« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 

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 Curiosity killed the cat [OS]

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Natsume Shimomura
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MessageSujet: Curiosity killed the cat [OS]   Curiosity killed the cat [OS] EmptySam 6 Déc 2014 - 18:25



Curiosity killed the cat

Évolution de Suzaku, partie 1

La curiosité est un vilain défaut, Natsume le sait. Et pourtant, alors qu'il regarde attentivement le journal de sa mère donné par Nagisa, il ne peut pas s'empêcher de se dire qu'il ne fait pas d'erreur en le lisant. Les nombreux marques pages dans l'objet l'intrigue, et il décide qu'il commencera par les lire un par un, avant de s'attaquer un jour où il en aurait l'envie à une lecture complète. C'est avec une sorte de gaieté mêlée à de la mélancolie qu'il se pose sur la chaise de son bureau, surveillé par Suzaku qui l'observe avec curiosité. Les cris, il les a entendu, mais le journal que porte son dresseur attire plus son attention. Il s'étonne d'être laissé hors de sa pokéball alors qu'Hayato vient d'être rappelé. En remerciant Arceus qu'il soit seul aujourd'hui, Natsume se mit à lire.

22 avril 1998
Ça fait quelques jours que Misaki m'a conseillé de noter mes pensées dans un carnet, et voilà qu'elle vient de m'en ramener un. Il s'agit du premier cadeau qu'elle me fait depuis longtemps, alors je compte le garder. C'est peut-être un peu puéril et trop fleur bleu sur les bords que de garder un journal intime à mon âge, mais je crois que Misaki a raison, au fond. Laisser mes pensées sur papier m'aidera sûrement un peu. Je pense toujours qu'elle se trompe, mais elle a toujours été de bon conseil. Et puis si papa savait que je n'écoutais pas les conseils de ma grande sœur, il me tirerait sûrement les oreilles.
Depuis mon mariage, je ne les ai pas revu. Kazuo et papa se sont disputé tellement fortement... Je comprends qu'ils aient des différents, mais j'aimerais tellement qu'ils puissent passer au dessus de ça pour Nagisa et Natsume. Il finiront bien par voir que leur conflit est stupide, de toute façon, ils ne sont pas bêtes. Kazuo est un peu puéril des fois, mais c'est quelqu'un de gentil, alors il laissera ses différends avec papa de côté, j'en suis persuadée.

23 avril 1998
Trois jours que j'ai accouché, déjà. Les infirmières sont inquiètes ; elles me disent que tout va bien, mais j'en ai entendu une dire qu'elle doute que mon fils passera l'hiver... Mais il est comme son père : fragile, mais tenace. Je sais qu'il s'en tirera. Même Nagisa s'y est déjà attaché. J'aimerais tant que Kazuo le voit de la même façon... Il est reparti hier pour Hokkaïdo, sans me donner de précisions quant à la date de son retour. Je comprends qu'il soit très occupé, mais je me sens un peu seule, et je dois avouer que les nuits sont dures...
Au moins, Misaki s'occupe bien de Nagisa. Cette petite n'a que quatre ans, mais elle nous étonne tous les jours par sa vivacité d'esprit.

02 mai 1998
Je vais finir par devenir folle. Cela va faire bientôt deux semaines que je suis coincée à l'hôpital.  Natsume est toujours aussi maigre et le médecin s'inquiète.
Kazuo refuse de prendre un avion pour venir vous noir. Apparemment, il ne peut pas se permettre de partir maintenant.

