Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Mer 14 Juin 2017 - 18:37
Look how far we've come
Feat Samestégal
Ce match ne le met pas à l'aise. Généralement, aucun n'y parvient, et même les quelques joutes qu'il avait mené contre Alice l'avaient toujours embarrassé. Il n'était pas dans son élément, tout simplement : le sien était la patience, l'observation, le calme et la douceur. Le rythme effréné, spontané et brutal des combats n'était pas à son goût, tout simplement, et il n'y trouvait jamais pied. Natsume ne s'en était jamais vraiment formalisé, bien qu'il avait longtemps gardé un mépris arrogant pour cette forme de divertissement, avant de petit à petit changer d'avis avec le temps. L'éleveur avait dorénavant un avis plutôt neutre, sans plus, et ne s'adonnait à cette pratique que lorsque ses compagnons le lui réclamaient. En général, ils se débrouillaient entre eux, s'organisant en petits groupes de niveaux pour s'entraîner mutuellement, même si Natsume participait de temps à autre pour leur faire plaisir. Il ne s'attendait donc pas à avoir une quelconque chance de renverser la situation au cours de ce match ; pour lui, il pouvait éventuellement tenir quelques minutes en jouant sur les capacités de statut et défensives, car il s'agissait de ce qui le mettait le plus à l'aise, mais c'était tout. Maintenant, il ne savait plus vraiment quoi faire. Déconcerté, il vit l'énergie de la Kaimorse et du Blindépique être divisée en deux, permettant à Sora de se relever, l'air revigoré et bien plus énergique. Kasumi, quant à elle, venait de perdre une grande partie de sa résistance, au profit de Sora qui expira longuement, un sourire aux lèvres. Cela le rassure pourtant, et le soigneur expira longuement, soulagé de voir que son compagnon n'était plus dans un état critique, tellement qu'il en était presque sur le point d'abandonner de crainte qu'il ne se blesse sérieusement. Le pokémon épinarmure, au delà de la nouvelle dose d'énergie dont il disposait, ne s'en préoccupait pas plus, se contenant simplement du fait de pouvoir de nouveau mouvoir ses muscles avec une fatigue bien moindre. Pourtant, il se doutait bien que la contre-attaque devrait arriver, et si il n'avait pas peur du second coup dévastateur qu'il pourrait subir, Natsume était moins assuré que lui. Ce coup de chance n'arriverait pas deux fois : Sora avait tenu par miracle, mais un miracle ne se reproduit pas. Si l'attaque venait à toucher, alors ce serait probablement terminé. C'était sûrement mieux, au fond, permettant ainsi de mettre fin à l'anxiété qu'il ressentait, et l'éleveur en vint presque à le souhaiter.
Il ne paraissait d'ailleurs pas être le seul dans cet état. Quelque chose clochait dans le comportement de son copain : lui qui était d'habitude si à l'aise et si enjoué durant les matchs perdait son sang-froid, témoignant d'une nervosité qu'il ne lui avait que rarement vu dans ce cas de figure. L'asiatique fronça les sourcils, incertain, devant ce ton si instable. Il se giffla toutefois mentalement : à un moment où Sora risquait d'être la cible d'un nouveau Blizzard, se préoccuper davantage de cela était peut-être déplacé de sa part. Il reposa donc son attention sur le déroulement des événements, et découvrit avec surprise que Kasumi avait perdu le contrôle de son offensive, ratant de loin sa cible. La Kaimorse semblait aussi déconcentrée que son dresseur, ce qui fit de nouveau tiquer Natsume. Durant une seconde, il eut de nouveau envie de mettre un terme à ce combat : quelque chose n'allait pas. Et il avait d'ailleurs commencé à lever la main, avant de croiser le regard de Sora. Celui-ci ne se rendait pas compte de ce qui se passait, trop jeune et naïf pour avoir un recul plus approfondi. L'enthousiasme du Blindépique lui fit se dire qu'il était aussi possible qu'il s'imagine des choses, alors il hocha de la tête face à la question silencieuse que son compagnon lui posait d'un regard. Son ton était calme, mais il n'était pas plus assuré, intérieurement.
« Continue à reprendre des forces, mais plus directement. »
Le mâle hocha vivement de la tête en souriant d'un air bêta. Cette capacité-là était sa spécialité, celle qu'il avait le plus peaufiné, sous les soins de Toruru et d'autres membres de son équipe. Il s'élança rapidement, le poing entouré d'une aura brune et verte, prêt à faire usage de Vampipoing dès lors qu'il serait prêt de la Kaimorse. Un moyen de gagner et de faire perdre de l'énergie en une seule attaque qui, dans les bonnes conditions, pouvait se révéler surpuissante. Et, vu le coup de pouce donné par Cognobidon, quadruplant sa force, Natsume se disait qu'au moins, Sora pourrait faire un bon nombre de dégâts. De là à penser que le Blindépique pourrait gagner... Non, il n'y croyait pas vraiment, alors continuer ne lui posait pas plus de soucis, finalement.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
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Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Jeu 15 Juin 2017 - 2:35
&&&
Look how far we've come feat Natanpapatrick
"Stand up when you hear your name"
Qu-... Qu'est-ce qui m'arrive ?.. Il est rare que je devienne aussi rapidement désemparé. Je suis habitué aux matchs ; et quand bien même il m'arrive d'en ressentir du stress, cela ne m'était encore arrivé que devant la Ligue. Même si je perds, ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose en jeu. La Compétition est derrière moi, désormais, et je ne compte pas la refaire. Je n'en ai plus besoin, j'ai eu ce que je voulais : expérience et reconnaissance. Je ne devrais rien avoir à prouver, et surtout pas à moi-même. Qu'est-ce que je tente de faire, à force ? Ce n'est pas comme si un miracle pourrait me sauver, à l'heure actuelle. Mais me sauver de quoi ? Depuis quand gagner ainsi à une telle importance, pour moi ? C'est fini, je n'ai plus à avoir peur d'échouer ou d'essuyer une défaite. J'endosse un rôle qui est censé encourager la victoire des autres, même. Alors pourquoi est-ce que je me retrouve comme ça ? Qu'est-ce qui cloche, aujourd'hui ? Est-ce la présence de Kasumi qui me perturbe à ce point ? Je n'arrive pas à... à... Les pensées bataillent dans ma tête, m'empêchent de réfléchir correctement. Je n'ai plus rien à espérer, mais qu'est-ce que je pouvais bien espérer ? Natsume n'est pas un adversaire que je suis obligé d'affronter. J'ai décidé moi-même de m'y opposer. Parce que j'aime ça. J'aime les combats Pokémon. Et je serai amené à en faire des tas et des tas, si ça se trouve. Je devrais éprouver ce plaisir que je retrouve chaque fois que je suis entraîné dans ce genre de défis, ce même plaisir que j'ai ressenti au début du combat. Mais je n'y arrive pas. Quelque chose me bloque. Des flashs, peu à peu, me reviennent brutalement. Je revois devant mes yeux mon premier jour à la Ligue. J'avais encore la naïveté de croire que j'avais la moindre chance, alors que mon niveau laissait à désirer. Il n'est en rien semblable à celui que j'ai maintenant, toutefois je continuais de me dire que je pourrais peut-être, qui sait, accomplir quelque chose. Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais il aurait sans doute mieux valu que je me contente de m'arrêter là et de suivre les matchs à la télé, comme je l'ai toujours fait pendant des années. Autour de moi, une foule de spectateurs, et un terrain aussi grandiose que ce que je me suis imaginé durant tout ce temps, voire même bien plus grand. Ça fait un petit choc, quand on est aussi fragile que moi, de se retrouver pour la première fois là où d'innombrables dresseurs s'étaient déjà tenus pour disputer un match de Conseil. Tous ces regards qui m'observaient, certains moqueurs, d'autres admirateurs, faisaient trembler mes membres, grandir ma timidité, alourdir mon stress déjà chaotique. Je me sentais alors effroyablement très petit.
J'ai choisi, récemment, de me condamner à une double vie exposée à ces mêmes regards fixes par le biais de ma nouvelle identité, mais c'est différent. Je me jette, contrairement à cette fois-là, avec plaisir dans cette foule dont j'attire la curiosité maladive. Je n'en ai plus peur, m'autorisant même à les défier sans concession, gardant pour moi les mystères qui m'entourent afin de me protéger ainsi que ma famille. Je ne devrais pas, en toute logique, avoir la moindre raison d'être apeuré maintenant. Mais c'est comme si je voyais cette scène recommencer, alors qu'elle n'a pourtant rien à voir. J'ai pu lancer une attaque, même blesser gravement mon adversaire. Et pourtant... Blindépique s'est relevé et nous sommes désormais à sa merci. Un constat qui ne m'aurait aucunement dérangé dans un autre contexte, mais qui fait ressurgir des souvenirs enfouies en moi et que j'aurais préférais enterrer pour de bon. C'est ce que j'ai cru avoir fait en remportant la Compétition. Toutes mes frustrations passées auraient dû s'envoler, car j'avais enfin accompli mon rêve. Ma mémoire en ce moment s'amuse toutefois à m'apeurer, provoquant peu à peu un mal de tête qui me fait grimacer. Une main sur ma tempe, j'essaye de calmer les maux qui viennent de me parvenir, en vain. Bientôt, il est même déjà trop tard : Sora s'est changé en Sword, et le Blindépique jovial est devenu un Tranchodon aux allures déjà bien plus sombres pour ce qu'il m'a laissé.
« Ka... Kasumi !! »
Impuissant, je vois le poing s'abattre furieusement sur mon amie, qui reçoit, en plus de sa faiblesse, l'avantage que Cognobidon a laissé sur l'attaque de Sora. Le coup est rude, sans appel, et surtout fatal. L'impact sur ma fidèle Kaimorse crée une légère pression dans le sol qui en vient à le déformer, et mon alliée, sous quelques particules de poussières, est retrouvée inerte. Un hoquet m'échappe. Elle est KO, nous avons perdu. Je ne m'y attendais pas au tout début. J'étais certain de notre victoire. Nous avions travaillé ensemble tellement dur que cette réalité me surprend, me peine aussi un peu. Confus et désespéré, je revois ce moment où Guillotine a frappé de plein fouet Kasumi de la même façon pour la mettre hors d'état de nuire en une seule offensive. Elle a le plus souffert, dans toute cette histoire, mais lorsque l'arbitre l'avait déclaré hors jeu, je n'osais pas non plus y croire. Quelques minutes plus tôt, elle semblait inébranlable devant ces dragons qui faisaient la fierté de Kirito. Mais en un tour, elle s'était effondrée, et j'avais alors vu mes espoirs et ma concentration s'effondrer avec elle.
