« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Lost in thoughts {PV Charlie

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Natsume Shimomura
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMar 28 Juin 2016 - 3:17



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Imbécile. Je suis un foutu imbécile, un idiot de premier ordre et un hypocrite. Je regarde la porte devant laquelle je me trouve avec anxiété. Qu'est-ce que je fais, là ? Pourquoi est-ce que je tremble ? Pourquoi est-ce que je suis si livide, pourquoi est-ce que mes épaules se sont autant contractées autour de mon cou, pourquoi est-ce que j'ai l'impression que je vais m'évanouir d'une seconde à l'autre. J'ai froid, et pour combler tout, il pleut. Bordel, on se croirait dans une série niaise et ridicule, avec des airs de violon en arrière-plan, c'est à en vomir. Mais les faits sont là, et je peine à trouver une respiration convenable, comme si j'étais à deux doigts d'une violente crise d'asthme.

J'ai peur. J'ai beau avoir vaguement dit à Faust que je le ferai, je ne peux pas et je ne veux pas, même si sais que je devrais. Deux jours déjà, et je n'ai rien fait. Tout au plus, j'ai vaguement considéré l'hypothèse de laisser une lettre à mes proches et de disparaître pendant plusieurs jours pour ne pas avoir à supporter leur réaction, mais même ça me dresse le poil dans le mauvais sens. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas comment faire, parce que comment est-ce que je me montrerai devant lui, par exemple, hein ? Comment diable pourrais-je avoir le cran de lui demander une nouvelle chance quand je ne la mérite pas ? Plus que ça, je n'ai toujours pas parlé à Nagisa, ni à personne d'autre. Il y a bien plus que ce que j'ai laissé Faust comprendre, et c'est malheureusement le problème. Je sens bien que mon cousin est mis mal à l'aise par mon choix de garder le silence, mais je n'ai pas encore réussi à me convaincre de cracher le morceau. Que cela vaudrait le coût. Parce que j'ai peur de ce moment, de ce geste, de ce qui s'enclenchera lorsque je me serai débarrassé de l'excuse de la confusion et des lacunes mémorielles. Et que contrairement à ce que j'ai dit à Faust, dans le vague espoir de le faire changer de sujet, je n'ai aucun courage. Je n'en ai jamais eu, c'est d'ailleurs pour ça que j'analyse toujours et que je m'arrange pour changer les choses comme je le veux et ne pas avoir à prendre de risques.

Je ne suis pas comme eux. Surtout pas comme Charlie, qui à mes yeux en a tellement plus. Je ne suis pas fort comme elle ou Nagisa, contrairement à ce que j'essaie de faire croire, je suis tout au mieux ridicule et pathétique, un gosse dans le corps d'un adulte. Quelqu'un qui a l'arrogance d'utiliser du sarcasme et des airs blasés pour se distancer de tout, en croyant que ça le rendra invulnérable. Et ça me désespère, ça me fatigue, j'ai envie de changer, d'apprendre à faire ce que tant de personnes savent faire, mais je ne sais pas comment. Je marche dans l'inconnu, et je n'ai jamais été doué pour faire ça. Tout devait toujours être calculé, prévu et envisagé sous mille angles différents auparavant.
Les choses changent, tout simplement. Et je viens de m'en rendre compte. J'arrive à un âge où j'ai acquis des responsabilités, où je ne peux plus juste tout envoyer voler et me tirer en pleine nuit comme je l'ai fait il y a deux jours. Je réalise seulement maintenant que tout m'est revenu que je ne suis plus un enfant. Il faut que j'assume les conséquences de mes actions, mais je ne sais pas comment. C'est le fait d'agir en adulte qui me terrorise, de ne plus avoir ce droit à l'erreur. Pourtant je le veux en même temps, sans vraiment le comprendre.  

J'expire lourdement. Je devrais reculer, je le sais. Je vais me couvrir de ridicule vu mon état, à respirer aussi vite, trempé, devant la porte de celle quand je considère sans vraiment oser l'avouer comme ma meilleure amie. Toutefois, je crois que j'ai besoin de force, cette force qu'elle possède et qui me manque désespérément. Et c'est la seule à qui je pourrais parler, je le crois, sans qu'on ne me cherche des excuses ou des belles paroles. J'ose donc sonner à la porte, en serrant dans ma main droite et à m'en faire blanchir les jointures une moitié de ruban abîmé et trempé.
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Charlotte S. Laurens
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMer 29 Juin 2016 - 18:58

LOSTin thoughts
Les deux silhouettes brisées de mes compagnons s’écroulent à nouveau sous le soleil gris d’un jour interminable. Les ombres décolorées dessinent funestement contre le plancher abîmé de la cour d’entraînement intérieure, là où reposent à présent Woopa et Ushio dans un silence déstabilisé. Je les considère sans véritablement les voir, leur immobilité provoquant aussitôt ma distraction lunatique. Le temps s’étend, des heures ou des secondes je ne sais plus, je ne perçois plus que ma respiration engourdie et quelques palpitations dans mes doigts qui m’indiquent que je me trouve encore en vie, ancrée dans un corps las de mes errances pensives. Je me redresse à l’instant où Ushio m’interpelle d’une voix qui n’est plus inquiète que pour l’apparence. À quoi bon s’angoisser? Je ne vais pas bien, je ne fais plus aucun effort pour le dissimuler et encore moins pour mettre fin à la sensation de vide qui m’étreint un peu chaque jour dans un grand vertige. Je me perds, victime collatérale d’un choc ayant ébranlé les fondations de mon cercle restreint d’amitiés. Avec comme maîtresse la sensation lancinante d’une impuissance entière et résolue. Encore une fois je n’ai que sept ans. Encore une fois, je ne peux qu’assister au triste spectacle de mon monde qui s’écroule. J’aimerais dire qu’il ne s’agit que de Natsume, que son retour parmi sa famille m’apaise. Non. Ce gouffre en moi m’appelle depuis longtemps, m’invite à sa délicieuse délivrance. Je tente d’échapper au vide, j’ai beau courir, je ne suis toujours qu’immobile.

Probablement pour cette raison, je pousse mes alliés et moi-même à bouger, dans de longs entraînements où j’ai exclu Cesar, Carla, ainsi que tous mes apprentis. Je ne tolère plus que la présence de mes Pokémon, plus que de me tolérer moi-même. Je ne parviens plus à vivre avec ma crainte de céder à ce dont je redoute, aux premiers pas d’une vie adulte qui devait s’amorcer sur la réussite de tous mes rêves. Alors je bouge, je bouge au point de m’en rompre les os, déjà une cheville foulée me retient en plus d’innombrables autres blessures qui s’accumulent contre cette enveloppe insensible. Mes alliés eux, se débrouillent pour me suivre pour ceux qui n’ont pas abandonné mon cas comme l’a fait Akemi. Avec raison probablement, elle n’a pas à subir mes folies. Je ne me suis jamais sentie aussi seule qu’aujourd’hui, sous le regard du Bratacné et de la Maraiste tout juste évolués le matin même lors d’une de nos séances. Je peux sentir l’effort, la dévotion, la fatigue dans leurs prunelles. Comme si en se dépassant d’avantage, qu’ils parviendraient à me guérir de l’abysse. Je n’ai plus même la force de leur en être reconnaissante. Je ne ressens plus rien à vrai dire. Plus rien qu’un bourdonnement sourd contre mon crâne.

Et de la culpabilité. Diffuse, mais douloureuse. Omniprésente, comme le goût de bile dans ma gorge. Celle de me laisser faire, celle de m’abandonner. De faire du mal à mes proches, de les repousser là où j’ai tant besoin d’eux. De ne pas avoir visité mon meilleur ami pourtant depuis son retour. Celle de refuser l’entendre me dire qu’il n’a aucun souvenir de moi. De me cloîtrer sous cette fenêtre humide plutôt que de tout faire en mon pouvoir pour lui permettre de réintégrer sa vie comme elle l’était autrefois. De ne pas avoir su le protéger. Je vois son sourire, toutes les fois où j’avais la sensation que le monde m’appartenait avec lui. Ma relation avec le japonais avait une saveur tout à fait différente de celle que j’entretiens avec Cesar. Là où mon amoureux est mon bien-heureux opposé, Natsume me complète, me comprend. Et je l’ai perdu. Le seul ami qui a su regarder plus loin. Disparu. Car même s’il reprend ses souvenirs, les choses ne seront plus jamais les mêmes. Il aurait peut-être été le seul pour repérer le gouffre. Il n’y a qu’un être aussi brisé que je puis l’être pour me réparer.

Un sursaut. Je réalise à contre-courant qu’il s’agit de ma propre réaction devant le carillon retentissant de la sonnette. Le silence s’abat sur la pièce tandis qu’Ushio et Woopa me considèrent sans insister. J’envisage de ne pas répondre, je n’ai pas envie d’entendre Carla me répéter tout ce que je sais déjà, de voir les sourires mal à l’aise d’Alexis. Par automatisme, mes pas me mènent pourtant à la porte, que j’ouvre sans même me donner la peine de regarder. Le regard rivé sur le sol, je me laisse bercer par le clapotis indifférent de la pluie. Je relève la tête pour distinguer une silhouette familière et inconnue tout à la fois. Natsume. Mon cœur rate un battement. Puis un autre. Quelle importance? J’abandonne ma prise contre la porte pour me jeter dans ses bras sans aucune hésitation, sans aucun remords. Mes doigts bientôt s’enfoncent dans sa veste, je crains de le briser tellement je sers, je sers fort. Je ne veux plus jamais le perdre. Je n’ai plus de mots, le vide me les a pris, tous, il ne reste plus que la culpabilité qui m’empoisonne la gorge, qui m’empêche de le relâcher. Peut-être qu’ici, loin de son regard, je m’épargnerai ses reproches. La peine me consume, une peine sourde et sans symptômes visibles.

S’il est ici, c’est qu’il doit se souvenir. L’engourdissement m’empêche d’espérer. De respirer. Je le relâche et me réfugie à l’intérieur, je devrais l’y inviter mais les mots m’échappent, mes mains glissent alors que je tente de m’agripper à la table disposée à l’entrée, mon pied blessé m’alourdit. Woopa m’approche, s’approprie mon bras, se pense aidante, mais je la repousse dans un gémissement étranglé. Je lui fais dos, la honte me retient, les larmes refusent obstinément de couler. Et mon silence, plus encore que mes mots, retentit avec fracas dans l’entrée. La pluie s’écoule avec toujours la même indifférence.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyJeu 30 Juin 2016 - 0:08



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Il y aurait beaucoup à dire, maintenant que j'y pense. Trop, justement, pour que je puisse me concentrer sur un seul élément. Bien trop. J'aurais peut-être dû réfléchir avant de venir ici, mais ayant agi sous impulsion, je suis incapable de la moindre réflexion un tant soit peu logique. J’agis sur le coup de l'instinct, en dépit d'à quel point ce genre de chose m'effraie d'ordinaire. J'aimerais avoir la capacité innée de parler sans hésitation, mais je ne suis pas le protagoniste héroïque d'un roman d'aventure quelconque. Tout au plus, mes pas sont lents, balbutiants, titubants même. En fin de compte, je ne sais même pas si j'aurais dû venir ici : mon cœur bat à tout rompre et j'ai froid. Plus que la pluie qui fait frissonner mes muscles, il y a ce courant glacé qui me parcoure, que même mon manteau ne peut espérer atténuer. Néanmoins, un peu de chaleur me parcoure alors qu'elle se jette contre moi, s'accrochant à ma veste sans que je ne la réprimande, ce que je ferais habituellement à quelqu'un qui malmène mon manteau, mais je ne suis pas regardant pour le moment.
Si mon visage reste inexpressif, c'est que je ne sais pas exactement quelle émotion je ressens actuellement, ou si plusieurs se mêlent dans une cacophonie paralysante. Pourtant, la sentir juste quelques instants contre moi me rappelle que je ne suis pas en train d'halluciner ou que tout cela n'est pas juste une invention de mon cerveau fatigué. Je n'ose pas bouger, surpris par ce geste auquel je ne m'attendais pas et auquel je ne suis plus habitué. C'est, après tout, la première qui m'entoure de ses bras en trois mois, surtout après tout ce qui s'est passé. Je n'étais plus habitué au contact humain, il faut dire.

C'est peut-être pour ça que je la laisse s'éloigner sans rien dire, même si rester sous la pluie ne serait pas l'idée du siècle. J'avance quelques secondes après et tend mon bras vers elle en la voyant s'arrêter sous le coup de la douleur, incertain quant à ce que je peux faire ou non. Je ne sais plus où sont les limites, maintenant. Si elles existent, je suis incapable de les voir, et c'est en partie mon problème.
Pendant quelques secondes, je réfléchis. J'ai fait un pas, mais mon autre jambe s'est bloquée, et je contemple l'idée d'avancer. Je me demande si j'en ai le droit, si je peux, ce que je risque de faire si jamais je suis trop brusque ou que je la blesse davantage par inadvertance. Car je vois bien que les dégâts sont là, indéniables et colossaux. Les voir aussi directement me bouleverse encore plus que je ne l'aurais cru, et je sens la culpabilité me saisir jusqu'aux tripes. Je déglutis, la gorge sèche et nouée. Je ne peux pas parler, pourtant. Et cette simple constatation me fait avancer.
Mécaniquement, par un réflexe dont je ne me serai jamais cru capable au vu de mon habituel manque phénoménal de courage, je m'approche doucement. Je ne veux pas l'effrayer et je veux lui laisser la possibilité de partir si jamais elle veut s'isoler, alors je prends mon temps, et je finis par passer mes bras autour d'elle, pour la serrer contre moi dans un câlin amical. Je ne sais pas si elle acceptera encore de me considérer comme un ami après ce soir, mais je l'espère.

