Somewhere between Life and Death [PV Maxou]

Sujet: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Lun 2 Mar 2015 - 4:13

• Somewhere Between Life and Death •feat. Maxwell R. Young

Qu’ai-je fait…? Couché contre le sol, à travers mes propres cris et sanglots, je peux entendre une voix sortir du téléphone. Mais qu’ai-je donc fait? Pourquoi avoir appelé…? Pourquoi avoir appelé à l’aide? Pourquoi l’avoir dérangé une nouvelle fois? Mon souhait n’était-il pas d’en finir? De cesser de souffrir? De cesser d’être un poids? Alors pourquoi ne suis-je pas en train de mourir? Pourquoi avoir recraché? Pourquoi avoir appelé à l’aide? Pris d’un tremblement violent, je resserre mon emprise sur Mystique qui couine, terrifiée par ce qui se passe. Elle s’est recroquevillée contre moi, la tête contre mon cou, ses griffes plantées contre mon torse, comme si elle craignait que disparaisse. La petite renarde a entendu la voix de Max à travers le téléphone, et s’est légèrement retournée vers celui-ci avec une pointe d’espoir dans le regard. Elle perçoit une aide possible à travers cette voix inquiète du maître coordinateur. Viendra-t-il me porter secours? C’est ce qu’espère la Zorua. Mais moi, est-ce vraiment ce que je désir? Certes, j’ai composé son numéro. Certes, je viens de l’appeler à l’aide. Mais… Mais est-ce vraiment ce que j’attends? De l’aide? Une nouvelle chance de me casser la figure?

Tremblant tout autant que Mystique, je me redresse légèrement et me dirige faiblement jusqu’au mur du fond de la salle de bain, où je m’accote. Mon regard se pose sur la pharmacie, encore entrouverte. Malgré les étourdissements et le faible niveau de conscience, je sais qu’il y a d’autres cachets. Une deuxième bouteille de somnifères. Un autre contenant avec assez de pilules pour terminer le travail. Je ne sais pas s’il s’agit de l’effet des mélanges de substances, ou si c’est parce que je n’ai pas réussi à tout recracher, mais à en juger par mon état, il ne faudrait certainement pas grand-chose pour y parvenir. Ce serait si simple. Tellement plus simple. Il ne me suffirait qu’à demander à Mystique… Lui faire croire que ce serait pour m’aider. Lui demander d’aller chercher les comprimés avant que mon ami n’arrive. Je n’ai qu’à lui demander…

-Mystique…? Mystique, j’ai besoin que tu fasses… quelque chose pour moi.

Les yeux aussi humides que les miens, la petite renarde au poil sombre relève le regard vers moi. Elle serait prête à tout pour m’aider. Pour me faciliter la tâche. Et moi, je n’ai qu’à lui demander. Je n’ai qu’à lui pointer le contenant blanc. Je n’ai qu’à le dire, et elle le fera. Elle m’aidera.

-J’ai besoin que… que tu…

Que tu m’aide à mettre fin à mes jours. Que tu m’aide… à me tuer. Mais que suis-je en train de faire? Mais qu’est-ce que je m’apprête à faire? Par Arceus… Je ne peux pas lui demander une telle chose. Je la briserais à jamais. Je ne peux pas lui demander de prendre sur elle la culpabilité d’avoir participé à ma mort. Une chose si fragile ne devrait pas avoir à assister à une scène comme celle-ci.

-J’ai besoin que… que tu me garde éveillé. Si jamais… Si jamais j’allais m’endormir, il faut que tu m’en empêche, okay? Il faut que tu me garde éveillé…

Tremblant toujours autant, la petite Zorua hoche la tête, déterminée, avant de me glisser une petite léchouille sur la joue. Je ne sais pas si ce que je suis en train de faire est tellement mieux. Est-ce juste de lui imposer une telle responsabilité? Et si je m’endormais? Et si le mélange avait raison de moi? N’est-ce pas un des risques à courir lorsqu’on mêle les substances? N’étais-ce pas là justement mon plan B? Et si je m’endormais vraiment? Ne serait-elle pas aussi coupable? Coupable de ne pas avoir su répondre à cette dernière volonté? Ce dernier cri à l’aide? Coupable de ne pas avoir réussi à me garder parmi les vivants. Et pourtant, quel autre choix ais-je? Suis-je vraiment en position de négocier la meilleure chose à faire? Jusqu’à ce que Maxwell intervienne, jusqu’à ce que le scénario se répète une fois de plus, une fois de trop, je ne peux que faire avec les moyens du bord.

-Et quand il arrivera… Tu iras le chercher, okay?

Cette fois, c’est de la protestation qui parait dans les yeux de la renarde. Son regard trahi sa pensée. Me laisser seul? Me laisser à moi-même? Elle refuse, et pourtant, elle n’aura pas le choix. Elle devra le guider jusqu’à moi. La Zorua gémit doucement et me glisse une nouvelle léchouille avant de tourner son attention vers la provenance d’un bruit soudain dans le salon. De nouveau, Mystique croise mon regard, incertaine. Il est arrivé, et pourtant, elle hésite à quitter mon chevet. Et si je m’endormais pendant son absence? Et si elle partait une seconde de trop? Le regard éteint, rougis par les larmes, je lui offre un maigre sourire avant de lui offrir une caresse des plus molles.

-T’en fais pas… J’irai nulle part... Promis.

Tremblante et terrifiée, la petite femelle s’éloigne de moi sans oser me quitter du regard. Arrivée à la limite de la salle de bain, elle stoppe, tremblante, terriblement craintive. Pourtant, elle n’a pas le choix. Elle doit le faire. Prenant une grande inspiration, elle s’élance vers le salon, gémissant en direction du nouvel arrivé. À présent, il ne me reste plus qu’à attendre. Plus qu’à rester éveiller. Plus qu’à lutter, plus qu’à faire ma part du travail. Pas question que tu t’endormes, West. Pas maintenant.

