C’est aussi rouge que son ami que Charlie sortit, vêtue cette fois-ci, de la cabine d’essayage. Cesar n’osa en premier lieu pas lever les yeux vers elle. Il se sent bête, terriblement bête. En plus, il ne voyait pas le visage de la petite brune, mais était presque sur qu’elle devait être mécontente, elle lui en voulait manifestement. Oui, il avait voulu voir comment lui allait la robe, c’est juste que sa joie avait été plus rapide que ses geste et… Bah il venait de tout foutre en l’air avec sa foutue hyperactivité permanente. Il s’en veut vraiment pour le coup, et cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas maudit ainsi. Il y a bien quelque chose qu’il déteste, c’est de se rendre compte qu’il peut nuire aux autres… Combien de fois ne s’est-il pas puni pour ça, d’ailleurs? Des marques sur ses poignets en témoignent. A l’ instant où ces souvenirs douloureux ressurgirent, il couvrit son poignet de sa main. Il ne veut pas que ça recommence, ce cercle vicieux, infernal. Et surtout… Il ne faut jamais… jamais que Charlie le sache.

« Pardon Charlie… Pardon… je voulais voir si la robe t’allait. Je… j’avais hâte, c’est tout. Je ne voulais pas te faire de mal, promis! »

Ou du moins il ne voulait pas la gêner à ce point. Le grand garçon se faisait franchement l’impression de n’être un boulet, maintenant. Et il sait à quel point il a en horreur de passer pour un poids, comme l’idiot qu’on laisse derrière. Bien sur, Charlotte ne l’a jamais lâché ainsi, jamais elle ne l’a mis a part ou utilisé pour combler l’absence de quelqu’un dont il remplacerait la présence. Mais… Il faut bien l’admettre parfois : il est tout sauf l’être le plus facile à vivre du monde. Il ne se plaint que peu, il n’est pas difficile et se contente de presque rien mais encore faut-il être assez tolérant pour supporter ses sautes d’humeur, ses rires et ses sourires niais permanents,  son insouciance presque maladive, sa simplicité presque arrogante… A chacun ses défauts et ses ignorances me direz-vous. C’est juste que la perspective de redevenir une tare, ou encore de faire de nouveau du mal aux autre ou à lui-même terrifie Cesar. Ce sont les mots de son amie qui lui firent relever la tête, une fois de plus… Elle semble tout aussi désarçonnée que lui, et aussi rouge, en plus. Il avaient l’air malins. Une vendeuse les observait depuis l’entrée des cabines, mi-perplexe, mi-amusée, tout en rangeant les habits laissés par les clients. Il sembla au grand garçon que l’atmosphère se détendait finalement, que le temps revenait à la normale et que sa respiration s’était elle aussi remise en marche. Il secoua la tête pour retrouver ses esprits et se leva avec un sourire un peu forcé pour tourner sur lui-même et montrer fièrement ses beaux habits.

« Ouaiiiiiis, t’as vu, ils sont trop beaux! Enfin, il m’en reste encore plein a essayer, fiou! Et en plus… Tu… Euh, tu… »

Il s’interrompit et se mit à cligner des yeux en posant ses yeux sur Charlie, sur la robe orange, ou plutôt, sur Charlie qui porte cette robe! Il ouvrit la bouche pour faire un commentaire puis la referma en sentant que la chaleur lui montait de nouveau aux joues. Pourquoi au juste, il ne sait pas. Quand il eut fini de bugguer, son enthousiasme reprit enfin le dessus et il s’empara des main de Charlie pour se mettre a danser en sautillant autour d’elle, la faisant tourner par la même occasion et faire voler un peu sa robe légère.

