I pray we never forget our dreams [PV Mercy]

Sujet: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Mer 16 Sep 2015 - 20:10

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

Je pense que pour une fois dans ma vie, je peux dire être bien. Être simplement bien. Sans craindre les conséquences, sans craindre quoi que ce soit. Je me contente de remonter la couverture de laine sur nos corps avant de resserrer celle qui vient de devenir ma femme. Celle qui a revêtu sa robe blanche pour moi. Celle qui m’a enfin dit « oui, je le veux ». Et alors que son corps se presse un peu plus sur le mien, je le réalise enfin. Nous sommes mariés. Elle est ma femme, et moi, je suis son mari. Je suis celui qui lui a promis son amour, dans la richesse et la pauvreté. Dans la santé et dans la maladie. Et ce, jusqu’à ce que la mort nous sépare, voire même après. Nous sommes mariés. Unis par tout ce qui est sacré sur cette Terre, même si honnêtement, le sacré ne m’impressionne pas tant que ça. Au fond, qu’Arceus ait participé à ce mariage ou pas, cela m’est bien égal. Tout ce qui compte, à mes yeux, c’est elle. Elle et moi, unis pour la vie.

-C’est pas la Grande Ourse, ça? Tant qu’à moi, c’est toutes des Grandes Ours…

Un sourire aux lèvres, je viens glisser un petit bisou contre la joue de mon amoureuse avant de la serrer d’avantage, à la fois pour me rapprocher d’elle un peu plus, mais probablement aussi parce qu’il fait un peu trop froid à mon gout. Car malgré la couverture sur nos corps, le Québec, même à ce temps-ci de l’année, il ne fait pas terriblement chaud, pour un homme du sud comme moi. Si je me suis permit de porter des shorts et des manches courtes durant la journée, la nuit, c’est une toute autre histoire. Mais malgré le climat auquel je doute pouvoir m’adapter un jour, je ne peux pas nier que ce séjour au Canada me plaise. Pas de paparazzis. Pas de conflit. Pas de fausses identités. Pas de risques. Ici, tout me semble simple, agréable, confortable. Et alors que nous nous berçons ainsi, à simplement observer les étoiles tel un vieux couples qui aurait passé cinquante ans ensemble, je me demande ce que pourrait être notre vie, à tous les deux, à vivre loin de toute cette action qu’est l’île d’Enola. Tout me semble tellement plus simple ici. Loin de la Résistance et du Régime. Ici, il n’y aurait qu’elle et moi.

-Dis… Ça te dirait pas de rester ici, à la place…? Je veux dire, Enola c’est cool, et j’avoue que le climat me manquerait, puis je doute être un grand fan de la neige, mais… Mais on pourrait s’y faire, non?

Comme par réflexe, je porte une main contre mon dos, où se dessine toujours cette marque représentant toute la violence de mon île natale. Celle qui me fait douter aujourd’hui. Bien sûr, j’adore cette île où j’ai passé toute ma vie, et je me suis juré d’y mourir. Mais à présent que je ne suis plus seul, à présent qu’il y a quelqu’un d’autre avec moi qui pourrait y mourir trop tôt, alors je doute. Ce que nous avons vécu tous les deux, en face de la Grande Maison, m’a terrifié. Et l’idée que mon amoureuse puisse un jour ne jamais revenir de l’une de ces missions auxquelles elle s’adonne contre mon gré me terrorise. À présent que Mercy est enfin mienne, à présent qu’elle a enfin accepté de porter cette alliance à son doigt, je refuse qu’on me l’arrache. Maintenant que j’ai touché au bonheur, je ne veux plus le perdre.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Jeu 17 Sep 2015 - 1:40

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

Qui l’eut cru? Je parviens à peine à assimiler, tenant entre mes doigts l’anneau qui retient pourtant mon annulaire gauche, sa pierre luisant sous l’éclat argenté d’une lune qui s’est fait complice de cet instant qui se dessine tout en complicité. Appuyée contre mon pauvre amoureux qui a du mal à se faire au climat tempéré de mes contrées du Nord, je tente encore de me convaincre que cet instant s’est dessiné pour nous. Alors que la lame s’est abattue contre son dos, lorsque son sang a taché mes mains, j’ai cru que ce serait impossible, que ce conflit aurait le meilleur sur nous. Qu’il me serait arraché. Sauf que Weston s’est accroché, il a guéri et nous voilà tous les deux sur cette terrasse, blottis l’un contre l’autre à admirer une série d’étoiles dont la lueur envahit les prunelles azurées de mon compagnon. Ou est-ce simplement le bonheur? Nous voilà, mari et femme, liés dans les liens sacrés du mariage. Je peine encore à le réaliser. Sincèrement, j’aurais cru que la perspective d’une vie entière avec lui m’effraierait. Je n’ai pas la naïveté de croire que l’amour s’avère toujours éternelle, au contraire. J’ai conscience qu’une relation s’effrite souvent avant de sombrer dans l’oubli plutôt que de durer. J’ai vu mes parents s’entre-déchirer avant de se séparer à jamais. Peut-être que d’y croire n’a rien d’essentiel au final, peut-être qu’il suffit de ne pas y penser et de se laisser voguer au gré de ce que notre vie nous réserve. Plutôt que de me tordre d’angoisse, cet avenir qui se dessine pour nous me remplis d’excitation. Je me détache de ma contemplation de ma bague pour glisser mes doigts dans les siens. Habituellement bavarde, je profite simplement de ce moment dans le silence, en me laissant bercer de sa chaleur, de la lueur fantomatique de la lune se reflétant contre la surface du lac et le concert des grillons dissimulés dans les ténèbres.

«Regarde, elle est là. En forme de casserole. Facile de la voir, ses étoiles brillent un peu plus. Il va falloir que tu révises ton astronomie toi.»

Je souris doucement en lui taquinant le nez de mes doigts. J’ai envie de me moquer de sa façon de se couvrir une nouvelle fois, laissant couler toutefois. Je me complais tout autant dans le silence, sur cette terrasse du chalet privé de mon père où nous nous reposons quelques jours avec ma famille avant de rentrer. Rentrer. Je devrais dire le contraire, n’est-ce pas? De repartir serait plus approprié comme terme. Et pourtant… Au moment où cette pensée me traverse, Weston brise à nouveau le silence pour poser une question qui me prend totalement de court. Par réflexe, j’opte pour la facilité, en lançant à son endroit :

«Tu veux rire? Tu ne survivrais pas deux jours pendant un véritable hiver canadien. Tu es comme tes insectes, mon chéri, tu ne supportes pas très bien la glace.»