07 mai 1998
Enfin ! Deux semaines entières à l'hôpital, mais je suis sortie hier. Natsume se nourrit enfin correctement, et je vais pouvoir retourner à la maison avec Nagisa. Je suis encore épuisée et j'ai l'impression que je passe mon temps à dormir.
Misaki a insisté pour venir à la maison avec moi pour m'aider jusqu'à ce que Kazuo rentre. Elle ne devrait pas, mais une fois qu'elle a décidé de quelque chose, il est strictement impossible de la faire changer d'avis. Elle s'est installée d'elle-même sur le canapé, et je dois dire que ça me rappelle des souvenirs.
Depuis la mort de Nowaki, Misaki et moi avions un peu perdu contact. La perte notre frère aîné aurait dû nous rapprocher, mais elle s'est peu à peu éloignée de moi et des autres après qu'il ait été retrouvé. Je crois qu'elle n'a jamais pu supporter de ne pas l'avoir arrêté à temps, avant que tout ça n'arrive. Moi aussi, je me sens coupable, mais dans les derniers mois, Nowaki n'écoutait plus que lui-même.

Lui qui avait été toujours si gentil et studieux... J'ai encore du mal à y croire, même maintenant. Trois ans déjà qu'il nous a quitté, et c'est toujours aussi difficile. Mourir d'une overdose à vingt-six ans, c'est trop tôt. C'est toujours trop tôt, de toute façon, mais... Je ne sais pas. J'aurais tellement aimé qu'il voit Nagisa et Natsume grandir avec nous.
J'ai pensé à donner à Natsume le prénom de son oncle en tant que second prénom, mais je doute que ce soit très utile, ou bien même sain.

Samedi, normalement, Kazuo sera de retour. Pour l'occasion, je vais peut-être préparer quelque chose... Nagisa n'a pas l'air aussi impatiente que moi, toutefois. Il est vrai qu'il n'a jamais été très chaleureux avec elle, mais il lui faut sûrement du temps. C'est sa fille, après tout, alors il doit l'aimer autant que moi.

10 Mai 1998
J'avais tort.
Je ne crois pas avoir jamais entendu Kazuo hurler pareillement. Dès les premières minutes du repas, Misaki et lui ont commencé à hausser le ton, et au bout de dix minutes, ils se criaient dessus. Quand Nagisa s'est mise à pleurer, c'est sur elle qu'il s'est énervé, et Misaki l'a ensuite forcé à sortir dehors pour qu'ils 'parlent'.
Au final, il est parti pour la nuit et n'est revenu qu'au lendemain, mais était si irritable que je n'ai rien osé lui dire de la journée. Il doit être dans une mauvaise période, ça arrive à tout le monde.
Nagisa est étrange, avec lui, ces derniers temps. Je crois qu'elle a peur.

Misaki n'a pas voulu dire grand chose sur ça, hormis qu'elle repartira mercredi au lieu de dimanche prochain. Apparemment, elle a du travail, ou du moins c'est ce qu'elle me dit, mais c'est une très mauvaise menteuse.
J'aimerais bien qu'ils se réconcilient, mais ces deux têtes de mule refusent de m'écouter. À chaque fois que j'en parle à l'un ou à l'autre, ils se braquent automatiquement. Arceus, je ne veux pas être arrogante, mais je m'estime chanceuse d'avoir une telle patience. J'espère bien que Nagisa et Natsume ne seront pas aussi colériques que leur père et leur tante, en tous cas, mais Nagisa est si calme que j'en doute fortement. Elle ne parle pas beaucoup, mais elle est toujours sage et adorable. Je suis sûrement subjective, mais ça, on ne me le retirera pas de l'esprit.

15 mai 1998
Depuis que Misaki est partie, l'ambiance est devenue lourde à la maison. Kazuo ne parle pas beaucoup, et déjà qu'il était assez peu bavard avant... Il finira bien par se calmer, mais ses disputes avec Misaki l'ont rendu grincheux. Mais ce n'est pas grave. Même lorsqu'il crie sur Nagisa et moi, je sais que c'est à cause de son stress. Tout finira par s'arranger, avec quelques mois. Il n'y a pas de raison pour que cela ne soit pas le cas.

