et il a de plus en plus de mal à ne pas sangloter. Sa respiration est instable, et il doit avoir l'air beaucoup moins stable que tout à l'heure, mais il s'en fiche. Ses mains, qui étaient portées de chaque côté de sa tête pour qu'il le scrute constamment, viennent se poser sur ses épaules et il étouffe un dernier gémissement.
- Ne détruis pas le seul que j'ai...
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D'aussi loin que Clive puisse s'en rappeler, il n'y a jamais eu un moment où Faust et lui n'ont pas été en conflit. Depuis qu'ils sont enfants, cela s'est toujours déroulé ainsi, avec parfois des pauses et moments de calme qui au final, ne duraient jamais vraiment longtemps, et ce malgré toute la volonté des deux garçons. Entêtement, fierté et tempéraments opposés. Impulsif et de sang trop chaud d'un côté et raisonné et trop froid de l'autre. Leurs points communs ne font qu'augmenter leur besoin naturel de se disputer et de s'affronter, même si, avant que Faust ne parte suite à la mort de leur père, ils n'avaient jamais été aussi violents et mesquins l'un envers l'autre. Oh bien sûr, ils s'en sont donné, des coups. Des insultes, des remarques acides et tranchantes, de la haine en barre et des cris enragés ; un magnifique mélange d'amertume et de colère qui, pourtant, n'avait jamais vraiment eu d'importance. Comme si tout ça n'était qu'un détail, qu'une milliseconde dans leur vie, ils avaient vite fait de passer rapidement à autre chose et à oublier ce qui les avait fait, il y a parfois une heure à peine, se cracher les pires horreurs au visage sans la moindre once d'hésitation. Leurs conflits sont presque aussi vieux qu'eux, et ils ne disparaîtront jamais. Comment peut-on ressembler autant, que ce soit physiquement ou psychiquement, à quelqu'un, voir ses pires défauts dans des yeux identiques aux nôtres sans ressentir un mélange étrange de haine et d'amour ? Clive n'a pas de réponse. C'est un sujet sur lequel il réfléchit depuis qu'il a appris à penser, mais il n'a pas encore trouvé de réponse, et il se doute qu'au final, il n'en existe pas une seule. Parfois, il aimerait savoir ce qui a vraiment tout causé. Le point de départ de toutes leurs disputes, ce fameux moment qui avait tout précédé, ce jour où une étincelle de rivalité ainsi que de rancœur a commencé à brûler en eux.
Il y a tant de moments qui pourrait remplir ces conditions. Tant de jours, d'erreurs, de blessures, de mots, de faux pas, d'insultes, de reproches. Trop pour que Clive, tout humain et donc faible qu'il soit, arrive à démêler le vrai du faux dans cet enchevêtrement. Au final, il se dit qu'il vaut mieux continuer de vivre plutôt que de rester ainsi à contempler la chose. Il y a des choses que Clive ne peut pas comprendre, et ce malgré toute sa détermination, mais il fait avec la connaissance qu'il n'est qu'un gamin, en fait. Toutefois, cela ne l'empêche pas de continuer. Il est peut-être un gamin, mais il y a appris il y a bien longtemps que personne n'est vraiment adulte, et que tout le monde fait juste du mieux possible pour ne pas laisser apparaître la vérité. C'est la triste et amère conclusion à laquelle il est arrivé, mais il n'est plus à une déception près dans sa vie, qui paraît en être une suite sans coupure depuis qu'il a vu le cadavre de son père pour la première fois. Tout ça, il aimerait le dire à l'Enodril pour qu'il cesse enfin de supposer leur conflit aussi simple que ce qu'il paraît penser. Il adorerait pouvoir lui expliquer toutes ces émotions et ces vieux sentiments qui persistent et qui, en un sens, hantent autant Faust que lui-même, mais il n'a pas les mots. Comment pourrait-il décemment expliquer ceci, alors que même à vingt-quatre ans il ne comprend pas, à quelqu'un qui ne sait pas ce que c'est que d'être dans un pareil cas ? N'allez pas vous tromper, il n'est en aucun cas condescendant ou méprisant envers l'adolescent, mais il n'a jamais réussi, sauf avec d'autres personnes qui étaient dans un cas similaire au sien. Il ne sait toujours pas comment analyser ce qui amène tous ces problèmes, alors comment est-il supposé opposer un argument solide et concret ? L'officier ne sait pas parler de choses illogiques, et les méandres de ses sentiments sont des terres qu'il n'a pas les moyens d'aborder.