Je ris un peu pour le taquiner, mais mon rire s’étouffe dans ma gorge. J’ai longuement réfléchi ces derniers temps. Le Québec me manque, il ne fait aucun doute. L’hiver, la population de joyeux lurons chigneurs, les grands espaces, les lacs et les rivières, les grandes forêts, la vie palpitante de Montréal… et ma famille. Ma famille qui ne m’a jamais parue aussi lointaine, presque étrangère. J’ai tant changé en deux années que je n’ai plus l’impression de lui appartenir. Comme si en connaissant mes véritables origines je ne considérais plus ces gens m’ayant élevée comme ma famille. Or, il n’en est rien. Je me retrouve entre deux mondes, tout en sachant pertinemment où mon cœur réside. À Enola j’ai trouvé qui j’étais véritablement, j’ai surmonté toutes mes peurs et affronté les pires sévices. Et pourtant. Pourtant j’ai la certitude d’être plus forte depuis mon passage. D’avoir fait des rencontres qui me changeront à jamais. J’ai la certitude d’être importante, même essentielle à un monde qui m’a pleinement adoptée. Oui, ce que Weston propose me paraît intéressant. Cesser de s’exposer à tous les dangers, m’endormir à ses côtés aux nuits les plus sombres plutôt que de sortir sous un masque pour défendre l’honneur d’une population en perdition. Se poser, une fois pour toutes, lui et moi, pour découvrir notre affection l’un pour l’autre plutôt que de souffrir. L’idée paraît tellement alléchante.

«Je sais que tu as peur, Weston. Sincèrement, j’ai peur aussi. Mais tu sais bien que ce serait de se mentir. Tu sais bien que notre vie se passe à Enola. De s’installer ici ce serait… De nous rendre tous les deux malheureux.»

Et de ça, j’en suis convaincue. Je garde l’espoir en moi, peut-être naïf, que son pays se verra libéré un jour ou l’autre, que nous n’aurons plus à vivre dans la peur. Notre patrie.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Jeu 17 Sep 2015 - 2:33

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

J’aimerais tant que nous puissions simplement nous aimer, sans avoir à nous soucier de savoir si l’autre sera encore là, demain matin. J’aimerais tant que nous puissions être ces gens qui n’ont aucuns soucis, hormis celui de savoir s’il reste une poche de lait dans le frigo. Et en quelque part, je suis certain que cette idée de s’établir ici, dans ce pays des grands espaces, nous permettrait de le faire. D’être monsieur et madame Elric. De s’embrasser avant de partir le matin pour le boulot, et de se retrouver le soir pour se faire un spaghetti devant un film un peu débile. Mercy pourrait continuer à écrire ses articles, elle s’occuperait d’un truc genre « la qualité de nos arbres au Québec », et moi, je me recyclerais dans l’une des arènes du Québec. Et on aurait notre petite maison. Et le soir on ferait un feu dans la cheminé. Et puis on vieillirait ensemble. Peut-être qu’on aurait des gosses, et un chien. Puis on deviendrait vieux, et on regarderait des photos de quand on était jeunes, de quand on était encore frivoles, et un peu fous sur les bords. Ce serait une vie banale. Simple. Peut être un peu ennuyeuse parfois. Mais au moins, on serait loin de ces dangers.

Mais bien sûr, je sais qu’il ne s’agit pas d’une possibilité, même si au fond, j’aurais bien aimé que ce puisse en être une. Même si je suis celui l’ayant proposé, je n’y crois pas. Et je devine d’avance la réponse de mon amoureuse. Bien sûr, elle n’y croit pas. Et en quelques sortes, ce qu’elle dit est vrai. Nos vies appartiennent à Enola, dans tous les sens du terme. Cette île nous a tous les deux vu naitre. Et peut-être qu’au fond, Mercy a raison. Peut-être que loin de cette Terre où grouillent les dangers, nous ne serions pas heureux. Cette image des petits vieux qui se font griller des marshmallows devant un feu, ça ne nous ressemble pas. Et même si ce serait plus simple ainsi, je doute que ça nous ressemblera un jour. D’ailleurs, je ne suis pas certain de vouloir que ça nous ressemble, un jour. J’ai beau chercher à me poser ces derniers temps, je reste tout de même un homme d’action. Un homme qui a besoin de bouger pour être lui-même. Et je sais bien qu’il en est de même pour ma douce moitié. Nous n’avons rien de cette image du petit couple sage qui pondra sagement un enfant par année simplement pour remplir son quota, et qui partira une fois par année à Cuba pour les vacances. Nous n’avons jamais été ainsi. Depuis le tout début, nous n’entrons pas dans les rangs, et c’est peut-être justement ce qui nous rend si fort, ce qui nous unis. Je sais bien que ma propre proposition ne pourra jamais devenir réalité, et pourtant…

-Je sais, je disais juste ça comme ça. En plus t’as raison, j’ose même pas aller me balader à Baguin parce qu’il faut trop froid, alors imagine un peu… Je deviendrais la fille dans Frozen.

Je glisse à mon tour un clin d’œil à mon amoureuse, un sourire amusé au visage. Bien sûr que j’ai peur. Peur de la perdre. Peur qu’on me l’arrache. Mais je sais aussi qu’il est inutile de s’embêter avec ça, ce soir. Après tout, ce soir, c’est encore notre soirée, à tous les deux. Ce soir, le Régime, la Résistance, tous ces tracas sont loin de nous. Ce soir, comme les soirs qui ont précédés, et ceux qui suivront jusqu’à ce qu’on rentre vers notre île, est à nous, et la seule chose qui devrait nous tracasser l’esprit, c’est ce froid de canard et ces deux ou trois moustiques qui n’ont pas encore compris que de se poser sur nous signifiait automatiquement la mort. Alors ce soir, je n’ai pas l’intention d’insister d’avantage sur ce qui arrivera lorsque nous rentrerons.

-Mais tu sais... De nous deux, c’est quand-même toi la plus frileuse. Parce que je paris que t’oserais pas aller te baigner, toi!

