J’ai pas une attirance particulière pour les espaces sous-terrain, sans rire. Mais bizarrement, quand je suis dans ces galeries, ça me permet de réfléchir. Vraiment! Je pense a la profondeur du sens de la vie, à la mort, à ma santé fort préoccupante car passé 24 ans je n’ai toujours pas chopé de maladie dangereuse et mortelle, au fait que j’ai un an de plus depuis deux jours, au superbe portail que j’ai commandé pour cette occasion à une entreprise privée de métallurgie qui vont être bien forcés de suivre à la lettre mes plans et faire ce que je leu demande dans des délais serrés car je ne suis pas très patient. Ah, j’aime mon autorité de Régimeux, parfois! Ce portail va être beau. Avec un gros « N » dessus, magnifiquement exposé, pour que le gens savent chez qui ils arrivent quand ils le franchiront. Enfin, j’ai pas d’amis donc il n’y aura pas beaucoup de gens pour le franchir, ce portail. Disons que c’est pour Aloïs, donc. Comme il est plutôt débile, au moins comme ça il se repérera bien. Mais je n’ai pas fait ça pour lui hein, vous imaginez pas des trucs. Et me prenez pas pour un imbécile en mode « eh ton portail avec ton initiale dessus c’est pour pas oublier ton nom ou ton portail?! ». Ha-ha-ha.

« Hey, au fait, Alex, ton portail avec ton initiale dessus c’est pour pas oublier ton nom ou ton portail? »
« Sors de ma tête toi, la naine rouge! »
« Quoi dans ta tête?! Si j’étais dans ta tête j’aurais de la place au moins, vu comme elle est vide! Ça doit raisonner comme une cathédrale! »
« Ouais bah, au moins, j’ai une bonne acoustique, parce que dans la bouillie que t’as à la place de la cervelle, les miasmes et les moisissures doivent te tuer au bout de trois secondes! »
« Oh, l’aaaaaautre. Ta tête c’est comme un kinder surprise, dès qu’on a trouvé le jouet, y’a plus rien d’intéressant dedans! »
« Ah, ouais, tu veux jouer à ça?! Ta tête c’est comme une usine a gaz, ça pue, ça fait du bruit mais a part de le merde, jamais rien n’en sort ni y entre! »

Pendant que je me chamaille avec ma cousine, Siegfried, Lorelei, Finn et Harald ainsi que les Pokémon de Riku nous observent d’un air mitigé. Toujours la même chose entre ces deux-là, doivent-ils se dire. Avant, ce genre d’excursions, c’était mon dada solitaire, puis Riku a décidé de me coller au train et de m’accompagner. Je sais pas en quoi chasser des Pokémon acier l’intéresse tant, ma foi, mais pourquoi pas. J’espère bien ne pas rentrer bredouille, pour une fois, et je tiens vraiment à agrandir mon armée de métal. Parce que c’est vraiment classe, mine de rien, je suis un fana inconditionnel. Et puis, je suis de bonne humeur, aujourd’hui. Je m’étire en bâillant de façon fort sonore, histoire d’avertir les Pokémon de ma position. Ou histoire de les faire fuir, je sais pas trop. Puis, u tremblement se fait sentir dans le coin. Je ferme la bouche, l’air mi-inquiet, mi fier. Ahah ! Regardez la puissance de mon bâillement qui fait trembler la terre. Enfin, quand je commence a voir de la poussière et des roches tomber du haut de la paroi, entre la roche et les poutres soutenant l’ensemble, j’arrête de rire, le grondement reprend de plus belle et ma cousine se rapproche de moi et des Pokémon, peu rassurée.

« Alex… j’aime pas ça… »
« Moi non plus… »

Facile à dire, quand y’a un éboulement qui trouve intelligent de nous tomber sur la gueule… Oh… Merde. J’ai juste le temps d’appeler Harald et de tenir Riku contre moi avant que tout devienne dramatiquement noir. Et poussiéreux.

