« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

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 Howl [OS d'éclosion]

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Samaël Enodril
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MessageSujet: Howl [OS d'éclosion]   Howl [OS d'éclosion] EmptyVen 12 Juin 2015 - 3:40



Howl


Eclosion de Toboe

Samaël Enodril



- Tu peux ouvrir les yeux, maintenant.

Laisse-moi, j'veux dormir.

- Menteur. C'est impossible que tu trouves le sommeil maintenant.

Et pourquoi ça ?

- Parce que tu continues de pleurer.

Cette simple phrase suffit pourtant à ses paupières pour finalement s'ouvrir. Pas une seule fois cette nuit il a réussi à trouver le sommeil ; ce qui veut dire qu'il ne dormait pas pendant que le Shimomura lui rendait visite alors que ce dernier pensait qu'il ne pourrait pas l'entendre. Et c'est vrai : depuis que Natsume est parti, les larmes ne s'arrêtent plus. Il les chasse, encore et encore, mais rien n'y fait, elles sont toujours là. Il s'est retenu comme il le pouvait lorsque son copain est passé le voir en pleine nuit, mais même à ce moment-là, l'émotion était telle qu'il se demande encore comment il a fait pour résister à l'envie de se redresser pour l'empêcher de retourner chez Faust et lui dire tout ce qu'il a sur le cœur. Après tout ce que lui a raconté son petit-ami, il aurait tellement voulu lui monter qu'il l'avait écouté depuis le début et qu'il souhaitait lui répondre...

Depuis qu'il est à l'hôpital, Natsume s'est montré particulièrement attachant et attentionné, pour le plus grand bonheur de l'enolian. Cela ne l'a pas empêché de continuer à lui donner des cours de maths qui lui faisaient choper la migraine, mais au moins il passait du temps son amoureux, et il était divinement bien, pour quelqu'un qui venait de se faire blesser de la sorte. Même les infirmières étaient assez gentilles avec lui, peut-être trop d'ailleurs, et surtout l'une d'entre elle qui n'était jamais trop loin et semblait attendre au quart de tour que le nounours fasse appelle à elle. C'était sans doute de celle-ci dont Natsume parlait en étant quelque peu... jaloux ? Cette pensée l'amuse et flatte agréablement son égo. Il aurait tellement voulu que le lapin reste encore un peu et qu'il s'occupe de lui, comme en pleine journée, mais à la différence que cela semble de toute évidence plus simple de se confier mutuellement au milieu de la nuit.

- Pourquoi ? Pourquoi tu ne t'es pas manifesté quand il est venu ?

Il ne sait pas. Il ne sait plus. D'un geste, il aurait pu le faire rester un peu plus et avoir peut-être une discussion avec lui. Cependant, même s'il avait désiré ardemment bouger pour lui signaler son état de conscience, aucun de ses membres n'avait pu lui obéir. Il avait été comme paralysé, alors que ses bras ne demandaient qu'à enlacer l'adolescent aux cheveux hérissés. Mais il n'a rien fait, et l'autre s'en est allé. Le rejoindre tout de suite ? Impossible. Même pour ça, il doute que ses Pokémons le laisseront sortir, ne serait-ce que pour quelques précieuses minutes.
Et voilà qu'il se retrouve à chialer, parce que par sa faute, son copain allait devoir oublier. Un léger oubli, certes, mais il se retrouvait à subir ça à cause de ses conneries, parce qu'il s'est pris une balle. Parce que ses proches se sont fait un sang d'encre pour lui. L'Enodril n'ose même pas imaginé l'état du japonais quand on lui a annoncé la nouvelle. Et c'est pourquoi il s'en veut d'avoir était aussi égoïste, imprudent, et stupide. Ses mains viennent s'emparer de quelques mèches, et il serre ses doigts repliés sur sa tête, n'essayant même plus de chasser les gouttes salées qui lui parsèment le visage.

Il y a quelques jours, on lui annoncé qu'il ne pourrait pas participer à la Compétition cette année. Mais il s'en fiche éperdument, à présent. J'aurais probablement perdu, de toute façon. Encore.
La seule chose qu'il veut maintenant c'est Natsume. Il veut se téléporter dans sa chambre comme un voleur pour se blottir dans ses bras et profiter de nouveau de sa chaleur après des jours et des jours cloîtré dans ce bunker. Lui demander pardon pour lui avoir apporter tous ces ennuis et probablement des cauchemars. Lui dire à quel point lui aussi il compte pour lui, même s'il le sait déjà. Et surtout : le convaincre qu'un effacement de mémoire ne servirait à rien, même s'il sait qu'il y a bien plus de chance pour que sa tentative soit vaine et que son petit-ami décide de mener à bien son projet.