Le sourire de Samaël a disparu. Il semble que parler de tout ça l'épuise, psychiquement au moins, bien que Clive peut sentir une immense tension émaner du châtain, et il ne l'arrête pas dans sa lancée. Il écoute calmement, et rien que ça suffit à l'apaiser, car se concentrer lui fait vite oublier sa propre douleur. Il est empathique, certes, mais il a tout de même bien plus de recul que Faust et peut donc plus facilement s'en sortir. Toutefois, lorsque le jeune dresseur lui relève le visage de force, Clive manque de reculer brutalement par réflexe et tous ses muscles se contractent. Si l'Arcanin n'avait pas été derrière lui, nul doute qu'il aurait été trop vite en besogne et se serait aplati au sol comme une crêpe, ce qui aurait été, vu son état, potentiellement très douloureux. Enfin bref. Tout ça pour dire qu'il n'aime toujours autant pas le contact humain, aussi innocent et inoffensif qu'il soit. On ne changeait pas des vieilles peurs comme ça après tout, ou alors il aurait fallu être magicien. Puis, la voix de Samaël se perd dans une supplique finale. Une supplique de ne pas blesser Faust et, indirectement donc, de ne pas se suicider. Suicide qui, et l'adolescent le croit, causerait la destruction interne et totale de Faust, chose que Clive ne veut pas voir arriver. Il ne dit rien dans l'immédiat. Calme. C'est ce qu'il est, et cela peut paraître étonnant vu ce que vient de dire le cadet, mais l'officier a retrouvé son sang-froid qu'il avait cru disparu. Parce que témoigner de ça lui a permis, ne serait-ce qu'en écoutant, de récupérer cette maîtrise de soi qu'il avait cru perdue.
Il plante dans son regard dans celui de l'autre et d'une voix maîtrisée autant que ferme, finit par parler. Il y a quelque chose qu'il a repéré et ne peut pas laisser filer. Quelque chose de dangereux qu'il se permet de pointer du doigt aujourd'hui, parce que après tout, si ils sont partis dans une discussion telle que celle-là, alors... Enfin bref. Il se le permet, voilà tout.
« Si tu veux l'aider, commence par arrêter de croire que tu ne lui causes que des ennuis. Comment veux-tu qu'il se sente bien si tu continues de t'enfoncer devant lui ? Si tu ne veux pas être un fardeau, alors deviens plus fort, voilà tout. Et puis... Crois-tu vraiment qu'il est possible de ne pas amener des ennuis aux gens que tu côtoies ? Absolument pas. Que ce soit accidentel, volontaire ou indirectement amené par le simple fait de les connaître. Le simple fait d'être lié à quelqu'un causera des dommages collatéraux, d'une façon ou d'une autre. »
Sa question était rhétorique, et son regard exaspéré doit en dire beaucoup. Il faut dire que ce discours, il l'a tenu de nombreuses fois à Faust lorsque cet idiot professait lui aussi être uniquement une source d'ennuis pour sa famille. C'est étrange à quel point il est facile soudainement de parler, mais Clive fait abstraction de ses propres pensées noires pour l'instant.
« Maintenant, en leur disant que tu ne veux plus leur amener des soucis, la seule chose que tu vas accomplir, c'est les faire davantage s'inquiéter pour toi. Et donc ainsi répéter ce cercle vicieux. Alors arrête de penser que tu es un fardeau. La seule chose que tu vas réussir à faire, c'est faire du mal. »
Il conclut ça d'un ton agacé, puis soupire.