24 février 1999
Misaki et moi avons définitivement perdu contact ; cela va faire quinze jours que je cherche à la contacter, mais elle ne m'a jamais répondu. Je ne sais pas trop quoi penser. Dois-je en conclure qu'elle ne veut plus me voir... ? Kazuo n'a pas eu l'air énormément troublé ou choqué, et m'a même assuré que c'était 'prévisible'. J'aimerais ne pas le croire, mais je me demande ce qui passe par la tête de ma sœur... Elle a toujours été si imperméable aux autres, même quand nous étions jeunes, et maintenant, j'ai peur de ne même plus arriver à érafler l'extérieur de sa carapace...
Est-ce que je l'ai à ce point laissée de côté... ?

05 mars 1999
C'est Nagisa qui a fait marcher Natsume pour la première fois. Elle était si contente, c'était adorable. Même si ces temps-ci elle a quelques problèmes à l'école parce qu'elle dort en classe et refuse de rester attentive, puisque c'est 'trop ennuyeux et facile' selon elle, la façon dont elle s'occupe de son petit-frère me persuade qu'elle sera le meilleur exemple possible pour lui. Kazuo n'est pas du même avis que moi, mais il a du mal à supporter son insolence à son égard. Je ne sais plus trop quoi faire, pour tout dire.
L'ai-je jamais su, de toute façon... ?

25 septembre 1999
Natsume a dit son premier mot, aujourd'hui. Ce n'était pas 'maman', 'papa' ou 'Nagisa', toutefois, mais... 'Canard'. Je suppose que c'est déjà mieux que Nowaki et son célèbre 'patate', mais je dois dire que j'aurais tout de même espéré, après un espoir déçu à ce sujet avec Nagisa qui avait elle opté pour 'eau', que ce soit 'maman' qui sorte en premier. Enfin, ça n'a aucune importance. Tant pis !  Arceus, j'ai l'air d'une enfant pour quelque chose d'aussi simple. Il faut dire que ces temps-ci, ce genre d’événement ne peut me faire que du bien ; je n'en peux plus, des cris. Des cris et du silence, tout le temps. J'en viendrais presque à me demander si je n’attendrais pas plus le départ de Kazuo les matins que son retour.

19 octobre 2000
Nagisa a été renvoyée de l'école où elle se trouvait. Elle s'était disputée avec un de ses camarades et l'a frappé assez fortement, lui cassant le nez, ce qui fait que la famille a porté plainte. Heureusement, étant donné qu'il ne s'agissait que de self-defense, elle ne risque rien. Elle va bien, et n'a pas l'air traumatisée par l'expérience, mais je crois que ce sont les hurlements de son père qui vont finir par laisser une marque... Pas seulement physique. C'est la troisième claque qu'il lâche en une semaine.

25 décembre 2001
Nagisa a le nez en sang. Natsume pleure. J'ai peur.
Encore une crise, encore des larmes. Des cris, des hurlements, de la colère, encore et encore. Combien de fois encore faudra-t-il vivre ça ?
Misaki a accepté de nous accueillir pour la semaine, à peu près. Elle n'arrête pas de me poser des questions au sujet de la source de la blessure de Nagisa, mais je ne lui répondrai pas. Nous ne pouvons pas aller raconter ça aux autorités de toute façon, et elle le ferait sans réfléchir un seul instant si elle venait à savoir que ses suspicions à l'égard de Kazuo sont véridiques. Si la police intervient, qu'arrivera-t-il... ? Ils me sépareront de mes enfants, et eux-mêmes sont séparés à un moment où un autre. Je trouverai une solution, mais envoyer leur père en prison n'est pas la bonne ; ça n'est arrivé qu'une fois, après tout. Même si il est un peu brusque parfois, il ne l'avait jamais ainsi frappé. Mais moi, il ne me touche pas, étrangement. Il a été tout près de le faire, aujourd'hui, et n'a arrêté son coup que quelques secondes avant qu'il n'arrive.

