« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 The other promise [OS]

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Faust M. Donovan
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Faust M. Donovan
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MessageSujet: The other promise [OS]   The other promise [OS] EmptyLun 19 Mai 2014 - 11:42



The other promise

« Allons, Faust, assieds-toi. Tu ne vas pas rester debout pour boire ton thé, non ?
- ... Oui, maman. »


Comment dire qu'il aimerait bien être enterré six pieds sous terre, à l'instant ? Il s avait depuis le tout début que c'était une mauvaise idée de venir ici et de lui parler, même si c'était la meilleure des choses à faire. Pendant toutes ces années, il a refusé de la voir ou de lui adresser la parole, mais il ne peut pas se permettre un tel égoïsme maintenant que la situation a à ce point changé. Il y a un nouveau paramètre qu'il va devoir prendre en compte et il ne peut pas laisser sa mère découvrir la vérité dans les journaux, comme ça. Elle mérite au moins de connaître la vérité, peu importe ce qu'en disent ses pensées les plus mesquines et affreuses. Il n'a peut-être jamais eu d'excuse autre que son obstination pour ne pas être venu auparavant, mais maintenant, il faut qu'il considère la situation de façon un peu plus mature, même si il est toujours autant en colère qu'avant.
Peut-être que non, en fait. Il n'a pas envie de hurler ou de crier milles reproches ; il est fatigué, en fait. Fatigué de tout ça, de courir dans des murs à longueur de temps et de pleurer bien trop souvent, de se tuer petit à petit à chercher des solutions qu'il ne trouvera de toute façon jamais. C'est sûrement en partie pour ça qu'il se trouve ici aujourd'hui, dans la maison où il a grandi, à boire du thé en face de sa mère. A chaque fois qu'il détourne un peu le regard, il a l'impression de se revoir plus jeune en train de courir dans les pièces en riant. Pourtant, de l'eau a coulé sur les ponts ; dorénavant, ce n'est plus le rire amusé des jumeaux qui emplit la maison, mais un silence religieux bien trop pesant et douloureux. Comme si il manquait quelque chose. Faust n'ose pas trop penser à ça, sous peine de se causer plus de peine que nécessaire, surtout qu'il n'est nullement venu ici pour ça et qu'il n'a pas très envie de se mettre à se lamenter.

« Désolé pour... Enfin pour ce que je t'ai dit la dernière fois. Je...

- Ce n'est rien, mon grand. Tu avais le droit d'être en colère. »


Et encore maintenant, Faust ne peut que respecter le calme olympien  de sa mère, cette sérénité qui l'habite et que le conseiller aurait bien aimé posséder lui aussi, parce qu'elle lui sourit avec une telle sincérité et gentillesse qu'il ne peut que se sentir très, très idiot. Il faut dire que Kagami ne perdait quasiment jamais le sourire, et que ce côté rayonnant de sa personnalité le déstabilisait énormément alors qu'il était quant à lui plus gêné qu'autre chose. Il prit une gorgée de son thé vert qui passa difficilement dans sa gorge, espérant trouver la force de parler.

« Je... Non, je t'ai dit des choses affreuses et tu ne les méritais pas, et être en colère n'excuse rien. J'ai agi en égoïste.

- Dis-moi, Faust, penses-tu toujours la même chose ? Peux-tu me regarder dans les yeux et me dire le contraire ? »