Et là, c’est le drame. Nan, je déconne, vu comme je tousse mes poumons à cause de la poussière, je crois que je suis encore en vie. De plus, je n’ai pas lâche Riku et je sais qu’elle est juste là, occupée à tousser a peu près aussi fort. Il fait noir comme dans un four et je vais chercher mon portable pour le mettre en fonction lampe de poche, tout en appelant Finn  pour qu’il nous mettre de la lumière grâce à ses flammes. Tout ce que je vois pour le moment c’est des nuages de poussières et Harald le Steelix qui s’est placé au dessus de nous pour nous protéger des chutes de pierre. Je ne retrouve pas encore tous nos alliés, Lorelei sort tout juste de sous un tas de pierre, un peu poussiéreux mais sans dégâts, accompagné de Siegfried qui a lui aussi bien résisté au tremblement. Les Pokémon de Riku, sa petite Charpenti et son Darumacho, eux, se tiennent sous le Steelix avec Finn qui finit par faire apparaître une grand flamme, chassant l’obscurité. Riku continue de trembler contre moi, et se calme, alors que le silence revient avec mon soupir soulagé. Ma cousine lève un regard agacé vers moi.

« Euh, attends, tu vas pas dire que c’est de ma faute, là! »
« Ben si, abruti! »
« Nan mais je sais que je suis fabuleux, mais je suis pas con au point de bâiller exprès dans un souterrain et mettre ma vie en danger, hé! »
« Bordel Alex tu bâillerais pas si fort, bah, ce serait pas arrivé! »
« Oh, tu m’emmerdes! »

Je lâche la rouge et part explorer les alentours. Histoire de constater si on s’est pas fait enfermer entre deux tas de pierres et que le tunnel ne s’est pas bouché. Ma cousine me suit, finalement, apeurée avec un « Aleeeeeex attends! » excessif. Et après c’est moi qui bâille trop fort! Apres quelques dizaines de mètres en remontant le tunnel vers la surface, nous tombons sur ce que je craignais, un cul de sac qui n’était pas là avant. La gallérie s’est donc bien bouchée. Je grimace en passant une main sur les pierres qui sont venues sceller notre porte de sortie.

« Aleeeeex…? On-On-On fait qu-quoi, là? »
« Commences pas à chialer! On peut peut-être creuser et sortir par ici! »
« J’veux pas mouriii-iiii-iiiireuuuuuuh… NAAAAAAAAAAAN! JE SUIS TROP JEUNE! PITIEEEE. »
« Va pleurer plus loin ou aides-moi, grosse débile! »

Riku décide donc d’aller bouder en s’asseyant dans un coin. Nouveau soupire exaspéré de ma part. Puis, la voila qui hurle dans le noir et qui revient au pas de course pour se planquer derrière Harald. Elle est poursuivie par un… Oh bah mazette… Un Embrylex! C’est tellement rare ces Pokémon-là! Déconnectant un moment de la réalité, je me baisse vers lui pour l’observer de plus prêt. Probablement que l’éboulement a fait sortir pas mal d’habitants du coin de leur tanière et qu’il en fait partie.

Peut-être bien que ce petit gaillard pourra nous renseigner, en plus de rejoindre mon équipe. Un Tyranocif fera très bonne figure à mes côtés, un monstre majestueux à mon image, que demander de plus! Je regarde ma cousine encore terrifiée et me moque un peu, tentant de détendre l’atmosphère. C’est pas parce qu’on est peut-être coincés dans ce tunnel qu’on peut plus déconner! Comment un Embrylex a pu lui foutre les jetons, c’est que c’est plutôt mignon, ces bestioles, mine de rien. Quelque chose me dit que ça doit être bien moins choupinet quand ça te lance des pierres à la gueule! Nettement plus calme et composé que ma cousine, je m’avance vers l’Embrylex. Je ne crois pas que ce soit le moment de gâcher notre temps en hurlements de rage… Une chose que je n’ai pas dit à Riku, c’est que si par malheur nous nous sommes pris entre deux tas de rochers qui nous bouchent les deux issues, l’air va finir par nous manquer. Et à partir de là, je ne sais pas comment on va s’en sortir. Il faudrait déjà que j’observe tout ça en détail pour voir si il est possible de commencer a creuser, ça ne devrait pas être trop difficile avec nos Pokémon, mais il faut faire gaffe un minimum.

« Embry-Embrylex… T-tu sais comment on peut sortir d'ici? »

Un peu calmée, la rouge m’avait rejoint, et interrogeait le petit Pokémon roche. L’Embrylex releva la tête vers elle, et lui lança un sourire moqueur, hautain, il se foutait d’elle, apparemment, mais pour une fois, elle ravala sa fierté et laissa courir. Puis, il vint tirer mon pantalon, discrètement, l’air de dire qu’il allait me montrer un truc.

