« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Gravity |OS|

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Adélia G. Turnac
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Adélia G. Turnac
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MessageSujet: Gravity |OS|   Gravity |OS| EmptySam 23 Aoû 2014 - 22:41


Gravity

feat. Andrew
La soirée se déroule exactement comme prévu. Le repas qu'il m'a concocté était franchement délicieux, lui qui se plaint si régulièrement de ses talents limités en cuisine. Que de foutaises. Je dois dire que de l'observer me préparer à manger m'a fait bien étrange. J'ai toujours été celle devant les fourneaux, depuis plus de six ans. Mon oncle brûlait tout ce qu'il touchait, durant ces quelques semaines où il a tenté de faire un homme de lui et de nous préparer à manger, avant de baisser les bras et de faire appel à de la restauration rapide, ou par livraison. Une habitude que j'ai rapidement condamné, prenant les rênes, et apprenant par moi-même à faire la cuisine. J'ai eu quelques professeurs, pendant mes années passées au Japon, dont une dame d'un certain âge, très gentille, qui m'a en quelque sorte pris sous son aile. À ses côtés, j'ai presque tout appris. J'ai encore quelques livres de cuisine qu'elle m'a offert. Elle m'était un peu comme une mère, là-bas, et il est plutôt drôle que je pense à elle dans un moment pareil. Je me trouve dans un état de détente jamais atteint depuis quelques semaines, bien nourrie, réchauffée, emmitouflée dans une couverture qui sent comme lui... comme Andrew, je veux dire. La fatigue de cette journée passée en forêt m'engourdi quelque peu, tout comme le seul verre de vin que j'ai bu en mangeant, et avec beaucoup d'insistance de la part du jeune homme.

D'ailleurs, alors que je repose tranquillement contre son sofa à me reposer, j'entends une musique douce envahir la pièce. Un frisson me parcoure alors que je reconnais sans mal la chanson «Gravity» de John Mayer, dont la voix me transporte toujours dans un autre monde. Dans un monde de sensualité, d'affection et de caresses. Je porte un regard presque fiévreux vers Andrew alors qu'il s'approche du sofa, ses prunelles rivées sur moi, mystérieuses et intenses. Il se glisse près de moi, dans un silence presque irréel, tendant ses bras vers moi qui m'y blottis, le coeur battant à la chamade. Tant d'idées s'emmêlent sous mon crâne, pêle-mêle, et parmi elles la résolution d'attendre le bon moment avant de passer à une étape plus intime avec lui. Résolution qui semble s'effriter alors qu'il passe ses lèvres son mon oreille, venant y poser son souffle chaud qui me tire d'avantage de frissons. Les envies s'agitent, se querellent en moi alors que je passe mes bras autour de son cou, venant chercher ses lèvres dans un baiser. Un courant électrique passe dans tout mon être, mes sens s'aiguisent à son contact. Je me presse un peu plus vers lui, souriant doucement entre chaque baiser. Il prend son temps, avec une douceur infinie. Il est évident qu'il sait ce qu'il fait, et qu'il sait ce qu'il veut.

«Andrew...?»

Ma voix est si petite, si hésitante, qu'elle se perd presque dans la douche musique qui nous entoure. Cependant le jeune homme m'a bien entendu. Il relève la tête, et passe rapidement dans son regard une lueur impatiente, agacée, qui augmente mon malaise.

«Je... j'aimerais mieux qu'on attende.»

Cette fois, un sourire éclaire son visage. Il vient me cueillir, me portant sur son coeur, son coeur qui bat si vite. Il sent bon. Il a bu, plus que moi, et je crains que son jugement ne soit altéré, qu'il ne se jette dans cette histoire un peu trop rapidement.

«Hé, pas de panique. Je t'apprécie, et tu m'apprécie. J'ai envie de toi, Lia, tu me rends complètement dingue. Nous sommes deux adultes consentants après tout, pourquoi attendre ma belle? Tu n'es pas bien avec moi?»

Un sourire m'étire. J'ai envie qu'il sache que je tiens à lui, que même si je viens tout juste de le rencontrer, j'ai envie d'en apprendre plus sur lui, de le connaître. Qui sait si ce garçon ne cache pas mon futur mari?

«Oui, bien sûr.»

Nos embrassades se poursuivent. Le malaise m'a quitté. Au fond, Andrew a raison. Qu'y a-t-il de mal à s'abandonner un peu à lui? Il est beau, il me fait sentir belle, il me fait sentir bien. Près de lui je n'ai pas à penser à toutes les horreurs de mon passé. Et voilà qui me fait du bien. Beaucoup trop de bien.

(c)Golden
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