Je n'ai pas de longues phrases ou de laïus à lui dire, alors je prends délicatement une de ses mains pour en ouvrir la paume et y déposer la moitié de ruban, espérant ainsi qu'elle comprendra ce que je veux lui faire comprendre. Que je me souviens, que je sais qui elle est et que la jeune femme que j'enlace est celle que je considère toujours comme ma meilleure amie, même si je l'avais oublié. Mais le cran dont j'ai fait preuve ne me rend insensible et ne peut pas retenir éternellement ce qui me ronge de l'intérieur. Un sanglot lourd m'échappe. Je serre les dents et ferme les yeux pour tenter de stopper les larmes, sans succès.

« J'suis désolé... »

Je n'ai même pas la force de parler en français et je sais qu'il n'y en a pas le besoin, vu qu'elle comprendra. Mais je tenais tellement à lui dire, je tenais tant à lui faire part de cette culpabilité que... Je ne sais pas. Et maintenant que j'ai laissé le ruban dans sa main, je me rends compte que je l'ai tellement serré, sur le chemin, qu'il est encore un peu plié.

« Je sais que t'as dû avoir mal, alors je... Je.. Pardon, je... »

Je ravale un sanglot. Je n'arrive pas à terminer ma phrase, raison pour laquelle je tente de me ressaisir tant bien que mal, en me calmant comme je le peux. Je ne peux pas me permettre de craqueler ainsi. J'ai tenu pendant trois mois, pourtant, sans pleurer une seule fois. Un exploit dont je ne suis pas fier, mais qui menace aujourd'hui de se terminer. Et pourtant, il y a tant d'autres choses que j'aimerais dire... Mais j'en suis incapable, car la culpabilité me domine, comme si j'en étais la marionnette.
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyVen 1 Juil 2016 - 1:48

LOSTin thoughts
Le vide me consume. Je le sens s’étendre dans chaque fibre vulnérable de ce corps fatigué, m’embrasant de son engourdissement léthargique. Chaque émotion s’effritant dans l’oubli, chaque souvenir comme sans couleur ou saveur, plus rien qu’une torpeur que j’accueille avec autant de terreur que de soulagement. Le trou noir s’étant formé en moi aspirant chaque parcelle de mon individualité, de mes aspirations, mes joies et peines, dévorant mon âme une bouchée irrécupérable à la fois, me semble-t-il. Je ne sens plus mes doigts, ou ce pied blessé à ma suite, ou la chaleur tout juste partagée de mon ami qui devrait me bouleversé de chaque nouveau regard, chaque nouveau souvenir pour me rappeler que je ne suis pas vraiment seule, que je ne suis seule que pour moi-même, que… Le vide se cambre, la peine rejaillit, comme une vague, avant de se dissiper dans le sable gourmand de mes certitudes. J’ai cru qu’il serait aisé de lui échapper à lui, comme à tous les autres, à ces impuissants aux regards contrits, ceux qui possèdent pourtant toute mon affection, tout mon amour, ceux pour qui je ne ressens plus rien qu’une brutale indifférence. Inaccessible à leur gentillesse, à leurs tentatives futiles de m’atteindre au-delà de l’abysse, ma prison comme ma libération. Deux absolus instables, ravagés une fois de plus par les ténèbres dans lesquels je trouve refuge. Et peut-être qu’en fermant les yeux sur l’étincelle s’étant produite à son contact, je parviendrai à fermer la porte laissée entrouverte. Je n’ai jamais aimé les demi-mesures.

Son approche. Elle me paraît lointaine, étrange, désaxée. J’aurais préféré le claquement de ses bottes habituel, son regard rêveur alors qu’il s’égare une fois de plus dans ses projets scientifiques qui n’ont jamais fait le moindre sens à mes yeux. Ou rien du tout. Son silence, son indifférence peut-être. Je ne sais plus. Je frissonne en sentant ses bras. Tout ceci me paraît forcé. Nous ne sommes plus Natsume et Charlotte, ces deux gamins puérils et blessés, trop fiers encore pour s’avouer s’apprécier. Je ne sais plus quand les barrières se sont effondrées, quand il a fallu se dévoiler ainsi. Dans ses bras, je me sens vulnérable; le vide recule et encore pour ne laisser derrière qu’une épave trempée rejetée par la mer, abîmée par le temps. D’un seul coup, je pourrais me briser, peut-être devait-il en être ainsi, peut-être doit-on casser avant de renaître, peut-être. Mais j’attends depuis si longtemps. Sous mon crâne que je blottis contre sa poitrine, j’entends ce cœur qui bat, ce cœur comme celui d’un frère, ce cœur qui m’appelle. Et ses mots d’une langue commune, une excuse que je ne veux pas même entendre. Peut-il s’excuser réellement d’être aimé comme il l’est? Je cède. Le nœud dans mon estomac éclate dans un grand sanglot, se calquant aux siens. Chaque soubresaut plus douloureux que le dernier, l’impuissance me pressant de ses doigts violents. Je ne parviens plus qu’à parler d’un murmure haché, là où ma gorge me démange d’hurler.

«J’ai cru que je t’avais perdu, toi aussi.»

Je secoue la tête, je me détache doucement de lui, même si tout en moi se cambre, s’affronte, se fait violence. Je ne suis jamais autant haï qu’en ce jour, la culpabilité se mêlant aux remords profondément enfouis de la mort brutale de mes parents et de mon frère, de tout ce que je n’ai pas pu faire pour les aider. Je tente de crier, mais il ne s’échappe de mes lèvres tremblantes qu’un filet aigu et malmené.

«C’était ma faute, Natsume, je suis arrivée trop tard… trop tard… trop tard… Arrête de t’excuser, s’il te plaît ne t’excuse pas.»

Je parviens à peine à articuler chaque syllabe, ma respiration hachée rendant chaque mot à peine compréhensible. Je reste ainsi, accoudée au mur, pâle et confuse, jusqu’à ce la pièce cesse de tanguer.

«Entre. Tu es ici chez toi.»


Je sers dans ma main la moitié de ruban offerte par Natsume contre mon cœur, comme pour en puiser quelque souvenir, quelque espoir pour me raviver.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyDim 3 Juil 2016 - 17:27



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Je savais que ce ne serait pas simple. Rien n'est simple, au final, dans cette histoire. Je m'y suis habitué, sans jamais vraiment l'accepter ou trouver ça supportable, mais il faut faire en dépit de. J'essaie de la garder contre moi, en espérant la rassurer tout autant que de calmer mes craintes, sans vraiment savoir si ce que j'entends est mon sanglot ou le sien. Je maîtrise ma respiration comme je le peux, en priant tous les dieux auquel je ne crois pas qu'une crise ne me saisisse pas les poumons d'une seconde à l'autre. Même si mon manteau est encore humide et que je retiens difficilement l'envie de nous en entourer, je me rends bien compte qu'il va falloir que je m'éloigne. C'est quelque chose qui ne me tente pas trop, puisque cela veut dire que parler sera la prochaine étape, mais je ne peux pas non plus l'éviter à tout jamais. Il faut que je me fasse à l'idée, et je suis venue pour ça après tout.
En l'entendant parler, je fronce les sourcils, perplexe. Même si elle s'excuse et rejette les miennes, j'ai l'impression que nous ne pensons pas à la même chose. J'ai l'étrange impression, très forte d'ailleurs, qu'elle est perdue dans des contemplations qui me dépassent et que je ne peux pas saisir, qui sont à mille lieux de ce qui est arrivé mais qui en même temps s'y mélangent tellement qu'elle ne le remarque pas. Ce ne serait pas surprenant. Charlotte, tout comme moi, garde quelques grands démons dans son ombre, en essayant de les maîtriser pour ne pas être dévorée par leur faim insatiable. C'est en quelque sorte ce qui m'effraie aussi, de savoir que j'ai dû, non, que j'ai, réveillé les peurs de nombre de mes proches. Faust et sa terreur à l'idée de voir disparaître d'autres personnes tout comme Sam et sa stupide croyance qu'il devrait pouvoir protéger tout le monde. Katya qui, après la mort de Nova, n'avait sûrement pas envie d'enterrer quelqu'un d'autre. Alice, qui avait retrouvé une vie à peu près stable après la tragédie qui l'avait rendue orpheline. Mina, aussi, à qui je n'ai jamais posé de questions mais dont j'ai fini par deviner le manque, à force de coller les pièces entre elles. Et tant d'autres que je ne mentionne pas maintenant, car je pourrais y passer des heures. Alors même si elle me demande de ne pas m'excuser, je ne peux pas laisser de côté ce qui s'est passé, et je ne peux pas non plus la laisser se mettre sur les épaules un poids dont elle n'est pas la responsable. En un sens, j'ai l'habitude de témoigner de ça. Tous mes proches ont cette habitude.

Chez moi. C'est une pensée étrange, que je rejetais encore il y a quelques jours et que je rejette toujours un peu, je suppose.J'ai du mal à m'avouer, après trois mois passés à errer à tour de rôle dans les rues et sans habitation fixe, que je peux espérer vivre normalement. Je bloque, tout simplement, devant cet espoir. J'ai peur qu'il ne se brise dès lors que je l'effleurerais, alors je préférais l'observer de loin, en me disant que je ne risquais rien à faire ainsi. De la lâcheté, bien sûr. Je n'ai pas l'audace de m'en cacher non plus.

« La mémoire, je l'ai retrouvée. »

Je déglutis, incertain quant à la marche à suivre. J'ai tant de choses à dire mais je suis pourtant incapable de formuler les mots qui exprimeraient parfaitement ce que je ressens. C'est un casse-tête que je suis véritablement incapable de comprendre dans sa totalité. Elle devait s'en douter, d'ailleurs ; je ne lui aurais pas donné ce ruban, autrement. Mais j'avais besoin de l'avouer à haute voix, de le dire à quelqu'un d'autre que Faust, de pouvoir penser que j'avais eu un peu de courage, au moins à un moment. Calmement, et je m'étonne d'à quel point mon ton est détaché, je continue sur ma lancée.

« J'ai... Je me suis retrouvé au milieu d'un conflit, et j'ai été embarqué avec d'autres civils par un groupe de soldats du Régime. Après, je... Le véhicule a fait une embardée, et j'ai perdu la mémoire suite au choc. »

Je ne compte pas lui avouer mon appartenance à la résistance. C'est un secret trop lourd, et je ne sais que trop bien à quel point il est angoissant de savoir ses proches appartenir à ce mouvement. J'ai vécu assez de nuits blanches, d'angoisses nocturnes et de cauchemars qui m'arrachaient des pleurs lors des nuits solitaires pour même imaginer infliger ça à mon amie. Et surtout, je ne veux pas la mettre en danger si jamais quelque chose arrive. Je sais bien qu'elle déteste qu'on la protège, mais j'estime ici que c'est la solution la plus logique et surtout, celle qui demande de prendre le moins de risques inutiles. Les détails sur le poison que j'ai créé par inadvertance, je les garde également pour moi.J'ai trop honte de cette chose, de cette abomination qui est née de mes mains alors que je souhaitais juste trouver la formule d'un médicament qui pourrait aider le plus grand nombre. Et au lieu de ça, ma première 'réussite' a été de donner naissance à une solution aux effets secondaires dévastateurs. C'est tellement ironique que ça me ferait presque rire jaune, quand j'y pense.

« Après ça, je... »

Je ravale ma salive. J'ai du mal à parler, tant la suite me rappelle de mauvais souvenirs, alors que la cicatrice dans mon dos se rappelle à moi et provoque des picotements. Je ne sais pas si je devrais faire ce que je vais faire, car j'ai peur que l'image ne la hante, mais je sais aussi qu'elle me frapperait si jamais j'avouais lui cacher des choses de peur de la choquer. Alors au lieu de parler, je retire mon haut pour laisser mon dos à découvert, et l'ignoble cicatrice en forme de croix dans mon dos, qui aura bientôt trois mois. Elle n'est plus cet amas de croûtes sanguinolentes qu'elle a été, et qui m'empêchait de tenir debout, mais elle reste encore impressionnante. En dépit du nombre de crèmes et de médicaments que je mets tous les soirs, elle reste rosée et un peu protubérante sur certains endroits, toujours rugueuse. Il faudra sûrement des années, avec ou sans chirurgie, pour qu'elle ne disparaisse majoritairement, et là encore j'en garderais une trace.
L'aspect esthétique ne me dérange pas tant que ça. C'est ce qu'elle représente, surtout, ce qu'elle symbolise par son existence même : un des moments les plus douloureux et humiliants de ma vie. En temps normal, je ne supporte même pas de la voir dans un miroir. Mon reflet est quelque chose que j'évite depuis que je suis revenu chez moi. Je déteste voir cet inconnu au corps affaibli et amaigri, aux yeux un peu vides et au visage assombri. Mais pourtant, aujourd'hui je fais cet effort et j'ose la montrer, car il s'agit peut-être de la seule à qui j'oserais dévoiler cette chose volontairement, car je sais qu'elle ne me traitera pas avec des pincettes comme l'aurait fait Faust.