Cette fois, c’est un air malicieux qui vient s’afficher sur mon visage. Ma chéri, quand tu as accepté de m’épouser, tu as en même temps dit oui à tous mes petits jeux, mes petits défis, et toutes les bêtises qui peuvent parfois me passer par l’esprit. Et ce soir, j’ai envie de jouer. D’un mouvement de tête, je lui désigne le lac qui me semble complètement gelé. Je ne serais même pas surpris de voir une couche de glace s’y former. Et pourtant, la petite voix débile en moi me cri qu’il faut y plonger ce soir. Il y a quelques temps que je n’ai pas pensé ainsi, mais après tout, on n’a qu’une vie à vivre.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Jeu 17 Sep 2015 - 15:52

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

Je ne peux pas dire que cette suggestion ne me tente pas. Bien au contraire. Je l’ai considéré souvent depuis mon arrivée sur l’île, surtout aux instants troubles. Weston a vécu énormément ces dernières années, il a réussi à changer sa vie complètement, mais il a aussi vécu de façon quelque peu isolée, dans un monde où il refuse encore de voir ce que son île est devenue. Où il demeure aveugle à une réalité à laquelle il décide consciemment de se couper. Même si je le sais qu’à moitié sérieux, il n’en reste pas moins que son désir hypothétique de s’installer ici parvient à n’en pas douter de l’expérience qu’il a eue dernièrement dans les rues d’Amanil et qui l’ont laissé effrayé autant pour lui-même que pour moi. Un sentiment que je comprends sans mal et duquel je suis parvenue quelque peu à me détacher en côtoyant des amis Résistants, habitués eux-mêmes à faire face aux dangers de cette île. Au final j’ai simplement pris confiance en mes moyens et en ceux de mes proches, je me sais capable de me défendre désormais. Il l’ignore encore, il me voit toujours comme la fille frêle qu’il a récupéré sur les grandes routes après son passage dans les prisons, celle qui n’a plus osé sortir de chez lui pendant des semaines, qui se réveillait toutes les nuits animée de cauchemars intolérables, dans les cris et les pleurs. Mais je ne suis plus cette fille, j’ai abandonné une part de ma peur pour au final mieux me concentrer sur ce que je dois faire.

Dans tous les cas, je peux comprendre cette envie soudaine de la part de Weston, tout en sachant pertinemment que de prendre cette décision causerait sa perte. Une vie tranquille ici me paraît bien, mais il s’agirait d’une triste illusion et surtout de ne pas prendre en compte de nos besoins. Le blondin est attaché à sa terre natale, il y a vécu toute sa vie et il ne chercherait pas à la fuir si ce n’était d’une bonne raison. Mais mes mots je crois, ont réussi à le rassurer, mais nous allons devoir reparler de cette crainte qui l’habite. La peur n’a jamais vraiment animé sa vie, mais à présent qu’il a mis de l’ordre dans son existence, qu’il a de quoi chérir et s’inquiéter, son angoisse est palpable et je comprends parfaitement son sentiment. Je me réserve donc une place dans ma tête déjà bien remplie, une note pour me rappeler d’en discuter à nouveau, un autre jour ou plus tard. Pour le moment, mon époux me propose une baignade avec un air taquin sur le visage. Lui qui s’est emmitouflé de la sorte dans ses couvertures souhaite faire connaissance avec l’eau douce fraîche de mes contrées? Un sourire presque sadique étire mes lèvres et je me retire de ses bras en retirant tous mes vêtements, hormis bien sûr le maillot de bain que je portais déjà depuis cet après-midi où j’ai fait une excursion en bateau avec mon père.

«Tu vas le regretter toi, tu ne tiendras pas une seule minute!»

Le truc est de se lancer rapidement et de couvrir ses épaules. Je m’élance donc dans l’eau en évitant les quelques algues. L’eau est moins froide que ce que j’aurais pu imaginer et pourtant mon corps se raidit et se met à frissonner. Ouf. Je mets un moment à reprendre mon souffle, invitant mon chéri avec un grand sourire triomphant.

«Tu ne devrais pas lancer des défis que tu ne peux pas relever, Weston! J’ai grandi près de ce lac, j’ai l’habitude des petites baignades nocturnes. Si tu es si fier, tu devrais tout retirer, mais après je doute que tu sois assez brave pour le faire...»

Je me demande s'il le fera, s'il répondra à ma provocation. Ce début de mois de septembre est chaud, presque tel un deuxième été, mais l'eau est tout de même fraîche et cette nuit, agréable. Je souris de façon provocatrice en nageant comme si de rien était, alors qu’en fait l’eau n’a rien de bien confortable.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Jeu 17 Sep 2015 - 19:21

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

Je suis à peu près certain que je risque de regretter ce défi d’ici quelques secondes. Et d’ailleurs, je commence déjà à regretter alors que la jeune femme se détache de moi. Génial, le froid s’empare déjà de moi, et je n’ai même pas encore posé mon petit orteil dans le lac… Il faudrait peut-être que j’apprenne à ne pas lancer des défis à droite et à gauche, et surtout pas s’il s’agit d’un défi qui nécessite de se geler les fesses. Parce que bien sûr, Mercy était née dans un glacier, elle ne reculera pas, alors que moi… Alors que moi je mange une glace et j’ai besoin de me réchauffer après. Je dois me rendre à l’évidence, j’ai le sang chaud dans tous les sens du terme, alors le climat du Québec, non merci… Et pourtant, je viens de proposer ce défi qui semble aussitôt enchanter ma femme. Sans même me laisser le temps de revenir sur ma décision, elle retirer ses vêtements pour ne plus porter que son maillot de bain. Par Arceus, je n’ai même pas voulu monter sur ce bateau cet après-midi alors qu’il faisait encore soleil de peur de me faire éclabousser, alors plonger tête première dans ce bain de glace…?

-Ah ouais? Je parie que je vais résister plus longtemps que toi!

Ouais, sauf que là, j’exagère. Sauf que maintenant que j’ai trop parlé, je ne peux plus faire marche arrière. J’ai mis mon orgueil de mâle en jeu, et de rester là, sous cette couverture chaude, ce serait m’avouer vaincu. Et c’est bien connu, Weston Elric ne s’avoue jamais vaincu. Plein de regrets, je me redresse à mon tour pour suivre la jeune femme dévêtue jusqu’au lac, où elle plonge sans attendre. Par réflexe, je m’éloigne d’un bond pour éviter les éclaboussures, ce qui est un peu bête quand on y pense, puisque bientôt, je devrai glisser mon corps en entier dans ce lac congelé. Heureusement pour moi, la rose vient bientôt me provoquer, ce qui m’offre un regain de courage, suffisamment longtemps pour me pousser à retirer mes vêtements, pour ne laisser sur mon corps que mon sous-vêtement, qui n’est absolument pas suffisant pour me protéger du froid. Si j’étais relativement bien un peu plus tôt, emmitouflé dans la couverture et collé contre mon amoureuse, à présent, je n’ai plus rien pour empêcher ce petit vent frisquet de me faire frissonner. Et je ne suis pas au bout de mes peines.

