« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Sweet Dreams |OS|

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Adélia G. Turnac
Administratrice Fondatrice
Adélia G. Turnac
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Date d'inscription : 10/07/2014

Âge du personnage : 23 ans
Métier / Études : Médecine, en stage dans une clinique privée
Pseudonyme(s) : Adélia Frey, sa fausse identité, le nom sous lequel elle se présente
Mascarade, surnom de Compétitrice

Niveau : 65
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Noctunoir ♂, Pression, calme



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MessageSujet: Sweet Dreams |OS|   Sweet Dreams |OS| EmptyVen 19 Sep 2014 - 21:04


Sweet Dreams

feat. Anita

Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?

Des visages. Chaleur. Sourires. Animation florissante. Vie. Murmures d'affection. Imperceptibles. Des discours prononcés dans un échange complexe de silences et de paroles futiles. Savoir lire entre les lignes. Une capacité à développer rapidement dans cette famille qui est la mienne. Qui est tout ce que j'ai au monde, tout ce qui me définit. Une habitude rapidement adoptée, intégrée, au plus profond de moi-même. Nul besoin d'un système de traduction élaboré pour deviner chaque trait de ma petite soeur, dont le regard scrutateur s'est attardé contre notre père, qui sagement, souriant avec douceur, écoute quelque discours enflammé de la part de l'aîné de notre fratrie. Lucas s'insurge des pratiques quelque peu douteuses de l'un de ses professeurs, expliquant d'un vocabulaire coloré et précis dans une construction d'arguments étayés les raisons de sa frustration. La petite May les écoute, ses jambes ballant en dessous de sa chaise même si notre mère lui a répété maintes fois d'arrêter son agitation. Elle devrait savoir que rien n'arrête la benjamine, surtout pas lorsque l'impatience l'anime. Aujourd'hui, nous devons aller à la plage tous ensemble, ma mère comprise, qui a accepté de prendre un petit congé pour passer du temps en famille. Et moi? Je me tiens tranquille, comme à mon habitude, laissant mon regard s'échapper contre les fenêtres d'où s'échappe une douce brise estivale. Le soleil brille de mille feux dans un ciel limpide, invitation lancée à mon endroit. Je ferme les yeux et dégustant quelques fruits frais. Il n'y a de plus beau jour où vivre que celui-ci.

Car ils sont ici. Ils sont revenus, je veux dire. Et tout est comme avant. Dans ce temps où je n'avais que mes petites misères à me préoccuper, qu'à grandir et devenir une femme. May, Lucas, et mes parents, réunis autour de cette table, tout comme Carter et Claire qui échangent des sourires complices en contemplant la plus jeune de la tablée. Je souris aussi, d'un bonheur à l'état pur tel que je n'en ai pas ressenti depuis des années. À tendre l'oreille, on m'entendrait presque ronronner. Je tends la main vers ma petite soeur, qui y glisse la sienne, et la serre en lui offrant un regard tendre qu'elle me rend bien. Nous irons bientôt à la plage, patience, je tente de lui faire comprendre. Et comme par magie, elle accepte de se calmer un peu et de se concentrer sur son assiette. À ce moment, je relève les yeux vers la fenêtre. Une ombre est passée sur mon visage, et je réalise que le ciel s'est couvert, à une vitesse presque irréelle. J'entends May interroger notre mère, Lucas se redresser. Mais véritablement, j'ai le regard fixé sur un point mouvant derrière la fenêtre, masse sombre au masque blanc s'insinuant dans la pièce d'un grand fracas, bouleversant cette scène parfaite d'un petit déjeuner familial. Les éclats de verre jonchent le sol, là où l'homme s'est posé, accompagné d'une dizaine d'autres.

Je sens Meowsie contre mes genoux s'agiter, mes parents se lever, attraper May et Lucas dans une tentative trop vaine. Mon père est le premier à tomber, abattu froidement par deux balles fichées dans sa tête qui se fend dans un bruit écoeurant. Son corps lourd et sans vie s'écrase comme une masse, renversant mon frère au passage. Claire, maman et May crient, mais je n'y arrive pas. On s'empare de Carter, le poussant au sol pour le cribler de balles, sous l'oeil horrifié de Claire, qui se débat en hurlant tel un animal sauvage. Mais il est trop tard. Ils sont trop nombreux. Un soldat la pousse et la rue de coups, de coups violents, de coups de mort. Son sang parsème le plancher, envahit mes petites sandales blanches. Lucas, toujours prisonnier du corps de notre père, hurle à déchirer les tympans. Le soldat au-dessus de lui rit en tirant quatre coups de feu. Pan. Pan. Pan. Pan. Lucas n'existe plus. May se précipite vers l'assassin de son grand frère, saute sur dos, arrache son masque pour lacérer son visage de ses ongles, furieuse, transie de son envie de vivre et de se venger. Un autre l'arrache au geolier, lui passe un couteau sous la gorge. Un gargouillis sinistre s'échappe de son cou taché de rouge et elle s'effondre, condamnée mais toujours vivante, assistant comme moi à la mort de notre mère, amenée à l'écart et pendue, à la fenêtre, à la vue de tous.