« Waaahouuuuuuu! Charlie tu es super jolie avec cette robe! Elle te va trop bien! »

Puis il se mit à rire en continuant de tourner, n’arrêtant qu’une fois qu’il eut le tournis et qu’il ne marchait plus droit au milieu des cabines d’essayage. Ce qui devait arriver arriva et il tomba dans une des cabines, mais sa chute fut amortie par… Un carton de vieux sous-vêtement de mémé. Cesar se mit à rire de plus belle, couvert de dentelle vieillotte et moche. Il se sortit du carton en se débarrassant de tous ces cache-poitrine invendus trop gros pour être réels et retourna vers sa cabine en ignorant royalement le regard agacé de la vendeuse qui devrait tout ranger…

« Wow… Ca touuurne! Bon, j’essaie les autres habits, et tu m’aideras à choisir lesquels on prend? »

Il allait fermer le rideau mais passa quand même la tête pour envoyer un regard malicieux à la championne, en profitant pour la regarder de nouveau, avec sa belle robe orange.

« Tu regardes pas, hein? »

Hein, quoi? Qu’est-ce qu’elle a dit? Cesar s’arrêta au milieu de son geste en entendant le ton étrange de son amie et sa blague qu’il ne sut pas comment prendre… Pas que cela le gêne qu’elle le voie en caleçon, hein, il s’en fiche un peu. Mais ce n’est pas elle qui vient de… Bah, cela a-t-il vraiment de l’importance, finalement. Il ne répondit que par un ricanement un peu provocateur et laissa son amie retourner dans les rayonnages du magasin. Il a tellement hâte de la voir dans de nouvelles robes! Charlie a l’ait vraiment heureuse, maintenant! Et ça, ça comble le garçon de bonheur. Si elle est contente de faire ces courses en sa compagnie, et qu’elle est en plus contente qu’il soit content qu’elle soit contente, tout va bien dans le meilleur des mondes. Si ils s’amusent autant l’un que l’autre, c’est parfait. Voila, tout est parfait désormais. Et dans l’esprit de Cesar, si tout est parfait, ça restera a jamais comme ceci. Rien ne pourra venir ravir son beau sourire à Charlie! Tout en essayant de nouvelles tenues, il rigolait seul en se regardant dans la glace, puis opta pour celle qu’il trouvait la meilleure pour se préparer tranquillement a sortir de la cabine. C’est drôle… Il se disait il y a quelques secondes que rien ne viendrait plus les déranger, Charlotte et lui. Pourquoi un frisson l’envahit-il quand il entendit des éclats de voix se rapprocher, parmi elles, celle de la jeune championne, et celle d’un homme? Cessant sur le champ d’interroger ce sentiment étrange qui l’envahit, Cesar fit taire les petites voix sournoises dans sa tête et écouta plus attentivement sans obtenir vraiment ce qu’il voulait. Enfin, c’est juste que… Il pensait qu’ils pourraient s’amuser juste tous les deux en souriant et en riant le reste de la journée. C’est un peu égoïste, mais cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas vu son amie l’air si heureux, et c’est un peu égoïstement qu’il voulait que ce moment continue encore longtemps… Il secoua la tête. C’est bête. Charlotte n’appartient à personne! Et pourtant… Il se sentit triste en sortant de la cabine, et en voyant ce beau jeune homme brun aux yeux d’océan. Pourtant, il avait pensé que… Qu’il ne remplaçait personne. Non, non, non, ça ne peut pas être ça! C’est différent, après tout… Oui, ce Nathan, comme il s’appelle, a la main sur la taille de Charlie alors, peut-être que Nathan est son copain! Ça doit être ça! Il ne sait pas tout de son amie, après tout, alors, elle avait surement oublié de lui en parler! Cesar sortit son sourire le plus lumineux à l’adresse du nouvel arrivant, et ne décela même pas le sarcasme dans la voix de ce dernier quand il prononça son prénom. Ce qui l’interpella c’est plutôt…

« Saluuuuuuut Nathan! Hey, pourquoi tu dis que c’est « ta » Charlie? »

Son sourire s’agrandit d’un coup, sans que Cesar ne pu rien y faire, il devint plus railleur, plus provocateur, il se rapprocha même un peu du brun. Ce dernier est plus large que lui, mais un peu plus petit.