Prenant mon courage à deux mains, je recule de quelques pas afin de m’offrir l’élan nécessaire, et sans y réfléchir d’avantage, je m’élance, pour effectuer une magnifique bombe dans le lac de glace. Une bombe, oui, voilà le mot qui décrit tout à fait l’effet de ce saut dans cette eau digne de l’arctique. Aussitôt mon corps submergé que j’échappe toute mon aire, manquant de m’étouffer sous l’eau. Glacé, je sens mes membres se paralyser, et je dois faire un effort surhumain pour parvenir à me redresser, pour finalement émerger de l’eau, tremblant.

-Putain de merde que c’est froid!

Je commence enfin à comprendre ce que devait ressentir Di Caprio lorsque le Titanic a coulé… J’oublie rapidement le défi de celui qui restera le plus longtemps, n’ayant plus qu’une idée en tête : sortir de l’eau. Sortir de ce bain glacé pour ne plus jamais y revenir. Je crois que je préfère même affronter les soldats du Régime plutôt que de passer une seconde de plus dans ce lac. Les bras croisés contre ma poitrine afin de contenir le peu de chaleur qu’il me reste, je me dirige du plus vite que je peux vers la berge, pour découvrir avec joie que nous n’avons pas songé à s’amener des serviettes pour se réchauffer après ce bain nocturne.

-Super… Quand on s’est promis de s’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare, c’est pas exactement ce que j’avais en tête…

Et ce petit vent n’arrange en rien ma situation. Je suis absolument congelé, et je crois que le claquement de mes dents est suffisant pour le prouver. Alors ne rien avoir pour se sécher, c’est vraiment tout ce qui manquait pour rendre cette soirée inoubliable… Littéralement.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Sam 19 Sep 2015 - 3:13

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

Les eaux froides du Québec. Elles me manquent à vrai dire, comme bien des éléments d’apparence anodine mais qui prennent tout leur sens à mes yeux. Le contact frais de l’eau contre ma peau réchauffée par le contact de Weston me rappelle sans mal mes nombreuses escapades dans ce lac, certaines mêmes inavouables. Des parts de mon adolescence, il y a une éternité me semble-t-il. Ces dernières années m’ont filé sous les doigts à une vitesse effarante, et pourtant en regardant vers l’arrière, je réalise tout ce que j’ai vécu, enduré et surmonté, pour parvenir à la jeune femme qui se tient aujourd’hui dans ce même lac. Le même sourire gamin, le même éclat joueur dans le regard, et pourtant, grandie, ayant affronté et vaincu des peurs que je croyais trop profondément ancrées en moi. Si bien que cette adolescente frivole et un peu renfermée malgré ses airs désinvoltes me paraît bien lointaine, inaccessible désormais, comme un souvenir teinté de mélancolie. Or, je ne regrette rien, et certainement pas d’être tombée amoureuse d’un gros imbécile qui, par orgueil masculin, fera à peu près tout ce dont j’ai envie. Y compris le ridiculiser. Alors que je m’habitue progressivement à la fraîcheur de l’eau, notamment en bougeant régulièrement, il effectue ses premiers pas dans le lac en regrettant déjà sa grande gueule. Je ne peux m’empêcher de pouffer en voyant ses yeux s’arrondir alors que l’inconfort vient étreindre ses muscles. Son entrée fulgurante ne suffit pas à briser le choc semble-t-il car il ressort aussitôt sous mes rires frénétiques.

«Gagné, j’ai gagné! Y’a rien de plus fort que les gens du Nord, haha! Je t’avais prévenu, on a comme une couche de fourrure sous notre peau qui nous protège!»

Bien sûr, je plaisante, et le suit à l’extérieur du lac, transie par la brise fraîche de cette nuit d’un été mourant qui devient rapidement mordant en étant complètement trempé. Mon pauvre époux en fait tout un plat, ce qui m’amuse. Pour ma part, je m’ébroue comme l’aurait fait un chien avant de le rassurer d’un sourire en gloussant. Je me glisse à pas de loups dans la maison endormie pour y récupérer des serviettes, mais aussi de quoi allumer un feu (allumettes et papier journal). J’en propose une au blondin frileux à ma sortie du bâtiment avant d’enflammer quelques branches mortes et du papier journal et d’y lance une bûche ou deux. Le foyer extérieur de mon père n’est peut-être pas bien gros, mais il nous réchauffera assurément. J’invite mon amoureux à me rejoindre sur notre banc favori, nous entourant à nouveau dans la couverture que nous n’aurions jamais dû quitter.

«Toi et tes brillantes idées hein.»

Je rigole à nouveau avant de lui filer un bisou contre la joue, glacée. Je me blottis contre son torse encore humide pour le réchauffer, sursautant au chant mélancolique d’un huart invisible, réfugié dans les ténèbres du lac, tenant à nous saluer. Je soupire d’aise en me sentant me réchauffer contre mon mari.

«Peux-tu y croire? Toi et moi, mariés? Il y a deux ans, on en aurait bien rigolé toi et moi, les deux célibataires endurcis. Et pourtant… nous y voilà. Il fallait vraiment que je sois affolée pour te dire oui l’autre jour hein?»

Encore une fois, je plaisante, avant d’émettre un léger soupir. J’aimerais tellement qu’il ne soit pas exposé à tout ceci. J’aimerais qu’il ne cherche plus à me suivre ainsi, qu’il ne veuille plus me protéger. Car il ne le peut pas. Tout comme je ne pourrais jamais le tenir complètement hors de danger.

«Je suis désolée, Weston.»

Je pose ma tête contre son épaule. Ici, j’aurais cru que la tristesse se tairait, qu’elle s’apaiserait du moins. Et pourtant…

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Sam 19 Sep 2015 - 4:20

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

Comment se fait-il que les québécois ne soient pas déjà tous morts de froid? Je veux bien qu’ils soient endurcis, un peu comme des Kaimorse, mais tout de même! C’est tout de même étrange que les maillots de bains se vendent si bien, ici… En même temps, j’y ai assisté, ils sont tous fous ici. On m’a même proposé cet après-midi d’aller faire un petit tour de ski nautique sur le lac. Bah oui, et puis quoi, encore! Non seulement je me serais gelé le cul dans le lac, mais en plus, j’aurais eu à affronter le vent, après ça! En fin de compte, le réchauffement climatique, ça n’est pas que du mauvais. Ce petit bain nocturne m’a complètement glacé, et pourtant, je ne peux m’empêcher d’en rire. Bêtement, oui, mais en rire quand-même. Il faut avouer que c’était plutôt drôle. Sauf que bon, il ne faudrait pas non plus s’éterniser. N’étant absolument pas contre l’idée de remonter vers le chalet, j’enchaine le pas à mon amoureuse, qui s’empresse d’aller chiper deux serviettes ainsi que le nécessaire pour faire un feu dans le chalet. Je ne me fais pas prier pour m’enrouler dans la serviette et me frotter vigoureusement, alors que la rose s’active à faire briller des flammes qui viennent déjà réchauffer mes mains tendues vers celles-ci. Peu à peu, la chaleur vient rendre la situation confortable, et bientôt, nous reprenons notre position de départ, collées l’un contre l’autre, bien emmitouflés dans la couverture, ne laissant dépasser que le bout de nos pieds afin de sentir la chaleur des flammes.