(c)Golden

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Mer 4 Mar 2015 - 17:33

Life and Death

Je m’y attendais.
Ce n’était plus qu’une question de temps à vrai dire. J’aurais du le sentir, le prévoir, le changer. Comment changer celui qui refusait d’y croire? Sitôt je raccrochais le téléphone que j’avais oublié tout ce qu’il venait de dire. La panique dans sa voix. Les soupirs désespérés de sa Zorua à ses côtés. Je posais l’appareil contre le meuble à mes côtés, attrapant comme par réflexe le manteau léger posé contre mon lit. Posé là comme une évidence. J’attendais ce moment depuis si longtemps et pourtant que je ne savais pas comment y réagir maintenant que j’y faisais place. L’appel à l’aide d’un autre être humain complètement désespéré a quelque chose d’effrayant, de surréel. Je titubai en cherchant la présence d’un ou l’autre de mes alliés. Je trouvai dans quelque recoin sombre de la pièce la présence diaphane d’une Feuforêve timide, qui pourtant se rapprochait avec sa lenteur habituelle. Je la vis dans la pénombre s’élever jusqu’à moi, se blottir au creux de mon cou. Je la serrai en retenant mes larmes. J’ignorais ce qui m’attendait là-bas. Je n’avais pas envie de m’infliger encore cette vision d’horreur. Pourtant je savais que j’étais ce tremplin dont il avait besoin. Mon ami avait besoin de moi. Saurais-je être à la hauteur? Cette interrogation me torturait. Mystie se montra patiente, attendit que mes tremblements se soient calmés avant de s’éloigner pour saisir sur la table la balle d’un allié précieux, la glissant entre mes doigts.

Tarek m’apparu droit et fier. Il posa aussitôt une main contre mon épaule pour me soutenir, mais je le repoussai avec une certaine nonchalance. J’enfilais mon manteau, recueillis le reste des balles contre ma table de chevet pour les glisser dans mon sac. Avec Mystie contre l’épaule, je fis signe à Tarek de nous déplacer jusqu’à Anula, vers un endroit que nous visitions de moins en moins souvent ces derniers temps. Weston vivait presque chez sa petite amie à présent, et j’attendais sous peu l’annonce de leurs fiançailles. Tout semblait sourire au blondin et pourtant… la cassure dans sa voix… tel un gouffre profond avait bien failli m’avaler, moi aussi. Qu’en serait-il lorsque je me trouverais près de lui? Je ne tarderais pas à le découvrir. Dans un claquement sinistre qui me donna la nausée, nous fûmes transportés par le Gallame jusqu’à la demeure du Champion. J’ouvris la porte, non barrée, et me précipitai à l’intérieur, accueilli par un silence profond qui me couvrit de doute. Un silence si profond que le moindre de mes pas me paraissait lointain, comme appartenant à un autre univers. Je restai longuement au seuil, à considérer l’immobilité statique de l’appartement, en y cherchant quelque indice de vie. Alors je sus.

Je sus que Weston avait touché le fond. Que quelque part ici, j’allais peut-être le retrouver mort. Une silhouette se rapprocha de moi à pas de course. Elle me guiderait, cette pauvre créature. Je la suivis, rappelant aussitôt Tarek dans sa balle sans procès. J’allais lui éviter ce qui suivrait. La salle de bain. J’en ouvris la porte. Découvris un corps immobile, d’une blancheur morbide, des cachets plein le sol. Les genoux cédèrent sous mon poids. Je tirai le corps de mon ami contre moi, l’attirant sur ma poitrine. Il respirait toujours, de façon si faible. Alors il l’avait vraiment fait. Même dans le pire des scénarios, je ne pouvais l’imaginer mettre fin à ses jours. Qu’est-ce qui avait provoqué une telle descente aux enfers? Pourquoi ne s’était-il pas tourné vers moi plus tôt? Pourquoi le faire maintenant? Pourquoi moi? Je tremblais fort, un sanglot menaçant de me déchirer la gorge. Je n’allais pas pleurer.

«Weston, Weston, réveille-toi! C’est un ordre tu m’entends?»

La gifle que je lui assénai aura été la plus violente de ma vie. Pris d’une énergie désespérée, je me mis à le secouer. Je n’allais pas le laisser tomber. Pas maintenant qu’il avait finalement franchi ce pas. Pas maintenant qu’il avait enfin appelé à l’aide.

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Jeu 5 Mar 2015 - 1:07

• Somewhere Between Life and Death •feat. Maxwell R. Young

Il y a quelques jours, encore, je vivais. Je riais, je mangeais, je profitais. Je vivais. Dans l’illusion, certes, mais je vivais. Il y a quelques jours, encore… Et pourtant, me voilà. Lamentable, brisé, fracassé. Me voilà, mourant à petit feu contre ce mur légèrement crasseux. Et seul. Seul au monde dans ce moment où j’aurais tant besoin qu’on me tende la main. Dans ce moment où je voudrais qu’on me dise que tout ira bien. Qu’on m’interdise de penser à la mort. Qu’on m’empêche de penser tout ce mal de moi-même. Malgré la promesse faite à ma petite amie poilue, je m’autorise à fermer les yeux. Mes doigts cherchent le paquet de cigarettes dans ma poche, mais engourdis comme ils sont, ils ne parviennent à rien. Malgré ma promesse faite il n’y a encore que quelques secondes, je commence à m’abandonner, à me convaincre de lâcher prise. Une fois pour toute. En fin de compte, n’est-ce pas ainsi que ça devrait se terminer? Dans le calme, dans la paix. N’était-ce pas ainsi que ça devait se terminer? Est-ce ici la fin de mon aventure? De mon périple? Est-ce ici mon dernier instant sur Enola?

Les yeux clos, les mains gisant de chaque bord de mon corps, je me mets à songer, avec le peu de lucidité qu’il me reste. Songer à ce qui a pu me conduire contre ce mur froid de céramique. Peut-être était-ce cette nouvelle qui m’a frappée contre un mur. Peut-être était-ce le remord. Ou peut-être était la crainte. La peur de devoir affronter ces étapes une nouvelle fois. La peur de faire face une nouvelle fois à ceux que j’aime. Peut-être étais-je terrifié à l’idée de refaire face à ce cercle vicieux qui a conduit ma vie depuis si longtemps. Ou alors… Peut-être n’étais-je au final que destiné pour ça. Peut-être n’était que ce qu’on appelle le destin? Au final, peut-être que tous ces combats menés jusqu’à présent n’auront servis à rien. En fin de compte, rien de cela n’importe plus. Le pourquoi du comment, n’est au final pas important. Car au fond, peu importe les détails, je suis toujours là, à m’envoler tranquillement, malgré mes promesses. Malgré mon appel à l’aide. Malgré mon maigre désir de ne pas crever ce soir sur la céramique de ma salle de bain. Au final, malgré tous ces efforts, je n’ouvrirai plus jamais les yeux.