« N-Non... C'est impossible... Je ne peux pas... Je suis... »
Mon regard se porte vers ma compagne, mais je m'en veux. Ce n'est pourtant de la faute ni de mon copain, ni de son Pokémon. Ils ont tous fait ce qu'ils avaient à faire, mais c'est moi et moi seul qui sent mes épaules s'alourdir alors que je sais ce qui me tracassait au point de me faire paniquer. Je n'arrive pas à me pardonner. Mes Pokémons, depuis le début, savaient ce qui les attendaient au fil des entraînements que nous faisions ensemble. Si Kasumi a toujours été d'un caractère doux, contrastant avec la brutalité de Windie sur le terrain, elle appréciait les combats comme les autres, mais prenait davantage de plaisir en sachant qu'elle le faisait pour moi. Alors quand Tranchodon a réussi à atteindre mon amie pour la mettre KO en un seul coup, je savais que c'était de ma faute, et j'ai perdu tous mes moyens par la suite. J'étais terrorisé, paniqué, effondré. Ce n'était qu'une entaille, une cicatrice, qui allait se renfermer bien évidemment, car je savais les soins du Centre Pokémon irréprochables. Alors, une fois que je ramenais Kasumi auprès de moi, j'envoyais Windie pour la remplacer. Mes mots, toutefois, se mélangeaient, et je lançais mes directives qui étaient plus confuses les unes que les autres. Mon Arcanin avait essayé tout ce qu'elle avait pu pour s'en tirer, mais elle avait fini comme celle qui l'avait précédé. Nerveux, entouré de ce public et de ces gradins immenses dont j'entendais la volonté de certains d'entre eux : celle de m'achever au plus vite pour finir cette mascarade. Un gamin de seize ans qui croyait avoir le niveau, sans doute avaient-ils assisté à bien mieux de la part de ces challengers qui viennent défier la Ligue chaque année. Ils voulaient du spectacle, quelque chose de grandiose, car après tout, peu nombreux en vérité sont ceux qui parviennent au sommet, et encore, ceux dont les illusions n'ont pas été défaits entièrement pas les Conseillers se retrouvent à perdre face au plus fort d'entre eux. Mais une défaite face à celui qui se trouve à la plus haute des positions a au moins la possibilité de laisser derrière un petit quelque chose qui aura su ravir les chanceux ayant observé la scène ; car rares sont les compétiteurs qui arrivent à aller jusqu'au dernier stade, mais c'est qu'ils auront fait de leur mieux à tous leurs matchs précédents, car il faut quand même vaincre trois Conseillers avant de venir quémander le Symbole ultime.
Je n'avais donc pas eu cette opportunité, et je m'étais retrouvé sans savoir quoi faire devant DragonSlayer, qui attendait déjà que j'appelle mon dernier Pokémon. Hélas, face à l'anxiété et à la peur grandissante, sentant tous ces regards braqués sur nous et conscient que je n'allais pas m'en sortir victorieux, si même j'arrivais à m'en sortir tout court, la Poké Ball que je tenais, peu importe laquelle était-ce, avait glissé de mes mains tremblantes pour rouler sur le sol et emporter avec moi tous les espoirs que j'ai nourri pendant cette année-là. Je tentais de sourire pour ne pas montrer mon désarroi, mais c'était peine perdue et au fond je le savais parfaitement. Seulement, j'étais tellement bouleversé que le manque de repère m'avait tétanisé, et c'est comme si j'avais pu sentir la grêle provoquée par Kasumi transpercer ma peau pour me glacer tout entier. La fin du match fut pour moi la délivrance que je n'espérais plus, et c'est honteux et avec des regrets que je dus me retirer de la Compétition. Je ne suis pas un mauvais perdant en général, et j'ai quand même eu la foi de me réinscrire deux années de suite à la Compétition, mais je n'avais qu'une envie cette fois-ci : pleurer jusqu'à ce que mes yeux n'en puissent plus, et c'est cloîtré dans ma chambre que je pus finalement le faire. Je ne savais pas pourquoi je pleurais. Je savais que ça allait me passer, que ce n'était qu'une défaite, et que ça n'avait jamais tué personne, en théorie. Il n'était pas non plus anormal que je sois dans cet état, me dira-t-on. N'importe qui serait sans doute déçu d'être arrivé si loin et de repartir bredouille. Mais j'avais l'impression, en plus, d'avoir mis inutilement mes alliés en danger au cœur d'une bataille qu'ils ne menaient que pour moi depuis le début, parce qu'ils savaient comme c'était important, comme ce rêve m'était cher. Je m'en voulais de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas mériter d'avoir à mes côtés de tels compagnons si fidèles et courageux. Je me sentais égoïste, stupide, naïf. Après quelques jours difficiles, j'ai fini par me relever, mais j'avais toujours une entaille à la poitrine que seule ma victoire à la précédente Compétition a pu apaiser, mais il m'aura fallu attendre deux ans pour que ces plaies émotionnelles se referment. Deux ans à m'entraîner pour, au final, recevoir toutes les récompenses du monde. Je n'en demandais pas tant, mais je tiens, désormais, à prouver que ce titre unique ne m'a pas été accordé par hasard, car nombreux étaient les candidats qui auraient pu avoir ce rôle si unique, et nombreux sont ceux qui m'envient, me jalousent ; je le sais, j'ai été à leur place. Je tombe à genoux dans l'herbe, mes yeux dorés errant sur le sol, comme si j'espérais de lui une réponse. Mes mains se serrent, griffonnant la pelouse.
« Tu... Tu n'aimes même pas les combats !.. Et pourtant... Pourtant... ! »
Pourtant j'ai encore faire une erreur. Je n'ai pas pu donner à mon alliée la satisfaction de gagner que je voulais lui offrir contre Kirito. Elle le méritait tellement, pourtant, rien qu'une petite manche gagnée contre l'un des monstres de DragonSlayer. Elle n'avait, au lieu de ça, pas même pu placer une attaque offensive, mais c'était à cause de moi. Je voulais utiliser cette grêle. Je voulais qu'elle se sente rassurer dans son élément. Je voulais mettre toutes les chances de notre côté. Malgré tout, cela n'a pas suffit, et elle a dû en subir les conséquences.
« Je... Je ne peux pas... J'ai... J'ai pourtant progressé. Alors pourquoi... Pourquoi est-ce que ça recommence... »
Pourtant, nous étions tellement déterminés, tellement confiants après avoir passé des jours à peaufiner nos techniques. Mais je n'avais pas assez réfléchi à toutes les possibilités qui existaient, toutes les lacunes qui auraient pu nous poser problème, et que j'aurais vu tout de suite avec mon expérience actuelle. Le match d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui duquel j'ai été défait il y a trois ans. Était-ce lié au fait qu'il s'agissait de ma première fois au sein du Stadium, ou alors peut-être ma trop grande naïveté qui m'avait bercé d'illusions pendant tant de temps, je l'ignore, mais ce souvenir s'était ancré en moi, alors que Kasumi en était ressortie bien moins traumatisée, et au contraire, plus motivée que jamais à s'améliorer. Mais je me suis senti, dès lors, coupable vis-à-vis d'elle, car j'ai été plus que lamentable au moment venu, et je n'ai pas su l'honorer comme je l'aurais voulu, en remportant quand même une victoire malgré sa déchéance. Mais c'était peine perdue, et je le savais au fond de moi. Un Pokémon dès le début du match en moins aurait pu ne pas être préjudiciable pour un dresseur plus doué, mais elle était la force sur laquelle je comptais le plus, et je ne pensais pas la perdre en aussi peu de temps. Au final, elle était entrée sur le terrain sans aucune peur à l'idée d'affronter de puissants dragons, mais elle en est ressortie déçue et peinée de n'avoir pas pu faire la moindre impression. Je l'ai néanmoins rassuré autant de fois que nécessaire pour lui assurer qu'elle n'était pas en tort, car je le pensais réellement, et je le pense encore maintenant. Jamais je ne blâmerais mes Pokémons, car j'estime être le seul responsable de nos défaites, les sachant emplis d'un potentiel sûrement immense que je ne peux qu'exploiter au mieux, à condition que je ne fasse pas de bourde.
« Je n'ai... Peut-être pas le niveau pour être Maître, au final. »
C'est, par ailleurs, la finalité à laquelle j'en ai convenu. N'importe qui peut battre la Ligue à condition d'être un dresseur digne de ce nom auprès de ses Pokémons. Natsume est un bon dresseur, qui sait très bien tisser des liens avec ses alliés et les renforcer, et il possède ce que je n'ai jamais eu : un cerveau brillant et stratège. Avec ça, s'il le voulait, il pourrait aisément se retrouver lui aussi au stade où je suis en fin de compte parvenu, mais avec bien moins de difficultés. Alors je ne dis pas qu'il est mauvais, loin de là. Je me permets cependant de penser que nous n'avons pas la même expérience, et que le problème vient effectivement de moi. Mais dans ce cas, comment pourrais-je assumer mes nouvelles fonctions ?..