Le hérisson déglutit. Il n'y a rien à dire, se retrouver à devoir répondre en fixant ses yeux n'aide vraiment pas Faust à être plus à l'aise. Parce qu'il ne peut pas mentir, autant à lui qu'à elle, parce que ses émotions sont les mêmes qu'il y a trois ans, parce qu'il y a toujours cette colère et cette incompréhension qui dort quelque part au fond de lui et qui l'empêche d'être suffisamment sincère pour arriver à dire que non, il a grandi et changé. C'est un professionnel des cachotteries et des mensonges, mais mentir à sa propre mère sur un sujet pareil, c'est bien différent d’orchestrer une tromperie pour quelqu'un d'autre. Il baisse un peu le regard, incapable de continuer à la fixer, surtout que son visage n'a pas changé. Oh, la vieillesse s'installe lentement bien évidemment, mais elle semble imperméable à ses effets, comme si les petites rides qui se dessinaient sur son front et ses joues n'étaient pas là, comme si tout son être, positif comme il était, était imperméable aux affres de l'âge. Faust a toujours énormément admiré sa mère, peut-être même plus que son père, et la voir obéir au Régime n'a pas manqué de créer un vide, une sensation d'incompréhension totale. De la peur et un choc brutal, surtout, la réalisation que le monde allait continuer de tourner dans le sens inverse qu'il aurait désiré, que sa vie allait définitivement changer et que la mort de son père n'aurait été qu'un sacrifice inutile. Voir sa mère écouter les ordres d'hommes qui étaient responsables du décès de celui qu'elle avait aimé avait été de trop, car il avait passé tant de temps à réconforter Felix, Eliott et Clive alors qu'il était lui-même dans un état déplorable. Il avait été furieux. Trahi aussi, perdu et incapable de voir plus loin que ce que la rancune lui laissait comme champ de réflexion.
Maintenant, il sait que toutes ces émotions qui dorment encore en lui ne partiront jamais vraiment, car il n'est pas rancunier mais les trahisons sont l'exception de cette règle. En faisant ça, sa mère avait également blessé ses petits frères et en quelque sorte, avec une vision des choses tordues, amené l'entrée de Clive dans le régime et la perte lente de son humanité. Faust connaît assez son jumeau pour savoir qu'il avait dû avoir un mal fou à supporter toutes ces horreurs, lui qui dégobillait auparavant ses tripes devant un film d'horreur relativement sordide. Il a du mal à penser, mais il sait déjà ce qu'il va répondre à sa mère. Cette femme qui l'a toujours choyé et protégé, celle qui le réconfortait lorsque son sommeil se troublait, celle qui étouffait ses larmes par son affection et son amour, celle dont le sourire suffisait à remettre de la joie dans ses journées. Celle qui l'a mis au monde.

« … Oui. Oui, je crois que je t'en veux encore. Beaucoup même.

- Je vois. »

Et Arceus, qu'il aimerait qu'elle le chasse à l'instant ; qu'elle crie et hurle, qu'elle l'insulte comme le fils indigne qu'il était et lui montrer qu'il avait tort de lui dire de pareilles choses, mais elle ne le fit pas et c'était peut-être la chose la plus douloureuse dans cette discussion. Faust haït ce sourire triste et amer qui étire les lèvres de sa mère, car c'est comme une claque de le voir et de savoir en être la cause. Kagami n'est pas une femme faible et fragile, bien au contraire ; elle n'est pas comme ses fils qui, soyons honnêtes, ne méritent décidément pas la palme d'or pour la gestion des émotions. Faust n'a jamais voulu la rendre malheureuse, mais il ne peut pas reculer maintenant, parce que lui demander de cacher tout ça à l'instant, c'est trop. Tout simplement insupportable est la pensée de savoir que leur relation ne va pas s'améliorer et que ce n'est définitivement pas aujourd'hui que cela va se faire.

« Est-ce que je peux te demander si tu haïs Clive, Faust ? »

Il déglutit à l'entente de ces mots, encore incapable de donner une réponse claire et évidente. Oh bien sûr, devant les autres et son jumeau, il était facile de prétendre que la seule émotion qui lui venait à l'esprit en pensant au second hérisson était la haine. C'était une solution lâche mais qui lui permettait ainsi de ne pas avoir à réfléchir plus sérieusement à la question. Il se pince l'arrête du nez et essaye de garder tout dans l'ordre, même si il a l'impression de devoir gérer un nœud diablement trop compliqué pour son pauvre petit cerveau.
Il a encore l'accident d'avril en tête et, si ça avait été quelqu'un d'autre, Clive ne s'en serait pas tiré vivant. Toutefois, c'est facile de dire ça, mais si cet abruti n'était pas son frère jumeau, alors toute cette histoire ne serait même pas arrivée en premier lieu. Oui, il culpabilise encore d'avoir mêlé Sam à tout ça, à tout ce qu'il a tenté d'enfouir le plus profondément possible, mais il a retenu la leçon. Ce n'est pas pour rien qu'il est ici aujourd'hui, même s'il aurait préféré être à mille endroits plutôt que d'avoir à soutenir le regard de sa mère lorsqu'elle lui pose cette question dont il est incapable de donner une réponse.
Non, en fait, il en est capable. C'est juste que le dire est trop compliqué, c'est prouver son égoïsme et sa faiblesse, son incapacité totale à réagir comme il devrait le faire. Néanmoins, Faust ne peut pas mentir en fixant ces yeux et il est bien obligé d'avouer la vérité, celle dont il a honte et qui le torture un peu tous les jours.

