Le ciel pâle d’une matinée simple éclairait les montagnes robustes et larges d’Enola, moins connues que leur sœur du Nord, elles imposaient cette prestance et ce charme rustique qui plaît à l’œil du connaisseur. Les monts étaient poussiéreux, dévoré par l’herbe jaunis et le lichen envahissant, pourtant elles abritaient un trésor. Des pierres brillantes, au creux de leur cœur charbonneux. On les avait usées jusqu’à la moelle pour extraire les précieux mineraient, les laissant creuses et exsangues. Elles étaient comme ses murs dévorés par la vermine, parcourues d’innombrable galeries, friables et fatiguées des hommes. Encore ces bipèdes qui venaient visiter leur carnage, l’œil brillant de l’excitation de la découverte. N’avaient-ils pas honte de leurs méfaits ? Ce crime dont ils étaient les seuls hauteurs ? Les éminences rocheuses l’ignoraient, elles étaient trop haineuses. Trop pleines de colères, elles noyaient les plus aventureux sous des éboulis mortels. Encore à leur pied, une gamine, une misérable qui osait les défier, encore.
Elise était une enfant de sang noble. Une gamine à l’assurance impérieuse et au tempérament insouciant. On ne l’avait pas empêché d’être ce qu’elle voulait, une jeune reine en manque de sujets. C’était bien dommage, quel gâchis que ces traits jeunes déjà flétris par l’envie et le mépris. Ces seuls compagnons vivaient dans des objets sphériques qui asservissaient leurs esprits. Tous résignés à une vie de sbires ou de valets au mieux, ils étaient si pathétiques. La jeune femme ne mettait pas le pied en terrain sauvage pour la première fois. Forte de ses mésaventures, la fille était venue habillée d’un pantalon usé et d’un débardeur léger. Il était tôt, mais un coup d’œil rapide vers son écran de poche lui avait permis de savoir que le soleil plomberait bientôt la journée. Conquérante avant même d’avoir posé un pied sur la montagne, la Pampelune adoptait cette démarche limpide et confiante des grands généraux. Sa peau halée par ses précédentes escapades avait pris une belle couleur caramel, son visage avait gardé les rondeurs de l’opulence, ni marque, ni cicatrice, il respirait la santé, le minois était encadré par des mèches brunes et courtes qui soulignaient ses traits félins. Elise Alessia Pampelune.
Elle marchait depuis une demi-heure, ses jambes tenaient le coup et elle riait intérieurement. Ce matin la demoiselle aurait dû être sur un terrasse à attendre son binôme, mais la naissance de Margaret avait freiné son élan. Elle tenait absolument a exploré un autre petit bout de l’île, c’était sa façon de rendre hommage à la petite scrutella. Un baptême personnel qui ravissait ses sens. Sieur Dio attendrait bien un peu plus, ce n’était pas comme si il allait avoir besoin d’elle dans la seconde. Elle s’arrêta sur le sentier de terre battue qui menait droit à l’antre des montagnes. Inspira l’air déjà chargée en poussières et cracha ses poumons pendant une bonne minute. Elfiatis recula, ses yeux ambre exprimant clairement le dégoût que lui inspirait la toux de sa maîtresse. C’était la feuforêve qu’Elise avait choisi comme compagne, sans véritable explication le jeune spectre lui était familier. L’humaine se retrouvait un peu dans le maintien distingué du fantôme.
« C’est beau non ? »
Remise de sa quinte de toux, Elise disait cela en désignant de sa main molle le paysage. Il y avait cette contrée verdoyante, parsemée de maison en briques qui faisait tout le charme d’Enola et puis surtout il y avait les montagnes. Elles étaient multitude dans cette région et la cadette n’avait qu’une hâte, les explorait. Son souhait été bien simple, atteindre le cœur de la grotte et faire don à Margaret d’une roche scintillante. La brune était persuadée d’y parvenir et gonflée par la hauteur du projet, elle savourait avec délice chacun des instants qui l’en séparaient. Elle caressa du bout des doigts la pokéball qui renfermaient sa nouvelle partenaire. Peut-être faudrait-il songer à joindre Learco ? Ou même à le rejoindre. La dresseuse verrait bien, on était qu’en début de journée. Ses pas eurent tôt fait de la mener jusqu’à la droite, sa feuforêve avait le bon goût de ne pas se faire remarquer. Laissant la demoiselle rêvasser à loisir, on aurait pu la croire incapable de patiente et pourtant elle s’évadait vite dans ses pensées une fois seule. Maxwell et le respect teinté d’agacement qu’il lui inspirait, Alexander et son rêve, même Yumi l’intrigante et énergique jeune femme qui l’avait secourue. Perdue dans ses pensées, Elise en oubliait qu’on est rarement seul…
En voila une apparition qu'elle est mignonne. C'est une petite Mélofée qui semble pleine d'énergie... Elle te sourie en jouant à cache-cache derrière les rocailles des parois. Tu veux jouer aussi?