27 décembre 2001
Mes disputes avec Misaki n'ont pas cessé. J'ai fini par quitter son appartement en emportant avec moi Nagisa et Natsume. Nous sommes finalement rentrés à la maison, qui était vide. Je suppose qu'il finira par rentrer à un moment où un autre... J'espère qu'il sera heureux de nous revoir. Il le sera, de toute façon, hein ; qui ne voudrait pas revoir sa femme et ses enfants ?

29 décembre 2001
Il n'a pas dit un seul mot.

06 juillet 2002
Elle a eu le bras cassé, aujourd'hui. Il l'a saisi un peu brusquement, elle est tombée, et... Elle s'est cassé un os. À l'hôpital, il a fallu mentir et prétendre qu'elle était tombée en jouant.
Natsume n'arrête pas de poser des questions. Nagisa lui a menti, comme à tous les autres. Je ne sais pas si j'arriverais à vivre avec la conscience tranquille, à partir de maintenant. Je ne le mérite sûrement pas, en tous cas.

30 novembre 2002
Misaki est morte.
Un accident, sur sa moto. Un chauffeur ivre l'a percuté et elle est morte sur le coup. Elle était dans un état si déplorable quand on m'a demandé de l'identifier que j'en arrivais presque à me demander si ce corps était bien celui de ma sœur, si ces membres écrasés et détruits avaient bien appartenu à celle qui m'avait toujours aidé quand j'en avais le besoin. L'ironie, c'est qu'elle est morte au même âge que Nowaki : vingt-six ans. Est-ce que cela sera également mon sort ... ?
J'ai croisé maman et papa, aujourd'hui. Ou du moins, je les ai vu, eux non. J'ai préféré partir avant de les croiser. C'était stupide, je le sais. Pourquoi est-ce que je laisse autant la peur dicter ma conduite ... ?

09 décembre 2002
Nagisa n'arrête plus de pleurer. Depuis qu'elle a appris pour la mort de Misaki, elle est inconsolable. Natsume ne comprend pas et il ne s'en souviendra pas à cause du fait qu'il est encore trop jeune, alors nous le gardons dans le silence. Kazuo ne supporte plus les pleurs de la petite, mais elle est encore si jeune... Peut-on vraiment en vouloir à une enfant de sept ans de pleurer la décès de sa tante alors qu'elle était source de joie et de rire pour elle ? Peut-on en vouloir à quiconque d'être dans le deuil, aussi long qu'il puisse être ? Toutes ces questions ne m'amèneront à rien, sinon une certaine colère à l'égard de Kazuo. Le garçon que j'avais rencontré a bien changé, et je me demande de plus en plus si le temps ne l'a pas aigri...

17 janvier 2002
Maman a déposé un message sur le téléphone.

30 mai 2002
Je devrais sûrement répondre.

15 avril 2002
C'est papa qui a appelé, cette fois. Apparemment, c'est ma grand-mère maternelle qui est morte, maintenant. Arceus, quand est-ce que ça s'arrêtera.... ? Est-ce que ce sera à mon tour, bientôt ? L'angoisse n'a fait qu'aggraver mon asthme, et mon pneumologue paraissait très préoccupé. J'ai presque peur de devoir de nouveau supporter les crises de quand j'étais petite. Kazuo dit que ça finira sûrement par passer. Il doit avoir raison.

23 octobre 2002
Nagisa a le bras lacéré. Les bouts de verre sur lesquels elle est tombée lorsqu'il l'a bousculé ont... Ils lui ont fait mal. Je vais partir quelques jours avec elle, le temps que ça se calme, pour que Natsume ne voit pas ça. Lui va rester avec une baby-sitter, vu que son père n'a pas le temps de s'en occuper ; il très pris au travail, apparemment.

06 janvier 2003
Encore un os cassé. Les infirmières à l'hôpital avaient l'air un peu confuses sur nos explications, mais n'ont pas davantage posé de questions. Nagisa ne pleure plus, maintenant. J'aimerais bien en être capable également, des fois.

