Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Mar 5 Juil 2016 - 21:21
500 Miles
Feat Samalairunpeucon
D'accord, d'accord, on a vu mieux question changement de sujet. Mais j'sais pas, ça m'a surpris, peut-être parce que c'est un détail qui au final me fait penser au fait que même si il ne s'est passé que trois mois, j'ai l'impression persistante qu'il a un peu changé. Sur une note plus triste, c'est peut-être car je m'inquiète de sa perte de poids et que je me rappelle à quoi ressemblait le résistant contre lequel je me suis (pathétiquement) battu il y a un mois. Alors j'ai réagi sur le coup, voilà tout. Et surtout, je ne sais jamais comment terminer une discussion, même quand celle-ci est encore sujette à débat. Je préfère dire n'importe quoi plutôt que de devoir supporter un silence embarrassant. Rien ne m'horripile plus. Je me tends un peu le voyant se masser la nuque. Ce réflexe, à force, je sais ce qu'il veut dire. Il faut croire que les sales habitudes de Faust ont dépeint sur nous (pas toutes, par arceus, je ne me balade pas encore cul nul dans la baraque quand je suis seul, risquant ainsi de brûler les yeux du malheureux qui reviendrait un peu plus tôt que prévu), et je sais bien que cela veut dire que notre conversation n'est pas terminé. En même temps, cela me rassure un peu : au moins, je ne serai pas dégoûtée par ma propre lâcheté si j'avais laissé le sujet passer. Cela me permet de ne pas avoir à le faire moi-même, ce qui m'arrange plutôt bien.
Mais à voir son expression actuelle, j'espère juste que je ne l'ai pas attristé. Ce n'est pas mon but, et c'est ce qui m'effrayait dans le fait de lui parler. J'ai toujours peur de dire quelque chose qui ferait remonter de mauvais souvenirs, ou des démons que je ne saurai jamais calmer. C'est malheureusement, et je l'ai appris au fil du temps, toujours un risque et je ne peux pas éviter toutes paroles par simple crainte de quelque chose d'inévitable, quelque part. Une part de moi aimerait revenir en arrière en le voyant observer le sol, tic que je ne comprends que trop bien, mais une autre se dit qu'il vaut mieux le faire maintenant que de laisser la plaie s'envenimer continuellement. Arceus, quand je pense à l'état dans lequel il était... Que serait-il arrivé, si il n'avait retrouvé qu'un cadavre... ? La réponse me tétaniserait presque et me noue l'estomac, mais je garde une apparence neutre en essayant de me persuader, un peu vainement, que les autres auraient réussi à le soigner. Ahaah. On va éviter d'y penser, voulez-vous, j'aimerais ne pas faire de cauchemars ou m'angoisser inutilement, parce que je sens déjà le nœud dans ma gorge. J'aimerais avoir le pouvoir de chasser cet air triste de son visage d'un claquement de doigts. Dans les livres un peu mièvres d'Alice, il suffit d'un rien venant de l'être aimé pour que toute peine disparaisse. Je sais très bien que ça n'arrive pas dans la vraie vie et que ce ne sont que des jolis mensonges qu'on raconte aux enfants pour préserver leur naïveté et leur optimisme, mais j'aimerais tant avoir ce pouvoir... Je ne suis malheureusement pour lui pas du genre prince charmant. Enfin, je n'ai pas de charisme incroyable, de jolies paroles bourrées de sentiments, et je ne sais jamais ce qu'il faudrait faire exactement pour lui faire plaisir. Je n'espère pas être parfait, bordel je sais à quel point c'est impossible et que ce serait probablement insupportable à vivre, mais des fois... Je me demande si je suis bien la personne qui devrait m'occuper de lui ainsi. Ahaha, vieilles insécurités débiles qui me poussent à croire qu'il mérite mieux, check. On va en faire un bingo un jour, j'vous dis.
Je l'observe en silence en l'écoutant parler, m'assurant de ne l'arrêter à aucun moment. Pour une fois qu'il accepte de ne pas s'entêter dans ses prises de position (ce qui est franchement rare, vous me l'accorderez), je ne veux pas le brusquer ou le stopper dans sa lancée. J'aimerais pourtant me rapprocher et le serrer contre moi pendant qu'il parle, en espérant qu'il serait ainsi plus bavard, mais je ne sais pas si mon idée se retournerait contre moi ou non. Alors je reste immobile, debout comme un con, incapable de faire un mouvement. Plusieurs fois, je grimace face à ce que j'entends. C'est difficile, même en l'ayant voulu, de découvrir (enfin, pas vraiment, plutôt d'entendre l'admission) ce qui le ronge. Et en même temps, je suis heureux qu'il réussisse à parler sans entraves. C'est étrange, comme sensation, et je n'y suis pas vraiment habitué. J'aimerais pourtant tellement le contredire maintenant. Lui dire que si, bien sûr que si, il se rend utile, qu'il ne gêne jamais personne et que nous sommes à chaque fois tous heureux de pouvoir l'aider, mais je suis persuadé qu'il ne me croira pas. Il m'écoutera peut-être d'une oreille distraite, hochera la tête pour ne pas poursuivre la conversation et oubliera vite ce que j'ai dit. C'est ce que je crains, du moins, je ne prétends pas que c'est ce qui va arriver. Mais j'ai tellement peur de ne rien pouvoir faire pour l'aider... Je ne sais pas comment le contredire sans qu'il ne s'enfonce par lui-même dans ses insécurités. J'ai peur d'enfoncer un clou dans une plaie, tout simplement.
J'exhale un peu lourdement lorsqu'il finit de parler. J'ai besoin de quelques secondes pour faire le point des choses, pour me reprendre et adopter une posture à peu près correcte, différente de celle que j'ai maintenant. Je sais quoi dire, mais pas comment. Alors je prend mon courage à deux mains et finit par me rapprocher, en passant mes mains autour de son cou, tandis que je passe mes jambes autour de sa taille pour asseoir mon majestueux (sarcasme, sarcasme) derrière sur lui. Oui, je sais bien que ce serait plus pratique si j'étais à côté, mais j'avais envie d'être le plus proche possible, de pouvoir le serrer dans mes bras pendant que je discute. Et aussi, même si j'en ai un peu honte, je m'assure de ne pas avoir à le regarder dans les yeux pendant que je parle, pour ne pas que la gêne ne me coupe dans mon élan. Le menton posé sur l'arrière de son épaule, du côté de son omoplate droite, j'expire un grand coup avant de parler.
« J'tombe pas amoureux du premier tocard venu, tu le sais, hein ? »
Bordel, dans quoi est-ce que je me suis lancé, moi... J'ai l'impression d'avancer dans le noir, ce que je déteste et qui a tendance à me bloquer tellement souvent quand je suis devant un obstacle. Mais maintenant qu'il a réussi à s'ouvrir, je ne peux pas vraiment me permettre de reculer par crainte, ce serait ignoble C'est en partie pour ça que je me suis mis dans cette position, d'ailleurs. Hé, on se fait qu'on peut, hein. Ne me jugez pas.
« T'es gentil. Généreux, tendre, affectueux, attentionné, patient, tolérant, courageux, endurant, joyeux, souriant et optimiste. Et adorable. »
Ouais, ben j'vais pas le dire souvent, ça, alors il a intérêt à l'enregistrer dans la disquette qui lui sert de cerveau (comment ça, je fais mon tsuntsun ?). Je ne lui ai jamais dit, auparavant, ce qui me plaisait chez lui, probablement parce qu'il est rare que je retire « la tour eiffel que j'ai de coincé dans l'cul » (merci faust) pour être honnête avec mes sentiments. Il y a néanmoins des cas de force majeure, et je ne peux pas me permettre d'agir éternellement comme un enfant capricieux en la matière, en choisissant de dire uniquement ce qui m'embête le moins. Je ne peux pas être aussi égoïste si je veux que notre relation perdure. Et je dois avouer qu'avoir manqué de le perdre m'a donné une claque qui était peut-être nécessaire pour que je fasse des efforts et me remette en question. Néanmoins, je ne veux en aucun cas être remis dans cette situation : une fois, mais jamais deux.
« Et... Et pourtant tu crois que tu es une gêne, que tu nous n'es pas utile alors qu'on passe notre temps à vouloir t'avoir auprès de nous. Parce qu'on ne peut pas être heureux si tu ne l'es pas. »
Pour argumenter mon propos, je sors de ma poche mon téléphone portable, que je déverrouille afin de lui mettre l'écran devant les yeux, là où se trouvent tous les messages que Faust m'avait envoyé pour me convaincre d'aller parler à mon petit-ami lorsque j'ai retrouvé la mémoire. Il a insisté, pourtant, angoissé par le mal-être de celui qu'il considère comme un frère, et je comprends sa peine. Je m'en veux d'ailleurs d'avoir attendu trois jours entiers avant d'agir. Mais j'avais besoin de ce temps. Une fois m'être assuré qu'il ait tout vu pour bien qu'il comprenne l'anxiété que nous ressentons lorsqu'il est malheureux, je pose mon téléphone sur un côté du lit.
« Une main cassée ne peut rien réparer. C'est pareil avec les autres, si tu ne te laisses pas être aidé, tu ne pourras plus aider qui que ce soit. Et les gens s'inquiéteront pour toi, ce qui rendra tes efforts inutiles. Parce que tu es important, pour nous. Tu n'es pas un objet dans le paysage ou une gêne, comme tu le penses. »
Si il faut, je lui répéterai encore et encore, parce que je ne suis pas à ça près lorsqu'il s'agit de lui. C'est bien le seul pour lequel j'ai autant de patience, ou du moins l'un des rares que je n'envoie pas chier dès lors qu'il dépasse un seuil autorisé. Mais je veux essayer, même si le sentimentalisme n'est pas quelque chose que je maîtrise. Je suis bien plus doué lorsqu'il s'agit de trouver des solutions aux problèmes, plutôt que pour calmer la douleur causée par lesdits problèmes.
« Tes problèmes, ce sont les nôtres. Et si tu te fais de la peine en laissant tout s'accumuler, ça finira par se savoir. On veut t'aider. Laisse-nous faire, c'est tout ce qu'on te demande. »
Oui je sais, l'hypocrisie explose le plafond, mais j'ai dit que je ferai des efforts. Machinalement, mes mains se mettent à caresser son dos pour tenter de le mettre en confiance et le détendre ne serait-ce qu'un peu. Je ne sais pas si ça marchera, mais j'essaie, on ne pourra pas me reprocher de ne pas tout tenter, au moins.
« Tu ne m'accables pas. Tu me rassures. Parce que autrement j'angoisse, je me demande ce qui se passe et je me retrouve à avoir peur. Et je ne me sens pas complètement inutile parce que je devrais pouvoir être là pour toi quand tu en as besoin, alors que tu fais la même chose pour moi depuis toujours. »
Je soupire. Mes joues sont roses, et mon visage l'est encore plus. Rien de surprenant à ça : je suis gêné de tout ce que j'avoue, et si j'étais une midinette, je me tortillerais dans tous les sens pour tenter de me débarrasser de mon embarras. Mais je n'ai pas cinq ans, et je suis bien content de ne pas avoir son visage en face du mien tout de suite. J'en profite d'ailleurs pour embrasser son front rapidement et avec douceur, avant d'inspirer pour la suite de mes propos. J'ai l'impression de m'embrouiller et de ne plus pouvoir m'arrêter, mais je préfère que tout sorte aujourd'hui, pour que nous puissions repartir sur de bonnes bases à partir de demain. Je veux pouvoir me réveiller sans tracas, sans pensées noires ou rancunes stupides que je garderais sous ma manche, la laissant ainsi grandir et nous exploser au visage plus tard. Une fois que ce sera terminé, ce sera pour le mieux.
« T'es important pour tout le monde. T'es le fils unique d'une mère qui ne veut que ton bonheur, t'es le frère d'un type un peu con qui m'envoie quinze messages à la suite quand on se dispute ou qu'il angoisse pour toi, l'oncle d'une gamine qui te réserve un bon tiers de ses dessins... Et le copain d'un imbécile de premier ordre qui n'a jamais su te dire tout ça en deux ans parce qu'il est trop fier, alors qu'il aurait dû, parce qu'il t'aime un peu trop mais qu'il ne sait pas comment faire. Alors ne me dis pas que tes soucis n'en valent pas la peine. »
Je prends une pause, moment que je choisis pour expirer et respirer tranquillement. J'en ai besoin pour calmer mon visage rouge, et je me fiche totalement qu'il le voit maintenant, puisque j'éloigne un peu le mien de son omoplate pour le regarder dans les yeux et lui offrir un sourire. Il est bancal, franchement maladroit et surtout timide sur les bords parce que j'ai du mal à en faire des aussi gros et lumineux que les Donovans, mais JE VOUS DIS QUE J'ESSAIE MERDE. Arhem.
« Je veux te voir heureux, et ça passe par le fait de t'accompagner dans ce que tu traverses, pas juste les bons moments. Je serai un sacré copain de merde, sinon, de traiter un type aussi gentil et mignon comme ça. »
Ne vous emballez pas trop vite, je compte faire comme si je n'avais rien dit dès demain. Je mimerai l'amnésie pour réparer ma fierté que je viens d'envoyer s'exploser sous quinze tonnes de TNT. Je me permettrais même quelques rictus narquois, rien que pour le faire chier, même si je doute que ça ne marchera pas. Au moins, la façade sera sauve. Allez tous vous faire mettre par des requins lutins en chaleur, tiens.
« Et puis bon, tu en fais, des choses. Tu nous fais rire et sourire, tu essaies de faire plaisir à tout le monde... Tu donnes de l'espoir aux autres même quand ils n'en ont pas. Et tu fais faire de grands yeux émerveillés à pas mal de gamins, que ce soit ceux qui t'admires dans les arènes, ou quand tu leur écris des histoires. »
Je me permets un petit sourire taquin. Oui, c'est mal de lui faire comprendre que je suis au courant comme ça, en le prenant par surprise pour m'assurer qu'il sera au moins un peu embarrassé, mais bon, je ne nierai pas y prendre un certain plaisir. Vengeance, douce vengeance, tu es si exquise... Ahrem. Oui bon ça va laissez-moi profiter, m'en fous d'être ridicule. Je ne lui avais jamais dit, auparavant, que j'avais déjà aperçu quelques brouillons, et que les similitudes avec certains des livres d'Alice n'étaient pas minces. J'avais au bout d'un moment fini par connecter les pièces du puzzle, en tirant les vers du nez à Faust, qui avait vendu la mèche par inadvertance, avant de me supplier de lui promettre de ne pas le dire à mon petit-ami. J'avais accepté, et je tiens techniquement parole, vu que je ne fais pas mention de la bêtise de mon cousin. Enfin, c'était surtout destiné à détendre l'atmosphère et à nous débarrasser d'une éventuelle ambiance lourde et pesante que je n'aurais en aucun cas désiré. J'expire lentement. Après cela, je colle doucement mon front contre le sien et me permet un sourire plus tranquille et serein pendant que je ferme les yeux pour ne me concentrer que sur le contact de nos peaux et son odeur. J'en ai besoin pour terminer ce que je voulais dire, puisque j'arrive à la fin de mon laïus interminable et franchement mièvre. Nul doute que j'aimerais bien me cacher, là, avec ma tronche rose.
« Mais si tu veux bien accepter de te confier, alors tant mieux. Parce que c'est ce que je veux, qu'on ne répète plus les erreurs d'avant. Je veux qu'on puisse continuer jusqu'à ce que... Enfin, tant que tu le voudras. J'veux pas qu'une erreur à la con nous coûte cher, parce que je veux continuer d'être avec toi. »
Merde, je suis rouge, maintenant. Écarlate même, teinte Electrode avec une pointe d'Octillery. Mais fuck it, je dois terminer. J'aurais le temps de regretter et de me cacher dans une cave sous un carton sale plus tard. Déjà que je n'arrive pas à avouer directement que je compte rester avec lui pour un sacré paquet de temps... Faut-il vraiment que je passe toujours par des moyens détournés pour faire comprendre ce que je veux ? J'en deviendrais presque fou. J'ai beau faire des efforts, ce n'est pas quelque chose qui s'improvise en une journée, apparemment. Et je désespère un peu d'imaginer le temps qu'il va me falloir à m'embarrasser ainsi avant de pouvoir m'exprimer clairement. Mais... Si il faut faire cet effort, alors d'accord. Tant pis, j'aurai l'air stupide, mièvre et ridicule, mais ce n'est pas pour moi, que je le fais. Et c'est tout ce qui compte.
« Et je-, enfin... Voilà. J'taime, donc je veux essayer, c'est tout, et j'veux pas juste te voir souffrir sans rien faire. Je veux être là, si tu me laisses l'être. »
Ma gorge s'est asséchée ; j'aurais cru, vu le long discours que je viens de faire, que ce serait arrivé plus vite. Mais voilà, maintenant que j'ai parlé, je suis arrivé au bout de mon courage, et les bégaiements se refont sentir. Nan, franchement, j'étais fier de moi au début, mais maintenant j'ai l'impression d'avoir raconté n'importe quoi en me rendant passablement ridicule. Je me demande même si ce que j'ai dit à un sens. Et j'ai l'air fin, là. Toutefois, je ne peux pas chasser le sentiment de devoir accompli qui se terre dans un coin de ma tête, et que ma fierté écrasée veut à tout prix garder éveillé. Nan mais sérieux, j'ai l'air de quoi, là... Un adulte de dix-huit ans en caleçon qui se décompose parce qu'il a n'a aucune véritable forme de courage persistant lorsqu'il s'agit de dire des choses évidentes et naturelles qui sont restées bloquées dans sa tête pendant deux ans. Wow. Tu parles d'un copain rassurant, hein. Manquerait plus que je regarde le mur en face de moi et-ah bah c'est fait. À côté de ça, Clive est doué. "Comment foirer complètement ce qu'on essaie", un guide en six tomes par Natsume Shimomura, en vente dans n'importe quel centre pour demeurés professionnels.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Je suis au courant que je suis le plus grand des hypocrites. Je veux faire en sorte que l'on se confie à moi pour que j'ai l'impression de servir à quelque chose et pour me rassurer, mais je sais bien qu'il ne suffit pas que je sois à l'écoute pour que ça marche. Je dois moi-même faire une effort pour que l'échange soit équitable. J'en ai, des choses à dire ; des tas, même. Pendant longtemps toutefois je n'avais presque jamais personne à qui me confier. Ce n'est plus devenu naturel, que je me mette à déblatérer ma vie et mes problèmes, j'ai bien trop peur que l'on me fuit, si je deviens trop insistant. Si j'accable (ou du moins si je crois accabler) les autres avec mes soucis. Je me dis qu'ils n'en valent pas la peine. Qu'ils sont risibles. Je vois le monde autour de moi ; il bouge, évolue, change. De manière positive ou négative, chacun de mes proches semble avoir trouvé sa place. Quant à moi, je crois errer sans but, ou du moins ce que j'appelle un but 'valable'. Gagner une compétition, c'est cool pour ce que cela apporte, mais après ? Quand nous avons fini de profiter de la gloire qu'une victoire nous offre, et que d'autres finissent par nous remplacer au bout d'un moment. Notre nom peut résonner encore, toutefois, au fil des années, il vaut de moins en moins, si nous n'arrivons pas à le marquer au fer rouge dans les esprits d'une manière ou d'une autre, ou quand bien même ce ne serait pas notre nom, mais juste notre présence, qu'importe l'identité que nous prenons. J'ai envie de rendre mes proches fiers de ce que je suis, de ce que j'accomplis. Avant qu'il ne soit trop tard, je vais devoir au moins choisir un métier stable qui assurerait mon avenir. Mais je n'ai aucune idée pour l'instant de ce que je veux faire de ma vie à part... dresser des Pokémons. Je dois vraiment avoir l'air pathétique.
Je suis à deux doigts de lui dire que je suis un cas désespéré quand il fait le premier pas et s'approche de moi de telle sorte que ses bras entourent mon cou tandis que ses jambes se mettent de part et d'autre de ma taille. Surpris d'un telle rapprochement soudain, je me dis que je ne vais certainement pas me plaindre et le laisser faire, en me questionnant toutefois sur cette initiative. Vu cette position, peut-être veut-il un câlin ? Je rends sa douce étreinte et le laisse poser sa tête contre mon épaule. Son odeur a le don de m'apaiser un peu, au moins, et je ne me cache pas quand je le renifle de façon peu discrète, appréciant toujours autant son délicieux parfum, que je sais reconnaître facilement parmi tous les habitants de cette maison. Tant et si bien que je fermerai bien les yeux pour me délecter de cette senteur ; néanmoins je sais mon sommeil commencer à se faire ressentir, et il est si tentant dans les bras du Shimomura... Je m'efforce de rester éveillé car je sais qu'il a besoin de parler à son tour ; je savais qu'il aurait des choses à me dire suite à ce que je viens de déclarer. Heureusement, si sa chaleur me détend plus qu'il ne le faudrait, il sait quoi dire pour me tenir éveillé. Sa premièr phrase arrive à me faire sourire discrètement. C'est vrai, Natsume n'est pas du genre à tomber amoureux facilement, loin de là ; c'est pour cela que je me suis toujours plus ou moins demandé pourquoi c'était tombé sur moi. J'en suis le plus heureux, mais lui qui paraît si difficile, j'étais juste étonné, même si très content, quand il m'a fait comprendre que mes sentiments étaient réciproques. Pourtant je suis un idiot. Un maladroit de service qui n'a, jusque là, pas encore réussi à entreprendre ce qu'il désirait alors qu'il essaye depuis des mois et des mois. Je n'ai pas de talent particulier, et je ne sais pas faire grand chose. Même pour trouver des études, j'ai du mal. J'ignore très franchement ce que je vais faire de moi après la compétition, et si je n'y pense pas le moins du monde pendant mes matchs et mes entraînements, cette question revient chaque fois que je me rends compte que la fin approche. J'admire vraiment Natsume de me supporter, car je ne suis pas tous les jours facile à vivre, et qu'il pourrait trouver bien mieux que moi s'il le voulait.
Je remercie d'ailleurs la demie obscurité qui nous entoure et le fait qu'il ne voie pas directement mon visage, car au fur et à mesure qu'il continue sur sa lancée, celui-ci prend progressivement une teinte rouge écarlate, me brûlant les joues et me procurant à la fois une sensation au creux de ma poitrine qui est diablement agréable. J'aimerais lui dire d'arrêter et lui prouver que ce n'est pas vrai, que j'ai un tas de défauts qui entacheraient mes qualités. J'aimerais lui dire de se taire, pour que je n'écoute plus sa flatterie que je sais sincère, mais devant laquelle je ne sais absolument pas comment réagir. Ce serait un euphémisme de dire que je suis comblé d'entendre ses mots, car Arceus sait à quel point je les ai attendu de sa part sans que j'ai voulu me l'avouer. Jamais je ne l'aurais obligé à les dire ouvertement car je sais qu'il n'est pas très à l'aise avec ça et me prouver son amour m'a toujours amplement suffit sans qu'il n'ait à fait de longs discours mièvres dont il aurait honte juste après. Pourtant... Cela me fait du bien d'entendre ça venant de lui. Et il a dit... Il a dit que j'étais adorable ?.. Je crois halluciner. Je ne sais pas si j'aurais un jour imaginer Natsume me faire de tels compliments, même si je ne doute pas qu'il doit probablement les penser. Ce n'est juste... pas son genre ? Jamais je ne l'obligerai à me dire tout ça, bien évidemment, mais je suis flatté par ses mots. Ce nerd calme, portant souvent une expression blasée, et qui aime un peu trop me taquiner quand j'ose lui demander de l'attention, on ne pourrait pas le croire si tendre par moments. Pourtant j'ai la chance de pouvoir attirer à moi son côté doux et affectueux qu'il ne montre que rarement -pour ne pas dire jamais- en public.
Il est vrai que je n'ai pas spécialement une très bonne estime de moi, néanmoins je crois qu'il va falloir que je révise un peu mon jugement, si même mon éleveur préféré se met aux mièvreries quand je dis des bêtises sur mon compte. Mais je suis loin d'être un vantard, et je crois que, à l'avenir, je ferais mieux de me taire et de ravaler mes mauvaises pensées, car le Shimomura est prêt, quant à lui, à faire des efforts lui aussi. Il s'agissait sûrement alors de la motivation nécessaire dont j'avais besoin pour avancer et me dire que je vaux finalement quelque chose. Je suis entré dans la vie de Faust par hasard, parce qu'il a bien voulu m'accepter et que j'en étais heureux, puis de fil en aiguille, je me suis trouvé des amis, des proches, qui sont devenus comme ma famille. Je n'ai la prétention de me considérer comme l'un d'eux que véritablement depuis que je sors avec le japonais ; car il m'était encore un peu difficile d'être aussi audacieux alors que je savais que d'autres occupaient ma place auprès du Donovan plus légitimement. Le Conseiller m'a rassuré à de multiples reprises là-dessus, cependant les inquiétudes continuent de m'envahir, et je ne sais pas ce qui se passera le jour où je rencontrerai les concernés. C'est quelque chose toutefois à laquelle je ne veux pas penser tant que je le peux encore. Je devrais le voir, ça, qu'ils veuillent m'avoir auprès d'eux. Je dis souvent, pour plaisanter, que de toute façon ils n'ont plus le choix. En vérité, c'est juste pour me rassurer, ce qui est stupide, étant donné que une part de moi le sait, que mon humeur influe celle des habitants de cette maison. C'est une évidence, d'ailleurs : si je suis triste, pourquoi seraient-ils heureux ? Cela marche pour moi dans le cas réciproque. Le fait qu'ils veuillent m'avoir auprès eux ne signifie pas pour autant que je suis utile, ma foi. Mais peut-être que je me trompe aussi ?..
C'est alors qu'il me montre, sans que je ne m'y attende, son téléphone portable. J'ai du mal à comprendre où il veut en venir jusqu'à ce qu'il m'affiche les messages que lui et Faust se sont envoyés, et dont je semble être le principal sujet dans la conversation la plus récente qu'ils ont eu. Mes yeux s'écarquillent légèrement quand je sens, derrière les textos des deux cousins, la tourmente et l'angoisse qui s'en dégagent ainsi que toute l'anxiété qui les ont traversés à ce moment-là. Mon cœur en prend un coup quand je deviens conscient de ce dont je n'aurais jamais pu avoir idée jusqu'à présent. Je ne pouvais pas imaginer, même si c'est parfaitement logique, de tout le souci qu'ils se faisaient pour moi, durant cette période où je me sentais particulièrement mal. S'ils étaient eux-mêmes pas forcément dans un meilleur état, je ne pensais pas qu'ils s'inquiétaient autant de mon sort quant à cette situation. Il est vrai, j'en ai beaucoup souffert, mais je ne voulais pas me considérer comme le plus à plaindre dans cette histoire et jouer à l'égocentrique. Ce n'est pas la première fois que je vois Faust s'inquiéter autant pour ma personne, mais j'avais, semblerait-il, besoin d'une piqûre de rappel. Je n'arrive pas complètement à reconnaître par moi-même que je peux être quelqu'un d'important, et pourtant ce n'est pas faute d'avoir les preuves sous le nez à plusieurs reprises. Je me sens juste tellement inutiles dans les épreuves les plus cruciales... Je n'ai jamais rien fait, à mon sens, qui soit véritablement grandiose ou qui mérite de s'en souvenir. Lorsque Sulfura a attaqué, je n'ai fait que jouer aux imbéciles en me mettant en danger pour rien, alarmant au passage mes proches qui ont dû rattraper mes erreurs. Je ne peux que repenser à la tête qu'a tiré Natsume quand il a fallu me soigner. Au moment de la disparition de ce dernier pendant l'une des batailles contre le Régime, plus précisément à la seconde où il s'est fait poignardé, j'ai dû me faire récupérer par Tristan. Le pauvre découvrait, plus tard, son père dans un sale état, et j'ai fait de mon mieux pour me contrôler.
Sans doute ai-je trop longtemps voulu être celui qui aide plutôt que celui qui est aidé. Pour cette dernière option, je croyais qu'il était question d'un manque de force de ma part, et alors je trouvais que je devenais une gêne à partir du moment où d'autres devaient se déranger pour me porter secours. Car il en a été question depuis toujours ; il y en a eu, des gens qui m'ont épaulé dès le début de leur propre volonté, et envers qui je serai reconnaissant toute ma vie. Je ne laissais pas me faire aider à cause d'un stupide problème d'ego comme c'est le cas pour certaines personnes, mais simplement parce que j'avais peur d'être un poids inutile. S'ils me voulaient tant à leurs côtés, il est possible -ou plutôt c'est sûr- que je faisais fausse route et que j'avais plus d'importance en vérité que ce que je voulais croire pour convaincre une part de moi que je ne prenais pas trop de place dans la vie des autres et qu'ils en étaient, au contraire, plutôt heureux que je me trouve près d'eux. L'union fait la force, comme on dit, et bien sûr que je me suis déjà fait aidé de nombreuses fois, mais c'était justement pour ça que je voulais devenir plus fort, pour me tenir au chevet de ceux qui m'avaient tant assistés par le passé. Je serais têtu, naïf, et surtout hypocrite de croire encore qu'il me reste des raisons pour ignorer le conseil de Natsume. Je lui fais confiance, mais c'est plus difficile à faire, étant donné tout ce que je pense de moi. J'ai fait des efforts en ce qui concerne mon estime, mais ça n'empêche pas mon cerveau de continuer à me jouer des tours et à être réticent à ce qu'on lui vienne en aide, de crainte, une nouvelle fois, de ne pas pouvoir en faire de même pour les autres, ou pire encore, de les mettre en danger. En y réfléchissant, je crois que la mort de Papa doit y être pour beaucoup dans cette histoire.