-Ouais mais c’est toi qui a eu la brillante idée d’accepter mon défi. Faut t’y faire ma chérie, t’a épouser un gros idiot, donc c’est à toi à réfléchir pour nous deux.

Cette fois, c’est à mon tour de rigoler avant de la serrer d’avantage contre moi, ce qui semble d’ailleurs être exactement ce que mon amoureuse recherche. De nouveau, le confort commence à revenir, et de nouveau, je recommence à simplement être bien. Le Québec a beau parfois se monter hostile, avec ses eaux glacées et ses petits vents qui viennent vous mordre sans pitié, mais il faut avouer que cette contré sait aussi se montrer paisible, apaisante. J’ai toujours eu un petit penchant pour les chants des grenouilles, la nuit, sur Enola, mais il faut avouer que ce chant majestueux provenant du lac parvient à offrir une bonne compétition. Doucement, je laisse mes yeux se refermer, alors que je me laisse bercer par les craquements du feu, ainsi que les paroles de mon épouse. Sans rien dire, je laisse se dessiner un sourire sur mon visage. C’est vrai que la situation est assez cocasse, quand on y pense. Ces deux célibataires têtus que nous étions, à présent mariés. Ces deux imbéciles s’étant promis du sexe et rien d’autre autour d’un petit déjeuner plus qu’embarrassant, maintenant unis jusqu’à la mort. C’est vrai que si on m’en avait parlé, à l’époque, je n’en aurais pas cru un mot. Moi qui m’étais toujours imaginé crever seul, si on m’avait dit que cette bonne baise allait un jour devenir ma femme… Arceus, personne n’aurait pu le prévoir, à l’époque. Et pourtant, nous voilà, ensembles, amoureux, mariés. Nous voilà dans les bras l’un de l’autre, à simplement être bien.

Mais simplement être bien, est-ce réellement l’avenir qui nous attend? Je ne peux repousser ces pensées toujours aussi pessimistes alors que la jeune femme reprend la parole. Je ne peux m’empêcher de revivre mentalement ces images. Celles de la mort. Celles de la violence. Celles qui auraient très bien pu me l’arracher, qui auraient très bien pu m’enlever ce que j’ai de plus précieux. Même si nous tentons tous les deux tant bien que mal de laisser ces évènements derrière nous, au moins le temps de profiter de ces petites vacances improvisées, je sais bien que dans les faits, nous en sommes tous deux incapables. S’est-il réellement écoulé une nuit sans que je me réveille en sursaut pour chercher frénétiquement la présence de mon amoureuse à mes côtés, craignant qu’on me l’ait arraché durant mon sommeil? S’est-il réellement passé un seul moment où j’ai cessé d’avoir peur? Pour elle, pour nous. La vérité, c’est que je n’ai jamais cessé. Et si j’étais parvenu à refouler ce traumatisme de janvier, je crains que cette fois, ce ne soit pas possible.

-T’es pas obligé de faire tout ça, tu sais… Je sais que c’est notre patrie, et je sais que tu veux la voir libre un jour. Moi aussi j’aimerais que ça arrive, un jour, mais… Mais moi, la liberté, si c’est pour être sans toi, bah j’en veux pas…

Je ne pourrai jamais profiter de quoi que ce soit, si cela signifiait de perdre la seule avec qui je veux partager ma vie. Alors une vie libre sans mon amoureuse, ce n’est tout simplement pas une vie.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Mar 22 Sep 2015 - 15:04

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

Weston, un idiot? Je ne l’ai jamais considéré comme tel. Malgré ses études abandonnées qui l’ont laissé à bien des égards méconnaissant de ce monde qui l’entoure, malgré ses décisions parfois douteuses et son comportement souvent colérique ou carrément insouciant, malgré son passé de junkie, mon mari n’a rien d’un idiot à mes yeux. En fait, il est certainement inconscient, inconscient alors qu’il se lance dans un lac aux eaux fraîches dans un pays qu’il ne connaît nullement, inconscient en cherchant sa copine dans le feu d’une bataille où il n’était ni armé, ni bien protégé, ni formé pour y faire face, inconscient quand il m’a demandé de l’épouser en me désignant comme la femme de sa vie. Et c’est cette inconscience qui me pousse à le protéger et à le détacher de tout ce qui concerne ce conflit qui balaie l’île. Il ne le comprend pas, il ne le comprendra probablement jamais véritablement, tout comme moi, comme tous ceux qui y participent activement d’un parti comme d’un autre. Les guerres se forment sur l’incompréhension qu’on a de l’autre, sur la peur aussi. Voilà pourquoi j’ai choisi, le plus possible, de m’en détacher, d’accepter ce conflit sans toutefois lâcher prise sur mes convictions devenues profondes. Or, Weston est un homme qui vit trop au jour le jour, voguant à son propre rythme, pour vraiment aspirer à entrer dans le mouvement Résistant. Je me demande même si cette idée lui a déjà traversé l’idée et j’en doute. Personnellement, je le préfère à la maison à attendre que je rentre qu’en plein dans l’action.

Dans tous les cas, je crois que mon époux ne comprend pas véritablement mes raisons, ni même celles de la Résistance. Je n’ai jamais eu une idée idéalisée du mouvement, même que je m’en montre plusieurs fois critique et sévère, sans toutefois discréditer leur travail. À mon sens, une Résistance est essentielle à tout gouvernement absolu comme le nôtre, à toute dictature brimant les droits humains. Mais la bataille en elle-même n’a rien d’héroïque ou belle, les autres Résistants et moi n’agissons pas ainsi pour être reconnus comme des héros. Weston me rappelle une nouvelle fois que je n’ai pas cette obligation de me mêler à leurs histoires et je souris un peu, malgré moi. J’ai tenté pendant un an de ne pas me sentir concernée jusqu’à ce que ce soit vraiment trop difficile. Personne ne m’a tordu le bras pour m’impliquer dans la Résistance, personne n’a obligé ou convaincu. J’ai simplement suivi les élans de mon cœur et ne regrette rien à présent.