« Et puis... »
Ses lèvres se tordent alors en une moquerie de sourire triste.
« Comment voudrais-tu que j'arrive à briser la seule personne qui me retient encore en vie ? »
Et c'est ça, la vérité. Vérité qu'il essaie désespérément de cacher, mais il est trop faible pour ça, Arceus, bien trop. Il poussa alors un profond soupir fatigué.
« Quant à notre conflit... On ne peut plus retourner en arrière. Je ne peux plus reculer et lui non plus. Nous avons des rôles à jouer, même si je regrette tous les jours avoir choisi le mien en pensant que ça lui éviterait d'avoir à en supporter un, lui aussi. »
Puis, soudainement, sa voix se fait plus faible, comme un gloussement moqueur envers sa propre personne.
« Mais évidemment, cet imbécile a pensé la même chose... »
Ce fut comme un soupir las. C'en était un. Cinq longues années passées à supporter toutes ces horreurs, et tout ça pour rien. Cinq années sous le régime afin de permettre à sa famille de ne pas être impliquée dans ce conflit, pour au final découvrir que Faust avait fait la même chose, sauf qu'il avait fait le choix inverse. Comment il le sait, ça... Disons que c'est trop évident, tout simplement. Ne serait-il pas un jumeau indigne si il n'avait pas immédiatement deviné que son frère, concentré de rancœur qu'il est, avait rejoint la résistance depuis longtemps ?
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Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Ven 6 Juin 2014 - 19:50
Nothing left to say
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Samaël Enodril
C'est étrange. Il est possible que, quelque part, Sam avait pressenti que Clive lui tiendrait à peu près ce genre de discours. D'une manière ou d'une autre, c'est comme s'il avait prédis ce qu'allait dire le hérisson. C'est en silence, et en frottant brièvement ses yeux pour enlever les larmes qui menacent déjà de couler, qu'il écoute attentivement le porc-épic. Il se concentre exclusivement sur lui, mais il ne peut cacher son étonnement. Derrière ces conseils, derrière ces questions oratoires et ces avertissements, l'adolescent croit discerner ce qui ressemble fort à ce qu'on pourrait appeler de la "gentillesse". Clive l'aide en le dirigeant par des mots et tente sans doute de continuer le travail de son jumeau en inculquant une sorte de leçon de moral à l'Enodril. D'ailleurs, en parlant comme ça, Clive lui fait penser à Faust. S'ils sont l'opposé l'un de l'autre, certaines de leurs idées sont les mêmes. Il a l'impression de revoir son grand frère à la place de l'officier et ne peut nier le fait qu'il se sent un peu honteux en se rendant compte que rien n'a changé depuis le jour où Faust s'est emparé du col de sa chemise pour qu'il arrête de se dévaloriser de la sorte. Il a retenu la leçon, pourtant. Il a cessé de prétendre qu'il était une source d'ennuis, sachant que cela ne plairait pas à ses proches et qu'il risquait juste de les décevoir. Mais là, c'était comme s'il avait ressenti le besoin de le dire. Clive pense qu'il mérite la mort; Samaël pense le contraire. Mais comment peut-il réussir à le convaincre de ça alors que le hérisson a installé une barrière entre lui et le monde ? En allant dans son sens, peut-être. L'adolescent voulait sans doute lui donner une raison de ne pas penser que la vie de son jumeau serait mieux s'il mourait en le poussant à lui faire dire le contraire de ce qu'il ressent. L'ourson ne rêve pas alors en se disant que l'autre le "réconforte". Cela paraît invraisemblable comme ça, mais pourtant, cette situation ressemble à s'y méprendre à celle qu'il a vécu avec son grand frère.
