| | Charlotte S. Laurens
Administratrice Fondatrice
  Age : 31 Messages : 485 Date d'inscription : 28/04/2014 Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Championne Dresseur de Zazambes Pseudonyme(s) : Tabitha, surnom de dresseuse Niveau : 60 Team active : 
Akemi la Galifeu ♀ - Brasier - Naïve
Alastor le Carchacrok ♂ - Voile Sable - Rigide
Eryn la Crocorible ♀ - Intimidation - Joviale
Edwin l'Hariyama ♂ - Isograisse - Gentil
Astrid la Pandarbare ♀ - Poing de Fer - Calme
Miornir l'Hippoducus ♂ - Sable Volant - Brave
Soren le Lucario ♂ - Attention - Solo
Asaki le Grotichon ♂ - Brasier - Modeste
Fukuo le Bagguiguane ♂ - Mue - Jovial
Hayate le Karaclée ♂ - Fermeté - Pressé | | |
 |  Sujet: Les mots de l'avenir |OS| Ven 8 Mai 2015 - 16:53 | |
|  LES MOTSde l'avenirJ’ai glissé une fleur dans mes cheveux d’un roux plus prenant qu’à l’habitude. Leur doré brille sous la lueur enthousiaste d’un soleil printanier. Je ne saurais décrire à quelle espèce appartient cette fleur. Ni expliquer les raisons qui m’ont poussée à la glisser à sa place. Mitsumi, bien calée dans l’étang, surveille mon geste et la rougeur qui s’est formée contre mes joues. Un énième moment d’absence où je nage dans l’impossible, un impossible à la fois si doucereux et ô combien douloureux, un impossible que je m’impose sans même le réaliser et qui dicte tous ces moments de pause qui constituent ma journée. Je frémis en remarquant le regard de la Lamantine qui s’amuse à balancer de l’eau à Mycah, la petite Marcacrin. Joueuse, le petit cochon couine et proteste devant les attaques répétées de l’otarie qui repose dans le bassin. Je les observe faire, venant toucher la fleur qui enjolive mon oreille, effleurant chaque pétale en me demandant, inlassablement, comment se porte mon ami, s’il pense à moi. Je repense au message qu’il m’a envoyé, il y a deux jours, pour me prévenir d’une absence. Mon cœur s’était serré en découvrant qu’il partirait quelque temps, meurtri. J’étais convaincue en être la cause jusqu’à ce les quelques lignes de son message m’éclaircisse à ce sujet. Il disait que la raison de son départ n’est pas la fameuse soirée échangée à toutes les deux, cette soirée dont je me souviendrai tout ma vie, une soirée de peine mais aussi d’immense joie, de craintes et de découvertes.
J’ai toujours du mal à le formuler. Depuis ma discussion avec Lily cependant, je ne peux plus nier mes sentiments pour lui. Je suis tombée amoureuse de Cesar. Un secret que seule ma meilleure amie connaît, ainsi que mes plus proches Pokémon dont Akemi et bien sûr Emiko qui a bien tenté de me le faire comprendre à sa manière ce fameux soir. Un secret qui me pèse, qui m’endolorit un peu plus chaque jour à savoir que j’y suis complètement impuissante. Comment affronter des sentiments qui se produisent à l’intérieur de nous-mêmes? Je continue ma lutte interne, un peu plus chaque jour, à espérer me guérir de ce mal invisible d’ici son retour. Mes sentiments pour lui ne peuvent représenter qu’une menace pour notre amitié que je ne pourrais me permettre de perdre. Cesar représente énormément à mes yeux, si bien que je préférerais taire à jamais la douce émotion qui me berce à ses côtés plutôt que d’envisager de prendre une chance, de tout lui balancer et de possiblement le faire fuir. Ma poitrine se compresse à cette pensée alors que l’image cinglante de lui quittant pour toujours l’Arène vient fouetter ma conscience. Je m’acharne à combattre mes émotions donc, même si quelque part en moi, le doute et l’espoir persistent, rendant cette expérience d’autant plus difficile. Les encouragements de mes proches, la gentillesse et l’affection que me porte Cesar et puis ce message… Ce message continue à résonner en moi, à me faire rougir à mes heures perdues, j’y pense constamment.
Ce message ne peut signifier qu’une chose : cette soirée n’était pas seulement spéciale pour moi. Elle l’était aussi pour Cesar, et comme il m’a affirmé qu’elle n’est pas la cause de son départ je me dis que peut-être… Je me secoue brusquement. Je n’ai pas le loisir de m’autoriser à nous imaginer tous les deux, étant plus que des amis, étant plus que ce que nous sommes à présent. Je ne suis pas certaine de le vouloir, dans les faits, même si je continue de l’espérer. Compliquée la Charlie hein? Je soupire, un soupir qui n’échappe pas à ma grande sœur, présente avec son copain pour l’après-midi en visite chez moi. Perdue dans mes pensées, j’en avais presque oublié leur présence et je rougis à présent en retirant la fleur de mes cheveux, parfaitement consciente que mon comportement est quelque peu alarmant. Je reviens vers le couple à table en sentant leur regard sur moi ce qui n’en finit plus de m’embarrasser.
«Charlie, tu as quelque chose à nous dire?»
«Hein? Non. Pourquoi?»
«Tu es bizarre.»
«Bah non, je suis parfaitement normale.»
Je ris nerveusement en considérant tour à tour Alexis et Carla. Eux-mêmes me paraissent quelque peu tendus. Ils échangent un regard amusé et le jeune homme se lève en haussant les épaules.
