Par le Fulguro Poing de Goldorak pourquoi diable est-ce que l’ingénieure avait eu une idée pareille?! C’est stupide, vraiment stupide. Elle doit avoir l’air tellement stupide planquée derrière ce rocher à attendre… A attendre quoi au juste c’est totalement débile de ce cacher de la sorte pour… Pour faire elle ne sait quoi, en fait, c’est à peine si elle se rappelle ce qu’elle attend, là. Et on lui dira pas, mais le coup du Blindépique qui se prend au jeu mais qui dépasse d’un bon mètre du rocher… Ça ne marche pas. Non, ça ne peut pas marcher. D’ailleurs, Julianne finit par se lever, en plus, c’est humide et ça pue la vase, dans le coin, quand c’est marée basse, a force de rester ici, elle va se transformer en huitre. Berk. Débile, quel genre d’andouille pourrait faire le bigorneau planqué assez longtemps ? Elle attendait quoi au juste? Que Dio et son pote le Monsieur « Tan » viennent squatter sa plage (oui, oui maintenant cette plage est la plage de Julianne, n’essayez même pas de la contredire, elle a dessiné dessus, c’est comme si elle avait marqué son territoire, et donc, cette plage est a elle, c’est sa propriété privée). Bref, c’est d’un coup de sang que Julianne était revenue sur la plage, aussi pour capturer des Pokémon eau, mais elle ne pouvait pas se concentrer, et sursautait à chaque fois qu’elle croisait des nouveaux passants. N’empêche que l’ami de Dio (et peut-être plus -nan ce serait bizarre, quand même-) s’était défilé comme un gros lâche l’autre jour alors que c’est lui qui avait laissé un doute plutôt énorme dans l’esprit de sa… Sa fille? Naaaan pas possible ils ne se ressemblent pas à Julianne du tout! Quoique dans le genre sale gueule… Bref. Julianne grogna et se mit à poursuivre un caillou en shootant dedans… Elle ne sait même pas si cet imbécile de Monsieur Tan va revenir un jour, dans le coin alors qu’est-ce qu’elle attend. Ça fait midinette en plus. Et elle n’a pas que ça a faire que gâcher du temps à la plage. Son regard se porta vers l’océan, rempli de Pokémon qui l’intéressent potentiellement. Elle ne sait pas trop depuis quand elle s’était tournée vers les types eau. Elle les apprécie pour leur robustesse et certains comme Stari, Tortank ou même Colhomard ont des côté un peu mecha, non? Aussi, elle a toujours cette lubie de concevoir un mecha ou une super base amphibie. Bah, oui, ce serait génial un labo sous l’eau, entouré des fonds marins et des poissons! Julianne pense qu’une telle vue pourrait-être très bonne pour la concentration, très apaisant, même. Donc, oui, en fait, elle est paumée. Son bâton traine dans le sable pour dessiner des têtes a Toto, et des bonshommes en bâton. Ironiquement, Julianne est assez mauvaise pour dessiner autre chose que des plans, en fait. Puis, elle sentit que Buster à ses côtés voulait soudain la mettre en garde contre quelque chose. Elle arqua un sourcil et se tourna vers… Ah tiens, finalement, elle avait eu un bon feeling.

« Ah… Yo. »

Fit-elle, hésitante, en apercevant Mr Tan à quelques mètres d’elle, accompagné d’un Pandarbare a l’air plutôt sympathique, malgré sa gueule patibulaire. On dirait qu’ils voulaient garder cette distance d’environ cinq mètre entre eux pour le moment. En tout cas, la situation est quelque peu… Awkward. Aucun ne semble disposé à parler, et c’est presque si on ne voyait pas une botte de paille façon western passer au premier plan. Si ils ont eu le même feeling de se croiser sur cette plage, ce jour précisément, c’est peut-être bien une preuve de leur lien de parenté, quelque part, non? C’était étrange comme certains liens sont impossibles a effacer.