Le jeune dresseur sourit, mais une immense peine et un coup au cœur le prend soudainement et ne le quitte pas. Il ressent une certaine tristesse dans les paroles de Clive et ne peut s'empêcher d'avoir mal. Pour lui, pour eux, il est attristé. Ils ont mal, mais Sam commence à se dire lui aussi qu'il est impossible de retourner en arrière; car c'est vrai. Un retour en arrière n'est pas faisable. Mais s'ils ne peuvent pas changer le passé, ils peuvent améliorer le futur. Le cadet se rend bien compte cependant que ce n'est pas forcément évident et que les deux hérissons n'ont pas l'air de vouloir corriger leurs différents. Sam aimerait vraiment les aider; mais que peut-il faire, lui ?... Rien. Ou du moins, c'est ce qu'il croit. Il sera là quand l'un ou l'autre aura besoin d'aide, et quand son appui sera nécessaire auprès de Faust. Mais il est impuissant dans leur bataille, et, quelque part, ça le chagrine. Doit-il juste sourire et servir de figurant, dans tout ça ?... Probablement. Mais il semblerait au moins qu'il ait la réponse à sa question. D'après ce que dit Clive, même si ce n'est pas agréable à entendre pour le nounours, il ne compte pas blesser Faust en faisant une erreur qu'il risquerait de regretter par la suite. Cela veut donc dire qu'il tient à lui. Sam n'en doutait pas un seul instant, mais parler de leur lien de cette façon n'a pas l'air de déranger le hérisson. Cela confirme également par ailleurs ce que l'Enodril pensait : si Clive déplore le choix qu'il a fait en intégrant le Régime, c'est qu'il avait une bonne raison d'y entrer et qu'il est obligé maintenant d'y rester.
A vrai dire, sa dernière phrase le fait rire doucement. Léger, cristallin, et sans aucune forme de moquerie; il est tout simplement amusé de constater une chose qui aurait pourtant dû lui sembler évidente, tant son frère en est lui-même convaincu. L'adolescent aurait dû l'écouter, mais il a préféré faire la sourde oreille et croire que ce n'était pas vrai. Mais il doit avouer que Faust avait peut-être raison. Cette conclusion a fini par le badiner, en fin de compte. Il reprend son mince sourire, derrière lequel on pourrait discerner un semblant de lassitude, et relève son regard vers Clive.
- On croirait entendre Faust... Peut-être que vous n'êtes pas si différents, alors...
Il marque une petite pause. Ça a été dit et redit; et leur conflit ne date pas d'hier. Toutefois il ne s'agit plus de disputes d'enfants, mais bien d'une pseudo-guerre qu'ils ont décidé de se livrer depuis le jour où Faust est parti de chez lui.
- C'est dommage que vous soyez en froid, comme ça. Mais... tu as sans doute de bonnes raisons pour rester au Régime.
Il essaye de continuer; mais difficile de faire disparaître les quelques faibles rougeurs qui se sont installées sur son visage. La ligne de son sourire s'élargit, sans passer quand même par la case Freedent. Il repart néanmoins dans un nouveau petit rire niais.
- C'est... gentil ce que tu viens de me dire... je trouve. C'est quand même drôle que tu me dise ça, alors que tu as prétendu mériter de mourir. Mais si je n'ai pas le droit de me dévaloriser...
Là-dessus, ayant déjà senti que le contact humain n'était pas tellement le fort du porc-épic noir, contrairement à son frangin, Sam ne laisse pas le temps à l'autre de réagir et se jette doucement sur Clive pour lui offrir un câlin affectueux. Ce genre d'étreinte dégoulinant de tendresse dont le Donovan ne doit pas être habitué...
- ... alors toi non plus.
Il fait bien sûr attention à ne pas appuyer sur les zones blessées de son "patient" mais il n'a pas envie que l'autre le repousse tout de suite. Il resserre alors légèrement son emprise et se blottit un peu plus contre lui, comme désireux de savoir jusqu'où son dégoût pour le contact avec le reste de l'humanité peut aller. Il ne s'attend pas particulièrement à se recevoir une baigne, mais sait-on jamais...