Ma respiration se fait plus calme quand je sens les mains de mon petit-ami me prodiguer des caresses douces dans le dos dans le but probable de m'apaiser. Il y parvient un peu, alors que je décide de m'y concentrer davantage pour chercher son réconfort et sa chaleur, déjà pourtant plus que présente à l'heure actuelle dans la position où nous sommes. Tout ce qu'il me dit, je ne sais pas si je vais pouvoir le retenir et l'appliquer comme il le faudrait, mais je tiens au moins à le laisser parler autant qu'il le voudra, sans l'interrompre. Je sens qu'il a besoin de sortir toutes ses pensées, car il doit retenir ce flot de paroles depuis un bon moment, sans doute. L'émotion qui se dégage dans sa voix, le fait que j'ai l'impression qu'il se force un peu à parler, et cette façon intime de s'adresser à moi alors qu'il n'est pas tant habitué à ouvrir son cœur d'une telle manière. Il ne se confie qu'à de rares personnes, car sa confiance n'est pas facile à obtenir ; pour cette raison, je m'en veux encore de l'avoir laissé en plan tout à l'heure sans explication alors qu'il venait pour se soulager d'une peine qui le pesait depuis trois jours. J'espère qu'il m'a pardonné pour ça ; maintenant que je suis revenu vers lui... Non. J'ai toujours été avec lui. Pendant un temps il l'a juste... oublié. Mais quoiqu'il en soit, je ne compte plus partir. Je veux rester avec Natsume, comme je le fais depuis presque deux ans.
Je suis flatté de ce qu'il me raconte, même si j'ai un peu de mal à y croire totalement, même si ça serait bien. J'ai envie de m'en persuader. De penser que, comme il le dit, j'ai été là quand il en a eu besoin. Quoique... Pour tout dire, c'est une chose que je peux imaginer en fin de compte, rien que quand je revois les derniers mois qui se sont écoulés ; rien que quand je me rappelle de cette soirée où il avait bu un verre de trop et que j'ai dû m'occuper de lui, même si j'ai été maladroit au possible et que je ne suis pas encore habitué à ce genre de cas. Mais... Je me souviens aussi de tout le mal que je lui ai fait. Intérieurement, cela me fait soupirer. Natsume ne m'a jamais vraiment fait de mal volontairement. Moi, en revanche... Je ne lui ai pas fait que du bien, et je le sais. Je ne peux pas me pardonner pour tous les tons secs avec lesquels je me suis adressé à lui, et tous les regards pas franchement sympas que je lui ai lancés alors que clairement il ne les méritait pas. Peut-être est-ce pour me punir qu'Arceus lui a donné cette amnésie ; pour me montrer ce que je savais déjà mais que j'ai tendance à ne pas me rendre compte sur le coup : que le Shimomura est devenu indispensable à ma vie.
Je cligne des yeux lorsqu'il dépose un baiser sur mon front, certes rapide, mais qui ne manque pas de m'arracher un très mince sourire de contentement. Cette tendresse... Je n'y étais plus habitué. Mais je suis assez satisfait de la retrouver, je l'avoue. Je pourrais sans crainte m'y accoutumer de nouveau assez vite, après tout. Je commence à avoir chaud, d'un coup. Ses joues à lui le sont, et je comprends pourquoi. Je ne devrais pas m'en amuser car il s'agit d'un grand pas pour lui, mais je ne peux que fondre intérieurement de voir comment il se démène pour me parler de tout ça, car il sait combien c'est important pour moi qu'il me rassure, alors que normalement ce sont des bases que j'aurais dû acquérir depuis longtemps, si seulement j'étais un peu plus mature et raisonnable. Peut-être que j'aime bien trop qu'on me dise tout cela. Qu'on me rappelle que j'ai une quelconque importance aux yeux des autres. Ils comptent tant pour moi, tous... Et je voudrais faire tellement plus, même si je m'en sais incapable pour le moment. Que pourrais-je faire, de toute façon ? Je suis mon propre problème. C'est à moi de faire de mon mieux pour m'améliorer et me convaincre, désormais, que je vaux mieux que ce je croyais jusqu'à maintenant. Mais j'en viens à me demander si cela à un rapport avec le fait que je suis l'un des seuls à ne pas avoir de but précis. J'ai la compétition que je souhaite remporter, mais une fois que ce sera fait, je ne sais pas vraiment ce que je vais devenir. Quoique la cagnotte remportée par le vainqueur devrait me permettre de survivre un bon moment, si seulement j'étais assuré par la suite que je ne culpabiliserai pas de ne rien faire de mes journées alors que Natsume bosse comme un forcené. Pas que ce soit un exemple, en fait, étant donné que l'éleveur est un véritable bourreau de travail, allant même jusqu'à ne plus faire tant attention à sa santé, ce qui m'agace parfois sans pourtant que je n'ai le cran de lui dire ; ce n'était pas ma principale préoccupation le concernant ces temps-ci.
Je conserve un silence religieux, voulant le laisser terminer, et de toute façon incapable de dire quoi que ce soit. Je n'ai rien à déclarer. Je me contente simplement, au mieux, de profiter du son de sa voix. Tranquille, posée, elle contraste avec le timbre sec qu'il utilisait contre moi durant le temps où il avait encore son amnésie. Cette fois-ci, elle ne dégage ni animosité, ni empathie. Une bonté qu'il ne réserve qu'à ceux qui lui sont particulièrement chers, dont je fais évidemment partie. Sait-il à quel point tout ce qu'il me raconte me touche et me rassure ? Je suis égoïste de ne plus penser à mes proches qui s'inquiètent pour moi, mais je me permets de prendre les mots qui me réconfortent quand j'en ai besoin. Maman, qui m'a toujours soutenu et encouragé, qui a dû survivre à la mort de son mari, alors qu'elle n'a pas eu la chance de le revoir une dernière fois avant qu'il ne quitte ce monde. Elle avait appris à vivre seule avec moi, à être forte pour nous deux quand j'étais encore trop jeune, lorsque les soldats sont venus près de chez nous pour traquer les Résistants qui se cachaient, et pour enlever mon père sous nos yeux. Impuissant, l'enfant que j'étais aurait poursuivi ce camion s'il l'avait pu, mais j'aurais probablement été abattu sous le coup des balles avant même que le fourgon n'arrive à sa destination finale. Tous les jours, optimiste, je répétais à ma mère que j'arriverai plus tard à devenir si puissant que je pourrai délivrer mon paternel de la prison. Elle aussi voulait y croire, même si elle savait que ce ne serait pas facile. Elle continuait de sourire pour moi malgré la douleur qu'elle ressentait, et me disait que j'allais y arriver, qu'il ne fallait pas que je perde espoir. Je ne la remercierai jamais assez d'avoir été aussi courageuse et d'avoir continué à placer sa confiance en moi. Et que dire de Faust, ainsi que sa fille, qui m'ont accepté comme un membre de leur famille, pour mon plus grand bonheur. Le père, dont je fais les éloges depuis longtemps, pour avoir été à mes côtés lors des moments de joie comme de peine, pour m'avoir appris un bon nombre de choses, et pour veiller sur moi encore aujourd'hui. Sa fille, quant à elle, si touchante et si innocente, me donne la motivation dans mes instants de doute, me remonte le moral avec ses sourires candides, et est bien sûr la première source d'inspiration pour mes histoires qu'elle et ses amis de classe font lire à leurs parents. Une maîtresse d'école m'a même demandé un jour si elle pouvait faire la lecture à ses plus jeunes élèves, ce dont j'étais plus qu'honoré. Est-il nécessaire, enfin, d'évoquer l'importance qu'occupe Natsume dans mon cœur, et dans ma vie ? L'impact spectaculaire que ce lapin nerdique a eu sur moi ? Cet adorable éleveur qui a su me supporter dans mes pires états, qui a toujours été là, quand j'étais triste ou heureux, et qui fait mon bonheur tous les jours par sa simple présence parce que je suis un gros niais de service qui se transforme en véritable guimauve rien qu'à sa vue. S'il peut paraître associable et distant aux premiers abords, il sait se montrer gentil et affectueux quand on apprend à le connaître mieux ; et j'ai la chance de pouvoir profiter de ce qu'il y a de meilleur en lui.
Il se stoppe un moment, éloignant son visage pour me regarder. Son sourire me fait devenir une flaque, mais je suis encore trop préoccupé par tout ce qu'il me dit pour lui rendre son regard doux. Mais je peux voir ses joues rosies par la gêne qui l'habite. Il est définitivement trop mign-... H-Hé... hééé ! N-n-non ! C'est... C'est moi qui dit quand il est mignon, pas l'inverse ! Voilà que je rougis, maintenant ! Stupide lapin ! Puis pourquoi il me dit ça si soudainement ? C'est pas son genre, normalement ! RENDEZ-MOI MON COPAIN ! Mince, mais... Bien sûr qu'il m'accompagne dans mes bons moments comme dans mes mauvais, mais il était pas obligé de dire que j'étais mi... mi... Enfin BREF ! Je sais plus où me mettre, maintenant, blblblblbl. Maintenant devenu presque aussi rouge d'une tomate, je n'ose plus le regarder en face et détourne les yeux. Et ça ne s'améliore pas suite à ce qu'il dit après, quand il continue sur les compliments. J'ai vraiment l'impression qu'on a remplacé mon nerd de copain par une véritable boule d'affection et de gentillesse. Pas que Natsume ne peut pas l'être, car c'est exactement ce qu'il devient avec moi de temps à autre, mais ces derniers temps vous comprenez que c'est devenu plutôt rare. C'est d'ailleurs à cette occasion que je découvre qu'il est au courant pour mes bouquins. Ce n'est pas très étonnant, en somme, je n'essayais pas de me cacher ou quoi car je n'ai aucune honte, ou du moins je ne me comporte pas comme Faust quand il s'agit de ses propres livres, mais on ne parle pas du même genre, ceci dit. Je ne devrais même pas être embarrassé du fait que le Shimomura soit au courant, vu que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le sache. Toutefois, je suis toujours gêné par rapport au fait que je ne suis pas encore tout à fait certain de mes écrits, il s'agit d'une œuvre que j'ai faite, alors j'en suis très modeste. J'ai su toutefois que mes histoires plaisaient beaucoup à Alice, qui a été la première à les écouter, et peu à peu elles se sont répandues en librairies pour bénéficier d'un petit succès auquel je ne m'étais pas du tout attendu.
Bien sûr, je n'oublie pas les quelques 'fans' qui me suivent en arènes. Trois ans que je tente la compétition, trois ans que je gagne en force et en expérience, en espérance à chaque fois que ce sera la bonne. J'espérais que cette année marquerait celle de ma grande victoire, mais il est possible que je me trompe encore une fois. Au moins, je suis assuré désormais d'avoir la présence de mon petit-ami aux premières loges pour assister à mon potentiel triomphe, et je tiens à le rendre fier de moi. Il est vrai, je suis extrêmement flatté si je peux représenter un exemple pour les enfants. Malgré la difficulté et les échecs, je n'ai jamais perdu espoir, retentant ma chance jusqu'à ce que j'y arrive. J'ai mis du temps à le voir, mais je me rappelle de certains gamins à Amanil qui s'amusaient à me ressembler. Je suis jeune, je viens de nulle part, et je n'abandonne jamais. C'était le genre de dresseurs qui me faisait rêver quand j'étais petit, car cela voulait dire que tout le monde avait une chance. L'une des plus grandes joies que je connaisse est celle de voir les étoiles dans les yeux de ces gosses quand ils me voient, qu'ils scandent mon nom. Je me souviens même d'une fois où on m'avait invité à un anniversaire en tant qu'invité surprise pour que je présente des combos aux enfants ; un instant magique qui m'avait touché, car je me revoyais en eux un peu trop.
Je sens la chaleur qui le parcoure due à son embarras, tandis qu'il colle son front au mien, contact que j'apprends à apprécier pendant que je le peux de nouveau. Je suis fier de tout ce qu'il a déjà dit aujourd'hui, car il le cachait apparemment depuis deux ans. Ce n'est pas étonnant, le connaissant. Le pauvre, il doit s'obliger à s'ouvrir davantage parce que je suis insécure. Ce ne doit pas être facile, pour lui qui s'est montré introverti pendant longtemps. Je lui en demande beaucoup. Mais je me sens bien. Mieux que tout à l'heure. Je me sens calme, plus détendu. Je profite de son rapprochement pour poser mes mains sur ses cuisses et les caresser doucement, afin que je puisse faire taire mes rougeurs en me concentrant sur autre chose. Si je reste attentif, je sens qu'une explosion m'attend au tournant pour ce qu'il risque de dire prochainement. S'il continue de me flatter comme il l'a fait, je vais devoir plonger ma tête sous des glaçons, car je ne suis vraiment pas habitué à ce qu'il me cajole de la sorte. Je ne vais certainement pas m'en plaindre, toutefois, ronronnant intérieurement. Mon cœur bat fort, à l'entente de la suite. Il est rare que l'éleveur parle autant, mais ce n'est pas pour me déplaire. Surtout si c'est pour me dire qu'il veut continuer d'être avec moi ; qu'il compte rester, qu'il ne partira plus. Je supporterais difficilement qu'il s'éloigne encore sans que nous n'ayons plus de nouvelles de lui pendant aussi longtemps. Et c'est une certitude, que je me confierai à lui à l'avenir, comme je l'ai déjà fait. Car une relation ne peut pas marcher sainement s'il y a des choses qui sont cachées, et que je veux pouvoir me dédier à Natsume tout entier. Parce que moi aussi, je veux rester avec lui le plus longtemps possible.
J'ai toujours une flamme dans la poitrine qui se rallume un peu plus quand il me répète qu'il m'aime. Après ces derniers mois, j'ai besoin de l'entendre plus que jamais de sa part, même si c'est niais au possible. Je connais le japonais, je sais qu'il ne me laissera jamais tomber. Que même s'il aime me taquiner pour s'amuser et qu'il me regarde souvent avec une tête blasée, ses sentiments à mon égard sont sincères et puissants. Constamment, il était là quand j'ai eu besoin de lui et de son soutien. Il n'a raté aucun de mes matchs, même si je sais que ce n'est pas ce qui le passionne le plus dans la vie, mais rien que le fait d'avoir son regard rivé vers moi suffisait à m'encourager. J'étais ravi, à mon tour, de pouvoir être là lors de ses conférences, car je me souviens encore de la panique interne qu'il a ressenti à la première qu'il a faite. Des moments importants dans notre existence que nous partageons à deux, afin de nous soutenir mutuellement. Alors oui, il peut compter sur moi pour que je le laisse être là, pour que je le laisse entrer dans ma vie.
De nouveau, il s'arrête. Mais cela semble être définitif, cette fois. Je pousse un hoquet silencieux, voulant être sûr qu'il ne se remettra pas à parler. Je veux qu'il vide son sac tant que nous sommes dans cette position, car ça semble être le moment idéal, s'il a autre chose à dire. Pourtant, le silence s'installe progressivement, à tel point qu'il remet sa tête à l'endroit initial, sans doute pour que je ne voie pas jusqu'à quelle teinte de rouge ses joues peuvent se colorer. Là, après tout ce qu'il m'a dit, la seule question que je me pose est : qu'ai-je donc pu faire pour mériter un petit-ami pareil ? Sérieux, l'est adorable, ce mec. Cet apprenti scientifique maladroit parfois qui me complète tellement, ce serait un euphémisme de dire que je l'aime. Je dois en être complètement fou. Pour cette raison, je sais bien que je ne peux rien dire. Une fois de plus, il a raison. Je n'ai rien à ajouter, en somme. Je ne pouvais pas être plus comblé à l'instant, et les trois mois terribles qui sont passés seront bientôt très vite qu'un mauvais souvenir, si ça continue ainsi. Mais comme j'ignore quoi répondre et que je ne sais plus où me mettre, j'entoure simplement Natsume de mes bras pour le rapprocher davantage, et enfouis mon visage dans son cou. Pendant quelques minutes, je reste là, immobile, avant de pousser un léger soupir.
« Si... Si tu crois que... que tout ce que tu m'as dit me fais p-plaisir ! B-Baaaka ! »
Je ne savais pas comment exprimer le fait que j'étais rassuré, mais j'espère au moins qu'il comprendra ma gaucherie. Après tout ce qu'il m'a raconté, je ne pouvais pas simplement lui dire que j'avais retenu ou compris. Je veux être sûr moi-même de pouvoir me répéter ces mêmes mots à chaque fois que j'en aurai la nécessité, car je ne veux surtout pas les oublier. Ils sont importants aussi bien pour moi que pour Natsume, alors je souhaite les graver au fer rouge dans mon esprit. Je sais que je risque de refaire mes erreurs d'avant, car je ne peux pas tout éviter en un instant, même si son discours était plus que convaincant, mais je veux faire des efforts, quitte à franchir l'impossible.
« Moi aussi, j'veux continuer d'être avec toi. »
Je relève lentement la tête, ma voix s'étant affaiblie. L'esprit plus serein et léger, un mince sourire tranquille se dessine enfin sur mes lèvres.
« Et ça commence par le fait de redormir ensemble, n'est-ce pas ? »
Explicitement, je lui demande si nous pouvons aller dormir. Je ne sais pas faire les transitions, mais après tout ce qu'il m'a dit, je ne vois rien d'autre à faire. Il est temps que nous prenions le repos que nous méritons depuis trop longtemps déjà ; un sommeil réparateur qui nous attend et dont nous ne pouvons bénéficier qu'ensemble, sans hérisson timide pour sortir de la pièce d'à côté. Je repense encore à la scène avec Clive, en me disant qu'elle sera ô combien embarrassante pour lui le lendemain, même s'il est fort pour ne rien laisser paraître, et ce n'est pas le seul. Je suis pratiquement sûr que l'éleveur va se faire plus discret quant à notre discussion de ce soir, à partir de demain. Mais je ne lui demanderai pas de faire le perroquet, de toute façon. Une fois me suffit, et même s'il est vrai que ses mots ont un effet plus que rassurant, je ne peux pas lui demander un supplément. Il a été déjà bien assez courageux, et je ne peux constater la transformation qui s'est opérée en lui pendant tout ce temps. Je ne suis définitivement pas le seul à avoir grandi. Lui toujours sur moi, je m'éloigne un peu à contrecœur pour laisser un minimum de place entre nous afin que je puisse glisser contre le lit jusqu'aux oreillers qui nous attendent, avant de m'allonger complètement de manière à me trouver sous lui. En le fixant d'un regard amoureux que je n'avais pas affiché depuis des lustres, une de mes mains vient caresser sa nuque, tandis que l'autre se promène sur son torse.
« T'as intérêt à être prêt dès demain, parce qu'on a beaucoup de temps à rattraper. »
Dis-je sur un ton joueur, avant de l'attirer contre moi pour passer mes bras autour de lui, et de pousser un soupir d'aise. Et le mieux, c'est que je ne vois rien qui pourrait gâcher mon bonheur. J'ai retrouvé mon lapin crétin, et c'est tout ce qui compte.
Réalisé par BlueBerry pour Orange
Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Mar 2 Aoû 2016 - 17:38
500 Miles
Feat Samadere
Au moins, par ce que je constate, je ne l'ai pas vexé. Ca a toujours été ma crainte, quand il s'agit de parler et de me confier aux autres. Je n'ai jamais pu deviner exactement ce que pourraient provoquer mes propos, et j'ai parfois autant de délicatesse qu'un éléphant. Par conséquent, et logiquement, je me disais que je faisais mieux de garder le silence et mes pensées pour moi : je ne provoquerais ainsi aucun désagrément. Bien évidemment, c'était lâche et immature, et je ne prétendrais pas le contraire, mais cette façon de réfléchir me poussait toujours à lui cacher ce que je pensais dangereux pour l'équilibre de notre relation. Si je me disais que je risquais de causer des dommages irréparables, je me retenais, et j'ai un peu honte d'avoir douté de lui ainsi. Enfin, ce n'est pas vraiment ça. Pour être honnête, j'avais surtout peur de dire quelque chose, car c'est bien ma spécialité de mettre les pieds là où il ne faut pas, et de ne pas pouvoir réparer ma faute par la suite. Et je ne voulais absolument pas le perdre, peut-être car je n'étais pas encore totalement convaincu qu'il ne partirait pas pour des broutilles. Là encore, c'était de ma faute. Mais franchement, ça ne sert à rien de s'apitoyer sur ça. Le fait est que j'ai l'impression, malgré mon embarras évident, d'avoir progressé un peu, et que je n'ai pas dit quoi que ce soit qui aurait pu le crisper, pour une fois. Je ne lui en veux pas, mais j'ai encore le souvenir amer de cette fameuse discussion après qu'il se soit pris une balle et... Disons que cela m'avait sevré pour plusieurs mois d'oser parler de quoi que ce soit. Maintenant que j'y pense, c'est sûrement ça qui a amplifié bien des problèmes de communication entre nous durant cette période. He. Pour un type qui veut toujours avoir l'air tranquille, je reste un putain de fragile en fait, hein ?
En parlant de fragile, voilà que celui qui me sert de copain réagit assez vivement à mes propos, partant dans des protestations grandement hypocrites qui ne servent qu'à défendre son ego maltraité. Je ne vais pas le blâmer, hein, j'ai été pareil, mais je dois avouer m'être permis un rictus mesquin et taquin, me demandant quelles genres de réactions gênées je pourrais obtenir en glissant plus souvent ce genre de propos dans mes phrases. Oui, c'est un peu vache, mais j'avoue apprécier l'aspect vengeance, et en plus ça ne le rend que plus adorable. Arhem. Oulah, c'était plus pedo que je ne l'aurais cru. Oubliez, please. Je lève juste un peu les yeux au ciel devant ses réactions puériles, en gloussant sans aucune gêne. Crétin stupide. Le fait que cela parvienne à me faire fondre continue de me surprendre, d'ailleurs, mais j'ai cessé de me poser des questions depuis longtemps quant à mon comportement avec lui. Pour le coup, ça me permet d'oublier ma gêne, car ce n'est pas très glorieux mais m’amuser du sien me permet de reprendre la face. C'est rassurant, de retrouver le contrôler sur les expressions de mon image, et cela me permet donc de sourire sans honte quand il me dit clairement vouloir la même chose que moi. Son sourire me convint de son honnêteté et je le lui rends, même si c'est un peu maladroit sur les bords et que je ne m'en cache pas.
Je hoche de la tête face à ce qu'il dit. Oui, bien évidemment, je compte bien le garder avec moi pour ce soir, cela fait un peu trop longtemps que je me passe de sa présence. Mes pokémon me pardonneront cette incartade ; même Yu ne m'en voudra pas, et ce en dépit de son côté capricieux. Et, même si on pourrait ne pas y croire, même mon Luxray m'aurait mordu les fesses si je n'avais pas demandé à mon petit-ami de rester : il a, après tout, grandi et mûri, et il n'est plus aussi possessif qu'avant. Encore moins maintenant qu'il a vu ce qui arrivait quand nous étions trop longtemps séparés, et ce n'est vraiment pas glorieux. Je le laisse faire lorsqu'il nous manœuvre vers l'autre extrémité du lit pour que l'on aille se coucher. Je protesterais bien qu'il faut encore que je me lave les dents et que j'aurais vraiment eu besoin d'un bain, mais bon, je n'ai pas vraiment envie de quitter ses bras. Que voulez-vous que je vous dise, c'est de sa faute si il ne me laisse pas partir, hein, ce n'est absolument pas moi qui n'ait pas la motivation de le faire. Il est vrai que pour l'instant, le sommeil est bien plus invitant, ce qui est rare avec moi, car je ne porte pas forcément Morphée dans mes priorités les plus intenses, en dépit du fait qu'il s'agisse d'un besoin naturel. Je mets plusieurs secondes à réagir quand je sens ses mains se promener sur ma nuque et mon torse, encore un peu surpris à cause du manque d'habitude de ces derniers mois. J'ai eu, il est vrai, bien plus tendance à frapper et offrir des clés de bras à ceux qui outrepassaient mon espace personnel. Mais par contre, ça a encore aiguisé mes réflexes (qui sont bien la meilleure aptitude physique que je possède, je pense, en dehors de la force de mes jambes), mais j'ai par la même occasion des réactions bien plus rapides lorsque l'on m'approche. Bah, cela finira par diminuer... Il faut juste que je me réhabitue au contact, petit à petit. De toute façon, connaissant la machine à câlins que peut être l'autre idiot, je n'ai pas vraiment trop le choix, bien que je sais qu'il suffirait que je lui dise de me laisser un peu de temps pour qu'il me donne de l'espace. C'est juste que je ne veux pas, je préfère me forcer à me réhabituer aussi vite que possible. On ne vit déjà pas bien longtemps, et en quelque sorte, je veux rattraper le temps perdu, pas en perdre davantage. Et justement, en parlant de ça, voilà qu'il emploie la même formule et cela m'arrache un rictus amusé. Ouais, fin là, j'ai surtout besoin de dormir, de prendre un bain très chaud plein de bulles senteur framboise, de jouer avec mes statuettes de pokémon et de bouffer comme un porc. Et vu la quantité de gâteaux que Faust risque de ramener dès qu'il apprendra la nouvelle, on sera servis (non, je suis pas un gros chacal, c'est pas vrai). Mais oui, j'ai du temps à rattraper auprès de lui, et j'espère en quelque sorte me faire pardonner de l'avoir abandonné pendant plusieurs mois, bien que je sois au courant que je n'ai pas à m'en vouloir pour ça. Je veux juste qu'il ne se sente plus seul, et je pense que ma tolérance face à ses crises d'affection va monter en flèche, et que je risque fortement de ne pas être capable de résister au moindre de ses caprices. Berk. Bordel, c'est moi ça, ce tas de mièvrerie mou du genou ?
… Ouais, vu que je viens de sourire comme un abruti en le sentant passer ses bras autour de moi, c'est bien ça. J'exhale d'un air faussement exaspéré, et tape un peu le sommet de son crâne avec mon bras libre. Je me permets même un petit sarcasme maison, ce qui me manquait et qui me permet de faire comme si ses propos ne me touchaient pas et que j'avais encore un ego.
« 'Bruti. J'ai une dette envers vous, votre altesse, c'est ça ? »
On ne juge pas, je fais avec ce que j'ai. C'est à dire pas grand chose. J'embrasse rapidement son front, puis ses joues, et très brièvement ses lèvres, et prend la parole d'un ton un peu prétentieux, je l'avoue moi même. Depuis tout à l'heure, je ne fais que le taquiner sans honte, car c'est ma façon de lui exprimer mon affection sans avoir à être totalement honnête et à me sentir gêné. On fait avec sa pudeur comme on peut, en quelque sorte.
« Ça vous suffira, votre majesté ? »
Je sais, c'est immondément niais, ça ferait vomir n'importe qui de sain, mais je crois que j'ai le droit de me le permettre après tout ça. Moi-même, j'ai en horreur la niaiserie excessive, la guimauverie des couples qui se comblent de surnoms mièvres et de petites attentions permanentes sans respirer une seule seconde un air autre que celui de la personne aimée. Mais j'ai quelques tendances niaises aussi, peu importe ce que je peux dire. Je sais juste que Samaël gardera le secret sur ce point, au moins, et que je peux dormir sur mes deux oreilles en sachant que personne ne sera véritablement au courant du fait que je suis peut-être un cas désespéré. Je passe rapidement le drap au dessus de nous avant de passer mes bras dans son dos en m'assurant que sa tête se repose juste sous mon cou, avant de me permettre un sourire paisible que je peux laisser aller sans retenue, vu la pénombre de la pièce. Je le serre une nouvelle fois contre mon corps, en prenant bien soin d'inhaler son odeur à nouveau.
« Dors bien. »
Ouais, y'a pas à dire, je préfère quand même la brièveté.
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Tomber. Le sol est lisse, sans température. Amorphe sous ses doigts, s'éteignant dans l'horizon sans jamais disparaître, aussi loin qu'il puisse voir. Il ne sait pas ce que c'est, mais il a l'impression de toucher une sorte de verre noir complètement opaque. Il relève la tête, ou du moins il croit qu'il se relève. Le monde tangue, sans qu'il ne puisse deviner si il est celui qui bouge ou non. Il essaie de trouver ses jambes, mais dès qu'il fait un pas, le sol se brise. Et encore, il tombe. Son corps s'écrase sur un nouveau sol de verre, aussi sombre que le précédent. Péniblement, il observe son entourage, froid et gris, sans vie, sans mouvement. Pas même un brin de vent. Avec curiosité, il passe sa main en dessous de sa tête, et pousse. Le verre s'effondre encore sous son corps, et il tombe. Encore. Et encore. Et encore. Chute. Poussée. Chute. Au bout d'un moment, il ne sait même plus pourquoi il veut voir le sol craqueler, ni pourquoi la seule chose qui l'intrigue est le bruit du verre qui craquelle sous ses doigts. Les éclats couvrent son corps. Dans ses jambes, sur ses bras, sur ses mains qui ne sont plus que des amas de chair découpées, tandis que ce qu'il croit être son sang se mêle aux résultats de toutes ces chutes. Et encore. Encore une descente. La dixième, peut-être ? Il n'en est plus sûr. Il étouffe. Le ciel s’obscurcit. Les murs se rapprochent. Quand sont-ils apparus ? Plus d'air. Il n'y a pourtant jamais eu d'air. Pour la première fois, il agite ses mains sanguinolentes contre les murs qu'il tente de repousser, désespérément, mais ses jambes glissent sur les éclats de verre et son visage s'écrase dans ce qu'il en reste. Un cri veut sortir de sa gorge, sans succès. Traversée par un fragment tranchant, elle ne peut même plus laisser passer un seul son. Et les murs se referment, de plus en plus, sur son corps compressé et emprisonné qui ne trouve que maintenant l'énergie de se débattre. Il sursaute en sentant contre lui quelque chose. Il ne sait pas ce que c'est, mais on a saisi son bras, et il arrive à en regarder le responsable. Ses yeux s'écarquillent. Pétrifié, il cesse tout combat alors qu'il sent ses membres et ses os écrasés, dans un craquement morbide et infâme. Ses iris n'arrivent plus à quitter les crânes d'une quinzaine de squelettes, entremêlés en une seule créature sans forme exacte. Ses extrémités suintent, comme si son corps fondait petit à petit, venant engloutir une les jambes de celui à terre. Ses doigts d'os rigides se contractent autour de son poignet, peu à peu enveloppé. Lorsqu'elle croise son regard terrorisé, elle lui sourit.