«Je sais bien que je ne suis pas obligée, Weston. Je sais aussi que tu préférerais que je ne risque pas ma vie ainsi, que je reste près de toi la nuit plutôt que de te laisser dans l’angoisse. Peut-être t’imagines-tu que je joue aux héros, que je me berce de désillusions… Sincèrement, j’ignore si nous y arriverons un jour. Tout ce que je sais c’est que j’ai envie de me battre pour ce qui est bien. Pour que les gamins de cette île soit libres, que ma filleule grandisse sans la peur oppressante dans son ventre. Je le fais parce que pour une fois dans ma vie, j’ai décidé de me soucier de plus que moi-même et d’agir parce que j’en ai la capacité.»

Mes écrits ont changé énormément de choses, et les débats internationaux au sujet de l’île d’Enola continuent d’attirer l’attention et de prendre de l’ampleur. La vérité doit éclater non seulement au niveau international, mais aussi rassembler le peuple enolian. J’ai envie de devenir leur voix.

«Ceci étant dit, je fais attention. Car je n’ai pas vraiment envie de mourir mine de rien. Lors de mes missions, Golden se tient toujours près de moi, et je suis souvent rentrée bredouille tu sais, parce qu’il fallait me sauver. Je suis prudente, le plus que je le peux, parce que je veux te revenir saine et sauve, le plus possible. Je sais que ce que je te dis ne te rassureras jamais complètement. Tout ce que je peux te demander est de me faire confiance. Je suis bien entourée par les autres Résistants et par mes Pokémon. Je ne te dirai jamais que je ne risque rien, mais au moins je suis loin de me trouver sans ressources.»

Je me tais, étudiant son visage et sa réaction après avoir tant parlé d’un sujet tabou à l’autre bout du monde, et ici presque banal, sans les restrictions et la peur qu’on nous surprenne, qu’on nous entende. Seul le huart chantant tristement se fait témoin de nos paroles.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Dim 27 Sep 2015 - 22:02

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

Je sais bien que c’est égoïste, mais j’aimerais tant que mon amoureuse n’ait pas cette envie permanente de me forcer à la partager avec toute l’île d’Enola. J’aimerais que, comme moi, elle accepte de laisser tomber ces histoires de Résistance et de dictature. Je voudrais qu’elle soit capable d’en faire fi, un peu comme moi. Mais je sais bien que ce n’est pas le cas, et que malgré ce que je pourrai dire, la jeune femme ne laissera pas tomber ses convictions. Même pas pour moi. Je sais que je ne pourrai pas la faire changer d’avis, et pourtant, je sais aussi que cela ne m’empêchera jamais de m’essayer. Parce que la rose aura beau me sortir toutes les excuses du monde, moi non plus je ne changerai pas d’avis. Elle aura beau tenter de me rassurer de toutes les manières, comme elle tente justement de le faire, jamais je ne pourrai être complètement rassuré de la voir s’échapper au beau milieu de la nuit, pour m’abandonner à mes inquiétudes jusqu’à ce qu’elle revienne, une fois sa mission accomplie. Jamais je ne pourrai me sentir à l’aise de la savoir au milieu de ces dangers, peu importe qui ou quoi l’entour. Peu importe que Golden ou Kinu gardent un œil sur la rose en tout temps, je sais bien qu’un moment d’inattention peut coûter cher. Je le sais. Je l’ai vu. Et je l’ai vécu. À plusieurs reprises j’ai assisté, sans véritablement le vouloir, aux horreurs de cette île que nous considérons comme notre chez-nous. Tout comme la jeune femme, j’ai vu et j’ai subi la rage du Régime. Et pourtant, contrairement à elle, je refuse de me mêler à ce combat aussi barbare d’un bord que de l’autre. Mercy aura beau me parler de la Résistance comme « de ce qui est bien », honnêtement, je n’y crois pas. Tant qu’à moi, la moitié de ses membres sont fêlés, et l’autre moitié n’est probablement pas mieux. Ils croient qu’ils sont là pour faire vivre leurs idéaux. Ils pensent que grâce à leurs actions, Enola se libérera un jour. Mais dans les faits, ils ne valent pas mieux que le Régime.

Mais encore, je sais bien que peu importe ce que je dirai, mon épouse ne me laissera pas la contaminer de ces pensées. Je sais bien qu’elle croit en l’utilité d’une Résistance. Et je sais bien qu’elle croit véritablement pouvoir changer les choses. Et pour ça, je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, Mercy a déjà changé les choses. Elle a ouvert les yeux du monde, et tant qu’à moi, c’est déjà plus que suffisant. Sauf que visiblement, nous ne pensons pas de la même manière. Je sais très bien qu’une fois de retour sur notre île, la jeune femme se remettra à son rythme, et recommencera à partir en missions, alors que moi, je recommencerai à me plonger dans l’inquiétude. Et j’ai beau détester ça, je n’ai pas tellement le choix de l’accepter. Car même si je continuerai à tenter de l’en dissuader, je ne peux pas l’empêcher de vivre comme elle le souhaite. Après tout, les rôles ont déjà été inversés. J’ai déjà été celui avec un mode de vie dangereux. J’ai déjà été celui qui mettait sa vie en jeu pour des raisons beaucoup moins nobles. Peut-être bien qu’un jour, nous serons deux à avoir laissé derrière nous nos passés remplis de dangers pour simplement vivre de cette manière tout à fait ennuyeuse mais sécuritaire comme je l’avais songé plus tôt.

-Alors dans ce cas, j’aurai pas le choix de t’attacher tous les soirs dans le lit pour t’empêcher de partir. Et puis tant qu’à ça, j’en profiterai un peu…

Cette fois, j’abandonne mon air sérieux pour en adopter un autre un peu plus joueur. Un sourire aux lèvres, j’attire mon épouse un peu plus contre moi afin de lui glisser un long baiser qui reflète bien mieux les raisons de notre voyage improvisé. Je sais très bien qu’encore une fois, j’évite avec un soin fou d’aller trop creux dans ce sujet épineux. Mais les conversations compliquées et lourdes, ça n’a jamais été mon fort. Et puis, mon corps peut bien se charger de montrer à ma femme à quel point je tiens à elle, et à quel point je serais malheureux s’il devait lui arriver quoi que ce soit…

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Lun 28 Sep 2015 - 17:51

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

J’ai parfaitement conscience du gouffre qui sépare nos opinions et sincèrement, je ne lui en voudrai jamais. Jamais de préférer se tenir loin de ces combats, jamais de regarder ailleurs lorsque la terreur s’abat sur les innocents. Je ne pourrai jamais retenir contre lui son apparente indifférence, tout simplement car je sais que ce qu’il ressent est bien différent de tout ce que je pourrais m’imaginer. D’autres raisons justifient son inaction dans le présent conflit, des éléments importants que je ne peux que comprendre et accepter. Weston a peur, et se sentir concerné dans une telle situation lui est difficile. J’ai partagé pendant longtemps ce point de vue, celui de se préserver avant de chercher la justice, mais à force de côtoyer les habitants, courageux et inspirants de cette île, j’ai vogué dans des chemins différents jusqu’à enfiler le costume moi-même. Changer le monde de mes écrits ne s’arrêtera jamais dans la facilité, bien au contraire. Si je souhaite devenir la journaliste à laquelle j’aspire, il me faudra prendre toujours plus de risques et avec eux, de me protéger adéquatement. Malheureusement, toutes mes précautions ne parviendront jamais à effacer totalement le danger encouru. Je ne mentirai pas à Weston, ni maintenant ni jamais. J’ai conscience de risquer ma vie, j’ai conscience que les risques de le laisser veuf en jeune âge sont élevées. Or, il réalise aussi qu’il ne pourra pas me retenir, que notre couple fonctionne justement car nous avons appris à laisser l’autre mener l’existence qu’il entend.