« Je... »

Il prend une légère inspiration. Il essaye de ne pas penser au fait que sa mère le fixe en silence et observe chaque petite mimique sur son visage ; ça le rendrait complètement muet, en plus qu'il était déjà immobile.

« Je ne crois pas, non. Il y a des fois pourtant, je... »

Il soupire, incapable de terminer sa phrase et avale difficilement sa salive. Il sait que ses yeux doivent être un peu humides et se gifle mentalement pour se reprendre ; un peu de courage bordel ! Kagami ne dit rien, et le petit sourire tendre qui se dessine sur son visage en dit bien assez, si bien que le conseiller sent de la honte lui monter jusqu'aux joues. Elle a toujours su et compris comment ils fonctionnaient et décoder jusqu'à leurs silences parce que ça a toujours été facile pour elle. Pourtant, Faust aimerait bien y arriver lui aussi, parce qu'il est un peu trop confus et perdu pour son propre bien.

« Tu sais... »

Elle a dit ça en un soupir et Faust fait taire en lui tout ce qu'il a jamais eu envie de dire pour l'écouter. Son regard s'est perdu dans les méandres de son thé, comme si la boisson pouvait lui donner la réponse qu'elle paraissait y chercher avec certes beaucoup de volonté et de détermination. Le châtain lit de l'inquiétude dans ses traits et immédiatement, une vague d'anxiété l'assaille brutalement.

« Il est un peu... Il me fait un peu peur, ces derniers temps. Il est très fatigué et ne parle presque plus, j'ai l'impression qu'il lui est arrivé quelque chose de grave et je me suis dit que peut-être, si vous vous êtes vus entre temps...

- Tu penses que je suis responsable, c'est ça ?
- Non. Je pense que vous l'êtes tous les deux. »

Bordel, sa franchise et sa capacité d'analyse était toujours aussi agaçante quand on aimait, tout comme Faust, garder ses secrets bien au chaud et loin de toutes questions. Il détourna les yeux et cette réponse suffit à Kagmi, qui continua alors son récit.

« J'ai bien tenté de lui demander ce qu'il avait, mais il m'évite. Il nous évite tous, en fait, et même en lui donnant des jours de congé, ça ne réduit pas les cernes sous ses yeux. Il est bien plus pâle que d'habitude et j'ai même l'impression qu'il a maigri. Il m'inquiète. Ces quelques temps, ça ne fait qu'empirer et j'ai peur qu'il finisse par craquer, Faust. Ce n'est pas le plus résistant de vous deux et je... J'aimerais te demander quelque chose, s'il te plaît. »


Faust déglutit, sachant déjà à peu près ce qu'elle allait lui demander, mais il hocha tout de même faiblement de la tête.

« Même si vous en venez à vous détester... Ne le laisse pas se faire plus de mal, je t'en prie. Je n'ai pas envie de perdre quelqu'un d'autre. »