-
Danger. Danger, proche, trop proche. Mes réflexes s'activent avant mes sens, brusquement, et l'alarme s'est déjà enclenchée dans mon cerveau. Je ne saisis pas où je suis, ni ce que je fais, ni ce qui est près de moi. Je pense déjà en termes de risques, et je panique encore plus en me sentant proche de quelque chose de solide, potentiellement dangereux si jamais je me retrouvé bloqué. Bloqué, c'est mauvais. Et j'enregistre en premier lieu qu'il faut que je me libère, que je m'éloigne pour pouvoir me défendre. Mes gestes sont quasi instantanées, résultat de trois mois de survie. Si quelque chose s'approche pendant le sommeil, ce ne peut être que mauvais. Et le coup de poing part sans hésitation, fruit d'un instinct un peu trop écouté ces derniers temps. Je ne réalise que trop tard que je suis dans ma chambre, quand enfin j'ouvre les yeux. Ou peut-être ne regardais-je tout simplement pas. Ma respiration est rapide, effrénée, et je suis en sueur. Mes membres s'agitent dans tous les sens et je recule brusquement, jusqu'à finir dos au mur, pour m'éloigner le plus possible du danger dont m'a alerté mon cerveau. Mais je ne le trouve pas. Loin de là, d'ailleurs, car à sa place, je redécouvre le visage de mon petit-ami, que j'ai gracié d'un douloureux uppercut. Je suis à la maison. Dans ma chambre, à la maison, en sécurité. Pas dehors, à faire des nuits de trois heures, prêt à réagir au moindre rapprochement pour assurer ma sécurité, à devoir apprendre la méfiance absolue. Car celle-ci vient de me faire faire quelque chose d'immensément stupide.
« Je-je-par- oh-... »
Oh seigneur non. Bon sang mais quel idiot, j'y crois pas ! J'avais vraiment pas besoin de ça aujourd'hui... La soirée s'était pourtant si bien terminée, et moi je... Putain !
« P-p-p-ardon, j'suis désolé, je voulais pas... »
Je déglutis, mal à l'aise, et tend une main vers lui avant de la rétracter, peu sûr de moi. Je ne veux pas l'énerver, et je rapproche un peu mes épaules de mon corps, incertain et honteux. La culpabilité m'offre une sensation aussi désagréable que celle donnée par le cauchemar dont je viens d'échapper.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Mar 2 Aoû 2016 - 20:50
500 Miles
feat Natsu-senpaiii ~
Samalaircho
Combien de fois ai-je rêvé de ne serait-ce que le toucher aussi intimement qu'à l'heure actuelle pendant ces trois mois ? L'approcher était déjà difficile à son retour, mais être aussi près relevait du miracle. Aujourd'hui, il n'aura plus à se mettre sur la défensive, et je n'aurai plus à m'inquiéter de ses réactions. Au contraire, sa culpabilité semble tourner à mon avantage, si je puis dire les choses ainsi. Je peux me le permettre étant donné que c'est presque toujours ce qui se passe dans ces moments-là. Si je suis déjà niais de base, cette caractéristique gagne considérablement en puissance quand nous nous retrouvons de la sorte, et il en devient de même pour lui, alors que son côté guimauve ne ressort qu'à de plus rares occasions. Ce n'est pas pour me déplaire, mais je sens que nous allons devenir difficilement séparables, tous les deux ; et tant pis pour les jaloux. Mais sentir son corps sous mes doigts et même contre moi, je connais peu de sensations aussi plaisante. Ou alors peut-être celle de ses baisers, qu'il dépose sur mon front, mes joues, et un, plus chaste, sur ma bouche, juste après une remarque faussement prétentieuse dans laquelle il m'affuble d'un surnom qui m'arrache un rictus amusé. Nul doute que si je pouvais ronronner, cela s'entendrait à travers tout l'étage.
« Votre majesté ». Aaah... Si seulement. Je ne rêve pas de pouvoir, loin de là, mais les choses seraient tellement plus simples si nous étions dirigés par ce qui s'apparente à du sain d'esprit. Au moins quelque chose qui s'en approche, car je sais qu'il y en a peu qui ont véritablement toute leur tête, sur cette île, mais n'importe qui sans doute ferait l'affaire en échange de la dictature que nous subissons. Quoique si je gouvernais, j'aurais toutes les sucreries possibles et imaginables à ma disposition. Du moins, ça réglerait la question de ma stabilité financière, mais ça restera à jamais un fantasme. J'avoue, toutefois, que mon ego ne peut s'empêcher de gonfler en entendant ces mots de la part de Natsume, même s'il ne s'agit que de pure moquerie et qu'il ne le répétera jamais dans un autre cadre. La fatigue nous gagnant, si nous sommes habitués à nous coucher un peu plus tard, la soirée est restée éprouvante mentalement pour nous, et je suis personnellement bien trop pressé de dormir avec lui pour retenir mon impatience. J'ai l'impression que ça fait une éternité que nous ne nous sommes pas enlacé de cette façon, alors que ce n'est qu'une question de mois, en vérité. J'avais tellement hâte qu'il retrouve ses souvenirs pour que nous puissons profiter d'une nuit à deux ; le soir où j'ai dû m'occuper du lapin bourré, si je m'en suis contenté, je n'ai pas envie de la compter officiellement. Il s'agissait toujours du même Shimomura, cependant son état d'ébriété constituait plus un problème qu'autre chose, et si je suis passé au-dessus ce soir-là, je n'ai pas oublié la puanteur de l'alcool qui imprégnait son haleine, sans parler de sa mine affreuse, et de son moral qui a dû être sacrément atteint pour qu'il jette son dévolu sur cette bouteille de tequila. Je ne sais pas si on peut dire qu'il était vraiment lui-même ce soir-là, mais l'éleveur qui m'étreint de ses bras chaud et m'enveloppe de son odeur corporelle est bien le même que celui pour qui mon cœur n'a jamais cessé de battre. Alors tandis qu'il nous drape avec la couverture, je me cale un peu plus contre lui et pousse un soupir d'aise en lui rendant ses douces paroles.
« Fais de beaux rêves. »
Un souhait que je veux rendre possible, mais qui ne le sera pas cette fois. Si j'ai pu lui permettre quelques nuits de pouvoir dormir sur ses deux oreilles, sans qu'aucun cauchemar ne viennent le perturber, il en sera autrement ce soir. J'arrive, pour ma part, à me laisser bercer sans mal dans les bras de Morphée, bien plus vite que prévu, d'ailleurs, mais je n'ai pas le temps de me souvenir ne serait-ce que d'une bribe de mon rêve, car si je me sens effectivement plongé dans le sommeil, je ne perçois que du noir pendant quelques secondes, avant de me réveiller soudainement. Je ne comprends pas au début la cause de cet enlèvement, jusqu'à ce que je me rende compte de l'agitation qui s'empare de Natsume. Toujours endormi, mon petit-ami ne cesse de bouger, et je constate ses traits déformés par ce qui semble être de la peur. Il fait un cauchemar. Inquiet, j'hésite sur la manière d'agir. Quand cela m'arrive, en général, il suffit que le Shimomura touche mon front ou mes cheveux pour que je me calme immédiatement. Mais pour l'éleveur, cela semble plus grave. Je ne réfléchis pas, et m'empare alors de son bras qui ne cesse de se démener. Toutefois, dès que je saisis son poignet, il ne fait que se débattre plus fort, tant et si bien que je dois resserrer ma prise. Une erreur que je regrette au moment où je ne vois pas le coup de poing arriver et me frapper en plein visage. Si d'ordinaire j'aurais eu une chance de parer cette offensive, cette dernier est arrivée si brutalement que je n'ai pas eu le réflexe de l'arrêter. La rudesse du mouvement me fait tomber du lit.
Sonné, je me masse la joue, grimaçant sous la douleur qui se retrouve être plus forte que ce je pensais. C'est qu'il a vraiment gagné en muscle ; les abdos que j'ai vu n'étaient pas, à l'évidence, juste là pour faire joli. Avec maladresse, je remonte sur le matelas pour y découvrir un Natsume cette fois-ci bien réveillé, mais a l'air paniqué. Le pauvre ne sait plus où se mettre alors qu'il prend conscience de son geste brutal et, je m'en doute, involontaire. Il n'a juste pas pensé à son acte sur le coup (c'est le cas de le dire) et son poing est parti tout seul faire coucou à ma joue. Je le vois se rétracter sur lui-même, comme un animal apeuré après avoir fait une bêtise. Aussitôt, le japonais se morfond en excuses et en balbutiements. Pour tenter de l'apaiser, je me mets à rire légèrement de la situation, en souriant comme un idiot, en prenant un ton taquin qui se veut rassurant.
« Toi alors, tu as une drôle de façon de montrer ton affection. »
Je tente une plaisanterie que je sais d'avance qu'elle ne l'amusera pas beaucoup, connaissant son sentiment de culpabilité qui était déjà assez haut par rapport à son comportement envers moi durant ces dernières semaines, et qui n'a pas fini d'augmenter en prenant cette voie. Mais je veux lui faire comprendre que je ne lui en veux absolument pas et que je ne peux que comprendre la méfiance dont il a fait preuve alors qu'il n'a pas dû vivre des choses faciles lorsqu'il était dehors et que son rêve devait être, vue ses tremblements, particulièrement affreux.
« Un cauchemar, hein ?.. »
Une réminiscence qui me rappelle un autre soir me paraissant bien lointain, maintenant. Un jour, où une partie de notre histoire a commencé. Mes sentiments ne se sont jamais affaiblis depuis, devenant au contraire plus forts encore. Je lui souris doucement, avant de prendre son visage entre mes mains et de faire un bisou sur son nez.
« Ne bouge pas. Je reviens tout de suite. »
J'en oublie de le lui promettre, ne voulant pas qu'il croit que je l'abandonne à cause de ce qui vient de se passer. Je me jure à moi-même de ne pas perdre de temps pour revenir bien assez vite auprès de lui. Il n'est pas impossible néanmoins qu'il sache déjà où je vais, et donc il n'est pas nécessaire de le rassurer sur ce point. Cependant, il se peut qu'il ne pense pas tout de suite à ce choix évident et que sa honte le pousse à penser des choses terribles. Si je pars de la chambre, ce n'est que pour y revenir. Je me lève donc du lit et sors de la pièce pour emprunter les escaliers menant au couloir où se dessine la porte de la cuisine. Si la maison est toujours dans la pénombre, la lueur de la lune est assez présente pour me permette d'y voir un minimum, et je me suis baladé tant de fois dans cette maison que je la connais presque aussi bien que ses habitants. Mes pas me conduisent dans la cuisine où j'ouvre le frigo pour en ressortir du lait, avant de m'emparer de la boîte de chocolat en poudre et d'une tasse dans lequel je mélange le tout. Rapidité oblige, je range les ingrédients et réchauffe le liquide homogène au micro-onde. Une fois cela fait, je remonte jusqu'à la chambre de l'éleveur dans un silence royal, avant de revenir auprès de lui et de déposer ce que je lui apporte sur sa table de chevet.
« Je t'ai apporté un chocolat chaud. C'est ce que tu m'as donné la première fois qu'on a dormi ensemble, pour que je me détende. Tu te souviens ? J'avais fait un cauchemar, cette nuit-là. »
Question rhétorique. S'il a récupéré ses souvenirs, alors il doit probablement s'en rappeler aussi, surtout que ce n'était y'a pas si longtemps que ça. Cependant, je suis au courant qu'il y a encore quelques petits trous dans sa mémoire, et que ça finira par se finaliser au fil du temps. Là n'est pas la question, de toute façon, mais j'espère au moins que ça sera efficace avec lui autant que ça l'a été pour moi.
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Natsume Shimomura Modératrice en Chef
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Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Mer 3 Aoû 2016 - 4:14
500 Miles
Feat Samagrosniais
Franchement, je ne sais pas d'où je tiens cette maladresse à la limite de maladive. Ce ne serait d'ailleurs pas étonnant que j'ai été maudit à la naissance par une quelconque divinité, bien que je ne crois pas à leur existence. Apollon avait bien craché dans la bouche de Cassandre pour la rendre incapable de se faire croire par quiconque, alors peut-être qu'Hermès m'avait lâché un gros mollard sur les pieds. Ouais je sais, c'est dégueulasse, mais je n'ai pas vraiment la tête à d'autres métaphores plus raffinées. Mon cœur tambourine encore dans ma poitrine et je ne parviens que difficilement à reprendre ma respiration. J'ai même l'impression que mes doigts tremblent encore un peu, animés par les restes d'angoisses qui refluent lentement. Je fixe pour l'instant mon petit-ami avec une expression désolée, grimaçant en voyant son expression. Je n'y suis pas allé de main morte et je le sais. J'espère d'ailleurs qu'il n'en gardera pas une trace, car je risque de ne plus oser me montrer devant les autres si c'est le cas. Je me doute qu'il me pardonnera cette bourde, mais moi, je suis peu sûr d'arriver à me dire que ce n'était rien d'autre qu'un maigre accident... Et si jamais je recommençais ? Et si mes réflexes me rejouaient un tour et que je le blessais de nouveau, plus gravement cette fois ? Si je lui cassais un bras ? Des dizaines d'hypothèses se bousculent dans ma tête et j'imagine toujours le pire, car je suis loin d'être une lumière.
Sans surprise, il se met à rire en ajoutant à cela un trait d'humeur qui m'arrache à peine un rictus jaune. Ouais, ça... J'ai le chic pour provoquer ce genre de situations ridicules et tirées par les cheveux, maintenant que j'y pense, et ce n'est pas très glorieux, en fait. Je sais qu'il cherche à me détendre par l'humour, mais j'ai tendance à être peu réceptif à ce genre de choses. Et je n'arrive pas à me permettre de me rapprocher, à cause d'une honte stupide que je sais par moi-même déjà infondée. C'est toutefois lui qui fait le premier pas et il devine sans difficulté la source de mon mal-être de base, déjà évident. Je ravale ma salive et confirme ses propos en hochant vaguement de la tête, sans essayer davantage. Il a déjà réponse à sa question, de toute manière, et je n'ai pas l'énergie d'en gaspiller en palabres inutiles. Je sursaute un peu lorsqu'il dépose un bisou sur mon nez, alors que mon visage se penche instinctivement vers les paumes de sa main. Bon, par contre, là, je suis perdu. Comme d'habitude en somme, car je n'arrive jamais vraiment à deviner ce qu'il fera à l'avance, mais je ne pose pas de questions, encore confus. Le fait qu'il me demande de rester là suscite ma curiosité, et je cligne des yeux. L'esprit encore trop embrumé par la sommeil et le choc du réveil, je ne comprends tout de suite. En temps normal, j'aurais sûrement déjà saisi l'idée, mais il faut croire que je suis cinq fois plus lent que d'habitude.
J'attends donc, un peu pâteux et encore à moitié dans les bras de Morphée. Je n'ai même pas l'énergie de saisir mon téléphone, mais durant une seconde, mon esprit divague et s'intéresse à quelque chose d'autre. Presque mécaniquement, ma main se perd vers le tiroir de ma table de nuit, que j'ouvre juste un peu. J'entrevois l'objet qui s'y trouve et me permet une esquisse de sourire sur mon visage, mais en entendant des bruits de pas qui se rapprochent, je claque ledit tiroir brutalement, ne voulant pas être surpris à être aussi niais. Je comprends alors immédiatement où il était parti et pourquoi en voyant ce qu'il a ramené avec lui. Je reste un peu abasourdi, encore à moitié ensommeillé. Bien sûr, je ne le sais que trop bien capable de ce genre d'anneries mièvres, et je ne peux pas vraiment poser de blâmes sur lui quand je sais avoir été le premier à inaugurer cette 'tradition' entre nous. Ouais, pour le coup, je ne peux pas vraiment faire comme si j'étais un modèle quand je suis sûrement le pire, au fond. Enfin, ça, faut pas le dire, hein.
J'essaie de faire un sourire timide, et j'échoue, car c'est bancal. Mais je reste touché par son attention et ne sait pas vraiment quoi faire. J'ai le cul entre deux chaises, au final, car je ne sais pas si je dois l'approcher pour me faire pardonner ou si je dois profiter de ma boisson. L'un comme l'autre semblent le bon choix, mais je ne suis pas doué pour les faire. Instinctivement, je décide de rouvrir le tiroir et en sort ce que je regardais il y a quelques secondes. L'ours en peluche qui s'y trouve n'a pas pris un gramme de poussière en un an, car je le gardais secrètement bien au chaud dans mon armoire jusque là, emmitouflé dans des couvertures.
« Je sais. »
Doucement, je m'approche pour lui mettre la peluche dans les mains, un air plus tranquille sur mon visage. Rien que de regarder cette chose suffit à faire naître dans ma poitrine une petite bouffée de chaleur.
« Tu m'avais donné ça le même jour en plus, non... ? »
Je le sais, et les images s'affichent clairement à moi lorsque je les cherche dans mon esprit, mais j'ai besoin de poser la question. D'entendre la confirmation, de m'assurer que mes souvenirs ne me trompent pas de nouveau, et que j'ai enfin les pieds sur quelque chose de stable. Je poursuis sans attendre toutefois, désireux de lui confier une information que je n'ai donné à personne jusqu'à maintenant, et qui est probablement trop personnelle pour que je l'évoque avec quelqu'un d'autre. Mais si il y a quelqu'un qui a le droit de savoir ça, et pour qui je peux outrepasser ma gêne, c'est bien celui qui se trouve devant moi.
« Je l'ai trouvé, il y a trois jours. Dans mon armoire. Et je... Ça m'a rappelé quelque chose, et peu à peu... »
Cette chose est peut-être l'un des objets les plus mièvres au monde, maintenant que j'y pense, rien qu'à cause de l'inscription qui s'y trouve. Si je le voyais dans les mains de quelqu'un d'autre, je vomirai cinq ou six fois à la suite. Et avoir récupéré la mémoire grâce à ça a quelque chose de gênant, en fait, mais je ne suis plus vraiment à ça près, à ce stade. Je lui dois même une fière chandelle, puisque de cette journée, j'ai pu récupérer le fil de ma mémoire.
« C'est grâce à ça, que j'ai eu un déclic. Tout m'est revenu, petit à petit. T'es un peu une ancre, quelque part, dans mes s-souvenirs. »
J'essaie un sourire, mais il est maladroit, et je rougis un peu, gêné par les propos que je viens de tenir. Ma phrase s'est terminée en un bafouillement. Je me racle la gorge et chasse comme je le peux mon embarras, avec un succès relativement moindre. Et je vous emmerde, au moins j'essaie !
« En quelque sorte, c'est grâce à toi, du coup, euh... Merci. Je sais pas. Pour m'avoir aidé jusqu'à maintenant, alors que j'ai pas toujours été sympa. »
Et pour éviter d'avoir à fixer le sol comme un abruti, je fais un léger détour sur mon bureau où se trouve une tasse à café vide pour y vider la moitié de mon chocolat chaud. Je lui tends alors celle restante, ne voulant pas qu'il n'ait rien de son côté, et étant donné que je connais son affection pour cette boisson... Et puis je lui dois bien ça, après ce que je lui ai fait.
« J'suis désolé. Je voulais pas te réveiller et te... »
Je passe ma main libre sur la partie de son visage que j'ai abîmé et grimace. Je vais alors saisir une sacoche qui se trouve sous mon bureau, qui contient une partie des produits que j'utilise en tant qu'Athéris. Là-dedans, je trouverais bien de quoi soigner et atténuer la plaie.
« Assieds-toi. »
Sans plus attendre, je m’attelle à la tâche et passe les médicaments nécessaire sur sa joue pour m'assurer qu'elle ne gonflera pas et ne sera pas plus douloureuse demain matin. Après quelques secondes de silence lourd, très lourd, j'essaie de sourire malgré mes joues rouges.
« Et pour avoir été là, aussi. Bordel, je suis pas doué avec ça, hein... ? »
Je ris discrètement, de ma maladresse et de ma bêtise, alors que je ne sais pas comment me comporter maintenant que je lui ai confié ça. Je me concentre sur ma boisson dans l'espoir de pouvoir reprendre face, et avale en une gorgée ce que mon petit-ami m'a préparé. Si je ne suis pas un aussi fervent amateur de chocolat que lui, il n'empêche que j'apprécie tout de même le goût quand cela reste raisonnable et qu'une boisson chaude à cette heure-ci ne peut me faire que du bien. Il n'a pas eu une mauvaise idée, et je crois comprendre ce qu'il ressent quand il dit que cela détend. Néanmoins, à mes yeux, ce qui me détend le plus en ce moment n'est pas la tasse que je viens de terminer.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Ven 5 Aoû 2016 - 21:38
500 Miles
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Samalaircho
Aaah... Souvenir, souvenir. En deux ans, il s'en est passé, des choses. Le soir où nous nous sommes déclatés l'un à l'autre restera à jamais dans ma mémoire comme l'un des moments les plus agréables que j'ai passé de ma vie, même si c'était maladroit au possible, mais que je ne suis pas si étonné de la tournure des événements. Nous étions deux pas doués, après tout, alors ça aurait pu difficilement se dérouler comme dans les films à l'eau de rose. C'est un rappel plus que plaisant, et pourtant je me souviens comment j'étais, et j'aurais bien donné une claque à mon moi du passé pour toutes les bêtises qu'il a faites et pour toutes celles qu'il fera. Je regrette parfois mon innocence, mais je suis bien content de ce que je suis devenu. J'ai l'impression de faire moins d'erreurs, ayant appris de celles, trop nombreuses, que j'ai commises autrefois. Il tente un sourire, qui se trouve assez maladroit. Automatiquement, le mien s'affaisse. J'ai peur d'avoir fait une bêtise. Peut-être qu'il ne s'en souvient pas. Peut-être qu'il trouve cette attention trop niaise et que cela ne lui plait pas mais qu'il n'ose pas me le dire. Mince, j'suis vraiment nul si je n'arrive même pas à faire plaisir à mon petit-ami quand il en a besoin. Moi qui voulais lui faire penser à autre chose et lui remonter le moral...
Il ne me répond pas tout de suite, préférant se retourner vers sa table de nuit pour ouvrir le tiroir et en sortir quelque chose. Je plisse les yeux pour discerner le contour de l'objet dans la pénombre, avant de pousser un hoquet de surprise en reconnaissant l'ourson en peluche que je lui avais offert, effectivement, le même jour que lorsque nous nous sommes mis ensemble. Je l'avais gagné à un stand au parc d'attraction dans lequel nous a lâché Faust pour exécuter son plan afin que nous nous rapprochions. C'est un peu difficile à admettre tant la chose est ridicule, mais je crois que nous devons une fière chandelle au Conseiller, après tout. Je n'aurais jamais pu être aussi près physiquement du Shimomura s'il n'avait pas imaginé cette sortie qui était digne d'un shojo mais qui a eu le mérite de marcher un minimum. La peluche est restée intacte depuis le premier jour où je le lui ai donné ; et le cœur, évidemment, a gardé toutes ses précieuses lettres. Un mot contenu au milieu qui est resté inchangé aussi bien sur le nounours que dans mes pensées, adressé uniquement au lapin qui se trouve en face de moi.
Natsume se souvient. Doucement, il me tend l'oursidé que je prends entre mes mains, jouant avec la tendresse de sa fausse fourrure en le comprimant avec légèreté. Attendri, je ne peux qu'être touché qu'il en est pris autant soin, alors que je n'y pensais plus du tout moi-même. Je ne savais même pas qu'il l'avait gardé, ni même qu'il avait été aussi important pour lui ; et plus encore que je ne peux l'imaginer pour l'instant. Je hoche la tête pour lui confirmer sa question, et retrouve, rien que par la vue de cette peluche, les odeurs parfumées des stand de nourriture, les lumières et les bruits habituels de la fête foraine, ainsi que les sensations fortes que les attractions nous ont données. Et plus tard dans la soirée, bien évidemment, je me rappelle de la première fois que j'ai goûté aux lèvres du Shimomura. Un souvenir qui avait disparu de la mémoire de l'autre, mais qui a été retrouvé trois mois après par... par... le nounours ?
Je cligne des yeux et regarde attentivement l'ourson, tandis que mon copain s'explique. Abasourdi, je reste muet devant ce qu'il me raconte. Alors comme ça, c'est grâce à ce truc qu'il a récupéré ses souvenirs progressivement ?.. Je serais vraiment... une ancre ?.. Mon regard se perd dans le vide, sans voix. J'ignorais que j'avais eu un tel impact dans sa vie. Bien sûr que je suis quelqu'un de spécial pour lui, mais j'aurais cru que ce serait par l'intermédiaire de Nagisa ou de quelqu'un d'encore plus proche que les trous de son amnésie se reboucheraient. Mais je suis, après tout, suffisamment proche en fait pour qu'un déclic pareil se produise, semblerait-il. Si j'avais su que c'était indirectement grâce à moi... Je ne suis peut-être pas si inutile que ça, finalement. Je me retiens de verser une larme, une vague d'émotions m'envahissant de manière soudaine. Je n'étais pas préparé aux feels, saleté de joueuse. Je suis ému d'avoir pu contribuer, surtout autant, au retour de ses souvenirs perdus. Je suis si content, malgré que je n'aie rien fait de moi-même. Si j'avais su un jour que ce nounours serait utile à ce point.... Alors qu'il s'agit bien d'un truc niais que les amoureux s'arrachent parce qu'il s'agit du cliché par excellence en matière de romantisme à deux balles.
Moi non plus, Natsume, je n'ai pas toujours été sympa. Rien que pour ce que j'ai fait aujourd'hui, pour m'être lâchement enfui alors que tu t'es imaginé les pires scénarios. Que tu t'es sans doute dit que je ne voulais plus de toi et que tu ne méritais pas que je te pardonne après tout ce qui s'est passé. Alors que je suis du genre à pardonner facilement ; un peu trop peut-être. Pardonne quoi, d'ailleurs, puisqu'en vérité je ne t'en ai jamais voulu. J'ai espéré tout ce temps que tu redeviennes celui que tu étais avant, et j'ai attendu, patiemment, que tes souvenirs refassent surface et qu'on puisse vivre de nouveau ensemble. Mais que pouvais-je faire d'autre sinon t'aider ? Je ne pouvais certainement pas te laisser tout seul, livré à toi-même. Difficilement coopératif tu étais à ton retour, mais cela ne veut pas dire que nous aurions dû ne pas t'accueillir aussi bien que si tu étais celui que nous avions attendu tout ce temps ; car si tu étais un peu différent du Natsume qui nous a quitté il y a trois mois, je reconnaissais quand même en tes traits ceux de celui que j'ai toujours aimé. Tu étais toi, mais sans nous.
L'asiatique se lève pour prendre une tasse sur son bureau. Il ne voulait peut-être pas de chocolat... Ou peut-être pas autant, vu qu'il en verse la moitié dedans. Mais c'est quand il me la tend que je le remercie d'un sourire. Il sait à quel point j'aime le chocolat chaud ; il s'en est souvenu. Si c'était pour lui que j'avais apporté la boisson, je m'en délecte tout de même, en me disant que ça fait quelque chose de plus à partager ; un moment tendre n'appartenant qu'à nous. Une de ses mains vient toucher ma joue encore endolorie, et je me retiens de grimacer en mordant un peu ma lèvre inférieure, car je le vois déjà grimacer, et s'excuser de nouveau. Je secoue légèrement la tête pour lui signifier que ce n'est rien. J'aurais pu en faire autant à sa place. Ce n'est pas comme si je subissais bien pire en mission, et puis il n'a pas fait exprès. Quoiqu'il pourrait bien me faire tout le mal qu'il voudrait, je me demande si j'arriverais à le détester. Mon cœur lui appartient déjà depuis le premier jour.
Afin de soigner la blessure et d'atténuer la douleur, le hérisson nerdique s'empare d'une trousse de soin et en sort les éléments nécessaires pour traiter ma joue. Je ravale la douleur, comme elle n'est pas si forte que ça, et attend patiemment, assis comme il me l'a demandé, qu'il termine son procédé médical. Je n'aime pas avoir mal, évidemment, mais qui n'apprécie pas que son petit-ami prenne soin de lui, que ce soit en donnant de l'affection ou là, en pensant ma plaie. Je n'ai rien contre le fait qu'on me dorlote, surtout quand ça vient de mon copain. Autant je déteste devoir me reposer sur les autres pour réparer mes propres conneries -même si c'est le rôle d'Athéris de soigner-, autant je suis heureux que Natsume soit à mes côtés et soit celui qui s'occupe de moi. Il a beau ne pas être très doué avec ce genre de chose, n'empêche qu'il fait des efforts, je le vois bien ; et pas mal de progrès ont été accomplis, déjà, ce qui me rend fier de lui. Alors je ne vais pas lui en demander trop. En souriant, je termine mon chocolat avant de poser la tasse sur la table de chevet, en silence. Puis, je pose doucement ma main dans ses cheveux, que je gratouille affectueusement, car je sais à quel point il aime ça.
« Tu fais d'ton mieux, c'est le principal. Et puis, c'est aussi pour ça que je suis là. Que je serais toujours là. »
Être toujours auprès de lui, je crois que c'est l'une des choses que je veux le plus au monde. De toute façon je n'aurais pas pu trouver mieux que mon petit éleveur japonais, et je suis bien content qu'il m'ait choisi à la place d'un autre. Moi aussi je veux faire de mon mieux pour le garder auprès de moi ; parce que je compte bien lui donner envie de rester aussi longtemps que possible. Sur ses lèvres, une légère moustache chocolatée s'est dessinée. Au lieu de la lui faire remarquer, je glousse un peu, et finit par mettre ma main derrière sa tête pour le rapprocher de moi afin de l'embrasser à pleine bouche. Depuis trois mois, aucun de nous deux n'a pu profiter de ce contact ; j'espère juste que je ne le force pas trop vite à s'y réhabituer, et qu'il aime toujours autant le faire. Mais comme il ne m'a pas repoussé tout à l'heure, j'en conclus qu'il apprécie encore, ce qui me rassure grandement. Si je n'ai pas osé le faire jusque là parce qu'il s'agit pour lui de se 'remettre dans le bain' si je peux dire ainsi, ma langue se permet néanmoins de venir caresser ses lèvres et d'en enlever les restes de chocolat. Mes joues prennent feu, et je m'éloigne doucement, avant de détourner le regard, aussi rouge que lui.
« T-Tu crois qu-que tu vas réussir à d-dormir ? »
Il n'y avait, après tout, aucune raison pour qu'il soit de nouveau brûlant au niveau du visage. Cela fait un bout de temps, j'ai l'impression, que je n'ai plus agit de manière aussi intime avec lui, alors ça me fait un peu drôle. J'ai peur, toutefois, de presser certaines choses avec lui, comme là, par exemple, alors qu'il vient de retrouver ses souvenirs et que nous venons à peine de revenir ensemble.