Résigné à quitter ce monde, prêt à faire mes adieux, je laisse paraitre sur mes lèvres un dernier sourire. Je peux partir en paix, à présent. Je peux laisser le monde derrière moi. Je peux lâcher prise. Et c’est ce que je m’apprête à faire, malgré les bruits de pas qui s’approchent de moi. Malgré les secousses contre mon corps. Malgré les gémissements de Mystique qui est revenue dans la pièce. Malgré ces mordillements contre ma main droite. Et j’aurais pu le faire. J’aurais pu m’envoler, me libérer, si ça n’avait été de cette gifle contre ma joue. Une gifle si puissante que je ne peux m’empêcher de basculer sur le côté. Secoué, j’ouvre les yeux brusquement pour découvrir un maître coordinateur dans tous ces états. Sans doute aussi terrifié que la Zorua, il me hurle au visage des mots que je mets un certain temps à comprendre. Il est venu. Il a répondu à mon appel à l’aide. Il a fait ce que je voulais, non? Mais était-ce vraiment ce que je voulais? Ce que je veux? Honnêtement, je ne sais plus. Je ne sais plus ce que je veux. Vivre, mourir… Continuer, ou cesser ce combat perdu d’avance? Je ne sais plus. Je ne suis même pas certain de l’avoir déjà su. Au fond, y a-t-il vraiment quelqu’un sur cette terre qui peut dire avec assurance vouloir vivre ou mourir? Est-ce possible de se prononcer avec certitude sur ce sujet? Je ne sais pas, mais je sais que moi, en tout cas, je ne pourrai jamais établir mon camp d’un bord ou de l’autre définitivement.

-Max… Je… J’sais pas… J’sais pu ce que je veux… Je sais pu…

Je marque une pause, le temps de respirer un peu et de me redresser. Je n’ose pas regarder le jeune homme dans les yeux.

-Je sais pu, Max… si je veux me réveiller…

Ce soir plus que jamais. Ce soir plus que jamais j’oscille. Jamais plus que ce soir je n’ai compris ce qu’était l’ambivalence. Jamais plus que ce soir je n’aurai autant oscillé entre la vie et la mort.

(c)Golden

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Jeu 5 Mar 2015 - 1:41

Life and Death

Avant que sa voix ne franchise ses lèvres, l’existence en ce monde semblait s’être arrêtée. Comme si j’oscillais, moi aussi, entre deux mondes parfaitement opposés qui jamais ne se touchent. Deux énergies contradictoires, une dualité intarissable qui ne peut se définir sans l’autre. Peut-être moi aussi me penchais-je d’un gouffre à l’autre, ne sachant où mettre les pieds dans l’obscurité qui obstruait toute pensée. J’avais entre mes bras un homme que j’avais juré d’aimer lors de notre première rencontre, même si nous n’avions rien en commun, au contraire. Nous avons toujours été fort différents, presque opposés de la même façon que ces deux forces qui agissaient sur nous en ce moment-même. Plusieurs n’avaient pas compris ce qui nous unissait, et à peu j’avais laissé échapper la véritable raison de mon affection pour cet homme que beaucoup d’autres auraient laissé tomber. Il me faisait penser à Pasqual, l’homme que j’avais jadis aimé plus que la vie elle-même, que j’avais perdu par impuissance. Impuissance et faiblesse, deux caractéristiques que je ne pouvais me permettre d’être associé. Je devais être fort, toujours, tout le temps, pour ce monde que je portais encore et toujours contre mes épaules, contre toutes les tempêtes. Je devais le sauver sinon je me perdrais moi-même. Mon désespoir menaçait de me faire perdre ce qui me restait encore de mes moyens. Il était cet ami que j’avais trouvé dans les ténèbres. Ensemble j’avais cru que nous pourrions nous en sortir. J’avais cru que je pourrais au moins sauver l’un alors que j’avais échoué pour l’autre.

Mais après, lorsqu’il me confia ne pas savoir… Alors une rage sans nom s’empara de moi. Je vis rouge, au-delà de toute colère que j’avais pu connaître depuis les dernières années. Mon visage penché sur le sien se décomposa si rapidement que l’on eu pu croire à quelque jeu habile d’acteur. Les traits fatigués et paniqués de mon visage se fendirent pour laisser place à une horreur encore plus grande que ce qu’ils laissaient entendre, se modelèrent pour former une expression de haine rageuse qu’il ne m’avait jamais vu emprunter. Il venait de briser quelque chose en moi, quelque chose de profond. Jamais je ne lui pardonnerais ces paroles, jamais. Je crus que je ne saurais jamais me ressaisir. J’avais agrippé si fort les pans de sa chemise que j’entendis le collet se fissurer. Mes mains dociles, mes mains pures, mes mains pacifistes. Elles le repoussèrent contre ce mur où il avait attendu grâce. Et pour quoi? Pourquoi devait-il être si faible? Je réalisais que je n’étais pas celui qui était impuissant, celui qui se laissait abattre par cette existence et qui ne faisait rien pour protéger ses proches. C’était lui. Et je lui en voulais pour cela. Je lui en voulais tellement que lorsque ma voix retentit à nouveau, après une longue minute silencieuse où j’avais laissé mon regard, d’un acier translucide et glacial, le transpercer de part en part.

«Écoute-moi bien espèce de salaud.»

Je n’avais jamais insulté Weston, même à ses heures les plus noires. Je n’avais jamais haussé le ton. Je n’avais jamais osé le juger car je savais qu’au fond, il souffrait.

«Tu as la vie devant toi. Une copine qui t’aime. Des amis à la tonne. Tu occupes un des postes les plus prestigieux de l’île. Une équipe qui te soutient. Tu es en parfaite santé. Je suis malade moi Weston putain! Je vais crever putain! Tu ne réalises pas ta chance? Réalises-tu que tu n’es qu’un bon connard et que j’ai fini de pleurer sur ton sort? Personne ne va t’aider si tu ne fais rien pour toi!»

Je le repoussai brutalement avant de me lever, tremblant de toutes parts. Mon regard s’était embué de larmes. J’avais trente ans. J’étais jeune. J’étais amoureux. Riche et célèbre. J’étais heureux. Et j’allais devoir mourir. Il n’avait pas le droit.

«Je vais te laisser un choix. Tu enfonces ce doigt dans ta gorge pour te retirer ce poison du système et tu me rejoins de l’autre côté quand tu es prêt, ou tu te laisses crever sur ces dalles et tu passes à côté de ta putain de vie Weston. À quand tu aurais filé la bague au doigt à ta belle. À vos enfants. À vos projets. À ton Arène.»

Sans rien ajouté, je quittai la salle de bain en claquant la porte. Je venais de prononcer les paroles les plus difficiles que j’eu jamais à prononcer. Sitôt à l’extérieur de la salle de bain que je m’effondrai à nouveau, laissant libre court à ma peine et à ma rage. Si je lui en voulais plus que j’en avais jamais voulu à personne, je l’aimais cet abruti. Je tripotais déjà, dans ma poche de veston, mon portable, prêt à appeler Melinda Connors à tout moment. Je savais bien que ce n’était pas la façon de procéder, qu’il m’en voudrait, longtemps, de l’avoir sauvé. Mais je ne pouvais pas lui dire adieu. Je ne pouvais pas accepter que ce soit ce qu’il désirait.