« Tu ne peux pas me dire que c'est de ta faute. Tu n'aurais rien pu faire, et je n'aurais pas voulu te voir avec moi à ce moment-là. »

Ma situation n'était en rien idéale, mais qu'elle soit piégée avec moi avec la folle qui a cru bon de transforme mon dos en tartare me terrorise rien qu'à l'imaginer. Je préfère cent fois souffrir seul que d'imaginer devoir supporter la vision d'un de mes proches torturé sous mes yeux. Hatori a déjà dû vivre cela, et il en reste angoissé, sujet à des terreurs nocturnes abominables que je ne suis pas à même de calmer. Bien souvent, il ne me quitte plus les nuits, apeuré à ce que cela se reproduise.
Je ne veux pas que les autres culpabilisent, même si c'est inévitable, je crois. Je suis le seul à m'être placé dans cette situation, et je n'aurais pas voulu être accompagné. Tout comme je ne veux pas que Charlotte ajoute cet épisode à celui qui la dévore. Peut-être est-ce pour ça que j'ose lui parler de ce que je dirais jamais à haute voix et par moi-même, sans qu'on me pose de questions, au garçon que j'aime. Avec Charlie, j'y arrive. Car je ne supporte pas de la voir ainsi, blessée et noyée par des fantômes alors que je la connais pourtant si forte d'apparence. Il y a quelque chose dans son comportement qui me pousse, moi aussi, à faire preuve d'un peu de courage.
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyLun 4 Juil 2016 - 1:27

LOSTin thoughts
Cette toute petite fenêtre, laissée entrouverte, une tempête s’y engouffre. Les murs tremblent de ses vents terribles, murs pourtant érigés pour durer, ces murs de pierre lisse et froide. Je me suis cru inaccessible derrière mes remparts, ai cherché toutes les issues pour les condamner une à une, jusqu’à manquer d’air, pourtant celle-ci s’est obstinée, une porte vers mes démons les plus sincères, les plus profondément ancrées. La part de moi malade, alourdie et brisée, celle probablement évidente sous un masque de courage qui continue de berner tous ceux osant y croire. Peut-être est-ce même la raison de cette visite. Puiser chez moi une forme de contenance, d’espérance, une dose de bravoure que je ne possède plus depuis l’enfance. Une part de moi se désole de la confiance placée en moi, une autre tremble de penser à sa propre déception lorsque l’illusion s’effritera entre ses doigts. Mais le vent gronde en moi, la tempête comme pour combler le vide serein et engourdi dans ma poitrine, une tempête à moitié déversée contre mes joues, le reste encore retenu contre mon estomac palpitant. Le vent, comme un second souffle, encore un simple murmure d’espérance. Aujourd’hui, Natsume m’a choisie, moi pour être forte pour lui, pour le soutenir là où ses pas se brisent, là où je n’ai pu être il y a trois mois. Un vertige me saisit quand je réalise l’abandonner depuis l’instant où il a franchi le seuil. Je me condamnais trop vite probablement, je nous condamnais trop vite, tout comme cette amitié qui ne m’a jamais semblé plus importante qu’en ce jour.

J’émerge. Les flots pèsent lourd contre mon corps transi, l’air pique mes poumons, le sel brûle ma gorge. Mais l’air entre moi comme si j’avais oublié de respirer. À cet instant, comme pour me confirmer, il vient m’avouer se souvenir. Je l’observe, réellement cette fois, sans le fuir. Je remarque ses traits creusés, sa maigreur, la fatigue lourde qui émane de lui, les larmes ruisselant sur un visage que je n’ai connu que fier. Quelque chose en moi se reforme. S’apaise. Comme une flamme qui se rallume, ondulant à la moindre brise, mais bien réelle. Dans le vide, comme un tintamarre. Le rappel peut-être qu’on a toujours besoin de moi, même si j’ai failli à tous les niveaux de protéger les êtres chers. La perspective de pouvoir le faire encore, avec lui ou d’autres. En le voyant déglutir, je me doute, je me doute que le reste sera difficile à avaler, pour lui à prononcer. D’un geste prudent, je saisis sa main, avant de l’attirer dans le petit salon de thé situé près de l’entrée, où nous pourrons discuter en toute discrétion, dans un environnement plus propice à la lourde histoire qui pèse mon ami. Je m’assieds à ses côtés, toujours avec la même prudence, comme par crainte de le voir s’échapper au moindre geste brusque tel un animal blessé. Probablement aurais-je agi ainsi, à sa place.

«Je t’écoute Natsume, mon ami.»

Ô combien j’aurais préféré me couper de son récit. Néanmoins, chaque mot prononcé avec presque détachement enfonce un peu plus le couteau dans une plaie béante. Mon cœur s’arrête à nouveau de battre, la douleur se répand dans ma poitrine secouée de spasmes nerveux qui envahissent à leur tour mes membres. Confrontée maintenant à une idée que j’ai décidé d’ignorer pendant huit années. D’une vie inchangée se trouve maintenant bouleversée, à jamais, la douleur ne pouvant probablement plus que se muter en vengeance. Et la colère, sourde, souffrante, intense, une véritable agonie. Maintenant, l’ennemi m’ayant arraché un ami précieux possède un visage. Lorsque Natsume se lève je me crois au bord du gouffre, à chercher une issue à la rage enflant en moi à chaque seconde. Aux envies inavouables ensevelissant mon jugement. Lorsqu’il retire son chandail, je ne cille pas devant ce qui aurait probablement dû me gêner. Dans son dos, comme une marque indélébile, cruelle, une marque de violence gratuite et insensible. La rage m’étrangle, je ne vois plus clair. La pièce tangue à nouveau, ma vision se voile. Je détourne le regard pour éviter de vomir devant la chair renversée, les blessures comme celles-ci m’évoquent trop ma phobie, mais pire encore. Pire encore l’idée qu’on ait pu lui faire subir consciemment ce genre de supplice…

Les pleurs reprennent, je déborde. Cette fois, les larmes coulent, sillons bouillants contre mes joues ardentes. Mon regard enflammé rivé dans le sien que j’ai contourné, incapable d’assister au spectacle de sa cicatrice dorsale.

«Je ne t’ai pas fait cette cicatrice, c’est vrai. Même si je t’en menace souvent Natsume, je ne te ferai jamais le moindre mal. Je sais que tu ne voudras probablement pas l’entendre, mais j’aurais préféré prendre ta place, ce serait plus facile que… Les gens qui t’ont fait ceci sont des criminels. Des criminels oeuvrant ici sur Enola la justice. Ce n’est pas juste.»

La colère pulse dans mes veines, impossible. J’ai fermé les yeux si longtemps sur les agissements déplorables d’un gouvernement militaire totalitaire. Je me souviens encore de nos débats autour de la table, de la passion enflammée animant ma sœur alors qu’elle me décrivait l’injustice, l’injustice à laquelle j’ai été aveugle. Probablement parce qu’il était trop difficile d’y penser, de me dire que d’autres Charlie perdent leur famille aux mains de meurtriers insensibles.

«Ce n’est pas ta faute non plus Natsume. Je veux que tu retires cette idée débile de ta tête. Sinon je te fous une baffe.»


Le ressentiment émane de moi, de chacune de mes pores. La tempête en moi s’est fait véritable ouragan, menaçant de se déchaîner au moindre faux pas. Je tripote nerveusement mes mains à présent, l’envie destructrice de me venger comme ancrée dans le moindre de mes gestes, et plus encore dans ce regard que je lève vers le jeune homme. Dans le marron de mes prunelles, il n’existe plus que rage et destruction.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMer 20 Juil 2016 - 22:36



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Je ne suis pas aussi mal à l'aise que je le serais en temps normal, maintenant que j'y pense. Hormis ce que je vois dans les yeux et dans le langage corporel de mon amie, rien ne me perturbe et j'ai l'impression d'avoir retrouvé un semblant de façade calme. Sûrement est-ce dû au fait que je me concentre sur autre chose que moi-même, et je peux même constater que ma respiration est redevenue normale. Je suis certes tendu, mais je ne sens plus que quelques minuscules restes de peur, qui disparaîtront bien vite au train où vont les choses. Néanmoins, je serai complètement incapable de savoir quelle direction cette conversation est en train de prendre. Je ne sais pas comment va tourner cette discussion et il semble que les quelques impressions que j'ai sont trompeuses. C'est quelque chose d'inhabituel pour moi, de ne pas avoir en tête ce que je vais dire à l'avance et de ne pas avoir pesé le pour et le contre auparavant, de ne pas avoir saisi ce qui risquait d'être dit et pensé par mes interlocuteurs. C'est en grande partie pour cela, d'ailleurs, que j'évite beaucoup de sujets : si je ne sais pas ce qui peut en découler, je préfère contourner. Lâcheté ou prudence, je ne saurais pas dire, mais le fait est que ni l'une ni l'autre ne me bloque le chemin aujourd'hui. Un peu comme un saut dans le vide, en somme, et connaissant mon vertige, je crois que je n'ai pas besoin de développer davantage cette métaphore pour que vous saisissiez l'idée.

Je devrais sûrement bouger. Je ne sais jamais quoi faire, avec les personnes qui se permettent de pleurer devant moi, hormis faire ce que ma mère faisait et les caler contre moi. Mais je ne le permets pas ici, ne voulant pas l'étouffer dans trop de tendresse. Ce n'est pas une enfant, et il est préférable que je la laisse parler. C'est pour ça que je suis venu, après tout. Je regrette d'avoir provoqué cette réaction en lui montrant la saloperie qui défigure mon dos, mais je pense que c'était nécessaire. Autant pour elle que pour moi. Je ne pouvais pas la laisser continuer à se croire coupable, et je ne pouvais pas continuer à éviter le sujet. Je ne lui donnerai pas tous les détails, il est certain, car il est préférable qu'elle ne soit pas mêlée à toute cette affaire, mais je ne veux pas non plus qu'elle soit dans l'ignorance absolue. C'est étrange. Je ne saurais pas dires ce que je veux réellement, en fait. Peut-être tout simplement la pousser à différencier la vérité de sa perception. Eh. L'ironie de cela venant de moi est à mourir de rire. Enfin, si on aime l'absence totale d'humour.

Je me tends en l'entendant dire qu'elle aurait voulu être à ma place. Non. Non. Mes dents se serrent et mes épaules se contractent automatiquement tandis que je ravale ma salive avec difficulté. Personne n'aurait dû être à ma place, contrairement à ce que la culpabilité peut faire dire, et je refuse d'accepter que l'on puisse penser ça. Ce qui est arrivé est injuste, certes, mais je ne le souhaiterai à personne. C'est tombé sur moi, voilà tout, comme cela aurait pu tomber sur d'autres après si mes serpents ne m'avaient pas sauvé de peu. Peut-être était-ce ce qu'il y avait de plus cruel, dans cette histoire. Il n'y avait que du hasard. Hasard que la camionnette dans laquelle j'étais soit renversée, hasard qu'un résistant tente de me sauver sans succès, hasard qu'une folle en liberté ne me récupère et ne s'amuse à me découper. Un rien aurait pu changer le cours des choses, et qu'on ne me parle pas de choses comme le destin, c'est un tas de conneries.
Je ne dis rien, toutefois, la laissant parler en essayant de contenir ma frustration. Je ne lui en veux pas de penser ainsi, car sans doute aurais-je eu le même type de réaction. Je ne me souviens que trop bien à quel point j'avais souhaité être à la place de Samaël lorsqu'il s'est pris une balle et que j'attendais dans une salle d'attente qui empestait l'odeur de son sang. J'en ai d'ailleurs toujours le souvenir, et cette simple pensée suffit à me faire frémir de dégoût. Tout ceci est parfaitement normal, en somme, et je ne peux pas chercher de logique dans des propos nés d'émotions, même si cela me perturbe. Je dois les prendre pour ce qu'ils sont, des pensées momentanées, stupides mais désespérément humaines.

Le terme 'criminels' m'arrache un rictus caustique. De nos jours et sur cette île, le terme ne veut plus dire grand chose. Moi-même, je pourrais être considéré comme un criminel. Je n'ai pas de sang sur les mains, mais en participant à la résistance, même si je déteste encore avoir été dans l'obligation de m'y affilier par sécurité, je suis techniquement considéré comme faisant partie d'un mouvement terroriste par l'état. Penserait-elle que j'en suis un, si elle savait ? Ou se dirait-elle que je ne suis qu'un écervelé utopiste se prenant pour un héros, comme j'ai eu et j'ai encore trop souvent l'habitude de voir les résistants ? Je n'ose pas imaginer. Sa réaction m'effraie, mais en même temps la curiosité est telle que j'en viendrais presque à le lui demander. Je me retiens néanmoins, en me disant qu'il y a tout de même quelque chose de très amusant à tout ça, d'une certaine façon. Avec une vision plus amère et cynique des choses, tout cela devenait très drôle.
Je pourrais, après tout, penser au fait que la majorité de mes proches sont des criminels. C'est quelque chose auquel je refuse de penser, et je bannis à chaque fois l'idée dès lors qu'elle me passe en tête. Le dégoût qu'elle pourrait m'inspirer est si puissant que je refuse même de m'approcher du sujet, ne serait-ce que par la réflexion. Je crois que j'attendrai un certain moment pour m'embêter avec ce genre de pensées : ce sera pour une autre fois.
« Injustice » est en effet le terme recherché, mais il ne me fait pas autant d'effet qu'avant. Je ne m'attends jamais à ce que le monde soit juste, alors je ne suis pas déçu lorsqu'il ne l'est pas. C'est comme ça, tout simplement. Je ne saurai pas dire, toutefois, si il s'agit de pessimisme ou d'optimisme. Cela m'évite d'être déçu, au moins.