« Riku, tu restes là avec les Pokémon, je vais explorer un peu et je reviens. »
« Tu vas me laisser seule?! »
« Je te demandais pas ton avis! Et dis à Harald de pas taper sur les parois, j’ai pas envie d’un autre éboulement! »
« Je suis super rassurée, merci! »

Je prends congé de ma cousine et commence a suivre l’Embrylex dans la pénombre. Oui, ça fait très louche dit comme ça… Et d’ailleurs, j’aurais du flairer le piège. Je suis aussi débile que ma cousine, mais ce doit-être à cause de l’éboulement. Je veux dire, moi, c’est pas permanent, au moins! Mais voila, maintenant que je suis dans un endroit plus sombre, voila que l’Embrylex refait son numéro. Dommage… j’ai un peu plus l’habitude des coups feinteux que Riku, et j’ai regardé plus de films d’horreur! Mais bordel, ce petit saligaud est fort… Il surgit par un angle auquel je ne m’attends pas, alors, je ne cris pas comme une fillette, mais je me reçois tout son poids dans le flan, ce qui me fait basculer et rouler par terre en me tenant le ventre... merde, ce truc pèse une tonne, ça fait super mal!

« SCHEIIIIIIIIIZE! ESPECE DE PETITE SALOPERIE SORTANT DU TROU DU CUL D’HEATRAN TU VAS PRENDRE CHER, CETTE FOIS! »

Je m’élance en titubant à la poursuite de l’Embrylex, tout en ignorant les cris de Riku inquiète de mon état venant de derrière, puis lui tombe dessus, prêt à le faire rentrer de gré ou de force dans une Rapide Ball. Je lui apprendrais la politesse entre quatre yeux plus tard!

Si je croyais que ce serait si facile? Bah, oui, pour le coup, je l’avoue, j’y ait cru. L’Embrylex parvient à glisser de mes bras et continue de gambader, dans tous les sens en me narguant, riant de puis sa cachette dans le noir, là ou je ne peux le trouver. Je fais grincer mes dents et m’immobilise au milieu de l’obscurité. Je crois que je ne vais pas réussir a avoir ce gaillard sans l’affaiblir un minimum. Et j’ai honte de l’avouer, mais avec son corps plus dur que la pierre, ce serait totalement masochiste de vouloir l’affronter à mains nues. Je vais donc chercher la Ball de Charlotta dans la poche intérieure de ma veste, et libère la Crustabri. Ses attaques aquatiques et gelées pourront commencer à apprendre la vie à ce malotru, qui revient à la charge, et semble bien surpris de l’apparition de l’imposante Crustabri au milieu de son chemin.

« Charly, Onde Boréale! »

Avec son habituel sourire mauvais, mon alliée s’exécute et frappe de plein fouet son adversaire, qui est éjecté contre la parroi, puis glisse sur le sol. Comme d’habitude, mon amie a fait des merveilles à sa façon! Je la félicite puis retourne vers l’Embrylex désormais à terre.

« Alors, ça fait mal? C’était pour mon flan, ça. Je te conseille de te rendre sans faire d’histoire… Je saisqu’on finira par bien s’entendre, à force! »

Mais le petit gars parvient à se mettre sur pattes tant bien que mal, et cette fois,  sa colère n’est plus dirigée vers moi, mais vers Charly. Il est furax, et m’ignore, pour foncer attaquer ma Crustabri par surprise, d’une attaque rocailleuse puissante, en plein dans les faiblesses du grand coquillage violet. Je n’ai pas le temps de lui dire de se protéger, l’attaque l’a atteinte… Néanmoins, elle n’est pas mise hors combat pour autant, elle se relève bien prête à en finir cette fois ci. Pourtant, croiser mon regard l’arrête. Elle comprend. Ce truc est fort. Soit il sera avec moi, soit il sera contre moi, et je le détruirais. Mais, franchement, un allié si fort, je n’ai aucune envie de m’en passer! Cette fois-ci, je ne vais pas le laisser me narguer une fois de plus, et je ne le raterais pas une nouvelle fois!