Natsume Shimomura Modératrice en Chef
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Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Lun 19 Juin 2017 - 1:35
Look how far we've come
Feat Samestégal
Il est devenu évident que quelque chose cloche. Natsume ne s'en cache plus, maintenant qu'il prend le temps de détailler le visage de son copain tandis que Sora s'avance de plus en plus vers son adversaire. Il pense naïvement qu'une fois que le Blindépique aura été battu, tout rentrera dans l'ordre, et qu'il lui laisse même une opportunité en laissant le pokémon Epinarmure se jeter dans la bataille. L'éleveur ne préfère pas trop réfléchir à ce que cela peut vouloir dire, puisqu'il craint presque de comprendre, et que l'idée ne le met pas vraiment à l'aise. C'est une mauvaise décision que de fermer les yeux sur le coup, mais il ne voit pas ça comme cela, et se persuade intimement que tout ira bien. Il n'y a pas de raison que cela se passe mal, n'est-ce pas ? Ce n'est qu'un bête match amical, vaguement commencé un matin comme les autres : rien d'exceptionnel, rien d'important. Logiquement, il ne devrait donc y avoir aucun souci. Sauf que non. Son cœur rate un battement en entendant la panique et la peur dans le cri que pousse Samaël, et une sensation désagréable lui noue la gorge lorsqu'il se rend compte que Kasumi a été mise violemment KO. Sora, qui était si heureux de pouvoir renverser la situation, perd peu à peu son sourire. La crainte de l'Enodril a brisé sa jovialité, et il jette maintenant des regards alertes entre son dresseur et leurs adversaires, paniqué d'avoir pu faire une grave erreur. Affolé, il met tout de suite fin à leur combat et se dépêche de tenter de relever la Kaimorse, inquiet de l'avoir blessé trop grièvement. Quelques geignements de peur lui échappèrent et il se sentit trembler, terrorisé à l'idée d'avoir fait une grave erreur.
Natsume, lui, ne dit pas un mot. Son expression paraît froide sur le moment, mais il observe simplement, ne souhaitant pas réagir trop vite alors qu'il peine encore à comprendre ce qui se passe. Samaël ne paraît pas saisir ce qui se passe ; il est en plein déni, et cette bête défaite le met dans un état que l'éleveur n'aurait jamais supposé pouvoir voir un jour. Ou du moins pas pour quelque chose d'aussi futile que ça. Le dresseur n'est pas mauvais perdant, d'ailleurs, en règle général, alors l'asiatique a dû mal à se dire que tout cela vient juste d'un problème d'ego. Ce n'est pas qu'il croit son petit-ami parfait, mais il pense avoir un juste jugement quant à ses qualités et ses défauts, même si il peut être biaisé de temps à autre. Et lorsqu'il le voit tomber à genoux, les yeux au sol, son impression que tout n'est pas aussi simple se confirme. Perturbé par cette réaction aussi brusque qu'inattendue, il n'ose pas faire un geste. Il le devrait, il le sait pourtant, mais son corps et son esprit refusent de coopérer. Peut-être est-ce le fait d'être battu par un novice qui le met dans un état pareil... ? Cela semble le plus logique, mais Natsume n'arrive pas à se dire que c'est simplement ça. Après tout, quand il fait des combats avec Alice et qu'il perd, il n'est pas dans la même position. Tout semble donc concorder vers l'idée que les conditions de cet affrontement sont davantage la cause que la défaite en elle-même. Alors oui, visiblement, le fait qu'il n'aime pas les combats semble jouer dans l'insatisfaction de Samaël. Mais ses propos suivants vinrent préciser les contours du souci, et l'éleveur ouvrit un peu la bouche, puis la ferma, sur le coup de la surprise. Du progrès. Par rapport à un événement qui a déjà eu lieu, et qui se répéterait aujourd'hui. Tout semble devenir plus clair.
Il lui faut un peu de temps pour saisir ce qui trouble l'aîné. Les éléments sont assez simples en soit, mais les rapprocher lui demander quelques efforts, et lorsqu'il voit cet air hanté dans le regard de son copain, ils collent enfin. Il n'y avait pas pensé sur le coup, car il n'imaginait pas que cet événement verrait un écho en ce combat. Mais maintenant qu'il y réfléchit plus intensément, ce n'est pas si illogique que ça, et il s'étonne de ne pas avoir compris avant. Il lui avait bien sûr semblé un peu attristé lorsqu'il lui en avait parlé, puisqu'ils s'étaient rencontré peu avant que l'Enodril perde contre DragonMachin. Sur le coup, Natsume devait avoir eu un peu de peine pour lui, mais sans plus, puisque leur lien n'était pas ce qu'il était à ce moment. Mais vu de la cicatrice qui ornait les flancs de Kasumi, il avait vite compris qu'il ne s'agissait en rien d'un bon souvenir, et qu'y repenser suscitait chez Samaël un déplaisir certain. Aujourd'hui confirmait tout ceci. Un pincement lui prend le cœur lorsqu'il entend la voix chagrinée de son copain résonner de nouveau à ses oreilles. Ce qu'il craignait vient pourtant de resurgir ; ses insécurités, qui depuis quelques mois s'étaient faite plus minces. Sans doute que l'Enodril était encore trop sur son nuage pour y penser, et que sa récente victoire puis promotion lui avaient permis d'occulter ces pensées plus sombres. Mais Natsume savait bien qu'elles étaient encore là, attendant leur heure pour réapparaître. L'éleveur voulait croire qu'elles avaient été considérablement affaiblies par ces deux réussites, et que, si elles n'étaient pas vaincues, elles auraient au moins perdu leur force. Mais visiblement, et il s'en veut énormément de ne pas l'avoir réalisé plus tôt, mais ce n'est pas aussi simple. Une petite voix dans sa tête lui murmure qu'il l'a peut-être négligé, et qu'il a dû oublier quelque chose, car Natsume est bien trop prompt à se blâmer dès que quelque chose d'inattendu et négatif se produit.
Il est assez dur pour lui de trouver les mots sur le moment, ou même de savoir comment réagir. Ce souci, il le connaît aussi, et pas qu'un peu malheureusement. Si ses impressions ont reflué depuis qu'il s'est plongé dans ses révisions, cela ne veut pas dire qu'elles disparaissent. Le soigneur suppose alors que Samaël doit ressentir la même chose, quelque part. Avec lenteur, le hérisson s'approche donc, sans brusquerie aucune. Arrivé devant le Blindépique, il hoche négativement de la tête et caresse doucement la tête de Sora pour le rassurer et lui indique de rester près de Kasumi pour la soulager si il le faut. Le pokémon hocha de la tête, les yeux humides et menaçants de déborder, mais il rassembla tout son courage et ravala sa salive pour se concentre sur la Kaimorse. Plus calme maintenant que son partenaire maîtrisait cette situation-là, le Shimomura se rapprocha de son copain et s'accroupit calmement à ses côtés, en le jaugeant d'un regard tranquille.
« Ça arrive, c'est tout. »
Sa voix est calme, sans aucune trace d'agressivité, de jugement ou de pitié. L'éleveur l'examina attentivement des yeux, ne voulant pas manquer un quelconque indice qui aurait pu le permettre de mieux saisir la complexité de la situation devant lui. Il posa un genou par terre, ne voulant pas le regarder de haut ou finir par avoir mal à force de rester bêtement ainsi. Il fit une légère moue, un peu amusée, se disant que c'était un moyen comme un autre pour essayer de le rassurer. Intérieurement, pourtant son assurance était bien moins forte. Au moins, il y a un seul intérêt à ma tête de constipé... C'est que j'arrive à garder la même expression. Si j'arrive à garder un air calme, c'est déjà ça.
« J'ai déjà battu Faust une ou deux fois par des coups de chance. Et puis moi, je n'ai rien fait : c'est Sora qui a donné tout ce qu'il avait. »
Avec deux doigts, il releva doucement et sans force le menton du plus vieux pour que leurs regards se croisent, ne voulant pas qu'il se cache indéfiniment. Il aurait pu le repousser, alors il lui laissa le temps de s'éloigner, puis finit par le rapprocher en tirant ses épaules. Maintenant qu'il le tenait dans ses bras, il massa tendrement sa nuque et posa sa tête sur une de ses épaules, ne serait-ce que pour lui assurer qu'il puisse prendre le temps de respirer. Et, également, un peu pour cacher la peine qui transparaissait sur son visage quand il pensait au fait qu'il aurait pu éviter tout ça si il avait arrêté Sora quant il avait senti que quelque chose clochait. Si il avait écouté son instinct au lieu de se dire que tout irait bien... Il avait laissé Samaël avec ses insécurités, par simple lâcheté. Par croyance qu'il finirait forcément à perdre, il avait abandonné son propre pokémon et ne l'avait pas stoppé. Mais ce n'était pas ce sur quoi il devait se concentrer maintenant ; l'air dépité de son petit-ami l'interpellait bien plus. Son ton se fit alors plus doux.
« Bien sûr que oui, tu as le niveau. Votre compétition dure depuis plus de cent ans, non ? Tu fais partie de cette centaine de personnes, je ne crois pas vraiment que la chance soit la seule chose qui t'aies permis d'y arriver. Je suis peut-être nul en combat, mais ça je le sais. J'y ai cru, et j'y crois encore. »
Une de ses mains remonta jusqu'à ses cheveux. Pendant deux ans, il l'avait vu progresser dans la compétition, s'entraîner et persévérer malgré la difficulté de la chose. Il ne s'était jamais vraiment intéressé à tout ceci, n'étant pas un adepte des matchs, mais il avait malgré tout fait de son mieux pour le motiver à continuer. Si la force de combat n'était pas quelque chose qu'il respectait particulièrement, la détermination et la motivation à travailler étaient des qualités qu'il admirait énormément. Et quelque part, cette volonté était un trait qu'il appréciait, et qu'il aurait aimé que son copain reconnaisse, tout autant que les progrès qu'il avait fait. Mais, pour cela, il n'y avait qu'un obstacle à dépasser. Un obstacle qu'il fallait attraper par les cornes, même si c'était ardu.
« Ce n'était pas de ta faute, ce qui est arrivé il y a trois ans. Mais tu as essayé, et c'était déjà courageux. »
Son ton était plus calme, plus neutre. Ne sachant pas exactement comment il devait aborder ce sujet, il préférait se contenter d'une composition qui ne laisserait pas penser qu'il se moquait de lui ou qu'il considérait cette crainte avec moquerie. Car il sait bien les dégâts que cette mésaventure avaient causé sur l'estime de son copain, encore plus avec la frustration qu'il avait ressenti de ne pas pouvoir parvenir jusqu'à la Ligue durant sa seconde année. Natsume connaît assez peu l'échec dans son domaine, justement parce qu'il en a peur. Parce qu'il n'essaie pas d'aller trop loin, parce qu'il se cramponne à ce qu'il sait être sûr de réussir. Se lancer comme l'autre l'a fait, le soigneur sait ne pas en être capable, et il admire cette capacité-là également.