Une larme s'échappe sur la joue de la petite fille. Une enfant. Une gamine de dix ans. Pourquoi doit-elle mourir? Je vois cette question dans son regard. Elle est trop jeune pour vivre cette violence, pour en être la victime. Elle tend ses doigts tremblants vers moi, me suppliant de l'aider. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas bouger. Je suis impuissante, à les regarder crever, les uns après les autres. Le plafond cathédrale se dégrade sous mes yeux alors que le sol tremble avec violence. Je tombe à genoux, tout près de May, et pourtant si loin, inaccessible, mourant lentement sous mon regard atrophié par les larmes. Mes doigts poisseux de sang cherchent de quoi me raccrocher, de quoi m'avancer, vers elle. La sauver. La tenir dans mes bras. Mourir avec elle. Je ne sais pas. Le sol se fissure, le plafond tombe, en gros morceaux s'écrasant sur tout ce que j'ai aimé, détruisant tout sur son passage. Un bloc se dirige tout droit vers moi et d'un seul coup m'engloutit toute entière, me précipitant auprès des miens. L'obscurité m'envahit, mais je continue à entendre le fracas de ma vie qui s'écroule, la destruction de mon enfance, de ma famille, et ces cris, ces cris qui m'appellent dans une supplication éternelle, murmures de vengeance, de peines et de douleurs. Et cette voix, cette voix qui couvre tout, cette voix froide et dépourvue d'humanité, me soufflant ces mots comme une évidence.

«Tu es la prochaine.»

Un cri me transperce la gorge, mais refuse d'en émerger. Les murs tournoient autour de moi, dans un sens confus. Je ne sens plus que les larmes, la douleur d'un sanglot dans ma poitrine que libère dans un gémissement. Ils sont morts. Ils sont tous morts. Et je n'ai rien fait pour les sauver. Plus rien ne fait de sens. Je ne fais plus de sens. Je ne suis plus rien sans eux, ces êtres que j'aime plus que moi-même. Suis-je celle qui les a condamné? Comment puis-je vivre alors qu'eux reposent dans la mort, quand eux, victimes de la violence infâme des hommes ne sont plus là. Je ne peux pas. Je le répète, tout bas. Et cette phrase. Encore et encore, sous mon crâne sur le point d'exploser. Je suis la prochaine. Ils viendront pour moi. Ils vont me tuer. J'ai tellement peur. Tellement tellement peur. Dansent les ombres de ma chambre. C'est un tremblement de terre que je perçois? La terre a-t-elle cessé de tourner? Je ne sais pas. Je ne sais rien. Je ne sais que la douleurs qui m'étreint, cette peur sordide qui me noue les trippes. Je hurle, je hurle. Je ne veux pas être la prochaine. Je veux vivre. Mais comment vivre? Je ne peux pas. Je dois mourir. Je ne veux pas mourir. Pourquoi dois-je avoir si mal?

Recroquevillée dans mon lit, tremblant au point de me briser les os, déversant ma peine contre mon oreiller, me mordant les doigts pour cesser de crier. Je ne perçois pas leur présence, l'atterrissage soudain d'une masse un peu endormie contre mon épaule, ni la caresse douce contre mon visage. Le claquement des sabots d'Amadeus contre le plancher de bois me parvient, comme au lointain, tout comme la caresse de sa langue contre mes mains nouées. J'ouvre les yeux. Tout me paraît flou. Leurs visages inquiets, notamment celui de Anika, qui s'est rapprochée afin de me porter secours. Au-dessus d'elle, la lueur diaphane de Requiem illumine la pièce tout juste assez pour s'y retrouver. Ils sont venus. Pour moi. Pour me consoler. Se blottissant contre moi, Majesta dans mes cheveux, Pumpkin serrant mon épaule avec vigueur, Anika devant moi à caresser mon visage avec une douceur inouïe. Amadeus hésitant à grimper sur le matelas près de moi, le Funécire au-dessus de lui, et finalement Kristoff croassant tout bas dans un son rassurant et continu. Présents pour moi. Ma nouvelle famille.

«Partez.»

Ma voix, à peine humaine. Un marmonnement bestial, accompagné d'un regard de terreur pure.

«Allez vous-en.»

Insistance. Brutale. Je veux qu'ils s'en aillent. Maintenant. Qu'ils prennent la porte pour ne plus jamais revenir. Je veux qu'ils me laissent seuls. Sauf qu'aucun d'entre eux ne bouge. Même que mes paroles décident le Vivaldaim à grimper dans mon lit, à se glisser sous mes couvertures éparpillées pour se presser contre mes jambes, y répandant sa chaleur. L'odeur qui provient de lui, cette douce fragrance forestière et pure, ne me parvient même pas.