Qu’est-ce que je disais, hein? Je ne le laisserais pas me narguer une nouvelle fois, c’est bien ça? Je ne le lesserait pas, effectivement, mais Môssieur Embrylex a décidé de jouer à la petite biatch et encule clairement la police (pardonnez mon langage, mais ça commence VRAIMENT A ME COURIR BORDEL DE SCHEIZE… arhem), et décide encore une fois de se libérer. Pourtant, ça me ressemble pas de péter des câbles pour des choses aussi futiles! C’est un sarcasme. Mais donc… Comment cet espece de petit con sur pattes ne veut pas se laisser faire?! Je vais finir par lui exploser la tronche! Du calme, du calme, à force de le louper, j’ai juste encore plus envie de l’attraper, maintenant! Si il m’échappe si longtemps, c’est qu’il doit être fort! Et je veux cette force avec moi. Il n’y échappera pas. Il pense qu’il me fait peur? C’est tout l’inverse, il n’arrive qu’à décupler mon intérêt! Rien a faire, je ne pourrais pas le rater deux fois. Charly aussi est passablement irritée devant notre adversaire coriace. Son sourire comme le mien a disparu et la voila qui se jette à nouveau sur son adversaire, presque à bout de force. Mais, le petit Embrylex est le plus rapide, et de nouveau, il lui décoche une attaque roche en pleine face, qui l’entraine cette fois-ci hors combat. Victorieux, il ne nargue de nouveau, l’air de me demander si cette fois je vais abandonner ou non. Agacé et en même temps totalement revigoré par le numéro du petit Pokémon, j’éclate de rire, et Riku finit par me rejoindre à force de m’entendre hurler et rire comme un fou furieux. Pourtant, je ne fais même pas attention à elle : trop pris par mon combat. Si c’est comme ça, je peux donner à cet Embrylex un bien pire châtiment que celui qu’il endure en ce moment. Mon sourire fait peur à voir tandis que je fais sortir Hardie.

« Tu crois vraiment que tu peux m’échapper maintenant, hein?! »

Dis-je, l’irritation présente dans ma voix. Je claque des doigts et Hardie sait ce qui lui reste à faire. Riku proteste, l’air de dire que je suis vraiment stupide de m’obstiner à ce point sur un pauvre Embrylex qui ne voulait que jouer au départ (alors que c’est elle qui a flippé sa race la première) , et que je prend les choses trop au sérieux comme d’habitude, que je dois vraiment cesser d’être autant sur la défensive et péter plus haut que mon cul et…

« Riku. Ferme. Ta. Putain. De. Gueule. D’avance, MERCI. »

Qu’elle se mêle de ses fesses, nan mais. Elle se tait instantanément en voyant mon regard de tueur. Et elle renifle… Bordel , si elle chiale avec ça, elle va m’entendre… Quel gros bébé. Et puis, oui, je prends ça au sérieux, c’est pas elle qui est obligée de gagner une putain de compétition pour avoir l’espoir de pouvoir ne serais-ce que voir un instant son petit frère qu’elle n’a jamais vu. Elle ne peut pas comprendre a quel point j’ai besoin de force pour cela. Peut-être est-ce égoiste, totalement egocentrique. Mais j’ai fait un pari. Et je dois gagner ce pari quel qu’en soit le prix, et écraser mon salopard de paternel une bonne fois pour toute.

« « Tu vas pas m’échapper cette fois ci »? C’est ça que t’as dit y’a deux secondes? »
« Je. »
« Ce petit gars a peut-être juste pas envie de  venir avec toi, en fait…. Ca m’étonnerais pas tellement! »
« Je t’ai pas déjà dit de la fermer? »
« So? Désolée de pas être aussi obéissante que sa cloche en métal, là! »
« Bon, ok, je sais qu’il m’aime pas ce truc mais je… Si il peut pas me supporter je le… Je le donnerais à quelqu’un d’autre. »
« Qui çaaaaaaaaaa? »
« … Ça te regardes pas! »
« Roooh l’autre… Fais pas ta précieuse et balances le nom! J’ai envie de savoir a qui tu voudrais bien offrir des cadeaux! Qui est-ce que tu gâtes comme ça, hein, coquin? »
« … Ludwig… »

Le visage de Riku se peint d’un mélange de déception et d’inquiétude. Quoi? J’ai pas le droit de vouloir offrir des cadeaux à mon petit frère? Je sais que je m’y prends à l’avance mais bah… Pourquoi pas. En voyant cet Embrylex, en fait, j’ai revu le visage de Ludwig que j’avais vu sur les photos qui datent un peu et… Je me suis dit que mon jeune frère, ce petit blond aux yeux bleus serait tellement mignon avec un Embrylex. J’enfonce mes mains dans ma poche et me met à fixer la paroi du sous-terrain pour éviter de montrer le rose de mes joues à ma cousine.