« Tu n'étais pas prêt, mais ce qui est arrivé à Kasumi, ce n'est pas toi qui l'a provoqué. N'importe qui d'autre aurait pu le subir. »
Ce n'est pas de sa faute... Mais ce n'était pas de la mienne non plus, n'est-ce pas, Hatori? L'expérience vécue par Samaël et la culpabilité qu'il ressent lui rappelle avec douleur ce qui est arrivé au début de cette année à l'un de ses compagnons les plus proches. Parce qu'il s'était mis en danger, parce qu'il s'était fait attraper, Hatori avait été capturé également. C'était quelque chose que ses serpents savaient en s'engageant avec lui, mais auquel il n'avait pas réussi à croire, croyant arrogamment qu'il s'en sortirait forcément toujours. Mais le Majaspic, en refusant de l'abandonner, s'était retrouvé entre les pinces aiguisées et dangereuses d'un Scarabrute qui n'avait pas hésité à lui laisser une large cicatrice sur le corps. Depuis, la culpabilité ne l'avait pas quitté, même si il savait qu'elle n'était pas justifiée. Et en quelque sorte, les mots qu'il aurait dû se dire, il préférait les prononcer pour l'Enodril. Peut-être qu'incidemment, lui aussi finirait par les accepter.
« Tu as grandi, depuis. Tu as beaucoup changé, depuis que je t'ai rencontré. »
Un petit sourire doux s'étira sur son visage. Et quelque part, eux aussi. Beaucoup de choses sont arrivées, et inévitablement, certaines ont changé. Si tout cela avait tendance à le perturber auparavant, voir même à l'effrayer, il se rend compte que ce n'est pas si complexe, en fin de compte. Car il est fier de voir l'autre progresser en tant que personne, puisque c'est tout ce qu'il pouvait espérer.
« Mais si tu ne te pardonnes pas, vous ne pourrez pas fonctionner ensemble. C'est un peu comme quand on a un problème, non? Ça ne marche pas quand il y a un blocage. »
Il essaie de réfléchir, en s'inspirant de ce qu'il connaît, car à force de complications et de problèmes résolus, il a bien fini par retenir cette information cruciale. Et en tant qu'éleveur, il ose croire avoir quelques connaissances en matière de résolution de conflits avec des pokémon. Si ce qu'il apprenait dans son travail pouvait servir, il n'allait certainement pas se plaindre. Alors, avec un sourire rassurant il se releva et incita Samaël à faire de même, en prenant bien soin à rester tendre dans ses gestes.
« Mais ce n'est pas à moi que tu dois parler, n'est-ce pas ? Sora est une bonne nounou, mais il va finir par pleurer aussi, à ce rythme. »
Les blagues ne sont pas vraiment de bon goût pour le moment, mais c'était de toute manière sa seule manière de procéder face à quelque chose d'aussi simple, de montrer qu'il voulait aider l'énolian sans forcément avoir la sensation de mal procéder.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Dim 25 Juin 2017 - 22:46
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Look how far we've come feat Natanpapatrick
"Stand up when you hear your name"
Je dois sembler vraiment misérable, à me tourmenter ainsi. C'est indigne du rang que je me suis promis d'assurer. Pourtant, je n'arrive pas encore tout à fait, malheureusement, à m'en défaire, comme le montre la honte et la frustration que je ressens à l'idée de ne pas être assez fort, pas assez compétent. Ce rôle n'est toutefois pas donné à n'importe qui, alors je ne devrais pas m'en faire. Mon combat contre Kirito m'a cependant, apparemment, laissé un arrière-goût bien plus amer que ce que je pensais. Kasumi, toutefois, n'avait jamais perdu espoir, et s'était relevée assez vite, contrairement à moi. C'est parce que mes Pokémons ont su me rassurer que je me suis remis debout, prêt à prendre ma revanche sur DragonSlayer. Une revanche que je n'ai pas pu avoir, hélas, car le Conseiller s'est retiré l'année d'après, et je ne l'ai plus retrouvé depuis. En outre, ma participation il y a deux ans fut compromise par mon 'petit' incident qui ne m'a pas permis de continuer, mais je ne m'en étais pas plus offusqué que ça. Le travail pour avoir mon bac et le soutien de Natsume m'avaient grandement aidé à passer à autre chose sans que je ne pense à ma chance ratée quant à la Compétition. Pourquoi ce souvenir précis me hante-t-il précisément, je l'ignore. J'aimerais l'effacer pour de bon afin de ne plus y penser, car je n'ai plus aucune raison de le faire. J'ai obtenu ce que je voulais, mais mon cerveau s'acharne, me manipule, me fait replonger. Et ce n'est, en réalité, la faute de personne, je le sais, encore moins celle de ma Kaimorse sur laquelle je n'ai jamais porté le blâme, naturellement, puisque je considérais en plus que c'était à cause de moi si nous n'avions pas gagné cette année-là. Ce n'est que quelques temps plus tard, lorsque j'ai enfin remporté la Compétition, que je me suis rendu compte qu'il avait mieux valu attendre que je grandisse encore un peu, mais sur le coup, au moment où je débutais mon tout premier match de Conseil, j'avais une autre perspective, je ne pouvais me rendre compte. J'étais juste tétanisé par l'embarras de cette défaite cuisante et rapide, mais face à de tels monstres en face, avec mon niveau de l'époque, comment ai-je pu même penser que j'avais ne serait-ce qu'un moyen de vaincre Tokiro ?
J'entends des pas se rapprocher de moi, mais n'ose relever la tête pour l'instant. C'est Natsume, je le sais. Mais il doit me trouver assez ridicule, d'en faire tout un plat pour simplement avoir perdu, alors qu'en plus j'étais celui qui voulais ce combat. Par gêne, je n'arrive pas à croiser son regard. C'est pourtant avec douceur qu'il relève mon menton afin que je puisse le voir. En le cherchant timidement, je suis frappé par la sérénité qui s'en dégage. Je ne devrais nullement être surpris, ceci dit : il est de nature relativement calme et sait toujours me réconforter. Une fois encore, il ne semble pas déçu de mon comportement puéril, mais ne désire que m'apaiser. Et il est tellement doué pour ça. Il ne sait que trop bien trouver les mots justes afin de me rasséréner, moi qui lui pose tant de problèmes et d'inquiétudes. Et je devrais savoir qu'il a raison, ou du moins, tout ceci devrait être assimilé. J'ai perdu tant de fois avant, et contre n'importe qui, pour diverses raisons. Des fois c'était ma stratégie qui n'allait pas, d'autres fois j'étais juste malchanceux, et que sais-je encore toutes les occasions que j'ai manqué pour placer une attaque qui m'aurait fait gagner, mais que je n'ai pas saisi. Toutes les erreurs que j'ai commises, il y en a tellement que je ne pourrais les compter, mais je les sais réelles et je les assume pleinement. Quoi de plus normal, après tout, puisque nous en faisons tous et que personne n'est parfait. J'apprends bien plus de mes fautes que de mes victoires, alors je les accepte sans concessions, prenant des notes par la suite afin de ne plus les répéter. Être Maître, ce n'est pas être le dresseur le plus fort de l'île, ni de se constituer une équipe imbattable pour battre et humilier tous les compétiteurs sur son chemin. Je l'ai toujours davantage vu comme un guide, un modèle, une motivation, et un objectif à atteindre pour tous les jeunes dresseurs, comme moi lorsque je devais trouver une raison afin de me dépasser un peu plus chaque jour. Polaris était un juge qui devait donner l'ultime récompense au plus méritant, et posséder un tel pouvoir, prendre une telle décision, cela me faisait rêver en plus de la reconnaissance que le Maître avait déjà. Savoir se reconnaître vaincu est une qualité pas si commune que ça, après tout, et je le sais. Mon idole avait cependant cette force de donner du courage à ceux qui repartaient bredouille face à lui, et c'est une des choses que mon père m'avait dites quand il était allé lui-même le voir pour le défier. S'il n'avait pas tout abandonné pour s'occuper de moi, sans doute aurait-il continué sa quête des badges jusqu'à réussir, mais jamais il ne s'est permis de recommencer. Il m'a légué ce rêve que j'ai repris avec plaisir, et aujourd'hui j'ai fini par le dépasser, aller bien plus loin que ce que j'avais pu imaginer. Me retrouver dans un tel état est alors plutôt pathétique, puisque je voulais qu'il soit fier de moi, même de là où il me voit.
Je le laisse me tirer contre lui, en sursautant un peu face à ce geste inattendu, et repose légèrement ma tête contre son épaule. Il fait preuve d'une telle gentillesse et d'une telle patience avec moi, c'en est incroyable. C'est sans doute ce qu'il me faut pour me calmer et pour assimiler peu à peu ce qu'il me dit, même si je m'en veux un peu de devoir me consoler parce que je fais le bébé. Mais je suis bien content qu'il soit comme ça. Qu'il me ménage un peu, même si on dira que j'ai probablement besoin de m'endurcir davantage. Mais je n'ai rien contre le fait que l'on me cajole, à vrai dire, et venant de moi, ce n'est pas étonnant, surtout si c'est le Shimomura. J'ai d'ailleurs bien plus confiance en son point de vue que le mien, alors s'il dit qu'il y croie... Je devrais sûrement commencer à le croire aussi. Commencer à avoir confiance en ce dresseur que je suis devenu, car je ne remets évidemment pas en doute non plus ceux qui ont placé leurs espoirs en moi pour me nommer à la tête de la Ligue, à une place qui ne manquait assurément pas de candidats, plus âgés et expérimentés que moi, qui plus est. Peut-être devrais-je sérieusement considérer le fait que, en effet, j'ai un talent dedans. Mais un talent que je ne suis pas le seul à posséder, n'est-ce pas ? Je ne suis pas un cas à part, et quant à ce titre que j'ai accepté avec plaisir... La chance n'a rien à voir là-dedans non plus. Il serait effectivement bien stupide de choisir pour une position aussi importante le premier péquenaud venu qui arrive à défier la Ligue. Sinon, les autres Compétiteurs qui ont remporté la grande victoire auraient tout autant pu remplir les conditions requises. Du moins, c'est ce que j'essaie de me dire. Je devrais me rendre compte que je fais partie d'une poignée d'élus qui ont pu gagner, car encore, il n'y a pas toujours eu des vainqueurs du côté des challengers.