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Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Sam 6 Aoû 2016 - 4:21
500 Miles
Feat Samalairgêné
Honnêtement, cette soirée ressemble un peu trop à la première que nous avons passé ensemble. Je ne crois pas au destin ou aux conneries du genre car sincèrement, cela a tendance à me faire vomir d'imaginer que mon futur est entièrement dessiné par une force inconnue. Non, à mes yeux, il est lâche de le penser. Mais je m'amuse néanmoins des innombrables ressemblances que je retrouve ici et là, sans trop savoir si il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise chose. Au moins, il ne m'en veut pas, et je crois que nous allons pouvoir retourner nous coucher sans trop de difficultés. Même mes bourdes spectaculaires n'auront pas suffi à détériorer l'ambiance. Vu qu'il sourit -en même temps ce type passe sa vie à le faire-, j'en conclus que tout va bien et que comme d'habitude, je m'inquiète pour rien. C'est un peu ma spécialité, ça, mais pour ma défense, j'ai quelques raisons de m'inquiéter, je crois. Enfin, pas que je crois qu'il va se vexer, m'envoyer chier ou quoi que ce soit pour un bête accident, mais je n'arrive pas à faire taire la petite voix qui, dans ma tête, me susurre que je ne suis pas passé loin de le perdre. Entre mon amnésie, dont je vois à peine le bout du tunnel et qui me laisse encore de nombreuses zones d'ombre, et mon comportement durant ladite amnésie, certains événements se sont produits. Et en même temps, la proximité que j'avais avec l'état dans lequel j'étais auparavant m'effraie encore. J'ai peur, en quelque sorte, de ne pas avoir changé. Je sais que l'idée est stupide, mais j'ai la crainte idiote d'être le même que celui qui s'est battu contre la personne en face de moi il y trois semaines. J'ai tellement eu l'impression d'être vu comme un individu à part, de ne pas avoir été moi-même mais quelqu'un d'autre aux yeux de mes proches pendant ce temps, que j'en viens des fois à me demander si récupérer mes souvenirs suffira.
Je ne comprends moi-même pas ce que je pense. Il n'empêche que je vis avec la peur de ne pas être ce qu'ils attendent, que seul le type paumé et égaré dans les rues pendant deux mois ait survécu, si il était considéré comme une personnalité à part entière. Qu'Athéris, 'Ris' ou peu importe le diminutif que me donnait Yann, ait remplacé le Natsume que cherchaient désespérément ceux qui me connaissaient. Intérieurement, je suis persuadé de ne pas avoir changé. Néanmoins, et même si je sais que je suis de mauvaise foi car on m'a répété que ce n'était pas le cas, j'ai toujours la sensation d'avoir été vu différemment. Et donc encore la pensée, stupide certes, que je n'ai pas encore retrouvé la stabilité que je cherchais tant. Qu'il y a encore un risque que je glisse, que je fasse un faux pas et que je revienne en arrière, douloureusement. Je ne veux pas. J'ai tellement peur de cette hypothèse, et Arceus que je suis pathétique pour un type qui a sa majorité, que je n'ai toujours pas osé retourner voir mes 'collègues de survie'. Je suis parti comme un ingrat, sans un au revoir, tout ça pour ne plus leur donner de nouvelles dès lors que j'avais récupéré mon identité. Je me protège en me disant que je n'y retourne pas pour éviter leur colère, mais en réalité, je crains surtout qu'ils ne fassent resurgir une partie de moi que je préférerais garder enfouie. Aha. Sincèrement, dans le royaume des loques ridicules, je dois être le roi.
Enfin. Ce n'est pas le moment de me mettre à m'apitoyer sur mon sort non plus, et je ne peux pas le faire éternellement. Pas quand j'ai une distraction plus attrayante et bien moins prise de tête que mon troll de cerveau. Ah oui, si vous lui répétez, je vous écorche vivant avant de vendre chacun de vos organes. Et il sait que me gratter le crâne suffit à m'apaiser directement et à me retirer toute envie de réfléchir, car je ne deviens plus qu'une larve dès lors que l'on me grattouille les cheveux. C'est un peu un cheat code pour me calmer, en un sens, mais au moins j'en apprécie l'effet. Bien sûr que je sais qu'il fait de son mieux. Duh. C'est d'ailleurs une des choses que j'admire chez lui, le fait de toujours chercher à donner son maximum. Auparavant, si j'étais persuadé que je ne pouvais pas réussir quelque chose ou si je me battais contre une cause perdue, je n'essayais pas. Je lâchais prise et je m'attaquais à quelque chose d'autre, en cherchant toujours à rattraper mes échecs. Mais depuis un certain temps, j'y réfléchis, et je me demande si je n'abandonnais pas trop tôt. Si j'aurais pu tomber sur un résultat différent en insistant juste un peu plus, un peu comme il a tendance à le faire en permanence. Ça ne sert à rien de me torturer, je le sais, mais cela m'a poussé à remettre en question certains de mes principes. Notamment celui de ne jamais s'acharner sur une cause perdue, car peut-être n'est-elle pas si perdue, au fond, et peut-être que je dois simplement continuer, ou voir les choses d'un autre point de vue, comme me l'a enseigné Winter. J'en sais rien. Peut-être que je lui dirai aussi, ça, si j'y arrive. Mais j'estime en avoir déjà fait beaucoup, et certes c'est arrogant à dire, mais je m'accorde une pause sur les aveux mièvres pour aujourd'hui.
… Mouais, en tous cas lui, il est encore en train d'en faire. Bordel, comment est-ce qu'il fait ? Moi, si je parle comme ça pour ne serait-ce que dix minutes, je suis aussi gêné qu'un gosse pris en train de faire une bêtise. Mais lui, il les enchaîne, les niaiseries et les petites phrases ici et là. Barf, en même temps, peu importe à quel point je fais comme si j'étais le moins guimauvesque des deux, je ne peux pas (ou en tous cas 'plus', j'ai un peu évolué entre temps) nier que ça ne me fait pas plaisir, quelque part. Je prends juste bien soin de préserver mon ego en faisant comme si lorsque nous sommes en public, et de temps à autre lorsque nous sommes seuls (enfin, juste assez pour garder un peu de fierté). Mais bon, je sais qu'il n'est pas entièrement dupe et souvent, je ris de mes propres mimiques. En tous cas, cette fois, il n'en est rien et je souris un peu, touché. Bah, que voulez-vous que je vous dise, je me ramollis avec lui. J'vais pas m'en cacher. Je n'ai toutefois pas le temps de répliquer de quelque façon, car j'avais une idée de sarcasme en tête pour terminer la soirée sur une note d'humour. Lorsque j'ouvre la bouche pour parler, je sens sa main se glisser derrière ma tête, juste au dessus de ma nuque. Durant un instant, je me demande si il cherche juste à continuer ses gratouilles ou si il a une autre idée en tête, mais ma question trouve sa réponse avant que mon cerveau ne la saisisse. C'est lorsque je m'aperçois que sa bouche est venue chercher la mienne que je sursaute, ne m'étant pas attendu à ça. Je garde les yeux ouverts sur le moment, étant donné que je ne sais pas comment réagir, et met quelques secondes à les fermer. J'essaie de calmer ma réaction spontanée et le laisse faire en essayant de lui rendre son baiser, plus lentement certes, car j'ai l'impression de pédaler dans de la semoule. Comprenez qu'après trois mois, je n'ai pas immédiatement repris les réflexes. Je lâche instinctivement la tasse que je tenais et profite de la douce sensation qui parcoure mon corps en le sentant si près. Je ne sais pas exactement ce que je peux ou ne pas faire, alors je reste en partie rigide, mais un soupir satisfait m'échappe. Je suis assez calme, mine de rien, plus que je ne l'aurais cru. Toutefois, en sentant quelque chose d'humide passer sur mes lèvres, je rouvre les yeux, étonné, car je n'ai pas mis longtemps à comprendre ce dont il s'agissait. Je ne m'attendais néanmoins pas à ce qu'il fasse ça maintenant ; moi-même, j'aurais attendu plusieurs jours, au moins.
Étonnamment, si mes joues sont un peu rouges, je ne suis pas aussi écarlate que lui. J'étudie son visage, curieux, et fronce un peu les sourcils. Il bafouille, détourne le regard, et sa nervosité se ressentirait à des kilomètres. J'étudie son expression, cherchant réponse à la question qui me taraude actuellement. Était-ce là une preuve d'une envie qu'il avait sans oser l'exprimer, ou cherchait-il simplement à récupérer ce qu'il restait de chocolat sur mes lèvres ? Connaissant son affection pour ce type de sucrerie, ça ne serait pas totalement impossible. C'est pour cela que je cherche le moindre indice sur ses traits, voulant trouver la solution pour ne pas risquer de faire quelque chose que je risquerais de regretter si jamais je me trompais. Mais non, plus je le regarde, et plus tout semble concorder vers la première hypothèse. Mon visage s'adoucit et je serais presque touché. Je ne suis pas fin psychologue, mais je le connais assez pour savoir comment il fonctionne, et je ne serai pas étonné qu'il ait tout simplement eu peur de dépasser des bornes invisibles, mentales, qui sont celles qui sont nées entre nous depuis mon retour. Imbécile. N'aurait-il pas pu simplement me le dire, hein ? Mais bon, je peux parler. J'osais à peine le prendre dans mes bras il y a quelques heures, après tout. Je ne réponds pas immédiatement, et il me faut plusieurs secondes. Je le pousse doucement contre le matelas, pour l'envelopper de mes bras et lui offrir un câlin que je crois sincèrement mérité. Tandis qu'une de mes mains se pose à droite de son épaule pour me permettre de me maintenir au dessus de lui, je colle mon front au sien. Un sourire amusé se forme sur mon visage. Je ne me moque pas, hein, je trouve juste toute cette situation très comique.
« J'suis pas en verre, hein. T'as pas à être gêné. Crétin. »
Ça me fait bizarre de me dire que je suis aussi calme. Hormis les quelques rougeurs sur mes joues, relativement légères, je fais preuve d'un sang-froid qui m'étonne moi-même. Écouter mon instinct n'est pas quelque chose que je fais souvent, mais quand c'est le cas, je me découvre bien plus audacieux et tranquille que d'ordinaire. Ne pas réfléchir fait cet effet, je suppose, et cela explique beaucoup de choses, maintenant que j'y pense. Et non, je n'insinue pas que mon copain ne réfléchit pas. Du tout. Juste un peu. Je masse tranquillement l'arrière de son crâne, pour le mettre en confiance et le calmer. J'admets avoir volontairement laissé mes lèvres proches des siennes, pour qu'il puisse sentir mon souffle et reculer si jamais il le voulait. En même temps, c'était peut-être un peu pour l'embêter, le taquiner et jauger de son envie par al même occasion, je ne m'en cacherai pas. Certes, il est déjà assez nerveux comme ça pour que je n'en rajoute pas mais eh, je n'ai jamais prétendu être un ange dénoué d'ego.
« Bien sûr que j'arriverai à dormir. J'ai l'oreiller parfait, après tout. »
Un franc sourire se dessine sur mon visage tandis que mon ton se fait joueur. Je veux qu'il comprenne que les choses n'ont pas changé. Que je veux toujours autant être à ses côtés et que même si j'ai des habitudes à reprendre, cela ne veut pas dire qu'il existe un quelconque mur entre nous. Il ne devrait pas avoir à penser qu'il ne peut pas se rapprocher ou amorcer un contact relativement intime si il le veut. Je sais, après tout, très bien m'exprimer seul quand quelque chose ne me plaît pas. Je n'ai pas envie qu'il se mettre à craindre n'importe quel rapprochement. Je ne suis pas une brindille sur le point de craquer ou un animal qui s'enfuirait.
« T'avais juste à demander, abruti. »
Je n'attends pas plus, au bout de ma propre patience alors que je suis celui qui le fait poireauter depuis tout à l'heure ; l'ironie est belle. Je saisis donc ses lèvres avec les miennes, lui offrant ainsi l'équivalent du baiser qu'il est venu chercher tout à l'heure. Une main dans ses cheveux, je pose l'autre contre sa joue pour déplacer son visage dans l'angle que je veux, et le rapprocher doucement. Je ne veux absolument pas le forcer, alors je lui laisse toutes les opportunités possibles pour se détacher si il le souhaite. En sentant qu'il ne s'oppose ou ne proteste pas, je serre son corps contre le mien. Après quelques secondes, je me permets d'approfondir cet échange en allant chercher sa langue avec la mienne, tout en m'assurant de prendre mon temps pour le rendre plus passionné au fur et à mesure. Je veux aussi qu'il comprenne à quel point il m'a manqué. Je me retiens d'être trop vif, ne souhaitant pas le brusquer. Le but, ici, est avant tout de lui faire comprendre qu'il n'est pas seul à vouloir retrouver notre proximité d'antan, et que je veux, tout comme lui, profiter du fait que nous nous sommes retrouvés. Je me doute du genre de pensées, stupides d'ailleurs, qui devaient passer dans sa tête. Sûrement craignait-il des sottises, du genre qu'il m'aurait pressé, et je préfère mettre un terme à cette idée dès que je le peux. C'est un moyen simple -et pratique- de se débarrasser de ce souci. Je ne suis pas très doué pour ce genre de choses. Bordel, si vous saviez à quel point j'ai progressé en matière de pudeur... On pourrait faire une rédaction de treize pages. Des fois, je me maudis un peu d'avoir été aussi coincé par le passé, quand il n'y avait et n'y a aucune honte à avoir devant ce genre de contact. Mon éducation m'à toutefois longtemps laissé ici et là de nombreuses réticences et préjugés. Je me détache après un certain moment, doucement, en me frappant mentalement d'afficher un sourire aussi tendre et niais. Ma respiration est un peu plus rapide, j'ai plus chaud, mais je blâme mes hormones qui ont l'air d'avoir eu envie de rattraper du temps perdu et de l'exprimer vivement. Mais je me reprends bien vite et chasse l'envie de l'embrasser de nouveau, en me forçant à me concentrer sur son visage. Je suis déjà en train de gagater, en fait. Ma main qui s'était logée dans ses cheveux redescend sur une de ses joues, que je caresse affectueusement.
« Si je te frappe de nouveau en me réveillant, je te donne le droit de me faire dormir sur le canapé. »
J'ai pris un ton solennel et sérieux, trop solennel d'ailleurs, mais au moins c'est assez pour lui faire comprendre que je ne fais que rigoler. Enfin, pas totalement, mais je voulais mettre au moins un peu d'humour pour dissiper toute gêne qu'il pourrait y avoir. Je laisse ma tête se reposer contre la sienne, et enroule mes jambes autour des siennes, pour me mettre progressivement en place. Le torse contre son dos, je place un de mes bras par dessus son épaule et l'autre derrière sa tête. Dans cette position, je sais que je risque de m'endormir très vite, et Morphée m’apparaît déjà bien plus invitante.
« Je t'aime. N'oublie pas ça, d'accord ? Y'a pas de raison que j'arrive pas à dormir contre toi. »
Je le serre une dernière fois, et pose mon nez dans son cou pour inspirer son odeur. Je garde ailleurs mon visage près de là, pour pouvoir sentir sans avoir à me déplacer. Je place un dernier baiser sur le haut de sa nuque et ferme les yeux.
« Bonne nuit. »
Et cette fois-ci, c'était pour de bon.
–
Je me lève toujours relativement tôt, et c'est cette habitude qui me fit ouvrir les yeux en premier ce matin-là. La lumière du jour ne m’agresse pas tant que les rétines que ça, et la fatigue ne me pousse pas à retourner vers le sommeil. Ma vue est encore un peu trouble, et je me frotte alors les yeux pour dégager les chassies et clarifier ma vision. Je suis accueilli pour la première depuis trois mois par quelque chose de plus agréable qu'un sol dur et froid. Naturellement et instinctivement, un sourire doux éclaire mon visage alors que mes yeux, même si je suis encore ensommeillé, se mettent à détailler l'individu qui est encore endormi à côté de moi. Il a bougé durant la nuit, comme à son habitude, et je ne suis pas forcément mieux. Mais au moins, aucun de nous n'a été réveillé par des cauchemars et cette pensée suffit à me mettre du baume au cœur. Je bouge le plus délicatement possible en sachant qu'il reste d'un sommeil léger, et étire mes bras et mes muscles doucement. Mon dos me fait encore un peu souffrir, et je grimace légèrement en tirant. Néanmoins, ce n'est que de courte durée et je me sens bien mieux maintenant. Je saisis mon portable pour trouver l'heure, et sourit en constatant qu'il n'est pas si tard que ça, tout compte fait. Nous aurons donc le temps de traîner autant que nous le voulons, bien qu'au bout d'un moment, personne dans cette maison ne s'étonnait de nous voir rester au lit jusqu'à des heures plus tardives. Des fois, Faust était même étonné lorsque nous nous descendions tôt. Il aura au moins la certitude que tout va mieux entre nous et que j'ai enfin eu le cran d'agir.
Après avoir reposé mon téléphone, je repose enfin mon regard sur le garçon endormi à côté de moi. Je suis déjà de nouveau en train de sourire en le voyant avec un air si paisible sur son visage, rassuré par le fait qu'il soit allégé d'une partie de ses tracas depuis hier. Je ne lui ai jamais dit, mais je prenais souvent le temps de l'observer certains matins, quand il était encore au pays des songes et que j'étais réveillé, habitué à me lever tôt. Cette habitude me manquait, sans que je ne m'en rende compte, et je comblais le vide avec mes pokémon, sans que cela ne soit suffisant néanmoins. Maintenant, j'ai tout ce qu'il me faut et je ne ressens plus qu'une satisfaction que je ne saurais pas expliquer avec des mots. J'ai toujours dit que j'étais nul en matière de verve, après tout. Cela va faire plusieurs minutes que je le regarde avec un air immensément niais sur ma tronche d'attardé. Tendrement, je passe mes doigts sur son front et écarte quelques mèches qui tombaient un peu trop. Toutefois, ma main glisse instinctivement vers une de ses joues que je caresse sans trop m'en rendre compte, et je ne réalise ce que je fais que lorsque je le vois peu à peu ouvrir ses yeux dans lequel je plonge assez vite les miens. J'ai encore ce sourire stupide sur mon visage, mais je me permets une grimace désolé. Je me sens un peu coupable de l'avoir réveillé, et j'aurais voulu profiter du spectacle un peu plus longtemps mais bon, j'aurai l'occasion de le faire à d'autres occasions, après tout. Je risque de le garder dans mon lit pour de nombreuses nuits après ça.
« Hey. »
Je dépose un bisou sur une de ses joues, comme une excuse. Ma voix est aimable, bienveillante, car je veux que son réveil se passe en douceur même si je l'ai réveillé. Je lui dois bien ça, après tout, même si je sais qu'il ne m'en voudra pas.
« Désolé de t'avoir réveillé. »
Je le gâte par quelques autres baisers déposés dans son cou, et je remonte jusqu'à son front. Je suis encore dans son dos, et je dois m'étirer un peu mais je m'en sors quand même. J'y tiens, même si je suis d'ordinaire moins affectueux les matins. Je vous le dis, toute cette affaire m'a rendu cent fois plus mièvre.
« Tu as bien dormi, tout de même ? »
Je sais que nous nous sommes dits il y a longtemps qu'il fallait réveiller l'autre en cas de cauchemar, mais je sais aussi que nous avons tendance à ne pas suivre à la lettre ce genre de 'promesses'. Je veux juste m'assurer que son sommeil a été tranquille et paisible, pour pouvoir débuter la journée sur de bonnes bases. Mais pour l'instant, je me sens suffisamment bien comme ça, à paresser, collé à lui. Honnêtement, je crois que le pire est derrière nous et que je vais enfin pouvoir commencer à profiter de ce que nous avons récupéré. Maintenant que j'ai manqué de perdre tout ça, je compte bien m'assurer de pouvoir me réveiller à ses côtés chaque matin, et de m'arranger pour que cela n'arrive plus. Comme il l'a dit hier soir avant que nous dormions, il y a du temps à rattraper et je vais faire de mon mieux pour que cela soit fait.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Sam 13 Aoû 2016 - 19:18
500 Miles
feat Natsu-senpaiii ~
Samalairrose
Là, tout de suite, je regrette. Je n'aurais pas dû aller aussi vite, je le savais. Mon but n'était pas de le brusquer mais de le mettre en confiance. Mon erreur de tout à l'heure a été la cause de doutes en lui concernant mes sentiments à son égard, alors qu'ils sont restés inchangés depuis le premier jour et qu'il l'ignorait après son amnésie. Natsume m'a terriblement manqué, aussi bien durant le mois de sa disparition, que durant le mois où il avait perdu ses souvenirs, car l'affection qu'il me réservait n'existait plus. J'avais droit malgré moi aux regards froids durant les premiers temps, et si son humeur s'est arrangé au fil des jours, la tendresse à laquelle j'avais régulièrement droit constituait un vide que personne ne pouvait combler. Ce baiser, au final chaste, avait juste pour but de le rassurer, lui confirmer, s'il avait encore du mal à y croire, que je l'aime autant qu'avant. Je n'étais plus habitué à ce genre de contact, et lui non plus ; je croyais naïvement que cela allait reprendre rapidement. Toutefois, cela ne me donnait quand même pas droit d'y aller si brusquement et de me jeter sur lui d'une telle façon. Pour cela, je m'en veux d'avoir dépassé une frontière qui était encore un peu tendue et qui ne demandait pas forcément à être franchie. Je blâme mon impatience pour m'avoir rendu aveugle le temps de commettre l'irréparable, alors que j'aurais pu attendre qu'il se rétablisse mentalement. Natsume... Malheureusement, je l'aime trop. Il s'agit sans doute d'un des seuls pour qui je pourrais avoir autant une patience divine, qu'une patience limitée. Rouge comme pas possible, sans doute plus de honte que de gêne, je n'ose plus le regarder en face, mais sens pourtant ses yeux sur moi. Il doit peut-être se demander ce qui m'a pris. Ou... ou alors il va s'éloigner de moi par peur que je le presse trop ?..
Cependant, je le sens me pousser contre le matelas, avant de me câliner tendrement. Je me permets un soupir discret, rassuré. On dirait qu'il ne m'en veut pas pour mon geste un peu déplacé sur le moment. Front contre front, sa tête penchée au-dessus de la mienne, son sourire arrive à oublier un instant mon embarras pour me laisser fondre sur place. Je suis bien trop faible face à lui, je ne peux pas le nier. Quand je sais que mon cœur s'emballe rien qu'à sa pensée... J'aurais cru que ce stade serait dépassé après plusieurs mois, mais je suis aussi fou de lui qu'au premier jour. Ou alors, est-ce parce qu'il m'a manqué ? Je retrouve avec satisfaction cette douceur qui n'est adressée qu'à moi, et lui rends, plus faiblement, son expression radieuse. J'le sais, que je suis un crétin. Qu'il ne va pas se briser au moindre faux mouvement, et qu'il en faudra beaucoup, beaucoup plus que ça pour qu'il arrive un désaccord fâcheux entre nous. Et je crois que le fait que nous venons de nous remettre officiellement ensemble signifie que nous allons être deux gros mièvres pendant un moment encore, et que je ne risque pas de le lâcher de sitôt. Il y a en effet des chances pour que je fasse mon copain pot de colle durant les jours qui vont suivre, et je recommencerai à l'embêter pour qu'il fasse attention à moi lorsque je jugerai qu'il aura trop travaillé. Bourreau de travail tel que je le connais, il se peut qu'il ne fasse pas gaffe à la notion du temps et que j'ai besoin de le rappeler à l'ordre. Aaah... Qu'est-ce qu'il ferait sans moi ! Blague à part, je devrais me montrer moins hésitant avec lui à l'avenir, sinon je me mettrai à culpabiliser pour un rien et je sais qu'il n'aime pas ça.
Je le laisse me masser la tête, profitant de la pression qu'exercent ses doigts fins sur ma chevelure lisse et brune, avant de sentir un frisson me parcourir lorsque son souffle caresse ma bouche, les siennes étant éloignées d'à peine quelques centimètres risibles. Si je relevais ma tête, je pourrais l'embrasser de nouveau ; m'emparer de ces lèvres pour la énième fois depuis son retour, car leur goût et les émotions qu'elles m'inspirent quand je m'en approche sont plus qu'agréables et tentatrices. Je n'ose plus, cependant, m'opposant une interdiction propre que je me refuse de braver. Je ne serais pas étonné, le connaissant, s'il le faisait exprès pour m'évaluer. Encore heureux qu'il ne les effleure pas de manière provocante, sinon je devrais me baffer mentalement (et peut-être pas seulement) pour ne pas céder à mes hormones qu'il ne sait que trop bien mettre à l'épreuve. Néanmoins, ses propos ne sont que niais, à mon grand soulagement. Nulle taquinerie supplémentaire pour me torturer, et pourtant je suis une cible facile, s'il voulait continuer. Niaisement, je hoche légèrement la tête pour confirmer. Oui, après tout, personne d'autre n'a le droit de lui servir d'oreiller à part moi. On peut dire -et oui ça fait du bien à mon ego- que j'ai l'exclusivité là-dessus, et ce n'est pas pour me déplaire. Je n'en ai pas douter, mais cela veut bien dire qu'il veut toujours de moi auprès de lui, et même si c'est dit de façon détournée, je suis touché.
Je ne m'attendais cependant pas à ce qu'il réponde de lui-même à mes désirs inavoués. Je fais mine de ne pas comprendre ses mots, car je veux être sûr d'avoir bien entendu ce qu'il voulait dire par là. Surpris, sans que je n'esquisse un seul mouvement, c'est finalement lui qui franchit le pas. Il me donne un baiser auquel je ne m'attendais pas ce soir, mais dont je ne vais certainement pas me plaindre. Si je comprends pas du tout ce qu'il a en tête et pourquoi il m'offre un tel cadeau alors que je me suis montré trop insistant comme un idiot et que j'aurais dû me retenir le temps qu'il se réhabitue, je profite de ce contact tendre que je ne tarde pas à lui rendre avec délice en fermant les yeux pour me concentrer uniquement sur le toucher de ses lèvres. S'il rapproche son corps du mien, je pose mes mains respectivement dans ses cheveux et dans son dos que je caresse lentement, mes paumes se frottant avec douceur contre sa peau délicate, ignorant sa cicatrice en croix, toujours pour lui donner un peu plus de confiance par rapport à la gêne qui le prend quant à cette marque qu'il déteste.
Je le veux contre moi, encore plus près, même si nous ne pourrions être plus proches l'un de l'autre, à moins évidemment de commettre l'irréparable, mais c'est une autre histoire. Au moment où je ne m'y attendais pas, sa langue vient chercher la mienne, avec cette même délicatesse, pour la frôler d'abord avant de la châtouiller tout à fait. Sous le coup de l'étonnement, tandis que je n'aurais jamais imaginé qu'il le ferait finalement ce soir plutôt qu'attendre encore un peu, je me crispe durant quelques secondes avant de me détendre au final pour savourer cette intimité que je ne pensais pas atteindre pour aujourd'hui. Mais le fait qu'il se soit avancé ainsi au niveau de notre proximité alors que nous venons de la retrouver complètement me rassure plus que de raison, balayant la peur et les fausses idées qui s'étaient installées dans mon cerveau d'attardé. Je sens qu'il y met progressivement plus de passion, ce que je ne peux définitivement pas refuser, et j'essaye de donner moi-même autant d'ardeur sans y aller trop fort, à tel point que mes mains le colle davantage et resserre leur prise, et que je perçois une étrange sensation au niveau de mon ventre, et un peu plus bas. Malgré moi, un gémissement s'échappe sans que je n'arrive à le contrôler, alors que d'ordinaire je tâche de ne rien montrer ; mais puisque nous sommes que tous les deux, ça ne me gêne que vis-à-vis de lui, je n'ai pas non plus envie de l'effrayer. Fanées, les pensées qui se bousculaient dans mon esprit pour me reprocher d'avoir été trop brusques. Il n'y a en moi que cette chaleur ô combien réconfortante et plaisante qui m'entoure, et mon éleveur sur moi qui, je sais, saura toujours quoi faire ou dire pour que j'arrête de m'imaginer des bêtises.
Lorsqu'il se détache, je me rends compte que ça n'a pas changé : nous sommes constamment dans le même état après un baiser aussi intime. Mes joues sont plus écalartes que les siennes, mais nous avons tous les deux une respiration plus rapide et une température corporelle plus élevée, tandis que nos cœurs battent si fort que j'ai l'impression qu'ils vont sortir de nos poitrines. C'est bien le seul à pouvoir me mettre dans des états pas possibles. Encore un peu chamboulé, je me transforme toutefois en flaque quand je vois l'expression plus qu'affectueuse qui éclaire son visage angélique. Intérieurement, je me dis avec amusement qu'il doit sentir à quel point ma joue est en feu, quand sa main vient la caresser. Je glousse un peu quand il évoque la possibilité de recommencer à me frapper dans un réveil mouvementé. S'il prend un ton aussi sérieux, j'espère qu'il pense bien que je ne pourrais jamais, même après dix coups accidentels, le laisser dormir sur le canapé alors que j'ai de nouveau la chance de pouvoir dormir à ses côtés sans qu'il ne me repousse ou soit bourré. Je suis tellement heureux que je ne pourrais définitivement pas me passer de lui pour ce soir ; j'ai trop attendu une pareille occasion pour l'abandonner simplement à cause d'une petite erreur de sa part. Mon but est également de ne pas laisser les cauchemars l'envahir une deuxième fois, et si malheureusement je ne peux pas contrôler son sommeil, j'espérais avoir ne serait-ce qu'un petit impact sur son subconscient pour lui permettre de faire des rêves agréables au moins quand il se rendormirait. Chose qui ne tarde pas d'ailleurs, puisqu'il se met en place en se mettant derrière moi pour nous installer 'en cuillère' (Arthour), ses bras et ses jambes s'enroulant autour de moi afin que chacun de nous puisse profiter de la présence de l'autre. Il n'y a pas une seule nuit où je n'ai pas réussi à dormir à ses côtés, étant donné que mes yeux se ferment bien plus vite lorsque je le sais à mes côtés. Je le sais, qu'il m'aime. Mais bien sûr j'ai des petites angoisses, comme le fait par exemple que je lui tienne trop chaud, que je bouge durant la soirée et que ça le dérange, ou que je le bloque pour ce qu'il voudrait faire. Je lui fais confiance, cependant. S'il dit qu'il n'y a aucun problème pour dormir contre moi, alors je le crois. Un petit rire m'échappe quand je le sens inspirer de derrière ma nuque, flatté et soulagé que mon odeur lui soit toujours autant agréable. Son dernier bisou fait, je souris instinctivement, puis me cale un peu plus contre lui.