« Parce que… T’es bête de dire ça! C’est pas possible de posséder quelqu’un! »

Puis il se mit à rire au nez de Nathan, toujours sans percevoir la touche narquoise et amère présent dans son ricanement. C’est drôle, pourquoi se sentait-il aussi… fort… tout d’un coup. Une force qui lui vient d’on ne sait ou. Une force dont il ne sait pas quoi faire mais dont il a soudain envie de se vanter devant le garçon aux cheveux sombres.

« Hey, Nathan, tu sais quoi, Charlie vient d’essayer une super robe, ça lui allait vraiment troooop bien! Enfin, j’sais pas si elle la ressaiera pour toi. En plus, c’est moi qui l’avais choisie! Au fait, Charlie, tu veux l’acheter, finalement? »

C’est maintenant un sourire victorieux qui ornait le visage de Cesar. Que pense-t-il avoir gagné au juste? Et pourquoi se sent-il si bizarre? Il a l’impression d’avoir fait quelque chose de mal. De ne pas avoir pensé la moitié des mots qu’il a formulés. Qu’est-ce que ça veut dire? Normalement… Il dit ce qu’il pense. Et là… Si il ne pensait pas tout ce qu’il a dit… Alors… Qu’est-ce qu’il pensait? Il n’arrive pas à savoir. Et ça le met très mal à l’aise, soudain de ne pas pouvoir mettre des mots sur ses sentiments. Ce n’est pas la première fois que ça lui arrive mais… C’est bizarre. Trop bizarre. Cesar déglutit difficilement en constatant le froid qui s’était instauré dans l’air et dans les yeux de Nathan. Il tenta donc de détendre l’atmosphère.

« Ah… Euuuuuh… Charlie, tu penses quoi de ces fringues? Elles sont bien aussi, non? J’ai plus envie de remettre les anciennes, maintenant! Je vais aller les remettre quand même… Faut pas voler, hein, tu me l’as dit! »

Il s’apprêta a retourner dans la cabine, puis perçu le regard quelque peu insistant de Nathan sur lui, un regard pas vraiment aimable.

« Euh… Y’a un problème Nathan? »

On dirait qu’il produit son petit effet. Cesar se sentait fort satisfait en voyant l’air incrédule de Nathan qui ne devait pas savoir quoi dire suite à cela. Mais encore une fois, il ne sait pas du tout ce qui a bien pu lui prendre, tout d’un coup,  à monter sur ses ergots pour faire le coq. D’ailleurs, une fois qu’il a jeté une nouvelle œillade narquoise au brun, alors que Charlie donne un nouvel avis positif sur sa tenue, il retourne dans la cabine se changer. Il se sentit alors envahi d’un espèce de malaise sans nom. Pétrifié sur place, il se regarda dans le miroir, complètement décontenancé. Bon sang mais par les talons aiguille de Cresselia, qu’est-ce qui lui a pris?! Qui était ce Cesar à la fois interpellant  et effrayant qui avait pris sa place tout à l’heure. Pas que le garçon regrette, hein. Il n’aime pas beaucoup ce Nathan, comme il se nomme… Il le trouve un peu… On dirait que le jeune homme semblait tout savoir sur tout a propos de Charlie, et sur le reste de la vie, d’ailleurs. Il semblait avoir tout ce que Cesar n’a pas, matériellement et peut-être même intellectuellement.  Mais… Pourquoi appeler Charlotte «SA » Charlie? Le garçon aux cheveux gris est probablement sensible et parano avec ces choses là, après toutes ces histoires ou des gens se lançaient a sa poursuite, en clamant que son destin leur appartient, que c’est normal, si une personne est "malade" comme lui, de l’enfermer, de décider de sa vie… Nathan ne doit pas réclamer ainsi la personne, la vie, et le destin de Charlie. Bien sur, ce n’est pas la même chose mais,  ce côté possessif a eu pour effet d’inquiéter  Cesar. Dans tous les cas, après quelques minutes ou il resta immobile dans la cabine à écouter les éclats de voix pas vraiment compréhensibles d’où il était de son amie et du jeune homme, il ne fut complètement rassuré que quand celle de Nathan disparurent. Pourquoi se cachait-il pour les espionner de la sorte, d’ailleurs, c’est bête, et pas du tout son genre! Mais si il était allé avec eux il aurait eu l’impression de… de déranger? Mais déranger quoi? L’impression qu’un lien qui diffère d’un lien d’amitié unissait ces deux là… Peut-être était-ce ça qui l’avait retenu. Enfin, il doit se faire des idées. Ce n’est pas son genre de réfléchir à ce point! C’est à peine changé qu’il sursauta en entendant Charlotte crier dans le couloir. Un défilé? Des robes? Oh, ça Cesar dégagea vite fait bien fait le rideau de sa cabine, une fois a peu près habillé, sauf sa braguette qu’il remontait à l’instant ou il sortait (charmant, Cesar, merci pour ce détail), et il eut tout juste le temps de voir Charlie rentrer dans la cabine d’en face les bras chargés de nouvelles tenues. Sans rien dire, il s’assit bien docilement sur un siège qui traine dans le couloir pour patienter.