- Je l'aime.
- Hm ?
- Natsume... Je l'aime.
- ... Wow. Ba putain il était temps que tu t'en rendes compte. T'as fait quoi pour avoir tout ce retard ? T'as bouffé un train de la SNCF ?
- Non, c'est...  c'est idiot, mais... j'ai encore du mal à le croire parfois, tu sais. J'arrive encore à oublier combien j'ai de la chance de l'avoir à mes côtés, et à quel point il est extraordinaire.
- Ah. C'est pour ça que tu l'as cru si stupide et que tu ne lui as jamais parlé de ton rôle dans la Résistance ?
- Natsume n'est pas un idiot. Au contraire, il est extrêmement intelligent, sans doute plus que moi. Mais même si je savais qu'il avait des doutes, je voulais éviter d'en parler avec lui, car je savais ce que ça pourrait engendrer. Je pense bien qu'il doit avoir peur pour moi, mais je ne peux rien faire. Je me suis engagé bien avant de le connaître et même de l'aimer. Si je me retire maintenant, tout ce que j'ai accompli avant n'aura servi à rien. Et Faust aurait gâché du temps inutilement.

Quoique depuis qu'il me connaît il doit y être habitué...
Ses pleurs se sont calmés, mais il n'arrête pas de dire des bêtises, encore une fois. Ce n'est pas nouveau, en somme, et peut-être en profite-t-il justement pendant qu'il est seul. Enfin 'seul'... question de point de vue mais au moins ni Faust, ni Natsume ne sont présent pour le voir dans son état pathétique.

- Tu vois à quoi tes bêtises t'amènent. Combien de temps crois-tu pouvoir tenir à ce rythme ? Tss... Un effacement de mémoire. Sérieusement. Comme si vous pouviez rester ensemble et faire comme s'il n'y avait rien. C'est évident que le sujet finira toujours par revenir, même si vous faites tout pour empêcher ça.
- Ses intentions sont bonnes, et je ferais la même chose à sa place. Mais... même en se souvenant qu'il ne devra pas en parler, je pense moi aussi qu'un jour ou l'autre on devra avoir cette discussion.
- Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire?

C'est un silence plat qui répond à l'autre. Est-il vraiment obligé de penser à tout ça maintenant ? Si ce n'est pas maintenant, alors ça sera quand ?
Mais il est fatigué et s'il ne peut pas rejoindre celui qu'il aime, alors tout ce qu'il peut faire c'est attendre et dormir. Mais arrivera-t-il seulement à trouver le sommeil, ça, il se le demande. Au bout de quelques minutes où on aurait pu entendre une mouche voler, l'Enodril finit par quitter son lit et par scruter la fenêtre, comme si la lune qui illuminait le ciel pouvait lui donner une réponse et lui dicter ce qu'il devait faire. Il ne peut pas le laisser faire ça à cause de cette histoire, mais si l'éleveur avait raison, au final ? Est-ce qu'il se sentirait mieux après s'être fait effacer la mémoire ? Est-ce vraiment ce qu'il fallait pour que le problème soit réglé ? Non... c'est qu'une question de facilité à ce stade.
Perdu dans son contemplation et ses pensées, il revient à la réalité lorsqu'il ressent soudainement une vive douleur au niveau de sa blessure. S'il était mort, est-ce que Natsume aurait voulu l'oublier, ça aussi ?...

- Nova ne va pas tarder à mourir, et Natsume a bien failli connaître le malheur de perdre l'être aimé avant elle.

Surpris, Samaël relève la tête vers sa moitié Résistante, adossé près de la fenêtre, alors que celui-ci vient de tuer l'ange qui passait. Katya va perdre la personne à qui elle tient le plus au monde. Pendant une fraction de seconde, cette pensée le traverse et il sent une compression douloureuse dans sa poitrine. S'il était conscient de ça depuis qu'on le lui avait annoncé, prendre la situation sous cette angle lui fait réaliser à quel point la vie ne tient en fait qu'à peu de chose et que la disparition de la jeune femme n'aura rien à voir avec le conflit qui subsiste encore et toujours.
« Je me suis demandé ce que je ferais, sans toi. Et je me suis rendu compte que la réponse est 'pas grand chose', en fait. »
Et moi, Natsu... que deviendrais-je sans toi ?
Pourtant, une nouvelle fois, quelqu'un doit se sacrifier pour lui. Un léger sourire peiné vient se dessiner alors sur son visage, avant qu'il ne se colle au mur de sa chambre, et qu'il se mette à baisser mollement la tête, et parle à présent d'une voix volontairement faible.