« Bonne nuit, mon Nat'. »
Et je mets bien cinq petites minutes à me plonger dans le premier stade du sommeil, pour me glisser peu à peu dans les bras de Morphée, en espérant que plus aucun trouble ne vienne nous déranger. Je n'ai aucun souvenir d'un quelconque rêve, à vrai dire, mais rien de néfaste n'a interrompu mon sommeil réparateur, ou même le sien. Je sais juste que j'étais terriblement bien installé, de la manière la plus confortable possible, c'est-à-dire dans les bras du Shimomura. Le matin est levé quand je me réveille finalement. Sentant quelque chose sur ma joue, j'ouvre les yeux petit à petit, les clignant plusieurs fois, encore un peu ensommeillés. Il y a autour de moi une odeur forte plaisante qui se trouve être celle de mon petit ami. Et pour une fois, ce n'est pas une chimère de mon cerveau. Lorsque j'ouvre tout à fait les paupières, mes pupilles se lèvent vers le japonais. Il est là, bien réel, et surtout bien conscient. Ce que j'ai sur ma joue se trouve être sa main, qu'il était sûrement en train de caresser. Cette perspective me fait sourire et ronronner intérieurement. Malheureusement, une partie de mon ego sera toujours flattée que Natsume me réserve une telle bienveillance, alors que, parmi les humains, il affiche la plupart du temps une poker face digne de lui en public. Quand nous sommes tous les deux, s'il aime un peu trop me taquiner, son masque se brise pour faire apparaître un lapin tout doux et affectueux, quand bien sûr il n'est pas occupé avec ses calculs et ses recherches. Cet air si niais qu'il arbore actuellement est rarement montré ; il faut en effet bien le connaître pour pouvoir la découvrir.
Je ne réponds pas tout de suite à son salut, profitant du bisou qu'il me donne en guise d'excuse pour m'avoir réveillé, alors que je ne lui en veux pas du tout. Si j'ai le droit à une telle affection, ce n'est toutefois pas la peine de le lui dire maintenant. Surtout qu'il ne s'arrête pas là et j'ai le plaisir de pouvoir encore bénéficier de ses baisers, car il m'en fait une tripotée d'autres dans mon cou, une de mes zones préférées (quoique quand il s'agit de lui j'aime tout, enfin je dis ça mais c'est pas comme si à part ma mère je laissais quelqu'un d'autre me faire des bisous sinon ça serait très bizarre enfin bref), pour remonter jusqu'à mon front. Je glousse légèrement, me comportant comme une véritable midinette dont je ne fais plus taire la ressemblance. Oui, j'en suis une avec l'éleveur, mais c'est pas anormal, quand on y pense. Si j'étais un chat, nul doute que je pourrais faire l'équivalent en ronronnements d'un moteur d'avion, à ce train-là ; car Natsume n'a pas fini de me combler, alors que je n'en mérite pas tant. Mais rien n'aurait pu me faire plus plaisir que de savoir que tout ce qui s'est passé hier soir n'était pas du ressort de mon imagination et que notre relation va peu à peu redevenir comme elle était, à quelques exceptions près.
Je chasse de mes yeux les petites saletés qui s'y trouvent pour me montrer plus présentable, avant de me retourner pour ne plus être dos à lui, et de hocher la tête pour répondre à sa question. J'affirme sans l'ombre d'un doute que je n'aurais pas pu mieux dormir, et j'espère vivement qu'il en est de même pour lui. Mais il a l'air d'être en bien meilleure forme, et je crois bien que le pari a été réussi. J'ignore ce qui a marché, à vrai dire, si c'est le chocolat, ma présence, notre baiser passionnel, ou carrément tout cela à la fois, le principal étant qu'il ait pu trouver le sommeil sans qu'il ne soit embêté par d'autres affreux songes comme celui duquel je l'avais tiré. Je pousse un soupir de satisfaction, avant de me caler en dessous de son menton, pour que je puisse me reposer contre son torse. Sans savoir l'heure qu'il est, je sais déjà que c'est le cadet de nos soucis et que peu importe s'il est tôt ou tard, nous avons bien le droit à une grâce matinée assez méritée après tout ce que nous avons traversé. Je suis bien, en paix, dans une tranquillité solennelle que je ne pensais pas avoir la chance de retrouver de sitôt. Délicatement, comme s'il s'agissait d'une drogue, je hume le parfum corporel du jeune scientifique en ayant que faire de ma discrétion.
« À moi. T'es mon Natsume à moi, et à personne d'autre. »
Je devrais m'excuser d'avance pour toutes les niaiseries immondes que je risque de lui sortir, et pourtant je crois qu'il s'y attend, qu'il me connaît assez pour savoir ce qui va arriver durant les prochains jours. Je sais bien qu'il va vouloir reprendre son travail car il devait avoir oublié aussi qu'il était inscrit à la fac et donc qu'il a pris du retard sur ses cours, mais j'ai peur qu'il se surmène. J'ai prévu de toute façon d'être très présent avec lui, car je ne pourrais certainement pas le lâcher avant un moment. Le perdre de nouveau serait une déchirure, mais à force d'être toujours sur son dos, je risque probablement de l'agacer ; je sais combien il a besoin de liberté pour faire ce qu'il a envie. J'avais pas spécialement de raison pour ajouter un adjectif possessif, mais à toutes les occasions j'aime dire à haute voix l'attachement que nous entretenons. Cela ne sert pas à grand chose, mais c'est aussi pour dire que je ne compte pas l'abandonner ou quoi. Je compte bien le garder avec moi encore un bon bout de temps, si vous voulez tout savoir. Mais son retour ne signifie pas seulement que nous ressortons ensemble comme avant. Il y a autre chose derrière, même si ça paraît minime. Je relève donc ma tête pour ancrer mon regard dans le sien, et n'hésite pas à raffermir doucement mon emprise sur lui.
« Tu sais... L'une des choses que je veux le plus au monde, c'est de remporter au moins une fois la Compétition. Cependant... Ça n'aurait pas été pareil, sans toi. Je crois que j'aurais fini par abandonner. »
Il y a trois ans, je ne pensais qu'à ça. La Compétition. La victoire. Cet univers est rapidement devenu familier, pour moi, mais jamais je n'ai pu atteindre une seconde fois le Stadium. Battre Faust et le deuxième Conseiller, aller jusqu'au Maître... J'en rêve depuis toujours. Mais tout ça... C'est rien comparé à Natsume. Je l'aime plus que ma vie et mes utopies. Pour le Donovan comme pour moi, notre combat aurait été plus dur à mener, pour ne pas dire impossible. Je n'aurais pas eu la force, ni le courage de continuer plus loin. Le Shimomura est devenu comme une partie de moi, alors penser que j'aurais pu mener à bien la Ligue sans lui... Jamais. Mais cela ne m'aurait pas dérangé. Évidemment, la seule chose qui comptait pour moi était son retour. Je n'en demandais pas plus. Je ne voulais pas plus.
« Mais... Dis, tu viendras m'encourager, hein ? »
Je lui pose la question, en sachant pourtant très bien la réponse. Car il a toujours été là. À chacun de mes matchs, je le savais dans le public, à me regarder de ses propres yeux. Il n'a jamais été aussi expressif que Faust, mais il savait combien c'était important pour moi, et je voulais quelque part, naïvement, tenter de l'impressionner, même si je savais que le combat était loin d'être son truc. Mais cette fois-ci, maintenant qu'il est de retour, je me suis promis de faire de cette année une réussite. Au bout de trois ans, je devrais y arriver. Je devrais parvenir à la gagner, cette fichue Compet' ! Du moins, tant qu'il sera là pour me voir.
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Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
J'ai encore du mal à comprendre tout ce qui s'est passé en moins de vingt-quatre heures. Si j'avais su que tout cela se terminerait ainsi, j'aurais sans doute été bien moins réfractaire à l'idée de venir lui parler. Enfin, que voulez-vous, j'ai la tête dure et j'ai tendance à ne croire que moi-même, donc il n'est pas étonnant que constater que j'ai pris autant de temps. Les choses se sont toutefois remises en place avec une étonnante facilité et fluidité, sans difficulté particulière : même si je nous ai réveillé tous les deux en pleine nuit, reste que j'ai rattrapé de nombreuses heures de sommeil. Je ne serai pas étonné de constater que nous nous approchons plus de l'heure du déjeuner que du matin, en vérité, vu à quel point le soleil semble briller. D'ordinaire, j'ai tendance à chigner car je préfère être levé à l'aube afin de profiter au mieux de ma journée, même si un certain pot de colle s'assure souvent de me garder contre lui le plus longtemps possible. Il faut croire que ça n'a pas changé, ça, mais étant donné la fatigue accumulée, je crois que nous avions tous les deux désespérément besoin de cette longue nuit dans les bras de Morphée. Je sais qu'il faudra un peu de temps avant que toutes nos habitudes reviennent et que nous perdions les quelques réticences qui nous restent. Ça ne sera pas très long, je crois, étant donné que nous sommes tous deux particulièrement affectueux en ce moment. Hier soir en a été la preuve ; je voulais simplement qu'il comprenne qu'il n'avait pas à avoir peur de ma réaction. Enfin, il y avait aussi un peu d'envie de ma part, je ne vais pas me cacher derrière des excuses, mon ego n'est pas si grand, même si entendre mon copain gémir m'avait surpris tout autant que cela avait satisfait une partie prétentieuse de mon cerveau. Au moins, je sais maintenant que ma présence ne le dérange ou ne le gêne pas, et qu'il veut tout autant que moi que nous profitions du temps que nous avons ensemble. Avoir été séparés pendant trois mois m'a fait me rendre compte de la chance que j'avais, alors je ne compte pas gâcher du temps ou ne pas lui porter autant d'attention qu'il le désirerait.
Bon, après, le connaissant, il risque sûrement d'abuser de cette possibilité que je lui donne en me collant à la manière d'une moule à son rocher. Je ne devrais même pas en douter, maintenant que j'y pense, car je connais suffisamment bien ses tendances affectueuses et attentionnées pour être au courant du risque que j’encoure malgré tout volontairement. Et sachant que je suis très faible face à lui, quasiment à chaque fois incapable de lui résister, il y a de fortes chances pour que je passe bien plus de temps au lit dans les semaines qui vont suivre. Bah, de toute façon, je ne me leurrai pas sur mes capacités à rattraper mon retard scolaire d'un claquement de doigts, et je lui dois du temps, de toute manière. Même si je risque de geindre, je sais qu'au fond, ça ne me dérange pas tant que ça et il m'arrive même des fois d'utiliser sa persistance comme excuse pour ne pas me sentir coupable de travailler moins. Quelque part, c'est rassurant de le savoir toujours aussi affectueux et ce depuis le début de notre relation, ça me permet de me convaincre que tout va bien. Que voulez-vous, j'ai encore quelques insécurités, stupides certes, je ne m'en cacherai pas. Dès lors qu'il se retourne, un petite sourire niais se forme sur mon visage sans que je ne puisse l'empêcher à la vision de son air encore un peu endormi Bordel, je suis vraiment pourri jusqu'à l'os, hein... ? Je n'ai même pas envie de me cacher, comme j'avais davantage tendance à le faire par le passé, gêné par mon incommensurable niaiserie. En fin de compte, ça ne sert pas vraiment à grand chose de le lui cacher lorsque nous sommes seuls. J'ai mes raisons de préférer la discrétion en public, mais en privé, je peux me le permettre. Je peux de toute manière continuer à nier véhément lorsque l'on me met devant les faits, ma mauvaise foi étant sans fin.
Je le laisse me sentir, amusé par son comportement, et ricane en l'entend se montrer aussi mièvrement possessif. C'en est presque touchant, en un sens, car il est loin d'être aussi jaloux qu'il ne l'était au début de notre relation et que cela a davantage tendance à me faire rire, maintenant. Bien sûr, que je suis à lui. Je n'ai pas besoin de le confirmer pour qu'il le sache, je pense, vu tout ce dont il est le seul à pouvoir profiter. J'imagine qu'il avait juste besoin de le dire et de se le voir confirmer, après tout ce qui s'est passé, et je ne l'empêcherai pas de se rassurer de n'importe quelle manière. Je compte bien faire rentrer dans sa petite tête que je n'ai pas l'intention de partir, tout de même. Il relève la tête et me fixe alors que son emprise se raffermit sur mon torse. Je cligne des yeux, me demandant ce qui lui prend d'un seul coup, mais il prend alors la parole pour expliquer ce qui le préoccupe. Je garde le silence et l'écoute calmement, une expression tranquille sur mon visage. Bien sûr, je sais à quel point gagner la compétition est important pour lui. Autant parce qu'il s'agit d'un rêve qui lui tient à cœur pour des raisons que je peux tout à fait comprendre, notamment car cela est en partie lié à son père. Après tout, je connais ses centres d'intérêts, et le dressage, de ce que j'ai vu, est une des activités qui lui plaît le plus. Même si je ne comprends pas vraiment l'intérêt des combats, je fais de mon mieux pour l'encourager, car c'est mon rôle. Et cela inclut de venir à ses matchs, de le supporter quand il doute ou de faire de mon mieux pour qu'il prenne confiance en lui. En somme, sa question me fait sourire. Il connaît déjà la réponse, je pense ; elle est tellement évidente que je n'arrive pas imaginer comment il pourrait même en douter. Ce n'est pas la première fois depuis hier soir qu'il a besoin de m'entendre confirmer tout ça, que je lui prouve mon affection de nouveau. Je ne lui en veux pas du tout : je comprends parfaitement le sentiment, même si je ne l'exprime pas moi-même. De plus, le voir aussi quémandeur d'affection psychologique et physique me flatte plus que cela ne devrait. En outre, je n'ai pas à m'inquiéter d'être trop collant ou insistant, puisqu'il est de pareille humeur. Le fait qu'il veuille me voir dans les gradins me touche, et sans que n'ai pu l'empêcher, un nouveau sourire affectueux, plus lumineux, se forme sur mes traits.
« Bien sûr. »
Pour appuyer mon propos, j'embrasse doucement son front après avoir écarté quelques mèches de ses cheveux. Je le serre davantage contre moi, et mes mains passent dans son dos pour lui offrir quelques caresses rapides.
« Tant que tu veux de moi, je serai là. »
Je ne suis pas un grand adepte des promesses, ce qui au vu de mon vécu n'est pas surprenant du tout. Je n'aime pas les prononcer, je n'aime pas qu'on m'en fasse, car j'ai trop souvent eu l'habitude de les voir brisées. Il n'empêche que le propos m'a échappé, implicite mais assez clair pour que quiconque puisse le comprendre. Souhaitant changer de sujet rapidement et connaissant une méthode assez simple pour cela, je monte mes mains qui passaient hasardeusement sur son dos pour me mettre à masser les épaules. Je lui fais signe de se retourner pour lui offrir un massage qui est, je trouve, bien mérité après le réveil brutal auquel il a eu le droit durant la nuit. J'en profite d'ailleurs aussi pour le serrer contrer moi de temps à autre. Au moins, puisqu'il ne pourra pas voir mon visage, il ne verra pas tout de suite la lueur niaise dans mon regard ou le rouge sur mes joues, causé par ce que je viens de dire. Je prends quelques minutes, en déposant quelques bisous ici et là sur sa nuque à l'occasion, avant de m'éloigner un peu lorsque j'entends le bruit du crépitement des flammes. Sans dire un mot et car je suis interloqué, je m'éloigne du lit pour relever mes volets et jeter un coup d’œil à l'extérieur. Je hausse les sourcils en constatant que Faust est déjà en train de préparer le grill pour faire un barbecue devant la piscine. Il est donc sûrement plus de midi, ce qui ne me dérange pas trop, tout compte fait. Au moins, nous aurons de quoi fai-
Quelque chose toque rapidement à la porte avant de dévaler les escaliers, de telle sorte que lorsque je l'ouvre, la personne qui était là est déjà partie. J'avais ma petite idée sur l'identité de ladite personne, mais en voyant le plateau au sol, je rigole légèrement. Non, plus aucun doute à avoir, vraiment. Personne d'autre qu'Alice n'aurait pu nous amener du thé et des gâteaux pour le petit-déjeuner. Néanmoins, je ne fais vraiment, vraiment pas confiance à l'espèce de bouillie infâme censée ressembler à une compote de fruits maison, je crois. Et l'odeur ne m'inspire pas confiance non plus. Bah, à la limite, je pourrai toujours espérer le jeter dans les toilettes si c'est vraiment si immonde que ça... Je me rapproche du lit avec le plateau que je mets sur ma table de nuit, en offrant un sourire jovial à mon petit-ami que j'ai abandonné pendant quelques secondes.
« J'crois qu'ils font un barbecue-piscine, du coup Alice a malheureusement évité de préparer plus de bouffe. »
J'adore cette gamine, hein, n'allez pas vous méprendre. Même si elle est collante (enfin regardez qui parle, aussi) et qu'elle peut m'agacer parfois, cela ne change rien à l'affection débordante que j'ai pour elle. Néanmoins, et il faut l'avouer, ce qu'elle 'cuisine' est complètement immonde, ce qui n'est pas étonnant à son âge. Mon ton ironique n'a donc rien de méchant, je suis juste amusé. Je sors de mon tiroir un short de bain que je file enfiler dans le laboratoire, et oui j'ai beaucoup perdu en pudeur mais quand même, j'vais pas faire ça devant lui, ça serait awkwkard. Une fois cela fait, je me permets de revenir vers lui, et m'assoit à ses côtés avant de le reprendre dans mes bras, du côté de mon torse. Je pose mon front contre le sien et embrasse une de ses joues.
« J'viendrai à chacun de tes matchs, tu peux en être sûr. Par contre, rêve pas, je laisse à Alice le loisir d'agiter les drapeaux. »
Étant donné l'enthousiasme de la fillette lorsqu'elle est là-bas, il n'y a pas à douter qu'elle risque d'être infernale lors du match qui aura lieu entre son père et son oncle... Bah, tant qu'elle est heureuse, je m'en fiche. Mais moi, il est hors de question que je fasse comme elle et que je me mette à agiter un petit drapeau blanc avec une tête de nounours dessinée aux crayons dessus. C'est mort. J'ai quand même encore un tout petit peu de fierté, quoi... Même si j'ai profité du fait d'être de nouveau contre lui pour lui marmonner un 'je t'aime' dans son cou. Ce n'est pas dans mon habitude de lui dire aussi souvent, mais vu à quel point il me semble avoir besoin de cette précision depuis hier, je ne me gêne pas. Et j'y peux rien, je vous avais prévenu que j'étais tout particulièrement mièvre pour l'instant.
« En revanche, c'est réciproque, j'te partage pas non plus. »
Oui bah que voulez-vous, je suis d'une niaiserie immonde, je sais, mais j'men fous. J'fais ce que je veux. Et je souris fièrement, content de ma connerie, avec un air satisfait qui ferait passer Faust pour quelqu'un de humble lorsqu'il fait des expressions prétentieuses volontairement théâtrales. J'crois que mon cerveau ramollit en sa présence, vraiment. Le pire dans tout ça étant que ça ne m'inquiète pas le moins du monde, actuellement ; il y a quelque chose de plus intéressant sur lequel porter mon attention maintenant.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Jeu 18 Aoû 2016 - 3:16
500 Miles
feat Natsu-senpaiii ~
Samalairmouillé
Il est idiot que je lui pose la question, je le sais. Jamais il ne me dirait « non », sérieusement. Il n'est pas comme ça, et jusqu'à présent, avant son amnésie, il était présent à tous mes matchs, sans exception. Et ça me faisait plaisir de le voir, car je savais qu'il m'encourageait par la pensée, qu'il voulait que je gagne, et que peut-être une partie de lui aurait été déçu que je perde à un combat, car si la défaite ne me dérange plus quand je peux la rattraper et qu'elle me rapporte toujours une leçon, la victoire est bien évidemment toujours plus appréciable. Et même si c'est idiot, je veux que le Shimomura me voit triompher, être sous mes meilleurs jours à défaut de l'impressionner, car ce n'est pas avec ça que je pourrais le faire, et ce n'est pas mon but principal au sein de la compétition. Peu importe comment, je veux qu'il soit fier de moi. Je n'ai... pas grand chose, il faut le dire. Hormis tout ce qu'il m'a dit hier -et cela me touche encore aujourd'hui quand j'y repense-, j'aimerais me démarquer d'une façon ou d'une autre, simplement parce que j'ai besoin de prouver à moi-même que je peux être capable d'accomplir de grandes choses. Mais à voir son sourire, que je ne peux que renvoyer, je sais que j'ai été idiot de poser la question. Sa réponse fait toujours du bien à entendre, toutefois, et je me permets de fondre intérieurement en observant ses traits, que je ne me lasse jamais de contempler depuis le premier jour. Je redécouvre, à chaque fois que je plonge mon regard dans le sien et que je prends quelques secondes pour l'observer attentivement, à quel point il est craquant. Il est bien l'une des seules choses qui peut me détourner de ma passion pour les combats Pokémons et le dressage. Je ne m'étonne plus, à force, d'avoir été attiré par ce lapin nerd et affectueux (enfin ça faut pas le dire à cause de sa fierté donc chuuut). Les opposés s'attirent, comme on dit, et il est clair que si nous partageons quelques qualités, Natsume et moi ne nous ressemblons pas. Clive, en revanche, est bien le seul dont on ne pourrait nier la parenté avec le Shimomura, vu comment ils ont pu se rapprocher facilement, enfin... à leurs manières.
Mais je suis vraiment faible devant lui, faut dire. Enfin, plus que d'habitude. Un seul baiser, même sur le front, et me voilà conquis, en train de gagater sur son torse à cause du simple contact de ses lèvres qui, pour un petit geste, me font un effet psychologique radical, au point que mon cerveau se transforme en bouilli. La niaiserie dont il fait preuve -pour mon plus grand bonheur- ne m'aide pas, et je ne peux qu'acquiescer en hochant très vivement la tête, comme un attardé, devant ses propos. Il sera là longtemps, dans ce cas. Car comme je l'ai déjà dit, je compte le garder près de moi pour un bout de temps encore, donc j'espère qu'il est prêt. Difficile en effet de se priver des caresses qu'il me fournit dans le dos, moi qui suis si friand de son toucher. D'ailleurs, je proteste légèrement quand ses mains passent plus haut, et relève la tête pour lui quémander davantage de caresses, tel le gros capricieux que je suis, mais lui obéis sans broncher quand il me demande de me retourner, sans que je ne comprenne pourquoi. Peut-être qu'il veut se lever ? Mais non, pas encore. Lui qui est d'habitude si matinal, je suis l'un des seuls -pour ne pas dire le seul- qui peut le garder au lit bien après dix heures au moins. En même temps, il s'agit de ma peluche préférée ; et les soirs nous sommes parfois trop fatigués pour profiter d'un peu de temps ensemble rien que tous les deux, alors le matin est souvent le moment idéal pour que nous puissions nous câliner en paix, avant de devoir rejoindre le reste de la maisonnée en bas (car voyez-vous nous ne sommes pas seuls et j'occupe d'ailleurs la place de l'immonde squatteur dans l'histoire). Ses mains, placées sur mes épaules, se mettent tout à coup à les masser. Surpris, je le laisse faire, en profitant de cette proposition de sa part que je ne saurais refuser. Je ronronne intérieurement de bonheur et de bien-être en sentant ses doigts exercer des petites pressions sur ma peau dans le but de la détendre, et ses lèvres embrasser ma nuque, zone sensible dont le contact avec ses baisers m'arrache des frissons de plaisir. Je ne regrette pas du tout le coup pris hier si je suis autant servi en affection aussi royalement, d'autant plus qu'il ne rate pas l'occasion et me serre contre lui de temps à autre, et je saisis ma chance pour renifler son odeur, fermant les yeux et souriant bêtement. Je suis vraiment gâté, en ce moment, mais je ne vais certainement pas m'en plaindre.
Je ne proteste pas quand il me laisse pour aller ouvrir les volets, même si j'aurais voulu qu'il reste un peu, et m'étire pendant qu'il regarde par la fenêtre. Je devrais déjà être satisfait de l'avoir gardé avec moi aussi longtemps, alors que je sais que les grasses mat' ne sont pas trop son truc. Je m'allonge sur le lit pour bien distendre tous mes muscles, et je me frotte une dernière fois le visage pour être sûr d'être présentable quand on descendra ; car je crois que nous n'allons pas tarder à émerger de la chambre pour rassurer tout le monde sur notre état à tous deux. Faust, qui s'est tant inquiété à notre sujet, pourra enfin respirer tranquille quand il nous apercevra. Mais tout à coup, quelqu'un frappe à la porte, et juste avant que Natsume ne l'ouvre pour savoir qui se trouvait derrière, j'entends des pas précipités dans les escaliers. Amusé, je souris en voyant le plateau qu'apporte le japonais sur la table de nuit et glousse un peu devant sa remarque gentillette. Il n'est pas difficile de savoir qui a préparé spécialement pour nous un tel repas si... si... particulier. Attendri par le geste d'Alice, je me demande vraiment, aussi touchant que cela puisse être, si c'est même comestible. Je me méfie un peu, il faut le dire, du mélange bizarre noirâtre qu'elle a mis dans un bol, mais c'est peut-être moins pire que les... euh... toasts ? On va dire des toasts. Des toasts qu'on aurait balancé dans de la lave en fusion et dont l'odeur de brûlé est assez forte. Reconnaissons-le, si ma nièce est adorable comme tout et qu'elle pense bien faire, ses talents en cuisine laissent encore à désirer (mais normal pour son si jeune âge), et j'ai bien hâte que Katya lui prodigue ses conseils.
Mais j'ai bien entendu ? Un barbecue ? Yes ! J'aime Faust, des fois. Je me retiens de me lécher les babines, mais je sens que mon ventre ne tardera pas à gargouiller. On a bien mangé hier, mais nous avons eu largement le temps de digérer, depuis. Impatient, je me lève pour regarder par la fenêtre le délicieux déjeuner qui nous attend. Toutefois, il faudra patienter un peu, j'ai l'impression ; Faust vient à peine d'allumer le feu, et les brochettes ainsi que les saucisses ne vont pas se griller toutes seules. Je prends mon mal en patience, en me disant que nous pourrons peut-être piquer une tête dans la piscine en attendant que ça cuise, et va chercher mon maillot de bain marron et rouge qui traîne parmi les affaires de Natsume. Hé, hé... Oui, à force, un petit tiroir dans sa commode à été aménagé pour moi afin que je n'ai pas à me téléporter jusqu'à ma maison pour prendre mes affaires, et pour pas que je les confonde avec celles de l'éleveur. Même s'il arrive à certaines occasions que nos vêtements se retrouvent mélangés accidentellement et que nous nous retrouvons à porter ceux de l'autre. … Don't judge me. Le japonais fait de même, avant de partir dans son laboratoire pour probablement se changer. Je fais une mine faussement déçue en le voyant s'enfermer à l'intérieur. J'aime le mater, je ne vais pas essayer de le nier -et en tant que son petit ami c'est logique et légitime, surtout qu'il est pas moche du tout-, mais bon, je suis pas un vieux pervers dégueulasse non plus au point de le courser dans son labo et de chouiner parce que je n'aurais pas 'profité de la vue'. D'ailleurs, je ne m'autoriserais jamais à le détailler d'aussi près -suis-je même vraiment préparé à ça!-, je sais très bien qu'il reste pudique malgré les changements qui se sont produits à ce niveau. Moi-même en fait je ne sais même pas comment je suis, à ce propos. Pas comme si je me changeais régulièrement en public, et j'ai aussi une certaine pudeur, mais avec mon copain, j'ai tendance à de moins en moins faire attention. Bah ! En même temps au bout de deux ans j'oublie parfois. Je suis tellement habitué à sa présence. Mais j'en profite moi-même pour me changer et revient sur le lit pour attendre qu'il ait terminé.
Lorsqu'il me rejoint, la première chose qu'il fait est de me prendre dans ses bras et de me faire un bisou. Dans ce genre de moment, je me dis que ça valait largement le coût de supporter son absence et son amnésie. Il me couvre d'affection comme jamais ; je n'aurais pas demandé mieux. Et surtout pas d'agiter des drapeaux pour m'encourager, même si rien que l'image mentale me fait glousser. Mais c'est bien mon Natsume. Peut-être pas le plus expressif, surtout en public, mais je peux toujours compter sur lui. Et les mots doux qu'il me murmure permettent à eux seuls de me transporter au paradis, arrivés à ce stade où je ne pourrais ronronner plus fort si j'étais un félin. Si le Shimomura met sa fierté de côté quand nous sommes ensemble, ce n'est pas le cas pour ma part. C'est simple, je n'ai pas de fierté ! Enfin, ça doit m'arriver d'en avoir, mais bon, je ne m'en importe que peu la plupart du temps, et avec Natsume je deviens l'ourson le plus niais et le plus câlin du monde (en même temps vous me direz un vrai ours ça te démonte la tête). Moi ? Me partager ? Certainement pas ! Je suis à lui seul, de toute façon.
« Héhé, je compte bien là-dessus ! »
Je ris doucement avant de lui sauter dessus pour le couvrir de bisous. Puis, soudainement énergique, je lui prends la main et me lève du lit.
« On va rejoindre les autres ? »
Gaiement, je l'entraîne hors de la chambre avant de descendre les escaliers, le sourire aux lèvres. Je suis de bonne humeur ; de très bonne humeur. Et cela ne m'est pas arrivé depuis un bail. J'ai envie de bondir, de sautiller, de... plonger dans la piscine ! Mais avant, nous rejoignons Faust et les autres dans le jardin, que je salue déjà.
