Différends familiaux III

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Natsume n'aime pas déprimer. Comme tout le monde me direz-vous, mais disons que se sentir mal à l'aise ou attristé l'énerve beaucoup ; il haït se mettre dans un état pareil pour une chose aussi ridicule que les mots empoisonnés de son paternel, et broie donc du noir tout seul en faisant quelques croquis. Sa frustration, malheureusement, ne l'aide pas à dessiner correctement et c'est seulement au bout de la troisième feuille froissée qu'il se rend compte qu'il n'arrivera à rien ainsi, bien qu'il le savait, au fond. Il n'accorde même pas un regard à Kaito, bien conscient que son Kadabra n'approuve en rien sa décision de traîner ici au lieu de rentrer, mais il n'a pourtant pas l'intention de changer son choix. Difficile de sortir Natsume de sa merde lorsqu'il a lui-même décidé de faire l'autruche ; Kaito a bien compris qu'il était pour l'instant, vu l'état émotionnel de son dresseur, inutile de faire la moindre remarque sous peine de se prendre une avalanche d’agressivité dans la face, ce qui, entre nous, ne serait vraiment pas productif. Il attendrait un peu que le lapin soit calmé, si cela arrivait. Parce que évidemment, quiconque connaît Natsume sait qu'il s'agace très facilement et peut se prendre la tête avec des bêtises pour rien pendant un petit moment, alors ne parlons même pas du cas où il s'agit d'un sujet véritablement épineux.
Tellement épineux qu'il était resté toute la journée ici par peur de rentrer et de se prendre le savon de la vie. Les disputes, il déteste ça. Mais se faire engueuler en plus de ça, surtout après avoir entendu la voix de son géniteur et que cela ait ramené de trop nombreux souvenirs douloureux, n'était vraiment pas une chose qu'il apprécierait. Malheureusement, vu les trop nombreuses heures passées à se faire hurler dessus, eh bien il a développé une trop grande angoisse lors de ce genre de cas, ou du moins disproportionnée par rapport à la réalité des choses. Du coup, la meilleure solution lui avait paru être celle de voir ce qu'il ferait en dernier.

De nombreuses fois, il se surprend à jeter un coup d’œil à son portable éteint, et s'étonne même de vouloir le rallumer pour appeler quelqu'un. Quiconque, au fond, mais dans sa stupidité sans fin, il se dit qu'il ne serait qu'un ennui et un problème à supporter s'il le faisait. Et peut-être qu'au fond, il n'avait surtout pas envie qu'on s'inquiète pour lui, parce que la pitié n'est pas quelque chose qu'il apprécie, bien qu'au final, c'est surtout de voir l'expression peinée de ses proches à cause de lui qui l'attriste. Il n'avait pas l'intention de chercher plus loin de toute façon.
Mais le ciel qui commence à s'oranger lui fait comprendre qu'il ne pourra pas traîner plus longtemps. Il aimerait bien. Néanmoins, alors qu'il est allongé sur une des pierres et rouvre les yeux, des sons attirent son attention et il cligne les yeux afin de se redresser un peu, alerte. Il a peut-être imaginé, mais il est sûr et certain d'avoir entendu quelque chose, et il n'a pas tort. Sauf que la nature de la chose en question restait à définir.

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On aurait pu croire que ce qu'il avait entendu était en réalité les roucoulements d'un de ces Nirondelles qui allait finir par lui exploser les tympans avec ses bruits débiles et proprement agaçants, mais non. Ce serait bien trop simple, et ce que Natsume a entendu ressemblait bien plus au bruit de feuilles et de branches qui craquent sous des pas ; il serait possible qu'il s'agisse de pokémon qui ne font que passer par là. Avec curiosité, il s'approcha des buissons et sursauta en entendant des bruits de mouvement. Puis, après quelques secondes de réflexion, il finit par se dire qu'il devait simplement s'agir d'un être quelconque qui n'avait pas envie d'être découvert, et peu lui importait qui c'était, au final. Il retourna près de la pierre où il s'était installé au départ, et attrapa dans son sac sa PSP qu'il avait laissé traîner là depuis un paquet de temps, et constata avec plaisir qu'il lui restait encore environ une heure de batterie ; il jouerait jusqu'à épuisement de l'énergie et... Verrait après. Ouep, c'était un très bon plan. Déjà mieux que celui qui consistait à angoisser sur ce qu'il ferait en rentrant, et qui ne lui amènerait que du stress, chose dont il n'avait vraiment pas besoin, merci bien. Il se surprend, en jouant, à écraser les touches de sa console, comme si s'acharner sur ces pauvres boutons allait le défouler d'une quelconque manière que ce soit, ce qui ne serait pas le cas de toute façon, même si cela l'aurait considérablement calmé.