«PARTEZ! ILS VONT VOUS TUER! JE SUIS LA PROCHAINE? COMPRIS? OUSTE, AVANT QU'ILS NE VOUS RÉSERVENT LE MÊME SORT!»

Je vois Requiem reculer d'un pas, je sens Pumpkin se détacher. Mais Majesta insiste, s'emmêlant d'autant plus dans mes cheveux. Pour leur part, Amadeus et Anika ne bougent pas d'un centimètre. Et je leur en veux. Je leur en veux tellement. De m'infliger leur perte alors que j'ai tout perdu. Combien de gens dois-je encore voir mourir? Ils n'en feront pas partie. Ils seront libres, libres de moi. Ils doivent partir. Je répète. Je crie. Je hurle. Je m'enfonce les poings dans les tempes. Ça me fait trop mal de penser qu'on pourrait me les arracher. Je ne peux pas.

«S'il vous plaît... partez... Je ne veux pas qu'on vous fasse du tort... Je ne veux pas... Je...»

Je pleure tellement à présent que je n'arrive plus à formuler des mots. Lentement, mes compagnons s'approchent d'autant plus de moi. Je reste longuement ainsi. À pleurer, évacuer cette peine qui fait dorénavant partie de moi. À gémir, à appeler ces noms presque inconnus, qui furent l'essence même de mon existence il y a six ans. Six ans à les espérer, en vain. Six ans à leur survivre. Quand s'arrêtera mon calvaire? Parfois je me demande quand on viendra pour me descendre, d'une balle dans la tête, comme on l'a fait pour mon père. Peut-être me pendra-t-on, histoire de recréer le traumatisme causé par l'assassinat d'Eliza. Mourir doit être moins souffrant que de vivre sans eux. Ce coeur qui bat à la chamade dans ma poitrine, pourrait-il cesser de battre, pourrait-il cesser de me faire souffrir? Mes pleurs s'assèchent, ne laissant derrière eux qu'une coquille vide et tremblante, une jeune femme envahie de ses cauchemars incessants. Une surprise, ce mauvais rêve? Non. Pas lorsque toutes mes pensées sont dirigées envers eux. Les bons comme les mauvais souvenirs. Mais de les voir mourir à nouveau est juste cruel. Et May. Ma petit May... Je n'ai pas pu la sauver. Je souffle son nom dans le noir. Scrutant les ombres comme dans l'espoir de l'entendre me répondre.

Je m'enfonces. Je n'en peux plus. J'ai tellement mal. À tout mon corps. De tout mon esprit. C'est plus que ce je peux en tenir. Qui est présent pour me dire d'être forte maintenant que j'ai laissé Carter derrière moi? Mercedes, que j'ai probablement aussi condamné? Lentement, mes bras se tendent, dans un effort surhumain de bouger. Une migraine terrible m'a saisit, et chaque frottement provoque une myriade de douleurs. Pourtant je bouge. Et ces bras, ils se referment sur le corps frêle d'Anika. Sitôt je touche sa peau que ses propres émotions m'envahissent. Chaleur. Affection. Assurance. Nullement ébranlée par ma peine. Nullement inquiète. Elle a confiance en moi. Comme une certitude que je me lèverai, lorsque le soleil brillera à nouveau dans le ciel. Que je peux vivre, malgré ce poids dans ma poitrine. Pourquoi n'arrive-je donc pas à la croire? À emprunter la voix de la guérison? Qu'est-ce qui me retient? Je le sais, ce qui me retient. L'incertitude. Car malgré mes convictions pessimistes, je n'ai encore aucune preuve que Lucas et May ont perdu la vie. Quelque part, sur cette île, ils vivent peut-être encore. Peut-être ont-ils encore besoin de moi. Dans mes bras, le corps de la Tarsal se fait très chaud et illuminé de blanc. Lorsque je me détache d'elle, la petite Anika n'est plus. Elle a laissé place à une magnifique Kirlia.

Ses prunelles rouges me scrutent. Cherche-les, Adélia. Cherche-les. Relève-toi. Tes visions ne sont que des cauchemars. Car persiste encore l'espoir de retrouver ta fratrie saine et sauve. Tu le sais au fond de toi, n'est-ce pas? Et moi, je serai présente pour t'aider. Nous le serons tous. Pour te protéger aussi. Nous ne laisserons plus personne te faire du mal. Jamais. Nous en faisons la promesse solennelle. En attendant ne nous demande plus jamais de partir, sauf si c'est ce que tu souhaites vraiment. Nous n'allons pas t'abandonner, belle Adélia.

«Je ne vous abandonnerai pas. Je ne laisserai jamais quelqu'un vous faire du mal.»

J'éteins un dernier sanglot dans le silence de la nuit. Mon coeur a calmé sa frénésie destructrice dans ma poitrine. J'ai retrouvé mon souffle. La douleur de mon crâne se dissipe. Au fond de moi aucune blessure ne s'est cicatrisée, mais Anika vient de m'offrir un objectif. Un but. La force de continuer. De vivre.

(c)Golden
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