« Yo tout le monde ! »
Mon air enjoué et mon visage radieux leur mettent sans doute la puce à l'oreille. Et vu que je tiens la main de Natsume dans la mienne, je pense qu'ils ne mettront pas trop longtemps à deviner. Mes yeux s'attardent sur le grill d'où s'échappe déjà une délicieuse odeur de viande fumée. J'en ai l'eau à la bouche rien que de regarder les saucisses bronzer à vue d'œil. Il faudra encore un peu de temps avant de pouvoir déguster le déjeuner que nous prépare le Donovan, mais mon estomac crie déjà famine. Il nous faudra patienter, mais l'eau de la piscine me donne aussi terriblement envie. Aussi, en voyant Natsume, il me vient une drôle d'idée. Je nous rapproche donc un peu plus du bord, mais pas trop pour ne pas qu'il soupçonne quoique ce soit. Puis, sans crier gare, je le soulève comme une mariée, avant de courir vers la piscine où je saute dans l'eau, l'éleveur dans mes bras. Sous le coup de la chaleur, la fraîcheur du bassin me fait un bien fou, et je remonte jusqu'à la surface en fermant les yeux. Mon petit ami fait apparaître lui-même sa tête hors de l'eau à quelques centimètres de moi, et je ne peux m'empêcher de me jeter à son cou pour lui faire un câlin surprise. Mon trop plein d'affection n'est plus une nouveauté depuis longtemps, et j'ai encore des tas de câlins à rattraper avec Natsume. Alors autant dire que j'en profite chaque fois que j'en ai l'occasion. Même si pour moi, n'importe quelle excuse est bonne à prendre pour donner de l'attention à mon copain. Il le mérite, après tout ce qu'il a traversé, et plus que jamais lui et moi avons besoin de paix. Je laisse donc mon regard se plonger dans ses beaux yeux en amande, tandis que je m'approche davantage de son corps pour lui offrir un baiser tendre mais non dénué de passion. Comme une réponse à celui d'hier que nous avons partagé, où j'ai pu comprendre que cela lui manquait également et que je n'avais pas à m'en faire de vouloir brusquer les choses, mes lèvres jouent avec les siennes en les aspirant, les mordillant sans force aucune, rendues humides et plus moelleuses par le bain chloré dans lequel nous sommes. Mes mains, quant à elles, se baladent dans sa nuque, pour descendre ensuite le long de son dos. D'humeur taquine, simplement pour m'amuser et peut-être aussi pour voir sa réaction, elles glissent encore un peu plus bas, jusqu'à atteindre son postérieur, en faisant attention à bien passer au dessus de son short de bain. Tout à coup, j'arrête brusquement de l'embrasser et me détache, surpris. Il n'y a pas de short de bain. Un fait que je constate bien trop tard, me rendant compte de ce que ça signifie exactement. Natsume est contre moi, mais il est nu. Dans la piscine. Aussitôt que cette information parvient à mon cerveau, je me transforme en écrevisse, au point que je sens que ma tête va exploser. Je ne pensais pas voir mon copain à poil... enfin sitôt, j'veux dire ! On sort ensemble, donc bien sûr que c'était à concevoir un jour, mais... mais... genre non !
« T-T-T-Ton sh-sh-sh-sho-ort... »
Mince, mais... Je crois bien que c'est quand j'ai sauté dans la piscine avec lui, que ça s'est produit. Raaah mais qu'est-ce que je peux être bête ! Tout ça pour une pauvre image mentale que je trouvais amusante ! Tout de suite, je me retourne de l'autre côté, mort de honte. C'est à ce moment-là que j'aperçois un lapin bleu bien connu de mon équipe qui se balade, avec devinez quoi ? Le short de Natsu.
« T-TSUMEEEE ! VILAIN LAPIN !»
Et en plus il se fout de ma gueule en m'adressant des sourires provocateurs et en faisant une petite danse de la joie. Sérieux, un jour, je vais assassiner ce truc de Pâques.
Réalisé par BlueBerry pour Orange
Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Ven 19 Aoû 2016 - 1:44
500 Miles
Feat Samortifié
Je sais, je sais, y'a de quoi vomir quand on voit à quel point nous sommes niais, là. Si ce n'est pas encore le niveau d'un shoujo (ma joueuse tousse mais je l'emmerde), je crois qu'on a déjà fait un large pas dans la mièvrerie. Bah, je m'en fous un peu, en fait. C'est pas franchement mon problème, et je préfère être niais que de déprimer ou angoisser comme c'était le cas il y a moins de vingt-quatre heures. Paresseusement, j'étire un peu mes muscles et sourit discrètement en le voyant sourire. Franchement, je le préfère comme ça. Même si son trop-plein d'énergie peut m'exaspérer de temps à autre, car je suis du genre plus lent et mesuré, je suis toujours rassuré lorsqu'il est aussi jovial. J'espère parvenir à lui faire rapidement oublier les temps difficiles que nous avons traversé, même si je sais que cela demandera du travail, mais cela me donne l'impression d'aller dans la bonne direction. De toute façon, je crois qu'il pourrait plus ou moins me traîner n'importe où sans que je ne proteste ; c'est dire mon niveau de tolérance. J'essaie tout de même de cacher un peu le sourire niais sur mon visage lorsqu'il se met à me couvrir de bisous, ne souhaitant pas trop l'encourager alors que nous sommes censés descendre. J'apprécie l'attention, hein, ne comprenez pas mal, mais je nous connais assez (enfin surtout lui) pour savoir que nous pourrions traîner. Quoique, étant donné que l'estomac est en jeu, son côté morfale (encore un point sur lequel nous sommes différents, tiens) prendra certainement le dessus. Quelque part, ça m'arrange toujours un peu, puisque je peux user de cette faiblesse à mon avantage, que ce soit en le distrayant ou en le motivant à bouger. Hé, je fais comme je peux hein, me jugez pas.
Je hoche de la tête. Oui, descendre semble être une bonne idée, et je serre sa main dans la mienne quand il la prend pour que nous passions dans les escaliers. Je remercie mes pieds de ne pas s'emmêler à ce moment-là, car cela aurait été franchement douloureux et je n'aurai pas voulu le blesser davantage, après hier. Enfin, en général, mais rajouter une couche... Bref, vous m'aurez compris. Son enthousiasme fait plaisir à voir et même si je garde un air plus calme et désintéressé, je ne peux pas l'empêcher de l'observer et de détailler ses traits en soupirant de soulagement, heureux qu'il soit si gai. Il suffit parfois juste que je le vois de bonne humeur pour qu'une sensation proche de la chaleur ne se développe dans ma poitrine et me détende moi-même. Je ne suis pas très empathique de nature, mais c'est différent avec un nombre limité de personnes, et il en fait évidemment partie. Ouais, là, j'me sens plutôt bien. Lorsque nous arrivons en bas, je salue les autre d'un vague coup de la main, ne souhaitant pas en rajouter après l'exclamation joyeuse de mon petit-ami. En apercevant nos mains liées, Faust se permet un petit sourire discret alors qu'il retourne la viande grillée. Alice, elle, nous offre un sourire resplendissant, plein de dents, qui a le don de me faire glousser. Au moins, ils auront compris le message, et mon cousin cessera de me prendre la tête pour me dire que je dois aller parler à mon copain, bien que je réalise maintenant qu'il avait raison et que j'étais simplement stupide. Ce n'est pas une grosse surprise, me direz-vous, que je suis un imbécile, mais eh... Bah faites avec. C'est tout. L'odeur de viande attise la curiosité de mes narines, et même si je ne suis pas un carnivore aussi développé que Faust, malgré le fait que celui-ci me répète que cela ne me ferait que du bien, mon appétit est intéressé. Une tasse de thé après ça, et je crois que je serai au paradis. Bon, faudra aussi que je me passe de la crème parce que je vais cramer sinon, mais je peux encore attendre une ou deux heures, je crois. Je ne suis pas si pâle après tout.
Je le suis sans un mot, jetant des coups d’œil sur le côté. Le soleil brille fort, mais l'ombre que nous offre la terrasse et les parasols que Faust a dû s'embêter à installer nous permette de ne pas trop étouffer. Même si, évidemment, une île tropicale à l'approche de l'été, c'est assez chaud. Le ciel est dégagé, et un mince filet d'air effleure mes joues, grandement apprécié car il aide à me rafraîchir. Mes yeux se perdent vers la gauche, là où j'aperçois mon jardin, et je me permets un sourire satisfait en voyant que certains bourgeons comment à s'ouvrir doucement. Parfaitement. Je n'aurai plus qu'à tailler les haies quand je le pourrai et- Je n'ai pas le temps de penser à ça plus longuement, que quelque chose me saisit et me soulève. Si je comprends assez vite qu'il s'agit de mon petit-ami, je le fixe avec de grands yeux éberlués. Je crains comprendre ce qui lui passe par la tête, et je ne sais pas DU TOUT si j'aime ça ou pas. J'avais prévu d'y aller, bien sûr, mais je déteste sauter et... De toute façon, c'est trop tard pour faire quoi que ce soit. Me débattre alors qu'il courre serait dangereux, et la distance qui nous sépare de l'eau est trop maigre pour que je puisse m'échapper. Je me permets un maigre « hé ! » de protestation, en sachant toutefois que cela ne servirait à rien : il n'en fait qu'à sa tête, de toute façon, et le connaissant, il sera très content de sa petite farce. Je grogne intérieurement. Et puis, depuis quand est-ce qu'il peut me porter, déjà, lui ? Je suis persuadé que les dix kilos que j'ai perdu dehors y sont pour quelque chose. Sinon, il aurait sûrement échoué misérablement et aurait eu l'air sacrément con. Cela m'aurait bien fait rire, mais c'est surtout par vengeance, et je sais très bien que je ne lui en veux pas vraiment. J'ai l'habitude qu'il essaie de m'emmerder, après tout, c'est presque devenu habituel, et c'est pour cela que je ne proteste pas outre mesure. Je suis habitué, quoi. Je prends donc une grande inspiration lorsqu'il saute et me prépare au changement brutal de température qui va arriver. L'entrée rapide dans l'eau a au moins le mérite de m'éviter dix minutes passées à m'habituer au bassin. Le contact est frais, loin d'être désagréable, en vrai. Je devrais presque remercier mon copain mais vous pouvez toujours rêver. Je garde les yeux fermés hermétiquement, et ne les rouvre que lorsque ma tête finit par sortir de l'eau. Je ressens un grand coup de froid dans tout mon corps, sans que ce soit désagréable. Heureusement, j'ai pied, et je secoue ma tête sur les côtés avant de frotter mes yeux afin d'en dégager l'humidité. Blbl.
« E-enfoiré. »
Je crachote un peu d'eau, mais tangue lorsqu'il se jette à mon cou. Visiblement, il a relevé la tête avant moi et ne se gêne pas pour me sauter à moitié dessus, ce à quoi je me réhabitue petit à petit. J'avais oublié à quel point il pouvait se montrer impulsif et soudain, parfois. Pas que cela m'embête tant que ça, hein, car j'aurais horreur qu'il prenne des pinces en permanence, mais au vu de mon tempérament plus... Disons lent, c'est toujours assez déconcertant. Au moins, je ne m'ennuie pas, et j'ai toujours eu tendance à préférer être surpris, même si c'est contradictoire. Simplement, quand on a l'habitude comme moi de tout vouloir comprendre et analyser en permanence, il y a quelque chose de rafraîchissant à ne pas l'avoir fait lorsqu'arrive quelque chose. Je souris donc en le sentant contre moi, l'air paisible. C'est pas mal, là. Je ne meurs pas de chaud, je suis collé contre la personne que j'aime et ma journée a très bien commencé. J'entends Faust marmonner un 'roh les mecs, z'êtes mièvres' que j'ignore en lui adressant un discret doigt d'honneur. Une fois avoir reposé mon regard sur l'individu devant moi, je réalise qu'il me fixe dans les yeux. Ah. Euh. C'est awkward, là. Un peu, du moins, parce que je ne m'attendais pas à un rapprochement si rapide et ne sait pour le coup pas comment réagir sur le moment.
Je comprends toutefois son intention lorsqu'il rapproche son visage pour m'embrasser. Par réflexe, je ferme les yeux paisiblement, profitant du contact, même si je n'oublie pas que nous sommes en public. J'ai l'impression que nous sommes bien plus affectueux que d'ordinaire, depuis hier soir, mais je suppose que c'est normal, vu les circonstances. Même mon cousin ne nous fait aucun reproche, préférant sans doute cacher les yeux d'Alice pendant qu'il est tourné vers le grill. J'ai un peu de gêne à l'embrasser dans cette situation, mais mes réticences fondent peu à peu et je lui rends son baiser, avec de l'hésitation certes. Je glousserai presque devant ses taquineries, et me venge en massant sa nuque tandis qu'il joue avec mes lèvres. Je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de moment dans l'eau, il faut dire, et la sensation d'humidité autant que l'odeur de chlore sont étranges. Pas désagréables, mais juste étranges. Un soupir de satisfaction que je tente de faire taire m'échappe, et je me sens me rapprocher instinctivement, même si je me maîtrise en n'oubliant pas que nous ne sommes pas seuls. Enfin, pour le coup, heureusement que Faust et Alice sont partis chercher de la viande, hein, ça serait un peu gênant et malpoli sinon. En sentant ses mains passer le long de mon dos, les miennes vont presque naturellement passer autour de son cou. Pour tout dire, je ne suis pas surpris lorsque ses mains s'approchent de mon postérieur : au bout d'un moment, hormis un vague lever de sourcil, je ne réagis même plus. Tandis que la sensation des caresses mêlée à celle de de notre baiser font naître une chaleur serrée assez douce, dans ma poitrine et dans mon bas-ven-... Oh non. Non non non. Pas maintenant. Genre vraiment. NON. Arrête, le corps. Stop ! J'ai pas envie de faire un infarctus de honte !
C'est aussi à ce moment-là qu'il s'éloigne brusquement, et je me tétanise, effrayé à l'idée qu'il ait remarqué quoi que ce soit. Non, là, je me cacherai au fin fond de l'Amazonie et n'en sortirais jamais. Je ne comprends pas tout de suite, mais ce sont des balbutiements gênés et mortifiés qui me font écarquiller les yeux. Merde. Merde. MERDE MERDE. Rouge de honte en réalisant que mon short a effectivement filé je ne sais où, je rougis plus que je ne l'aurais cru capable. J'aurais dû réaliser, au moment où sa main est passée sur ma peau à découvert, mais j'étais déjà mort de honte et... En temps normal, je n'aurais peut-être pas été aussi gêné. Si nous étions seuls, j'aurais toussé, rosi un peu et remis vite fait mes habits car vu les deux mois que j'ai passé dehors, je n'aurais pas été à ça près mais là... D'une part, nous sommes collés l'un contre l'autre, de deux nous sommes à l'extérieur et de trois vous savez TRÈS BIEN. Arceus soit loué, il se retourne vite sous le coup de la gêne, et je prie tous les dieux qu'il n'ait pas remarqué l'autre détail. J'utilise mes mains pour cacher ce qu'il reste de pudeur, juste le temps de trouver mieux. Je saisis au passage un matelas gonflable qui passait par là pour l'enrouler autour de moi et ainsi protéger la décence.
Tuez-moi. Genre maintenant. Coupez-moi la tête, arrachez-moi les boyaux, peu importe : je serais même prêt à me noyer par mes propres moyens si jamais cela me permettait de quitter cette situation insupportable. Même si j'ai le regard baissé, car je ne veux absolument pas croiser le regard de mon copain tout de suite, je l'entends s'exclamer auprès de son Azumarill. Je ne porte pas vraiment cette saleté dans mon cœur, pour tout dire, encore moins en prenant en compte qu'il partage une partie de son nom avec moi. Et aujourd'hui, j'ai d'autres raisons de me dire que j'avais raison de me méfier de cette boule de Noël bleue : le voilà qui nargue son dresseur en tenant MON short de bain que j'aimerais désespérément récupérer. Je pousse un cri indigné, avec quelques insultes japonaises particulièrement salées qui feraient à honte à ma mère, paix à son âme. Mais franchement, cette putain de bestiole les mérite toutes. Même Faust grimace d'un air épouvanté. Faust est revenu, d'ailleurs, en tenant un grand plat de viande devant lui, probablement pour les cuire également. Il examine la situation, et lorsqu'il remarque ce que tient l'Azumarill, puis le matelas enroulé autour de ma taille, il se met à pouffer. Dès qu'il eut posé le plateau sur la table, il craqua immédiatement et tomba dans un fou de rire puissant qui agita ses épaules de manière presque hystérique.
« La... La, oh purée... La lune est t-tardive aujourd'--d'huiiiiii ! »
Et le voilà repartit dans ses éclats de rire aigus. Ouais, merci de m'aider et de pas te foutre de ma gueule, cousin indigne de mes deux. Va crever, Faust !
« Méchant ! Méchant garçon, rends le short à Natsu ! »
Le cri enragé d'Alice attire mon regard. Devant mes yeux écarquillés et hébétés, je découvre la jeune fille, perchée sur la tête du pokémon, qu'elle matraque avec la spatule encore brûlante, tirée probablement du grill. Je grimace ; la douleur ne doit pas être légère, vu la force que met la fillette dans ses coups, et la température de l'objet. Mais franchement, je n'ai pas grande compassion pour lui. Je ne cherche même pas à savoir comment la gamine a pu ainsi monter sur le lapin bleu. Sans doute lui a-t-elle sauté dessus comme un ersatz de Georges de la jungle (merci Faust pour la découverte). Franchement, là, je lui suis juste reconnaissante.
« Il va prendre des coups de soleil sur ses fesses toutes blanches après et ça va faire mal pour s'asseoir ! Vilain ! Gros pas beau ! Caca obèse de shtroumph ! »
… Mouais, la partie sur mes fesses aurait pu être évitée, même si cela n'a fait que faire grossir l'hilarité de Faust. En tous cas, je me permets de pouffer en entendant son déluge d'insulte. La vision que j'ai me fait oublier tout embarras, et le fait qu'une autre partie de moi-même se soit calmée rapidement, arhem, m'aide à rire franchement de ce qui se passe. Néanmoins, alors qu'Alice récupère et brandit fièrement le short dans ses mains, l'air très fière d'elle, celle-ci tombe du dos de l'Azumarill en fuite. Mais pas juste sur le sol, non, sur son père. Celui-ci tangua, avant de s'écraser au sol, emportant avec lui la grille du barbecue, sur laquelle ses fesses tombèrent. Le conseiller poussa un cri aigu de douleur, se releva brusquement, faisant tomber sa fille dans la piscine, et se mit à courir dans tous les sens.
Ne comprenant absolument pas ce qui se passait, je fixais tout d'un air ahuri, en me demandant si les événements allaient finir par se calmer. Nan, sérieux, j'aimerais vraiment récupérer mon short, là. D'ailleurs, pendant que je pensais à cela, Alice nagea jusqu'à nous, et me tendit mon précieux. Après m'être tourné du côté inverse à ma cousine et mon copain, je le remis le plus rapidement possible en remerciant toutes les divinités inventées par l'homme.
J'expire profondément, et me racle la gorge en évitant de regarder les autres, toujours gêné par ce qui s'est produit. Alice est la première à se retourner, et lorsqu'elle le fit, elle m'adressa un grand sourire complice en pointant son oncle du doigt. Je compris assez rapidement, même si je doutais de ma capacité à le surprendre. Soit, je pouvais toujours essayer. Et sinon, tant pis, hein, j'espère juste que ce qui s'est passé aura détourné son attention le temps qu'il faut. Je me rapproche et caresse sa joue d'une main avant de passer mes bras sous ses genoux pour le soulever comme il l'avait fait avec moi tout à l'heure. Je remercie d'ailleurs l'eau qui me permet de faire cela, n'empêche. Une de mes mains se pose sur sa nuque que je caresse distraitement, l'autre sous son postérieur que je me permets de plotter rien que pour observer sa tête. Au moins, sous l'eau, personne ne le voit. Je porte un sourire taquin sur mon visage, l'air de rien, quoique la malice dans mon regard avoue déjà tout. Je le relève légèrement et, rien que pour l'embêter, j'effleure lentement ses lèvres avec les miennes, car je sais à quel point cela peut être efficace pour attirer son attention. C'est méchant, certes, de faire comme si j'allais l'embrasser de nouveau pour le dédommager du baiser avorté de tout à l'heure et le provoquer ainsi, mais je n'ai aucun regret. Au moins, je suis sûr qu'il ne fait plus attention qu'à moi, du moins j'espère, et j'ai même l'occasion de l'emmerder royalement. Héhé. Ça va être drôle. Pour continuer à le distraire, la main qui caressait sa nuque fait un tour sur sa joue pour descendre sous son cou. J'ai une sale tendance à être un emmerdeur quand je le veux, même si la provocation est davantage un moyen qu'un but, à mes yeux. D'un côté, je fais ça autant pour aider ma petite cousine que pour mon amusement personnel, et je n'aurais aucun remord à me cacher derrière le premier prétexte si on me posait la question. Dès lors que j'aperçois Alice là où il faut, mon sourire taquin se transforme en un grand rictus mesquin. Je le plonge alors dans l'eau, et la fillette en profite immédiatement pour lui sauter dessus, comme la fidèle complice qu'elle est.
« Hu, dada ! »
J'éclate de rire en voyant la gamine s'accrocher aux épaules de mon copain, à qui nous avons passé la tête sous l'eau dans le simple but de l'embêter un peu. Bien sûr, je le relâche très vite, le but n'étant pas de le blesser bien évidemment, et lui adresse un grand sourire machiavélique. Alice, elle, est visiblement très, très contente.
« Sus à l'ennemi ! »
Faust ne va sûrement pas tarder à nous appeler pour manger, vu qu'il était en train de cuire les derniers morceaux de viande, mais il me fait signe qu'il nous reste encore un peu de temps. Tant mieux. J'me suis peut-être vengé de sa farce de tout à l'heure, mais eh, ça reste drôle. De toute façon, je compte lui montrer quelque chose après le repas, alors ça peut attendre. Et franchement ? Maintenant que nous pouvons nous amuser tous ensemble, je n'ai pas envie de m'arrêter. Je crois que je me comporte comme un gosse, mais c'est uniquement car j'ai l'impression que les fardeaux qui se trouvaient sur mes épaules se sont envolés. Sans doute est-ce pour cela que je suis d'humeur aussi puérile depuis ce matin. Tout ce que je désire, c'est rattraper le temps perdu et profiter de celui que j'ai avec ceux que j'aime. Les emmerder royalement, aussi, mais ça, c'est inévitable. Alors il est inévitablement en première ligne, mais je sais qu'il me le rend bien. C'est pour moi une énième preuve que les choses reprennent petit à petit leur cours : et je compte bien faire tout en mon pouvoir pour ne plus jamais qu'elles dévient.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Sam 20 Aoû 2016 - 18:38
500 Miles
feat Natsu-senpaiii ~
Samalairsale
Si l'eau fraîche me permettait de passer outre la chaleur estivale, la gêne qui s'est emparé de moi annule l'effet bénéfique que j'étais venu chercher en sautant dans la piscine. Ce n'est pas si rare que les maillots se barrent -enfin je savais bien que c'était pas techniquement impossible et qu'une petite bourde comme ça pouvait arriver- mais je ne pensais pas vraiment que ça allait arriver. Surtout lui. Si ça avait été Faust ou Isaac, on en aurait sûrement ri à cœur joie (d'ailleurs le Donovan n'a pas l'air de s'en priver), mais là... Bah en fait vu que c'est Natsume, l'autre hérisson a ses raisons de se moquer royalement, si la situation est embarrassante pour nous, elle peut être considérer comme comique, et c'est à la limite du gag, presque. Même moi je trouverais ça drôle, et si nous avions largement dépassé ce stade de pudeur et d'intimité entre nous, nul doute que je serais en train de me fendre la poire aux côtés de mon grand frère de cœur. Mais il s'agit là de mon copain, avec qui je viens de renouveler une relation que j'espère sincèrement durable, et disons que pas mal d'étapes ont été brûlées, là. Et le pire c'est que c'est peut-être en grande partie de ma faute, alors oui j'ai un peu honte si le short du Shimomura se trouve entre les mains, en plus, d'un de mes Pokémons. Alors oui je sais à quoi vous pensez, et si vous voulez tout savoir, il se peut qu'un jour j'abaisse le slip de mon petit ami de mes propres mains mais ce ne sera pas pour aujourd'hui et je vous passerai les détails.
Rouge mais non moins en colère après Tsume, je grogne après celui-ci, qui continue d'agiter le short pour me narguer. Faust, de son côté, est explosé de rire et se permet même un commentaire que je comprends porté sur le (joli) postérieur de mon cher éleveur. D'habitude prompt à rire aux blagues du Conseiller, je ne suis pas tellement d'humeur cette fois à laisser mon hilarité prendre le dessus et nage déjà en direction de l'Azumarill pour lui passer un savon. Mais apparemment, ma nièce s'en est chargé pour moi. La gamine, postée sur la tête du lapin eau et fée, lui donne des grands coups qui tirent au Pokémon des grimaces de douleur, le faisant bouger dans tous les sens pour tenter de se débarrasser de la fillette, sans grand succès. La petite brune s'accroche fermement à l'œuf de Pâques, nullement intimidée par la force colossale que peut avoir Tsume dans les moments où j'ai vraiment besoin de lui (et oui, parce que malheureusement, ça arrive). L'enfant au-dessus de l'Azumarill bataille avec ce dernier, cri, s'emporte, le réprimande, et protège durement la réputation 'des fesses toutes blanches' du nerd, ce qui me fait légèrement sourire. Enfin, elle réussit à s'emparer du maillot de bain, avant de descendre (chuter ?) de l'Azumarill qui s'en va grommeler un peu plus loin sa défaite, tombant sur son père, qui lui-même tombe sur le barbecue, et de ce que je comprends, sa 'lune' vient de se faire flamber, de ce que je vois et de ce que j'entends. Voir le Donovan s'agiter dans tous les sens en hurlant comme la dame marieuse dans Mulan est assez drôle, je dois avouer, mais comme il semble avoir extrêmement et que je comprends l'effet que peut avoir la brûlure, j'ose seulement glousser un peu. Sa fille, quant à elle, s'est retrouvé la tête la première dans la piscine ; mais pas gênée pour un sou, elle nage tranquillement vers Natsume tandis que je les rejoins. Je me tourne cependant pour le laisser remettre son short, quelques teintes rouges se trouvant encore sur mon visage, et déglutit, en frappant la minuscule partie de moi qui voudrait le mater encore un peu.
Ne me doutant de rien et préférant le laisser se rhabiller en paix pour ne pas le faire fuir si jamais il me prenait pour un pervers, je reste à ma place, nerveux, attendant qu'il me donne un signal pour me prévenir quand il aura fini. Mais cela n'arrivera pas, car ils ont déjà prévus, Alice et lui, un plan contre moi, sans doute pour me venger du saut de tout à l'heure. C'est soudainement que Natsume me porte comme je l'ai fait pour lui tout à l'heure, et j'ai la sensation bizarre qu'il a une idée en tête. Je sens tout à coup, sur une de mes fesses, un de ses doigts qui la poke, comme ça, l'air de rien. C'est une façon ou une autre pour moi de me dire que c'est la première fois qu'il touche mon popotin, et j'en rougis davantage, les yeux écarquillés, surpris et mal à l'aise. Je ne comprends pas où il veut en venir, ni ce qu'il vient d'imaginer, mais je me doute que je vais en baver rien qu'en scrutant son regard empli de malice. Ne sachant pas à quoi me préparer, je ferme brusquement les yeux quand il me relève un peu et se rapproche, mais ce n'est même pas pour m'embrasser, simplement frôler mes lèvres. Il sait très bien que ça m'agace quand il fait ça, car affectueux et mièvre comme je suis, je veux aussitôt lui donner un vrai baiser car je ne supporte pas qu'il s'arrête juste au moment le plus intéressant. Si j'ai eu le droit de l'embrasser quand j'en avais envie depuis hier soir et que je ne devrais pas me plaindre, ce sont des gestes aussi simples mais que je considère aussi importants qui m'ont le plus manqué quand il était amnésique. Ce n'est pas étonnant si je suis devenu bien plus collant qu'avant, et que je ne réfléchis pas tout de suite à cacher mon attachement en public.
Mon inquiétude grandit au fur et à mesure que son sourire s'élargit, et j'ai bien raison de me soucier de ce qu'il peut me faire. Je le sais assez sournois pour imaginer tout et n'importe quoi. Son choix, au final, est moins pire que ce que je l'aurais pensé, même s'il m'arrache un hoquet de surprise quand il me lâche soudainement, et que je sens un poids littéralement peser sur mes épaules. Pas bien lourd, fort heureusement, si je réussis à ne pas boire la tasse alors que la pression exercée sur mon dos m'empêche de remonter comme je le voudrais, je reconnais sur moi la charge légère d'Alice. La corpulence de ma nièce me permet heureusement de sortir la tête et de me redresser, la petite toujours cramponnée à mes épaules en train de rire aux éclats pendant qu'elle me prend pour un Ponyta. Je toussote un peu d'eau, avant de m'ébrouer et de sourire joyeusement à mon tour. J'ai peu à peu l'impression que nous revenons à nos habitudes plus rapidement que nous le croyions. C'est presque comme s'il ne s'était jamais rien passé en trois mois, et qu'il s'agit là d'un jour comme un autre. Tout le monde s'amuse et rit de bon cœur, dans un instant de paix comme on en aimerait en voir plus souvent ; pour moi, pour mon copain, et pour Alice et son père. Un monde sans guerre où nous pourrions jouer dans cette piscine sans craindre que quoi que ce soit nous tombe dessus. Actuellement, je ne veux penser à rien de négatif, alors je ne le fais pas. Tôt ou tard, toutefois, il faudra revenir à la réalité, comme j'ai dû le faire lorsque le Shimomura a disparu. L'avantage de chez Faust, c'est que l'ambiance générale est à l'image du propriétaire des lieux : agréable et gai (gay marche aussi). On s'y sent rapidement comme chez soi, et le fait que plusieurs personnes y vivent aide à la convivialité et à la détente, surtout avec tout le bazar qui s'y passe quand les habitants de la demeure sont dans leur meilleur jour.
Pour me venger, je replonge dans l'eau et passe ma tête entre les jambes d'Alice afin de la soulever, de telle sorte qu'en m'extirpant de la piscine elle soit sur mes épaules, et utilise mes mains pour soulever sa taille et la lancer plus loin. Nous jouons encore quelques minutes, puis, au bout d'un moment, lorsque je m'apprête à me jeter sur le japonais pour feindre de le couler, je sens l'eau du bassin s'agiter progressivement. En tournant la tête à l'extrémité de la grande baignoire, j'aperçois une petite vague foncer droit sur nous. J'aime les rouleaux, alors même si je vois mon Azumarill se dresser au-dessus des vagues pour tenter de prendre sa revanche, je ne m'offusquerais pas de son essaie, car je sais qu'il ne se sera pas concluant. Ou du moins, s'il continue comme ça. Ce qu'il ne fait pas. Car si je peux passer à travers d'une vague quand elle est de taille raisonnable, celles provoquées par Tsume gagne de manière soudaine en hauteur et en largeur, me laissant peu de possibilités pour rentrer dedans ou même les contourner. Je prends une grande inspiration, et me retourne brusquement de l'autre côté pour atteindre le rebord libre afin de sortir de la piscine. Si le lapin aquatique est aussi stupide que moi, il connait les limites à atteindre et à, quand même, un minimum de respect pour le barbecue qu'à préparé Faust pour ne pas engloutir le repas sous les flots.