Toutefois, il est surpris de trouver de la honte et de la culpabilité en lui-même lorsqu'il jette un regard hésitant sur sa montre, avant de re-concentrer immédiatement son attention sur l'écran de sa console, comme si la simple vision de la vérité lui avait brûlé les yeux. Il sait que c'est mal et stupidement puéril, ce qu'il fait, mais difficile d'agir raisonnablement pour lui. De toute façon, l'alternative ne lui aurait pas davantage plus. Il se rassure comme il le peut, et remercie les développeurs de jeux vidéo d'avoir rendu les hack'n'slash si faciles et diablement satisfaisants, que ce soit pour l'ego ou la fierté de pouvoir découper des ennemis comme du beurre car l'intelligence artificielle est tout bonnement ridicule. D'habitude, lui préfère les jeux de stratégie ou qui demandent un minimum de réflexion, mais là, il est très content d'avoir ça.
Il aimerait bien continuer ainsi, mais les bruits se font de plus en plus intenses et rapprochés, ce qui finit à la fois par l'agacer et l'inquiéter. Il poussa un soupir exaspéré et rangea la console avant de descendre de sa pierre, en jetant un regard circulaire aux environs. Il fronça les sourcils, rendu dans un état d'incompréhension totale vu qu'il ne voyait rien d'anormal ou de suspect. Il entendit alors comme une prise d'inspiration et un hoquet lui échappa, mais alors qu'il se retournait, quelque chose se jeta sur lui et le plaqua au sol.

La peur ayant joué, il avait fermé hermétiquement les yeux. Toutefois, les grognements qui arrivèrent à ses oreilles le forcèrent à rouvrir les yeux ; si il allait mourir tué par une bête sauvage, autant qu'il voit ce que c'était, hein, juste pour la forme. Et devant la vision de son agresseuse, ses yeux s'écarquillèrent il pâlit, soudainement envahi par l'effroi et la peur. Il l'avait reconnu évidemment, mais il avait besoin d'une confirmation, ne serait-ce que pour briser ce fol espoir qu'il se soit trompé. Ce qui l'aurait bien arrangé, en un sens. Ses yeux descendent un peu, et lorsqu'il trouve une marque bien connue, il comprend alors qu'il n'a pas eu tort.
Cette cicatrice au flanc droit... C'est...

« Dalhia, ne le lâche pas. »

La voix qui parvient à ses oreilles le fait déglutir fortement et tous ses muscles se contractent, résultat de la peur évidente qui le parcoure à l'heure actuelle. Il jette alors un regard sur le côté et constate que oui, c'est bien Faust qui est là ; les bras croisés, le regard froid et les traits contractés par un agacement certain, le conseiller le toise. D'un air mauvais, qui plus est, et Natsume se serait bien fait tout petit, à l'instant.
Comme pour confirmer à son maître qu'elle a bien entendu, la Démolosse appuya sur ses pattes, qui vu qu'elles étaient sur le corps de l'éleveur, le poussèrent un peu plus contre le sol. Visiblement, vu les grognements qui sortaient de la gueule de Dalhia de façon assez intensive, elle était fichtrement énervée et frustrée. Et étant donné que les émotions de la Démolossse étaient bien souvent les conséquences, si ce n'était le reflet, de celles de son dresseur...

« Belle journée, n'est-ce pas ? »

Je suis... Complètement et indéniablement foutu.

