| Léopold Richter Administratrice
| |
| Sujet: Croisement (OS, Evolution) Sam 21 Mar 2015 - 13:18 | |
| Croisement. Évolution de SisypheLa ville du centre était illuminée sous ses pieds. Atterrissant sans bruit et sans l’intention de troubler le calme nocturne apparent d’Anula, la Wyvern descendit du dos de son sa Libegon amie de toujours, et contempla un moment la ville qui l’avait vue naitre, et qu’elle avait pu avoir la chance de quitter il y a maintenant cinq ans. Néanmoins, Cléo ne pouvait s’empêcher de sentir l’amertume l’envahir quand elle contemplait cette cité, tout aussi belle et riche qu’elle soit. Trop de souvenirs douloureux pour elle. Pourtant, de cette hauteur, elle pouvait tout de même apercevoir la maison qui l’avait vue grandir pendant presque 15 ans. Le Manoir semblait mort d’ici, elle vint à se demander comment se portait son ainé, et si car la demeure Richter n’émettait aucune lumière, c’était car il était toujours contraint de vivre au même rythme que leur paternel malade, et qu’il dormait déjà. Un malaise s’insinuât en la jeune femme alors que le visage de son géniteur lui revint à l’esprit et elle secoua la tête, portant une main à son cœur puis à son épaule encore un peu douloureuse. C’était la première fois depuis l’assaut du laboratoire des falaises qu’elle revêtait son costume noir et son masque de justicière. Et si elle était là ce soir à attendre, c’est car elle avait un message important à transmettre à White Dragon, le justicier protecteur d’Anula. Enfin, plus qu’un message, il s’agit d’une proposition. Elle savait qu’elle n’aurait pas trop de mal à le trouver si il faisait son devoir ce soir-là. Son regard s’attarda sur la voie lactée, le ciel si clair de cette nuit. Une ombre passa devant la lune et tourna un moment autour du somment de l’immeuble, l’ayant certainement remarquée. Le Justicier blanc se posa à son tour à terre, aux côtés du majestueux Ptera que Cléo connaissait déjà, ainsi qu’un Feurisson perché sur son épaule, la jaugeant d’un regard hautain et joueur. Ils ne se saluèrent que d’un regard, les deux n’osant pas prendre la parole sur l’autre en premier. Un silence s’écoula ainsi, pendant lequel la Wyverne était partagée entre la colère de savoir son honneur déjà piétiné par son échec de l’autre nuit au laboratoire, car son camarade avait du la sauver et avait également découvert son visage, et la reconnaissance, car si il n’avait pas été là ce soir, elle ne serait probablement plus de ce monde. Mais elle fut pourtant la première à prendre la parole.
« J’ai une dette envers toi, White Dragon. Je t’avoue que cette entrave à mon honneur m’est aussi insupportable depuis des semaines que cette douleur encore présente dans mon épaule. »
Le justicier blanc se tut, ne sachant quoi répondre. Il sait, désormais. Il sait que sa petite sœur se cache sous cet accoutrement sombre. Qu’elle cherche la même chose que lui, qu’elle a elle aussi commencé à apprécier la proximité de la mort dans ses excursions nocturnes. A-t-elle déjà tué, sous ce masque? Ce serait hypocrite de sa part de lui reprocher de tels actes, vu la spirale dans laquelle lui comme elle se sont embarqués. Quand à sa dette… Comment parler de dette quand il s’agissait de protéger la vie de quelqu’un de son propre sang? Certes, Léo pensait détester Cléopatre, la jalouser et la haïr pour le simple fait d’être née et accaparer encore aujourd’hui toute l’affection et l’attention de leur père. Et il s’étaient avéré qu’ils était si similaires plus tôt, et qu’ils s’embarquaient ensemble dans les même erreurs, les même aventures destinées à réclamer égoïstement leur liberté en assurant vouloir défendre celle des autres, il n’aurait probablement jamais haït sa petite sœur. Il s’en voulait désormais de ne jamais avoir essayé de la connaître ni de la protéger. Il est trop tard, pour elle aussi.