C'est comme un coup. Le châtain a comme arrêté de respirer brusquement, car c'est la première fois que la théorie est analysée par son cerveau et soudainement, Faust a peur. Très, très peur. Il est terrorisé parce que c'est quelque chose de possible. Ce n'est pas sûr, mais cette folie que sa mère vient d’insinuer est une probabilité qu'il n'aurait jamais souhaité calculer et il se rend une nouvelle fois compte qu'il serait totalement incapable de provoquer la mort de Clive, parce que la théorie suffit à lui donner l'impression de vaciller. Il est faible, oui. Il peut détester son frère et vouloir le frapper, vouloir l'écouter proférer des excuses, mais il fera tout ce qui est en son pouvoir pour l'empêcher de mourir, même s'il doit vendre son âme au diable. C'était comme ça, un point c'est tout. Son rôle était de protéger Clive, même si cet idiot commettait toutes les pires horreurs du monde, même s'il se faisait haïr et tuer pour ça ; peu importait ce qu'en pensaient les autres ou tous ceux qui auraient pu le dire fou en constatant ça. Oui, il est fou. Pour lui, il irait jusqu'au fond de l'enfer, et même si il a toujours envie de lui en coller une ou deux pour ce qu'il a fait à Sam...
Oui, justement, c'est encore un problème. Faust n'a pas oublié, n'allez pas vous tromper, loin de là. Il est toujours terriblement révolté contre ce qu'a fait son jumeau, mais il n'arrive pas à imaginer la possibilité, même infime, de le laisser mourir.

« Je... Je vais y penser, d'accord ? »


Et heureusement pour la lâcheté de Faust, Kagami ne fit pas d'objection, plus concentrée sur son thé. Le conseiller supposa que parler d'un tel sujet avait dû la déstabiliser un peu, au moins. Elle est plus pâle que d'habitude, ce qui est remarquable étant donné qu'elle n'est déjà pas très bronzée.
Il prend une grande inspiration, cherchant désespérément à trouver un autre sujet, mais il n'a pas à chercher longtemps, car il en a un tout prêt, un qu'il essaye d'éviter alors que c'est pourtant celui qui l'a amené ici aujourd'hui. Il soupira après avoir pris une nouvelle gorgée de son thé et s'inspira du peu de courage qui l'habitait encore.

« Maman ?

- Hn ?

- J'ai... J'ai une fille. Enfin, j'ai adopté une gamine. »


Silence. Arceus, il n'a jamais autant désiré entendre une réponse de sa part, parce que son mutisme soudain ne manque pas d'inquiéter le plus jeune. Il baissa les yeux, incapable de soutenir son regard, honteux. Rien que de l'entendre retenir sa respiration suffisait à le mettre mal à l'aise et lui donner envie de s'enfuir en courant.
Il y eut quasiment une minute de silence, et Faust supposa que au bout d'un moment, on finissait par comprendre que la réponse ne se trouvait jamais au fond de la tasse de thé. Le conseiller en avait suffisamment fait l'expérience pour le savoir.

« Oh. »


Rien de plus que ça. Juste un petit bruit pour confirmer qu'elle avait bien entendu, et Faust ne pouvait pas faire disparaître la peur qui glaçait tous ses membres. Elle se mordit les lèvres, et le châtain sut interpréter cela pour ce que c'était, c'est-à-dire une preuve définitive que la nouvelle la chamboulait, même si c'était une simple évidence. Kagami n'était pas quelqu'un qui exprimait souvent des émotions intenses, bien au contraire ; ainsi, voir ne serait-ce que cela suffisait à assurer à Faust qu'il avait mis beaucoup de sel dans la plaie.

« Tu... Tu veux bien me raconter tout ça, s'il te plaît ? »

Et il obéit. Maladroitement certes, mais il obéit. Il aurait pensé que ce serait devenu facile d'expliquer ça maintenant qu'il l'avait déjà fait auparavant, à Kat' et à Sam. Sauf que, évidemment, ce genre de petite conversation ma foi tout à fait habituelle (si vous cherchez le sarcasmomètre, il est un peu en train d'exploser), ça reste incroyablement compliqué à gérer. Du début jusqu'à la fin, Faust a envie de s'enfuir en courant. De partir d'ici et de ne jamais revenir, de ne pas avoir à supporter ce regard intense fixé sur lui, de pouvoir oublier tout ça et se cacher loin de ses problèmes pendant des années, ou du moins jusqu'à ce qu'il soit capable de les affronter sans peur. C'est-à-dire jamais.
Elle écoute sans l'interrompre, du début à la fin, sans même montrer un quelconque signe d'inquiétude. Elle est attentive et muette, probablement émue vu que ses yeux brillent un peu, mais elle ne se met ni à pleurer ni à s'emporter. Faust a du mal à comprendre comment elle peut être si calme alors qu'il a l'impression que son propre cœur va sortir de sa poitrine tellement il bat vite. Il respecte toujours autant ce côté de sa personnalité, parce que bon sang, il serait bien complètement incapable d'en faire de même.
Lorsqu'il a enfin terminé, c'est en silence encore qu'elle accueille la nouvelle, la comprend et gère ce qu'elle peut bien faire naître en elle. Puis, finalement, alors que le conseiller a l'impression d'être en train de mourir petit à petit, elle finit par parler, hésitante mais pas pour autant moins décidée à donner son avis.