J'éloigne doucement ma tête pour le regarder, voir cette sincérité dans ses prunelles, présente à chaque fois que j'en ai besoin. Et il a visé juste quant à mes peurs. Je viens de comprendre que j'ai oublié de dire clairement ce qui me tracassait, alors que j'aurais dû commencer par là en premier lieu. Cela ne doit pas être très agréable déjà de me voir dans un tel état, mais en plus si je ne lui explique rien, ça ne va certainement pas l'aider à voir ce qui ne va pas. Je ne voulais pas le mêler à ça, à la base, mais je n'ai pas pu m'empêcher de déchanter. J'aurais souhaité qu'il ne me voie pas dans cette situation, mais je ne peux rien lui cacher. Je m'en suis beaucoup voulu au début, pour ce qui s'était passé avec Kasumi. J'ai continué à le faire, mais on semblait relativement d'accord pour insister sur le fait que j'avais surtout eu un coup de malchance, alors j'ai fini peu à peu par prendre ce que je considérais comme une excuse, afin de me dédouaner, quelque part, car je savais qu'il aurait été difficile sinon de poursuivre la Compétition comme je l'ai fait. Je n'ai pas cherché à me rendre innocent pour cette faute, mais j'essayais de me convaincre en disant que c'était la règle du jeu, que je ne pouvais pas l'emporter à tous les coups et qu'il fallait un jour ou l'autre que mon inexpérience me retombe dessus. Guillotine était après tout, il est vrai, une attaque hasardeuse qui se décidait sur un faible taux, mais j'ai eu le malheur d'avoir le pourcentage nécessaire à sa réalisation. Mais après tout, Windie avait elle aussi été battue assez rapidement lorsque fut son tour d'entrée en scène après le passage de la Kaimorse. Seulement, j'avais déjà perdu tous mes moyens à ce moment-là. J'ai assez mal joué, c'est indéniable. Pourtant... Je devrais être assez bien placé pour savoir que, oui, des tas et des tas de dresseurs ont eu le même traitement, si ce n'est pire. Tous les ans, avec mon père, je ne ratais pas une seule miette des matchs de la Ligue. Je regardais les challengers se battre avec envie, m'imaginant à leur place, en compagnie de fiers Pokémons et d'une équipe démentielle avec laquelle je pourrais être le grand vainqueur. J'aurais pourtant dû éviter ce match, puisque je savais, au fond de moi, que je ne pourrais aller jusqu'au bout. Alors pourquoi ai-je continué ?.. Les ai-je mis en danger inutilement ? Si mes Pokémons sont préparés à se battre, est-ce que la brutalité de la Ligue n'était-elle pas trop forte pour eux ?
J'ai... Grandi ?.. Logique, en soit, puisque trois ans sont quand même passés entre le début de mon voyage et aujourd'hui, et deux ans et demi depuis que j'ai rencontré Natsume. C'est un temps qui me paraît loin, mais je sais que ces intervalles sont bien peu, dans la vie humaine. Je ne peux pas nier que j'ai changé, que j'ai progressé. Mais que je l'entende de sa bouche me fait... plaisir. Cela veut dire qu'il l'a lui aussi remarqué, et le contraire m'aurait un peu déçu. Je suis heureux qu'il ait vu tous les efforts que j'ai fait afin de progresser, pas seulement au niveau de ma manière de combattre, mais aussi tout ce qui m'a fait mûrir et devenir le garçon que je suis désormais. Si quelques bribes de mon passé ressurgissent encore comme aujourd'hui, j'ai avancé dans un sens qui m'a permis de m'améliorer, et ça, je n'en suis pas peu fier. Au moins, je n'ai pas régressé. Mes yeux se posent sur Kasumi. Cette dernière est avec le Blindépique, qui visiblement s'est bien trop inquiété de l'état de son adversaire. Ce qui est normal, en soit, mais c'était, après tout, un match comme les autres, et la Kaimorse en a vécu des pires. La femelle glace tente de se relever avec peine, et ne réussit à se maintenir en équilibre qu'avec l'aide du Pokémon plante. Avec difficulté mais conviction, elle me sourit joyeusement, comme si elle ne venait pas d'être très mise à mal par le Blindépique. Je le sais, que pour elle, c'est de la routine. Jamais elle ne m'en a voulu d'ailleurs, je suis le seul à rejeter la faute sur moi, mais c'est, là aussi, quelque chose de plus ou moins habituel. Il faudrait que je me pardonne totalement pour ce qui s'est passé, mais ce n'est pas aisé. J'étais parvenu à ne plus trop y penser jusqu'à présent, mais plus je revois les images de la scène, plus j'ai de regrets. Il faut pourtant que nous puissions avancer tous les deux comme avant, et ça ne sera possible qu'une fois cet incident derrière nous, ou plutôt, derrière moi. Quand j'ai un problème avec Natsume, il suffit d'en parler pour que nous trouvions la solution ensemble. J'imagine que je dois vraiment écouter la réponse de la part de mon amie pour être enfin intérieurement en paix. Je finis alors par me relever avec le soutien de mon petit-ami, puis acquiesce ses propos, avant de m'avancer en direction des deux Pokémons. Devant Kasumi, je fais un instant de pause, cherchant mes mots, puis m'accroupis pour me mettre à sa hauteur. Elle me contemple avec une douceur maternelle que je connais depuis le premier jour. Avec joie, elle m'a suivi dans toutes mes aventures du début, malgré sa difficulté à se déplacer à la même vitesse que les autres sur la terre ferme, l'eau étant son domaine. Je la revois pourtant encore essayer de me rattraper comme elle le pouvait en faisant des roulades lorsque ce n'était qu'une jeune Obalie.
« Je te l'ai déjà dit sans doute trop de fois, mais... Je suis désolé pour ce qui s'est passé contre Kirito. J'aurais sûrement pu éviter ça, si j'avais mieux réfléchi. »
Comme je le prévoyais, la Kaimorse secoue la tête pour montrer son désaccord et tenter de me convaincre, mais c'est à moi seul de le faire. Je continue tout de même.
« Je sais que tu es la première à être passé au-dessus, mais... Tu veux bien me pardonner quand même ? Tu veux bien que nous puissions continuer à nous entraîner comme nous le faisions avant ? J'ai... J'ai juste besoin de... »
De l'entendre ? De le voir ? De laisser le temps fait sa part des choses ? Peu importe comment j'aurais pu finir ma phrase, mon alliée m'empêche de la conclure en levant maladroitement ses nageoires afin de me faire un câlin. Je tombe sous son poids, mais lui rend son geste d'affection, un sourire timide aux lèvres. Je caresse sa peau lisse et meurtrie par les coups du Blindépique, mais lui promets un massage en plus des soins afin de la féliciter tout de même pour ses efforts qui ont fini par payer malgré tout. Je sens toutefois des reniflements au-dessous de nous, et je remarque de nouveau la tristesse et l'inquiétude dans le regard de Sora. Son tourment, s'il n'a pas lieu d'être, m'attendrit un peu. Le pauvre, il doit s'en vouloir... Il n'est pourtant responsable de rien. Je me redresse afin de ne pas l'angoisser davantage, et tapote doucement son armure avec une expression tranquille.
« Tu n'as pas à t'en vouloir ou à t'inquiéter, tu sais. Nous avons connu des matchs bien plus rudes. Mais tu as très bien combattu. Bravo pour ta victoire. »
Et je le pense sincèrement. Sora a très bien combattu, aucun doute là-dessus. Malgré la fonction de Natsume en tant qu'éleveur, le Blindépique a été entraîné convenablement et son talent n'a rien à envier à d'autres. J'aurais été fier de l'avoir dans mon équipe. Mais je ne voudrais pas qu'il prenne peur pour si peu, même si... Bon, avec mon drama, j'imagine que je n'ai pas tellement aidé à le rassurer. Un bref soupir silencieux m'échappe. Je ne peux pas cacher toute la vérité plus longtemps.
« En fait, il y a... autre chose. »
Je m'adresse cette fois-ci au Shimomura plus particulièrement. J'aurais dû lui dire depuis un moment, déjà, mais je savais, au fond, que c'était sans doute infondé. J'ai presque honte d'y penser parfois, mais c'est un fait que je ne peux que lui révéler, désormais. Puisque j'ai envie que nous devenions toujours plus proches, et que j'ai fait de lui mon confident, la discussion presque anodine de ce matin m'a convaincu que je pouvais aller plus loin encore. Je reste toutefois hésitant au dernier moment. Il risque probablement de trouver ça idiot, mais bon, si le ridicule tuait, je serais mort depuis un bail. Je me tourne pas encore complètement vers lui, juste assez pour que je puisse le voir, mais ne peux toujours pas dissimuler ce léger sourire voilé d'une mince peine ; je ne voulais pas l'embêter avec ça, pourtant.
« Je t'ai toujours admiré, tu sais. Tu peux soigner, garder ton calme quand il le faut, être brillant, réfléchie, doué avec les Pokémons, et... Et avec moi, aussi. »
De loin, même avant que j'aie des sentiments aussi forts pour lui, il m'arrivait de le regarder de loin avec une certaine jalousie malgré le fait que, d'un autre côté, il m'arrivait de ne pas du tout vouloir lui ressembler, lorsque je voyais à quel point il pouvait être renfermé et acide. Ce n'est que lorsqu'il a commencé à s'ouvrir peu à peu que je me suis mis à l'observer plus attentivement. Il était tellement différent de Faust malgré leur lien de parenté, quoiqu'on puisse dire la même chose de Clive, mais son arrivée fut un tournant dans ma vie que je ne soupçonnais pas jusqu'alors. S'il peut paraître toujours assez distant en présence d'inconnus, j'ai pleinement accès à sa partie la plus douce, et il garde davantage pour moi une tendresse qui m'est réservée. Mais je serais bien incapable, par exemple, de pouvoir prendre soin des blessures des autres comme il s'occupe si souvent des miennes.