Un peu nerveux, il trouve que cette fois, Charlie mettait plus de temps que la dernière fois… Il soupira car tout seul sur son tabouret, il s’ennuyait un peu. Il pouvait toujours se distraire en regardant les autres gens sortir pour se regarder de plus loin dans la glace, mais tous lui semblaient fort banals. Finalement, son amie sortit de la cabine, elle rougissait un peu en demandant comment était la robe sur elle. Et sur le coup, Cesar resta sans voix. Autant la robe orange de tout à l’heure lui allait bien, autant celle-ci… C’était autre chose. Il ne savait comment mettre des mots là-dessus mais Charlie semble si grande, d’un coup! Enfin, non, elle n’a pas grandi en vrai, mais… Il y a quelque chose de grandi, en elle.  Cette robe bleue flotte autour de la taille de son amie comme si il s’agissait de gracieuses nageoires, d’une petite mer qu’elle venait de dompter. Cesar devait avoir l’air tellement stupide, avec sa bouche ouverte et sa tête de poisson débile! Il secoua la tête pour se réveiller, mais ce n’est pas un rêve, c’est bien elle, Charlotte Laurens, qui se tient devant lui dans cette si jolie robe!

« Waouh. »

Fit-il dans un souffle, avant de se lever pour aller vers son amie, et passer discrètement derrière elle pour fermer jusqu’au bout la fermeture dans le dos du bustier, pas complètement fermée. Il rougit légèrement et retourna se placer devant son amie, sans cesser de la fixer, toujours ébloui, les yeux brillants et le sourire au lèvres. Finalement il se tortilla nerveusement, comme si il réalisait finalement que ses mots pouvaient être embarrassants.

« C’que t’es belle Charlie! Elle est encore plus belle que l’autre, cette robe! »

Il passa une main sur sa nuque avec un mouvement nerveux de l’épaule. Son sourire ne s’en allait plus, mais pour une fois, sa voix, elle s’était complètement tue.

« Tu euh… Tu vas la montrer à Nathan, aussi, ta robe? Je veux dire, quand tu le reverras? »

Question stupide… Cesar toussa un peu après sa question bête et se ressaisit. Il se trahit au départ quant au fait qu'il avait un peu épié leur conversation.

« Tu fais ce que tu veux, toute façon! T'es grande, toi! »

Rire forcé. Pourquoi est-il si étrange depuis tout à l’heure? Alors que Charlie, elle, est toute naturelle (et plus jolie que jamais) ?

