Les chemins fertiles

Je m’avance vers ces terres qui me semblent inconnues pourtant, Arceus sait combien je les connais. Le nombre de fois que j’ai posé mes pieds ici ? Peut être des milliers. Je pourrai reconnaitre chaque partie de terre qui se présente à moi. La nature est pure ici, c’est la meilleure. Il n’y a aucune île autre part ailleurs qui contient ne serais-ce qu’un mètre de cette terre-ci. C’est pour ça qu’on est bien ici, on respire bien mieux que dans une ville.

-Wattouat !

Lana cours à côté de moi et dirige sa lumière vers les élevages de Vanawi. Je n’aime pas trop cet endroit. C’est là d’où vient Lana d’ailleurs, mon oncle l’a récupéré affamée et affaiblie. Il me l’a donné pour bien que je m’en occupe. D’ailleurs c’est ce que j’ai fais, Lana a eu la meilleur éducation de la famille. Le Vipélierre d’Hélène ne faisait que dormir sous un arbre, le Fantominus de Xavier était tout aussi peste que lui et le Scarhino d’Hugo ne faisait que se battre. Lana, elle, est tranquille du matin jusqu’au soir. Elle ne se plaint jamais et est un super compagnon.

-Tu pense qu’il y aura d’autres pokémons ?

Certaines fois, l’endroit était désert. Comme si les pokémons voyaient l’enfer vers ces petites maisonnettes. Je ne sais toujours pas pourquoi. Mais c’est comme ça. Je contourne un des enclos mais ne vois absolument rien. Lana a beau intensifier la lumière aucun pokémon ne se présente.

-Tu vois quelque chose, toi ?

Il n’y a rien. Même pas une ombre qui pourrait signifier la présence de l’un d’entre eux. Je saute par-dessus les planches de bois qui délimitent l’enclos et regarde à l’intérieur. Le foin est disposé comme à son habitude et les gamelles d’eau sont toujours au même endroit. C’est bizarre. Normalement, on doit au moins croiser des Frisons ou même des Rhinocornes mais rien. Il n’y a absolument rien.

-Bon tant pis.

Je fais demi-tour et vais jusqu’à Lana qui garde mes affaires. Je les mets sur mon dos et continue mon chemin. C’est pas normal, on est en plein été et il ne pleut pas. Les pokémons devraient être là. Je m’avance de plus en plus. J’ai abandonné l’idée de capturer un des pokémons de l’élevage. Il n’y a plus qu’à partir d’ici. Je reviendrai sûrement pour retenter ma chance. Mais ce n’est pas pour l’instant.

-C’est mieux d’éviter les hautes herbes, on va passer par les étendues sauvages.

Lana est complètement d’accord avec moi. Elle me suit juste à côté de moi gardant le même rythme que le miens. La nuit passe à grand pas. Il est déjà une heure du matin. Je n’ai même pas envie de dormir, je suis tellement excité par ce voyage que je sens l’insomnie m’accompagner jusque ici. J’ai la force de continuer alors autant l’utiliser. Je jette un regard sur Lana qui sourie tout autant que moi. Elle aussi veut avancer. Si nous marchons jusqu’à midi, peut-être atteindrons-nous la forêt d’Erode ou même Zazambes. Dans le pire des cas je me suis trompé de direction et je me dirige droit devant le volcan de Limar. Sinon, peut-être la région humide ou le lac Anula. Tant de destination que je ne sais même pas lequel va tomber. Je suis partie presque à l’aveuglette. J’espère au moins ne pas aller au volcan. S’il te plaît Arceus.

Les chemins fertiles

Le volcan c’est assez dangereux là-bas. Il fait chaud et les pokémons feu grouillent de partout. Logique me direz-vous mais disons que ce n’est pas mon fort. Je trouve ça même inconscient qu’on laisse libre la visite aux visiteurs. Ils devraient faire payer le passage, ils se feraient beaucoup d’argent vu le nombre de niais qui espèrent capturer un de ces pokémons. Personnellement, c’est impossible pour moi d’y aller. Si je tombe dessus, je fais demi-tour illiquo-presto.  Autant rester à Vanawi.

-Wattouat

Lana regarde derrière elle et avance plus rapidement. Elle semble être dérangée par quelque chose. Je regarde derrière moi et ne voix que la nuit. Je caresse Lana pour la calmer un peu. Suffit d’un petit bruit dans l’obscurité complète pour avoir peur. C’est normal. Ca arrive à tout le monde, même au plus grand de tout les vaillants soldats.

-Allez ne t’inquiète pas et continue d’avancer

Mais rien n’y fait, elle n’arrête pas de jeter des regards derrière elle. C’est comme si le diable était avec nous. Elle pense voir quelque chose. Je décide donc de m’arrêter pour me retourner et regarder ce qu’il y a. Rien. Absolument rien. Même pas une ombre de passage. Donc, en soit, aucun pokémon. Si il y aurai eu une autre personne…non c’est impossible, il n’y a que moi pour être aussi fou et marcher dans les terres fertiles en pleine nuit. Enfin…je pense être le seul.