« Tu as du talent pour bien des choses utiles, en somme. Je t'ai souvent envié. Moi j'ai... J'ai... Je n'ai que les combats pour me vanter. »
Mes parents m'ont toujours enseigné que ça ne servait à rien de jalouser les autres, que j'avais mes propres qualités. Cela ne m'a jamais empêché ceci dit de vouloir obtenir pour moi certains talents que je me trouvais incapable d'avoir. Nous nous complétons, Natsume et moi, parce que nous sommes différents et que nous avons chacun nos caractéristiques. J'aurais aimé cependant avoir la possibilité de briller d'une autre manière, car après tout, il n'y a rien d'exceptionnel à savoir se battre. Cela permet juste de pouvoir être reconnu d'une certaine manière quand on est assez bon, néanmoins... Jamais ça ne suffira pas pour que l'éleveur me voie comme je le vois.
« Alors quand j'ai découvert que j'avais du potentiel là-dedans et que tu n'y connaissais rien, je me suis dit... Que j'avais enfin trouvé quelque chose. Quelque chose qui me rendrait... spécial. Spécial aux yeux des autres, spécial aux tiens... »
Il est vain, en soit, d'espérer apercevoir un jour cette lueur d'admiration dans son regard, car les combats ne l'intéressent pas, et que c'est pourtant l'unique domaine dans lequel j'arrive à faire quelque chose, à produire un effet incroyable sur les gens. Je ne dis pas que je suis moi-même émerveillé lorsque je le vois faire des expériences ou réussir des problèmes de mathématiques très complexes, mais il sait faire tant de choses... En comparaison, je suis maladroit, buté, énergique, impatient et brutal. Je ne sais pas ce à quoi j'aspire en croyant que je pourrai un jour impressionner le Shimomura, car peu de choses y arrivent, et je n'ai, en vérité, pas besoin de ça pour qu'il m'aime, je le sais. Ce n'est pas toujours non plus une bonne idée d'avoir une possession convoitée. Créer un sentiment d'avidité n'est pas tellement intelligent, et ça attire plus d'ennuis qu'autre chose. Pourtant... Est-ce mal de désirer se sentir exceptionnel auprès d'une personne ?
« N'importe qui pourrait me dépasser, s'il le voulait. Même toi. Mais... Je me disais que... Que si un jour ça arrivait, si un jour tu venais à maîtriser le seul domaine dans lequel je me sens bon, alors... Je n'aurais plus rien, ou du moins... Plus grand chose. »
Non... Bien sûr, qu'il me restera toujours deux ou trois petites choses, mais jamais rien ne m'avait autant fait resplendir. J'ai peut-être cependant trop compté là-dessus, même si mon but n'était pas non plus de m'y reposer entièrement. Je pensais juste pouvoir continuer à me rendre utile, si jamais Natsume avait besoin de conseils un jour pour les matchs Pokémons, au cas où... Mais au besoin, il n'a pas besoin de moi, n'est-ce pas ? Il pourra demander à Faust. Après tout, il reste bien plus expérimenté que moi dans ce domaine-là. Ma main vient masser ma nuque, gêné de lui dire tout ça comme s'il s'agissait d'aveux lâches et sans intérêts.
« Héhé... C'est stupide, n'est-ce pas ? »
Il va sûrement me contredire avec des arguments parfaits, comme toujours. Cela va peut-être même l'agacer. J'avais seulement... Besoin de lui avouer tout ça, aussi illogiques puissent paraître mes paroles. Mais je suis plutôt égoïste, de ne penser qu'à moi, de dire ainsi que je ne le croyais pas capable d'une prouesse pareille, comme si j'étais le plus puissant dresseur de l'île alors que... Loin de là. Je n'ai rien de particulièrement grandiose, pas même une prestance digne de celle de Polaris. Je ne dirais jamais que l'asiatique est incapable de savoir se battre. S'il le voulait, il serait capable d'aller tout aussi loin que moi, et de manière plus ingénieuse. Il pourrait acquérir une force inattendue, si jamais il le souhaitait. Battre ses adversaires par la ruse ne serait, en outre, pas bien difficile, et nous savons combien de dresseurs un peu trop fiers croient pouvoir compter uniquement sur leur force brute plutôt que leur cerveau ; et j'ai bien peur d'en faire partie.
Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Mar 27 Juin 2017 - 3:18
Look how far we've come
Feat Samestégal
Il n'est pas vraiment sûr de bien faire, ni de trouver les mots. Il essaie souvent d'être calme, de parler avec le plus de sagesse possible, sans tomber dans les extrêmes, mais il n'est pas sûr que cela soit utile en fin de compte. Peut-être est-il trop vague, ou même peut-être prétentieux. Il s'essaie à un sourire maigre et hésitant, ne pouvant empêcher une partie de sa timidité de refaire surface. Il ne dit pourtant rien, préférant le laisser discuter avec sa Kaimorse, priant mentalement pour que cela l'aide à passer cette étape qui semble plus que nécessaire. Il semble regretter, sans surprise, et une étincelle de peine passe dans les yeux de Natsume. Il aimerait bien pouvoir faire quelque chose, mais il sait qu'il est totalement impuissant ici, aussi frustrant que soit cette connaissance. C'est un souci que Samaël doit régler avec lui-même, ou même avec Kasumi, mais pas avec lui. L'éleveur espère juste qu'il aura pu lui donner une impulsion, mais il ne s'oserait pas être aussi arrogant. Tout au plus ne peut-il qu'observer de loin, en espérant qu'il pourra progresser. Les paroles qu'il dirige vers son amie confortent l'asiatique dans sa pensée qu'il devrait s'en sortir, en fin de compte. Natsume se permet un sourire discret, satisfait. Il ne peut pas cacher une certaine fierté de le voir ainsi avancer, même si c'est bien niais comme il le faut. Une lueur tendre dans ses iris, il en profite pour le regarder comme il ne se le permet jamais de le faire en temps normal, lorsqu'il peut être vu. Son sourire a quelque chose d'admiratif et d'affectueux, sans aucune tentative de dissimuler ses pensées comme il le fait d'ordinaire. Gardant le silence, il glousse un peu malgré tout devant l'expression surprise de Sora, qui croyait avoir commis une erreur totalement impardonnable. Cela semble rassurer le Blindépique, puisque le hérisson hocha de la tête, en chassant comme il le pouvait les pensées coupables qui l'assaillaient. Voyant que l'Enodril n'était plus sur le point de sauter du pont comme il paraissait vouloir le faire il y a quelques minutes, il pouvait essayer de croire au fait que tout allait bien, et que la Kaimorse n'était pas dans un état catastrophique. En somme, tout semblait être revenu dans un état normal, mais...
La voix du plus âgé le coupa dans sa contemplation niaise et silencieuse, et, un peu désarçonné, il reprit le plus vite possible une expression aussi neutre qu'il le put. Il eut toutefois un peu de mal à la conserver, puisque ce qu'il entendit alors n'était définitivement pas ce à quoi il s'attendait. Il sentit la peau de ses joues le brûler et il détourna le regard, mal à l'aise devant cet assaut de compliments qui venait de le prendre par surprise. Il ne pouvait pas dire que cela ne flattait pas son ego, et qu'il n'aimait pas l'idée que son copain l'admire, mais il ne s'attendait pas à une pareille honnêteté à ce moment précis. Alors, bien sûr, le sujet était sérieux, mais il ne pouvait pas empêcher son stupide cerveau de retenir, sur l'instant, ce qui l'avait intéressé. La suite eut au moins le mérite de le rappeler à la réalité. Il se crispa, car même si il n'était pas sans avoir perçu ce que Samaël lui énonçait, cela ne voulait pas dire qu'il appréciait le fait que son copain se pense aussi inférieur par rapport à lui. Il connaît bien les soucis d'estime qui perturbent l'énolian, et il est peiné à chaque fois de constater quels soucis ils peuvent lui causer. Mais il s'en veut un peu, également, de ne jamais avoir abordé le sujet, peut-être parce qu'il ne souhaitait pas s'ouvrir sur ses propres insécurités non plus. Mal à l'aise, il baisse le regard, s'étant toujours un peu douté que l'ancien compétiteur basait une bonne partie de l'estime qu'il avait de ses capacités sur les matchs. En un sens, peut-être que Natsume n'avait pas aidé, en refusant pendant longtemps de lui avouer ce qu'il appréciait chez lui ; logique, pour le soigneur, qu'il ait donc fini par se rabattre sur le domaine dans lequel il se savait être objectivement bon.
Le cadet tenta d'afficher une expression calme pour rassurer le spécialiste Vol, mais il n'y arriva pas. L'embarras venait aussi de le saisir, maintenant qu'il réalisait ce qu'il allait devoir dire. C'était évident, et il ne pouvait pas se défaire lâchement, mais le plus dur restait malheureusement à faire. En se massant la nuque, il essaya de rendre sa voix plus assurée et forte, mais elle n'en sortit que plus hésitante et confuse.
« Non, ce n'est pas... Enfin... »
Il a l'air stupide, il le sait. Et il ne doit qu'en ajouter à l'incertitude de l'Enodril, avec ses airs paumés et maladroits, mais il a du mal à mettre les mots sur quelque chose d'aussi personnel. C'est idiot en soit, puisque le dresseur vient de le faire avec bien plus d'aisance que lui, et qu'ils ne devraient normalement qu'avoir peu de choses à cacher. Bien sûr, chacun gardait son jardin secret, là n'était pas la question, mais Natsume peinait toujours à partager tout ce qui était lié, d'après lui, à ses défauts. La conversation de ce matin l'illustrait plutôt bien, en outre. L'éleveur ne veut pas être parfait, et il n'a pas l'ambition de le faire croire, mais il craint toujours les conséquences qui pourraient être amenés par le fait de les avouer. Quelque part, il a peur qu'ils surgissent de nouveau si il admet leur existence. Mais c'est pour l'autre qu'il fait ça, alors il ravale sa fierté et son hésitation, et parle.