21 avril 2005
C'était le septième anniversaire de Natsume, aujourd'hui. Le temps passe si vite que je peine à croire que ce petit gamin que je tenais encore dans mes bras et qui n'était pas plus lourd qu'une grosse peluche est dorénavant une pareille pile d'énergie. Kazuo n'aime pas qu'il courre autant, mais Nagisa entraîne toujours son petit-frère dans ses aventures plus ou moins risquées on ne sait où. Au moins, je suis contente qu'ils puissent passer du temps en de hors de la maison, et surtout loin des cris. Ils n'ont pas besoin de ça. Personne n'a besoin de ça. Et pourtant je reste, par faiblesse.

Nos finances ne nous permettent pas d'acheter beaucoup, mais je suis au moins contente de voir que nous avons réussi à lui acheter ce kit de chimiste qui le faisait tant rêver. Bon, il ne comprend pas grand chose et s'amuse plus avec les mélanges qu'autre chose, mais ça le met de bonne humeur et c'est le principal. Nagisa doit l'aider, alors elle participe, et cela fait longtemps que je ne l'avais pas vu aussi souriante.
Je me demande si elle me pardonnera un jour de ce qu'elle doit supporter par ma faute. Probablement pas.

12 août 2006
J'aurais cru qu'il n'aurait jamais osé donner un coup de poing à la petite.
J'avais tort.

05 décembre 2006
J'ai dû aller chercher Nagisa au poste de police, aujourd'hui. Apparemment, elle avait frappé quelqu'un, un garçon un peu plus jeune qu'elle, et a refusé de dire pourquoi aux autorités. Lorsque nous sommes rentrées, elle m'a confié qu'il s'en était pris à Natsume, et qu'elle avait fait 'ce qu'elle avait à faire' en revanche. Il y a des fois, je me dis qu'elle a pris plus de Kazuo que de moi sur certains points...

30 janvier 2009
Je fatigue, je crois. Je le sens dans tout mon corps, que je m'affaiblis. Mon pneumologue est de plus en plus inquiet, et même mes collègues de travail commencent à se poser des questions ; je les comprend, en même temps, c'est la troisième fois que je rends un projet en retard en un mois. Si ça se trouve, je vais bientôt être licenciée aussi. De toute façon, cela rendrait-il vraiment ma vie plus horrible à ce niveau … ? Mon égoïsme me fait me dire qu'au moins au travail, je n'ai pas à supporter la froideur de Kazuo et les disputes qu'il a avec notre fille.
Nagisa ne m'écoute plus. Elle me déteste, maintenant, mais pas autant qu'elle hait son père. Leurs disputes sont constantes et insupportables, comme éternelles et interminables.  
Natsume est comme toujours gardé à l'écart de tout cela. Il le faut, de toute façon : il ne supporterait pas la vérité. Il est fort, mon petit, mais pas invincible, et je crains que d'apprendre ce qui se passe vraiment ne le briserait. Si je n'ai pas pu protéger Nagisa, je peux au moins tenter avec lui.

Il me rend si fière, et moi je sais que lorsqu'il saura la vérité, toute cette fierté que je lui montre ne vaudra plus rien pour lui. Et puis je sais qu'au fond, c'est la reconnaissance de Kazuo qu'il cherche. Il ne passe pas des heures enfermé dans son bureau à réviser pour rien, après tout. Même si avoir de bons résultats lui plaît et lui assure un bon avenir, je sais très bien ce qu'il recherche. Je suis sa mère, après tout ; que je mérite ce titre ou non ne change rien à la réalité des choses.