« .. Alex, tu es sérieux, là? »
« Te fous pas de moi… Y’a rien de mal à… »
« C’est pas le problème! Pourquoi tu t’imagines que Ludwig va… Tu dis que je suis naïve mais t’es pire que moi! Tu crois vraiment que ton papounet va tenir son pari?! Et tu m’excuseras d’être pragmatique, mais comment tu comptes avoir ne serais-ce qu’une chance de gagner le droit de le garder avec toi?! »
« … »
« Dis quelque chose, bordel! Me dis pas que tu… »
« Je devrais faire quoi, hein? Tu aurais laissé ton petit frère crever, à ma place?! Tu pourrais dormir tranquille sachant ce qui est en train de lui arriver?! »
« Alex… Je te dis juste que… Que ce n’est pas sûr que tu puisses un jour vivre avec Ludwig, si c’est ça que tu espères. »
« Je sais que ça me ressemble pas de dire des trucs pareils, mais si j’arrête de croire, qu’est-ce qui me reste pour lui, hein, Riku? Et je ne veux pas perdre une autre partie de mon âme. »

Même si, quelque part, ça me rendrait certainement encore plus taré que maintenant. Mais le fait est que avec ça, je risquerais de me perdre à jamais, et de rendre les armes un bonne fois pour toutes, reléguer la tâche à un autre. Il y a un an, si j’avais su, peut-être que je me serais précipité dans la gueule du loup. Je me serais précipité vers l’Allemagne, vers mon passé, sans même me préoccuper que je me tournais vers ma mort. Je ne pourrais pas espérer de survivre deux jours, en retournant là-bas, j’en ai pris conscience, tout de même. SI seulement j’étais plus fort. Cela ne m’aurait posé aucun problème. Mais… Les « mais » sont trop nombreux pour que j’entreprenne quoique ce soit. Qu’importe. Je sais ce que je fais, et j’ai le sentiment de bien connaître mon paternel malgré tout. Je ne suis pas son fils pour rien, et je n’ignore pas que comme moi, il voudra en finir avec cette histoire en beauté, et surtout, pouvoir admirer son forfait accompli. Sans souffler un mot de plus, je me retourne à nouveau vers Embrylex, qui a surpris notre conversation. Il me faut garder l’espoir!

« Hardie, encore une fois. »

Bon, eh bien, comme qu'y dirait, on dirait que tout fout le camp! Riku me regarde avec pitié, je m’énerve, je rate encore un lancer de Rapide Ball malgré les efforts d'Hardie et... Fuck my life. Ouais, ça doit être ça... Fuck my fricking life. Je suis coincé dans un foutu sous terrain et je n’arrive même pas à m'occuper en capturant un pauvre Embrylex qui vient de prendre la poudre d'escampette en creusant un tunnel dans la paroi, ou je ne pourrais le poursuivre. Je suis si lassé que je ne trouve même plus utile de m’énerver à ce rythme là. C'est fou ce que ce genre de comportement ne me ressemble pas, mais il y a des choses qui arrivent, je suppose. Soupir bruyant et je rappelle Hardie avant de rebrousser chemin vers là ou Riku est repartie, pour s'asseoir au pied du tas de rocher qui a obstrué le tunnel lors de l’effondrement. Je me pose à ses côtés. Un peu de calme, ça ne se refuse pas, donc, pour une fois, je décide de m'asseoir et de ne rien dire de plus. Un ange passe et Finn et Bob se rapprochent de nous. Il faudra bien trouver un moyen de sortir d'ici. mais avant, un peu de repos. Et aussi, il faudrait que je présente quelques excuses à ma cousine. Mais je sens déjà le nouvau sermon arriver. Je n'ai pas envie de m'excuser de vouloir sauver mon petit frère, bon sang...