| | Adélia G. Turnac
Administratrice Fondatrice
  Messages : 510 Date d'inscription : 10/07/2014 Âge du personnage : 23 ans Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice Niveau : 65 Team active : 
 MAJESTA
Ectoplasma ♀, Lévitation, naïve
PUMPKIN
Emolga ♀, Statik, fofolle
AMADEUS
Haydaim ♂, Herbivore, malin
GOTHAM
Bruyverne ♂, Infiltration, hardi
BENTLEY
Tengalice* ♂, Chlorophylle, pressé
MOZART
Noctunoir ♂, Pression, calme | | |
 |  Sujet: Restless Heart Syndrome |OS| Mer 6 Aoû 2014 - 1:07 | |
| Restless Heart Syndrome | Part I feat. Melinda Connors ♫Le cri retentit si fort.
Deux coups sur mes tempes.
Suis-je tombée moi aussi? Je l'ai senti dans tout mon corps. Comme un choc électrique, du genre que l'on ne se relève qu'au prix de son âme. Un cri empreint de tant de haine, de douleur, une douleur sans nom, qu'on peine à croire qu'il a vraiment retentit dans le calme de la clinique. Mes pieds quittent le sol. Course effrénée dans les couloirs, jonchés de désespoir. D'autres cris retentissent, encore et encore. M'écorchent vive à chaque fois. Proviennent-ils de ma propre gorge? Elle brûle. Tout mon corps brûle. Cette voix, si vive, continue à me hanter. Sauf que cette fois, plutôt que de la fuir, j'accoures. Courant avec une lenteur accablante, le souffle de Majesta contre ma nuque, et l'urgence tambourinant contre mes côtes. La porte se dresse, ouverte sur son bureau, d'apparence vide. Les papiers dispersés sur son plancher, la chaise renversée, le café qui tache le sol d'amertume. Et cette longue silhouette, brisée contre elle-même, qui hurle des «au secours» que seule moi semble entendre. Me sont-ils destinés? Comment font-ils pour ne pas entendre sa peine? Suis-je donc la seule à la ressentir jusqu'au plus profond mon âme? Ces gémissements sauvages, écorchés, s'échappant de cette masse à peine humaine, frémissant d'une rage et d'une tristesse plus grande qu'elle-même. Beaucoup plus grande que moi, me jetant devant un précipice déjà visité, où j'ai longtemps pensé me perdre.
Mais elle. Elle plus forte que tout. Cette présence tyrannique, inébranlable. Véritable mur contre les assauts que nous offre la vie à nous pauvres humains imbéciles et impuissants. Souvent victimes de notre propre bêtise, l'espèce macabre de cette Terre, n'est-ce pas? Et pourtant cette fois il n'en est rien. Cette fois nous n'y sommes pour rien. Je le sens au plus profond de moi. Me penchant vers cette silhouette qui fut Melinda Connors, cette femme que j'admire, que je respecte, cette personne que je nommerai bientôt alliée et amie. Tout aussi tremblante qu'elle, contaminée par sa peine. Posant une main contre son bras en l'appelant à mi-voix. Peut-elle même entendre ce souffle? Je la sens se redresser. Se crisper. Son corps et relève et enfin je peux voir son visage.
Les quelques vestiges de beauté que j'ai toujours reconnu en elle, elle qui est si belle, si belle... Disparus dans le néant. Le néant de la douleur, la douleur féroce et cruelle.
Somebody take the pain away Je n'ai jamais regardé une telle douleur en face, hormis la mienne, il y a bientôt six ans. La douleur de celle qui a tout perdu. Y compris elle-même. Une froideur dans son regard, je suis glacée. J'attrape son bras mais il est trop tard. La colère se tourne contre moi, mais il est trop tard. Il est trop tard. Les mains s'agrippent à moi avec violence. Violence contre le monde entier pour lui faire du mal, encore encore encore. Violence en moi, en elle, en tous ceux à qui on a oublié de permettre de vivre. Ses doigts s'enfoncent dans ma chair tandis qu'un rictus cruel anime son visage. Elle me repousse si violemment que je tombe à la renverse, manquant de peu le bureau.
