| Charlotte S. Laurens Administratrice Fondatrice
Age : 31 Messages : 485 Date d'inscription : 28/04/2014 Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Championne Dresseur de Zazambes Pseudonyme(s) : Tabitha, surnom de dresseuse Niveau : 60 Team active :
Akemi la Galifeu ♀ - Brasier - Naïve
Alastor le Carchacrok ♂ - Voile Sable - Rigide
Eryn la Crocorible ♀ - Intimidation - Joviale
Edwin l'Hariyama ♂ - Isograisse - Gentil
Astrid la Pandarbare ♀ - Poing de Fer - Calme
Miornir l'Hippoducus ♂ - Sable Volant - Brave
Team spécifique :
Soren le Lucario ♂ - Attention - Solo
Asaki le Grotichon ♂ - Brasier - Modeste
Fukuo le Bagguiguane ♂ - Mue - Jovial
Hayate le Karaclée ♂ - Fermeté - Pressé | |
| Sujet: Ces chemins de sable et d'esprit |OS| Sam 22 Oct 2016 - 21:13 | |
| LES CHEMINSde sable et d'esprit«Tu sais ce qu’ils signifient, Akemi?»
La perplexité animant ses traits me tire un sourire. Devant nous s’étend une quantité impressionnante de hiéroglyphes qui forment des phrases et des dessins. Mes pas me mènent jusqu’au mur peint, effleurant des doigts les formations longilignes qui me rappellent fortement les formes empruntées par les Zarbis. D’ailleurs, le mien flotte à ma suite en suivant le moindre de mes gestes alors que je dirige la lampe vers la paroi de pierre. Pour sa part, la Galifeu poursuit son observation méticuleuse de ces écrits anciens, sans trouver réponse à mon questionnement rhétorique plutôt que spécifique. Même si la guerrière de feu savait s’exprimer avec autant de fluidité que n’importe quel humain, elle en viendrait rapidement à la même conclusion. Même si nous parvenons à déchiffrer quelques uns de ces étranges caractères, il est insuffisant pour comprendre le sens véritable des mots des civilisations anciennes. Avec un soupir cette fois, j’hausse les épaules. Si de nombreux spécialistes auront échoué à découvrir les paroles des ancêtres enolians, je n’ai certainement pas la prétention de faire davantage. Il s’agit d’un hobby chez moi depuis quelques mois déjà, de parcourir les temples brisés par le temps et de m’aventurer toujours un peu plus profondément dans ces cavernes en notant quelques impressions et en prenant des photos amatrices. Le temple principal, un dédale complexe de tunnels qui s’enchevêtrent, est interdit au public. Néanmoins nous réussissons toujours à passer outre la sécurité.
Nos pas nous mènent loin, toujours plus profondément sous la terre. Nous rencontrons de nombreux habitants de ces ruines, particulièrement farouches d’ailleurs et préférant généralement la fuite courroucée à l’affrontement. Il tombe bien, car je n’ai aucune envie de risquer la destruction d’artéfacts ou autres constructions anciennes de par un combat inutile. Je retrouve plutôt le coude où j’ai arrêté mes recherches la dernière fois, en m’enfonçant sous un arche poussiéreux éclairé par ma lampe de poche seule. Sous l’arc de pierre, nous trouvons une pièce immense, au plafond circulaire et inaccessible, piqué de quelques puis de lumière. L’endroit sent le renfermé et j’éternue à de nombreuses reprises afin de dégager mes narines, ce qui tire un rire amusé à ma partenaire. En redressant la tête, je réalise que le Zarbi n’est plus à ses côtés, et la luminosité ambiante ne me permet pas de le repérer dans l’immense pièce du temple. Je distingue un autel dans l’obscurité, duquel je m’approche sans trop m’inquiéter de la disparition de mon ami. Nous aurons l’occasion de le retrouver sous peu. Après tout il n’est pas rare du tout de le voir disparaître quelques moments, surtout pendant nos explorations des ruines. L’autel se dresse au centre de la pièce. Il s’agit d’une table de pierre de formant circulaire. Le temps aura désagrégé les détails sublimes gravés dans le roc et la peinture ayant servi à la colorer de rouges intenses, et de jaunes criards. Je parcoure l’objet du regard en prenant quelques photos qui serviront, j’espère, à en découvrir quelque chose. Les professeurs d’histoire de l’université de Zazambes m’apprécient de plus en plus, acceptant d’ailleurs de me prêter du matériel pour mener à bien mes excursions. Devant ma découverte du cœur du temple sacré, je sens qu’ils en perdront leur slip.
«Incroyable, ça devait être ici qu’ils faisaient leurs rituels. Les historiens m’ont parlé d’étranges cérémonies dédiées à créer un passage entre deux mondes, à transmettre l’énergie divine à chaque membre de leur clan.»
De mon sac, j’extirpe une lampe puissante et solaire, rechargée le matin-même. Avec ce dispositif, nous aurons encore quelques heures d’exploration devant nous. Je m’empresse de l’allumer avant de perdre le souffle devant la beauté de l’endroit. De puissantes colonnes s’élèvent pour soutenir un dôme de pierre, et sur ses parois, quatre silhouettes m’épient de leurs prunelles rougeâtres. Quatre dragons, Palkia, Dialga, Zekrom et Reshiram. Ces deux premiers s’affrontent au centre de la fresque, leurs poings appuyés l’un contre l’autre. Le temps et l’espace. Sous eux, les deux autres dragons déversent flammes et foudre contre un ciel qui me semble tout d’abord piqué d’étoiles… Jusqu’à ce que je réalise qu’il s’agit en fait de représentations de Zarbis. La main d’Akemi vient trouver la mienne alors que nous trouvons, dans le bas de la fresque, la représentation d’humains, les bras tendus, auréolés d’une puissance verte.