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Clive G. Donovan Modératrice en Chef
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Gabriel (Compétition)
~> Dresseur
Niveau : 71 Team active : .
♀ - Clio
Régé-Force - Mauvaise ; Baie Prine
# Poing-Boost - Acrobatie - Poing de Feu
Qu'il y avait de grands points communs entre lui et Faust, ça, on lui a très souvent dit. C'est ce qui l'avait motivé à se teindre les cheveux et à porter des lentilles d'ailleurs, par désir de ne plus être confondu, chose qui devenait ô combien agaçante avec le temps et surtout l'envie commune des jumeaux de pouvoir prouver leur propre valeur, d'être l'un et non l'autre. Clive n'a jamais vraiment cherché à tous les recenser, ayant pleinement conscience que cela aurait été une perte de temps mémorable en plus du fait qu'il aurait eu besoin d'une bonne dizaine de feuilles de papier pour pouvoir faire une liste à peu près correcte et ressemblante à la vérité. Même si ils ont des tempéraments opposés et des comportements qui varient énormément sur certains points, Clive sait que Faust lui ressemble bien trop. Ils ont tout deux le même sens de la répartie, bien que celui de Faust joue plus sur la mesquinerie que sur les répliques logiques froides, ou bien encore le même niveau de fierté tout bonnement insupportable par certains moments. Ils ont, évidemment, la même coupe stupide, mais aussi des mimiques identiques et des tics nerveux empruntés à l'un. C'est par ailleurs pour ça qu'ils peuvent jouer le rôle de l'autre à la perfection, aussi bien qu'un acteur professionnel, car qui connaît-on mieux que soi-même ? Ainsi, evant la remarque de l'Enodril, Clive se contente de détourner brièvement les yeux, n'aimant pas la comparaison par simple puérilité, celle d'un enfant qui détestait que l'on le compare à son frère pour des raisons de fierté personnelle. Rien de grave, rassurez-vous, juste un brin d'ego qui refaisait son apparition pendant quelques toutes petites secondes.
Clive s'étonne de ne pas recevoir davantage de questions sur son implication dans le régime. Il aurait cru avoir le droit à une bonne dizaine de reproches tous plus venimeux les uns que les autres, mais c'est comme si l'adolescent n'en avait cure, ou du moins était assez poli pour ne pas faire de remarques désobligeantes. Clive ne dit rien, ne le remercie même pas, n'ayant pas vraiment envie de s'abaisser au point de dire merci à quelqu'un pour une décision qu'il a pris de son plein gré et ce malgré la stupidité de la chose. Ce gamin l'étonne. Énormément même, et ce depuis le jour du treize avril, où il a réussi à garder le courage alors que la situation aurait, pour n'importe qui d'autre, amener désespoir et terreur la plus profonde. Mais non. Lui s'était ressaisi, et n'avait même pas hésité un seul instant à être impertinent, malgré les risques. Clive ne peut que respecter ça. D'autant plus qu'il doit forcément être une bonne influence pour son jumeau, et l'officier se sent un peu mieux rien qu'en sachant qu'il est bien entouré. Il est content, mais fait vite disparaître le micro-sourire traître qui a voulu danser sur son visage. Il l'admire un peu, en vrai. Mais ça, pour qu'il le dise... D'ici là, les Grenousses pleuvront.