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Jeu 5 Mar 2015 - 3:27

• Somewhere Between Life and Death •feat. Maxwell R. Young

De nous deux, j’ai toujours été le lâche. La mauviette. Certes, c’est moi qui ai les plus gros muscles, c’est moi qui ai les répliques de gros dur, c’est moi qui ai la santé et la forme, et c’est certainement moi qui ai la plus grosse quéquette. Mais au final, le dur, le résistant, ce n’est pas moi. Ça n’a jamais été moi. Ce grand galet d’asthmatique cancéreux et boiteux a toujours été plus fort que moi. Et ça, je ne l’ai jamais caché. Lui, malgré son lourd passé, malgré son parcours des plus abruptes, n’a jamais sombré. Contrairement à moi, ce fils de pute n’a jamais baissé la tête. Il l’a toujours gardé haute. Il a toujours affronté la vie comme elle s’offrait à lui. Et non seulement il n’a jamais demandé qu’on verse une larme pour lui, il a toujours trouvé le tour de faire sourire les autres. Mais moi… Moi je ne suis pas comme ça. Je ne l’ai jamais été. Je n’ai jamais eu sa force, et ce soir… Ce soir je le prouve une énième fois. Ce soir je baisse la tête. Ce soir je m’apprête à tout abandonner. Et de toute évidence, le maître coordinateur n’est pas prêt à l’accepter.

D’un bond violent, l’homme pourtant toujours doux comme un agneau m’empoigne avec force pour me plaquer un peu plus contre le mur. Il voit rouge. Il hurle. Il m’insulte. Et moi, je ne dis rien. Je n’ai rien à dire. Je me contente de me laisser aller mollement à sa rage, de me balancer de droite à gauche, au gré de sa fureur. Tout ce que dit le malade est vrai… Ou enfin, presque. Je suis un salaud, oui. Un salaud qui a abandonné son combat il y a fort longtemps. Un putain de salaud qui a beaucoup de choses, beaucoup de genre, beaucoup de chance. Mais un salaud en santé? Ça non. Ça je ne le suis pas. Et j’ai bien l’intention de corriger mon ami sur la question. Toutefois, je le laisse parler. Déjà parce que je n’ai aucunement la force d’hausser le ton et d’affronter le coordinateur dans une lutte de celui qui parlera le plus fort, mais aussi parce qu’il me terrifie, en ce moment. Jamais je n’avais vu Maxwell ainsi, dans une telle rage, dans un tel état. Maxwell le tendre, Maxwell le pacifiste me lance contre le mur telle une vulgaire poupée de chiffon. Tremblant, il s’éloigne avant de me poser un ultimatum. Je reste sur le sol pour ce qui me parait une éternité, à peser l’intensité des mots de mon ami, à tenter d’en comprendre le sens, malgré mes facultés affaiblies. La peur m’a quitté pour laisser place à une foule d’autres émotions, mêlées au possible. Quelle vie? Quelle putain de vie!?

Tremblant à mon tour, je repousse la Zorua qui est venue se blottir contre mes jambes. Tremblant, oui, chancelant, oui, mais pas immobile. Pas immobile. Étourdi, je me redresse tant bien que mal, m’accrochant à la cuvette pour ne pas retomber sur le sol. Quelle putain de vie, merde! La respiration haletante, je me dirige jusqu’à la porte de la salle de bain, où je vais prendre appui.

-QUELLE PUTAIN DE VIE, MAX!? Tu peux me dire?!

Mes membres engourdis et ma vue troublée ne me permettent que de faire quelques pas avant de manquer de m’effondrer sur le chauve. Je me retiens à la dernière seconde sur ses épaules avant de me redresser et prendre appui sur le meuble le plus proche. Cette fois, c’est moi qui vois rouge. C’est moi qui hurle à m’en arracher les poumons. Quelle vie, bordel?! Quelle santé, merde?!

-T’ose me parler de santé, enfoiré!? De futur!? Tu crois quoi, Max, bordel… Tu crois que parce que j’ai pas de blessure physique je suis en santé?

Je dois me battre avec toute ma force pour me tenir debout. Ma tête tourne, et je sens que je risque d’être malade, et pourtant, je continue. Pourtant, je garde la tête aussi droite que me le permet mon état. Je garde les yeux pratiquement ouverts, presque fixés sur l’homme en face de moi. Une main portée sur ma poitrine, la voix brisée, je me remets à parler.

-Tu crois que je suis en santé, Max? Mais j’le suis pas, tu m’entends!? J’le suis pas! Pas ici… Et pas là, non plus. Pas là…

Après avoir pointé mon cœur, je redresse mon index vers ma tête. Là, je ne suis pas en santé. Là, je suis malade depuis des années, et ce n’est pas un plâtre qui me guérira. Ce ne sont pas des analgésiques qui m’enlèveront la douleur là-haut. Échappant cette fois un véritable sanglot, je fais un pas vers Max, que j’agrippe à mon tour par le collet, avec toute la force qu’il me reste.

-J’ai p’tête pas ton cancer, Max, mais que t’ose dire que j’ai la santé… Tu vas p’têtre crever toi, mais… Mais au moins t’aura vécu…

Épuisé, vidé, consumé par le combat des substances en moi, je bascule. Les yeux dans le beurre, la bouche entrouverte, je me laisse tomber à la renverse. Et pourtant, je n’atteins jamais le sol. Y suis-je passé avant de l’atteindre? Non, ce qui m’a attrapé n’est pas la mort. La faucheuse n’est pas venue me chercher. Pas encore. Non, la chose qui se tient derrière moi est couverte d’un poil sombre, lustré. Une créature à la fois imposante et douce. Qui inspire à la fois la crainte et la sécurité. La vie et la mort. Mystique. Mystique sous une autre forme. Avec douceur, elle me retient, m’empêchant de terminer ma chute au sol. Et avec tendresse, elle me traine jusqu’au canapé, où elle m’installe en position assise avant de me secouer avec vigueur. Elle ne me laissera pas m’endormir. Mais elle ne peut pas me forcer à vivre. Et si c’est la vie que je choisi, alors ce choix je le ferai moi-même. Je le déciderai moi-même. Mais en ce moment, je ne suis pas certain d’être capable de le faire, ce choix.