22 avril 2010
J'ai réussi à redonner le sourire à Nagisa et Natsume, pour une fois. Cela faisait si longtemps que je ne les ai pas vu mornes ou tristes que j'en venais à me demander si je méritais vraiment d'être nommée comme leur mère. Je suis contente de voir que mon cadeau a plu à Natsume ; je ne savais pas si il arriverait à s'entendre avec ce Chamallot, mais j'ai vraisemblablement eu tort de m'inquiéter étant donné que depuis hier, ils sont inséparables. Au moins, c'est un pokémon qui pourrait le protéger, au cas où. Je me demande même si je pourrais nier que je le lui ai donné en grande partie pour cette raison.
J'espère juste qu'il n'aura pas à le défendre contre qui je crains. La possibilité du besoin de cela me révulse en m'horrifie en même temps, mais je sais que Nagisa sera toujours là pour s'occuper de lui, alors je n'ai pas à m'inquiéter. Il ne sera jamais seul car elle ne l'abandonnera jamais ; sur ça au moins, j'aurai toujours la conscience tranquille.

13 juillet 2010
Ce n'est plus une question ou même un doute : je suis vraiment fatiguée. Toutes ces disputes et ce conflit constant, ça m'épuise. Je vais finir par croire que ma vie se résume à ça, à des disputes et des cris. Ils sont comme plus puissants à chaque fois, et je constate que Nagisa a hérité de ses capacités vocales, puisqu'elle tient facilement tête à son père, maintenant.
Kazuo a beau hurler, ça ne change rien. Il arrive souvent à Nagisa d'aller se réfugier chez des amis pour échapper à la maison. Je ne sais pas ce qui est devenu le plus fort, entre la honte et la peine de mon côté. Mais je ne suis pas la plus à plaindre, loin de là. Arceus, que je m'en veux d'avoir donné une vie pareille à ma fille... Elle méritait bien mieux que ça. La seule chose que je lui amené de bon, c'est Natsume. Je ne sais même pas si elle m'aime encore, vu la froideur dont elle fait preuve avec moi. Je la comprends, je dois dire, et elle a tout à fait raison de me détester.

21 février 2011
Dix-sept ans. C'est long. Trop long. Depuis la naissance de Nagisa, voir même depuis que j'ai appris que j'étais enceinte pour la première fois, il n'y a pas eu une journée de paix. J'aimais bien me dire que c'était juste une coïncidence, mais il semble que même si je suis suffisamment sotte pour avoir cru qu'il ne les haïssait pas et finirait par les apprécier et se calmer, je ne lui plus assez pour le croire, maintenant. Je ne sais pas si je dois être contente ou juste frustrée.

04 novembre 2011
C'était l'anniversaire de la mort de Nowaki, aujourd'hui. Je me demande ce qu'il aurait pensé de tout ça. M'en voudrait-il de le laisser ainsi ruiner nos vies... ? M'aurait-il forcé à le quitter dès les premiers cris portés sur Nagisa ? Après la première gifle ? Après m'avoir vu maigrir et vomir d'angoisse après la naissance de Natsume devant l'absence et le dégoût de son père ? Je ne sais pas, mais il l'aurait fait avant que tout dégénère, sûrement avec l'aide de Misaki. J'ai presque honte d'avoir ainsi perdu le contrôle de ma vie parce que je n'avais plus que Kazuo sur lequel m'appuyer. Un appui qui a toujours été très faible, mais auquel je me suis raccroché telle une idiote. Et dire que je croyais que cela valait le coup de passer au dessus de ses défauts parce que je l'aimais... Je ne suis et n'ai été qu'une imbécile, dans toute cette histoire. Misaki avait raison, cent fois raison.

Des fois, je me dis que Natsume ressemble à Nowaki. Il a les mêmes yeux, ceux que je partage avec mon père. De temps en temps, je retrouve dans sa vivacité d'esprit ce que je voyais constamment chez mon frère. Ils ont commencé avec des pokémon de type feu tous les deux, bien que l'amour de Nowaki pour ce type a commencé bien plus tôt, dès qu'il a eu l'âge de se débrouiller. Je me souviendrais toujours du savon qu'il avait reçu de la part de maman lorsqu'il était parti capturer son Darumarond ; il en était fier, en plus, même après s'être fait hurler dessus et être revenu plein de bleus et tout boueux. Inarrêtable une fois qu'il avait quelque chose en tête, et incapable de se reposer même lorsqu'il était épuisé.
C'est la première fois que j'ai été sur sa tombe seule. Depuis la mort de Misaki, je n'avais jamais osé y retourner. Ça m'a fait du bien, toutefois. Ou du moins, ça m'a fait du bien jusqu'à ce que je rentre, que je me couche et je réalise que je n'ai jamais été aussi seule, et que je suis l'unique personne à blâmer pour la situation dans laquelle je me retrouve. Je devrais peut-être appeler papa et maman, mais pour leur dire quoi... ? Que je regrette ? Je les ai abandonné pendant des années, ce n'est pas maintenant que je  pourrais me racheter.