-WATTOUAT !

Soudain, Lana pète les plombs et laisse passer quelques décharges. Je me retourne un énième fois et vois enfin ce qu’il y a. Enfaite, il y avait bien un pokémon derrière nous. Un petit Korillon. Juste un Korillon. Pas de quoi avoir peur. Non, par contre Lana est énervée. Le petit pokémon psy a bien du l’énerver juste pour s’amuser.

-Allez casse-toi !

Le Korillon  me regarde et me lance un grand sourire. Saleté de pokémon, je croise mes bras et le regarde froidement. Ca peut marcher. Puis Lana gronde et fonce sur le Korillon qui s’enfuit rapidement.

-Bon, on continue. D’accord ?

Lana surveille qu’il ne revienne pas puis marche à mes côtés. Ah la la, ces pokémons. Irrécupérables pour certains.

Les chemins fertiles

La nuit devient de plus en plus sombre et même la lumière de Lana ne fait rien. J’avance presque à l’aveuglette dans ces terres fertiles où je sens que des pokémons nous surveillent depuis que j’ai fais fuir le petit Korillon. Manque plus que sa famille et ses amis viennent se venger, un départ parfait ! Non, sérieusement. Tous ce que je veux c’est arriver très vite quelque part. Je n’ai pas envie de rester sur ces terres aussi longtemps que possible, au contraire. Si je pourrai arriver maintenant ce serait juste génial. Mais non, il faut qu’on se fasse encore arrêter.

-Wattouat.

Elle aussi avait entendu. Un aboiement. Et c’est repartie pour un tour, après le Korillon, un Ponchiot. Et vas-y qu’il aboie encore et encore pendant au moins cinq minutes non-stop. Oh je crois que j’aurais dû prendre une voiture ou un bus. Ca m’aurait évité de passer par cet endroit remplis de pokémons qui ne cherchent qu’à se battre. Surtout que celui là parait encore plus méchant que les autres.

-Watt ?

Même si je ne la vois presque plus, je sais qu’elle me demande quelque chose. Attaquer ce pokémon ? Non. On le laisse tranquille. C’est pas la peine de se blesser alors qu’on vient juste de partir. Non sérieusement.

-Lana, je préfère continuer d’avancer. On oublie celui-là.

On continue de marcher tout droit, sans jamais savoir où on va. Le vent commence à souffler et le temps devient plus frais. Tous ces sacs sur mon dos commencent à faire lourd. Ah si j’avais su ! Je n’ai toujours pas sommeil et je sens mes pieds qui veulent encore continuer d’aller vers l’inconnu. On entend plus le Ponchiot qui nous suivait tout à l’heure. Peut être a-t-il abandonné l’idée de nous pourchasser. Bon, au moins il a compris qu’on ne voulait pas trainer. Pas besoins de se faire embêter par des pokémons sauvages alors qu’on a autre chose à faire.

-Wattouat !

Lana s’arrête d’un seul coup et regarde derrière elle. Je sens alors quelque chose foncer sur mes pieds. C’est le Ponchiot, il nous suivait encore. Bon tant pis. Il va falloir sortir les grands moyens. On ne peut pas faire autrement. C’est lui qui le cherche alors autant le faire.

Les chemins fertiles

Je me retourne et commence à apercevoir le toutou qui nous pourchassait depuis tout à l’heure. Lana augmente la lumière et s’approche du canin qui n’a peur de rien. J’en avais déjà vu des Ponchiots, celui-là me parait beaucoup plus fort et plus courageux que les autres. Il est intéressant. Ca ne fera pas de mal à Lana d’avoir un autre compagnon en attendant que l’œuf éclot. Surtout que celui-là ferait un bon garde du corps, si jamais je joue de la guitare dans la rue et qu’un gamin vole mon gain gagné la journée. Il peut être là pour nous protéger.

-Bon Ponchiot, je te propose un deal. Je vois que tu aime protéger tes amis. Si tu devenais le notre ?

Le pokémon sauvage est surprit qu’un dresseur vienne l’accoster pour lui demander de faire partie d’une troupe. Si il ne veut pas, tant pis. Il n’a pas le choix. Il peut être un bon ami pour nous. Surtout qu’au fond, il n’a pas l’air si méchant.

-C’est comme tu veux.

Le Ponchiot s’approche doucement de Lana puis sort ses crocs, le salaud ! Bon, Lana n’a pas trop mal mais voila qu’elle est énervée. Et quand elle est énervée vaut mieux pas trainer dans les parages. Elle lui lance une  attaque cage-éclair et paralyse le pauvre chiot devant nous. C’est malin ça ! Je pose mes sacs par terre et cherche une rapide ball pour le capturer. Si seulement je savais où je les avais mises. En tout cas, c’est pas dans mon sac de route. Bon, on tente le deuxième. Non plus.

-Lana, où sont les rapide balls que j’ai acheté avant de venir ?

-Wattouat !

