Deer in the Headlight |OS|

Sujet: Deer in the Headlight |OS| Ven 12 Sep 2014 - 16:32

♦ DEER IN THE HEADLIGHTS ♦feat. Antonio

«Pourquoi tu es venu, Antonio?»
«Il faut bien que quelqu'un s'occupe de vous, mademoiselle Hills. Puis Maxwell m'a demandé de veiller sur vous.»
«Veiller sur moi? Je peux très bien me débrouiller seule. Il ne sait.»
«Laissez-moi vous aider. Le temps de passer au-travers de cette crise. Puis je vous laisserez tranquille, promis.»
«Quelque chose me dit que je ne me débarrasserai pas aussi facilement de toi.»

Je croise mes bras sur ma poitrine en jetant un coup d'oeil mécontent au jeune homme qui m'offre un pâle sourire. Il ment, il ment comme il respire. Il n'est venu aujourd'hui que pour tenter de me convaincre de l'engager tel mon agent, et non pour protéger le peu d'intimité qu'il me reste depuis le 30 août. Je soupire. Je n'ai pas envie de me mêler à la vie qu'il me propose. De jouer la belle, de faire la vedette. Ce n'est pas qui je suis, même si j'ai toujours cherché la gloire. Oui, toute l'attention que mes fans m'offrent depuis quelques semaines me touche profondément, et a tendance à m'enfler la tête. Or, après ces quelques procédures où on m'a un peu forcée la main, je disparais à nouveau. Après tout, ma survie en dépend un peu, même si le fait d'avoir gagné la Compétition m'assure une certaine tranquillité avec le Régime. Je crois qu'Enola a trouvé en moi sa nouvelle coqueluche, la nouvelle image de cette tendance à s'enfoncer la tête dans le sable plutôt que d'affronter la triste réalité, et je ne suis pas certaine que j'assume ce rôle. En soupirant, je chasse le manager de ma loge, laissant les maquilleuses me couvrir de mille et unes petites attentions.

Le résultat est plutôt impressionnant, je dois dire. Mes cheveux retombent à présent contre mes épaules dans une masse sauvage et sexy, tandis que le maquillage fait ressortir le bleu profond de mes prunelles. Je ressemble d'avantage à ces vedettes hollywoodiennes qu'à la journaliste secrète qui m'a défini jusqu'à présent. Je me relève pour observer mon reflet dans la glace. Et je suis belle. Je veux dire... Vraiment très belle. Je l'ai toujours su, mais là, je suis carrément subjuguée par le travail de toutes celles qui ont participé à ce look. Je me recule un moment, un peu embarrassée, tandis que les trois femmes m'accompagnant se sourient mutuellement. N'y tenant plus, je me dirige vers le lieu qu'on m'indique pour le photoshoot, en louchant sur le matériel photographique. Le photographe se présente à moi et me sourit, m'invitant à prendre place. Le décor est plutôt simple, un fond ainsi qu'une chaise, ou plutôt un fauteuil très classe et confortable dans lequel je m'assois. Antonio viens vers moi à nouveau et me remet mes Poké Balls d'un sourire timide. Il rougit ma foi, et cette vision aiguise aussitôt mes sens.

«Ils prendront une photo individuelle avec chacun de vos alliés, puis une photo avec toute l'équipe. Soyez naturelle, et tout se passera bien.»
«D'accord. Je ne suis pas inquiète.»

Et c'est vrai. Je me sens plus confiante que jamais. Puis cette expérience ne s'éternisera pas trop, ce qui me rassure. Je m'installe donc contre le fauteuil et prend une pose, sans même y penser.

«Vous êtes... vraiment très belle, Victoria...»
«Oui, oui, je sais. Laisse le monsieur travailler maintenant, Tony.»

Rougissant de plus belle, il se retire tandis que je lui offre un regard amusé et séducteur. Il m'a offert une raison de me moquer de lui et en subira les conséquences. Le reste du photoshoot se passe sans anicroche. J'obéis au photographe avec docilité, prenant beaucoup de plaisir à partager ce moment en compagnie de mes alliés. Lorsque le tout se termine, je soupire de soulagement et me dirige vers les loges dans le but de récupérer mes affaires, quand j'entends des pas derrière moi.

«Victoria, attendez un instant...»

Je me retourne. Antonio est encore là, et il me tend quelque chose. Il s'agit des photos que je viens tout juste de prendre. Et le résultat est incroyable. Je reste bouche bée devant ces clichés, comme s'il s'agissait d'une autre personne que moi. Je n'aurais jamais soupçonné posséder quelconque talent de ce côté et pourtant... La caméra m'adore.

«Vous avez un talent incroyable, Victoria. Je sais que vous allez probablement m'en vouloir, mais je ne pourrais pas me pardonner de laisser passer une chance de faire briller une jeune femme comme vous.»

Pendant un moment, je reste bouche bée, sans trouver mes mots. Puis je relève les yeux vers lui, en fronçant un sourcil.

«Je ne suis pas un mannequin, Antonio. Je ne suis pas une star. Je suis une dresseuse, et non un de tes jouets. Tu t'occupes de ma carrière pendant un mois, et après tu me laisses en paix. C'est ce que nous avons convenu, et c'est ce à quoi je me tiens.»
«Mais Victoria! Vous êtes une star! Vous gaspillez tellement de potentiel et...»
«Et rien du tout. Au revoir, Antonio.»

Sur ce, je fais appel à Golden, disparaissant d'un claquement presque haineux. Le laissant en plan pour la première fois, mais certainement pas la dernière.

(c)Golden