« Je suis persuadée que tu seras un bon père, Faust. »

Il essaye de ne pas faire d'arrêt cardiaque en entendant ces mots, mais c'est quelque peu difficile. Elle le regarde avec une telle fierté et un tel amour inconditionnel qu'il est complètement désemparé et confus. Il y a quelque chose dans ses yeux qui fait que Faust est incapable de protester.

« Tu t'es toujours bien occupé de Felix et d'Eliott, et je suis sûre que tu ne seras pas dépaysé. J'ai confiance en toi, mon chéri. »

Sa gorge est nouée, maintenant. Il expire profondément pour ne pas se mettre à craquer, et bon sang, que c'est dur de l'entendre lui parler ainsi, avec une pareille tendresse alors qu'il lui a dit tant d'horreurs par le passé.

« Maman, je...

- Je sais. Je le sais, Faust, ne t'inquiètes pas. Malgré tout ce que tu peux dire et penser de moi, tu restes mon fils et je t'aime ; ne l'oublie jamais. »


Déboussolé. C'est ce qu'il est en entendant ça et grand dieu, il a l'impression d'avoir cinq ans. Il meure d'envie de se jeter dans ses bras mais quelque chose en lui le retient de faire une chose pareille. Il ne sait pas quoi dire, en fait. Elle doit le comprendre car elle se met alors à sourire, ce sourire lumineux et rayonnant que Faust aimerait bien avoir lui aussi des fois, surtout dans de pareilles situations. Elle a ce charisme et cette aura qui fait que le conseiller est toujours paumé devant cette gentillesse naturelle.

« Je... Je reviendrai, un jour. Avec elle. Promis.

- Je n'en doute pas. Prends soin de toi, s'il te plaît. »


Elle n'a pas besoin d'un au revoir dramatique, larmoyant et pathétique ; elle comprend avant même que Faust ne dise qu'il ne tient plus. Qu'il a besoin d'espace et d'air, et Faust essaye de ne pas se mettre à pleurer lorsqu'il voit qu'elle retient des larmes alors qu'il est en train de sortir. Il est facile de partir rapidement, et il bénit Arceus qu'Eliott et Felix soient solidement endormis, tandis que Clive doit être dans le bar. Il connaît les lieux comme sa poche alors il passe par la la sortie arrière pour ne pas être vu de son jumeau avant de remettre sa capuche et de disparaître dans la nuit, confus et perdu.

Quand il finit par revenir chez lui, Isaac grimace en l'entendant claquer la porte de sa chambre avant de la verrouiller. Bordel de merde, il était devenu trop vieux pour ça. Vu la tronche qu'il tirait, ça promettait d'être difficile pour la suite. Il se leva, pria pour que Alice ne se réveille pas parce que la situation deviendrait alors très compliqué, et s'approcha de la porte de la chambre du conseiller.

« Faust ? Tu veux bien sortir et t'expliquer ?
- Va te faire foutre et dégage, Isaac. Fous-moi la paix. »


L'aîné haussa les sourcils, pas du tout intimidé par ce langage ma foi très coloré et soupira avant de retourner vers le salon. Bon, bah si il fallait en arriver là...
Il ne regrettait même pas d'avoir attrapé son téléphone portable, tiens. Hors de question de laisser ce petit con déprimer comme un abruti aussi puérilement.
... Bon d'accord, il le faisait aussi un tout petit peu parce que ça le ferait chier à coup sûr qu'il appelle Sam. Aucun regret toutefois.
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