Lorsqu’il change à moitié de sujet, j’ai compris que cette conversation touche à sa fin et qu’il tente de me signifier qu’il en a assez. Les grands discours lyriques n’ont jamais été sa tasse de thé, ainsi je le laisse faire et force un sourire alors que tout en moi s’alourdit encore de cette discussion qui, même courte, représente un nouveau point de départ depuis notre mariage. Un couple s’assoit souvent sur un temple de non-dit que seuls les concernés parviennent à comprendre, ainsi je laisse couler malgré ma curiosité cuisante de connaître le fond d’une pensée qu’au final, je ne suis pas prête d’entendre. J’ai l’objectif à long terme d’arriver à rassurer assez mon époux pour qu’il parvienne à me faire confiance lors de mes sorties nocturnes, mais je n’ai qu’à inverser les rôles pour savoir cette tâche impossible à réaliser complètement. Avec un soupire, je l’accueille alors qu’il m’attire à lui pour un baiser tendre, un baiser qui me fait frissonner et que je poursuis avec délice, jusqu’à ce qu’une voix ne vienne briser le confort dans lequel nous nous installions tout juste.

«Eu-euhm… pardonnez-moi, je peux revenir plus tard.»

Brandon. Mon demi-frère adoptif se tient dans l’encadrement de la porte patio, nous observant blottis l’un contre l’autre. Ses joues rivalisent avec le rouge présent dans sa chevelure auburn et il s’empresse de détourner le regard, ses grands bras d’adolescent ballant des deux côtés de son corps maigre avec embarras. Je souris en voyant le garçon, bientôt âgé de quinze ans, tout aussi mal à l’aise devant quelque situation amoureuse que ce soit. Je me détache quelque peu de mon amoureux et invite mon jeune frère à nous rejoindre. Je connais les intentions de celui-ci car, en nous rejoignant sur la terrasse auprès du feu ce soir, il ne cherchait pas ma présence mais bien celle de mon époux, qu’il connaît encore à peine. Plein d’une gêne palpable mais aussi d’une certaine détermination, il s’avance à nos côtés, suivi de son fidèle Tento, son Coxy. Il vient s’assoir près de moi et jette régulièrement des regards gênés vers le Champion, jusqu’à ce qu’il ose enfin prendre la parole.

«Excusez-moi monsieur Elric… Mercy m’a raconté que vous êtes un Champion spécialiste des insectes sur Enola et… et… j’aimerais savoir si… ce serait possible… bien sûr si ce n’est pas trop demander… si je pourrais rencontrer votre équipe et vous défier dans un combat. S’il vous plaît?»

Brandon offre un regard affable à Weston. Depuis son tout jeune âge, le gamin se passionne pour tout ce qui rampe, particulièrement les insectes. Tento se pose sur son épaule avec un salut au blondin tout aussi sympathique. Ces deux-là font vraiment une jolie paire de joyeux lurons au grand cœur.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Jeu 1 Oct 2015 - 19:17

• I pray we never forget our dreams •feat. Mercedes Blanchett

J’ai toujours préféré l’action à la parole. Le corps aux mots. La simplicité aux complications. Et mon épouse en est bien consciente. Depuis le tout premier jour où nos regards se sont croisés, ce ne sont pas mes mots qui ont su la conquérir, mais bien mes touchés, mes mouvements, mais baisers. Et ce soir encore, ce sont eux qui prennent le dessus. Au lieu de me perdre dans des paroles compliquées et une guerre d’arguments concernant les activités dangereuse de mon amoureuse, je préfère profiter du temps que nous avons, ici, à simplement nous aimer et profiter de notre tout nouvel union. Parce que si je ne doute pas que nous saurons nous exprimer en tant que mari et femme lorsque nous retournerons à Enola, je sais aussi que les choses sont encore meilleures, ici. Parce qu’ici, nous n’avons aucun soucis, aucune crainte. Nous n’avons que l’autre. Nous n’avons qu’à profiter, un point c’est tout. Et c’est justement ce que j’ai l’intention de faire, en resserrant mon emprise sur la rose qui ne semble pas être contre ce changement assez brusque de situation. Je peux la sentir frissonner sous mes baisers et mes caresses, et aussitôt, un questionnement important surgit dans mes pensées : dévirons nous faire ça ici, face au feu, ou serait-il plus sage de continuer les choses à l’intérieur, dans une chambre à l’abri du froid et du vent?

Les scénarios tous plus délicieux les uns que les autres se bousculent sous mon crane, mais avant que je puisse me décider sur l’un deux, une voix masculine me fait sursauter. Et c’est quelque peu à contrecœur que je reconnais Brandon, le frère cadet de mon épouse, que j’ai pu rencontrer un peu plus tôt cette semaine. Il s’agit d’un jeune homme plutôt timide, mais tout de même fort sympathique. Honnêtement, si on ne m’avait pas indiqué le lien de parenté entre l’adolescent et mon amoureuse, je n’aurais jamais pu le deviner, mais cela ne m’a aucunement empêché d’accueillir ce nouveau beau-frère exactement comme cet autre maigrichon braillard qu’est John. Toutefois, même si je n’ai absolument rien contre le nouveau venu, je dois avouer que je me serais bien passé de lui en ce moment… Disons simplement que j’avais d’autres plans pour le reste de la soirée, mais alors que Mercy l’invite à se joindre à nous, je peux définitivement dire adieu à mes scénarios pourtant tous plus excitants les uns que les autres. Enfin, de toute manière, la soirée est encore jeune pour notre couple, et ainsi je suis à peu près sûr que d’autres occasions se présenteront à nous lorsque nous rejoindrons notre chambre.

