« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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 Tu n'as pas compris |OS| (violence et langage grossier)

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Charlotte S. Laurens
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Charlotte S. Laurens
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Astrid la Pandarbare ♀ - Poing de Fer - Calme

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MessageSujet: Tu n'as pas compris |OS| (violence et langage grossier)   Tu n'as pas compris |OS| (violence et langage grossier) EmptyJeu 5 Mar 2015 - 23:29

TU N'AS PAScompris
«Nathan, on peut y aller? Elle me soule cette fête…»

Je joue nerveusement avec un pan de ma robe. Je ne me sens pas à l’aise ici. Nous sommes en visite chez une amie de Nathan, une grande blonde à peu près aussi intelligente qu’une feuille de laitue, une véritable pétasse dans son sens le plus pur du terme. Elle a passé la moitié de la soirée à faire de l’œil au garçon, et l’autre à me dénigrer dans des termes qui, même si je tente de ne rien laisser paraître, me blessent. Les autres invités, éparpillés autour de la piscine, n’offrent guère d’alternatives intéressantes. La majorité d’entre eux proviennent de mon ancien lycée. Un couple s’amuse à se bécoter dans un coin reculé de la cour et je crois bien qu’ils iront plus loin vu les sons indigestes qui s’échappent de leurs bouches entre deux baisers enfiévrés. Un peu plus loin, une bande de garçons populaires se plaisent à me mettre mal à l’aise en me sifflant dès que j’ai le malheur de passer à leur hauteur, en m’appelant «leur petite Championne» et en me demandant de s’asseoir sur leurs genoux. Encore, un d’entre eux me regarde et porte deux doigts devant sa bouche en glissant sa langue entre les deux dans un geste tellement obscène que je dois me retenir à grand peine de lui foutre une baffe. Ici, je me sens petite, ridicule, inutile. Les quelques filles présentes se baignent dans la piscine ou parlent de garçons d’une voix suraigüe. Je ne trouve ma place nulle part. Si seulement Nathan avait accepté que Cesar m’accompagne… Cette soirée n’aurait pas été gâchée au moins. Qu’est-ce qui m’a pris de penser que je pourrais m’amuser ici?

«Hein? De quoi tu parles, elle est géniale cette fête!»

«Je veux m’en aller.»


Nathan m’observe. Il porte sa bière à ses lèvres et en boit une longue gorgée. Il en a bu quelques unes déjà et il doit me reconduire à la maison.

«Roh t’es nulle. Allez on se tire.»

Soulagée, je le suis alors qu’il salue tous ses imbéciles de potes. Je me contente d’éviter leurs regards surtout que lorsque nous franchissons la porte, les blagues pleuvent au sujet de notre départ hâtif. Certains parlent de motels. Je reçois quelque chose derrière la tête et me retourne pour voir dans l’herbe la pochette d’une capote. Mon sang ne fait qu’un tour et je fais le reste du chemin jusqu’à la voiture en courant, l’estomac au bord des lèvres. Je n’ai jamais été aussi humiliée de toute ma vie. Je me glisse dans la voiture et claque la porte, bientôt rejointe par Nathan qui s’assoit du côté conducteur. J’ai croisé mes bras sur ma poitrine, le visage pâle. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette invitation? J’aurais mieux fait de rester à la maison à m’entraîner ou mater des films idiots avec Cesar.

«Hé, ça va? C’était que des blagues, panique pas.»

Je respire un grand coup. Oui, ce n’étaient que des blagues. Mais les gens ne comprennent pas que les mots et les gestes peuvent faire très mal. Je me contente d’hausser les épaules. Il se rapproche un peu de moi, venant entourer mes épaules de son bras. Ce contact est agréable et très gênant tout à la fois.

«Allons Charlie… souris un peu…»

Il sent l’alcool. Je ne suis pas certaine qu’il devrait conduire. Au moment où je vais lui demander de me lâcher je sens son visage se tendre vers le mien à une vitesse vertigineuse. Avant d’avoir pu m’écarter, ses lèvres se posent sur les miennes mais je le repousse aussitôt, le visage enflammé.

«Qu’est-ce que tu fais!»

«Allons Charlie, je sais que tu en meurs d’envie.»


Sa main grimpe contre me cuisse, ses doigts taquins se glissant sous le jupon de ma robe. Sauf que ça n’a rien d’agréable. Rien du tout. Son poids se fait lourd contre moi qui tente désespérément d’arrêter la progression de sa main contre ma cuisse. Je lui intime d’arrêter d’une voix qui trahit ma peur et ma rage. J’ai beau frapper, son corps sur le mien semble immunisé contre mes coups. Il est trop fort, je suis coincée. Sa main valide vient me plaquer contre le dossier. Je me débats comme un diable mais rien n’y fait.

«A… Alastor!»

La commande vocale suffit à activer la balle qui est tombée de mon sac et roulait à mes pieds. Un éclair de lumière rouge surgit et se faufile par la fenêtre ouverte de l’automobile. Une silhouette prend forme. Le dragon arrache la portière d’un coup avant de repousser brutalement le jeune homme, qui s’est figé sous l’effet de la surprise. Le Carmache s’empare de moi et me tire hors de l’appareil avant de me poser délicatement sur le sol. Je tremble de tous mes membres, retenant avec peine mes larmes.

«Espèce de salopard tu ne me toucheras plus jamais ou je te fais bouffer tes couilles tu m’entends!»

J’ai hurlé. Titubante, je contourne la voiture pour prendre le chemin de la rue. Alastor m’emboîte le pas avant d’avoir lancé un regard à glacer le sang à Nathan à l’intérieur de la voiture. Ce qui ne l’empêche pas de sortir de la voiture et de nous héler.

«Espèce de petite garce tu vas me payer ma portière!»

Je ne me retourne pas.

«Pendant des mois j’ai fait tout ce que tu voulais petite pute! Tu aimais bien jouer les agaces hein? Ça te plaisait hein? Tu fais le même coup avec Cesar aussi? Avec tous les pauvres mecs qui osent s’intéresser à toi? Tu fais la belle garce puis tu donnes rien en retour hein?»

Je ne me retourne pas.

«Je vais te dire un truc, de toute façon je me fiche complètement de toi. Tout ce qui m’intéressait c’était de baiser une Championne, ça faisait une belle prise tu vois? Faute de nichons j’avais la gloire!»

Je m’arrête. J’ai mal. J’ai trop mal. Pendant longtemps j’ai espéré qu’il m’aimait bien. Que nous ne faisions pas semblant. J’avais tort. Je ne me retourne pas. Je ne veux pas qu’il me voit pleurer. Mes pas sont lourds cette fois. Mon cœur bat à contrecoups dans ma poitrine. Je sens une main m’agripper, dure et froide, violente et brusque.

«Hé tu m’entends…?»

Il ne termine pas sa phrase. Le coup m’échappe, va fracasser d’un craquement sec son nez. Aussitôt il s’effondre contre le bitume, aux pieds d’Alastor. D’un éclair, le Carmache revêt sa forme finale, surplombant le jeune homme de sa taille imposante. Un grondement dans sa gorge se mute en hurlement sinistre, une sorte d’avertissement de ne plus jamais m’approcher. Terrorisé il se recroqueville comme lui-même comme le pauvre mollusque qu’il est.

«Tu oses paraître dans mon champ de vision à nouveau et je te briserai plus que le nez.»

Le délaissant à sa misère, je poursuis mon chemin, Carchacrok me suivant tel mon ombre.
Je ne me retourne pas.

(c)Golden

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