Devant la tronche incrédule de son ami, Cesar reprit ses esprit et se mit à rire de bon cœur. Faudrait savoir! Il dit des bêtises ou pas à la fin? Une fois Charlie rougit, après elle s’estomaque du fait que Cesar la trouve belle, elle trouve sa robe trop courte, plus après elle trouve qu’elle lui va bien! Ou veut-elle en venir, finalement? Ces changements incessants de point de vue qui venaient d’intervenir en moins de quinze seconde, ça fait totalement délirer le jeune homme aux cheveux d’argent. Peut-être est-ce aussi que son anxiété venait de partir d’un coup et que son soulagement s’échappe ainsi dans son rire. Il du s’arrêter quand Charlie sembla lui reprocher et un peu l’accuser pour son petit passage stalker. Et puis… quel rapport avec de la jalousie? Les yeux ronds de Cesar étaient la preuve qu’il ne connaissait pas ce sentiment… Enfin, du moins, il aime trop profiter du présent pour s’inquiéter de la suite, même si Charlie va certainement le laisser à l’arène un bon après-midi pour aller s’amuser avec ce Nathan. Cesar adore Charlie, et c’est seulement si il sentait qu’elle n’avait pas vraiment envie de trainer avec le brun qu’il se serait manifesté. De toute façon, le plus important alors, c’est qu’en ce moment, il est avec son amie, il rient, ils se jouent des tours, sont naturels, et c’est tout ce qui compte. Pourquoi jalouser Nathan, avec ce qu’il a déjà. Il se sentit bête de s’être inquiété a propos de Nathan, maintenant, et un peu d’avoir écouté cette conversation. Il haussa les épaules, alors.

«  Mais-euuuuuuh… J’sais bien, c’est bête, mais c’était juste pour voir si Nathan il… bah, pour vérifier si il était gentil avec toi, quoi. Mais tu sais, il te trouvera forcément jolie, t’en fais pas pour ça! »

Sa justification n’était pas très claire et lui semblait pas si naturelle qu’il voudrait le prétendre… Mais il décida de ne pas s’appesantir là-dessus, et décida de continuer à rassurer Charlie.

« Bah, c’est dommage, ça te va bien, les robes, tu sais! J’ai pas l’habitude de te voir habillée comme ça non plus, mais j’aime bien te voir en robe aussi! Et puis, pour les fêtes, si tu es avec Nathan, tu ne peux pas t’ennuyer! »

Encore Nathan. Décidément, pourquoi Cesar ne parle que de lui, tout à coup? Peut-être bien qu’ils pourraient être amis, comment ils apprécient tous les deux Charlotte! Enfin, ce qui embête le grand simplet dans cette histoire, c’est que le brun n’a pas spécialement eu l’air ravi de le voir, enfin, c’est jamais vraiment le cas quand on rencontre une personne pour la première fois. Du coup, Cesar était plongé dans ses pensées, ses vêtements sur ses bras, et fut un peu à la masse quand Charlie lui proposa d’aller payer. Et tout d’un coup, son amie elle aussi se remet à penser et à parler de Nathan. Après un « hein, hein? » surpris, il emboita le pas à la Championne de Zazambes en direction des caisses, sans trop comprendre sa question.

« Pourquoi je t’en voudrais? Nathan est ton ami, non? Les amis, c’est fait pour s’amuser! »

Il y a un côté ou Cesar espère que Charlie n’oubliera pas cet après-midi qu’ils viennent de passer ensembles, si elle va en passer un avec Nathan. Il a un peu peur d’être un peu nul à côté du footballeur, qui doit certainement être plus intelligent, plus fort que lui, aussi. Pas qu’il l’envie réellement… Il se sent juste un peu amoindri, du coup. En plus, quelque chose le turlupine.