Je glousserais presque jaune en l'entendant dire que ce n'est pas de ma faute. Bien sûr que si. Je me suis embourbé par moi-même dans une situation dont je n'avais pas le contrôle, je me suis mis dans une position risquée en imaginant que les faibles probabilités que quelque chose arrive seraient suffisantes pour me protéger. J'ai agi comme un imbécile, et j'en ai payé le prix, tout simplement. Enfin, ça, c'est que je me dis. Car je sais bien qu'il est stupide de chercher à se culpabiliser dans cette affaire. Comme je l'ai dit, tout était juste question de hasard, mais c'est une vérité cruelle et dure à supporter. Se dire que tout ce qui s'est passé est le résultat d'une faute est plus rassurant : on peut ainsi se dire que ça n'arrivera plus jamais. Mais ça, c'est un mensonge. Un joli mensonge, mais un mensonge tout de même. Charlotte a raison, et j'aimerais pouvoir l'avouer sans que mon esprit me proteste, mais je n'y arrive pas. La menace me tire un rictus amusé, mais sans plus. Il est un peu forcé, même, car je n'ai pas l'esprit à rire de ce qui me pousserait d'ordinaire à répliquer immédiatement, rien que pour l'amusement. Non, je ne ressens rien d'autre qu'une vague apathie, que je m'évertue pourtant à tenter de chasser.

« Ça ne sert à rien de chercher la faute, de toute façon. Ce n'est qu'un enchaînement de circonstances. »

Logique carrée, concise et sans approximation. C'est qui me plaît et m'aide à accepter ce qui se passe autour de moi, car je suis près à tolérer à peu près tout, tant que cela suit un fil de pensée cohérent. Néanmoins, et de mon expérience, c'est rarement le cas. Je soupire et chasse de mon front quelques mèches humides, une grimace lasse sur mon visage encore pâle.

« Et par pitié, ne pense surtout pas que tu aurais dû être à ma place. Personne n'aurait dû être là, j'ai été malchanceux, c'est tout. Je ne sais même pas si celle qui m'a fait ça faisait partie du régime. »

En réalité, j'en doute fort. On pourra accuser le régime de beaucoup de choses, et justement dire qu'il s'agit d'une belle bande de militaires cruels, mais je ne pense pas qu'une folle pareille soit l'un de leurs soldats, sauf si ils s'éclatent à envoyer des gens torturer des adolescents. Je crois que même leur absurdité a des limites. Sans doute n'était-elle qu'un charognard, un de ceux qui profitaient des chaos générés par les conflits pour accomplir leurs horreurs en toute discrétion, dans le flou de la guerre. J'expire, agacé par cette simple constatation.

« Mais j'ai... Je... »

Je ravale ma salive. L'aveu que je vais faire, j'aimerais ne pas avoir envie de le dire. Pouvoir le cacher en me disant que je trouverais un moyen de me débarasser de ce qui me hante, mais je sais que c'est faux.

« Si j'ai perdu la mémoire... C'est parce qu'un des types a trouvé dans ma poche un produit que j'avais créé par erreur. C'est ça, qui a provoqué mon amnésie. J'ai créé ça, Charlie. Je voulais juste, je... »

Je serre les dents. L'échec me reste en travers de la gorge, mais les conséquences ne passent tout simplement pas, et la honte se réveille à l'évocation de ce dont je parle.

« Je voulais aider des gens, mais j'ai échoué. J'ai causé bien plus de mal que de bien. »

Je n'ai pas l'habitude d'échouer. C'est peut-être arrogant à dire, mais dans mon domaine, je n'ai été habitué qu'à des réussites, et même si mes expériences se soldent souvent par une absence de résultats, le fait de savoir que je suis sur une piste suffit à me motiver. Mais avoir aussi drastiquement failli à la tâche... Tout en faisant preuve d'une imprudence rare en emmenant cette chose avec moi... Je ne sais pas vraiment si j'arriverais à le supporter.

« Je sais pas si je peux continuer, Charlie. Si je veux continuer à faire mes recherches en sachant ce à quoi je pourrais donner naissance. »

La crainte me noue le ventre. L'idée m'angoisse bien plus que je n'aimerais l'avouer, et je ne peux m'empêcher de déglutir.

« Je n'arrive pas à me dire que... Je peux retrouver ma vie d'avant. »

J'aimerais y croire. J'aimerais tellement, tellement y croire. Mais malheureusement, je n'y arrive pas, et mon regard fuit. Le malaise grandit et je serre un peu le coin de mon manteau, en exhalant nerveusement.
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMar 26 Juil 2016 - 18:17

LOSTin thoughts
Injustice. Un mot qui dans l’enfance se retrouva gravé en moi à jamais, un mot qui pulse sous ces veines embêtées, qui assombrit mon regard de sa signification terrible. Priver une gamine de sept ans de ses parents, l’exposer à leur mort violente et gratuite, lui arracher un frère trop jeune encore pour la maternelle… Injustices. Et les crimes perpétrés sur cette île prennent cette nature, cette couleur, du rouge sur les dalles et des vies égorgées sans plus de remords. Le mot «criminel» tant qu’à lui m’accompagne tout autant, prenant contre mes dents un sens particulier. De ceux qui s’adonnent à la haine et à la mort, de ceux qui même y prennent plaisir, de ses violeurs d’espoirs et d’existences, ces présences sinistres qui s’insinuent dans vos vies en n’y laissant que des victimes. Criminelle est la femme lui ayant fait subir ces atrocités, criminels sont les soldats du Régime répandant la souffrance autour d’eux au nom d’une justice sourde. Tant de fois j’ai écouté leur doctrine d’une oreille absente, fermé les yeux sur leurs crimes innommables. Probablement n’avais-je pas la force de le constater par moi-même. J’avais besoin de me croire en sécurité ici sur Enola, jusqu’à le conflit ne s’échoue à mes pieds. Natsume, l’innocent, celui qui aurait pu ne jamais rentrer. Il ricane presque, probablement que mes mots l’amusent, sous ma tempête progressive je lui en veux de ne pas prendre ma colère au sérieux, mais probablement est-il simplement las de ce qu’il a dû subir. J’ai un cœur pour haïr pour deux, un petit corps secoué de spasmes inégaux, rageurs, je peux frapper pour nous deux s’il n’en a plus la force.

Je m’apprête à faire demi-tour, devant frapper quelque chose pour éviter que ce ne soit lui. Les coupables, je les ai trouvés, plus aisés à détester que moi-même, malgré l’incertitude de Natsume au sujet de l’appartenance de sa geôlière à ce mouvement. Ça n’a plus d’importance. Le voile s’est levé de mon regard et avec lui tous les indices du sadisme de notre gouvernement. Je l’écoute à peine désormais, jusqu’à ce que le mot «produit» ne vienne attirer mon attention. Je redresse le menton pour braquer vers lui un regard sauvage, inaccessible de par la rage qui m’anime. Il me parle de ses recherches, auxquelles je ne m’intéresse régulièrement que par affection pour le japonais. Tout concept scientifique m’échappe, et encore plus les concoctions étranges de mon ami. Néanmoins je connais parfaitement ses intentions, louables, d’apporter des réponses à une humanité souffrante, d’apporter solution à des maux encore incurables. Mais il a échoué. Et le résultat de ses recherches, plutôt que de produire un élément positif, s’est avéré dangereux, nocif pour lui-même. Je l’entends, lui qui abandonne, lui qui devant l’échec se brise. Je n’ai pas le cœur de le plaindre. Peut-être est-ce ma rage, la fatigue, le vide ayant laissé à sa suite une douleur épuisante. Mais je n’ai pas la patience d’endurer son émotivité. Brusquement, je m’empare de son bras. Je le tire à ma suite d’un pas décidé et claudiquant, progressant lentement vers la salle d’entraînement où nous suivent mes deux Pokémon.

«Les sciences, c’est comme l’entraînement.»

Je débute ainsi en couvrant mes mains de bandages. Je n’ai pas la prétention de me penser philosophique, mes mots ne valent rien. Je m’exprime en gestes. Je me mets à frapper dans un sac de frappe à quelques pas. Mes coups résonnent dans la pièce.

«Les recherches prennent du temps, parfois la progression est minime, et souvent on échoue. L’entraînement est semblable. À tâtons, on tente de s’améliorer, mais ce n’est pas toujours sûr. Puis parfois, il arrive même de se blesser, ou pire, de blesser les autres, comme je l’ai fait avec Emiko il y a quelques semaines. Le but est louable, l’objectif clair, mais parfois il n’y a pas moyen d’atteindre ce que nous voulons, et parfois les blessures sont telles qu’on ne s’en remet jamais.»

Je frappe plus fort. Frapper me détend. Évacue la rage progressivement. Mes lèvres se plissent de la douleur émanant de mon pied qui m’élance.

«Mais il faut continuer et garder son but en perspective. Même si ça veut dire de se blesser de nouveau. Au moins la prochaine fois on sera plus prudent.»

Je cogne plus fort et m’arrête pour regarder Natsume.

«Natsume Shimomura, tu es jeune. Tu es brillant. Tu as un but qui vaut la peine. N’arrête pas tes recherches pour un échec, aussi dangereux soit-il. C’est ce que tu es, un petit nerd scientifique autant que je suis une amatrice de combats et d’arts martiaux. Tu as fait une erreur, mais tu es le seul à en avoir subi les conséquences, maintenant, tu as l’occasion de recommencer sur de nouvelles bases. Je sais que ça a l’air simple, mais de t’appuyer sur ton triste sort pendant des siècles, ça ne servira à rien.»

Je tends le ruban pour les mains à l’éleveur.

«Maintenant c’est à ton tour. Ça aura le mérite de te défouler.»
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMar 2 Aoû 2016 - 17:33



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Je sais bien que ce que je dis à l'air ridicule, et au pire arrogant. Je ne prétends être exempté de la capacité d'échouer, mais c'est une notion qui m'a hanté durant des années lorsque j'étais enfant. Je me suis raccroché à ça, si on veut, à cette capacité innée que j'avais à toujours m'en sortir devant des problèmes logiques. C'était rassurant, quelque chose de stable, de fixe. Même si tout s'effondrait autour de moi, j'avais toujours cette base, ce ciment de réconfort qui me faisait me dire que je disposais toujours d'une échappatoire. Rien que lorsque j'étais enfant, je cherchais déjà à capter l'attention de mon père par mes résultats, ou même à mettre ma mère de bonne humeur par les bonnes notes que j'enchaînais. Pathétique et dégoulinant de naïveté, évidemment, mais c'est dire à quel point c'était essentiel à ma stabilité. L'échec, de toute manière, n'a jamais été bien vu dans ma famille. Je n'ai jamais vraiment sympathisé avec mon cousin Kenta, mais je devais avouer avoir pitié de lui quand je voyais le traitement qu'on lui réservait pour la seule raison qu'il n'était pas très doué aux études. J'avais peur, sûrement, d'être encore plus isolé et laissé pour compte, ce qui était déjà le cas au vu des circonstances de ma naissance.

Cette habitude m'a accompagnée plus longtemps que je n'aimerais. Et je sais qu'aux yeux de la majorité des gens, se plaindre de ceci est inconcevable. Je n'ai jamais cherché à leur faire comprendre de toute façon, en sachant déjà que je ne recevrais en réponse que de l'amertume. Au bout d'un moment, on s'y fait, et on vit avec. Même Nagisa agissait ainsi, et seule ma mère comprenait un tant soit peu mon sentiment, enfin, jusqu'à ce qu'elle ne perde la raison. Et même si mes professeurs avaient tenté de me pousser vers des classes spécialisés et autres établissements pour gamins précoces, ça ne m'avait jamais tenté. Je voulais être normal. Qu'on en attende pas tant, que chacun de mes échecs ne soit pas sujet à des regards incompris interminables. Qu'on me félicite de mes réussites sans devoir supporter à chaque fois des coups d’œil méprisants et envieux suivis de répliques acides me rappelant que c'était 'prévisible' de ma part et que je n'avais le droit de n'en tirer aucune satisfaction parce que 'je n'avais pas à travailler autant que les autres'. Évidemment, ça n'arriverait jamais. Je ne cherche pas à ce qu'on pleure mon sort, je sais juste que ça n'a fait que me faire craindre un peu plus l'échec à chaque fois, et que je cherchais à me défaire de cette étiquette presque désespérément. C'est en grande partie pour ça que j'ai accumulé les bêtises au Japon, en traînant avec des personnes peu fréquentables, en finissant au poste de police à quelques occasions, que ce soit pour de bêtes tags ou des dégradations de groupe. Ridicule, n'est-ce pas ?

Mais là, je suis perdu. Complètement à la ramasse, un peu amorphe. Pour la même raison, je ne proteste pas lorsqu'elle saisit mon bras, car je pourrais mais je n'en ai pas la force. Je m'attendrais presque à son mépris et à sa colère, réactions auxquelles je me suis habitué avec le temps. Je ne crois pas que je réagirais, si c'était le cas. Sans doute que je hocherais mollement de la tête, juste pour qu'elle me laisse avec mes pensées, et je partirais au plus vite, comme je le fais à chaque fois. Je la laisse frapper son sac, sans vraiment savoir quoi faire. Je l'écoute d'une oreille distraite, avec l'impression étrange d'avoir déjà entendu ça. Bien sûr, je sais qu'il ne faut pas abandonner après un échec, ma mère m'a déjà suffisamment sermonné avec ça. Et Nagisa me ferait sûrement le même sermon si elle était ici. Là n'est pas vraiment le souci, j'ai, après tout, suivi ce chemin depuis deux ans.
Non, ce qui m'effraie, c'est de créer quelque chose sur lequel je ne pourrai pas revenir. Que mes recherches me poussent vers un chemin sur lequel je ne pourrais pas reculer si je m'y engage. De faire plus de mal que de bien. Que la seule chose dont je suis fier devienne ce que je crains le plus. Ses compliments ne me font pas grand chose, étant donné que je les entends souvent, mais je relève un peu le regard, confus. Je me permets un rictus amer, néanmoins. Quelque chose me donne envie de rire jaune encore une fois, car c'est ainsi que je supporte ce qui me blesse et me fatigue, en en riant, car il n'y a pas vraiment d'autres armes contre l'absurde, n'est-ce pas ?
Je n'arrive pas à serrer mes doigts autour du ruban que me tend Charlotte. Ce n'est pas comme ça que j'arrive à remonter la pente, au contraire. Me défouler ne m'a jamais amené que des ennuis, et hormis me fatiguer davantage, je ne vois pas vraiment l'effet bénéfique cela pourrait avoir. Mais je sais qu'elle veut m'aider, alors je m'exécute mollement, sans vraie conviction. Qu'est-ce que j'ai à y perdre, de toute façon ?