« C’est inutile. » « Je vois. Tu comptes me laisser avec ce poids sur la conscience le reste de ma vie? Je ne veux rien te devoir. Aussi, que tu le veuilles ou non, j’aimerais que tu écoutes ma proposition. White Dragon, veux-tu rejoindre la Resistance? »
A cela non plus, Léo ne donna pas de réponse. Il dévia le regard en direction de la ville s’étendant à leurs pieds. La Resistance, hein? Si il n’était pas allé les solliciter plus tôt, c’est qu’il avait de bons motifs de ne pas le faire. Selon lui, la Resistance manquait de mordant, elle ne frappait pas assez fort, ne voyait pas assez grand.
« Je refuse. » « Je me doute que tu veux rester seul dans ton combat, seulement, tu sais qu’il te sera impossible d’y parvenir uniquement par toi-même. » « Je pense que les Resistants sont limités. Ils n’effraient pas assez le Régime, il ne font que les gêner, pour le moment. Une victoire, c’est ce qu’ils ont eu, pour libérer leurs amis. Quand aux soldats morts ce soir là? Des victimes collatérales pour la plupart. J’admire le geste de la libération, mais je le considère comme inutile si les oppresseurs ont encore la force de riposter. La liberté s’arrête ou commence celle des autres. Pour bien faire, il faudrait exterminer chaque être de cette île portant atteinte à la liberté. A commencer par le Régime qui l’oppresse en premier lieu. Mais… Non. Vous ne frappez pas assez fort. » « Tu ne peux pas plus que nous. Et si tu tiens tant à changer les choses, rejoins nous et essaies donc. » « Je le pourrais. Si je trouve des personnes prêtes à me suivre dans ce chemin. » « Ce chemin, c’est celui du massacre. Crois-tu qu’il y ait des personnes prêtes à se lancer dans un tel sentier si c’est pour y perdre son humanité? » « Personnellement, je crois actuellement que j’y suis prêt depuis toujours. » « Je te souhaite bonne chance dans ta quête alors. Mais ne compte pas sur moi pour te venir en aide. Réfléchis quand même à ma proposition. »
La Wyverne s’envola bientôt, laissant le Dragon sur le building ou elle s’était posée. Ce dernier marqua une pause, digérant les mots de la cadette désormais partie. Il passa une main sur l’encolure de Bellerophon, tout en réfléchissant. Il ne voulait pas être un simple exécutant dans la Resistance, si il y était, il s’appliquerait certainement à changer les façons de faire de certains groupes, les dirigerait, peut-être, du moins, ceux qui accepteraient de le suivre. Pour le moment, il veillait sur Anula, mais la surveillance nocturne de la ville du centre était plus renforcée chaque nuit, sachant que parfois, quelques corps habillés de blancs étaient retrouvés maculés de leur propre sang et inertes, de par son entreprise. Certes, seul, il ne pourra réaliser son entreprise, et aussi, car en White Dragon, il y a encore Léopold qui parvient parfois à reprendre les commandes, s’avouant pourtant bien apprécier d’accomplir ce sauvetage de la liberté d’Enola à sa façon, mais encore partagé à revenir à sa vie quotidienne pourtant bien peu attrayante. Il secoua la tête. Non. Il a finalement trouvé son devoir, un œuvre à accomplir. Et il ne se défilera pas. Ses alliés l’appuyèrent d’ailleurs dans ce qu’il semblait avoir décidé alors, Sisyphe rugissant soudainement, étincelant de flammes nouvelles qui illuminèrent momentanément le ciel pour prendre une nouvelle forme imposante et majestueuse, le regard plus sévère et une crinière de feu plus sublime encore couvrant son dos. Le Typhlosion rejoint le côté de son maitre, se sentant lui-même également, bien aise de regarder la ville de si haut.
« Comme toujours, tu es prêt, Sisyphe, n’est-ce pas? »
Le Dragon Blanc n’eut pas à lui demander deux fois. Il avant déjà la réponse.
Rues Anuliennes Pokémon présent(s) : Bellérophon, Sisyphe |
|