«Qu’est-ce que… Tu crois que c’est une représentation de la cérémonie de partage de l’énergie? Leur puissance proviendrait donc de…?»
Tant de questions s’entassent sous mon crâne, quand le reflet d’une pierre miroitante attire mon attention. Entre les pattes tendues l’une vers l’autre de Palkia et Dialga, un objet d’origine inconnu trône. Je tente de prendre une photo de la fresque ainsi de l’étrange pierre, mais le flash, nécessaire dans cet état de pénombre, dénature la photographie. Avec un grognement agacé, je prends d’autres clichés, cette fois sans le flash, même si le résultat n’est pas très clair. Il fera. À l’instant où je me retourne vers l’autel, je distingue une seconde pierre polie, d’un émeraude veiné de noir, placé au centre de la table de pierre. Dans la pénombre, je n’ai pas dû la remarquer tout à l’heure. Mon Zarbi est penché au-dessus de celle-ci, et sans que je ne puisse l’empêcher, touche la paroi lisse de l’objet inconnu. Et alors tout déboule. Je suis projetée sur le sol par une force d’origine inconnue alors que le joyau se met à briller. Mais pas seulement lui. Son jumeau juché au sommet du dôme fait de même, tout comme les représentations de chaque Pokémon peint sur la fresque. Devant mon regard incrédule, les peintures se mettent à bouger, les silhouettes draconiennes de dragons se penchant vers Akemi et moi, fauchées par la poussée invisible. Mon Zarbi s’élève en direction du dôme d’où s’échappent des dizaines de véritables Zarbis, qui n’y étaient pas quelques minutes plus tôt.
La Galifeu s’empresse de me rejoindre alors que nous nous redressons tant bien que mal. Nous levons un regard fasciné mêlé de crainte vers le plafond où les Zarbis dansent de façon chaotique, baignés par la lueur émanant du joyau. Akemi et moi en sommes tout autant imprégnés, et il devient difficile de réfléchir de façon adéquate, comme si le pouvoir de la pierre réduisait mes capacités et mes sens. Je me sens de plus en plus faible. Puis le noir. Et la lumière. Je me réveille d’un brusque sursaut, couchée sur l’herbe séchée à l’ombre d’une ruine. Dehors. Je cherche aussitôt présence de mon amie, que je trouve couchée à mes côtés et tout juste éveillée à son tour. Dans ses prunelles brille une étrange lueur verdâtre qui s’éclipse après quelques secondes mais qui me plonge dans une certaine perplexité que je retrouve chez mon amie aussi. Que venons-nous de vivre? Auprès de nous, une silhouette se penche, inquiète. Je reconnais ces traits, ceux du Grotichon de mon ancien professeur de karaté, ici sur l’île d’Enola. Décédé il y a plus d’un an maintenant, il me fait étrange de retrouver son vieil ami.
«Asaki? C’est toi qui nous a sortis de là?»
Un petit contact sur mon épaule attire mon attention. Revoilà Zarbi qui quémande des caresses, après l’étrange phénomène auquel nous venons d’assister. Le Grotichon soupire de soulagement en me voyant articuler quelques mots, avant de nous tendre ma gourde d’eau. J’avale goulument le liquide frais avant de tendre l’objet à mon amie qui fait de même. Mon esprit me semble encore éparpillé parmi mes souvenirs de cet instant dont je commence à douter de la véracité. Et pourtant… Je me redresse tant bien que mal tandis que notre sauveur répond à l’affirmative d’un geste de tête.
«Nous sommes inconscients depuis longtemps?»
Encore une fois, affirmative.
«Et tu vis ici depuis la mort de mon maître, Asaki?»
Cette fois, un voile de tristesse vient assombrir les prunelles du cochon guerrier. Je pose une main sur son bras, pleine de respect et de compassion. L’annonce du décès de mon sensei m’a aussi plongée dans un profond désarroi, mais je peux imaginer celui, profond et douloureux, de son Pokémon.
«Et tu tiens à rester ici, Asaki?»
Devant ma question, une certaine perplexité se peint sur le visage du Grotichon, qui ne semble pas en comprendre le sens.
«Je veux dire qu’il y aurait une place pour toi dans mon dojo. Je suis maintenant Championne de l’Arène de Zazambes, et j’aurais une place de choix pour toi parmi mon équipe. En fait… Il fait un moment que je cherche un remplaçant adéquat à Akemi dans mon équipe d’élite. Les restrictions de la Compétition l’empêchent d’évoluer, or, je sens bien qu’elle est prête à franchir ce pas.»
La Galifeu sourit. Nous avons discuté longuement de ce sujet, et il s’agit effectivement de la meilleure solution… mais trouver un remplaçant à mon amie quelques semaines à peine avant le retour de la Compétition n’est pas exactement aisé. Pour sa part, le Grotichon sourit aussi, avec une tendresse non feinte. Nous nous connaissons depuis de nombreuses années, et une forte amitié nous lie. Lorsque Asaki hoche la tête, je comprends qu’il désire réellement se joindre à l’équipe. Il est de ce type, calculateur et réfléchi. Ne prendra aucune décision à la légère. Heureuse de la perspective d’accueillir un nouveau membre à mon innombrable famille, je me redresse d’un bond. Et j’ignore s’il s’agit de la joie d’avoir trouvé un nouvel allié, mais je me sens capable de soulever des montagnes. (c)Golden |
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