Elle soupire et me montre la housse de ma guitare. Ah oui ! Dans la poche avant, car ça devait être plus simple pour les prendre rapidement. Je prends alors une des cinq rapide ball et la lance sur le Ponchiot toujours paralysé. Il se laisse capturer directement. Et ba voila ! C’est pas compliqué.

Les chemins fertiles

Je range la rapide ball dans ma poche. C’est plus pratique je pense. Et puis au pire, il n’y a aucun voleur ici. Surtout pour un Ponchiot. C’est vrai qu’il ne se passe jamais grand-chose dans ce coin là d’Enola. Sérieusement, c’est presque ennuyeux à mourir. Pourquoi pas d’action un peu. Vaut mieux aller là où il y a de l’agitation, de une, il y a beaucoup de monde et de deux, je peux jouer et me faire de l’argent. Ah qu’elle belle vie comme la mienne. Enfin, celle qui vient tout juste de commencer.

-Touatt ?

Lana me regarde fixement tout en continuant de marcher. C’est si drôle comment j’arrive à peu près à comprendre mon pokémon. C’est vrai quoi ? Ce n’est pas le language qui compte, c’est les mimiques sur le visage. Je sais exactement faire la différence entre une Lana contente, une Lana triste et une Lana qui se pose beaucoup de questions. C’est fou comme le temps peut faire des miracles. Tient ? Miracle. Jolie comme nom pour un pokémon.

-Que pense tu de…Miracle !

Lana rigole à ma proposition pour le surnom du Ponchiot. Apparemment, cela conviendrait mieux de choisir un nom plus masculin. Bon, je nommerai un autre pokémon comme ça, tant pis. Je pourrais prendre le nom de quelqu’un d’assez protecteur que je connais. Mais bon, je vois mal appeler mon Ponchiot avec le prénom de mon Oncle. Ah peut être ! J’avais commencé un manga peu après la mort de mon père. Le personnage principal s’appelait Allen. Il combattait pour protéger je ne sais quoi. Et puis Allen, ça sonne bien non ?

-Allen ?

Lana me sourie. Pile dans le mile. Ce surnom lui plaît. Tant mieux, car je me voyais pas rechercher un autre surnom qui claque. Je repense encore à ce surnom : Miracle. C’est vrai qu’en France, certaine personne appelle leur fille Victoire. Pourquoi pas Miracle ? C’est bien aussi non ? Moi je trouve que c’est tout aussi bien. Et puis, c’est original. Il y a trop de prénoms qui reviennent encore et encore, et à la fin tu te retrouve avec deux amis ayant le même nom. Bon y a le visage, mais c’est plus difficile.

-Wa !

Lana me montre au loin devant nous une ombre qui nous regarde. Un pokémon ? Allons voir ! Je m’avance vers elle et constate un Cabriolaine nous fixant comme si nous étions des bêtes de foires. Je voyait dans ses yeux une semi-excitation. Comme moi avant de partir en voyage. Devais-je rester auprès de ma famille ou partir loin d’ici ?

Les chemins fertiles

Le Cabriolaine s’entoure d’un halo vert qui recouvre tout son corps. L’Héliatronc de mon oncle peut aussi utiliser cette attaque…croissance je crois, je ne suis pas sûre. Elle permet d’augmenter l’attaque du pokémon ou je ne sais plus quoi. Donc le pokémon sauvage me déclare la guerre ? Ah ouai ? Et ba crie pas trop victoire trop vite car moi en une seule attaque je te capture comme je veux.

-Lana, il nous déclare la guerre ! Allons-y.

Elle s’approche du pokémon en éclairant de plus en plus sa lumière puis avant même que le Cabriolaine ai pu bouger, elle lui lance une cage éclair le paralysant sur le coup. C’est ce pokémon là que je surnommerai « Miracle ». Je ne sais pas pourquoi, mais ce pokémon m’inspire ce nom. Peut être car il pourra porte quelques sacs que je me trimbale depuis mon départ. C’est pas mal ça.

-Wattouat !

Ah oui ! Faudrait peut-être que j’envoie une rapide ball. Ah trop rêver, je laisserai le pokémon s’enfuir. Je fouille dans ma poche et envoie la première ball que je trouve. Sans aucune surprise, le pokémon se laisse capturer en une fraction de secondes. Je ramasse la ball et la range avec les autres. Je vais le laisser se reposer quelques temps puis je lui demanderai de m’aider.

-Cette fois-ci, est-ce que je peux l’appeler Miracle ?

Lana me sourie et continue d’avancer. Je prends ça pour un oui. Ah, j’ai bien hâte que mes trois pokémons se rencontrent enfin. Bon, même si Lana les connait, Allen et Miracle doivent avoir des explications.

-Lana, on s’arrête. Faut bien qu’on dorme un peu non ?

Elle s’avance vers moi et attend que j’installe ma petite tente que j’ai sur le dos. Je met mes autres sacs dedans et fais dépasser la guitare qui prend trop de place. Une fois dedans je me repose enfin. C’est vrai qu’il faut que je dorme un peu. Sinon, la route va devenir longue.