(c)Golden

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Ven 6 Mar 2015 - 16:00

Life and Death

La colère m’avait laissé vide, telle une enveloppe fanée. Je tachais de reprendre le contrôle de mon corps, sans véritablement y parvenir. Le sang pompait à mes tempes tel un tambour funeste. Alors que j’aurais dû être en repos forcé après un de mes longs et pénibles traitements je me trouvais ici à faire la guerre à un être qui ne souhaitait même plus vivre. Peut-être que je m’acharnais pour rien. Probablement que j’aurais du abandonner depuis longtemps cet être triste à son sort. Au lieu de me laisser entraîner. Mon cœur battait faiblement, de façon irrégulière. J’avais déjà dépensé trop d’énergie. Je m’étais dépensé moi. Je ne m’étais pas mis en colère depuis des années et jamais à une telle intensité. Je n’avais jamais perpétré la violence, elle se dressait contre tous mes principes. Le malaise grandissait en moi, les remords surtout m’étreignaient les tripes. Je regrettais déjà d’avoir brusqué ainsi mon ami. Pourtant une part de moi rageais de ne pas l’avoir fait d’avantage. Je ferais tout pour le sauver pourtant je me sentais les mains liés. Comment faisait-il pour ne pas réaliser ce qu’il tenait entre ses mains et ce que je risquais de perdre? La jeunesse, une vie amoureuse fleurissante bien que parfois difficile, des perspectives d’aventure et d’avenirs à n’en plus finir. Weston n’était pas le seul à souffrir sous cette foutue île et pourtant il devait agir comme le plus misérable des hommes.

Lorsqu’il sorti, prenant à moitié appui sur moi, je sursautai, ne m’attendant pas à ce qu’il s’extirpe de sa tombe aussi vite. Mais je réalisai bien vite qu’il faisait ce chemin non pas pour me signifier une décision mais pour retourner sa colère contre la mienne. Agacé, je me redressai et me reculai à une distance raisonnable. Même affaibli Weston était bien plus fort que moi bien que j’eus l’avantage de la taille. Il n’avait cependant aucune intention de me faire mal, du moins pas avec ce qui lui restait encore de force physique. Il m’attaqua plutôt avec des mots, des mots qui me tirèrent une moue irritée, comme si une mouche s’était permis de me tourner autour. Je le toisai de haut, attendant qu’il aille terminé son discours, sentant ma propre rage bouillir en moi. Je ne dis rien, je ne répliquai pas, je ne cillai même pas lorsqu’il s’accrocha à ma chemise en menaçant de m’étrangler. Je n’esquissai pas un geste non plus lorsqu’il s’effondra, rattrapé de justesse par Mystique qui évolua pour lui porter secours. Je l’observai faire alors qu’elle tirait le corps de son dresseur jusqu’au canapé. Elle le secouait avec un soin maternel et une affection intacte. Je soupirai en m’approchant de Weston, m’asseyant à ses côtés. Ma main s’égara dans mon veston, dont j’extirpai une liasse de papiers soigneusement rangés. Je les posai sur la table.

«Tu es malade depuis très longtemps Weston, effectivement. Ton cœur est brisé depuis ta tendre enfance puis par la suite, tu n’as fait que t’infliger plus de mal, pour te punir. Tu as laissé des dizaines de femmes entrer dans ton existence au nom du plaisir, mais ce n’est pas ce que tu allais chercher chez elles. Tu voulais te sentir mieux avec toi-même, tu voulais être important et désirable pour quelqu’un pendant quelques instants. Avant que la magie ne s’amenuise, tu les laissais partir en pensant leur briser le cœur. C’était le tien que tu réduisais en miettes. Encore aujourd’hui tu feras tout pour éloigner Victoria si tu le peux, même de façon inconsciente. Simplement pour ne pas revivre le mal qui t’a été fait.»

Je détachai l’élastique et exposai devant le blond les papiers que j’amassais pour lui depuis des années.

«Ton esprit eh bien… Il a été contaminé par ton cœur depuis très longtemps. Tu es parvenu à te convaincre que tu n’en valais pas la peine. Tu as pensé que les drogues pourraient te soigner. Tu avais tort. Mais ça, je crois que tu le sais.»

Je pris une des pochettes et la présentai à Weston.

«Les gens malades, Weston, ils se soignent. Mais tu n’as jamais essayé. Ne me parles pas de ta vie ô combien misérable quand tu n’as jamais fait l’effort de soigner ces maux en toi. Pour soigner les maux de l’âme, mon ami, il te faut une thérapie. À commencer par une cure de désintoxication.»

Je remis dans les mains du blond la brochure d’un centre de désintoxication d’Anula de renommée.

«Tu dois accepter que tu ne peux pas faire tout seul, Weston. Et aussi que ta vie vaut la peine d’être vécue, il suffit que tu en reprennes les rennes. Je vais peut-être mourir Weston mais je ferai de cette vie celle que j’entends jusqu’à la dernière seconde. Je pourrai mourir dignement.»

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Lun 9 Mar 2015 - 3:22

• Somewhere Between Life and Death •feat. Maxwell R. Young

J’ai mal. Terriblement mal. À la tête, mais aussi à l’être. Mal. Mal de ne pas pouvoir choisir mon camp. Mal de planer dans l’ambivalence. Je voudrais tant être capable d’affirmer vouloir vivre, ou au contraire, de vouloir mourir. J’aimerais tant être en état de me prononcer clairement sur la situation. De pouvoir attraper la main que me tend mon ami. De pouvoir remercier mon alliée d’avoir été présente pour moi, et de m’avoir empêché d’aller jusqu’au bout. Mais je ne peux pas. Je ne peux répondre à aucune de ces demandes que je me fais intérieurement, et c’est douloureux. Mais qui peut m’en vouloir? Qui peut vraiment m’en vouloir de ne pas être en mesure de me décider? Après tout, y a-t-il véritablement quelqu’un sur cette planète qui peut affirmer haut et fort savoir dans quel camp se ranger? Y a-t-il vraiment quelqu’un capable de dire « Moi, je veux vivre »…? Ou encore pire, y a-t-il vraiment quelqu’un capable de vouloir mourir? Personne ne veut mourir, non. Moi, je ne veux pas mourir. Mais je veux cesser de souffrir. Je veux mettre fin à ma douleur plus qu’à mon existence. Au fond, mourir n’est qu’une solution permanente à des problèmes temporaires. Ça je le sais. Mais c’est tout de même une solution. Une solution à des problèmes dont je n’en vois plus. Des problèmes qui me grugent de l’intérieur. Qui m’empêchent de voir, justement, ce côté temporaire. Comment parler de temporaire lorsqu’on a souffert pendant si longtemps. Maxwell lui-même le dit. Je suis malade depuis trop longtemps.