- Peut-être que c'est ça, qu'il aurait fallu : que j'ai la maladie, et Nova la balle.
- Arrête un peu avec tes conneries. Un jour ou l'autre, tu te feras vraiment frapper. Tu crois vraiment que mourir à la place de Nova les rendraient moins triste, de toute manière ?
- Nova ou moi, qu'est-ce que ça change ? Ils auront de toute façon quelqu'un à pleurer. Dis-moi juste pourquoi est-ce que ça devrait être Nova.
- Et dis-moi pourquoi ça devrait être toi. Non, en fait, je ne veux pas le savoir. Je suis en train de me demander si tu étais vraiment réveillé, tout à l'heure. T'as pensé à Alice ? T'as pensé à Faust ? Tu veux vraiment qu'il enterre un de ses petits frères ?
- Un frère... Hmph. Non. Il en a trois autres, des petits frères, et des vrais. Je n'ai réussi qu'à lui attirer des soucis. Je l'ai obligé à m'entraîner alors que je savais très bien qu'il en souffrirait intérieurement. Qui a besoin d'un frère comme ça...
- Oh, ferme-la. Le fait que tu aies intégré la Résistance malgré son désaccord n'a absolument rien changé et tu le sais. Et puis je crois me souvenir que tu as aussi fait ça pour l'aider, non ? T'es incroyablement stupide mais au moins t'es pas un lâche. Cesse de te chercher des excuses. Que tu le croies ou non, il y a des gens, des amis, qui tiennent à toi et qui ont envie que tu vives. Alors si tu veux vraiment te rendre utile, vis. Vis pour Natsume, mais aussi pour tous ceux à qui tu tiens. Et vis pour Nova.

Bien sûr que Sam aurait des choses à ajouter. Il pourrait dire qu'il a inquiéter tout le monde pour rien, qu'il apporte des problèmes alors que la situation de Katya est déjà suffisamment dur à supporter comme ça ; qu'il n'est qu'un fardeau que les autres doivent traîner ; qu'il n'a jamais eu aucun réel lien de famille avec Faust et qu'il n'est encore près de lui que parce qu'il réussit avec Natsume et les autres occupants de la demeure à le supporter et l'accepter alors qu'il est maladroit comme pas possible ; n'est pas si intelligent que ça, et n'est doué en rien, si ce n'est peut-être en tir ; et qu'il se demande encore comment on peut encore vouloir de lui avec tous les ennuis qu'il amène avec lui. N'a-t-il pas contrarié son grand frère de cœur un jour, après tout ? L'un des hommes qu'il admire et respecte le plus ? Son entêtement et son égoïsme le désespèrent lui-même.
Tout ça, il pourrait le dire, évidemment. Ce serait tout à fait son genre, pas vrai ? La dévalorisation, il connaît, il ne sait faire que ça. Mais non, il ne dira rien. Il a envie de ne plus rien dire. Cette nuit, il aurait envie de changer, et de dire moins de bêtises comme celles-là ; car il sait bien que personne ne l'aime entendre dire de pareilles choses sur lui-même, et c'est compréhensible. Cela ne l'aidera pas non plus à avancer dans le vie, faut dire. Au final, ça n'apporte que des désagréments, pas vrai ? Mais il ne peut pas s'empêcher, pas vrai ?...

En silence, Samaël s'approche de son lit et s'assit sur la couverture. Puisqu'il a survécu, alors soit, il vivra encore. Natsume a bien dit qu'il ne ferait pas grand chose sans lui, de toute façon, hein ? L'Enodril est bien conscient qu'il a dû faire de la peine sans le vouloir à son petit-ami. Rien que faire partie de la Résistance, ça doit le rendre triste, non ? L'éleveur doit bien savoir ce que cela implique ; pourtant, il l'accepte. A contrecœur, certes, mais il consent à faire avec et à s'y habituer. D'un côté, Sam devrait en être soulagé : il n'aura plus à se cacher devant lui et à être aussi indiscret qu'un Rexillius dans un chenil de Ponchiots. Mais pendant un instant, il s'imagine à la place du japonais. Savoir que la personne qu'on aime peut partir en mission d'un instant à l'autre et qu'il y a des chances pour qu'elle n'en revienne pas vivante. Cette perspective le fait flancher légèrement, et un haut-le-cœur le prend. Par Arceus... Jamais ô grand jamais il ne pourrait concevoir que Natsume puisse risquer sa vie comme il le fait ; et il est rassuré de se dire que son copain est théoriquement plus en sécurité que lui.
Un autre sourire vient se former sur son visage d'ourson, et ses yeux se brouillent de nouveau, mais cette fois-ci, il repense aux paroles de son petit-ami, et une douce chaleur vient l'entourer lorsqu'il se remémore toute la tendresse que contenait sa voix.