« Le dernier arrivé est un Limonde desséché ! »
Parti en avance, mais bientôt rattrapé par mon copain, je fais du crawl jusqu'à toucher la bordure de la piscine et remonte vite hors de l'eau. Frustré de ne pas avoir atteint son objectif, Tsume s'arrête aussitôt et fait redescendre la vague qu'il avait dressé, avant de se laisser couler tout doucement dans la piscine en prenant une pose dramatique, comme si une nuée de caméras était braqué sur lui. Sans doute se joue-t-il tout une scène de Titanic en tête, allez savoir. Mes mèches plaquées sur mon visage, je les ramène en arrière avec mes mains pour y voir plus clair, et me rapproche un peu du barbecue en salivant d'avance. Saucisses, côtelettes, brochettes, poulet... Et bien d'autres viandes succulentes dont ma préférée : les travers de porc. Mon dernier barbecue remonte à un bail, maintenant, mais il faudra un jour que j'en propose d'en faire un avec Tristan et sa famille, histoire de faire oublier un peu le dernier qu'ils avaient organisés, et qui c'était, ma foi, assez mal passé. C'est dans ces moments-là que j'aime squatter chez Faust : pour la bouffe. C'est essentiellement pour passer du temps avec eux et Natsume, certes, mais le manger est un petit bonus pas trop mal. Eh oui je suis un morfale.
Nous nous mettons à table plus ou moins calmement quand Faust nous affirme que le repas est prêt, avec la hâte de déguster ce que le Donovan a fait cuire. C'est peu commun comme petit déjeuner, et si en principe j'aime bien faire les repas dans l'ordre quitte à en sauter un ou à être complètement décalé, je ne vais certainement pas refuser une occasion pour goûter du barbecue, surtout que l'odeur est extrêmement alléchante. Il y a déjà sur la table bon nombre de sauces, sel et poivre, ainsi que des boissons rafraîchissantes pour nous désaltérer ; car si notre petite baignade m'a fait le plus grand bien, nous nous sommes malgré tout dépensés, et j'ai eu personnellement l'occasion de me réchauffer un peu auprès de mon éleveur. La chaleur causée par l'embarras de toute cette histoire n'a pas trop aidé, il faut dire. Sans mauvais jeu de mots, toutefois, je ne suis pas aujourd'hui celui qui a eu le plus chaud aux fesses.
« La 'lune' de Natsu était peut-être tardive, mais j'en connais une qui doit être bien rouge, en ce moment... »
Je lance un petit regard taquin à Faust, me moquant gentiment de la brûlure qu'il a reçu par accident, et ne peux retenir un gloussement. Mais ce rire mesquin trouve bien vite punition, car je ne tarde pas à recevoir de mon interlocuteur une côtelette de porc en pleine tronche qui manque de me faire tomber de ma chaise. Aïïïeuuuh ! Mine de rien, ce truc fait assez mal ! Je me frotte le nez, devenu rouge à cause de l'impact, et esquisse aussitôt un rictus malsain. Si Faust veut la guerre, il va l'avoir ! Je n'attends pas plus pour m'emparer du brochette que j'enrobe généreusement de ketchup et de mayonnaise, avant de tenir fermement le bâton et de faire un mouvement brusque avec en avant, de telle sorte que je garde le fin fil de fer mais que les bouts de viande recouvertes de jaune et de rouge atteignent leur objectif, à savoir le hérisson qui me sert d'aîné.
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Natsume Shimomura Modératrice en Chef
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~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Dim 21 Aoû 2016 - 2:22
500 Miles
Feat Enodébile
Ouais, c'est un peu mesquin de lui faire ce genre de farce, mais eh, je suis tout simplement machiavélique. Et très fier de moi, en plus, car la teinte de rouge que j'ai vu sur son visage lorsque je me suis amusé à lui poker les fesses m'a permis de soulager quelques brutales envies de vengeance qui me prenaient lorsqu'il le faisait auparavant dans le but de me gêner. Il faut dire qu'à l'époque, j'étais, ehm... Disons un peu lent, voilà, pour rester polis, et je n'aurais jamais osé faire le contraire. Même maintenant, je ne me le suis permis que pour le principe de la blague, et car j'estime que c'est de bonne guerre. Et sa réaction choquée en valait le coût, bien que je me serais senti très coupable si jamais j'avais dépassé les bornes ; et oui je sais, je suis stupide. Tout cela pour dire que je suis très, trèèèès content de mon idée et qu'Alice semble ravie, ce qui est le plus important. Ah, lui ? Bah, je lui fais assez confiance pour ne pas s'être noyé, il n'est pas SI stupide, tout de mêm-... Oubliez ça. Mes yeux le cherchent et se fixent sur les bulles d'air qui signifient que je n'aurai pas à l'enterrer demain, même si Alice, vu l'énergie qu'elle met, pourrait presque y arriver, je crois. Cette gamine ne maîtrise pas sa force, de toute manière, ce qui est un défaut partagé par tous dans cette maison, je croi-... Ta gueule la joueuse, j'en ai de la force, alors va te faire, cordialement. En tous cas, la bonne humeur s'est définitivement installée. Je me permets de sourire sans retenue, alors même que Faust nous observe discrètement, trop discrètement pour que je le vois, avec un air attendri. La gamine est folle de joie, mon copain a retrouvé la mine souriante et enjouée que je lui connaissais, et il me semble que la grande majorité de nos soucis se sont envolés. Bien sûr, il y aura encore quelques petites choses à résoudre, et je vais devoir prendre le temps de récupérer une santé correcte, même si j'ai horreur de l'immobilisme et de la paresse. Néanmoins, j'arrive à me convaincre que ce ne sera pas si terrible que cela, car je n'aurai plus à voir de malheur sur leurs visages, et surtout sur le sien. L'optimisme béat n'est pas mon genre, mais les preuves laissant supposer la véracité de cette théorie sont trop nombreuses pour que je ne les chasse d'un revers cynique.
Je pouffe bêtement en voyant le dresseur lancer Alice plus loin, et ricane encore plus lorsque celle-ci se met à barboter péniblement vers la surface, comme un petit chien. Un yorkshire, en fait, vu ses cheveux. Arhem. La fille paraît décidée à se venger promptement, mais elle n'en aura pas le temps, car alors que je m'apprêtais à jeter de l'eau sur le visage de mon copain pour avoir le temps de fuir et éviter de me faire couler, une vague la soulève. Elle éclate de rire et se laisse porter par l'eau, pas du tout effrayée. En même temps, vu l'identité de son père, il n'était pas étonnant qu'elle trouve que tout cela ressemble à un jeu. Moi, en revanche, non. Mais genre pas du tout, et je me permets un regard nerveux vers mon copain, prêt à lui demander de rappeler son pokémon dans sa ball avant que je n'avale cinq ou six tasses d'eau chlorée. Mais non, l'ingrat, le lâche, que dis-je l'immonde traître pernicieux est déjà en train de s'enfuir. Si je le choppe, j'vous jure qu'il va passer du temps sous les chatouilles ! Je m'éloigne donc rapidement de là, et sort maladroitement de la piscine, en jurant plusieurs fois lorsque je me sens glisser. Winter me tuerait si elle me voyait avec un équilibre aussi pathétique, parce que je glisse plusieurs fois.
« Mais aïeuh ! »
Alice s'est accrochée à ma jambe. Et ça fait mal, mine de rien, quand votre ventre rape deux fois le rebord de la piscine. J'étouffe un autre juron lorsque je nous sors de là, avec difficulté certes. La tête sur le sol, Alice sur mon dos, les jambes dans une position presque inhumaine, je pousse un geignement d'agacement et de frustration.
« Limonde toi-mêm-aouch, Alice ! »
La fillette n'a en effet pas pris des pincettes pour partir, extrêmement impatiente de ne plus être un poison séché. Bah, moi je m'en fiche de toute façon, c'est pas comme si je serais capable de prendre la mouche pour ça et de bouder puérilement dans un coin... Nan... Hé, dégagez vos regards suspicieux de là merci, mon ego n'est pas SI gros que ça. Et même si il l'était bah ce n'est pas le sujet, tout simplement.
« Aide-moi à servir la salade, le Limonde. - Vrai que quand il s'agit d'être une morue tu t'y connais. - Natsu, c'est pas poli ! - Oui oui, pardon. »
Pardon de rien, en fait, puisque je me permets de ricaner mesquinement, un rictus arrogant sur mon visage alors que je vois les mains de Faust se serrer compulsivement autour de la salade de pâtes qu'il affectionne tant. Héhé. Il est bloqué : il ne peut pas répliquer, du moins tant que sa fille est là, car la décence le réprouverait. Je l'affuble d'un innocent sourire angélique avant de mettre à servir les plats, en grommelant intérieurement lorsque j'aperçois qu'il y a si peu de légumes. Cette bande de goinfres... Comment peuvent-ils rester minces quand leur alimentation doit être constituée de tout ce qu'il y a de gras dans le monde ? Mais bon, je ne ferai pas le rabat-joie aujourd'hui, même si j'aurais préféré voir un peu de verdure sur la table. Je ne déteste pas la viande, loin de là, mais j'ai du mal à ne me nourrir que de ç-... Quoi comment ça, 'tout le monde s'en branle de tes goûts, tocard ?'. Bon, du coup, le repas commence dans une ambiance plutôt sympathique. Je m'occupe d'aider Alice à couper sa nourriture, en lui retirant d'ailleurs son couteau après qu'elle ait manqué de près de m'éborgner. Alors que je lui chope au vol, je remarque enfin qu'il y a étonnement beaucoup de ketchup dans son assiette, réparti de manière totalement aléatoire, ou peut-être pas, d'ailleurs. Car de ce que je vois, la fillette a mis ses 'talents artistiques' à l'essai, enfin ses gribouillages en vrai, mais il paraît que c'est malpoli de rappeler aux enfants qu'ils sont nuls, sans exception. Cette espèce de petit gobelin s'est amusé à représenter un ursidé et un lièvre comme elle l'a pu, et c'est très laid. Et potentiellement très embarrassant car affreusement mièvre. Je saisis donc un morceau de pain et efface consciencieusement le dessin de la brune avant de gober les preuves, un air satisfait sur mon visage. Alice, elle, a l'air d'avoir le cœur brisé. Le pire étant que je ne me sens pas du tout coupable, en fait.
« Ma-mais j'allais le montrer à - - Chut ! »
Ça ira comme ça pour la niaiserie, hein, ma fierté n'est pas prête à subir autant d'assauts à la suite. Et je vous emmerde, elle est intacte même après tout à l'heure. Ta gueule la joueuse. Néanmoins, je n'aurais pas dû penser ça, car dès lors que mon cerveau se persuade que je n'ai plus à me soucier de ma gêne, Samaël prend la parole et ne s'embête pas à lancer une remarque qui me fait m'étrangler dans mon verre d'eau et en cracher la totalité sur le visage de ma petite cousine. Mes joues sont roses, car je n'avais VRAIMENT pas envie qu'il mentionne mon arrière-train, encore plus avec ce terme, et je le fusille d'ailleurs du regard. Non, ta gueule Sam, pour l'amour d'Arceus TAIS-TOI et arrête d'utiliser mes fesses comme d'un argument pour emmerder mon cousin : utilise ton neurone une seconde ! Heureusement pour le reste de mon honneur, et même si je sais que ce n'est en aucun cas pour m'aider, Faust balance à la tête de mon idiot de copain une côtelette de porc pleine de mayo.
Je hausse les sourcils, conscient de ce qui va se passer, et Alice se met à glousser vivement, enthousiasmée par la bataille de nourriture qui s'en vient inévitablement. Non, c'est devenu habituel en fait à force, et je ne m'étonne même plus de voir ce genre de scène se dérouler devant moi. Je devrais fuir, mais non, mon cerveau ne fonctionne pas convenablement, il faut croire, car je reste béatement à fixer ce qui se passe. J'écarquille les yeux en voyant Faust ouvrir grand la bouche et gober deux morceaux de viande dirigés vers lui. Le conseiller ricana méchamment, un air provocateur au possible sur son visage d'éternel adolescent.
« HA ! T'as rat-Ah ! »
Ouais, ça par contre, c'était pas mal à voir. Vexé dans son ego (roh, chut), le plus âgé (oui, vraiment) n'hésita pas plus longtemps et saisit le bol de salade de pâtes pour en renverser directement le contenu vers nous, ce qui me poussa à me carapater sous la table en emmenant Alice avec moi. Même si j'avais encore des coquillettes et des tomates sur le front. Je ne remonterai PAS là-bas. Hors de question, c'est la ligne de front au dessus et j'entends déjà Faust pousser ce qui ressemble à des cris de guerre. Je vais gentiment m'en aller, fermer toutes les portes de la maison à clé et attendre le moment où ces deux abrutis finiront par se rendre compte qu'ils vont devoir tout laver seuls. Je n'essaie pas de forcer Alice à venir avec moi : je ne suis pas le père de la gamine. Nan, celui-là, il crie comme un macaque à un mètre au dessus de moi, et je crois que ce que je viens d'entendre, c'est le bruit d'une bouteille de soda qui est versée quelque part. Putain, mais quelle bande de porcs, et je sors avec l'un d'entre eux, en plus ! Libre. La lumière devant moi me donnerait presque envie de sourire, et c'est lorsque je mets la tête à l'extérieur de la table que je me surprends à m'arrête bêtement, heureux. Ah, bientôt, bientôt, je pourrai m'éloigner de ces fous furieux et les enfermer dehors jusqu'à ce qu'ils ne finissent par venir me supplier de leur ouvrir la porte après s'être excusés. Huhu. Ça va être très, très drôle.
… Je rêve. JE RÊVE EN COULEURS PUTAIN DE MERDE. Livide, je me relève et titube lentement en me retournant brusquement, un regard assassin dirigé vers l'horrible responsable que je rêve déjà d'écraser cinq cents fois dans le sol à coup des crampons de mes plus vieilles et sales baskets. Les yeux fixés sur Samaël, qui avait apparemment visé avant tout mon idiot de cousin avec ce saladier de bœuf mariné, encore plein de marinade, donc, mais qui s'est raté au final. Génial, j'avais vraiment besoin d'avoir la même odeur que Marguerite la vache dans un hammam, MERCI Sam. Faust est déjà mort de rire, très content de ce résultat, et je lui adresse le même air meurtrier qu'à son crétin de complice. Bande de salopards inconscients. Oh, si je pouvais leur plonger la tête dans le ventre de mon Empiflor, je n'aurais pas beaucoup de remords, croyez-moi ! Je m'élance et monte sur la table, saisissant au passage une bouteille de ketchup pleine (vous voyez, le format familial gigantesque?), juste avant d'arriver devant mon petit-ami. L'air blasé au possible, je tends le goulot de l'objet devant lui et en déverse la totalité sur sa tête, un rictus prétentieux au coin.
« Question 'rouge', t'étais pas mal aussi tout à l'heure, tête de lune. »
Blarp. Oui, je n'ai aucunement honte de ces deux jeux de mot, que ce soit sur la couleur du ketchup ou sur cette expression française que j'ai refaite à ma sauce. Héhé. Au ketchup. Ahaha. … Je suis hilarant la ferme. Par là, je veux surtout me venger de sa petite pique en lui rappelant sa gêne d'auparavant, bien que je suis davantage amusé qu'autre chose. Je me sens néanmoins perdre pied et je tangue, avant de tomber sans plus attendre vers la droite, les fesses sur l'herbe froide. Faust, cet enfoiré, vient de tirer la nappe vers lui et a fait renversé les quelques plats qui restaient ici, et moi avec. Surtout moi avec, en fait, maintenant que j'y pense, car il n'avait l'air de ne se soucier que de ça : m'emmerder. Je me relève brusquement, ou du moins j'essaie, avant que je ne sente Alice m'arrêter. Je baisse le regard, et je grimace lorsque je me rends compte que la fillette vient de m'écraser l'équivalent d'un pot de glace entier dans le dos. KO. Le choc thermique sur ma cicatrice vient de me faire m'écraser au sol comme une gigantesque merde molle, et je fixe ma petite cousine d'un air plein de reproches. Celle-ci se contenta de sourire.
« C'est moi qui doit protéger papa ! »
Grmbl. Saleté. Les enfants sont tous des gremlins, je vous le dis. Finalement, je m'éloigne un peu, prenant un air vaincu, comme si j'abandonnais la partie à cause de la frustration, ce qui ne serait pas forcément impossible si l'on se fiait uniquement à mes tendances arrogantes. Ils vont voir, tiens, et je compte bien leur faire bouffer cher, très cher. On ne gâche pas la nourriture, bande de mal-élevés ! … Ouais, ouais, regardez qui parle, tout ça. Lol.
« Hé »
J'ai haussé le ton, suffisamment pour attirer les regards vers moi et ce que je tiens sous un de mes bras et en dessous d'un de mes pieds.
« J'vais vous rafraîchir les idées. »
J'enclenche sans plus tarder l'arrivée d'eau glacée du tuyau d'arrosage. Un torrent brutal et presque véloce se dirige vers les deux coupables, sous mon air réjoui, presque guilleret. Ouais, le pire c'est que je suis fier de ça alors que franchement, ça ne vole pas bien haut. Très fier de moi, je me permets même un ricanement qui se veut proche d'un rire maléfique (chut, je le fais très bien). Néanmoins, quelque chose s'emmêle dans mes pieds et je glisse, lâchant donc prise sur le tuyau que je tenais fermement. Evidemment, vu la pression de l'eau, celui-ci s'envole loin, très loin de ma portée et je ne peux même pas le récupérer malgré tous mes efforts. Non, actuellement, ce qui se passe, c'est qu'un tuyau d'arrosage incontrôlable, avec une force semblable à celle d'un Hydrocanon, une quantité phénoménale d'eau sur tout et tout le monde. Je me plaque au sol pour m'en protéger, en poussant un geignement de frustration. Roh mais merde à la fin, pourquoi je dois toujours failer quand j'veux avoir l'air classe, hein ?!
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Mer 7 Sep 2016 - 20:38
500 Miles
feat Natsu-senpaiii ~
Samalairpaswassuwant
Oui, je sais, gâcher la nourriture, c'est mal. Très mal. Surtout vu la situation de notre pays qui est dans une pauvreté à faire peur, et il suffit d'aller faire un tour dans certains coins d'Amanil pour le savoir. Mais l'occasion était trop belle pour ne pas répliquer à la provocation du Conseiller, et je n'ai pas honte de dire que je suis presque fier pour le coup, même si mon plan a pas trop bien marché étant donné que Faust a réussi à gober ce que je lui ai lancé. Pas étonnant, vous m'direz, il a dû s'entraîner pendant des années avec Isaac aux batailles de bouffe. Mais son ricanement ne m'impressionne nullement, pff ! Enfin, si sa 'menace' ne me fait pas peur et que je souris même devant, prêt à esquiver son prochain coup, je me rate magistralement, laissant le Donovan renverser sur moi un plat de pâtes froides, me retrouvant avec le saladier sur la tête en guise de chapeau. Si c'est mon copain qui était la première cible de son cousin, l'éleveur s'est enfui avec Alice pour éviter d'avoir affaire au hérisson le plus âgé dont le comportement gamin et les singeries lui feraient perdre un bon nombre de ses fangirls (pas comme s'il y tenait beaucoup, à vrai dire). Pour me laver de cet affront, je me débarrasse du plat pour prendre la première chose qui me tombe sur la main : une bouteille de soda dont la simple vue fait apparaître sur ma face un sourire malsain que je ne retiens pas en imaginant ce qui serait facile de faire avec. Je secoue alors la bouteille de bas en haut jusqu'à ce que le liquide soit recouvert de mousse, et ouvre sans plus attendre le bouchon en dirigeant l'ouverture de la bouteille vers mon frère de cœur. Sur le coup, je m'en prends un peu aussi au début mais commence à courir après Faust pour déverser sur lui le contenu du récipient en plastique.
Malheureusement, l'aîné est bien plus rapide que moi en raison de ses nombreuses heures d'entraînement, et je ne peux qu'être frustré de ne pas avoir pu lui rendre la pareille. Pas comme s'il ne m'avait pas déjà fait faire de l'endurance pendant ses leçons, mais je n'attends clairement pas encore son niveau, et je suis obligé de jeter mon dévolu sur autre chose. Pendant un instant, je songe à remplir la bouteille avec de l'eau pour continuer à essayer de le mouiller de cette façon -même si du sucre bien collant aurait été plus drôle-, mais abandonne en me rendant compte que cela me prendrait trop de temps et qu'il aurait déjà l'occasion, de son côté, de se racharger en munitions. Réfléchis, Sam, réfléchis... Je n'ai pas l'imagination ni les réflexes de mon maître de combat, cependant le déjeuner (gâché à présent), ne manquait pas de mets bien utiles à cette bataille, et je saisis donc le grand bol rempli de bœuf plein de sauce que je me dépêche de balancer dans la direction que je crois être celle de mon frangin. Mais ce dernier esquive sans difficulté mon projectile qui vient plutôt atterrir sur... Natsume, sortant de je-sais-pas-trop-où. Surpris, ne m'étant pas attendu à ce que ça soit lui qui le reçoive alors que je ne le visais nullement, je ne suis pas étonné du regard meurtrier auquel j'ai droit. En temps normal, je me ferais tout petit suite à ma bourde qui s'est retournée sur la mauvaise personne, mais la vue du lapin avec les cheveux baignant dans la marinade est bien trop tordante pour que j'y résiste et je me retrouve aussitôt à pouffer, avant d'exploser de rire en suivant l'exemple de Faust. Je ris trop pour mon propre bien, en sachant que je ne risque pas de faire long feu maintenant que le Shimomura a été engagé malgré lui dans la bataille. Je sais que sa vengeance risque d'être terrible, mais je ne regrette presque pas mon geste, aussi involontaire fut-il. Cela aurait été quand même dommage que le nerd n'en profite pas lui non plus, après tout, on est bien sur Terre pour s'amuser, aussi. Puis avec le Conseiller et moi aux alentours, il était évident qu'il n'allait pas rester en retrait très longtemps, même s'il voulait à tous prix échapper au massacre et que nous devrions arrêter le carnage avant que cela n'empire. Mais c'est juste trop fun pour tout finir maintenant, même si cela signifie que nous aurons à tout nettoyer par la suite. Cela fait après tout des mois que je ne m'étais pas lâché ainsi, et quelque part, je sens que ça ne peut pas me faire de mal de me distraire alors que bientôt la nervosité due à la compétition, dont la fin se rapproche de plus en plus, ne va pas tarder à resurgir pour me ramener à la réalité. Cette année, après tout, sera peut-être la dernière.
La terriiiible revanche de Natsu arrive comme je m'y attendais, mais d'une façon un peu moins prévisible pour ma part. Je ne sais jamais ce qu'il a en tête dans ces moments-là, faut dire, mais je ne doutais pas un seul instant que nous allions prendre cher et qu'il allait nous faire payer la saleté accumulée par notre faute et son implication non voulue. Les deux cousins sont en effet inventifs chacun à leurs manières, et faut dire que mon petit ami fait assez d'expériences dans son laboratoire pour avoir plus d'un tour en réserve. Se rendant donc à la même échelle que nous niveau connerie, Natsu saute sur la table en prenant l'énorme ketchup resté dessus, avant d'arriver à ma hauteur et de l'ouvrir juste au-dessus de moi. La totalité du contenu se renverse sur mes cheveux, déjà recouverts de pâtes, et coulent sur mon visage à la façon d'un très mauvais maquillage de film d'horreur. Je l'ai un peu cherché, en même temps ; et sa remarque n'arrange rien, me faisant juste lever un peu les yeux au ciel en essayant de ne pas me rappeler le moment où il m'a poké la fesse, alors que je l'imaginais pas vraiment faire ça jusqu'alors. Mais j'ai remarqué que Natsume avait quelque chose de changé, depuis son retour. J'ignore si c'est parce que ça fait un moment que nous n'avons pas été aussi proches, si c'est parce qu'il s'en veut encore un peu de ce qui s'est passé pendant ces derniers jours, ou si c'est en rapport avec ce qui s'est passé pendant son absence, mais je le trouve légèrement différent. Une différence qui n'est que positive, bien sûr. Je le sens plus détendu, moins... 'coincé'. Ou alors c'est juste moi. En même temps je suis pas très subjectif, comme je gagate pas possible depuis son retour, même quand il fait le zouave en me recouvrant de sauce tomates. Une occasion pour me vanner sur mes origines italiennes aurait été facile à caser, mais heureusement que personne ne sait encore que je compte bien apprendre la langue natale de ma mère. Une envie, comme ça, cherchez pas.
Je me serais bien jeté sur lui afin de répliquer, mais Faust me devance et fait tomber le japonais en tirant la nappe vers lui pour faire glisser le jeune biologiste, et accessoirement ce qui restait du déjeuner, finalement assez peur entamé. Pour une fois, j'en oublie de faire une tête de puppy triste en voyant les plats se renverser et ignore même la faim qui fait gargouiller mon estomac. Je suis un des responsables du désastre, faut dire. Le Donovan n'a clairement pas aidé, mais on pourra pas dire que tout est entièrement de ma faute non plus. Tant pis, ce n'est pas la nourriture qui manque ici, de toute manière (comment ça, c'est aussi pour ça que je squatte ?), ni l'argent pour refaire les courses si nécessaire, et nul doute d'ailleurs que ce sera Faust et moi qui y serons collés, en plus du nettoyage intensif du jardin qui ne ressemble plus à grand chose. Mais ce n'est pas comme si j'avais des remords, après tout, sinon j'aurais été le premier à arrêter et à fuir du champ de bataille. Natsume à terre et désarmé, c'est le moment parfait pour ma riposte. Ou pas. Je viens d'apercevoir, juste derrière lui, Alice transportant un gros pot dans les bras qu'elle écrase sans ménagement contre le dos de son 'petit frère'. Pas seulement le dos, d'ailleurs, car l'éleveur n'en mène pas large et se courbe au sol sous le coup du froid qui vient de le traverser et qui doit pas être super agréable. De manière héroïque, la fillette soutient le regard du plus âgé et se dresse en fière combattante, protectrice, dit-elle, de son papa, ce que je trouve autant drôle qu'adorable et m'arrache un rire hilare, car la tête défigurée de mon copain est assez belle à voir.
Petite victoire de la benjamine qui semble avoir eu raison de l'éleveur, car celui-ci compte repartir la queue entre les jambes, de ce que je vois. Un abandon rapide dont je suis d'abord étonné. Ce n'est pas son genre de se laisser faire aussi facilement même si cette situation doit le blaser. Peut-être que son amnésie l'a davantage changé que ce que je pensais, remarque. C'est pas plus mal qu'il décide d'en terminer là, ceci dit ; ça fera une occasion pour nous de vraiment en finir avec tout ce joyeux bordel. Encore heureux que Isaac ne soit pas là, je ne serais pas tellement surpris s'il décidait de se joindre à la guguerre plutôt qu'à essayer de nous stopper. Je prends le temps de souffler un coup, pendant naïvement que ce serait vraiment la fin. Natsume n'a pourtant pas dit son dernier mot, et il compte bien le faire savoir. Nous nous tournons immédiatement vers lui quand il hausse le ton d'un coup pour nous alerter, et j'écarquille les yeux devant le tuyau d'arrosage qu'il tient dans ses mains. Je déglutis un peu, sentant passer d'avance le mauvais quart d'heure qui risque de suivre si nous ne fuyons pas dans la minute qui suit. Car un jet d'eau envoyé à forte pression, ça peut faire mal, mine de rien. Quoique ça me dérangerait pas tellement, quand j'y pense, vu la dose de nourriture que je me suis prise dans la face. Cela m'éviterait une bonne douche, au moins. J'ai rien contre les douches, hein, mais si on utilise de l'eau, autant faire d'une pierre deux coups. Même si je préférerai sans doute de loin me laver si je n'étais pas seul dans la baignoire et qu'un certain hérisson venait avec moi, et vous savez bien que je ne parle pas d'un des Donovans. Pas question de se laver tout de suite en tout cas, car je vois déjà le jet être libéré sous l'emprise démoniaque de mon petit ami, et autant dire que je ne m'attendais pas à une telle puissance venant d'un tuyau paraissant si inoffensif quand c'est le jardinier qui l'utilise pour arroser ses plantes. Et par 'jardinier', j'entends bien sûr le seul de cette maison, c'est-à-dire Natsume lui-même. La preuve cependant qu'il peut faire de ce truc aussi bien un simple outil pour s'occuper de ses plants de fleurs qu'une arme contre nous. Le Conseiller et moi-même sommes donc désormais les cibles choisies par le Shimomura qui se fait une joie de nous envoyer l'équivalent d'un Hydrocanon (et quand je dis ça c'est que c'est vraiment puissant) en pleine tronche. Je viens me buter personnellement à la table qui se renverse sur le côté à cause de l'impact, et me retrouve donc sur le dos, les quatre fers en l'air, avec les restes de sauce dégoulinant autour de mon visage.
Sonné, je secoue vivement la tête pour remettre mes idées en place, prêt à contre-attaquer si nécessaire. Mais quand je me relève, je ne peux m'empêcher de ricaner en voyant le soigneur galérer comme un dingue à cause du tuyau qui lui a échappé des mains. Ce dernier poursuit une course folle dans tous les sens, uniquement guidé par le conduit d'eau trop fort pour être maîtrisé. Dirigé en l'air, le tube provoque tantôt une pluie fine, tantôt un nouveau une nouvelle giclée humide qui n'arrange rien. Incontrôlable, l'engin ressemble presque à un serpent d'eau plongé dans une confusion totale. Mais la comparaison mise à part, je remarque que celui qui a eu la brillante idée de mettre en marche l'appareil n'arrive plus à le récupérer, et je décide donc, plutôt que d'aller l'aider, exécuter ma petite revanche. Je détourne le regard pour apercevoir une glacière près de moi que j'ouvre sans plus attendre pour y piquer n'importe quoi, et un sourire diabolique se forme sur mes lèvres quand mes yeux se posent sur un poisson assez gros. J'en connais un qui ne va pas apprécier ça, huhu...