Mais malgré tout, il continu. Il ne s’arrête pas. Il continu de me parler, tout en sortant une sorte d’enveloppe que je fixe du coin de l’œil. Malgré le tournis et les nausées, je continue de l’écouter parler, peu importe la ridiculité de son monologue. Ce pauvre Max… Au fond, il connait très peu de choses sur moi. Malgré les années qui nous ont unies, il ne connait pas le fond des choses. Il ne connait pas, non. Mais plus encore, il ne connait pas la souffrance qui m’entoure depuis tant d’années. Il ne sait pas ce que c’est, d’être Weston Elric. Il me parle de ma manière d’avoir géré mes difficultés, mais au fond, il n’y connait rien. Le pauvre ne sait sans-doute pas à quel point j’ai essayé, à quel point je me suis détesté de ne pas pouvoir m’en sortir. A-t-il déjà cru que je faisais tout ça pour le plaisir de la chose? Croit-il réellement que je me suis défoncé la gueule pour la première fois simplement parce que c’était cool? Ce pauvre Max… Certes, il a vécu la pauvreté et la famine, mais au fond, je doute qu’il connaisse vraiment la définition du mot détresse. Je doute qu’il sache véritablement ce que c’est que de ne plus croire. Ne plus pouvoir être capable de s’en sortir. Ne plus être capable de se regarder dans le miroir sans être dégouté. Monsieur Image ne sais définitivement pas ce qu’est la douleur à son état pur.

-Putain Max mais de quoi tu parles bordel… Tu te fous de ma gueule, là…

J’ai abandonné toute trace d’agressivité dans ma voix. Je n’en ai plus la force. Épuisé, étourdis, je glisse mon visage entre mes mains avant de secouer la tête avec lassitude. Plus il parle, et plus il s’enfonce. Et le pire, dans toute cette histoire, c’est qu’il se croit dur comme fer. Croit-il savoir ce que j’ai essayé et ce que je n’ai pas tenté? Et croit-il réellement en ce qu’il me propose, là?

-Putain de bordel de merde…

Je pousse un long soupir avant de jeter un coup d’œil à la brochure que me tend mon ami avec un air convaincu. Il est sérieux, en plus. Sur le papier, un homme d’âge avancé sourit fièrement devant ce qui semble être le centre de désintoxication d’Anula, ou le CDA pour les intimes. N’a-t-il dont pas compris mon appel à l’aide? Ne sait-il donc pas pourquoi il est ici, ce soir?

-Je viens te dire que je voulais mourir… Je viens de te dire que j’suis plus capable, et toi…. Toi tu me fous une brochure de merde sous le nez, quoi… Toi tu me demande de faire exactement ce que j’suis pu capable de faire… Bordel mais tu réfléchis deux minutes avant d’agir?

Un air épuisé et désespéré sur le visage, je laisse tomber ma tête vers l’arrière, sous le regard inquiet de Mystique qui ne m’a pas lâché depuis tout à l’heure. Merde, quoi… Je viens de lui dire que j’étais épuisé. Je viens de tenter de mettre fin à la douleur. Je viens de tenter de mourir, justement parce que je n’en peux plus. Tous ces efforts, toutes ces déceptions, je ne suis plus capable. Et lui, il me demande d’escalader le putain d’Everest. Il me demande de combattre une nouvelle fois ce qui m’a mis à terre.

-Tu comprends pas, merde… J’peux pas… J’peux pu, bordel! J’peux pu faire ça! Je suis épuisé, Max… J’suis épuisé…

Ma voix s’est brisée dans cette dernière phrase. Épuisé, incapable de me relever encore une fois. Épuisé de ce cercle vicieux. Tout simplement… épuisé.

(c)Golden

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Mer 11 Mar 2015 - 14:26

Life and Death

Je connaissais Weston par cœur. Je l’avais vu s’enfoncer dans ses ténèbres si souvent, qu’à chaque fois, je me disais que ça y était. Que je le perdrais pour de bon. Que ma patience se briserait et que je le laisserais faire. Il n’y avait de mal dont il m’aille épargné, et d’autant plus aujourd’hui où il me faisait presque sentir comme si tout ceci était ma faute. À quoi prétendait-il maintenant? Il me faisait venir à son chevet, il m’appelait dans un appel désespéré, simplement… pour me contaminer de sa peine? Je cherchais vainement la raison, sans la trouver. J’en venais à la conclusion que lui-même l’ignorait, et qu’entre-temps j’en souffrais. Or, j’étais fatigué de ses manèges, éreinté de m’occuper sans cesse de lui en obtenant aucune considération en retour. Je n’avais aucune obligation auprès de lui et pourtant j’y étais. Il pourrait au moins se montrer à peu près coopératif, surtout qu’il m’avait demandé. Mais non. Il me résistait, et je sentais que s’il avait eu un peu d’emprise sur son corps nous en serions peut-être venus au poing. Je rageais tellement que je peinais à garder mon calme. Heureusement, Mystie venait de se poser contre mon épaule et je regard qu’elle jetait à Weston, mystérieux, comme lointain, me laissait à croire que le temps nous était compté. J’aurais bien aimé que Weston saisisse la main que je lui tendais plutôt que de s’obstiner dans la misère. Je réalisais cependant que je lui en demandais beaucoup, ce qui n’était pas une raison pour se terrer ainsi en chignant que le monde était injuste.

Bien sûr, je m’attendais à une telle réaction. Encore une fois il se défilait, c’était sa façon à lui de gérer ce monde. Je ne tiquai même pas, écoutai à moitié son soit disant discours au sujet de sa propre misère. Croyez-moi, je comprenais parfaitement ce qu’il ressentait, mais il était aussi un temps où je devais imposer mes limites auprès de lui, sinon je prendrais trop au sérieux ses mots, sinon je me sentirais concerné plus qu’il ne le faudrait. Il n’avait pas toute sa tête de toute façon. Je soupirai un instant, laissant le silence s’installer pour me pencher vers l’avant et caresser Mystique. Même sous sa forme évoluée, la Zoroark n’en menait pas large. J’allais chercher auprès d’elle une forme de consolation à la peine qui me prenait de plus en plus, mais aussi je cherchais à l’encourager elle-même. Il ne devait pas être facile pour elle, elle n’en avait pas l’habitude comme je le pouvais… si seulement on pouvait s’habituer à ce genre de choses. Le silence dura longtemps, plusieurs minutes même, avant que je ne vienne briser le silence.

