| Weston Elric Habitué
Age : 31 Messages : 615 Date d'inscription : 29/11/2013 Âge du personnage : 26 Pseudonyme(s) : Phantom (Champion dresseur) Niveau : 60 Team active :
- Dracaufeu ♂ - Kyle - Braisier - Jovial
- Libégon ♀ - Maya - Hyper Cutter - Docile
- Mimitoss♀ - Mélodie - Lentiteintée- Maligne
Luxray ♂ - Diego - Rivalité - Assuré
Pandespiegle ♂ - Dimitri - Poing de fer - Jovial
Zoroark ♀ - Mystique - Illusion - Naïve Team spécifique :
- Statitik ♂ - Naël - Oeil Composé - Modeste
- Crabaraque ♂ - Rodley - Fermeté - Mauvais
- Scarhino ♀ - Stella - Essaim - Discret
- Papilusion ♂ - Rodriguez - Assuré - Œil Composé | |
| Sujet: Shine a Light [OS] Jeu 17 Mar 2016 - 6:15 | |
| • Shine a Light •Jane Douglas
« Je n’y arriverai pas. Jamais. Jamais. Jamais... »
Ces mots pèsent dans son esprit. Depuis déjà trop longtemps. Ils tournent en boucle en elle, tel que le ferait un tourne-disque brisé. Brisée. Elle l’est elle-même. Par le temps, par la vie, par le monde. Recoller les morceaux. Elle y a cru. Vraiment, elle y a cru. Elle l’a voulu. Pour lui, elle a voulu se reconstruire. Pour celui qui rayonne dans son cœur, même s’il n’est plus à ses côtés. Pour celui qu’elle a mit au monde il y a trois ans de cela. Pour lui, elle les a tentées, ces solutions miracles qu’on a tenté de lui vendre. Ces médicaments, ces thérapies. Mais plus le temps a fait son chemin, et plus elle l’a réalisé. Rien. Plus rien. On ne peut plus rien pour elle. Elle ne peut plus rien pour elle. Ce sont à présent ces mots qui tournent en bouche dans sa tête. Plus rien. Plus rien. Plus rien... Ce sont ces mots qui la rassurent dans ces gestes qu’elle a calculé depuis déjà plusieurs semaines. Plus rien...
Tremblante, elle l’observe se déverser de ses poignets. Sereine, elle attend que les choses se fassent. Qu’Arceus vienne lui retirer cette douleur. Cette trop grande douleur. Elle la voit, cette douleur, s’éclipser de son corps. Elle possède une couleur agressive, et pourtant, si douce. Si douce, alors qu’elle coule contre ses bras, pour rejoindre le sol d’un blanc immaculé de sa chambre. Son regard se promène dans la pièce, alors qu’elle se dit qu’elle observe ce lieu pour la dernière fois. Ce lieu... Elle s’y est soumise il y a déjà quelques mois, avec l’espoir de retrouver sa force d’antan. L’espoir, à l’époque, elle l’avait encore. Puis, petit à petit, il s’est défilé, tout comme le liquide chaud coulant contre ses doigts. Il s’est évanoui, pour ne laisser en elle qu’une poche vide. Vide, et impossible à remplir. Impossible de faire marche arrière. Elle le sait, maintenant, et elle l’accepte.
Les yeux rougis, mais le regard serein, elle pose son regard sur cette petite commode, où sont rassemblés ses quelques effets. Au milieu d’eux trône cette image. Celle de son petit soleil. Celle qu’elle n’a cessé de regarder obstinément, depuis son arrivée dans ces lieux. Pendant un instant, le sourire de l’enfant sur la photo contamine la jeune mère. Elle aurait tellement aimé le voir grandir. L’accompagner dans les épreuves qu’il aura à affronter. Elle aurait tant voulu qu’il puisse être fier d’elle. Qu’il puisse la regarder, jour après jour, avec ce même sourire que lui offre la photographie. Mais elle sait aussi que c’est impossible. Qu’elle ne pourra jamais. Jamais. Jamais... Que jamais elle ne redeviendra celle qui l’a déjà fait sourire ainsi. Elle sait qu’il est mieux, là où il est. Et elle tente de se dire qu’un jour, il comprendra. Qu’un jour, il l’oubliera. Et qu’il sera heureux. Heureux sans elle. Sans elle...
Sa force s’évapore, petit à petit. Et pendant un instant, elle songe à tout arrêter. À appuyer sur ce bouton d’urgence qui lui a été confié à son arrivée. Elle y songe, pendant un court instant. Mais bientôt, cette idée l’abandonne. Elle n’y arriverait pas, elle le sait. Elle n’y parviendrait pas. Ce serait trop. Trop, alors qu’il lui reste si peu. Si peu. Si peu... Laissant cette fois couler une larme contre sa joue, elle s’approche de la photo, avec l’énergie qu’il lui reste. Si peu. Il lui en reste si peu. Simplement assez pour s’en approcher, et lui sourire une dernière fois, avant de s’effondrer contre le sol dur et froid. Elle ne peut plus voir le petit cadre, et pourtant, l’image, elle, reste fixé dans sa mémoire.
« Tu sais que maman t’aime, hein mon poussin? » Encore, et encore, elle chuchote ces mots. Sa voix faiblie, et bientôt, les mots se mêlent les uns aux autres. Et pourtant, elle continue à répéter cette phase, alors qu’elle se sent partir. Et petit à petit, l’image du petit blond la quitte, pour ne laisser plus rien. Plus rien. Plus rien...
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