« Et toi euh… Tu trouves pas que j’ai été un peu méchant avec Nathan tout à l’heure? J’veux dire… Tu crois qu’il voudra peut-être euh… Peut-être…  qu’on soit amis? Je sais pas trop ce qui m’a pris tout à l’heure… C’était bizarre, non? »

Il parlait de son insolence de tout à l’heure. Ce Cesar qui avait fait surface alors, il l’avait autant craint que trouvé génial. Et qu’en est-il de Charlie, alors? Il attendit que la jeune fille paye et prit une partie de leurs paquets en sortant du magasin. Il s’étira un peu, il en a un peu pleins les pattes d’avoir piétiné dans le magasin. Il explora autour de lui, et aperçu plusieurs cafés à l’air sympathique, il voulait tant y emmener Charlie! Mais il sait qu’il n’avait pas d’argent pour ça. Pas encore, du moins!

« Charlie, quand j’aurais de l’argent, je t’emmènerais à pleins d’endroit aussi! Tu sais quoi? T’as qu’a me faire une liste de lieux où tu veux aller et je t’emmènerais, ok? Parce que tu vois… C’est la première fois qu’on me fait des cadeaux comme ça et… Je pourrais jamais te remercier assez pour… Pour tout, en fait. »

Un petit sourire orna le visage de Cesar, un peu triste en repensant ou il était avant de rencontrer Charlie. Elle faisait tant pour lui! Il était embarrassé, et av ait un peu envie de pleurer aussi, comme souvent quand il se sent un peu trop heureux, son cœur bat si fort que cela pourrait lui faire mal, ça et toute cette cascade d’émotion qu’il découvre peu à peu. Mais à ce moment précis, Cesar est heureux.

Un petit sourire rassuré se forma sur les lèvres de Cesar quand son ami lui annonça qu’il n’avait pas tant mal fait en s’adressant à Nathan comme il l’avait fait. C’est vrai que ce serait bien, qu’ils puissent devenir amis. Enfin, si il dit encore que Charlie lui appartient, le grand garçon ne peut pas prédire sa réaction, il l’avait assez mal prit tout à l’heure. Pourtant, il est tout à fait sincère en ce qui concerne son envie d’être ami avec le brun. Si il ne sentait pas Nathan, il ne se serait pas inquiété de son attitude. Il le pense, après tout, c’est un mai de Charlotte, il ne se force pas non plus pour son amie, non, il a conscience qu’il n’a pas assez vu le grand sportif de Charlie pour vraiment le juger, et puis, il n’a pas l’air méchant du tout. Avec le sourire aux lèvres, il continuait de marcher dans les larges couloirs de la galerie marchande, en se contentant de faire du lèche vitrine et d’apprécier ce qu’il voyait. L’air autour d’eux lui semble si léger, tout d’un coup! D’ailleurs, le garçon aux cheveux d’argent ne tarda pas à se mettre à chantonner dans son coin, en balançant plus amplement ses bras tout en marchant. Le duo ne tarda pas à avoir fait le tour des lieux. Et c’est tout aussi agréable de juste se promener en regardant, sans s’obliger à entrer dans chaque magasin! Bien que Charlie ne semble pas vouloir de remerciement, il gravait tout de même l’enseigne de quelques cafétérias à l’air accueillant, quoi qu’elle en dise. Il manifesta aussi son engouement de manière fort sonore  à la vue de certaines vitrines, des magasins de jouets de toutes les couleurs, et un magasin de déguisements dont devaient raffoler les étudiants pour leurs soirées d’intégration, en s’exclamant et riant comme à son habitude. De toute façon, ce n’est pas juste pour remercier son ami. Il a aussi juste envie de lui faire plaisir. Comme elle le dit bien, ça lui ferait plaisir de lui faire plaisir. Enfin, comme il est doué pour ça, il compte bien faire la surprise à Charlie, quand il aura quelque chose à lui offrir. En fait, il a toujours envie de lui offrir des choses, que ce soit matériel ou non. C’est simplement qu’il l’adore. Vous savez, les chats, quand ils vous ramènent des animaux morts qu’ils ont chassé, c’est pour montrer leur amour envers leurs gardiens, en quelque sorte. Eh bien, Cesar, en voyant faire les Pokémon et les animaux de la forêt, il a commencé à penser un peu de la même façon. Ce serait une bonne idée, tiens. Pendant que Charlie s’entraine et travaille a l’arène, il pourrait aller chasser le diner? Parlant de travail, justement, il semble que ce sera plutôt lui qui risque de bosser à l’Arène. En faisant le ménage? Pour ne pas avoir l’air stupide, Cesar tourna trois fois sa langue dans sa bouche avant de poser la question… Faire le ménage, avec un balai, donc… Mais c’est bien, il pourra voir tous les matchs de la championne, comme ça! Et peut-être se faire de nouveaux amis des compétiteurs qui passeraient dans le coin. Et surement tondre la pelouse…