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Kaito n'ira pas prétendre qu'il est parfaitement innocent dans tout ça ; si il n'avait rien dit de la journée et avait accepté la puérilité de son dresseur en grommelant dans sa barbe inexistante, il n'allait toutefois pas non plus le laisser s'embourber dans sa bêtise indéfiniment. Néanmoins, trahir sa confiance était complètement hors de propos et il refusait de le faire : il avait déjà eu du mal à regagner la confiance de l'éleveur après le petit fiasco de l'affaire Kaori, alors il n'allait pas non plus aller contre lui. En plus de ça, quand il était de mauvais poil, il était bien trop froid pour que Kaito se dise que cela valait le coup. Alors il avait trouvé un juste milieu : il avait tout simplement 'omis' de mentionner la présence de Faust et de sa Démolosse à Natsume quand il les avait senti arriver. Il ne les avait pas aidé, en plus de ça, mais avait refusé de dire quoi que ce soit au lapin. Il savait que la méthode de Faust serait peut-être un peu rude, mais en toute honnêteté, la méthode douce et les Donovans-Shimomuras, ça n'existe pas. Ou du moins, ça fonctionne quand on a les mots exacts et qu'on ne fait pas un seul pas de travers, ce qui a dû arriver trois fois dans l'histoire. Autant dire que c'est peine perdue. Il a vite compris, en profitant de l'inattention de Natsume pour se téléporter et observer le conseiller et Dalhia, qu'ils étaient en train de le chercher et de suivre une piste olfactive ; l'odorat d'une Démolosse n'était pas à négliger, près tout.

Rien de surprenant au final à ce que Faust soit arrivé à son but, bien qu'il déplore la brutalité dont a fait preuve Dalhia. Toutefois, un coup d’œil rapide et discret dans l'esprit de la Démolosse lui assure qu'il ne s'agit pas de méchanceté, mais tout simplement du traitement qu'elle réservait n'importe qui, même pour l'aîné des hérissons, et de toute façon, difficile pour une Démolosse de conseil d'énormément retenir sa force. Il grognerait bien, parce que que l'on traite son dresseur ainsi l'agace au plus haut point, même si ledit dresseur en question est un idiot parfait, mais le regard malicieux que lui offre Faust le convint de rester immobile ; il est néanmoins étonné de constater qu'il l'a repéré malgré le fait qu'il se tenait sur la branche d'un arbre, bien à distance. Et alors qu'il voulait se rapprocher un peu, ne serait-ce que pour mieux observer la situation, il remarqua une Statitik qui regardait la scène avec pitié. Sachant que remonter le moral à son dresseur risquait d'être nécessaire, il eut alors une idée, et se rapprocha de l'araignée pour discuter un peu. Bon, alors, comment faire de la publicité pour un lapin qui était actuellement dans une situation épineuse à cause de son imbécillité infinie... ?

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Il n'y a pas à dire, Faust est doué pour se montrer menaçant quand il le veut, d'autant plus qu'il sait très bien comment jouer avec les nerfs de Natsume pour faire taire toute envie de protestation de l'adolescent. L'éleveur n'est pas suffisamment naïf pour croire que la pression qu'applique Dalhia sur ses pattes afin de la maintenir au sol et que les grognements rauques qui parviennent à ses oreilles ne sont pas là pour l'intimider. Il fronce les sourcils et affiche alors une expression agacée, un peu indigné que le conseiller croit que jouer ainsi va suffit à le faire paniquer. Si il a certes peur de la colère de son cousin, et qu'il sait qu'il va avoir le droit au savon du siècle, il sait aussi que... Il ne sait pas trop, en fait, mais il est un peu énervé de la façon qu'a Faust de le traiter pour quelque chose d'aussi peu important. Toutefois, alors qu'il s'apprêtait à protester, il remarqua que le regard impérieux et colérique de Faust s'était fait peiné, presque blessé. Natsume se mordit les lèvres, sentant une vague de honte et de culpabilité remonter en lui. On aurait presque pu voir ses oreilles imaginaires de lapin s’aplatir sur sa tête, bien qu'une partie de lui se rebiffe et crache qu'il n'a de comptes à rendre à personne, et surtout pas à Faust qui, comme lui a déjà dit Isaac, est le roi des autruches. Toutefois, si on commençait à se demander qui était le plus hypocrite des deux en la matière, on serait bien dans la merde et on ne parviendrait pas à s'en tirer même avec une grue, c'est pour dire.

« Du soleil, les nuages blancs, le ciel bleu... Honnêtement, c'était bien. Mais tu sais ce qui était tout aussi bien ? »

Silence. Faust n'attend évidemment pas de réponse, et Natsume le sait, mais il ne peut s'empêcher d'en lâcher une. C'est dans sa nature de jouer les sales gosses après tout, même quand il est dans les ennuis jusqu'au cou, enfin, surtout dans ces cas-là, peu importe les conséquences que cela peut engendrer.