«Il y a bien quelque chose que je ne comprends pas dans ton discours, Weston. Tu dis être épuisé, ce que je comprends bien. Tu dis vouloir mourir, et ça aussi, bordel, je peux parfaitement comprendre.»

Combien de fois avais-je voulu m’éteindre? Bien sûr, le blond ignorait tout de la peine que j’avais pu ressentir lorsque mon ami Pasqual était mort dans mes bras. Je ne lui avais jamais parlé de la forte dépression qui m’avait pris, de toutes les fois où j’avais voulu mourir. Il se pensait le seul, probablement, isolé sur son île misérable. Or, sur Enola, il n’était pas le seul. Oh Arceus que non. Il allait devoir s’y faire.

«Pourquoi m’as-tu fait venir Weston? Qu’attends-tu de moi aujourd’hui? Tu ne m’as pas fait venir pour que je te tienne la main pendant que les médicaments finissent le travail, n’est-ce pas?»

Car si c’était le cas, il était bien plus cruel que tout ce que j’avais pu imaginer. Si c’était le cas je quitterais cette pièce pour ne plus jamais le revoir.

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Mer 11 Mar 2015 - 17:53

• Somewhere Between Life and Death •feat. Maxwell R. Young

Je le repousse. Encore et toujours. Je refuse d’attraper cette main qu’il me tend une nouvelle fois. Je tourne une nouvelle fois le dos à cette aide pourtant précieuse qu’il m’offre. Mais malgré ce qu’il doit certainement penser, je ne fais rien de cela par mauvaise foi. Au plus profond de moi, j’ai terriblement peur. Peur de le voir franchir cette porte. Peur de le perdre à jamais. Une peur atroce de l’abandon, encore et toujours. Et disparaitre serait tout à fait justifié pour le maître coordinateur. Trop de fois je l’ai repoussé. Et ce soir, alors qu’il tente de me glisser cette dernière perche avant que je ne m’enfonce trop creux pour qu’on puisse venir me rechercher, il pourrait très bien décider de lâcher prise. De prendre mes Pokémon pour les amener en sécurité, et me laisser pourrir sur ce canapé qui m’a vu gémir trop de fois. Il pourrait. Il en aurait tous les droits. Et tout ceci me terrifie. Mais j’ai beau ne pas vouloir le voir s’éloigner de moi, je ne suis tout simplement pas capable d’accepter ce qu’il me propose. Ce serait trop dur. Passer à travers ce processus une nouvelle fois… Vivre à nouveau le manque, les crises d’angoisses, le malaise me grugeant de l’intérieur… Ce serait trop dur. Beaucoup trop dur. Si difficile que le simple fait d’y penser fait battre mon cœur à toute allure. Les souvenirs des nuits entières passées à crier et pleurer contre le sol de la même salle de bain où j’ai tenté de mettre fin à ma vie. Les journées entières à ne pas être capable de voir la lumière au bout du tunnel. Des semaines entières à vivre dans la fatigue et l’incapacité de même libérer ne serait-ce qu’un sourire. Non, je ne veux pas revivre ça. Je ne pourrais pas y survivre. Pas une nouvelle fois. Pas même avec une aide professionnelle comme me le propose mon ami.

Mais malgré tout, malgré ma réticence à accepter cette aide de la part du coordinateur, je ne parviens pas à répondre à cette dernière question du jeune homme. Pourquoi, qu’il demande. Pourquoi l’avoir appelé, si ce n’est que pour refuser toute proposition de m’aider. Pourquoi, et à cette question, je ne sais quoi répondre. Je ne sais quoi lui dire. Il a totalement raison, après tout. J’ai appelé à l’aide dans mon moment le plus sombre de ma vie. J’ai voulu qu’il vienne à moi alors que j’ai touché le fond. Alors que je suis retombé dans un cercle vicieux que j’avais juré de quitter à tout jamais. Alors que j’ai brisé tout ce qui me restait. Alors que j’ai détruit ma dernière tentative de m’en sortir. Je l’ai appelé. J’ai cherché à agripper cette main. J’ai plongé dans l’ambivalence. Mourir, en finir avec la douleur, certes, mais aussi vivre. Me relever. Tenter de reprendre les rênes sur cette vie que je commençais tout juste à contrôler et apprécier. J’ai voulu qu’on m’aide, oui. J’ai voulu qu’il vienne à moi, oui. Mais au-delà de ce désir, avais-je vraiment pensé à une suite? Avais-je vraiment pensé à ce que j’attendais de lui, justement? Non, absolument pas. Je n’avais pas pensé. J’ai arrêté de penser ce jour de mes quatorze ans. Ce jour qui a bouleversé ma vie. Ensuite, je n’ai fait qu’enchainer les actions irréfléchies. Et elles m’ont menées ici, elles m’ont menées d’abord contre ce plancher froid, puis sur ce canapé, à quérir une aide que je ne suis même pas certain de vouloir. Alors pourquoi, je me le demande. Et je ne parviens pas à y trouver de réponses. Peut-être était-ce pour ne pas mourir seul? Peut-être était-ce cette crainte de l’abandon qui m’a forcé à appeler. Ou alors était-ce réellement un dernier désir de m’accrocher? Après tout, ne les ai-je pas recrachés, au moins en partie, ces cachets, malgré moi? Peut-être une partie inconsciente de moi cherche-t-elle à ne pas abandonner. Peut-être que malgré la souffrance, cette part de moi voit une possibilité de m’en sortir. Un avenir meilleur? Honnêtement, j’en doute. J’en doute même fortement. Je ne vie plus depuis une bonne dizaine d’années, et je doute fortement qu’une aide quelconque puisse changer cette idée. Mais au plus profond de moi, il y a quelque chose qui désir y croire. Quelque chose qui désir croire que je veux m’accrocher. Et ça, c’est déjà suffisant pour que j’ouvre les yeux suite à une nouvelle secousse de Mystique. C’est déjà suffisant pour m’empêcher de m’endormir alors que la pièce se plonge dans un long silence écrasant.

-Y a pu grand-chose qui fait du sens dans mon esprit, en ce moment… Mais…

Mais quoi? La réponse à sa question, je ne l’ai toujours pas. Mais s’il réside encore en moi ne serait-ce qu’un maigre espoir, puis-je vraiment le laisser filer? Puis-je vraiment me contenter d’abandonner s’il reste quelque chose? S’il reste une chance de m’accrocher? À cette question non plus, je n’ai pas la réponse.

-Mais… Qu’est-ce que je disais, déjà…?

