They definitely are cuter than puppies IV

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Il se surprend à ne pas tant désirer rentrer que ça, ces derniers jours. Ce n'est pas une façon de fuir contrairement à ce qu'on pourrait penser (et qu'il serait logique de penser en réalité, vu ses tendances), mais plutôt qu'il avait grand besoin d'air frais et d'espace pour réfléchir. La sensation d'étouffement ne pouvait en rien l'aider à mettre de l'ordre dans sa tête, et il avait toujours eu besoin de solitude pour vraiment faire le point avec ses pensées. Et puis étant donné qu'April ne le connaissait pas assez pour savoir qu'il devait avoir quelque chose en tête alors qu'elle lui parlait, il n'avait pas à s'inquiéter que l'on se rende compte de ce qui lui passait par l'esprit. Natsume n'aimait pas, après tout, que l'on lui pose trop de questions quand il avait décidé de garder le silence ; demandez donc à Sam ou à Faust à quel point il pouvait être têtu sur ce point, cet idiot.
La recherche de cet Abo était en ce sorte davantage devenu une excuse pour pouvoir rester dehors, et même si l'agacement de ne pas pouvoir le trouver était fort, il avait largement de quoi réfléchir. Et en plus de ça, il pouvait se distraire en faisant quelques multiplications dans sa tête (oui, vous avez bien lu, et la joueuse a honte de lui). Et tandis qu'ils avançaient, il s'étonna de constater que Hayato et Toruru conversaient de choses et d'autres, l'air parfaitement détendus et calmes, profitant de la compagnie de l'autre paisiblement. C'était un duo que l'éleveur n'aurait pas envisagé, vu leur arrogance commune et ce même côté belliqueux qu'ils partageaient, mais il fallait croire que chercher à comprendre ces deux-là revenait de la folie furieuse.

« As, non, reviens-là ! ASMODÉE ! »

L'adolescent sursauta en voyant arriver à toute vitesse une Griknot qui le bouscula pour se mettre à grogner sur la Chapignon et le Luxray. April resta sans un mot, tout aussi éberluée que lui, alors que la jeune dragonne cherchait des noises à Toruru et Hayato, même si il paraissait évident qu'elle serait vite remise à sa place. Mais alors que le Luxray, agacé, s'apprêtait à ramener la petite à sa place, un grondement bestial et furieux retentit. Soudainement pas très à l'aise, le Shimomura tourna le regard, tout ça pour voir un Aligatueur enragé se précipiter vers eux.
Putain de bordel de merde, mais en fait je suis un aimant à pokémon gigantesques et furieux. C'est quoi, une malédiction ?

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Vraiment. Vraiment, le monde ? Un putain d'Aligatueur. Nan mais pourquoi pas deux ou quatre Carchacrok pendant qu'on y est, hein ? On a déjà la Griknot, alors autant y  aller à donf. Allez, j'les attend les Drattak aussi. Méga-évolués si possible, on voudrait pas que ça soit trop facile non plus... Et si il faut, avec un petit Tyranocif. Bah oui, quitte à m'envoyer toute la merde possible à la face, faisons les choses en grand.
Ces pensées sarcastiques n'aident pas, non, il en est conscient et n'est pas si naïf au point de croire qu'elles servent véritablement à quelque chose. Mais ça a tout de même quelque chose de défoulant, et à force de vivre ce genre de situation, Natsume ne peut pas s'en empêcher. C'est sa manière à lui de supporter les bizarreries que lui envoie l'existence dans la face, même si la méthode peut laisser à désirer. Chacun sa méthode pour supporter, après tout. Toutefois, contrairement à ce qu'il aurait pu penser, l'Aligatueur n'avait rien après eux. Même si April avait tenté de le pousser vers la droite pour qu'ils l'évitent, et qu'il avait pu remarquer Hayato et Toruru tenter de les rejoindre, il n'avait pas eu l'impression d'être véritablement en danger, enf ait. Majoritairement parce que le regard furieux de cet Aligatueur était dirigé vers la petite Griknot, et que cette voix qui venait de résonner, il la connaissait suffisamment pour commencer à baisser sa garde. Lorsqu'une tignasse noire indomptable entra dans son champ de vision, il sut qu'il avait visé juste. Bon, tout de même, il n'allait pas rester là en mode 'je sais pas ce que je fous', il y avait des limites à la connerie aussi.

