Un pas en avant. Un pas en arrière. Tourne les bras vers le ciel et agenouille toi. Prie. Relève-toi. Un pas en avant. Un pas en arrière. Tourne… »

La vie est de plus en plus triste et les jours passent de plus en plus lentement. Je rêve de revenir en arrière et de pouvoir être avec ma famille. Pouvoir serrer dans mes bras mes sœurs une par une. Thëodora, Allëa, Stëla, Brënna, Ardëa, Camëlia, Nëva et Aurëa. Je me répète leur nom chaque soir, pour ne pas oublier. Je veux me rappeler de leur nom. De leur visage. De leur vie qui a passé si vite. Je me revoie ce jour là. Perdu comme une enfant. J’étais une enfant. Dix ans, qu’est-ce que c’est ? Rien, juste une insouciance brillante. J’étais seule. Au milieu de tarés. Ces salauds. Je les déteste ces prieurs de Lugia. Je déteste ces hommes. Je déteste leurs pokémons. Je déteste les dragons. Je les hais.

« Un pas en avant. Un pas en arrière. Tourne les bras vers le ciel et agenouille toi. Prie. »

Je reste agenouillée devant la photo de ma famille. Nous étions heureux. Mon père, ma mère, mes sœurs et les Evolis. Nous étions qu’une seule et même personne. Nous formions une famille. Qu’ils aillent se faire voir ces dragons.

-Azu ?

Je me retournai pour voir Sansa qui venait d’ouvrir la porte. Elle vint vers moi puis se mit à s’assoir. Elle me regardai avec les mêmes yeux. Elle savait que je pleurais à chaque sessions de prières. Elle me connait depuis longtemps. Elle sait vraiment que mon cœur brisé peine à se recoller et que même le temps peut arriver à se tromper. « Le temps recollera les morceaux et te fera oublier ». Non. Je n’ais jamais voulu oublier. Ce mot n’a aucune signification pour moi.

« Relève toi. »

Je me surprends pour la première fois à sentir en moi ces paroles. Je savais que ce n’étais pas qu’une simple prière. Non. Il ne fallait pas.

« Un pas en avant. ».

Je regardai à côté de moi. Sansa reproduisait les mêmes gestes. Je lui ais tout appris. Elle seule, car les autres ne comprennent pas. Ils imitent les gestes sans vouloir connaître leurs significations. Ils ne prient pas. Ils ne croient qu’en la vie. Mais pour ce que la vie m’a faite, je préfère croire en Dieu. Lui seul peut m’aider.

-Mari !

Elle me montra l’horloge. 10h. C’était l’heure. Il fallait que j’arrête. En général, les prières du matin et du soir durent une heure. Les prières que je fais dans la journée se passent dans ma tête. Quand je vois ces victimes. Je prie Dieu d’apaiser leur âme. Cela m’apaise aussi. Je comprends que c’est comme ça. Rien y fait. Tout est écrit quelque part. Leur vie, ma vie. Pour l’instant, elle ne m’intéresse guère.

-Mysdi !

Khaleesi m’attendait derrière la porte. Comparée à Sansa, elle préfère ne pas me déranger quand je suis seule. Tout ce qu’elle veut  c’est que je sois saine et sauf. Que ma vie ne sois pas en danger. Que personne ne me touche. Tandis que je me déplais dans ma situation, elle en est contente. Moins d’amis, moins de soucis. C’est tout ce que j’ais compris. J’allai donc vers la cuisine pour déjeuner. Tous mes compagnons m’attendaient pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Les traditions sont les traditions. Levé à 8h30. Prière du matin de 9h à 10h. Déjeuner à 10h. C’est comme ça que je vie. Comme ça que j’ais été élevée.

-Farfa !

Tommen courait dans tous les sens. Je crois que les repas sont ses moments préférés de la journée. Seuls Cersei et Daenerys restaient calme et ne se montraient que très rarement pendant ces moments là. Elles étaient présentes tout en ne faisant aucun bruit. Elles sont comme ça.

-Où sont Ygrid et Hermione ?

Les deux petites dernières de la troupe ne s’étaient pas encore accoutumées aux traditions. Dans leur vie sauvage, elles ont dû en faire des grasses-matinées. Mais quand on est chez moi, on ne chaume pas. Avant d’aller les chercher, je servis le déjeuner pour chaque pokémon. Ils ont leur place dans la véranda. Chacun y fait comme il veut.

-Je vais aller chercher les petites dormeuses.

J’allai vers leur "chambre". Je ne m’étais pas trompée. Elles dormaient encore à poing fermé. Je n’avais pas envie de les réveiller. Elles étaient si belles, si mignonnes.

-Levez-vous mes chéries.

Je repensai alors à ma prière. « Relève toi ». Peut-être que depuis l’accident je dors et que rien ne me fait réveiller. Peut être faut-il que je fasse autre chose. Que je me mette un peu en valeur. Je n’arrive plus à faire face depuis ce jour. Il faut que je le fasse. Devenir une personne encore plus forte que celle devenue jusqu’à présent. « Réveille toi Gaë ! Réveille toi ! »