Je me sens cogner des clous. Ma tête bascule dangereusement de droite à gauche, et mon regard s’enfonce petit à petit dans les ténèbres, ramené à la réalité par une nouvelle secousse de la Zoroark fraîchement évoluée. Relâchement un grognement mou, je redresse avec tous les efforts du monde la tête pour poser les yeux sur mon ami.

-Faut pas qu’tu partes, Maxou… Faut qu’tu restes, tu sais, hein? Parce que si tu parts… J’vais pas me rendre, tu sais… J’vais pas m’rendre.

Honnêtement, je ne sais plus trop ce qui s’est passé, ce qui s’est dit, mais je me souviens malgré tout avoir trouvé en moi un minuscule fragment. Un petit fragment qui accepte, ne serait-ce qu’en partie, cette aide qu’il me propose. Quelle aide, ça non plus je ne me souviens pas totalement. Mais je crois y avoir dit oui, et c’est tout ce qui compte. Je ne sais plus ce qui s’est passé, mais je crois bien que nous ayons réussi à trouver cette alternative à la mort. Cette autre manière de cesser de souffrir.

-Faudra qu’on se lève tôt, hein…? Et faudra que tu m’accompagne, tu sais ça, hein Max? Mais oui tu sais, tu sais tout, toi…

Alors que je baisse le regard une nouvelle fois, je peux apercevoir entre mes doigts une brochure que je tente d’inspecter malgré la difficulté de concentration. Le centre de désintoxication d’Anula…? C’est donc pour ça, qu’on devra se lever tôt? Alors, c’est ça notre solution? La désintox? La réadaptation? Et j’ai dit oui…? Eh bien… On aurait tout vu, dans ce cas. J’imagine qu’il devait avoir des arguments convaincants, dans ce cas. De toute manière, que puis-je dire de plus. J’ai déjà accepté, non? Alors, c’est là que je tenterai de m’accrocher une dernière fois. Hochant la tête, je ferme cette fois les yeux, malgré les secousses vives et les gémissements de plus en plus intenses de la jeune femelle. Je dois dormir, si je veux me lever tôt…

(c)Golden

Sujet: Re: Somewhere between Life and Death [PV Maxou] Ven 13 Mar 2015 - 0:57

Life and Death

J’avais besoin de l’entendre le formuler je crois. J’avais besoin de comprendre et cesser de me prendre pour le pire imbécile du monde. J’avais besoin qu’il m’offre la raison de mon acharnement à son sujet. Il fallait qu’il me guide, qu’il me convainc que je n’étais pas venu en vain et que ma présence ici nous était à tous les deux profitable. Car pour le moment, je peinais à l’envisager. Il subsistait en moi une forme de doute, fort désagréable, que je me faisais jouer sur toute la ligne et ce, depuis le début. Et s’il n’y avait aucun espoir à avoir envers cette personne que j’aimais pourtant? Et si ma ferveur à l’aider causerait ma perte plutôt que de le renvoyer vers le droit chemin? Il fallait que je sache pourquoi il se tournait vers moi, ce qu’il attendait exactement de moi. Quelque part au fond de moi, je me demandais si lui-même le savait, mais la fonction de cet appel ne faisait aucun doute à mes yeux et c’est bien ce qui me gardait en place, ce qui me permettait de rester à peu près calme malgré toutes les émotions que suscitait cette situation. Il avait cherché de l’aide. De l’aide pour survivre. Au final, il m’avait signifié qu’il voulait vivre. Une fois qu’il aurait terminé ce petit manège de pleurnicheries futiles, nous pourrions commencer à travailler, ensemble, tous les deux. Du moins je l’espérais fortement. Je craignais encore qu’il ne me demande vraiment de l’accompagner dans sa mort car voilà une demande à laquelle je ne pourrais accéder. Il ne pouvait pas me demander de le regarder mourir.

Puis sa voix s’éleva, d’autant plus confuse qu’avant, mais s’affirma pour me dire qu’il ne fallait pas que je m’en aille, et je crois que ces mots me suffirent. Je ne compris d’abord pas ce qu’il voulait dire dans son discours confus, mais lorsqu’il parla de se lever tôt, en regardant à peu près la brochure, je savais qu’il venait de rendre les armes. Enfin. Peut-être que lorsqu’il serait sobre à nouveau il changerait d’avis, mais ce soir il était à peu près tiré d’affaire. Ou du moins il avait abandonné l’idée d’un suicide. Il me demandait ce que j’attendais depuis des années. L’accompagner. Il m’avait toujours repoussé, trouvant des excuses encore et toujours mais cette fois il m’avait appelé, il m’avait remis en question et avait tempêté, puis se rendant compte que j’étais ici pour de bon, avait fini par céder à mes solutions. Je venais passer un bras autour de ses épaules, soupirant de soulagement. Il était faible, lourd comme une masse. Il fallait que j’agisse pour le sortir de sa torpeur, mais d’abord, je tins tout de même à lui marmonner ces quelques mots.

«Bien sûr que je t’accompagnerai. Je me chargerai personnellement de te réveiller. Mais ne dors pas tout de suite, Weston. Pas encore.»

Je fis signe à Mystique afin qu’elle garde un œil sur lui tandis que je m’extirpais avec précaution du sofa. Je passais un peu plus loin pour appeler non pas l’ambulance, mais plutôt ma vieille amie Melinda Connors, médecin émérite qui saurait parfaitement gérer la situation. Vu les circonstances, je préférais me montrer discret. La réputation de mon ami ne tenait plus qu’à un fil et je doutais que la Ligue n’accepte un nouvel écart de conduite de sa part. S’il perdait en plus son boulot… Comment remonterait-il la pente? Non, mon amie saurait lui prodiguer les soins nécessaires sans que les journalistes aient vent de toute cette histoire. J’appellerais Antonio pour qu’il se charge d’écarter les médias de l’affaire le plus possible, mais pas maintenant. Et Victoria? Elle avait bien sûr le droit d’être prévenue mais maintenant n’était pas le bon moment. Avec ce que venait de subir sa cousine, il valait mieux la préserver de celle de son amoureux à moitié conscient après une tentative de suicide avortée. Melinda accepta bien sûr de le recevoir à sa clinique, où elle se trouvait toujours. Je fis donc appel à Tarek. Le Gallame se matérialisa à mes côtés et m’aida à relever le blondin.

«Okay, bonhomme. Tiens-toi bien à moi. Je t’accompagne, je ne te laisse pas tomber.»

En espérant qu’il ne me laisse pas tomber, moi aussi.

» I ain't choose Thug Life. Thug life chose me [Alice]
» Welcome to my Life
» My life.
» Songs of my Life
» It's a new dawn, it's a new day, it's a new life [OS]

Somewhere between Life and Death [PV Maxou]

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