« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Une histoire de timing [OS]

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Clive G. Donovan
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Clive G. Donovan
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MessageSujet: Une histoire de timing [OS]   Une histoire de timing [OS] EmptyLun 23 Mar 2015 - 23:53



Une histoire de timing

Éclosion d'Alastair

Clive n'aime pas les patrouilles : ce n'est pas son job, normalement. Il n'est pas supposé avoir à faire ça, mais il arrive tout de même parfois qu'il manque quelqu'un pour commander un groupe et, étant donné que le hérisson avait bon cœur de temps en temps, il acceptait de guider des soldats durant un certain temps. Lui, il est généralement en train de coordonner les entraînements, les missions les plus épineuses et de se coltiner une quantité astronomique et inhumaine de paperasse. Ces tâches lui conviennent car il n'a bien souvent pas à s'aventurer à l'extérieur, ou du moins pas en pleine journée, et certainement pas dans les lieux les plus bondés de Vanawi. Ce qui dérange Clive, en plus du fait qu'il doit supporter d'être entouré d'une grande quantité de monde et a donc un espace personnel qui n'est à ses yeux pas suffisant, c'est aussi le fait qu'il a la nette impression qu'il serait bien plus productif si il était devant son bureau plutôt qu'ici. Ses yeux désintéressés parcourent les rues pour vérifier qu'aucun trouble ne les agite. Ezekiel le suit comme toujours religieusement, dans le silence le plus absolu, alerte pour pouvoir réagir rapidement en cas de besoin ; Clive a depuis longtemps laissé tomber l'idée de convaincre le Démolosse qu'il ne risquait pas grand chose. Pour l'occasion, Asmodée les suivait, ayant obtenu l'autorisation de son dresseur de les accompagner afin qu'elle voit un peu ce qui se passait. Si d'ordinaire il était difficile, très difficile même de la faire obéir parce qu'elle était avant tout capricieuse et détestait suivre le moindre ordre, elle n'avait aujourd'hui pas chigné un seul instant, fait suffisamment rare pour qu'il soit relevé.

L'officier soupira, sentant l'ennui venir le chercher alors qu'il continuait d'avancer. Ces rues, il les connaissait tellement qu'il finissait par en être lassé, aussi rassurantes qu'elles soient à observer puisqu'elles lui rappelaient encore et toujours le cadre paisible de son enfance. Il réprimanda deux ou trois fois des soldats dont l'attention n'était pas énormément fixée sur leur tâche, en se demandant néanmoins si quelque chose se passerait véritablement, aujourd'hui. Et bien sûr, vu qu'il ne fallait JAMAIS penser ça sous peine de répercussions plus ou moins importantes, ce fut à ce moment-là que les doutes de l'officier volèrent en éclat.
Remarquant grâce à un coup d’œil au bon endroit au bon moment dû en grande majorité au hasard une partie d'un revolver, il fronça les sourcils mais continua d'avancer, ayant conscience que si il agissait et que le suspect le remarquait il risquait de blesser des innocents. Toutefois, Ezekiel avait bien remarqué l'agitation de son dresseur, si bien que lorsque l'homme fut rentré dans une épicerie, il ne fut pas surpris lorsqu'il le vit s'arrêter brusquement. En donnant des indications via ses mains à ses subordonnés, il les laissa se mettre en place dans la discrétion la plus absolue, tout ça pour que personne ne se rende compte de ce qui était en train de se passer. Sans un mot, Clive laissa sortir de leurs balls Seraphim et Castiel qui, grâce au partage des pensées permis par le Gardevoir, surent vite ce qu'ils avaient à faire.

« On y va. J'en veux deux avec moi, trois à l'arrière et deux ici. Évitez de tirer le plus longtemps possible et sécurisez le périmètre. Vite ! »

Les soldats s'exécutent sans protestation : si Clive remarque quelques expressions inquiètes, et il note mentalement de leur rappeler plus tard qu'ils se devaient de rester détachés de tout à n'importe quelle occasion, il ne s'en préoccupe pas. Son regard doré s'est déjà posé sur l'épicerie. Après avoir ordonné aux deux soldats qui le suivaient de se placer derrière lui, il se colla au mur pour voir ce qui se passait. De cet angle, il pouvait apercevoir un homme armé, dont le visage n'était pas dissimulé et qui devait bien avoir environ trente ans et était de constitution forte. Il pointait maintenant son arme devant le visage d'une hôtesse de caisse tétanisée qui n'osait pas bouger ou appeler à l'aide de peur que ses organes et son cerveau ne repeignent les murs quelques secondes à peine après.
Tandis que le Gardevoir s'assurait d'empêcher la moindre téléportation, Seraphim et Ezekiel restaient derrière leur dresseur. Clive se glissa le plus discrètement possible derrière des étagères, et ce en ignorant les cris et beuglements de l'homme qui perdait peu à peu patience et aurait pu agir d'un instant à l'autre. Il fit de son mieux pour rendre sa présence la plus discrète possible.