Retenant tout de même un petit soupir de déception, je me tasse légèrement afin de laisser de la place à l’adolescent, qui vient prendre place aux côtés sa sœur. Celui-ci semble tout aussi gêné que lors de nos rencontres précédentes, et il lui faut bien quelques instants avant de finalement prendre la parole. Je ne peux m’empêcher de grimacer alors que je l’entends me vieillir d’une bonne vingtaine d’années avec son « monsieur Elric », mais je le laisse tout de même terminer sa phrase, pour au final me proposer quelque chose qui me surprend quelques peu. Si je n’ai pas manqué de remarquer son Coxy, j’étais loin de me douter que je retrouverais des fans aussi éloigné de ma terre natale… Malgré tout, je ne peux m’empêcher de sourire devant la demande un peu sortie de nulle part de l’adolescent. Ainsi, j’ai ici un jeune fan d’insectes? J’ai beau être à des milliers de kilomètres de mon arène, je me fais toujours un devoir d’accorder un peu de temps aux jeunes dresseurs s’intéressants à mon type de prédilection.

-Il fait peut-être un peu trop sombre pour faire ça ce soir, mais ouais ça me ferait plaisir, genre demain ça t’irait? Sauf qu’il y a une condition avant : tu ne m’appelle plus jamais « monsieur Elric »! Tu peux m’appeler Weston, West, Wes, Westy, ou même « mon choux » à la limite, mais pas « monsieur »!

J’adresse un clin d’œil au rouquin qui semble avoir épuisé toute son énergie simplement pour me faire cette requête. J’espère simplement qu’il aura un peu plus de tonus en combat qu’en paroles… Mais bon, disons que je suis assez mal placé pour juger, compte tenu du déroulement de notre propre conversation, à mon épouse et moi. Dans tous les cas, il me ferait plaisir d’observer de quoi est capable le frangin numéro deux de mon épouse. Mais peu importe à quel point le garçon me semble passionné, il est hors de question que je me donne en spectacle ce soir. Si j’ai déjà combattu avec des facultés affaiblies par le passé, ce que le froid du Québec me fait comme effet n’est tout simplement pas comparable à quoi que ce soit comme substance, et je doute être en mesure d’offrir quoi que ce soit d’intéressant au jeune dresseur. En plus, je suis encore en sous-vêtements sous ma serviette, et à voir comme Brendan a réagit en nous voyant un peu trop collés, je n’ose même pas imaginer sa réaction s’il me voyait me planter à moitié nu devant lui.

(c)Golden

Sujet: Re: I pray we never forget our dreams [PV Mercy] Ven 2 Oct 2015 - 1:09

♦ I PRAY WE NEVER FORGET OUR DREAMS ♦feat. Weston Elric

D’aussi longtemps que je me souvienne, Brandon s’est toujours passionné pour toutes sortes de créatures rampantes. Dès son plus jeune âge, il capturait dans des bocaux des spécimens de toutes les espèces. Papillons, chenilles, fourmis… Il me les rapportait avec une fierté qui faisait briller ses grands yeux bruns, il ressemblait tant à sa mère en ces instants. Il passait des heures à feuilleter de grosses encyclopédies sur le règne animal ou plus particulièrement sur les insectes. Je me souviens encore de son expression concentrée, le ballant de ses petits pieds. Je réalise à quel point il a vieilli à présent qu’il se tient à mes côtés, le regard rivé vers son interlocuteur avec une détermination qui ne fait aucun doute. Depuis deux ans il a énormément allongé, en plus de muer, de perdre ses légères rondeurs enfantines pour revêtir cette nouvelle silhouette mince. Je passe une main dans son dos dans un geste affectueux qui lui tire un sourire. Je mentirais en affirmant que ce pauvre petit nerd ne me manque pas. Au contraire, à le côtoyer en ces quelques instants candides, j’ai la certitude de souffrir du manque bien égoïste de le trouver tous les jours avec son grand sourire, sa douceur timide et ses grands rêves. Si seulement je pouvais le cacher dans ma valise! Je sais néanmoins qu’il est bien plus en sécurité ici qu’à mes côtés. Ce qui ne m’empêche pas de rêver qu’il vienne me visiter, un projet que j’entretiens dans le secret de mes pensées depuis un moment.

Pour l’instant, je reporte mon attention auprès de mon époux qui se retrouve maintenant devant une demande de combat. La refusera-t-il? En fait, je connais déjà les intentions de Brandon. Le garçon ne possède qu’un talent limité en combat, son intérêt réside ailleurs. Ce qu’il souhaite réellement est plutôt d’avoir l’occasion de voir ses insectes préférés en mouvement, dans un combat véritable où il pourra compiler des données sur leurs comportements, la vitesse, les attaques, etc. Il souhaite éventuellement devenir biologiste, il s’intéresse énormément aux mœurs des insectes, plus particulièrement les Pokémon. Lorsque je lui parle au téléphone, il me raconte en long et en large l’étendue de ses projets de recherche. Tout comme moi au même âge, il trouve très longues ses études secondaires, trop contraignantes. Je ne peux que l’encourager. Il tient le coup. C’est un garçon brillant, sensible, drôle et attachant. Je n’ai nul doute qu’il s’en sortira. À la mention du mot «demain», Brandon affiche une légère moue déçue qu’il troque rapidement pour un sourire. Rien n’arrive à ébranler son optimiste de toute façon. Il se redresse donc, amusé par la demande de Weston.

«D’accord mon… Weston. C’est un rendez-vous, alors. Je vous laisse à vos occupations tous les deux, papa me tuerait s’il me voyait encore debout à cette heure.»

«Okay, Brandy, fais de beaux rêves.»

Mon petit frère se retourne alors qu’il se dirigeait vers la porte et m’offre un grand sourire.

«Oui, je vais rêver de l’île d’Enola.»

Il se sauve en laissant ce souhait en suspens, une phrase dont je n’ai pas manqué le sens. Tout comme moi, Brandon aimerait me visiter à Anula, une idée qui me plonge dans l’angoisse. Après les événements de juillet, je crains que la situation de l’île ne soit pas tout à fait adéquate pour un jeune touriste curieux. Nous aurons l’occasion d’y penser plus tard. Pour le moment j’ai froid et la fatigue me rattrape.

«Bon, aller viens, je tombe de fatigue puis demain il va falloir préparer les valises pour retourner à la maison.»

Je tire Weston par le bras et lui offre un sourire. Nous savons tous les deux que la suite de notre aventure ne se dessine pas ici, dans ce pays nordique, mais bien chez nous, dans notre jungle abondante et dangereuse, sur cette île paradisiaque aux mille dangers pourtant. Je mêle mes doigts aux siens, heureuse.

(c)Golden

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