- Tu... T'as entendu ce qu'il a dit ? Il a dit que... que j'étais l'une des meilleures choses qui lui était arrivé et... et qu-que j'étais son ab... abruti favori...

Devant sa bouille semi-rayonnante de nounours, le Résistant soupire et affiche un visage serein, avant de hocher la tête et de disparaître dans la pénombre.
Au moment, où il semble entendre des pas, Sam se réfugie sous la couverture et fait mine de dormir. Dans les ténèbres, une silhouette s'approche sans un bruit dans la chambre, d'un pas discret et mesuré. Elle s'approche du lit du patient, ses prunelles marrons empli de douceur et de sagesse. Calmement, elle pose une main sur l'épaule de l'adolescent, avant de rire légèrement.

- Tu peux tromper qui tu veux, Samaël, mais pas moi.

Il pourrait très bien continuer de faire semblant qu'elle saurait qu'il finirait de toute façon par la regarder et se redresser pour écouter ce qu'elle a à dire. Et c'est ce qu'il fait sur-le-champ alors qu'il reconnaît sans mal cette voix si affectueuse et aimante qui lui donne un effet étrangement apaisant.

- Maman...
- Je suis là, mon cœur. Est-ce que tu te sens mieux ? Tu dois encore avoir très mal...
- Ca va... La douleur est bien moins forte qu'au début. Les médecins ont dit que j'avais encore besoin de repos mais que je pourrai bientôt sortir si tout se passait bien.
- Voilà au moins une bonne nouvelle. On m'a dit pour la Compétition. Je suis désolé que tu ne puisses pas y participer cette année.
- Oh, c-c'est pas grave. C'est vraiment le cadet de mes soucis, en ce moment...
- Tu es inquiet. C'est à propos de Natsume, n'est-ce pas ? Il lui est arrivé quelque chose ?
- Je crois... qu'il ne va pas très bien.
- Il doit se faire du soucis pour toi, c'est normal.
- Mais... je lui cause tellement d'ennuis. Et... et pas seulement à lui.

Il allait continuer, mais s'il allait parler de Faust et d'Alice, il se rappelle alors qu'il oublierait presque celle qui lui à donner la vie, et ne préfère pas savoir ce qu'elle doit ressentir lorsqu'elle sait son seul enfant en proie à la guerre alors qu'elle a déjà perdu son mari.

- Je te demande pardon. D'entre tous, tu dois être celle qui se fait le plus de soucis. Je m'en veux d'agir comme ça, mais je... je...
- Tu n'as pas à te justifier, mon trésor. Ton père et moi te connaissions par cœur, nous savions qu'un jour ou l'autre tu déciderais de combattre si le Régime était encore là lorsque tu aurais l'âge de  t'engager.
- Je me rends compte que tu n'as jamais rien dit à ce propos, d'ailleurs. Avant même que je n'en parle à Faust, tu savais que je voulais prendre part au conflit, et pourtant tu n'as même pas essayé de m'en empêcher, alors que la guerre... que la guerre a pris papa.
- Sam, quand bien même aurais-je voulu m'interposer dans tes idéaux, m'aurais-tu seulement écouté ? Je te connais mieux que quiconque, et je savais que je devrais bientôt me faire à l'idée que tu deviendrais un Résistant, toi aussi. Tu es grand maintenant, et tu es enfin parvenu à déployer tes ailes. Mais je n'ai jamais cru que tu volerais forcément dans la direction que je t'aurais indiqué. Tu fais parti de ces oiseaux qu'on ne peut dompter. Alors tout ce que je peux faire, Sam, c'est prier Arceus pour que tu me reviennes vivant à chacune de tes missions et être à tes côtés quand tu en as besoin.
- Ca doit pas être simple de supporter un fils têtu et égoïste, dit-il en riant jaune.
- Une mère peut tout supporter, mon chéri. Mais je ne te demanderai qu'une seule chose.