« Oui, cette fois-ci, ça n'a blessé que moi. Cette fois-ci. »

La seconde phrase fait naître en moi une animosité que je pensais éteinte, et elle s'exprime par un coup de pied relativement violent offert à mon ami le sac de frappe. Je claque de la langue, n'arrivant pas vraiment à retenir en moi la frustration que fait naître cette idée dans ma tête.

« Mais la prochaine fois ? Il suffirait d'un geste de trop, que je me trompe juste une fois et... Combien de personnes risqueraient la même chose, sinon pire ? »

Tout ceci n'est que suppositions. Mais là encore, si j'avais une base stable, je ne m'en soucierais pas, ou du moins si j'avais la certitude que mes craintes n'étaient que de vastes fumisteries, je les balaierais. Ce n'est pas aussi simple, néanmoins.

« Je ne me lamente pas. Ce qui m'est arrivé, je m'en fiche. Je sais juste que ce que je risque de faire, et je ne sais pas vers où me diriger. »

Parce que voir dans le noir n'a jamais vraiment été ma spécialité, car je l'ai toujours évité, car je déteste suivre mon instinct et agir sans réflexion, sans même penser un seul instant vers où je m'embarque. Tout a toujours besoin d'être calculé, prévu, réfléchi à l'avance pour que rien ne soit laissé de côté, avec moi. C'est la seule manière que j'ai de supporter l'imprévisibilité de la vie en général : en prévoyant une sortie de secours pour chacun de ses mauvais coups.

« Je n'ai pas de bases. Tout ce qui en faisait partie, j'ai l'impression que ça a disparu, et que je ne peux pas les récupérer. »

Je ne cherche pas non plus à pleurer mon sort. Je constate, voilà tout, la situation dans laquelle je suis. Et c'est la sensation dominante. Je me doute que c'est erroné, mais eh, qui suis-je pour juger de ça ? J'arrive à peine à savoir ce que je dis.

« J'ai l'impression de courir tout droit vers un mur, sans pouvoir m'accrocher à quoi que ce soit. »

Un nouveau coup offert au sac, sans vraie énergie, plus mécanique qu'autre chose. Peut-être qu'il est plus simple de parler sans avoir à regarder mon interlocutrice, au fond. Connaissant mes capacités en la matière, ce n'est pas vraiment surprenant.
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptySam 13 Aoû 2016 - 21:34

LOSTin thoughts
Je n’ai jamais possédé la patience nécessaire à l’analyse profonde exigée pour le réconfort. Ou encore les mots les plus sages, ceux qui vous apaisent et vous soulagent. Je n’ai pas ce talent, celui de la parole rusée, celle pour faire de longs discours braves, pour briser les arguments irréalistes du désespoir et propager de nouvelles idées plus adaptées. Mais de reconnaître la bêtise chez autrui, j’y parviens sans mal. De composer avec mon impatience n’a rien d’aisé, bien au contraire, ma nature même me poussant à réagir promptement auprès de lui qui, pour une raison m’étant encore obscure, s’est tourné vers moi pour se confier. Il me vient la craindre de ne pas parvenir à l’apaiser, tout en sachant qu’il s’agit d’une réelle possibilité. Je ne me voilerai plus la face à ce sujet, ni ne chercherai à me culpabiliser. Natsume, en venant à moi, connaissait parfaitement ma personnalité, mon blocage émotif plutôt spectaculaire, probablement même égal au sien. Peut-être ne cherche-t-il pas vraiment le réconfort, plutôt simplement à matérialiser des pensées profondément enfouies en lui. Il n’a rien dit de tout ceci à Samaël, je pourrais parier, l’idée me fait presque ricaner. Je l’observe à la dérobée, d’un œil sévère pourtant presque amusé, un drôle de rictus anime mon visage alors que je tente de le comprendre. Dans tous les cas, je le laisse lâcher ses misères, neutre, sans chercher à le contredire, surveillant cependant son entraînement avec une attention minutieuse. Je le laisse parler, parler, parler. De toute façon vu son obstination, il ne sert à rien.

Je réalise bien vite le manque de dévotion de la part de mon élève improvisé. Natsume n’a jamais été très physique, encore moins sportif là où je manque de talent à l’école. Nous avons tous les deux nos forces et nos faiblesses, néanmoins je connais le corps humain. Intimement rattaché aux émotions, il est celui qui nous trahit, le miroir de nos états d’âme. Mais aussi le canal d’accès privilégié à nos émotions et ma méthode favorite pour parvenir à atteindre le bien-être. Frapper me soulage des plus grandes rages qui m’animent, m’empêche souvent de commettre des erreurs irréversibles. La méditation, quant à elle, me permet de trouver l’apaisement, d’aiguiser tous mes sens et de vider mon esprit de toute contrariété ou tristesse. Le corps permet d’apprivoiser les douleurs de l’âme, et c’est ce que je tente d’apprendre à mon élève inattentif. L’envie me vient de lui foutre une baffe. Oh puis zut. Alors qu’il s’apprête à frapper dans le sac, j’attrape son poignet et le fait basculer grâce à la force de son coup par-dessus mon épaule, directement sur le matelas qui, heureusement, est bien rembourré. En claudiquant, je reviens auprès de lui et pose mon pied blessé contre son torse.

«Tu es tombé. Qu’est-ce que tu fais maintenant?»

Je l’observe, impassible. Je ne porterai pas de jugement sur ses déboires, je ne supporterais pas qu’il me juge à son tour au sujet du vide et du désabusement total dans lequel je baigne depuis quelques mois. Je sais que ses inquiétudes sont fondées. Que s’il se met à rechercher à nouveau, que des conséquences pourront en découler. Au final, j’aurai beau lui dire qu’il sera plus prudent la prochaine fois, que ses bases n’ont plus disparu et que son monde n’a pas changé, que c’est bien normal de se sentir sans repères après avoir perdu la mémoire et disparu pendant plusieurs mois. Mais il ne m’écoutera pas, et au final, la décision est la sienne. Dans tous les cas, je retire mon pied et je lui tends la main. Car s’il n’a pas pris décision, ce n’est pas mon cas. Et j’ai décidé d’être présente pour lui peu importe ce qu’il décide ou ce qu’il croit devenir.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyLun 15 Aoû 2016 - 1:53



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

Je n'aime pas le combat. Le sport en général, ça passe. Je passe après tout une bonne heure chaque matin à courir, car avec mon asthme, je n'ai pas vraiment d'autre choix que de faire tout particulièrement à ma santé et à mon corps. Je ne peux pas me permettre de jeûner trop souvent par exemple, ou de manquer d'activité, sous peine d'en subir rapidement les conséquences. De plus, étant donné la famille où j'ai grandi, j'étais déjà assez mal vu à cause de ma maigreur et de mon physique chétif, plus jeune. J'ai donc tenté plusieurs activités, la course et le skate n'étant que celles qui ont fini par me plaire, et la natation s'est ajoutée à ce tableau depuis peu, principalement à cause de Winter. Mais le combat ? Ça n'a jamais été mon truc. J'ai toujours tout fait pour l'éviter : la fuite, la ruse, la mesquinerie, tout était bon pour s'en éloigner. Par forcément par lâcheté, mais principalement parce que je n'en avais ni l'énergie, ni l'envie. Pour moi, cela ne pouvait déboucher sur rien d'autre que d'un échec, ou cela n'en valait tout simplement pas le coup. Et lorsque je considère que quelque chose est inutilement risqué, je ne le tente pas. C'est une maxime que je suis à la lettre. En dehors de ma vision pacifiste du monde, je vois tout simplement dans les affrontements une perte de temps et un gâchis inqualifiable. Il n'est donc pas étonnant de me voir manquer de volonté lorsqu'il s'agit de taper dans ce sac de frappe, en dehors de quelque sursauts de violence résultant de ma frustration.

Je ne suis pas sur mes gardes. Je fais suffisamment confiance à Charlie pour ne pas me méfier d'elle, et je ne réagis donc que trop tard lorsqu'elle saisit mon poignet. Depuis l'entraînement de Winter, j'aurais pu la prendre de court et espérer riposter malgré notre claire différence d'expérience et de niveau, tout simplement car il ne s'y serait pas attendue, mais je n'ai pas pu. Trop surpris, j'ouvre de grands yeux écarquillés qui finisse par n'observer que le plafond, étant donné que je viens de passer sur le matelas. Son pied se pose contre mon torse, et je ne bouge pas sur le moment, encore désarçonné. Je l'écoute sans un mot, et mes sourcils se froncent devant ce que j'entends.
Non, je crois qu'elle n'a pas compris. Qu'elle n'a pas saisi exactement ce que je suis venu chercher ici, même si je n'arrivais pas à l'exprimer. Ce n'est pas de sa faute, d'ailleurs, puisque je ne parvenais pas moi-même à poser le doigt dessus. Je tournais autour sans arriver à saisir l'idée qui me gangrenait l'esprit, frustré et à bout de nerfs. Mes yeux se posent sur la main qu'elle me tend, et je considère durant une seconde le fait de la prendre. Je pourrai passer au delà, faire comme si, comme j'avais tendance à le faire autrefois. Ce serait désespérément simple ; la solution facile, celle que j'ai préféré pendant longtemps. Mais non : je suis une sale tête de con qui s'engouffre toujours dans ses idées.

Je ne vais pas parler tout de suite. Les émotions, de toute façon, je ne sais pas les exprimer. Soit j'y réfléchis longuement, soit j'écoute mon instinct et agit brusquement : le juste milieu n'existe pas. Alors j'attrape sa main et la tire sur le matelas, la rattrapant contre moi pour ne pas blesser sa cheville foulée avant de nous retourner, de sorte que je me retrouve au dessus d'elle. Je la fixe d'un regard qui paraît froid, mais qui laisse tout simplement s'exprimer une détermination inhabituelle.

« J'suis pas abattu, t'as pas compris. »

Ma voix est calme, indifférente, presque distante. En réalité, je ne fais qu'exprimer ce qui me passe honnêtement en tête. Je ne sais juste pas comment afficher à la fois mes émotions et parler sincèrement, alors j'agis ainsi.

« J'ai pas besoin d'aide pour me relever. J'suis juste en rogne. Je sature. Et j'ai pas envie de me laisser faire. »

Le sentiment qui me dévorait depuis des semaines n'était pas de la tristesse, mais de la frustration. De la colère contre tout et rien, une accumulation de rage qui culminait maintenant en un sommet à l'air infranchissable, un obstacle de plus sur ma route que je ne parvenais pas à faire disparaître. Le voilà, cette envie qui me parasitait l'esprit : celle de me battre. De crier, de frapper, de me débattre, tant physiquement que psychologiquement, contre la situation qui était la mienne. Je n'ai jamais eu besoin d'aide pour tenir debout sur un long terme : je finis toujours, au fond, par me relever. La présence de mes proches accélère cela, mais étant donné que j'ai longtemps vécu par moi-même t pour moi-même, je sais déjà comment me débrouiller seul. Ce que je n'ai pas pu faire depuis mon réveil, en revanche, c'est protester. Laisser aller mes sentiments négatifs, ma colère retenue depuis tout ce temps que j'essayais de masquer, craintif qu'elle n'altère ma logique. Mais ici, je ne crois pas être face à ce problème. Non, je n'ai pas peur de le dire.
Charlotte ne sera pas effrayée. Elle ne s'apitoiera pas sur ma pauvre petite cause, ne me dorlotera pas sans cesse, et encore mieux, ne me jugera pas sur des effluves de sentiments impulsifs et belliqueux. Quelque part, j'ai l'impression qu'elle comprendra. Car moi-même, je ne sais pas quoi faire de cette envie dévorante de me battre bec et ongle contre ce qui m'a retiré ma vie, de me débattre tout entier de cracher ma haine quelque part, de n'importe quelle manière. Je ne sais pas juste pas comment.
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptySam 20 Aoû 2016 - 18:18

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Il me vient encore une fois le doute. Celui de parvenir à lui venir en aide. Malgré toutes mes intentions louables, je patauge encore maladroitement dans mon intervention auprès de lui. Je ne me fie qu’à mon instinct, à ce qui aurait son pouvoir sur moi. Sky, mon ancien maître, a utilisé une technique semblable lors de nos entraînements privilégiés. Je me souviens avec une certaine amertume de la froide détermination de mon mentor, de sa présence tout aussi discrète que chaleureuse. Combien j’apprécierais sa guidance, aujourd’hui comme bien souvent. Tant de défis qui m’échappent, tant de choses que je ne comprends pas encore, Natsume me le rappelle de façon bien cruelle. Comprendre celui qui pourtant tente de s’ouvrir, comprendre celui qui pourtant siège parmi mes rares proches, comprendre celui venu chercher de l’aide. Une tâche acceptable, accessible, et qui m’échappe. L’abattement me happe alors que je me retrouve au tapis, fuyant son regard alors qu’il se penche au-dessus de ma carcasse vide. Tant pis, de le faire basculer aura au moins le mérite de m’avoir défoulée. La colère de tout à l’heure s’est dissipée pour ne laisser derrière elle qu’un engourdissement résigné et un vil sentiment de honte mêlé d’impuissance. Même aujourd’hui, je parviens à échouer à protéger et assister mes proches. Je me demande quand le vent tournera de ce côté. S’il m’est même possible de prendre mon propre conseil et de me relever.

