Quand j'ai accepté de l'accompagner se balader dans les montagnes, je ne m'attendais pas à me retrouver au fond d'une mine abandonnée, dans le noir avec pour seul source lumineuse la lampe de poche de la jeune fille qui marche en tête, prenant garde où elle met les pieds. Devant moi, je la sens avancer avec hésitation, elle a peur. Je sais qu'elle n'aime pas le noir et que malgré le courage qu'elle tente de me montrer, je ressens son angoisse.  Pour la calmer, je glisse une main amicale sur son épaule.

" C'est bon, ça va aller. On va bientôt trouver la sortie. "

J'ai rencontré May il y a environ un an, peut-être plus. Tous les deux on avait un point en commun, on était tous les deux perdus, tellement perdus. Elle peut-être plus que moi mais quand on s'est trouvé, j'ai sentie que j'avais besoin de sa présence, de son caractère, de ses problèmes, d'elle toute entière. Et j'ai eu raison. On se l'est bien rendu finalement. Devant elle, je n'ai pas à porter de masque, je n'ai pas à m'angoisser quant à mon comportement parfois exécrable ou à mes mauvaises habitudes. Je suis moi et rien que moi. Et être soi, ça fait fait du bien.

Je continue à la suivre, je suis obligée de me courber pour éviter de me taper la tête contre les parois de la cavité. Devant, je constate que le faisceau lumineux dans la lampe torche décline de plus en plus, nous allons nous retrouver dans le noir si ça continue. Soudain May s'arrête et je n'ai pas le temps de l'éviter, je lui rentre dedans. De peur qu'elle ne tombe, je passe un bras autour de ses épaules.

" Houpla, tu vas bien ? "

Je la regarde, elle ne semble pas aller bien. Je fronce les sourcils, je sais à quoi elle pense quand elle fait cette tête, je commence à la connaître, plutôt bien.

" Ne te tracasse pas à ce sujet, ce n'est pas de ta faute et tu le sais, arrête de tenter de te persuader du contraire. "

Je la regarde avec insistance, sachant pertinemment que j'ai raison et qu'elle a tord. Elle bascule la tête en arrière pour croiser mon regard et je ne peux m'empêcher de lui glisser une pichenette sur le front. Je souris lorsque son visage se gratifie d'une grimace.

" Désolée de t'avoir emmené dans cette galère ! Je pensais pas qu'on pouvais se perdre aussi facilement dans ces tunnels...
- Ne t'en fais pas, nous allons sort... "

Avant que je n'ai le temps de terminer ma phrase, la lampe torche s'éteint et le noir complet envahit le tunnel. J'attrape son bras, sachant qu'en ce moment, elle doit être au bord de la panique et je la tire contre moi. Le silence est pesant, seul la respiration allaitante du Caninos nous offre un repère. Je tâte ma ceinture à la recherche d'une solution, la fraîcheur et la forme ronde de l'objet que j'attrape entre les mains me donnent la solution, évidemment. J'appuie sur le bouton et sans réellement voir où, je la lance en l'air. Une lumière bleutée laisse rapidement apparaître la forme gracieuse de l'Absol, manifestement heureuse de sortir se dégourdir les pattes, du moins jusqu'à ce qu'elle constate l'endroit dans lequel nous nous trouvons. Un grognement monte de sa gorge alors je prends calmement le temps de lui expliquer la situation avant de lui faire part de ma requête. Pressée de sortir de cet endroit, elle accepte sans rechigner de lancer l'attaque demandée : flash. A nouveau, la caverne s'éclaire et la pression s'estompe, je reprend mon souffle en la remerciant.

" Voilà. "