« Elijah, je vais la rappeler, mais veux-tu bien au moins l'attraper SANS la mettre KO de préférence, c'est moi qui gère après je te rappelle ! »

Clive Donovan. De tous les types qu'il fallait qu'il croise, vraiment, fallait-il que cela tombe sur lui ? Le destin avait une drôle de façon de lui rire au nez, mais à force Natsume finissait par y être habitué et se disait juste qu'il aurait peut-être dû compter à chaque fois, en fait, il aurait pu avoir une drôle de liste à lire quand il aurait besoin de rire un bon coup. Il intima à April de le suivre alors qu'il faisait quelques pas en arrière, suivi rapidement par sa Chapignon et son Luxray. Ils observèrent alors ensuite la scène, curieux de la raison qui pouvait bien pousser l'adulte à beugler sur son Aligatueur et sa Griknot qui étaient actuellement en train de se disputer comme si de rien n'était.
Néanmoins, un Fluvetin attira son attention, et pas seulement la sienne, mais devant ces espèces de chanson mièvres et insupportablement niaises dont même l'air en en lui-même lui donnait des envies de vomir, il réagit de la façon la plus naturelle qui soit pour lui. C'est-à-dire que le coup partir tout seul ; un joli coup de poing vint frapper de plein fouet le pokémon qui geint et fuit sans plus attendre, apeuré, tandis que les autres observaient l'éleveur avec autant de surprise que de confusion et un peu d'effarement.

« T'es pas supposé être éleveur, toi... ?
- Oui bah euh, des fois hein, les nerfs... Et puis t'as pas des pokémon à calmer, déjà, le balai à brosse ?
- Touché. »

April, quant à elle, crut bon de ne pas poser de questions. Elle avait bien raison, cette petite.

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Quelques minutes s'écoulèrent durant lesquels Clive s'évertua à calmer ses compagnons, bien qu'il finit par devoir tout simplement maintenir la Griknot en place avec son Aligatueur pour pouvoir la rappeler dans sa ball, sous le regard empli de pitié de Natsume et d'April. Les yeux des deux cousins se croisèrent et Clive soupira, conscient qu'il n'avait pas l'air très fin, comme ça. Il caressa rapidement la tête du reptile d'eau qui sourit bêtement, maintenant bien plus calme vu que sa peste de fille était retenue dans sa ball. L'officier s'excusa platement, et car il ne voulait pas déranger plus que ça, partit sans plus attendre, laissant Natsume et April dans un silence un peu lourd et gêné.

« Donc euh... On continue ?
- Visiblement, oui. Vers la droite cette fois, c'est le seul endroit que l'on a pas encore fouillé.
- Vous... Comment est-ce que vous faites pour ne pas être plus perturbé que ça ?
- Habitude. Un peu comme les films d'horreur, au bout d'un moment on finit par ne plus avoir peur mais par critiquer la mauvaise peinture des faux boyaux... »

Et c'est sur cette phrase plein d'esprit, il enjamba une branche en bois vers la destination dont ils avaient décidé, calme et à la limite un peu ennuyé. Il fallait croire que ça y est, il était arrivé à un point où à force de vivre des situations loufoques à longueur de temps, il était juste ennuyé par celles-ci et n'était plus impressionné. April, quant à elle, essayait de marcher en faisant croire qu'elle ne regardait pas de temps à autre derrière eux d'un air méfiant, craignant qu'un Aligatueur furieux ne finisse par venir les ouvrir en deux avec ses dents.
Étant donné que depuis, Hayato avait eu le temps de se reposer, Natsume décida de le faire sortir, puisqu'il savait à quel point le serpent haïssait être retenu dans un endroit, tout comme lui. Le Lianja s'étira paresseusement avant de retourner aux côtés de son dresseur, qui prit la peine de s'abaisser pour lui demander poliment de l'aider dans ses recherches. Hatori accepta et glissa alors vers les herbes le plus discrètement du monde, décidé à trouver ce dernier serpent.

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Hatori est un peu le partenaire idéal aux yeux de Natsume. Calme, prudent, réfléchi, rusé et avant tout efficace, il sait exactement comment coopérer à son dresseur, qui passe ainsi facilement au dessus de ses nombreux défauts ; l'éleveur n'a tout simplement pas à s'inquiéter d'un malentendu ou d'un désaccord avec lui, puisqu’ils parviennent toujours à un accord à l'amiable, et que très rares sont les fois où le Lianaja le contredit. Mais là encore lorsque cela arrive, c'est parfaitement justifié et compréhensible. C'est pour cette raison qu'il se sent mieux avec lui lorsqu'il faut réfléchir, car il a aussi cette intelligence qui fait qu'il peut l'aider à mener son raisonnement à bout. Bien qu'il y ait plusieurs pokémon très tranquilles et calmes dans son équipe (ses bouffées d'air d'ailleurs vu les autres turbulents qu'il a), Hatori était aussi bien moins maternel et plus distant, ce qui évitait à Natsume de supporter une surprotection qui l'insupportait, tout comme la surdose d'affection alors qu'il n'avait besoin que de repos dans ces cas-là. C'est peut-être celui avec lequel il a le plus d'harmonie, et avec qui lui est le plus simple de communiquer. Ils se ressemblent trop, sûrement, mais cela arrange les affaires du japonais. Pour toutes ces raisons, il n'est pas inquiet en envoyant le Lianaja chercher cet Abo seul. Il est même intimement persuadé qu'il reviendra avec lui.

