Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Toiletteuse Pokemon Pseudonyme(s) : NoPrincess: Pseudo- signature dans la plupart de ses œuvres, ou dans les jeux en ligne.
Niveau : 33 Team active : .
Kairi : Musteflott ♀ (Glissade - Pressée)
Master Chief : Marcacrin ♂ (Benêt - Malin)
Alyx : Meditikka ♀ (Force Pure - Brave)
Sujet: Twelve Years I : La lettre Mer 23 Nov 2016 - 10:51
La lettre
Evolution
12 ans. 12 ans qu’il était parti, qu’il nous avait quittées, du jour au lendemain, après une énième dispute avec ma mère. Il avait fait ses valises, était parti sans un mot, sans même un seul regard vers moi, faisant comme si a petite fille de huit ans n’avait jamais existé. 12 ans sans nouvelle, sans un seul signe de vie, comme s’il n’avait jamais fait parti de la notre, comme s’il n’existait pas. 12 ans à se demander s’il était mort, où s’il ne voulait juste plus rien avoir à faire avec nous. S’il avait trouvé une autre femme, s’il avait d’autres enfants. Une autre vie, dans un autre pays. Ou peut-être proche de nous, qui sait. 12 ans à me remémorer nos jeux, nos instants de joies. Lui me faisant sauter dans ses bras, moi me cachant sous le lit pendant qu’il me cherchait en prenant une grosse voix, prétendant être un monstre. Un monstre, c’est bien ce qu’il est. C’est comme ça que je l’avais considéré jusqu’à aujourd’hui. Un monstre incapable d‘élever sa fille, d’être fidèle à sa femme. Je ne voulais plus en parler, d’ailleurs. Je me suis efforcée de l’oublier, de ne plus jamais faire mention de lui. De toute façon, son visage, je l’ai publié depuis longtemps. Mais je faisais aussi tous les efforts du monde pour oublier sa voix, les habits qu’il portait, et l’odeur du parfum qu’il mettait tous les jours. Et j’avais bien réussi, d’ailleurs.
Jusqu’à cette lettre.
Je dois l’avouer, je ne m’y attendais pas. Ni moi, ni ma mère d’ailleurs, ne s’attendait à découvrir le contenu de cette lettre arrivée ce matin. Ma mère a été la première à l’ouvrir. J’étais dans ma chambre en train de jouer à Skyrim quand je l’ai entendue pousser un cri. J’ai accouru dans la cuisine, et elle m’a tendu la lettre les lèvres tremblantes, me fixant d’un regard intense.
« Celle-ci est pour toi. »
Elle tenait un second papier dans les mains, destinée à elle donc. Elle n’a rien dire de plus mais son regard m’a fait comprendre que quelque chose se passait. J’ai donc ouvert la lettre et découvert avec stupeur son contenu.
Et me voilà maintenant là, allongée sur mon lit, partagée entre des milliers d’émotion. Je ne peux pas bouger, les yeux fixés sur le papier, relisant encore et encore ces mots, n’y croyant pas moi-même. La lettre est en anglais, avec une écriture que je reconnaîtrait entre milles mais que je ne pensais pas revoir un jour : celle de mon père.
« Zelda, my beautiful darling. »
C’est le début de la lettre. Et déjà, à la vue de ces mots, j’ai envie de gerber. Sérieusement, il ne m’a jamais appelé comme ça. Ja-mais. Ou alors, je ne m’en souviens pas. Mais même si ça a pu être le cas un jour, qu’est-ce que ça peut sembler faux et hypocrite ainsi écrit. 12 ans son nouvelle et je suis sa jolie petite chérie, sa fille adorée ?
« Zelda, my beautiful darling.
I know it has been a long time, and I am sorry. These letters probably seems strange to you and your mother, and I understand why. I am not even sure Kaitlyn who’d allow you to read it. But you are a grown up now, right ? I know you have 20 now. It might surprise you but I remember your birthday. I think about you every year. Until now, I never dare to contact you. At the beginning, I didn’t want too. But now, I regret. You have no idea how much I’m sorry. I’d like to get in touch with you, my Zelda. It has been such a long time… Please answer me. I have sent this letter to the last adress I knew, I hope it will reach you both.
With all my love,
Daddy. »
De rage, je fais une boule de papier avec la lettre et la jette avec force contre le mur. Lui… comment ose-t-il m’écrire ainsi, après toutes ces années ? Et en plus, il veut que je lui réponde ? Mes poings se serrent tandis que j’essaie d’empêcher des larmes de colère couler de mes yeux. Il n’a pas le droit, pas le droit de faire ça.
« Ma chérie ? »
Je relève la tête. Ma mère vient d’entrer dans ma chambre. Elle s’assoit sur mon lit et passe une main dans mes cheveux. Elle tente de me rassurer mais je me doute bien que sa colère est la même que la mienne. Voire pire.
« Maman, comment peut-il faire ça ? Pourquoi ? » « Ton père a sûrement besoin d’argent. »
Elle répond d’une vois sèche, mais je ne peux pas lui en vouloir. Je dois avouer que je crois à cette solution en plus. Mais pourquoi revenir vers nous ainsi, sachant bien qu’on ne s’est pas parlés depuis tellement longtemps qu’il est impossible que l’on accepte de l’aider comme ça.
« Oublions ça. Je vais finir quelques papiers, et après on peut se faire une partie de Mario Kart si tu veux ? Je me suis entraînée, je te battrais sur la route arc-en-ciel, cette fois. Et puis y’a le nouveau Marvel qui est sorti, on peu aller le voir ce soir, si le cœur t’en dis. »
Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit rire. Avoir une mère geek, y’a rien de mieux ! J’accepte avec un grand sourire, ça pourra me changer les idées.
Pourtant, poussée par je ne sais quelle force mystérieuse, et un peu sans m’en rendre compte, je vais chercher le papier, le déplie, et lit l’adresse écrite dessus. Je crois que le regard insistant de Kairi, dont je comprends le sens, m’encourage à prendre un stylo, et à écrire sur un papier une simple phrase.
« Is it about money ? »
Voilà, c’est tout. Une simple phrase. Je plie soigneusement le papier, le met dans une enveloppe et cache celle-ci sous mon lit avant que ma mère ne revienne. Et alors que cette dernière pousse la porte, un paquet de pop-corn dans une main et la manette de Wii dans l’autre, une lumière blanche entoure Kairi, et quand elle disparaît, elle laisse place à un tout autre Pokemon. Son évolution. Une Mousteflott.
Un signe de ma compatriote pour me confirmer qu’il faut répondre à cette lettre ? Je ne sais pas, d’ailleurs je ne sais pas encore si je vais la poster. Je ferais plus tard. Pour l’instant, tâchons juste de profiter de cette soirée…