« Le fric, putain ! Ouvre la casse avant que je t'éclate la cervelle, pétasse ! »

L'officier fit signe aux deux soldats de couvrir ses arrières. À ce niveau-là, la moindre erreur serait fatale : si ce doigt qui tremblotait déjà en caressant la gâchette bougeait de quelques centimètres, alors la jeune femme livide et paralysée par la peur qui retenait avec de grandes difficultés ses larmes ne vivrait pas une journée de plus. Si il prenait une seconde de trop, si il faisait ne serait-ce qu'un geste inutile... Quelque chose lui disait que les enfants sur le photos affichées au mur grandiraient sans mère. Envoyer Ezekiel ou Sera serait trop risqué, et lui tirer dans la jambe ou dans le bras causerait à coup sûr un mouvement et les risques pour qu'il tire, même sans faire exprès, étaient trop grands pour que Clive les prenne.
Ce fut à ce moment-là que son téléphone se mit à sonner. Les yeux de Nero s'écarquillèrent sous son masque et il se sentit s'arrêter de respirer, tétanisé. L'attention du cambrioleur fut alors immédiatement capturée et il se mit à jeter un regard circulaire, dirigeant son arme vers toutes les directions du magasin, toujours en tremblant.

« C... C-c'était quoi, ça ?! Putain, montre-toi ! Montre-toi où je la bute ! »

Il expira profondément et fit signe aux soldats de rester là où ils étaient, soit hors de son champ de vision même si il venait un peu à se rapprocher. Sera et Zeke sont inquiets, mais ce n'est pas la première fois qu'ils vivent une situation pareille et ils savent mettre le travail avant leurs émotions personnelles.
Silencieusement, il se relève, les mains levées, le regard froid et calme. De quoi devrait-il avoir peur ? De ce visage déformé par la peur et l'angoisse, par cette démence sous-jacente qui le pousse vers la rage la plus incontrôlable et inexplicable ? Clive en a vu tellement qu'ils se ressemblent tous, à ses yeux, et même si il suffirait d'une seconde pour que ça soit terminé, se mettre à chouiner ou à paniquer ne va en rien l'aider. Il sait qu'au fond, il est le seul à avoir le contrôle de la situation ici.

« Qu'est-ce que c'était ça ?!
- Mon téléphone. On m'a envoyé un message.
- Prends-moi pas pour un con ! T-t'as appelé les flics, c'est ça ?! Réponds !
- Si j'avais appelé les flics, vous les entendriez maintenant.
- N-ne te fous pas de ma gueule ! »


Il se tient sur un lac gelé, et la surface est très, très fragile. Il ne sait pas si dire qu'il est en équilibre sur un fil extrêmement fin serait une métaphore plus adaptée, mais il le pense. L'homme s'approche, pointant toujours son arme en visant la tête du hérisson qui paraît à peine remarquer ce détail. En réalité, tandis qu'il décortique la façon dont il tient son arme, il en vient à une seule conclusion : ce type n'a jamais appris à tirer, et n'a sûrement aucune expérience. Le savoir n'est pas inutile ; ses neurones s'activent pour concocter un plan suffisamment ingénieux pour le tirer d'affaire, et il puise dans ses expériences passées pour essayer de trouver une solution miracle, mais rien n'y fait. Tout se jouera dans un mélange d'improvisation et de réflexion, comme à l'accoutumée.
Le canon de l'arme se pose contre son front. Clive inspire instinctivement, sachant qu'il n'a maintenant plus que quelques secondes pour sauver sa vie et celle de la jeune femme qui les observe sans oser bouger : il ne lui en veut pas, étant donné qu'il est évident qu'elle trop est terrifiée pour agir, chose qui n'est pas surprenante pour un civil. Le braqueur le force à s'agenouiller petit à petit, et tandis qu'il finit de poser un de ses genoux à tête, il expire.