La grande asperge au regard de Fermite n’avait pas l’air franchement décidé à répondre a Julinne. Enfin probablement que comme l’ingénieure, il cherchait ses mots sans savoir par ou commencer. Dans tous les cas, ce silence est des plus gênants et Juju commençait à ne plus savoir ou se mettre. L’autre la fixait avec un air mitigé, il n’avait pas l’air franchement heureux d’être là (mais si elle le connaissait mieux elle saurait que Monsieur « Tan » a toujours cette tronche là). D’ordinaire, elle aurait brisé le silence depuis dix bonnes secondes, au moins pour raconter des conneries ou fangirliser sur le côté badass de ce Pandarbare. Certes ce n’est pas un mecha, n’empêche que son côté patibulaire la fait drôlement penser aux loubards vielle école qu’elle a souvent vu dans les manga. Enfin, là, tout ce qu’on étend pour le moment c’est le bruit des vagues, et le silence était tellement pénible tant il devenait plus embarrassé chaque secondes qu’aucun des deux interlocuteurs ne remarqua le fabuleux Remoraid shiney qui surgit des flots pour esquisser une figure gracieuse en l’air, digne des meilleurs nageurs de natation synchronisée, certes, mais personne ne l’avait vu, à part Buster et Monstro, le Pandarbare, qui eurent un air émerveillé et applaudirent doucement la jolie performance, avant de s’arrêter net quand leurs maitres respectifs leur lancèrent un regard de poisson mort. L’ambiance est pourrie, se dit alors Julianne. Puisque c’est comme ça, elle ne voit pas bien ce qui ne la pousse pas à juste lâcher l’affaire car si je reste de la famille de son père est du même genre… Ouaip, peut-être que Reine avait raison après tout. Julianne fit la moue et haussa les épaules, l’air déçue, avant de soupirer et de se tourner, boudeuse, vers la mer.

« En fait… »
« Je… »
« Toi d’abbord. »
« Non, vas-y, j’t’en prie. »
« Non. »
« Si! La dernière fois t’as pas fini ta phrase, j’te rappelle! »
« Quelle phrase? »
« Kono baka. »
« Je comprends le japonais, je te signale. »
« Ouais bah, parles, alors! »
« Julianne. »
« Ouais, c’est moi et… Attends, comment tu connais mon-»
« Julianne, je suis ton- »
« Mon père?! »
« …Laisses moi finir, triple buse! »
« Tu sais ce qu’elle te dit, la buse?! »
« Je suis ton oncle. Enfin, ton grand cousin. Mais techniquement- »
« Ah. »

Julianne tombait des nues, sur ce coup-ci. Elle se laissa quelques secondes pour enregistrer la nouvelle, et se tourna vers son Blindépique qui semblait assez heureux de voir que sa Maitresse allait pouvoir en savoir plus sur le côté de sa famille qu’elle n’a jamais pu connaître. Enfin, c’est plus  proche de la réalité de dire qu’à part sa mère, Reine, Juju n’a pas vraiment connu d’autre famille. Rei’ était fille unique, et elle ne voulait plus entendre parler de ses parents, elle s’était presque élevée seule, et avait surprotégé sa fille de tout contact avec le reste de sa famille. Cette conversation s’annonçait déjà compliquée… Et over-dramatique pour bien peu de chose.

Après cette révélation de leur lien familiale ô combien surprenante, primordiale, les deux parents devinrent copain comme cochon et... Non, en fait ça ne se passa pas vraiment comme ça. Pas du tout. Désormais on passera sur le fait que le silence alors instauré est une fois de plus terriblement embarrassant et met l'ingénieure dans un etat d'agacement progressif. Parce que jouer au jeu du regard qui tue un type qui possède un regard a peu près aussi expressif que celui d'un Magicarpe crevé (non c’est pas très gentil mais bon), il faut concevoir que l'humanité a eu le mérite d'inventer des jeux un peu plus funs que ça. "Ah" était la seule réponse qu'elle avait eu a donner à son... Son grand cousin, oui. Ce n'est pas un "Ah" de déception ni de soulagement, c'est juste une constatation. Bah, oui Julianne a une grand cousin. Et franchement, elle ne sait pas vraiment comment réagir. Certains diront que c'est une bonne nouvelle, et qu'elle devrait sauter de joie parce que retrouver sa famille c'est cool (au passage c'est d'ailleurs des propos semblables venant d'une certaine punkette aux cheveux rouges qui avait fait venir le grand cousin ici, mais passons). Mais non, ça ne lui était jamais arrivé avant. Dans tous les cas, maintenant, Juju est au pied du mur alors...

"C'est tout ce que ça te fait?"
"Baaaaah comment tu veux que je..."
"C'est vrai, j'ai eu la même réaction, tantôt."
"Ouais et même que- A COUVERT!"
"Euh?"