Alors qu'il s'attendait à ce que l'adolescent parte, celui-ci se jeta dans ses bras, paralysant Clive sur place. Le hérisson resta immobile, son cerveau étant momentanément en train d'essayer d'analyser la situation qui, visiblement, lui échappait totalement. Il y eu un instant de flottement où l'officier fut incapable de la moindre réaction, trop surpris, s'étant plus attendu à un coup qu'à un câlin, puis enfin, après quelques longues secondes, le visage de Clive passa par toutes les teintes de rouge avant d'atteindre un vermeil brillant et éclatant. Comme paralysé, l'officier ne pu faire un geste alors que son cerveau était tout bonnement en train de surchauffer, ou alors il partait en compétition pour remporter le prix du meilleur sosie d'une tomate vivante. Le contact humain et Clive, ça faisait quarante-deux. Mais vraiment. On ne le répétera jamais assez, monsieur n'est pas du tout un génie en la matière et ce genre de choses, bien que très sommaire et basique, suffit à le faire rougir comme une écrevisse. En plus de ça, pour mettre une cerise sur le gâteau, l'adolescent se blottissait contre lui. Magnifique. De quoi transformer son cerveau en purée et le geler sur place. Incapable de bouger, Clive se contenta de bafouiller et balbutier des débuts de syllabe sans grand sens, énormément gêné, à la limite de mortifié.
« Qu-que-qu'est-ce-que... »
Ça en aurait presque été ridicule si ça n'avait pas été un réflexe quasi-systématique. Qu'est-ce qui provoque cette réaction à la limite du cartoonesque, pourriez-vous me demander ? La peur. Peur d'être blessé ou attaqué. Mélange de dégoût et de peur des autres êtres humains en général, amené par bien trop de mauvais souvenirs. Il bafouillait alors que ses joues et tout son visage devenaient aussi rouges que la partie supérieure d'un Voltorbe. Clive avait en tous cas l'impression qu'il allait faire une combustion spontanée d'ici quelques secondes.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Nothing left to say {PV Sam Mar 10 Juin 2014 - 19:36
Nothing left to say
ft Clivichou
Samaël Enodril
N'allez pas croire que l'adolescent se comporte comme ça avec tous les parfaits inconnus qu'il croise ou tous ceux qui ont plus ou moins bien réussis à le traumatiser. Les câlins de Sam sont fréquents mais ne sont pas donnés à tout le monde. Entre lui et Faust, c'est presque devenu une habitude. Mais il faut croire que, si les jumeaux se ressemblent comme deux gouttes d'eau sur le plan physique et ont quelques similitudes par leurs tiques ou certains traits de leur caractère, la réaction liée aux marques d'affection est légèrement opposée entre les deux; car si les hérissons sont tout d'abord surpris l'un comme l'autre, le premier finit toujours par renvoyer la pareille alors que, pour le second, il semblerait que ce geste de tendresse soit encore un mystère pour lui. Pourtant, Sam ne fait pas ça dans un but malsain. Il a beau avoir senti que Clive n'était pas à l'aise avec le contact humain, il n'a pas pu s'empêcher de l'enlacer. Quelque part, il avait surtout éprouver le besoin de lui faire un câlin. Ce porc-épic noir était déjà sur la liste des gens à câliner de Sam lorsqu'il l'a quitté pour la première fois. Ce n'était pas un désir aussi fort à ce moment-là, mais il avait voulu faire quelque chose. Un geste, un mouvement, une action, qui lui aurait permis de mettre en avant son existence. Cela lui semblait utopique et inutile, mais il avait intérieurement souhaité que Clive se rappelle de lui. Il ne peut pas mentir : quand il l'a reconnu, cela lui a fait un peu plaisir; même s'il ne s'est pas souvenu de lui amicalement et qu'il a même pensé que le nounours voulait l'achever, mais peu importe. Une chose est sûre, le hérisson est paralysé. Si l'Enodril s'est attendu à recevoir un coup sitôt qu'il a eu cette idée en tête, il s'étonne presque de ne pas en recevoir un et de constater que le Donovan est immobile depuis qu'il s'est doucement jeté sur lui. Cela lui donne au moins l'occasion de prodiguer de la chaleur à son corps encore un peu froid et de terminer de remettre la température de l'autre à un niveau stable. S'il devra le laisser partir un moment donné ou un autre, il ne peut quand même pas s'en aller s'en s'assurer qu'il ne mourra congeler sous la neige mordante des pics. Ses bafouillis et la jolie teinte très rouge qui a pris place sur son visage le font rire doucement; d'un rire cristallin qui ne se veut ni moquer, ni méchant, mais simplement amusé. Il s'écarte précautionneusement de lui, en évitant d'appuyer sur son épaule blessée.