« J'sais pas, la brise ? »

Mais bien sûr, ce n'est pas ce que le conseiller désirait entendre, et le regard glacial qu'il lui offre confirme cette impression. L'éleveur grimace mentalement, conscient qu'il aggrave peut-être un peu son cas, mais rien que le plaisir d'avoir satisfait son instinct de contradiction et de chiantise lui fait se dire que ça en valait totalement le coup. Si il a appris une chose avec les années, c'est bien que malgré son manque évident de force ou de capacité à intimider, il dispose toujours du sarcasme comme de meilleure arme. Pourtant, quelque chose lui dit qu'il aurait dû se taire, cette fois, vu la froideur du regard de Faust.

« Non. Ce qui était génial, c'était de voir ma fille en train de paniquer parce qu'elle a compris que quelque chose clochait chez son 'petit frère' et que par conséquent, elle s'est sentie mal toute la journée. »

Et ce fut à ce moment même que Natsume comprit qu'il avait été le plus gros connard insensible de l'univers aujourd'hui. Enfin, ça, il le savait déjà. Disons juste que l'impact venait enfin de se faire.

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Lui dire ça fonctionne bien plus que de lui envoyer Dalhia à la tronche. En fait, dès que le conseiller a terminé de parler, Natsume est alors rendu étrangement silencieux, et son regard fuyant indique que le coup a été aussi direct que fatal. Oui, l'argument 'Alice' a suffit a lui faire fermer son clapet pour de bon, et il n'ose plus rien dire du tout. Dalhia, en remarquant cela, recule et le relâche enfin, ce qui le fait expirer profondément de soulagement ; non parce que mine de rien, avoir tout le poids d'une Démolosse pressée contre soi, ce n'est pas extrêmement agréable, surtout quand la Démolosse en question est une force de la nature. Faust continue de l'observer avec cet air meurtrier, comme si il considérait sérieusement l'idée de le laisser comme ça par simple dédain, mais il se contenta de pousser un long soupir. Alors qu'il paraissait sur le point de faire quelque chose, un Carabing vint se positionner devant le Shimomura, comme pour le protéger, entraînant alors un silence pesant et interdit. Les quatre protagonistes (car Kaito venait de revenir d'il ne savait où) se contentèrent de fixer l'insecte avec une expression interrogée sur leurs visages. Non parce que mine de rien, aussi 'gentil' que soit ce nouveau venu, il était surtout en train de se mêler de ce qui ne le regardait pas et Natsume n'appréciait pas forcément qu'on vienne prendre sa défense, surtout quand il avait lui-même décidé de baisser les armes à cause du fait qu'il avait tout simplement agi en gros con immature. Chose qui paraissait être devenue sa spécialité, avec le temps.

« … Nat', tu veux bien... ?
- Ouais, deux secondes. »

L'éleveur se releva et s'accroupit avant de fixer le Carabing, l'air un peu perdu. Carabing qui, au passage, arborait un grand sourire fier débile et paraissait très fier de son geste. Non, vraiment, Natsume avait du mal à considérer ceux qui faisaient dans l'héroïsme avec autre chose qu'un derpisme avancé, d'autant plus que l'insecte en question l'avait surtout agacé, sur le coup. Mais vu qu'Ushiwaka était du même genre (voir même pire), il pouvait dire qu'il y était habitué.

« Euh... T'es gentil, j'veux bien, mais... J'peux me débrouiller, hein, et j'étais pas en danger de mort. Enfin, euh... Ouais. Bonne journée, donc. »

Il se releva, sans porter attention à l'expression déçue du Carabing, tandis que Faust observait la scène, les sourcils relevés par la surprise.

« J'crois pas qu'il veuille vraiment que tu le laisses, hein... Mauvais timing certes, mais prends le temps de le capturer s'il le faut.
- ... Hein ?! »

Et apparemment, vu que le Carabing regardait l'éleveur avec des yeux suppliants, le conseiller avait vu juste. Natsume se demanda alors si toute cette journée n'avait pas été au final qu'une grande et vaste hallucination. Cela l'aurait bien arrangé, en plus de ça.