«Je vous laisse toutes les deux quelques instants, j’ai un appel à faire.»
Il glisse un bisou contre la joue de son amoureuse avant de s’éclipser, me laissant en tête à tête avec mon aînée. À bien connaître le copain de ma sœur, je serais prête à parier qu’il provoque volontairement cette rencontre seule à seule entre Carla et moi mais n’ose le relever. Je crains qu’elle ne m’interroge au sujet de mon comportement et ne découvre la vérité au sujet de mes sentiments pour Cesar. Je connais déjà par cœur les mots qu’elle prononcerait. Elle m’encouragerait à lui avouer mes sentiments, à prendre les devants et m’exposer à lui, à prendre cette chance qui pourrait nous être fatale. Je n’ai pas envie de l’entendre, ni de la laisser me gonfler d’espoir. Je me mordille la lèvre alors que le silence s’installe, cherchant rapidement un sujet de conversation pour combler le vide sans parvenir à trouver quoi que ce soir. Je tâche de ne pas paniquer mais mon malaise est palpable. Or, Carla, elle, est très calme. Elle le penche doucement au-dessus de la table et attrape ma main. Lorsqu’elle relève la tête vers moi, ses prunelles se sont emplies de larmes.
«Carla ça va?»
«Oui… j’ai quelque chose à te dire, Charlie.»
Mon cœur se met à battre de façon frénétique. L’attitude de ma sœur m’inquiète. La douceur de ses paroles, son évidente hésitation, puis le départ d’Alexis, afin de nous laisser seules… Je crains qu’elle ne m’annonce une terrible nouvelle. L’inquiétude doit durcir mes traits car la blonde se recule un peu en secouant la tête.
«Non… ne t’inquiètes pas… C’est… une bonne nouvelle.»
«Alors?»
Ma voix est tendue. Une boule s’est créée dans ma gorge alors que je tente de comprendre ce que ma sœur me souffle sans mots. Son visage s’éclaircit d’un sourire, ses prunelles brillent d’émotion alors qu’elle prononce ces mots :
«Charlie tu vas être tatie. Je suis enceinte.»
Le monde cesse de tourner. Ma sœur est enceinte. Dans quelques mois, je serai une tante. Ma sœur est enceinte d’Alexis et bientôt ils seront parents d’un bébé qu’ils aimeront et chériront. Je lève les yeux vers le visage de Carla. Il rayonne d’un bonheur immense, un bonheur qui serre ma propre poitrine d’une émotion qu’elle n’est pas prête de deviner. Lorsque ma sœur a rencontré son copain actuel, j’avais quelques réticences compte tenu de son passé avec d’autres garçons excessifs, jaloux et mauvais, des hommes qui n’ont jamais su la respecter. Or, Alexis m’a convaincue rapidement être présent auprès de mon aînée pour les bonnes raisons et depuis, ses actions n’ont fait que confirmer le tout. Il fait moins d’un an qu’ils sont ensemble et ce bébé vient probablement un peu tôt, peut-être est-ce même un accident mais nul doute qu’il rend ma sœur profondément, fondamentalement heureuse.
«Oh Carla.»
Je pleure à présent. Je me jette à son cou, la serrant contre mon en gémissant, criant et pleurant tout à la fois. Je crois bien que je vais mourir de bonheur. Les bras de ma sœur se referment contre moi. Elle pleure probablement un peu elle-même. Son rire résonne à mes oreilles. Je me détache d’elle, m’asseyant à ses côtés à table. Ma main se pose sur son ventre. Je parviens à peine à y croire. Ma sœur est enceinte, bientôt nous serons un de plus. Je devine une petite bosse contre son abdomen, à peine définie mais bien présente.
«Félicitations Carla, je ne pourrais être plus heureuse pour toi. À quand la naissance?»
Je m’impatiente déjà de le voir. Le voir car je suis convaincue qu’elle mettra au monde un petit garçon qui sera aussi brave et fort qu’elle. Peut-être aura-t-il les yeux verts de son père, son sourire aussi. Mais il aura le tempérament bien trempé de sa mère. Sa mère… Carla fera une excellente mère. J’en suis convaincue. Elle m’a élevée après tout, sans ressources, en étant jeune et sans expérience, elle a fait de son mieux. À présent elle a la chance de faire tout correctement.
«Novembre.»
Je souris, mes doigts tremblants contre son ventre. Ma voix n’est plus qu’un murmure alors que Carla et moi échangeons un véritable sourire de pur bonheur.
«Je l’aime déjà.»
«Moi aussi.»
Mycah, curieuse, s’est approchée de nous, cherchant probablement la raison de notre effervescence. Elle saute sur mes genoux et se met à renifler le ventre de la jeune femme. Je caresse son dos, amusée par ce comportement. Elle se met alors à illuminer et j’ai tout juste le temps de la poser contre le sol avant que la transformation se fasse toute entière. Maintenant Cochignon, elle sautille d’un pied à l’autre pour saluer la nouvelle. Attiré par tout ce tapage, Alexis revient nous voir. Nous l’attirons entre nous, lui offrant, de part et d’autre, un câlin bien mérité. Je ne me suis jamais sentie si heureuse depuis longtemps. J’ai l’impression de revivre, au même titre que ma famille. Il ne manque que Cesar pour compléter ce tableau. Si ma sœur a trouvé son bonheur, peut-être est-il temps que je fasse de même avec le mien. Alors je l’attendrai. (c)Golden |
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