Profitant d'une seconde où le doigt de l'autre s'était très brièvement éloigné de la gâchette, il saisit brutalement l'un des poignets de l'homme et le souleva en l'air en compressant volontairement ses os, et ce en dépit des grognements de douleur qu'il entendit, suivi du tir. Le son résonne dans la boutique tandis que des bouts de béton tombent du plafond et qu'un léger nuage de poussière se forme. Le pistolet tomba au sol. Sans plus attendre et avec des mouvements pratiqués si souvent qu'ils étaient devenus mécaniques, il fit à celui qui le menaçait il y a quelques instants une clé de bras suffisamment resserrée pour que l'homme dusse lâcher son arme. Une fois cela fait, il le frappa à l'arrière de ses genoux. Dès qu'il fut tombé, il mit son pied sur son dos et sortit sa propre arme qu'il pointa sur son crâne, menaçant sans l'être.

« Ne pense même pas à bouger. Vous deux, dépêchez-vous et menottez-le, je ne vais pas attendre vingt ans ! »

Les deux soldats s'exécutèrent sans tarder davantage, l'air un peu penauds et maladroits tout de même, et Clive en conclut qu'il devait s'agir de recrues inexpérimentées au vu de leurs réactions. L'officier rangea son arme et poussa un soupir soulagé en entendant le bruit des menottes se verrouiller. Il jeta un regard à la jeune femme qui tremblait encore et alors que les soldats l'attendaient pour partir et qu'Ezekiel ainsi que Seraphim le rejoignaient, il s'adressa à ses subordonnés d'un ton plus que désintéressé.

« Emmenez-le. Je viendrais m'occuper du rapport d'ici peu, gardez-le bien éloigné de la foule, mais je m'en occuperai. Dispersez la foule, avant tout. Prévenez juste du fait que l'accident a été résolu et qu'il n'y a aucune victime. »

Ils hochèrent de la tête et obéirent. Clive, maintenant assuré que les soldats étaient  partis, se tourna vers la caissière, son ton devenu déjà un peu plus doux et patient.

« Tout va bien ? Pas de blessures ? Si vous voulez, on pourra vous escorter vers un médecin, rien que pour le choc.
- N-non, merci, ce n'est pas la peine, je vais bien. »


Son ton puait le malaise, et le hérisson comprit bien vite pourquoi. Vrai que les membres du régime, on avait tendance à les éviter le plus possible.

« Il faudra tout de même que vous veniez au poste pour porter plainte. Ça ira ?
- Oui, ça ira.
- Tant mieux. Sera, veux-tu bien emmener mademoiselle ici présente ? »


Le Seraphim hocha de la tête avant de s'approcher de la jeune femme et de lui tendre sa main. Déconcertée, elle la lui donna sans trop savoir ce qu'elle devait penser de cette adorable petite chose qui continuait de sourire malgré ce à quoi il venait d'assister, l'arme au sol et l'odeur de poudre qui traînait encore. Elle adressa un maigre sourire à l'officier avant de partir.

« M-merci, tout de même. »

Il hocha de la tête, ne voyant pas de raison à répondre. Il poussa ensuite un très long soupir et caressa machinalement la tête d'Ezekiel qui était venu réclamer des caresses. Arceus, ça lui apprendrait à vouloir aider en s'occupant d'une patrouille...
Se rappelant soudainement d'un détail, il glissa sa main dans sa poche et en sortit son téléphone, avant de vérifier ce qu'on avait bien pu lui envoyer comme message.

Y'a un Osselait qui est sorti de ton œuf, sois gentil et viens le chercher au lieu de glander à faire ta promenade, il va finir par briser plus que mon ordinateur avec son os !
P.S : Tu me dois un café alors passe m'en acheter un au Starbucks du coin. Un macchiato noisette, tiens. Sois un ange et demande-le au nom de Batman, tiens.


Oh, il savait soudainement comment il allait défouler ses nerfs. Il espérait juste que Mikael aimait faire 30 tours de terrain le matin à cinq heures.
Quelques moments plus tard, après avoir découvert le carnage que le tout jeune Alastair avait commis dans le bureau de Mikael si peu de temps après sa naissance, Clive ne pu s'empêcher d'être fier, et très, très content.
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