Dans tous les cas, Natsume s’exprime à nouveau, sa voix brutalement froide. Je déteste le voir ainsi, reculé dans ses propres réserves, parfaitement inatteignable. Ses mots, par contre, me parviennent cette fois avec une netteté qui me tire un soupir de soulagement. Les émotions humaines m’enlisent dans la confusion la plus totale. Le reconnaître en moi et les dompter m’apparaît déjà tel un défi de taille, alors composer avec celles des autres… La colère, néanmoins, s’affiche autrement. La rage, la frustration… Je connais. Parfaitement. Si bien que je repousse doucement mon interlocuteur avant de secouer la tête et de me redresser tant bien que mal.

«Tu sais, Natsume, tu es vraiment une tête de jambon. Depuis tout ce temps, je t’écoute, tu m’orientes maladroitement vers une série de solutions qui au final ne servent à rien. Car que je te rassure au sujet de tes recherches ou même de ta propre valeur importe peu. Tu es juste fâché. Et sincèrement, je comprends. Je comprends que tu t’en veuilles, que tu en veuilles à ceux qui t’ont fait ceci, au monde entier même. Et que tu en ailles plein les bras de toute cette rage.»

Je lui tends la main et l’aide à se relever à son tour avant de pointer son ventre.

«Je te gage même que ça s’accumule juste là, que parfois tu en as la nausée et que parfois tu te sens prisonnier de ton propre corps. Tu crois que je n’ai pas compris, Natsume, mais tu as tort. Je t’ai dit tout ce que je croyais que tu avais besoin d’entendre, mais j’ai fait ce qui moi me soulage lorsque les émotions me torturent. Moi, je frappe. Mais il y a d’autres moyens. Hurler, courir ou frapper sont mes favorites, déchirer quelque chose aussi parfois. Il faut que ça sorte.»

Je tapote distraitement le sac de frappe avant de soupirer à nouveau.

«Puis après il faudra pardonner Natsume. Mais ça prendra du temps. Je ne crois pas avoir pardonné encore.»

Mon regard s’égare dans mes souvenirs que je ressasse avec amertume. La colère me consume, présente, l’alimentation même de tout mon être semble-t-il, une colère ancrée, indissociable de mon âme désormais.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyLun 22 Aoû 2016 - 18:26



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Je n'ai jamais vraiment su contrôler mes émotions. J'essaie de les maîtriser, des les forcer à rester enfoncées au fond de ma conscience, de contenir ce qui pourrait m'enliser plus profondément encore. Même leurs manifestations sont réprimées à chaque fois. Mes idées, mes envies et mes pensées sont constamment passées sous le filtre implacable et impitoyable d'une réflexion qui accorde peu d'importance à des considérations purement sentimentales. Je ne sais pas si c'est une qualité ou un défaut, mais en tous cas, c'est ce qui m'a permis de tenir et survivre face à la pression permanente des seize premières années de ma vie. Mais globalement, et sans vouloir être dramatique, cela a grandement mes capacités à bien réagir lorsque je ne suis plus capable de le faire, ou tout simplement lorsque la situation ordonne que je les gère. Ce n'est pas plaisant, surtout quand je me sais proie au doute avec une facilité déconcertante, et que je ne maîtrise rien en la matière. J'essaie, depuis près d'un an, de passer au dessus de ce blocage, mais je crois que ce n'est pas pour tout de suite. Les progrès sont lents, pénibles parfois, et incroyablement difficiles. Je dois une grande partie de ces réussites à quelques personnes qui m'ont poussé à vouloir m'améliorer sur ce point, au lieu de constamment tout refréner. Mais la colère... ?

La colère, je l'ai connu tôt. Ou du moins, je l'ai connue sous les traits de mon père, criant et hurlant, menaçant, terrifiant pour un enfant qui ne pouvait que trembler à chaque fois qu'il approchait. Sous la forme de Nagisa, qui n'a jamais appris à l'apaiser, constamment déchirée entre la rage causée par l'injustice de notre situation et son désir de nous protéger. Sous celle de ma mère, qui chancelait à chaque fois qu'elle osait relever la voix. Et sous la mienne, qui se débattait et se tenait prêt à frapper quoi que ce soit qui aurait eu l'idée de l'approcher. Quelque part, j'ai toujours connu la frustration, la rancune et la peur en même temps. Pour moi, ils n'étaient synonymes que de mauvais souvenirs, de terreurs nocturnes et d'un nombre incalculable de démons qui s'étaient peu à peu glissés dans mon esprit pour y rester et me chuchoter des mensonges pernicieux de temps à autre.
Cette pensée en tête, j'ai essayé de changer. De m'éloigner de mon comportement d'avant, qui me poussait à me défouler sur le premier venu, tout en faisant de mon mieux pour canaliser ma colère. Mais, au fond, je ne m'en déchargeais plus vraiment. Je la retenais, noyée au fond de mes pensées, la laissant s'accumuler petit à petit, alors même qu'elle m'asphyxiait. Je l'ignorais. Mais, évidemment, je me rends compte maintenant que la laisser de côté de ne la fait pas disparaître, tous comme les autres émotions. L'admission est amère. Tellement amère qu'elle m'inspire un rictus jaune, un peu blasé sur les bords, teinté d'une peine que je ne me savais pas posséder. J'aurais espéré, pourtant.

Je la laisse me repousser doucement, sans protester. Je ne sais même plus pourquoi je l'avais retourné. Sans doute était-ce pour lui faire comprendre plus facilement la sensation désagréable qui me parcourait, sûrement aussi car je déteste que l'on me toise de haut, encore plus si je me retrouve au sol. Je prends sa main lorsqu'elle m'aide à me relever, cette fois plus prompt à l'accepter et non à la chasser. Je ne perds pas de temps à hocher de la tête pour confirmer ce qu'elle dit, car de toute façon elle sait ce qu'elle dit, et elle n'a pas besoin que je lui assure qu'elle dit vrai. Oui, ce qu'elle me décrit est ce que je ressens, et c'est tout particulièrement étrange à entendre. Je n'arrivais pas à poser les mots sur ce qui était pourtant désespérément simple ; là encore, c'est une habitude commune. On pourrait presque faire un bingo avec la liste entière.
Frapper ? Ah. Ça, c'est ce que je faisais parfois, avant. Je cherchais les ennuis pour y recracher ma haine, n'importe comment, tant que cela me permettait d'oublier ne serait-ce qu'un peu le creux dans ma poitrine. Pathétique, n'est-ce pas ? Je n'irai pas m'en cacher, c'est après tout la conclusion qui s'impose, maintenant que j'y pense.

Je me tends toutefois en l’entendant parler de pardon. Je sais d'or et déjà qu'il sera impossible de le faire, de mon côté. Quelque chose me bloque à chaque fois que j'essaie de passer au delà du dommage qui m'a été fait volontairement et sans regret. Il me suffit de penser à Nagisa, et à la sensation de trahison qui m'avait rongé pendant près de années, qui m'empêchait de voir clair ou même de réfléchir un tant soit peu logiquement. Je ne sais pas si c'est parce que je ne veux plus laisser à quiconque ayant déjà trahi ma confiance la chance de me blesser de nouveau ou si c'est juste une simple histoire de colère non régulée, encore une fois. Non, le pardon, c'est trop pour moi. J'ai peu à peu repris contact avec ma sœur, nous nous sommes expliqués et j'ai pu passer au dessus de nos problèmes car la situation rendait tout cela parfaitement obsolète, mais... Au fond, je lui en veux toujours un peu. Tout comme j'en veux encore à ma mère, même un tout petit peu, de ne jamais être parti loin de l'influence néfaste de notre père. Je ne prétends pas avoir raison, mais les faits restent les mêmes. La rancune est là, dévorante, discrète, prête à ressurgir dès lors qu'elle le jugerait bon. Peu importe à quel point j'essaie. C'en est presque désespérant, à un certain point.

Je ne lui fais aucune remarque lorsque je vois ses yeux se perdent ailleurs. Bien sûr, j'ai de grands doutes sur ce qui lui est arrivé par le passé. Je n'ai après tout jamais vu les parents de Charlotte, et je connais sa peur maladive du sang. Je suis peut-être lent, mais pas stupide, et je reconnecte les points relativement aisément. Je ne me permets pas, toutefois, de le faire remarquer. Si elle ne veut pas me l'avouer, je prétendrais ne pas savoir, ou du moins j'adopterai une expression qui ne laisse pas paraître ma connaissance. Peut-être sait-elle aussi que j'ai déjà compris, mais peu importe. Il ne m'appartient pas de dépasser une ligne qui ne demande pas forcément à l'être, du moins pas si elle le veut. Je me suis déjà montré assez rude comme ça.
Calmement, je soupire. Je n'avais pas envie d'en arriver à là, mais peut-être est-elle la seule à qui je peux confier cela. Je ne sais pas si elle comprendra, mais j'aurais au moins essayé de le sortir de mon système, ce qui en soit est déjà un progrès considérable au vu de comment je me comportais l'année dernière.

« Mon père, enfin... Mon 'géniteur' plutôt, avait de gros problèmes de colère. »

Je ravale ma salive, mal à l'aise en abordant ce sujet. Le nœud dans mon estomac s'est comprimé d'un seul coup, et je détourne le regard, la voix toujours aussi dénuée d'émotions. Je déteste me comporter ainsi, mais c'est la seule manière que je connaisse  de gérer de pareilles confessions.

« Il partait dans des crises pour un rien. J'suis presque sûr que si il avait pu nous noyer à la naissance, ma sœur et moi, et... »

Je me tais et expire péniblement. Non, cette pensée était sûrement excessive, mais elle résultait de toutes les images qui s'étaient incrustées dans mon esprit dès lors que j'avais l'âge de pouvoir les remarquer.

« Enfin. Je... Je ne sais pas. Si je la laisse sortir... »

Je trouvais toutes les méthodes, auparavant pour m'en débarrasser. Mais au final, je ne l'adressais jamais vraiment, ne faisant que la faire refluer ailleurs et par tous les moyens possibles. Mais le souci est là, impossible à ignorer, trop important et douloureux pour que je puisse l'évincer d'un seul coup. Une grimace se dessine en partie sur mon visage.

« Je ne veux pas devenir comme lui. »

Le voilà, le mur. Le blocage qui me force à rejeter en bloc tout ce qui pourrait me soulager.  Le risque est effrayant, terrifiant, et me laisse un arrière-goût nauséabond jusqu’au fond de la gorge. Peut-être est-ce pour ça que je ne peux pas pardonner : parce que je n'arrive pas à accepter ce qui me bouleverse. Ce serait tellement simple, tellement que je ne peux pas m'empêcher de me sentir idiot, faible et avant tout complètement perdu.
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyJeu 8 Sep 2016 - 22:42

LOSTin thoughts
Le pardon. Longtemps considéré à de ma perspective blessée telle une trahison complète de ses propres principes. Un élan de lâcheté de la part de ceux n’ayant trouvé de quoi appliquer la justice. Mon opinion parfaitement tranchée m’inclinait davantage vers la vengeance, œil pour œil, dent pour dent. Il ne peut subsister de zone grise chez un esprit égaré par la colère, le ressentiment et la souffrance immense, surtout celle du deuil qui pèse encore sur mes épaules malgré les années. Néanmoins, mon parcours des dernières années m’a permis de comprendre qu’aussi cruellement difficile à atteindre soit le pardon, qu’il s’agit de l’objectif à se fixer. De l’utopie vers laquelle il faut tendre. Et parfois, le processus me paraît particulièrement déshumanisant et lourd, comme d’aller à contre-courant de toute ce qui a pu me définir depuis ce jour fatidique. Sans la perspective éventuelle d’une vengeance en bonne et due forme, aussi imaginaire et irréaliste soit-elle dans mon contexte, il me semble me déposséder d’une ligne me permettant d’avancer. J’ai beau affirmer à Natsume qu’il lui faudra un jour ou l’autre pardonner, je connais parfaitement la difficulté représentée par un tel processus qui s’échelonnera sur plusieurs années. Malgré toute ma mauvaise foi et mon obstination, je parviens au moins à reconnaître qu’il s’agit de la solution unique vers la paix intérieure. Les distractions ou les élans vengeurs ne font que détourner momentanément le focus sur une douleur qui ne peut s’apaiser que par soi-même grâce à un travail sur soi qu’il est parfois trop difficile à effectuer.

