Aujourd’hui, Cesar a 22 ans. Mais il ne le sait pas. Il ne connaît pas sa date de naissance, il ne l’a jamais demandé et on ne lui a jamais dit. Aussi, c’est peut-être un des souvenirs qui ont disparu suite aux traitements de l’asile. Récemment, le grand garçon a remarqué que de grandes zones d’ombre masquaient des parties de sa vie. Bien entendu, personne ne peut se souvenir totalement de ses premières années. Mais il ne se souvient que très peu d’évènements à l’orphelinat. A parts quelques bagarres, des visages, des interjections… Finalement, ses souvenirs pour le moins traumatisants de l’asile l’ont marqué au fer rouge et on prit le dessus sur le reste. Mais, maintenant  qu’il en est loin, Cesar accepte d’essayer de se souvenir. Il a toujours eu une bonne mémoire, et avait besoin de cette excursion d’une vingtaine de jours pour de retrouver, maintenant qu’il n’a plus peur de ses poursuivants. Puis… Il y a aussi ses amis. Charlie, pour ne citer qu’elle. Le jeune homme a bien remarqué que la championne portait le fardeau de son passé, tout comme lui. Donc, quand le moment sera venu, il ne veut pas lui cacher toute la vérité à propos de sa vie. Mais pour connaître cette vérité, il devait d’abord savoir d’où il vient. Le seul indice qui lui a été donné par un enchainement de circonstances, ce sont ces deux noms : « Léopold » et « Richter ». Cette personne est celle qui le poursuit. Il n’en a rien dit à Charlie, et il lu ia fallu un bout de temps pour arriver et assumer cette conclusion, mais cet homme serait certainement la clé de toutes ses interrogations. En plus du fait que « Richter » est un mot dont la consonance ce lui est pas inconnu, pour une raison qu’il ignore encore. Cela fait beaucoup de chose que Cesar ignore, finalement, autant de choses qu’il craint. Et c’est pour cela qu’il ne peut se résoudre à partir à la poursuite… De son poursuivant.

Cesar avait décidé aussi de rentrer à Zazambes. La route était longue, même en coupant par la jungle qu’il connaît plutôt bien. Et hanté par ses réflexions, il n’avait pas vu passer les heures, et se retrouvait déjà plus très loin d’Anula. Alors que Jojo et Lisa se reposaient dans leurs Pokéball respectives, Cesar marchait donc seul aux côté de Suzie, sa Goélise, Kars, lui, était resté à l’arène avec les alliés de Charlie. Il avait plutôt hâte que l’oiseau marin évolue. Ce qu’il avait hâte de découvrir ce que ce serait de voler sur son dos! Après une bonne demi-heure de marche supplémentaire, l’oreille de Cesar fut alertée par des éclats de voix. La curiosité le poussa à aller voir qui pouvait bien crier comme ça. En slalomant entre les mares de boue du coin, il finit par apercevoir un humain entouré de ses Pokémon. Mais, il se cacha immédiatement. Cet homme était habillé en blanc. Et si il y a bien quelque chose que Cesar a appris et acquis au fil des mois, c’est qu’il faut se méfier des soldats habillés en blancs qui arpentent l’île. De plus, même si il ne portait par de masque, cet homme était armé d’une épée accroché à sa ceinture. Cesar décréta qu’il était sage de partir discrètement, mais trop tard, l’homme en blanc l’avait vu, et courrait déjà vers lui.

Alors, le grand garçon se mit à courir de toutes ses forces, la peur au ventre. Suzie fit de même en volant à ses côtés. Il rejoint un sentier de chasseur qu’il connaissait, qui facilitait donc sa fuite. Les pas de son poursuivant ne se rapprochaient pas encore, néanmoins, Cesar craignait de s’épuiser avant lui… Alors qu’ils arrivaient dans un clairière, les ailes de la Goélise, puis son corps tout entier se mit à se métamorphoser, tout en étincelant. Elle grandit d’un coup, et ses ailes devinrent imposantes et magnifiques. Cesar n’eut pas le temps de la féliciter pour l’instant, et se contenta de sauter sur son dos quand la Békipan lui fit signe, et ils purent s’envoler de la forêt aussitôt qu’ils eurent atteint la clairière, ou Suzie laissa quelques plumes immaculées. Tout d’abord effrayé, Cesar se cramponna de toutes ses forces au Pokémon oiseau, de peur de tomber de haut. Puis, quand ses battements de cœur se furent calmés, il ouvrit les yeux, et se redressa avec prudence. Et il put admirer tout le paysage, toute l’île, le monde entier, même qu’il pouvait désormais observer. Bien sur, il ne volaient qu’au dessus de la cime des arbres, mais Cesar avait réellement l’impression d’être au dessus de l’univers entier, en ce moment même. Il pressa avec enthousiasme sa Bekipan d’aller encore plus vite, et l’enlaça encore. Elle venait de les tirer d’un bien mauvais pas!