- Au moins, là, vous êtes différents ! Il a un peu plus de réaction, quand même.
Il plaisante, mais c'est uniquement dans le but d'essayer de le décontracter et peut-être d'atténuer peu à peu les rougeurs qui se sont emparées de lui. Il ne sait pas exactement comment gérer une situation comme celle-ci avec lui, mais il fait de son mieux pour paraître le plus inoffensif possible. Clive ne doit pas avoir peur de quoi que ce soit avec le nounours et c'est ce que ce dernier veut lui faire comprendre. C'est comme s'il était tout le temps sur la défensive, mais il a devant lui l'un des dresseurs les plus innocents de toute l'île. Sam n'agit peut-être pas comme tout le monde, mais quelqu'un qui le connaît aurait sûrement ri des pensées de Clive lorsque celui-ci a cru qu'il avait soigné ses plaies pour mieux se débarrasser de lui après. Il ne quitte pas cette proximité qu'il a miraculeusement réussi à avoir avec lui -car c'est sans doute pas tout le monde qui a le droit de s'approcher autant de ce pingouin insociable sans recevoir en retour un bon coup de poing dans la face- mais ses yeux finissent par se baisser quelques instants et il redevient plus morne.
- Tu penses sûrement que c'est stupide, mais... je ne veux pas changer qui je suis; même si cela implique que je reste naïf et idiot toute ma vie.
Enfin, comme s'il se rend seulement maintenant compte de la très courte distance qui les sépare, le cadet s'éloigne de l'aîné et finit par replier ses jambes contre son torse en se frictionnant les bras, non pas parce qu'il a froid, mais plutôt pour tenter de faire passer entre eux ce moment gênant qui vient de se produire. Un petit sourire timide naît sur ses lèvres.
- J'ai... j'ai juste cru que tu avais besoin d'un câlin. Je pense que tout le monde mérite un peu d'affection quelque part. Mais j'imagine que tu dois pas en recevoir beaucoup, hein ?...
Il commence progressivement à rougir, lui aussi. Ce n'est pas une tomate vivante comme son "patient", mais quelques nuances de rouge teintent ses joues, et il croise finalement les bras sur ses genoux. Il est sûr d'une chose : si Clive recevait plus d'amour, il n'aurait probablement pas eu envie de risquer sa vie dans un endroit pareil. Le hérisson doit être conscient de l'importance qu'il a dans la vie de Faust, et il a peut-être assurer à Samaël qu'il ne voulait pas détruire son frère, mais c'est pourtant le cadavre de l'officier qu'il a bien failli ramener aujourd'hui.
- Tu-tu n'as plus froid ? Et... et tes blessures, ça va un peu mieux ?...
Questions archi-banales, c'est une certitude, mais n'empêche que son inquiétude est réellement présente et qu'il veut assurer le maximum de confort pour Clive avec les moyens du bord. C'est à lui de s'occuper du hérisson à faux poils noirs et de faire en sorte à ce qu'il ne lui arrive rien; et tant pis si on essaye de l'en empêcher. Il ne sait pas trop quel sujet aborder, maintenant. Il ne sait pas trop surtout ce qui risque d'arriver ensuite. Le porc-épic ne sera sûrement pas d'accord, mais l'ourson est convaincu qu'il doit l'aider à redescendre de ces pics en un seul morceau. Amener un Pokémon Vol n'était pas du tout une bonne idée et ce n'est pas son évolution récente qui irait faire la différence. Avec une Arcanin bien entraînée qui a l'avantage du type, ils sont assurés de cheminer tranquillement sans qu'ils ne tiennent compte du danger. Mais reste à persuader l'autre de le laisser aller avec lui...