Je ne me surprends donc guère devant sa fermeture face à ce sujet, comme le suggère sa posture. Rien ne me prépare cependant à sa répartie, à l’histoire racontée après un soupir que je ne sais interpréter. Le malaise de mon ami se ressent à chaque mot du récit, un malaise qui nécessairement se répand aussi chez moi, surtout en considérant la lourdeur de ses mots. Quelque part, j’ai toujours su que l’éleveur porte le poids d’un passé tout aussi handicapant que le mien, et je crois la chose toute aussi vrai pour le garçon à piques. Un jour ou l’autre, nous en viendrions à des confidences, même si je n’aurais jamais pu soupçonner qu’il le ferait en premier. Si secret, voire pudique de sa personne et parfois totalement inaccessible, je vivais parfaitement bien en sachant que nous n’aurions peut-être jamais le niveau de confiance requis afin de nous ouvrir l’un à l’autre. Ainsi je reste silencieuse, le regard rivé vers le sol, alors qu’il me fait part d’un père abusif et coléreux, du moins de ce que je parviens à en tirer. Et finalement une vulnérabilité qui prend écho en moi et qui me fait redresser la tête pour affronter Natsume du regard. Je frissonne, prise d’une réalisation vertigineuse, tout aussi grisante que terrifiante. La perspective de réciprocité avec quelqu’un qui n’est pas de ma famille ou amoureux de moi, un ami, un véritable, un qui m’aura choisi et choisi aussi de le rester. Un qui souffre de la même manière même si tout nous oppose.

Je n’ai d’autre réflexe que de lui tendre la main. Les paroles, ici, demeurent inutiles et bien trop difficiles à prononcer au-travers d’une gorge entravée par le malaise occasionné à la découverte du passé de Natsume et la découverte de cette vulnérabilité commune. Par ce geste, je souhaite à la fois lui offrir un soutien et lui faire comprendre que je comprends. Mon souffle s’est fait étrange, comme lourd entre mes lèvres entrouvertes, le silence m’afflige et bourdonne à mes oreilles. Rien de ce que je pourrai lui dire ne viendra changer la nature de son géniteur ou les erreurs commises envers ses enfants, ou même des cicatrices laissées sur son fils. Je ne peux pas non plus lui promettre qu’il ne deviendra pas comme lui, car je n’en sais strictement rien. Je lui propose plutôt de s’assoir d’un geste vers le banc situé au fond du cercle d’entraînement, et nous y dirige avant de poser ma tête sur son épaule. Au-dehors, la pluie s’abat toujours contre les carreaux avec violence et fureur, et j’en écoute le clapotis furieux en fermant les yeux.
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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyVen 16 Sep 2016 - 13:01



Lost in thoughts

Feat Charlotte S. Laurens

J'ai mes raisons de ne pas parler de mon enfance. Autant qu'il est de ma nature de refuser d'étaler ma misère pour que les autres ne s'apitoient pas sur mon cas, autant je déteste avoir l'air d'une bête de foire ou qu'on puisse déduire des choses personnelles, intimes, que je préfère savoir bien cachées. Mes parents sont un sujet interdit, tabou même, qui me hérisse le poil dans le mauvais sens dès que je l'entends. Seules quelques rares personnes choisies au compte-goutte savent le minimum vital, et je n'en ai jamais dit plus. Faust, lui, a appris plus d'une chose avec le temps, et je soupçonne Nagisa d'y être pour quelque chose. Même Samaël, avec qui je partageais de plus en plus avec le temps (et bon sang, rien qu'y penser me noue le ventre), n'avais été informé que du strict minimum. Mes psychologues successifs, chez qui on m'avait traîné plus ou moins volontairement, ont subi le même traitement. Avec le recul, je ne pourrais pas dire si c'était la meilleure des idées ou non, vraiment. Mes souvenirs de la période trouble qui avait suivi la mort de ma mère étaient déjà flous auparavant, mais c'est encore pire dorénavant. Mon enfance, également, me paraît être un gruyère à chaque fois que j'y pense, mais on m'avait appris que c'était 'normal'. Un mécanisme de défense, simple et désespérément désuet, consistant à 'oublier' inconsciemment des événements traumatisants. Rien qu'y penser me met mal à l'aise, et je me sentais perdre pied à chaque fois que le sujet se présentait près de moi, raison pour laquelle je coupais court brutalement. Je ne souhaitais pas m'approcher de quelque chose que je ne maîtrisais pas et que je ne pouvais absolument pas contrôler. J'avais peur, tout simplement, de la perte de repères. De mes propres émotions, qui m'ont toujours déstabilisé et troublé. Je préférais laisser ces pensées dans un coin sombre de mon esprit, en ignorant l'odeur qui m'empestait les narines.

Je ne saurais donc pas dire exactement pourquoi j'ai cru qu'aujourd'hui serait le bon moment de parler de tout ça. Entre le choc du retour de mes souvenirs et la confusion générale de mes pensées, je ne suis pas vraiment dans un état stable. Loin de là, vraiment, car j'ai l'impression que le moindre mauvais stimuli pourrait causer des réactions aussi brutales qu'instantanées en moi. Pourtant, je ne m'éloigne pas. Je ne change pas immédiatement de sujet, je ne cherche pas à faire oublier la gravité de mes propos par un sarcasme quelconque. C'est inhabituel, et je dois avouer être perplexe par rapport à mon propre comportement. Mon calme n'est que le reflet d'une confusion que je n'arrive pas vraiment à jauger.
Je la laisse prendre ma main, en me rigidifiant peut-être un peu. Le contact humain est toujours étrange pour moi, après ces derniers mois. J'avais pris l'habitude de me défendre dès lorsque l'on m'approchait ou quand je jaugeais qu'une présence était un tant soit peu trop menaçante. Sans protester, je la suis alors que mon regard se perd partout et nulle part à la fois, mes mouvements lents sans être ralentis. Une fois assis, je sens sa tête se poser sur mon épaule. Quelque part, je trouve ça rassurant. Je ne le répéterai pas, hein.  Au moins, cela me fait quelque chose de familier, que je peux identifier et qui calme, même brièvement, ma crainte de sa réaction.

Je garde le silence, au départ. Qu'elle ne réagisse pas m'offre exactement ce que je cherchais, quelque part. La possibilité de discuter, sans qu'on me prenne en pitié, sans qu'on cherche à m'analyser ou à me forcer à sourire par des formules aussi forcées qu'agaçantes. Je n'ai jamais été réceptif aux grands discours : pour dire vrai, ils me frustrent et me poussent encore plus dans mon amertume. L'attention, néanmoins, est dure à accepter également. Mais lorsqu'elle est minime, existante sans être envahissante, elle met permet de respirer et de remettre de l'ordre dans mes pensées sans forcément me sentir pressé.
Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, par la suite. Peut-être était-ce le calme, sûrement, qui me donnait la sensation d'être rassuré, en sécurité pour la première fois depuis longtemps. Les yeux fermés, j'expire tranquillement. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas sur quel type de glace je vais poser les pieds, et cela me terrifierait en temps normal. Mais de toute façon... Est-ce que j'ai marché sur une seule base stable, en trois mois, hein ? Je n'ai fait que chercher à retarder le moment de la noyade.

« J'avais l'habitude de penser que c'était ma faute, tu sais. »

La phrase est sortie d'elle-même, au final. Les yeux portés sur le carreau de la vitre où s'abattent furieusement d'innombrables gouttes de pluie que je suis une à une au cours de leur longue descente, mon visage n'exprime qu'une indifférence presque parfaite. Ma voix est calme, paisible, comme si je racontais une histoire quelconque, une anecdote sans importance. Et pourtant.

« Ce n'est pas comme si je pouvais comprendre, à l'époque... Je veux dire, comment est-ce qu'un gosse pourrait saisir qu'il est détesté parce qu'il existe ? C'est tellement gros que c'en est inconcevable. Enfin, ça, je ne sais pas, peut-être que je ne voulais pas y croire non plus. »

Je hausse les épaules. L'absurdité de ma situation passée me ferait presque rire jaune, maintenant, avec un cynisme qui pourrait paraître répugnant. Il faut dire que c'est la seule méthode que j'ai de supporter ce qui s'est passé : observer tout avec un regard sarcastique et détaché, sans m'arrêter sur les sentiments. Aujourd'hui encore, je me demande si j'ai vraiment eu raison, au vu des résultats qui pourraient laisser à hésiter. Est-ce que j'ai eu tort... ?

« Je faisais tout ce que je pouvais pour qu'ils me félicitent. Pour qu'ils arrêtent de crier, que mon père cesse d'être dégoûté par ma présence... J'étais prêt à tous les efforts, tu sais ? Ca ne servait à rien, mais je voulais tenter d'être le meilleur possible. Je me disais que si je devenais exceptionnel, si j'obtenais les meilleurs résultats, alors peut-être que... »

J'esquisse un rictus amer. Heh. J'étais vraiment naïf, hein, étant enfant ? Maman me disait souvent que c'était ça qu'elle aimait chez moi, que j'étais son rayon de soleil. Je me demande ce qu'elle dirait en me voyant maintenant... Sans doute n'oserait-elle pas s'avouer que la lumière s'est considérablement ternie, même si cela peut paraître sur-dramatique. Je regrette ce changement, mais je n'aurais pas survécu en restant ainsi. Le gosse pleurnichard, jovial, optimiste et affectueux n'aurait jamais dépassé l'adolescence, alors je l'avais tué dans l’œuf. Sans hésitation. Est-ce que j'ai tué le fils de maman, quelque part... ?

« Peut-être qu'ils se seraient réconciliés ? Qu'il m'aurait aimé comme le faisaient tous les autres parents que je voyais ? Aucune idée. Je crois que je ne savais même pas ce que je voulais à l'époque. »

Je peux encore m'en souvenir, des soirées passées à m'endormir sur mon bureau. Parfois, Nagisa me ramenait directement dans mon lit, ou alors elle me laissait là, souhaitant sans doute que les courbatures me servent de leçon. Grave erreur, puisque ces mauvaises habitudes m'accompagnent encore maintenant. Je ne compte plus le nombre de fois où mes pokémon m'ont réveillé au petit-matin.

« J'espérais, tu sais ? J'étais un naïf. Tu m'aurais trouvé encore plus insupportable qu'à l'époque, maintenant que j'y pense. »

En réalité, je n'en sais rien. J'essaie juste d’apporter une touche d'humour, mais je sais qu'elle tombera à plat. Ça ne sert qu'à me mettre à l'aise, en réalité, et à me convaincre que je ne déborde pas sur une ligne blanche, si elle existe.

« Ça n'arrêtait pas les cris. Tous les jours, tous les soirs, dès que je sortais de ma chambre au matin. Pour n'importe quoi, sans raison. Et je n'étais même pas le plus malchanceux. Ma sœur, elle... »

Pendant quelques secondes, je garde le silence, le regard fixé sur le sol. Je ne sais pas si j'outrepasse une limite, ici. Ce qui est arrivé à Nagisa ne regarde que nous deux, ou du moins elle est la seule à avoir le droit de décider de dire cela à quiconque. J'ai l'impression que je trahirais sa confiance en avouant ce secret-là à une inconnue pour elle. Sur le coup, je ravale donc la phrase qui ne désirait que sortir, en me maudissant d'être aussi bavard aujourd'hui. Mais je sais qu'au fond, il y a une raison. J'ai la sensation désagréable et déchirante de comprendre enfin ce que certains veulent dire par 'un trou dans le cœur'. L'impression de le sentir saigner, vidé, froid. Comme si on me l'avait arraché à mains nues et qu'on le pressait indéfiniment dans une poigne ferme et cruelle, alors qu'en réalité j'en suis le premier coupable.

« Et après... Maman est morte. Devant moi. Je suis resté des heures bloqué avec son cadavre, tu sais... ? Je me souviens encore exactement de l'odeur de son sang. »

C'est la première fois que j'avoue la mort de ma mère à Charlotte. L'image qui me saute à l'esprit me saisit la gorge brusquement. Peut-être avait-elle deviné qu'il s'agissait d'un sujet sensible, vu à quel point j'évitais à tout prix de mentionner mes parents, qu'il y avait quelque chose derrière tout ça. Peu importe, vu à quel point ma langue se délie. J'ignore comme je le peux le sentiment de couteaux dans mes poumons et dans ma poitrine alors que je parle d'elle, ce à quoi les années m'ont entraîner à résister. Pas vraiment, en fait. Pour être honnête, j'ai juste appris à faire comme si, à cacher, à ne pas dire. Avoir l'air insensible, à tout prix, tout ça pour pouvoir garder le contrôle à tout moment. Retenir le flux d'émotions, quitte à tout sacrifier, à tout éloigner, à chasser, cracher et frapper tout ce qui oserait s'approcher.

« Ma sœur est partie. Elle m'a aidé, mais... Elle est partie. Et j'étais seul avec lui. »

Je relève un peu le regard, cherchant les étoiles sans vraiment les chercher. Je ne sais pas ce que je veux, à l'heure actuelle. Quand est-ce que j'ai jamais su ce que je voulais, de toute façon ? Je m'opposais moi-même à mes envies sous couvert d'une prudence qui n'était rien d'autre que de la lâcheté déguisée.  

« Et je... Je ne savais plus quoi faire, tu vois ? Je les avais toujours eu avec moi, pour m'aider et me soutenir, et d'un coup... »

J'étais seul. Désespérément seul. J'avais froid, plongé dans un monde sans pitié. Un gamin de quatoze ans perdu, avec ses pensées et ses émotions déchirées, ses rêves brisés, hanté par des cauchemars et la culpabilité d'avoir survécu. Les nausées, les terreurs nocturnes, la honte de vivre, les longues journées à tenter, malgré la fragilité de mon corps et la maladie qui me vrillait chaque organe, d'essayer de progresser. Sans succès. Je n'avais que des échecs à regarder, et encore et toujours les mêmes soirées. M'enfermer dans ma chambre dès lors que je rentrais, le ventre noué, tremblant dès lors que j'entendais les pas de mon père passer dans le couloir près de ma porte. Je m'en souviendrai toute ma vie, je pense. Les sueurs froides qui me gardaient éveillé dans la crainte qu'il ne finisse par porter ses coups sur moi.