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Dire qu'il était un peu paumé ne serait pas un mensonge, et très honnêtement, il ne savait pas vraiment ce qu'il était supposé faire. Mais toutefois, ce Carabing ne paraissait être très méchant, et que risquait-il à le capturer, si ce n'était d'avoir un autre défenseur de la veuve et de l'orphelin dans son équipe et que cela serait sûrement très exaspérant. Il hésita quelques instants, mais les regards blasés des autres qui voulaient juste dire 'dépêche-toi d'en finir avec ça' le poussèrent à cesser de se poser des questions et à achever cette maudite capture. Non parce que mine de rien, même la joueuse aux nerfs déjà bien exacerbés par un certain crétin fini de lapin qui, si il ne finissait pas par retenir la leçon, allait se prendre des briques dans la face à une vitesse dépassant probablement celle que le Doc aurait jugé extraordinaire dans retour vers le futur, commençait à s'impatienter légèrement. Chose qui ne se voit absolument pas par le fait que ce paragraphe est en train de partir dans un nawakisme total et à moitié avoué, mais passons, parce qu'il serait probablement très stupide et hors-sujet de s'aventurer davantage sur ce sujet tandis que le temps pourrait être utilisé à de meilleurs usages, comme par exemple continuer dans le pseudo scénario installé. Parce que oui, il faut croire qu'il y a pour une fois un fil rouge. Arheum. Comment ça, des nerfs qui craquent ?

Il lui faut quelques instants pour (enfin) réagir, prendre une rapide balle et le tendre d'une main tremblante au Carabing qui se laisse y être aspiré. Il range ensuite l'objet, non sans se demander s'il n'avait pas tout simplement halluciné tout ça, et se reconcentre ensuite sur le conseiller et la Démolosse. Bizarrement, même si il a honte, il n'a pas peur, et n'a très certainement pas l'intention de courber l'échine ; il le sait, qu'il a fait une grosse bêtise, mais il estime que les actions de son cousin sont tout de même disproportionnées par rapport à la chose en elle-même. Toutefois, dès que le fait qu'il a attristé Alice lui revient à l'esprit, il oublie toute suite ce qu'il pensait à l'instant.

« Tu aimes les frites, j'espère ?
- .. Hein ?
- Ce n'était pas une question. Ce que je veux dire, c'est que tu n'as rien bouffé de la journée-
- Qu'est-ce que t'en sais ? »

Silence. Faust haussa les sourcils et le fixa avec une moue condescendante sur le visage, ses lèvres tordues en une expression qui exprimait très clairement un 'es-tu seulement en train d'essayer de me faire croire ça maintenant' assez explicite. Natsume grimaça, ne pouvant s'opposer à ça, bien qu'il n'avait pas faim du tout. Ou du moins, il ignorait volontairement l'appel de son estomac ; il était bien trop fier pour avouer que l'estomac en question criait famine à l'heure actuelle.

« Ce n'était pas une question, hein, crétin. Suis-moi, je connais un coin sympa à Zazambes.
- Et si je n'en ai pas l'envie ? »

La moue de Faust devint un rictus moqueur et arrogant qui, comme Natsume avait eu souvent l'occasion de le constater, lui correspondait plus que bien lorsqu'il faisait usage du ton qu'il utilisait actuellement. Le conseiller sortit son portable de sa poche et le mit bien évidence, l'air amusé.

« Oh, bien sûr, tu es libre de tes mouvements et je ne retiendrais en rien... Mais, si tu venais à refuser cette offre que je te fais en toute honnêteté, j'en serais tout simplement déchiré de l'intérieur... »

L'amusement qui transparaît dans sa voix malgré toute la théâtralité de son ton en dit bien assez sur les véritables pensées du spécialiste ténèbres, mais Natsume y est suffisamment habitué pour ne plus trouver ce comportement que blasant. Et vaguement agaçant, aussi. Puis, et l'éleveur se demande si Faust n'a pas un quelconque lien de parenté avec le chat de Cheschire à cause de ce foutu rictus démesuré, son cousin termine sa sentence.

« … Tellement déchiré que j'aurais alors besoin de quémander l'aide de personnes aptes à m'aider pour te faire parler... Dis-moi, ça te dirait, une petite conversation à quatre entre toi, moi, Kat et Sam ? Je suis tout bonnement persuadé que ce serait une excellente idée.
- ...
- Une petite soirée avec ton cousin chéri, ton copain et ta meilleure amie au sujet de ton comportement d’aujourd’hui. Ça te tente ?
- Je pourrais toujours me casser.
- Si tu y crois  mon pauvre, tu es très naïf. Un coup de fil et Katya viendra t'assommer d'elle-même, si il le faut.
- ...
- Tu sais, si tu coopérais, on s'en sortirait bien mieux. Regarde, je te paierais même le repas, on sera tous les deux dans les rues, ça sera tranquille !
- ... Connard.
- Enchanté. Bon, tu avances ? »