17 janvier 2012
Ils me manquent. Arceus, qu'ils me manquent. J'aimerais tellement les revoir. Rien qu'une fois, au moins. Mais je ne peux pas. Il n'y a qu'un seul moyen pour ça, et pourtant je n'avais jamais été croyante en un monde après la vie, mais il faut croire qu'être désespérée amène à rêver de tout, même de l'impossible. Il n'existerait qu'un moyen, mais je n'en aurais pas le courage... Je ne peux pas les abandonner, après tout. Mais bon sang que le repos est tentateur...

26 avril 2012
Mon pneumologue s'inquiète beaucoup. Apparemment, comme je m'en doutais, mon asthme a encore empiré et il juge que je devrais même prendre une semaine ou deux de repos, vu les difficultés que j'ai à respirer et la régularité des crises. Je ne compte plus le nombre de réveils douloureux que je fais durant les nuits, avec ces maudites crises qui m'étouffent à petit feu. Ça doit être lié au stress et à la fatigue, apparemment, et je devrais suivre régulièrement le traitement que l'on me donne.
Ça fait deux semaines que j'ai été le voir, et je n'ai pas été à la pharmacie. En ai-je vraiment envie, après tout... ?

11 mai 2012
Demain, j'ai envie d'aller voir Kazuo au travail avec Natsume. Je suppose que cela lui fera peut-être plaisir, hein ..? De qui je me moque, il s'en fichera et ça l'importunera plus qu'autre chose. Je vais au moins essayer.
J'oublie souvent mon inhalateur, ces temps-ci. Du moins, je l'ai oublié. Je devrais sûrement aller en chercher un autre à la pharmacie, ça ne prendrait qu'une heure tout au plus même en cas de grande affluence.
Je ne le fais pas. Et je sais très bien pourquoi ; ça devrait me faire réagir, mais c'est tout le contraire.


Il en a assez vu. Ses yeux quittent les lignes et les lettres d'encre pour se poser sur le sol, dans un mutisme lourd et pesant. Sa gorge se noue. Sa vision déjà troublée lors de la lecture s'est faite embrumée et ses yeux s'emplissent de larmes alors que des premiers sanglots commencent à le secouer, et il sent une douleur sourde dans sa poitrine le déchirer lentement de l'intérieur. Des hoquets se mettent à s'échapper de sa gorge alors que, livide, il comprend enfin le sens de tout cela. De tous ces marques pages que Nagisa avait laissé, du chemin qu'elle lui avait tracé pour lui montrer la vérité. Vérité qu'il connaissait et qu'il refusait d'accepter, alors qu'elle avait pourtant toujours été là. La douleur est affreuse est constante, et très vite sa respiration ne devient plus que des lambeaux. Des sifflements aigus s'échappent de sa gorge alors que seules quelques syllabes désarticulées parviennent à être prononcées.
Plongé dans son malheur, il ne remarque même pas les efforts de Suzaku, dorénavant un Mélancolux, qui tente de le sortir de cette transe presque hystérique dans laquelle son dresseur s'est plongé. Même la lumière que produit le pokémon ne suffit pas à l'aider. Tout ce qu'il comprend maintenant, c'est la vérité. Et la vérité, c'était que sa mère s'était indirectement suicidée, et que sa sœur avait bien plus souffert qu'il ne l'aurait jamais cru.
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