Tout à coup curieux et intrigué, il prête une oreille tout particulièrement attentive et lui montre qu'il est prêt à l'entendre. Il ne pourrait rien refuser de sa mère, de toute façon, et il lui doit bien ça, après la peur qu'elle lui fait vivre tous les jours.

- Prends-soin de toutes les personnes que tu aimes, garde-les auprès de toi aussi longtemps que possible. Et surtout, Sam... Promets-moi de survivre. Peu importe comment, mais je veux que tu fasses tout ce qui est en ton pouvoir pour rester en vie. Et... et si tu venais à... à mourir, je veux que ça soit pour une cause juste, tu m'entends ? Je veux que tu aies le sourire aux lèvres si tu venais à sentir ta fin approcher parce que tu te seras sacrifié pour une bonne raison. Si jamais... Si jamais tu venais à...
- J'te l'promets.

L'émotion monte à la gorge de Lyra, qui n'arrive même plus à finir sa phrase. Elle ne peut pas. Se dire que son fils va peut-être mourir des mains d'un soldat lui aussi est pour elle inimaginable. Mais elle a compris depuis le début qu'elle ne pourrait jamais lui dicter ce qu'il doit faire et si cela peut le soulager de combattre, alors elle doit faire avec. La napolitaine est consciente de tous les dangers qu'il encourt, mais elle est légèrement rasséréné quand elle sait aussi qu'il a toutes les raisons du monde pour rester en vie et qu'il sait qu'il ne peut pas abandonner sa famille et ses amis comme ça.

La brune ne tient plus et profite de cet instant de répit où ils ne sont que tous les deux pour enlacer sa progéniture. Samaël se laisse faire avec joie tandis qu'il se blottit contre sa mère et profite de sa tendresse maternelle, se remémorant ses plus jeunes années où il était encore un petit garçon qui n'avait à se soucier de rien à ce moment-là car tout était tranquille et il n'y avait aucune menace à l'horizon qui planait au-dessus de leurs têtes à tous. Discrètement, il scrute la Poké Ball à la ceinture de Lyra. Celle de Synkro. Il lui avait confié pour qu'elle puisse passer le voir quand elle le voulait en quelques secondes. Voilà comment elle a pu s'infiltrer. Mais c'est drôle que ça soit tombé sur cette nuit-là en particulier.

Et comme si cela n'avait pas suffit, un bruit de craquement se fait entendre dans la pièce. En vitesse, l'adulte allume la lumière pour éclairer l'espace. Sur la petite table près du lit de Sam, un Oeuf y est et se met déjà à se fissurer vers le haut. Un pincement au cœur prend le jeune compétiteur en se rappelant de son propriétaire d'origine et il déglutit pour ne pas se laisser submerger, la fatigue pouvant le faire craquer à tout moment. Il n'a cependant plus rien à voir avec celui qu'il était au moment où il a récupérer le bébé Pokémon. Avec délicatesse, ses mains s'emparent de l'Oeuf et il le pose sur son lit, sa maman le rejoignant, pour voir une petite tête avec des pics en surgir. Ce n'est certainement pas la première fois qu'il assiste à une éclosion, mais cela l'émeut toujours autant, d'autant plus que ce bout d'chou, si innocent et plein de vie, a été récupéré dans le sang et que ce n'est même pas l'ourson qui aurait dû être son dresseur. Lorsque le Togepi ouvre les yeux vers l'Enodril et qu'il pousse un petit cri avec des étoiles plein les yeux, Samaël se sent fondre tellement il est adorable.

- En voilà un qui tombe à pic. Te voilà devenu maman !

Tu entends par là que vivre n'est plus une option, pas vrai ? Eh bien tu as raison.

- Dis-moi, comment vas-tu l'appeler ?

Sam réfléchit quelques secondes. Son regard doré croise celui du Togépi nouvellement né et c'est avec tristesse qu'il croit y voir celui d'un certain enfant qu'il n'a pas pu sauver mais dont il s'est juré de protéger l'Oeuf. Parce qu'une vie s'est éteinte pour en laisser une autre éclore, il sait quel nom il lui donnera, même si cette idée est aussi honorable que déprimante. Mais après tout, il a bien le droit de faire un hommage. Et pour la première fois de la soirée, il décocha un sourire si grand qu'il aurait pu illuminer la chambre à lui tout seul et égalait même celui d'un Donovan.

- Bienvenue dans l'équipe, Toboe.

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