« Ce n'est pas comme si je pouvais dire que je ne comprends pas. »
Un rictus mi-jaune mi-blasé s'étira sur ses lèvres alors qu'il continuait de se masser la nuque. Non, vraiment, les insécurités dont lui a fait part Samaël, il les connaît très bien, et c'est justement ce qui les gêne. Il aurait dû les repérer, les voir, et les faire disparaître bien avant, mais... Non, il n'avait rien fait. Il s'était juste caché les yeux, comme d'habitude. Il baissa la tête, se sentant idiot.
« Je veux dire... Je n'ai jamais été très fort, j'ai longtemps été souvent malade, et en plus de ça, je ne suis pas particulièrement doué avec les autres. »
Rien de bien nouveau, en somme. Ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'ils discutaient de ça, mais le souci allait bien au delà de ces quelques détails que le Shimomura rappelait sans aucun plaisir. Mais ce que l'Enodril avait dit avait fait écho avec quelque chose qu'il gardait bien caché dans sa propre tête, honteusement, et sans la moindre fierté.
« Mais les cours, ça... C'était facile, pour moi. Je devais faire des efforts, bien sûr, mais je n'échouais presque jamais. Alors du coup, j'utilisais ça pour me faire remarquer, que ce soit de ma mère, de mon père ou des autres. »
Essais infructueux et pathétiques, en outre, que Natsume aurait dû savoir inutiles dès le début. Aujourd'hui, il ne réagissait plus à cela que par des rictus secs et désabusés. Combien de nuit avait-il passé couché contre un bureau dur et froid, dans l'espoir naïf que quelques points en plus sur sa moyenne pourraient amener plus de paix dans sa famille ? Ou bien même faire oublier son absence de confiance en soi ? Pourtant, ses échecs répétés auraient dû lui faire comprendre que c'était peine perdue, mais il avait persisté. Et cette persistance répétée, ces défaites multiples et successives n'avaient fait que faire grandir l'aigreur qui subsistait au fond de lui-même.
« Mais j'étais jaloux de tous ceux qui pouvaient faire ce que je ne pouvais pas. Ceux qui grandissaient mieux que moi, qui arrivaient à avoir des amitiés et une famille stables, ou même ceux qui n'étaient pas des boulets, à être malade en permanence... »
Il se souvient des coups d’œil envieux qu'il leur envoyait, mais qui, devant cette envie bête et insidieuse, se transformaient en regards méprisants et arrogants. Arrogants pour dissimuler une impression persistante de faiblesse et d'incapacité qui n'avait reflué qu'avec le temps, et quelques claques dans la figure. Claques qu'il se serait volontiers donné si il avait pu remonter dans le temps, et par dizaines au moins.
« Du coup, j'ai... Développé une jalousie bête et méchante pour les gens optimistes et chaleureux, parce que j'ai toujours été infoutu de l'être. C'est un peu pour ça que j'étais aussi désagréable avec toi, la première fois qu'on s'est rencontré, d'un côté. »
Son expression s'orna pendant quelques secondes d'un sourire à mi-chemin entre l'amusement et l'exaspération contre lui-même. Oui, il avait eu cette crispation quand il l'avait rencontré, cette espèce de mécontentement qui l'avait encensé dans sa volonté de rester à l'écart. Il venait après tout de tout quitter, de perdre tout repère, et d'être mis mal à l'aise par la rouste qu'il avait pris quelques instants avant. Et voilà qu'un type quelconque débarquait et arrivait à être parfaitement calme, souriant et, en plus, en parfaite entente avec le cousin qui lui donnait tant de mal de son côté ? C'était bête comme tout, mesquin et puéril, et Natsume ne pouvait qu'en avoir honte maintenant. Il pouvait se permettre d'en rire un peu, mais c'était un rire jaune, désolé également.
« Maintenant, ça va mieux, je ne suis plus jaloux, mais je... Je trouve toujours ça admirable, quelque part. »
Inconsciemment, un peu de tendresse s'immisça dans son expression. Le temps avait changé ce qui était auparavant une frustration stupide et immature en une admiration discrète mais loin d'être absente. Dont il ne parlait jamais, d'ailleurs, même si il se forçait depuis son retour à lui en faire part le plus possible, aussi difficile que ce soit vu son caractère. Néanmoins, se rendant compte qu'il s'était un peu trop épanché, la crainte que son intention ne soit pas comprise lui sauta en pleine figure et il perdit de nouveau le contrôle de son flux de paroles. Quelques bégaiement lui échappèrent alors que, le regard fixé sur un point lointain vers l'est, il reprit des couleurs au niveau des joues.
« E-efin, j-je... Je voulais juste te dire que je comprenais, et que, eh bien... »
Que c'était compliqué et laborieux, à chaque fois... La communication est censée être naturelle, et souvent elle l'est entre eux, mais certaines choses restent difficiles à aborder sans perdre les pédales. D'autant plus qu'à force de rester de bout comme un piquet, à éviter l'aîné du regard, il ne pouvait pas prendre confiance non plus. Il aurait bien aimé lui sourire, ou reprendre le contrôle pour garder cet air calme et serein qu'il avait tout à l'heure, mais c'était une autre affaire maintenant.
« Tu n'es pas spécial pour moi pour des combats, mais pour beaucoup d'autres choses. Parce que, enfin, euhm, tu es toi, quoi. C'est l-largement suffisant. Je veux dire... Vu que je t'aime, je n'ai pas besoin que tu fasse mille et une choses pour être, e-euhm... 'Spécial', à mes yeux. »
Et hop, une nouvelle teinte de rouge. L'impression qu'il ne faisait que dire des banalités se renforça, et il se serait presque giflé pour cesser d'être aussi ridicule. Mais rien à faire, et bon sang que c'était frustrant. Il n'osa pas se rapprocher, se trouvant risible, et eut la désagréable sensation de s'être mis tout seul dans son malaise (rien de nouveau). Il savait bien que Samaël ne le trouverait pas stupide, mais Natsume était bien trop prompt à se juger lui-même.
« C'est vraiment mièvre, je sais. Je voulais juste... Te montrer que c'était bien, de m'en parler. Enfin, j'voulais juste aider. Je me doute que ce ne sont pas quelques paroles qui vont changer tes peurs, m-mais... Je voulais essayer. »
Heureusement que Sora était plus occupé par Kasumi que les deux humains, tiens. Parce que avoir l'air grotesque devant son copain passait encore, mais devant son chouchou, par contre, il aurait préféré s'enterrer directement. Quoique à l'heure actuelle, vu sa teinte, c'était un choix qu'il allait peut-être même finir par se poser.
Samaël Enodril Modératrice Combat/Capture
Age : 27 Messages : 875 Date d'inscription : 11/07/2013
Âge du personnage : 20 ans Métier / Études : Bac ES / Modeste écrivain de livres pour enfants Pseudonyme(s) : . Sirius - Maître Dresseur Golden Wings - Résistant Ted Ibert - nom d'écrivain
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Ven 30 Juin 2017 - 3:43
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Look how far we've come feat Natanpapatrick
"Stand up when you hear your name"
En vérité, même si on pourrait trouver ça idiot, il est vrai que j'ai un peu jalousé Natsume, pour diverses raisons. L'une d'elles fut son génie. Mais au début, je ne me rendais pas compte des efforts qu'il devait quand même faire afin de réussir. Sa vie n'a pas été des plus simples, et si je l'avais quelques fois imaginée quand je l'observais en tentant de deviner ses pensées, je ne m'étais rendu compte que plus tard des difficultés qu'il a dû surmonter, parfois seul. Le garçon devant moi, j'oublie de temps à autre qu'il fut plus fragile et frêle. C'est pourtant durant son adolescence que je l'ai connu, alors ce souvenir ne devrait pas être si loin, mais il a tant changé... Je ne suis pas le seul à avoir progressé. En dépit de ma propre évolution, je continue à aimer quand il me rassure. Je sais que je peux compter sur lui à n'importe quel moment, et le savoir me soulage grandement, pour être honnête. J'ai peut-être été égoïste, en ne parlant que de mes soucis. Mais il le dit, et je le sais, qu'il peut tout à fait comprendre ce que je ressens. Il a sûrement des gens à qui il veut ressembler, des gens qu'il doit admirer. Si l'Esther dont il me parle si souvent n'en est pas une preuve, alors je ne sais pas ce que c'est. Je peux néanmoins aisément me faire cette image mentale de mon petit éleveur qui cherche à attirer l'attention des autres par ses notes à l'école, au prix d'un travail acharné malgré son intelligence. Sa santé ne devait pas l'aider, toutefois. C'est Miyu qui devait s'occuper de lui, mais quand elle est décédée, ce n'était certainement pas son géniteur qui allait rester à son chevet en s'inquiétant. Je devine, cependant, que sa mère n'avait nullement besoin de voir son bulletin scolaire pour le remarquer, ou même voir ce potentiel aurait pu exploité plus tôt si on lui en avait donné la chance.
Je pose mes yeux sur lui, légèrement surpris. Je ne savais pas qu'il y avait un lien quelconque avec moi, ou même avec notre rencontre, mais apparemment, la colère qu'il ressentait à mon égard était bien plus complexe que ce qu'on pouvait croire, et mes joues en viennent à se teinter de rose. Je ne pouvais concevoir à ce moment-là qu'il était jaloux de moi, ni plus ni moi. Ou plutôt, jaloux de mon caractère qu'il dit chaleureux, compliment qui me fait plaisir à entendre et encore plus quand il sort de sa bouche, puisque je me suis toujours efforcé de l'être. C'est à mon tour de rougir ensuite et de détourner le regard. J'ai du mal à saisir pourquoi c'est si admirable, si j'estime que Natsume est tout à fait capable d'être optimiste et chaleureux quand il le veut. Mais il est vrai que gagner sa confiance ne se fait pas de la même façon que moi. Il est plus difficile à cerner au premier abord. Faut dire qu'il se protège avec une carapace de neutralité qu'il sait très bien maîtriser quand ce n'est pas avec des gens très proches de lui. Lorsque nous ne sommes que tous les deux, j'ai appris que c'était (quasi-)impossible qu'il soit aussi inexpressif. Mon ego est quelque peu flatté d'avoir ce genre de privilège avec lui, aussi puéril ça soit. Je suis au moins l'un des seuls à qui il ouvre vraiment son cœur, même si je ne fais pas toujours bon usage de ses confessions et des moments où il ose dire ce qu'il pense réellement. Ces occasions, il m'est arrivé trop souvent de les gâcher et d'amener, au final, plus de peine que de bien au japonais. Mais si je veux autant m'appliquer, c'est aussi parce que je veux devenir le petit-ami que l'éleveur mériterait d'avoir et que j'ai encore du chemin à faire avant de pouvoir m'estimer tout à fait digne de lui. Nous sommes loin d'être parfait, mais il semble tellement en avance par rapport à moi... J'ai l'air assez ridicule, en comparaison.