« Oh ben oui, ça pourrait être rigolo! En plus, si je peux te rendre service... Bah, c'est chouette, quoi. »

Un travail de ce genre n’est pas forcément rigolo, mais bon, dans le cas de Cesar qui s’enjoue pour tout et rien, c’est l’occasion de lier l’utile à l’agréable. Et finalement, on se cache pas qu’il risque de passer plus de temps a jouer a faire tourner le balais façon majorette qu’a réellement balayer la poussière. D’ailleurs, ce ne serait pas étonnant qu’avant la fin du mois, il ait surement  trouvé une chorégraphie à la Cendrillon à faire avec ses torchons et ses serviettes (un surnom assez adapté à ses cheveux cendrés, au passage… Allez, adopté!).   Enfin, ça on le découvrira plus tard! Après avoir pas mal marché dans le centre commercial, le jeune duo se retrouva aux environs de l’entrée d’où ils étaient venus. Sans le dire pour autant, Cesar commençait à sentir ses bras lui peser un peu avec les sacs de courses, et ses pieds le démangeaient un peu à force de piétiner, aussi. Il posa un moment ses sacs et s’étira en faisant craquer ses vertèbres. Puis il se tourna vers son amie qui semblait elle aussi avoir fait le tour des lieux à sa convenance.

« C’est bien si on en garde pour les prochaines fois, non? Et puis, j’ai envie de rentrer à l’Arène voir les Pokémon, ils me manquent déjà! »

Cesar s’était tant attaché à l’Arène qu’il avait parfois du mal à en rester éloigné trop longtemps. Comme on dit, « rien ne vaut son chez-soi »! Et puis, même si il se doute que les Pokémon peuvent très bien se garder tout seul, il avait hâte de les retrouver aussi, et éventuellement de s’entrainer. Bien qu’ils soient partis tôt, l’heure du déjeuner était  un peu passée et il avait un  petit creux à l’estomac. Dans tous les cas, ils avaient encore leur après-midi de libre!

« En plus, j’ai vraiment hâte de rentrer à la maison pour pouvoir porter mes nouveaux habits! »

Inconsciemment, il avait eu le reflexe de dire « à la maison »… Est-ce qu’il a vraiment désigné l’arène comme son nouveau lieu de vie? Dans tous les cas, bien qu’il s’y sente le mieux du monde, il ne pouvait pas s’empêcher de sentir au fond de lui l’appel du monde sauvage ou il a vécu une partie de sa vie, depuis que cette dernière a véritablement commencé il y a quelques mois, quand il s’est échappé de l’asile. Il ne pourra probablement jamais véritablement s’habituer à une vie sédentaire. Aussi, la forêt des vallées du nord lui manque, là ou il a rencontré Grand-mère, qu’il a un peu grandi. Puis, il avait promis a Lisa d’aller voir la tombe de leur « ancêtre » bien aimée. Mais chaque chose en son temps, il faudra en avertir Charlie en premier lieu, il ne voulait pas qu’elle soit triste. Alors, pour le moment, il profiterait d’elle au maximum, car il a besoin de la championne, et lui comme elle n’ont tous deux pas conscience du point auquel ce besoin est réel, presque addictif et nécessaire pour le grand garçon.