« Alors j'ai fait n'importe quoi. »

Un gloussement jaune, un peu brisé, m'échappe alors que je sens mes yeux s’humidifier. Je me retiens du mieux que je le peux, enfermant les émotions qui menaçaient de déborder là où je les cachais tout le temps. Mes doigts se serrent d'eux-mêmes. Une lueur vide et fatiguée est tout ce qu'il reste dans mes yeux, car tout ce que je dis ne me remplis que de lassitude envers moi-même.

« Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que j'étais en colère contre tout le monde. Je voulais qu'ils soient tous aussi malheureux et amers que moi, parce que je ne comprenais pas pourquoi ils pouvaient être... Pourquoi est-ce qu'ils avaient le droit à une vie simple et heureuse. J'étais jaloux, sûrement. »

Je ferme brièvement les yeux. J'expire petit à petit, essayant de ne pas laisser craquer le barrage, en me rappelant l'envie de terminer ce que j'ai commencé.

« Je traînais avec des gens discutables, je répondais à tout le monde, je méprisais tout ceux que je rencontrais, je me battais... Exactement ce qu'il faisait avec moi. J'ai accumulé les conneries. »

J'aimerais avoir la possibilité de retourner dans le temps, parfois. De frapper ma version passée, de me remettre les idées en place d'une façon ou d'une autre, n'importe quoi. Ça ne servirait à rien, sûrement, vu que je n'écoutais personne. Un animal blessé qu'on approche trop vite ne fait que mordre plus fort, après tout ; j'en étais la définition même, aussi pathétique que ce soit.
J'exhale difficilement. La suite, je ne crois pas avoir le besoin de le dire. L'empressement de trouver un endroit où m'enfuir, quel qu'il soit. Les journées passées à essayer d'apprendre le français, où je finissais parfois par craquer nerveusement au vu de la pression que je me mettais sur les épaules quand je n'arrivais pas à construire certaines phrases ou à prononcer correctement... Organiser seul mon déménagement vers un tout autre pays, me retrouver encore une fois sans repères quand je suis descendu de l'avion, annoncer à mon père que je ne reviendrai pas en essayant de ne pas laisser mes jambes flageller... Toute cette période me semble floue. Un frisson me parcoure.

« Je veux récupérer ma vie, mais... »

Un rictus nerveux, triste et amer sur le visage, je pose mes yeux sur le sol. L'admission est dure, pénible, et j'ai l'impression que je vais m'étouffer d'un instant à l'autre. La sensation de saignement dans ma poitrine est immonde, associée à la douleur sourde qui me force à me contracter pour me retenir.

« J'veux pas la gâcher à cause de ma colère et blesser les autres. Pas encore. »

Néanmoins, le masque se fend un peu sur la fin. Ma voix se termine en un balbutiement hésitant, confus, et je retiens de justesse un sanglot qui aurait voulu s'échapper. Les mains serrées hermétiquement sur mon pantalon dans l'espoir que la douleur me permette de divertir mon attention, les épaules relevées, je suis incapable de relever le regard.
Maintenant, j'ai la désagréable sensation de me sentir vide. Comme si, en retirant pièce par pièce le mur qui protégeait mes pensées, je m'étais rendu bien plus vulnérable que ce que ma conscience ne me permettait jamais. Je ne sais pas si j'ai bien fait de lui en parler : c'est la première fois que j'ose sortir toute l'histoire sans fuir. J'ai pris un certain temps, je le sais, et maintenant, je crains sa réaction. J'ai peur de ce qu'elle pourra dire, penser ou même faire. D'ordinaire, l'idée qu'on puisse utiliser mes faiblesses pour me blesser me pousse à me rétracter sur moi-même et à me cacher derrière des façades, mais pas aujourd'hui.

Aujourd'hui, j'en ai trop dit pour avoir cette possibilité. Non, je ne peux qu'espérer ne pas avoir eu tort à son sujet. Que je peux vraiment lui faire confiance, et que je ne me suis pas trompé en lui donnant une place aussi importante dans ma vie. Je suis sur une corde raide, et pour la première fois, je lui fais confiance pour ne pas me laisser tomber. C'est terrifiant. Le nœud dans mon estomac ne diminue pas, et je ferme les yeux pour essayer de me calmer. Peu importe, maintenant : c'est fait.  Ce n'est pas comme si je pouvais retourner en arrière, même si ma peur apprécierait l'idée. Peut-être que je n'ai fait que des erreurs dans ma vie, mais cette fois-ci, j'espère de tout mon cœur que ce n'est pas le cas. J'ai envie d'y croire, même un peu. Ah. C'est une notion étrange, pour moi, et discrètement, un rictus cynique se dessine sur mon visage livide et fatigué.
Je suis vraiment tombé bas, hein...?
J'expire. J'aimerais pouvoir fermer les yeux et les rouvrir en découvrant que tout ça n'était qu'un cauchemar. Malheureusement, ce n'est pas le cas, et je le sais. Je n'ai plus le choix, maintenant, je ne peux qu'essayer et prier avoir eu raison de mettre ma confiance en elle. La suite, et pas seulement pour les jours qui viendront, dépendront de ses actes. Eh. Parlez de pression, hein... Quel 'ami' je fais.
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Charlotte S. Laurens
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Charlotte S. Laurens
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MessageSujet: Re: Lost in thoughts {PV Charlie   Lost in thoughts {PV Charlie EmptyMer 21 Sep 2016 - 22:09

LOSTin thoughts
Je m’arrête. Le temps file si rapidement, jamais une seule seconde pour reprendre son souffle. Je m’arrête pour apprécier la quiétude régnant dans la pièce, mêlée tout de même d’une nostalgie profonde et douloureuse, l’écho d’un passé dont je ne devine encore que quelques bribes chez lui, et auquel je m’efforce de ne pas penser chez moi. Le clapotis furieux, régulier, contre les carreaux m’apporte une distraction salutaire. D’autant plus que ma position vulnérable mais bienveillante auprès de mon ami m’apporte une paix recherchée longuement ces dernières semaines. Il me manquait. Chaque jour un peu plus, ma détresse trop difficile à porter et avec elle la réalisation d’un attachement profond. D’un vide comblé par ce jeune homme qui n’aurait dû être que le bouffon grognon amusant mes périodes de détente. Après ces quelques échanges, je comprends un peu mieux ce qui a distingué notre relation des autres. Recroquevillée à moitié contre lui dans un geste qui n’a pourtant rien de naturel entre nous deux, je peux palper la symbiose de nos deux âmes déracinées, meurtries. Il se fait miroir à mes craintes abyssales, celles tues et pourtant bien évidentes, chez lui encore plus recluses. Je m’arrête pour respirer, pour attendre, pour vivre plutôt que survivre. Une pause, juste une poignée de secondes ou de minutes dans le silence. Dans sa chaleur, sa présence, sa souffrance aussi. Mais il est là. Plus ouvert que je ne le verrai jamais, vulnérable et si fragile. Par respect pour lui, j’attends encore qu’il se voile de nouveau sans prétendre à de nouvelles confidences. Pas de sa part, pas de lui. Et pourtant.

Pourtant sa voix reparaît. Dans une direction inattendue, relancée là où le discours s’est interrompu de mes silences. Directement là où les douleurs s’accumulent. Dans le récit non seulement d’une enfance violente et teintée de traumatismes, mais dans l’expression intime de la construction de son personnage, de ses défenses des plus abstraites aux plus évidentes. Il en est beaucoup devinées à le côtoyer, à y trouver d’étonnantes ressemblances entre nos deux réalités, nos remparts, cette fermeture distante, prudente, blessée avec laquelle nous appréhendons ce monde. L’histoire se profile devant moi avec brutalité. De l’enfant détesté d’un père, forcé à se faire remarquer sans succès, vivant d’une poignée d’utopies qui ne se réaliseraient jamais, autant de blessures qu’il doit encore porter en lui. Il tente de l’humour, je ne réagis plus, le visage pâle, les poings recroquevillés contre mes cuisses, le malaise plus cinglant encore à chaque mot prononcé. Et l’image qui me vient bien malgré moi, de lui petit, devant porter ce fardeau injuste, insensé, de la haine d’un proche. Puis cassure. Il nomme la mort de sa mère que j’apprends à l’instant. Un vertige me saisit et je redresse la tête en portant mes bras autour de ma poitrine pour ne pas le suivre parmi les ténèbres de ses souvenirs. Je ferme les yeux dans une perspective défensive alors que ses mots résonnent encore sous mon crâne. Je me souviens encore exactement de l’odeur de son sang. Que dirait-il si je lui confiais que le fumet sordide de la mort me hante encore, douze ans après?

Voilà ce qui nous a trouvé. La tragédie. Celle toujours tue entre nous jusqu’à maintenant, la pulsion qui devait se dégager de nous alors que nous tentions, tant bien que mal d’échapper au passé. Je ne puis réprimer les larmes désormais, affligée de mes propres souvenirs. Je voulais qu'ils soient tous aussi malheureux et amers que moi, parce que je ne comprenais pas pourquoi ils pouvaient être... Pourquoi est-ce qu'ils avaient le droit à une vie simple et heureuse. Comment peuvent-ils, comment osent-ils? Eux, les autres? Tant de coups distribués dans l’espoir de briser ce qui chez eux demeurait intact. Tant de cris, de batailles ne laissant à leur suite que bleus et amertume. Et personne pour entendre l’enfant que j’étais souffrir. Pour le consoler plutôt que de voir la seule violence qui s’animait chez elle, chez lui. Il me surprend encore d’entendre parler d’un Natsume enclin à la brutalité, lui qui m’apparaît toujours si calme, si détaché. Jeu de fumée. Protection de ce qui l’abîme réellement sous le couvert de l’indifférence. J’ai cru comme les autres, naïve, ou peut-être ne voulais-je pas voir ce qui hurlait au creux de son ventre. J’essuie du revers les quelques larmes silencieuses m’ayant échappé, la honte, la culpabilité, le malaise m’étreignant. Son fardeau comme reposant, quelques instants, sur le mien. Et moi pour jongler entre ses mots sans savoir qu’en faire ou même qu’en penser.

Lorsque son discours se termine, abruptement il me semble, sur une peur intense qui prend tout son sens après les événements derniers, je m’écroule. Dans le sens figuré du terme. À prendre lentement conscience de tous les non-dits de son récit. Car dans toutes nos défensives communes, je sais qu’il en coûte réellement à Natsume de se dévoiler. Qu’à présent, ne subsiste plus que le vide en lui, et le vertige de se réaliser si vulnérable. Il n’est plus qu’un oiseau blessé dans mes mains immenses, le moindre faux mouvement pouvant le briser. Et je devine ses attentes, celles qu’il ne s’autorise que très rarement à avoir… comment espérer alors que dans notre enfance on ne l’aura que trop fait? Amer, il s’est enfoncé derrière ses remparts, mais plus aujourd’hui. Aujourd’hui il aura la confiance de s’ouvrir à moi. Il me vient une panique, celle de tout briser à l’instant, de ma maladresse, de mon malaise, de mon incapacité à assumer ce qu’il me demande. De tout ce dont je ne suis jamais parvenue à dire ou à exprimer, à tous les mots qui resteront pris dans ma gorge. Les pleurs reprennent, cette fois troublés. Il ne peut pas m’échapper, pas maintenant, et moi pour ne plus lui faillir. N’est-il pas celui qui… Je prends ses mains, ses mains qui lui font du mal pour éloigner la douleur à l’intérieur, et peut-être en apaisant celle-ci parviendrai-je à adoucir l’autre.

«É-écoute-moi espèce… d’idiot…»

Et pourtant je me tais, cherchant des mots qui s’empilent et s’éparpillent sous mon crâne sans trouver le moindre sens.

«Il fallait que tu confies ça à moi, la fille qui ne sait pas d-dire un mot devant l’autre sans prononcer une bourde, tu l’as dit toi-même en plus… E-et je ne sais pas pourquoi t-tu me fais confiance ainsi. Enfin si, oui, je sais.»

Je serre ses mains un peu plus. Il serait imbécile maintenant de prétendre ignorer les non-dits.

«Il n’y a absolument rien que je pourrais dire de toute façon. Au sujet de ton passé, de ce que tu as vécu… il est de nombreuses lignes de ton histoire auxquelles ne parviendrai jamais à m’identifier, mais bien d’autres où tu serais surpris de voir à quel point je peux te comprendre à ces sujets. Un jour… un jour ce sera mon tour.»

Je frissonne encore du souvenir imprimé dans ma mémoire, celui de l’odeur du sang auquel il a fait référence. De lui confier, à demi-mots, avoir vécu un passé semblable à certains égards me donne un vertige de vulnérabilité désagréable, mais peut-être devais-je aussi m’abaisser, lui faire comprendre que de sa fragilité, je ne ferai rien pour lui porter préjudice. Au contraire, je suis fort bien placée pour la comprendre.

«Tout ce que je peux dire Natsume, c’est que je n’ai de contrôle que sur l’avenir. Tes peurs, tes blessures et ton passé t’appartiennent. Ce que je peux faire pour toi au final… c’est simplement d’être toujours présente. Et de te ramener sur le bon chemin si jamais si tu t’éloignes. Par des baffes ou des câlins, je te laisserai même choisir. Je ne peux pas récupérer ta vie pour toi mais je peux te faciliter la tâche au moins, et je le ferai tant que tu le voudras. Ototo

Ototo
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