« Comment ça ?! T'insinues qu'il est pas frais, mon poisson ?! »
Ma référence subtile glissée, après avoir fermement empoigné le saumon par la queue (parce que malgré tout les écailles ça glisse), je courre comme un teubé avec un rire mesquin, me précipitant vers l'éleveur que je frappe comme un véritable poissonnier, avec moins de force cependant pour ne pas qu'il se fasse réellement mal. Ouais, on se croirait presque dans une de ces fameuses bandes-dessinées franco-belge. Je ne me préoccupe plus du tuyau, cette fois-ci, me concentrant exclusivement vers mon copain que je n'ai pas encore eu véritablement le plaisir de 'maltraiter' de façon volontaire. C'est bien lui que je vise, cette fois, car ce serait en effet assez injuste que le Donovan soit ma seule victime et il est naturel que je lui rende 'amoureusement' la pareille, hm ? C'est juste un échange affectif, oui oui. Tellement affectif que je me permets même, l'espace d'un très court instant, ouvrir son short de bain pour y déposer le poisson que je tenais, en fermant bien sûr les yeux pour ne pas être exposé à une vue à laquelle je m'interdis moi-même d'être spectateur. Une fois le méfait accompli, je m'écartes brusquement.
« Comme ça, on est sûr que t'as quelque chose dans le slip ! »
Très fin, oui, je sais, mais ce n'est pas la journée de la maturité, que je sache, étant donné ce qu'on a déjà fait. Je ne suis pas non plus en présence de grands esprits, et vous le savez, donc je suis clairement pas aidé. Vous croyiez que j'allai devenir plus sage en grandissant ? Pas d'chance, mais avec un grand frère comme Faust, vous m'excuserez mon comportement actuel et les quelques neurones que je n'ai cessé de perdre depuis trois ans. Enfin ça va, quand on voit certaines personnes, je peux relativiser sur ma 'beaufitude', vous ne trouvez pas ? On pourrait cependant accuser le karma, car une fois que j'ai fini de pouffer comme un imbécile, le tuyau revient à la charge pour me surprendre par derrière, m'envoyant contre mon copain avec lequel je roule sur le gazon. Me retrouvant au-dessus de lui, je me permets de le regarder amoureusement pendant quelques secondes, admirant toujours autant son regard en amande qui me tire toujours un petit sourire tendre quand je le vois. Mais je suis arrêté trop brutalement dans ma contemplation quand un cri retentit de l'autre côté du jardin. Alerté par le bruit, je me redresse pour me tourner vers la source du bruit, et me fige instantanément quand je me rends compte que le tuyau a réussi à passer à l'autre bout du terrain de Faust, directement... chez les voisins. Oups. Tout de suite, après avoir enfin bloqué le tuyau d'arrosage pour arrêter le carnage, mon doigt se pointe de manière très innocente vers mon petit ami.
« C'est lui qui a commencé ! »
Ledit voisin n'a d'ailleurs pas vraiment l'air très content de ça, relevant sa face rabougri vers nous en beuglant quelque chose dans un dialecte peu poli, apparemment furieux que nous l'ayons dérangé pendant qu'il faisait bronzette sur sa chaise longue. Je me retiens de pouffer en apercevant sur lui les traces de coups de soleil qu'il s'est reçu, laissant seulement apercevoir la marque blanche d'un polo qu'il a déjà dû porter. Mon rire s'abstient néanmoins quand je fronce les sourcils et fait la moue au moment où sa fille, une voisine plus jeune qui doit avoir dans la vingtaine, dresse la tête vers nous pour voir le raffut et fait un salut de la main en direction de Natsume vers qui elle dirige de grands sourires qui ne me plaisent guère et me font serrer les dents.
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Natsume Shimomura Modératrice en Chef
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Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Jeu 8 Sep 2016 - 16:03
500 Miles
Feat Samékon
Avant toute chose, sachez que je vous emmerde. Que vous soyez jeune, vieux, une femme, un homme, un scientifique ou un littéraire, je vous demande promptement d'aller vous faire mettre tant que possible. Car non, je ne suis pas ridicule, et quiconque dirait le contraire est un affreux méchant menteur qu'il faut crucifier tant que c'est encore possible. C'est simplement que pour l'instant, je suis quelque peu inconvenancé par le tuyau d'arrosage déchaîné qui sévit dans le jardin, et que j'ai relâché avec un but plutôt censé à la base. Non, vraiment, si vous étiez à ma place, à vivre avec ces imbéciles en permanence, vous sauriez ce que ça fait et vous comprendriez ma réaction aussi subite que brutale. Je me disais qu'un bon coup d'eau glacée dans le dos les forcerait au moins à se poser, mais mon plan s'est retourné contre moi avant que j'ai le temps de dire 'ouf'. Mais ce n'est absolument pas de ma faute, qu'on soit bien clair. Tout ceci n'est qu'un malencontreux enchaînement d'événements dont je ne suis pas du tout responsable. En attendant, reste que j'ai eu le réflexe de me terrer au sol pour éviter de me prendre une douche de plus. Pas que je ne serais pas contre à l'heure actuelle, mais je connais assez la puissance de l'objet pour savoir que je risquerais surtout de passer un sale quart d'heure. Et si il n'y a une chose que je ne suis pas contrairement à mon abrutie de joueuse ou à mon copain, c'est un masochiste , et je vous interdis formellement de contester. Plaqué contre le sol, les bras posés sur ma tête, je grogne en espérant que le démon d'eau se calmera sous peu, en me disant qu'au moins, je n'aurai pas à arroser mes plantes aujourd'hui. On se console comme on peut, hein, que voulez-vous que je vous dise.
Néanmoins, mon vœu de tranquillité et de paix ne serait pas du tout respecté, je le crains. Je n'ai qu'à apercevoir pour apercevoir le gigantesque sourire de psychopathe de mon copain pour savoir que je suis dans une merde noire, et que j'ai intérêt à commencer à courir vite. L'expérience a de quoi me rappeler que lorsqu'il fait une tête pareille, je devrais vraiment, vraiiiiiiment me mettre à fuir. J'écarquille les yeux quand je le vois saisir un gros poisson, et encore un peu plus en l'entendant beugler alors qu'il se met à ma poursuite. Faust, lui, éclate de rire si fortement qu'il est alors forcé de se tenir sur quelque chose, et il y a sans doute une référence qui m'échappe mais ce ne serait pas la première fois que cela m'arrive. Moi, personnellement, je ne compte pas apprendre à la connaître et je me trouve une motivation toute nouvelle pour me relever et m'enfuir en courant. Néanmoins, je sais déjà que si je ne trouve pas de solution très, trèèèès rapidement, je suis foutu : il est plus rapide que moi, et vu l'état de mes muscles, il n'aura sans doute aucune difficulté à me rattraper. Mon cerveau cherche désespérément encore et encore, mais rien ne vient. Les coups de poisson que je prends dans le dos me font beugler comme un enfant à qui on ferait des pichenettes, et je me débats comme je le peux lorsqu'il se fait plus proche. La sonnette d'alarme s'allume dans ma tête et je ne réalise ce qui s'est passé que trop tard. Si je me suis braqué lorsque j'ai senti mon short de bain être bougé, il me faut quelques secondes pour comprendre. Quelque chose est dans mon caleçon. Quelque chose de gluant, de puant et surtout, de MORT, est contre une partie de mon anatomie à qui j'aimerais vraiment éviter de côtoyer UN PUTAIN DE POISSON. PUTAIN. NON. Je me mets déjà à gigoter dès lors qu'il s'est éloigné, dans l'espoir de virer l'intrus de mon short, sans succès sur le moment. Sa vanne d'aussi bon goût que celui de Faust en matière d'équilibre diététique me fait l'assassiner du regard alors qu'une légère teinte de rouge colore mes joues. Si il n'était pas mon copain et que je n'avais pas de réserves à faire ce genre de blagues à cause du malaise qui pourrait suivre, je l'aurais déjà gratifié d'une réplique aussi cassante que graveleuse pour qu'il soit suffisamment gêné et se taise. Mais non, qu'il s'estime heureux, je vais juste le buter. Le buter je vous dis ! Lentement, et avec assez de souffrance pour lui faire regretter ses actes. J'ai d'ailleurs une idée d'où je pourrais mettre la poudre particulièrement irritante qui squatte sur mon bureau ces temps-ci, tiens : il n'aimera certainement pas les démangeaisons qui vont suivre dans cette zone, mais c'est de bonne guerre, hm ? Ouais, j'ai pas d'race, comme on dit.
Faust, contrairement à moi, hurle de rire, terminé par la blague de son frangin. Alors que je m'apprêtais à mettre ma main dans mon short pour sortir l'immondice de là, je n'en ai pas le temps. Si j'aurais adoré me venger de mon abruti congénital de copain, j'aurais préféré avoir quelques secondes pour pouvoir le faire. Le tuyau d'arrosage s'est retourné contre l'autre débile et il est projeté contre moi, ce qui nous fait tous les deux tomber et rouler dans l'herbe (arrête de chanter le générique de la petite chanson dans la prairie, joueuse). Je peste et jure alors que nous atterrissons sur le sol que je n'avais pas non plus envie de côtoyer aujourd'hui, et retiens un geignement en constatant que je me suis aussi mis de la terre sur le corps, maintenant. Génial, maintenant j'ai définitivement besoin d'une douche. Et d'une famille un peu plus saine d'espr-... Attendez, quoi ? Je ne prends toutefois pas le temps de réfléchir à ce que mon cerveau vient de penser instinctivement, puisque je remarque que l'andouille au dessus de moi me fixe d'un regard niais et tendre qui me fait lever les yeux au ciel. Je lui adresse de mon côté mon plus air blasé, avec un regard du jugement dont je suis très fier. Non, vraiment, Sam, de tous les moments où tu voulais me fixer dans le blanc des yeux, fallait-il VRAIMENT que ce soit maintenant ? Parce que là j'ai quelque chose dans mon short qui me gêne et j'ai envie de m'en débarrasser avant tout. Et je vous vois venir, bande de dégueus : n'allez pas donner un sens tordu à mes propos parfaitement innocents. Déjà de une, parce que je vous juge, de deux parce que c'est beauf, de trois parce que même si, ça ne vous regarderait pas, et de quatre, parce que. Avec un 'allez vous faire foutre' en supplément', que j'agrémenterais d'un 'par un Tadmorv'. Voilà
Je lève mes mains pour le pousser brutalement car franchement ce n'est pas le moment de se mettre à roucouler ou de se regarder avec un air immensément niais sur la face, pour des raisons que je ne citerais même pas tellement elles sont longues. Il va sûrement chigner, mais pour être honnête, je m'en tamponne pas mal, et j'estime que le priver d'affection au moins le temps de me laver n'est VRAIMENT pas une grande punition. Franchement, j'suis même clément : y'a deux ans, je lui aurais certainement tiré la tronche pour une bonne heure au moins. Là j'ai juste envie de sortir cette saloperie de poisson de mon short. , et presto. Et de manger une glace, tout seul, sans partager avec ces crétins attardés du bulbe. Mais comme l'univers n'aime pas quand les choses se déroulent quand je le veux, un cri furieux me fait sursauter et détourner mon regard agacé de mon copain vers celui qui en est à la source. Visiblement, c'est le voisin. Je ne le connais pas trop, ne l'ayant qu'aperçu de temps à autre lorsque Faust faisait une énième connerie qui nécessitait réparations. Ou encore quand Byakuran passait son temps à essayer de manger ses poules et ses lapins, ce qui ne me rassurait pas du tout, car cette saloperie de serpent prenait bien sûr l'occasion de me montrer qu'il était très doué pour étouffer ses proies, à l'époque où il n'en faisait majoritairement qu'à sa tête. Bref, je n'avais pas vraiment fait bonne impression chez monsieur... Je sais plus, déjà, il avait un nom à coucher dehors (regardez qui parle, oui) je crois... Ah oui. Maurice Jean-Patrick Dupont-Bernard. Ou quelque chose comme ça, ce n'est pas comme si j'accordais beaucoup d'importance aux noms des autres en général, même si ma mère me taperait sur les doigts.
Immédiatement, Samaël se relève (une bonne chose, au moins) pour se dépêcher de reléguer la faute sur ma personne. Je roule des yeux et expire vivement, agacé ; mais oui, bien sûr, monsieur est blanc comme neige et parfaitement innocent. Et moi j'danse le french cancan en culotte rose. Sérieusement, faut que je trouve un truc pour me venger là, mon ego hurle vengeance. Je peine à me remettre debout, en grimaçant un peu parce que je sens que je me suis fait mal à l'arrière en tombant. Alors que mon attention est occupée par les quelques bleus qui vont probablement naître d'ici peu sur mon corps, je ne vois pas ce qui se passe derrière moi et sursaute brutalement lors je sens quelque chose me sauter dessus. Et vu que je sens clairement une poitrine dans mon dos, ce n'est pas le sans-gêne habituel, mais bien une jeune femme. Je retourne un peu ma tête vers la chieuse de srvice, et grimace. Ah, j'aurais dû m'en douter. Je la connais bien, elle, et elle est loin d'être méchante ou d'être une vieille dégueulasse qui aime rouler des patins à des petits jeunes naïfs, mais elle, hm... Disons qu'elle n'a pas vraiment de notion d'espace personnel et que son humour est douteux, parfois. Je ne la repousse pas trop brutalement de suite, puisque je l'affuble d'un regard noir qui ne fait que la faire glousser. Alors que je m'apprêtais à bouger, je sens ses mains se poser contre moi alors qu'elle m'enserre dans un câlin.
« Bah alors, Tsume ! T'es vraiiiiment content de me voir, on dirait ! »
Je ne saisis pas tout de suite ce qu'elle veut dire, mais puisque j'entends Faust pouffer, je comprends que je ne vais pas aimer. C'est lorsque je me rappelle que j'ai encore un poisson mort dans le short (un peu écrasé en plus, oui c'est dégueulasse) que j'écarquille les yeux et me dépêche de le sortir de là en rougissant un peu devant le sous-entendu qui ne transpire pas la finesse. J'ai vu pire, vraiment, hein, après avoir vécu avec Yann et Jean pendant un mois, j'ai entendu mille fois pire, mais devant mes proches, c'est tout de suite plus gênant. Heureusement qu'Alice ne comprend pas, d'ailleurs. La jeune femme éclate de rire devant ma gêne, avant de virer de mon torse les restants de terre. Je lève les yeux au ciel et la repousse le plus délicatement possible sans pour autant être trop brusque : je n'ai pas envie qu'elle se blesse, aussi chiante soit-elle. Et j'crois pas que son père qui fait deux fois ma taille et trois fois mon poids aimerait non plus, hein. J'suis pas lâche, qu'on se le dise, juste prudent. Surtout quand ça concerne ma survie. Tant que ses mains ne virent pas vers le sud, j'peux rester sympa.
« Roh, tu m'déçois. T'es enfin revenu de vacances, du coup ? Tu me devais une sortie shopping, je te rappelle ! »
Je grommelle en m'en rappelant. Ah, oui, vrai que j'avais accepté de venir l'accompagner après qu'elle m'ait rendue service en allant me chercher quelque chose chez un fleuriste du coin. Barf, ça passera vite, et au pire je ne l'écouterais parler qu'avec une demie-oreille : c'est ma spécialité. Je finis par m'éloigner en hochant de la tête pour dire oui, et lui coupe la parole.
« Ouais, des vacances. »
Merci Faust d'avoir trouvé une explication à peu près raisonnable pour expliquer mon absence de plus de deux mois. Je remarque d'ailleurs que mon cousin est en train de discuter avec le père de la jeune femme, probablement pour s'excuser et l'embobiner, ce qui m'arrange bien.
« Et qui c'est, d'ailleurs, ton pote ? »
Je cligne des yeux en constatant qu'elle parle de l'idiot à côté de moi. Ah oui, vrai qu'elle ne nous a jamais vu ensemble, j'oubliais (#lol). Perplexe, je réponds avec une voix simple, comme si je parlais de la météo.
« Ah, c'est mon copain, en fait. - Oh, je vois. »
Je ne saisis pas vraiment le sens de sa moue déçue en ma direction, ou plutôt je ne veux pas le saisir, et me rapproche un peu, juste assez pour passer un de mes bras derrière son dos. Grâce à cette manœuvre qui apparaît comme un geste affectueux, je presse un peu mon coude contre son dos pour lui faire saisir que j'aimerais bien un peu d'aide pour partir, là. La jeune femme n'est pas une harceleuse en puissance et ce n'est pas tant son caractère qui me dérange, puisque je me surprends à l'apprécier de temps à autre, mais j'ai pas très envie de faire la discussion, à l'heure actuelle. Je suis juste un peu ermite sur les bords, je crois.
« Enfin, de toute façon, on devait rentrer manger des glaces enfin, euh, voilà, du coup faut qu'on y aille, hein, n'est-ce pas ? »
Je tourne mon regard vers mon petit-ami avec un sourire qui se veut jovial, en espérant qu'il comprenne le message implicite. : 'donne-moi une excuse pour partir, par pitié.'
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Sujet: Re: 500 Miles {PV Samalairniais Sam 17 Sep 2016 - 3:28
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feat Natsu-senpaiii ~
Samalairstrange
J'la sens pas, cette fille. La voisine, j'veux dire. Elle a quelque chose de louche. Et n'allez pas croire que je trouve forcément tous les gens qui se rapprochent de mon copain qu'ils sont louches ! C'est juste qu'elle habite à côté et que je la vois (trop) souvent esquisser des clins d'œil en direction du lapin quand ce dernier taille la haie qui sépare la maison de Faust à celle de l'autre. Et les clins d'œil, c'est louche. Personne ne me fera croire en tous cas qu'elle n'a pas une idée derrière la tête et que ses quelques invitations ne cachent pas un truc malhonnête. Hors de question d'essayer même de la prendre en pitié parce que je pourrais presque la comprendre, en même temps. Ce n'est pas tout le monde qui a la chance de sortir avec un garçon aussi merveilleux, alors quoi de plus normal à ce qu'elle soit jalouse de moi. Mais si elle croit que c'est une raison pour se permettre de lancer des regards aguicheurs... Ou même pour surgir de nulle part pour sauter sur Natsume et se coller à lui de cette façon, grr ! J'suis pas un roquet, j'vous emmerde, d'abord ! Comme si vous réagiriez pas de la même manière, vous ! J'ai une définition bien... moindre de la notion d'espace personnel, je vous l'accorde, mais en l'occurrence, le Shimomura est mon copain alors j'ai légitimement le droit de m'accrocher littéralement à lui comme une moule à son rocher. D'ailleurs, ça ne le dérange pas du tout, si vous voulez tout savoir. J'estime moi-même mériter d'être aussi proche physiquement étant donné que j'ai dû non seulement survivre à son absence de trois mois, mais pire encore, à son rejet constant quand il était amnésique.
Je ne dis rien lorsqu'elle l'enlace plus ou moins amicalement pour ne pas reproduire les erreurs du passé concernant ma possessivité problématique, mais je fais attention bien sûr à ce que ses mains restent là où elles sont et qu'elles ne vont pas aller se balader dans des endroits interdits. Bah quoi, on sait jamais, me regardez pas comme ça ! Tout le monde sur cette île n'est pas pervers ou pedo, mais un éleveur aussi charmant, y'a de quoi se méfier quant aux intentions d'autrui, et... ! … QUOI ?! Sa remarque me fait virer au rouge. Mais pas rouge de gêne comme tout à l'heure, plutôt de rage, là. J'aurais rien ressenti si elle avait été dite par quelque d'autre -comme Faust, par exemple- et j'aurais peut-être même ri -comme Faust, par exemple- un peu, mais je trouve déjà cette fille extrêmement agaçante. Non mais ho, de quel droit elle se permet de dire ça, d'abord ! En lui donnant un surnom, en plus ! Elle est pas bien ! Elle a un problème ?! ELLE VEUT S'BATTRE ?! J'ai beau être naïf, je comprends tout de suite ce qu'elle sous-entend (avec sans doute de l'humour, mais là je n'ai pas du tout le cœur à plaisanter) et je sortirais bien une réplique cinglante et encore pire, mais je ne vais pas empirer la situation. Comme si Natsu pouvait vraiment être content de voir quelqu'un dans ce sens-là. Quand j'y pense, même devant moi ça n'est jamais arrivé, alors bon, c'est peine perdue si elle croit vraiment lui faire ce genre d'effet. Je ne comprends pas pourquoi elle insinue ça, d'ailleurs. Pense-t-elle réellement posséder un charme extraaaaordinaire ? Non, ma pauvre fille, c'est juste que... Oups, que j'avais oublié le poisson que j'avais glissé dans le caleçon du japonais, et je viens de me rendre compte tout à fait que ce n'était peut-être pas la meilleure idée que j'ai jamais vu. Rapidement, ce qu'elle croyait être ce-que-vous-savez était simplement ledit poisson de ma farce que Natsume s'empresse de retirer pour éviter de plus amples soupçons. L'autre se rapprochant un peu du Shimomura pour le dépoussiérer, je m'éclaircis la gorge, l'air de rien, pour rappeler aux deux autres -surtout elle- que je suis toujours là. Arceus merci, le lapin est ce qu'il est, c'est-à-dire pas tellement le genre à laisser les gens s'approcher d'aussi près facilement. Un privilège rare dont je suis l'un des seuls à pouvoir profiter, et qui n'a de cesse de flatter une partie de mon ego quand on sait que Natsume est peu démonstratif et chaleureux en général.
Les bras croisés et une moue légèrement renfrognée au visage, je ne fais pas non plus de commentaire sur la supposée 'sortie shopping' dont ils se sont convenus entre eux, même si je reste perplexe malgré tout car l'éleveur est tout sauf friand de magasinages, excepté bien sûr quand cela concerne le jardinage ou les outils de ses expériences. Doutant que cela soit une proposition lancée sur le moment et non une véritable promesse qui date d'il y a plus longtemps, le nippon ne proteste toutefois aucunement, hochant même de la tête pour confirmer les dires de la voisine, en grommelant toutefois. Bah oui, le shopping y'a qu'avec moi qu'il aime, espèce de cruche, qu'est-ce que tu croyais ? Héhé, elle est mignonne, sa naïveté. Leur soi-disant sortie, je parie que y'en a un qui va la passer à se demander pourquoi il a accepté une telle invitation, et je ricane intérieurement de la future déception que ressentira la jeune fille quand elle comprendra que ses tentatives sont vaines et futiles. N'empêche, j'aurais aimé que ça ne soit vraiment que des vacances... Il y a ceux qui ont la version officielle que Faust a balancé à tout le monde, et il y a ceux, comme moi, qui connaissent la partie sombre de l'histoire. Une période temporaire de seulement trois mois, mais qui m'a semblé bien plus longue que ça. Encore aujourd'hui, j'ai peur qu'il y ait récidive. Que nous nous retrouvons séparés de nouveau. Mais comme cette fois-là où il a disparu sans que je ne sache comment, je ne vois pas pourquoi cela ne recommencerait pas. Un nouveau calvaire duquel je ne suis pas plus sûr de sortir si cela se reproduisait. C'est également le genre d'excuse que nous sortions à Alice. Mais la fillette devait se douter qu'il y avait un peu plus que ça derrière nos paroles. Il suffisait de me croiser pour comprendre qu'il y avait une raison justifiant la coquille vide que j'étais devenu.
Seulement quelques mots me font relever les yeux, plus surpris qu'autre chose sur le coup. « C'est mon copain ». Un fait qui est on ne peut plus véridique, et pourtant... Ce sont des mots, hélas, que je n'avais plus eu le plaisir d'entendre de sa bouche. Je suis son petit ami, oui, mais il a fallu qu'il retrouve la mémoire pour le redécouvrir. Pas une seule fois je ne me suis autorisé à le traiter comme tel ou à lui révéler la vérité. Si je me suis toujours comporté avec douceur envers lui, même si je ne recevais qu'en retour une méfiance qui me déchirait le cœur un peu plus chaque fois. Des regards dirigés à mon encontre qui ont, pendant quelques semaines, reflété une froideur que je n'étais plus habitué à voir dans ses yeux. Alors ça paraît d'un banal, dit comme ça, et pour lui c'est pareil que s'il parlait de la pluie et du beau temps, mais un petit sourire naît sur mes lèvres, et je me remémore ses paroles dans ma tête. Son copain. Je suis son copain. Ce matin également, il m'a fait comprendre qu'il voulait me garder pour lui. On dira de ne pas me réjouir de sa 'possessivité', car une trop grande est un défaut à éviter, mais c'est évident que Natsume n'est pas ce genre-là. Il n'est pas comme moi. Arceus sait toutefois que j'essaye pourtant de m'améliorer de ce côté, car je ne devrais pas m'en faire à ce sujet. Mais c'est normal d'avoir ce type d'inquiétude quand on est amoureux, non ?.. En connaissant bien le Shimomura, je ne dirais pas que ce serait difficile de m'envier. Je dois juste être quelqu'un de chanceux... Je suis pas du tout désolé pour la déception qui se lit déjà sur le visage de la voisine collante. Elle s'était peut-être déjà imaginé milles et unes histoires les concernant avec Natsume, mais je suis la tâche noire sur son joli tableau coloré. Et apparemment, je ne suis pas le seul qui en ait un peu marre. Je ne suis pas un génie, mais il n'est pas dur de comprendre le message du lapin. Je ne saisis pas tout de suite le mouvement de son coude dans mon dos, me demandant plutôt ce qu'il essaye de faire, mais sa fausse question, son sourire légèrement forcé et son coup d'œil implicite suffisent à me faire passer le mot. Un coup de main que je suis ravi de lui donner, n'hésitant pas plus d'une seconde pour que nous nous éloignions de la miss.
« Hm, en effet. De plus, nous avons un bain à prendre, tous les deux, et cela m'étonnerait que Mademoiselle veuille nous rejoindre. »
J'esquisse un rictus en direction de la jeune fille en question que je crois voir rosir, tandis que mon bras passe autour de la taille de mon petit ami que je rapproche davantage contre moi et sur le flanc duquel j'exécute des caresses à moitié provocatrices. Pour aller plus loin dans l'agacerie, j'aurais pu carrément poser ma main sur son postérieur, mais je crois que j'ai déjà abusé de sa pudeur pour aujourd'hui, quand bien même c'est lui qui m'a demandé de lui trouver une excuse pour pouvoir s'éclipser et que l'effet n'aurait été que plus efficace. Pas la peine d'aller à ce stade, toutefois, alors je me contente de ce que j'ai déjà. Je n'attends pas plus pour saluer la voisine d'un mouvement de la tête et entraîne le Shimomura à ma suite pour rentrer dans la maison. En passant cependant devant Faust et son voisin un peu fort, je ne peux m'empêcher de lancer une dernière pique, histoire de prendre ma revanche sur mon frangin.
« Aaaah vous devez être le voisin. Faust m'a parlé de vous, l'autre jour. Il a dit que vous aviez des fesses si grosses qu'on pourrait les remplir avec une centaine de burgers. Pas vrai, Faust ? »
Sans tarder davantage, je fuis plus ou moins discrètement en sifflotant, l'air de rien, tandis que j'emmène mon copain avec moi jusqu'au premier étage. Vers la salle de bain, plus précisément. Le geyser du tuyau était certes puissant, mais il y a encore mine de rien des traces de ketchup et de mayonnaise qui ne sont pas encore parties de mes cheveux, et je garde sur moi une odeur de viande fumée dont j'aimerais me débarrasser avant que tous les canidés du quartiers viennent me léchouiller la face. Mon petit ami, quant à lui, a encore des restes de glace qu'Alice lui avait versé dans le dos. Autant pour ce qui est arrivé aujourd'hui que parce qu'hier nous avions d'autres priorités, se laver n'est plus une option. Arrivé devant la porte de la salle de bain, je ne fais pas un mouvement de plus.
« C'était pas tellement une excuse, en fait. Vu notre état, j'crois qu'une bonne douche s'impose. »
Je glousse un peu en massant mon cou pour en enlever des résidus qui tombaient de derrière ma nuque, mélangés au jet d'eau que je me suis pris tout à l'heure. Je ne regrette pas cette bataille, en soit. Je pense que nous en avions tous besoin, après ce qui s'est passé. Le rire franc de Faust commençait à me manquer. Pour blaguer, je souris en montrant mon plus bel air enjôleur avant de l'attirer doucement contre moi pour me rapprocher de son oreille.
« Appelle-moi, si tu as besoin que je te frotte le dos... »
En m'éloignant ensuite, un ricanement m'échappe. C'est plus fort que moi, fallait que je sorte une blague foireuse. Je ne suis pas sérieux évidemment. Quoique... Vous pensez bien que ça me dérangerait nullement, en vrai. Dans quelques années, je compte bien m'incruster dans sa baignoire pour profiter de ce moment de détente avec lui. Si je préfère de loin les douches, je me connais suffisamment pour savoir que ça ne me dérangerait pas trop de faire trempette avec des tonnes de bulles si je ne me sais pas seul. Car j'ai tendance, contrairement à quand j'étais petit, à m'ennuyer dans les bains. La plupart du temps, c'était avec mon père que je jouais. Son souvenir est sans doute encore trop récent. Un jour, cependant, je serai probablement capable de rejouer comme avant sans que cela ne me fasse repenser à quelque chose de triste. Une douce nostalgie qui ne sera plus douloureuse, dans quelques temps. ... J'espère au moins qu'il a m'a pas pris au sérieux. Ou qu'il a cru que je faisais référence à ses cicatrices. Si ça se trouve, il pense que c'est une vraie invitation. Haha. C'est gênant.
« Euh... Je-Je plaisantais, si ça peut te rassurer. »
Je commence à rougir, une fois de plus, et à détourner le regard suite au malaise que j'ai réussi à moi-même provoquer.
« Je... J'prends l'autre salle de bain. On... On a qu'à se retrouver en bas quand on aura fini. »
Je m'éloigne légèrement, en essayant d'oublier la chaleur qui s'est emparé de moi. J'en ai oublié la saleté qui demeure sur ma peau, et l'odeur de nourriture associée à celle du chlore que je me trimballe depuis tout à l'heure. Mon regard se dirige vers les escaliers que je m'apprête à emprunter en laissant le Shimomura enlever la crasse qui doit l'encombrer. Faudra vraiment un jour que j'arrête de faire mon héroïne de shoujo.