«Vas t'en. Tout de suite.»
J'ai mal. Elle m'a fait mal. Mais elle n'a jamais vu à quel point une Turnac peut être obstinée. Je me relève et m'approche de nouveau.
«Je ne vais pas partir, Melinda, pas tant que vous n'aurez pas repris votre calme.»
«VAS T'EN PETITE GARCE!»
Je reçois le cadre en plein sur l'épaule. Celui qui trône fièrement sur son bureau. Celui avec le Maître Coordinateur. Celui en fer forgé. Je laisse m'échapper un cri, une distraction de trop. Ses mains avides de sang me repousse dans le couloir et la porte se referme devant moi avec fracas, et avec elle le déclic du mécanisme de barrure. Enfermée au dehors alors qu'elle déverse sa rage sur tout ce que peut contenir son bureau encore intact. Sur elle-même. Les sillons de ses larmes forment des taches noires contre son visage déformé de colère que j'aperçois par la fenêtre de la porte. Et voilà qu'il est mon temps de crier. J'ai fui une fois, je ne le referai pas deux fois. Je veux aider. Je veux tellement aider. Je suis en croisade contre la douleur qui s'abat constamment sur les habitants cette île infernale. Il suffit de se laisser enfoncer dans ses démons. Majesta a fui on ne sait où, mais j'ai un plan. Décochant la Poké Ball d'Amadeus à ma ceinture, je le libère devant moi. Le petit Vivaldaim me semble si frêle. Que peut-il contre le drame qui se produit de l'autre côté de cette porte, me coupant d'elle?
«Amadé, Double Pied.»
Il ne se laisse pas prier. Il a senti la détermination de mon regard. Vibrant dans mon être. Les coups se multiplient contre le porte. Le personnel de la clinique, les patients aussi, nous observent. Muets devant ma tentative. Quand ont-ils cessé d'essayer? La craignent-ils tant qu'ils la laisseront seule dans ses ténèbres? Une main contre mon épaule, j'entends finalement la barrure céder. Je m'engouffre à l'intérieur à nouveau, Amadeus sur les talons. Il assurera ma sécurité, pour le moment. Melinda se trouve au fond de la salle. Elle pleure. La violence a laissé place à l'incompréhension et le mal-être, à la peine, cette peine qui déchire les entrailles. Avec une lenteur calculée, je m'approche d'elle. Aucune réaction. Elle a épuisé toute l'énergie qu'elle possédait encore. Je me pose près d'elle, sur le bord de la fenêtre où elle s'est assise. Je l'attire contre moi, la serre contre ma poitrine alors que ses sanglots redoublent.
«Mon frère... mon frère... Pourquoi lui, Adélia? Pourquoi lui après tous ceux que j'ai perdu? Pourquoi est-ce que ce doit être lui?»
Je sais bien de qui elle parle. Elle n'a pas besoin de le nommer pour que je comprenne qu'il s'agit de l'homme sur la photographie. Ce même homme qu'elle a reçu ici il y a quelques jours. Mon estomac se tord.
«Maxwell... Je ne peux pas le perdre, tu comprends? Il est tout ce qu'il me reste Adélia. Je ne peux pas voir un autre proche mourir de cette façon. Je ne veux pas, je ne peux pas. Dis-moi que ces tests mentent.»
Elle me tend un dossier miraculeusement épargné. Peut-être que dans sa douleur, Melinda comprend qu'elle n'y peut rien. Que si même si elle hurle, si elle souffre. Rien n'y changera. Je consulte tout de même le dossier et finalement, je comprends ce que je soupçonnais depuis un bon moment déjà.
«Melinda, il ne va pas mourir. Parce que vous êtes son médecin. Et que s'il est votre frère, s'il est à moitié fort comme vous, il s'en sortira.»
Je la serre contre moi avec vigueur. J'aimerais tellement lui dire que tout ira pour le mieux. Et le croire. Or je sais bien ce que le mot en «c» signifie. Il signifie que les dés en sont jetés. Advienne que pourra. (c)Golden |
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