Non, ce ne sont pas des missiles qui tombent du ciel mais une nuée de poissons qui se voient éjectes de la mer visiblement décidés à se ruer sur les deux humains présents sur la plage. Parce qu'un Wailmer avait cru malin de s'amuser a les faire jouer sur son jet d'eau et... Bah, quand on a pas de contrôle, c'est vite foireux et donc, il fallait se mettre à couvert de la pluie de poiscailles. En s'aplatissant sur la plage donc, les deux énergumènes parvinrent à s'en sortir sans dégâts.

"Nous sommes sauvés! L'ennemi se replie!"
"...."
"Ahaaaah! Tu as eu tord de t'en prendre à moi!"
"Julianne... Non."
"Mouahahahaa!"

Julianne se releva la première et ne vit pas l'autre encore à terre qui se facepalmait avec force, de toute évidence, elle avait momentanément oublié sa présence, alors qu'elle jouait a taper des poses façon manga pour narguer le Wailmer qui avait osé les bombarder. Puis elle épousseta rapidement la sable sur sa veste et tendit une main vers l'homme à terre.

"Lève-toi, t'as l'air un peu con."

Finalement, elle reçu un regard noir et laissa son grand cousin se relever par lui-même.

L'ingénieure ne semblait pas prête de s'arrêter de jubiler en regardant la mer, en prenant des poses soit-disant héroïque et en chantant des chansons en japonais parlant de ce que comprit Soltan de trois dragons sacrés, de héros liés par l'amitié et l'espoir de tuer des reptoloïdes et des sauver la terre, enfin, le genre de niaiseries qu'on entend dans un n'importe quel générique d'anime, quoi. Le Pandarbare et son maître échangèrent des regards mitigés tandis que Juju avait semblé totalement oublier leur présence. D'ailleurs, en se retournant, elle eut l'air drôlement surprise de les voir et sursauta un peu, pour se mettre sur la défensive. Elle se détendit presque immédiatement et s'éclaircit la gorge avant de tenir un pataquès totalement incongru sur le temps qu'il faisait, et que ce soleil couchant, on dirait que ça sort d'un anime, et d'un certain générique d'une certaine série de mecha. Elle comprit vite que son grand cousin ne saisissait pas vraiment la référence et se retrouva encore plus embarrassée que précédemment. Enfin, embarrassée, c'est un bien grand mot, c'est juste qu'elle perçu que personne n'entravait son délire et ne voulait l'encourager, voir qu'on la regardait avec pitié donc... Bah, y'a plus agréable comme sensation.  

"Sinon, Monsieur Tan."
"Soltan."
"Soltan-tan, euhm, j'avais un truc à te demander en fait."
"Soltan tout court."
"Me regardes pas comme ça tu fous les jetons!"
"Alors quoi?"
"Euh... Bah en fait c’est un peu chiant comme question parce que tu vois c'est compliqué et puis je sais pas comment poser la question  parce qu'en plus c'est un peu con-con et je dois a voir bête et puis en plus bah c’est que ptet t'en sais rien et tu pourras pas répondre et puis zut en fait c'est débile vaut mieux que j'y pense plus parce que de toute façon-"
"Poses ta question on a pas toute la journée."
"Euh, bah, voila, tu pourrais me parler de.... de .... enfin... Tu sais, quoi, tu vois..."
"Non."
"BON! Puis que tu es bête je vais être plus EXPLICITE!"
"..."
"Tu veux bien me parler de euh... De mon père?"
"... Pourquoi faire tout un pataquès pour ça?"
"Bah, j'sais pas... Tout à l'air de t'emmerder, alors ça..."
"... C’est vrai, ça?"
"J'voulais pas te vexer, c'ets bon, arrête de faire boudinette, Tan-tan no aho."
"Oui."
"Quoi?"
"Je peux te parler de lui. Enfin, j'étais venu ici pour ça, à la base. Tu as des questions?"
"Je... J'ai beaucoup trop de questions..."

Pour la première fois depuis le début de leur entrevue, Julianne semblait totalement sérieuse que c'en était presque effrayant. Enfin, la plus terrifiée, c'était elle, de toute évidence. Soltan soupira avant d'afficher ce qui semblait être un début de sourire presque compatissant, avant de sortir une cigarette de sa poche et de l'allumer.

"Eh bien, on est pas couchés."