« Il euh... Il a l'air assez étrange, tout de même, ce Lianaja.
- Je ne le nierai pas, mais il sait ce qu'il fait. Même si il a mauvais caractère ; n'essayez pas de le caresser, il risquerait de très mal le prendre. Enfin, il n'est pas agressif après... Juste très caractériel, et pas forcément très câlin. »

Euphémisme que cela. Même lui n'avait que très rarement le droit de toucher Hatori sans qu'il ne l'assassine du regard tant c'était quelque chose dont le Lianaja avait horreur, principalement parce qu'il appréciait sa solitude. Mais il doutait que le serpent puisse s'en prendre à April même dans le cas où elle l'aurait fait, puisqu'il en fallait beaucoup avant qu'il n'attaque. Pour qu'il ne se mette à menacer par contre, ça, c'était plus rapide. Mais bon. Il ne pouvait pas vraiment donner de leçon de moral en la matière, lui, avec sa manie d'insulter les gens en cinquante langues.
Ils discutèrent de tout et de rien pendant une quinzaine de minutes, cherchant à droite et à gauche sans rien trouver, jusqu'à ce qu'une ombre violette ne passe à tout de vitesse devant Natsume, et qu'elle se jette sur lui. Paniqué, le lapin poussa un cri un peu trop aigu et tomba au sol, tandis qu'April eut un hoquet de surprise.

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Bon d'accord, pousser un cri suraigu en tombant n'était pas la chose la plus virile du siècle, mais sur le coup Natsume n'avait pas été capable d'avoir une autre réaction. Il ouvrit petit à petit les yeux, un peu confus, pour constater au final que juste au dessus de lui se trouvait un serpent violet aux grands yeux noirs. Le lapin s'immobilisa, hésitant entre la crainte et la surprise parce que pour être honnête il y avait une différence entre apprécier les serpents et ne pas reconnaître une potentielle menace quand elle se trouvait juste devant votre nez. Pourtant, alors qu'il cherchait à se relever précipitamment pour s'éloigner au moins un peu par sécurité, voilà que l'Abo se mettait à se blottir contre lui, juste sous son menton. L'éleveur n'osa pas esquisser de geste sur le moment, mais se détendit quand il croisa le regard rassurant et paisible d'Hatori qui lui indiqua, par un hochement de la tête, qu'il n'y avait rien à craindre. Il décida de faire confiance au Lianaja et passa une main hésitante sur la tête de l'Abo, et ce en dépit du fait qu'April, Hayato et Toruru paraissaient plus pressés à l'idée de le sortir de là. Mais dès que le Luxray amorça un geste vers son dresseur pour virer l'impertinent de la, un sifflement mauvais sortir de la gorge d'Hatori et le regard rouge menaçant du serpent rencontra celui du lion qui s'arrêta. Si il adorait le Lianaja, il savait se stopper quand il le voyait comme ça vu à quel point il pouvait être effrayant et menaçant quand il le voulait.

Puis finalement, au bout de quelques secondes, Natsume finit par se détendre en remarquant que le reptile était en train de se blottir contre lui comme un chaton en recherche d'affection. Il gloussa légèrement et finit par relever la partie supérieure de son corps pour mieux grattouiller le dessous de la tête du serpent violet. Il était peut-être un peu givré si ça se trouve, mais il ne pouvait pas s'empêcher de le trouver adorable, vraiment. Et tant pis si il était le seul à le penser.
En effet, l'Abo ne cessait de se coller à lui, si bien que quand il se releva, le reptile s'était enroulé autour de son ventre, refusant de le lâcher. Le lapin rit un peu bêtement, et finit par se tourner vers April, un grand sourire stupide sur son visage. Joyeux, il ne fit même pas attention à la Girafarig qui les observait d'un air méfiant plus loin.

« J'crois qu'on a trouvé ! »