C'est mal de se moquer, même affectueusement, de son embarras, mais je peux m'empêcher de sourire d'amusement et de tendresse en remarquant sa gêne. Et ce sourire s'agrandit lentement mais sûrement tandis que je retombe amoureux au moment où je le vois rougir de plus bel, alors qu'il fait tout son possible pour me remonter le moral, aussi maladroit reste-t-il sur ce terrain-là. Il se débrouille toutefois plutôt bien maintenant, et même de mieux en mieux, puisque je lui adresse un regard doux et sentimental. Mes joues sont encore un peu chaudes, néanmoins je peux lui donner un sourire amoureux et tranquille, me sentant en bien meilleure forme que tout à l'heure, même si ça ne fait que me rendre encore plus stupide d'avoir pu penser que son niveau en matière de combat allait affecter le mien, ou même que j'avais besoin de me démarquer d'une quelconque manière pour garder cette place si importante que j'ai auprès de lui. Inquiet pourtant de savoir si tout ce qu'il vient de me dire a eu son effet, il n'a pas, selon mon point de vue, de raison d'avoir peur à ce sujet.
« Je savais que tu comprendrais. C'est aussi pour ça que je t'en ai parlé. »
J'imagine qu'un jour ou l'autre, nous devons tous passer par là. Après tout, je n'ai jamais pensé que c'était le genre de Natsume de se croire au-dessus de tout le monde. Il est assez modeste malgré tout, et si l'intelligence des autres l'attirent, il a quand même réussi à sortir avec quelqu'un comme moi, alors il n'a peut-être pas des standards aussi hauts que ce qu'on pourrait imaginer. Cela n'a pas dû être simple tous les jours, pour lui, à essayer en vain de mieux se faire voir par sa famille. Pour moi, il n'aura jamais besoin de ça non plus. Je l'aime comme il est, et jamais je ne lui demanderai de faire ses preuves. Je veux seulement qu'il reste l'éleveur qui a fait battre mon cœur aussi fort pour la toute première fois. Je souhaite qu'il mène une vie où il n'aura plus besoin de souffrir pour montrer aux autres ce qu'il vaut.
« C'est bête, la jalousie, hein ? Dans un monde idéal, cela n'existerait pas. »
Un monde parfait où nous serions pareils et égaux, tant et si bien que nous pourrions vivre en paix les uns avec les autres sans que personne n'ait à envier qui que ce soit. Un univers qui n'existe qu'en chimère, mais que ma position actuelle pourrait aider à rendre réalisable petit à petit, je l'espère. Je ne suis pas là pour dire aux autres comment vivre, mais pour leur donner à tous le même espoir. Si j'ai pu y arriver, alors ils le pourront aussi. Mais puisse un jour que les gamins des bidonvilles n'aient plus à avoir peur de réaliser leurs rêves sous prétexte qu'ils soient différents de leurs voisins fortunés alors que le fossé qui les sépare ne se résume qu'à de simples chiffres. Je m'approche du Shimomura pour lui prendre doucement les mains. J'arrive enfin à respirer de nouveau et à y voir plus clair, grâce à lui. Encore et toujours grâce à lui. Il est aussi vital pour moi que l'air dans mes poumons ; et à ce titre, puisque j'ai bien du mal à me séparer de lui, j'en serais presque autant asthmatique.
« Notre monde est loin d'être idéal, mais... Tu le rends un peu plus beau à mes yeux chaque jour. C'est parce que je sais que des personnes comme toi existent que j'arrive à garder mon optimisme. »
Mes prunelles dorées plongent dans ses grands yeux bruns, une lueur de tendresse les animant pendant que je me sens fondre en pénétrant son regard et que cela me déplore de me constater aussi faible face à lui, sans même qu'il ne prononce un seul mot. Bon, je ne suis pas non plus un gros dur ou aussi froid que Clive en temps normal, aussi. Mes sentiments ne sont pas très difficiles à cacher, et d'ailleurs, je ne fais pas beaucoup d'efforts pour le faire. On dira que je suis bien trop ouvert, et c'est peut-être vrai, mais si ma grande sensibilité me perdra un jour, je n'y peux rien.
« Héhé, j'suis vraiment débile, quand même... J'veux dire, d'envier même qui que ce soit. Je n'ai vraiment pas à me plaindre de ma situation. Quand tu es avec moi, je crois que c'est plutôt les autres qui doivent m'envier. »
J'ai le job de mes rêves qui éloigne de moi toutes difficultés financières, je ne suis largement pas détesté du public, j'ai pu avoir la reconnaissance que je voulais, ma mère ne sera peut-être plus jamais seule si Arceus achève de bénir sa nouvelle union, et j'ai un copain que je n'échangerais pour rien au monde. L'absence de mon père est la seule tâche au tableau, mais je ne suis largement pas le seul dans cette situation, et il y a même des cas encore pires que le mien. Je ne vois pas de quoi je pourrais réellement me plaindre, puisque la chance a décidé de me sourire et que ma bonne étoile, ainsi que Papa, veillent sur moi. La vie m'a donné d'inestimables cadeaux dont je me suis promis de prendre soin.
« J'aime tellement voir ces étoiles dans tes yeux quand tu parles de ta Kenway-sensei, à tel point que je voulais te procurer le même effet. Mais si tu es tombé amoureux de moi, c'est que tu dois avoir tes raisons, alors... Je devrais être capable de faire confiance à ces mêmes raisons. »
Et il est si adorable quand il aborde son sujet. Au début, c'est vrai que j'étais un peu jaloux de cette professeure qui suscitait tant son enthousiasme et dont il n'arrêtait pas de parler, vantant ses multiples qualités, mais je ne peux que me réjouir maintenant de savoir qu'il a ce genre de personne pour le guider dans la voie qu'il a choisi. Je suis content pour lui s'il a trouvé des gens de son domaine pour l'encourager, car je sais à quel point c'est important. Je l'enlace en l'entourant ensuite de mes bras et repose mon menton sur son épaule, le visage serein. Je m'en veux déjà d'avoir fait une crise digne d'un bébé, mais je sais que cet incident sera bien vite derrière nous et que j'en rirai même dans quelques temps. Pour l'instant, je suis juste heureux de pouvoir profiter de lui.
« Si j'avais su que derrière ce hérisson plein de piques se cachait un petit lapin tout doux... »
Il ne va probablement pas beaucoup apprécier la mignonne comparaison, mais c'était plus fort que moi. À mes yeux, ce sera toujours ce lapin que j'ai su apprivoiser pour faire ressortir le meilleur de lui-même. Cette peluche que je sers contre moi la nuit pour m'endormir et avec laquelle je me réveille chaque matin pour profiter d'une agréable vision. D'humeur taquine, je laisse lentement mais sûrement glisser mes mains contre son torse, pour arriver au cliquetis permettant l'attache de son manteau.
« Hop ! »
D'un geste vif, je déclipse sa cape pour la lui retirer de ses épaules, avant de poser le vêtement sombre sur les miennes et ainsi le porter comme il le fait chaque jour depuis son amnésie. Si je me suis toujours posée la question de l'origine véritable de ce manteau, je me doute que les gens avec qui il était durant sa disparition lui en ont fait cadeau, ou du moins, qu'ils ne sont pas étrangers à cette histoire. Il aurait pu se l'approprier de lui-même, sinon, mais je l'imagine très mal dans tous les cas se l'acheter ou la prendre du corps d'un mort. Je dois avouer que cet apparat, aussi mystérieux soit-il, lui va assez bien, et ajoute un certain charme en plus. Quand je sais en plus qu'il ne laisse cette cape à personne, ou du moins à peu de monde... En gloussant, je m'amuse un peu avec cette cape que je lui ai piqué et la fait tournoyer sur moi-même, comme emporté par une espièglerie soudaine, puis m'arrête devant lui, l'air sûr de moi.
« Mais bon, ce lapin, ça reste quand même le mien. »
Et le partager ne fait pas tellement parti de mes plans, pour tout vous avouer. Si j'ai galéré il y a trois ans pour lui avouer ce que je ressentais, ce n'est pas pour le laisser filer aussitôt. Nous ne sommes pas du genre à nous faire des tas de promesses dès le premier jour pour se séparer deux semaines plus tard. Il y a des tas des trucs sur lesquels je reste incertain, et beaucoup de savoir que j'ignore, mais s'il y a bien une chose dont je peux être sûr, c'est que mes sentiments pour Natsume sont plus forts que jamais, et que j'espère que cela durera encore longtemps.
Natsume Shimomura Modératrice en Chef
Age : 27 Messages : 668 Date d'inscription : 24/05/2014
Âge du personnage : 19 ans Métier / Études : Diplôme d'élevage, L2 Sciences Pseudonyme(s) : . Wakagi
~> Nom de chercheur Athéris
~> Pseudonyme de soigneur
Sujet: Re: Look how far we've come {PV Sam Ven 30 Juin 2017 - 17:59
Look how far we've come
Feat Samestégal
Ce n'était pas comme si il s'attendait à être particulièrement efficace ou quoi que ce soit. Il avait juste débité ce qu'il pensait, en espérant que cela suffisse à l'autre pour comprendre qu'il n'était pas seul ou particulièrement mauvais de réagir ainsi. Alors ce n'était pas glorieux, bien sûr, et il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir idiot, mais il avait au moins la satisfaction d'avoir fait ce qu'il avait à faire. Le Shimomura tiqua toutefois un peu entendant son copain dire qu'il se doutait qu'il comprendrait ; était-il si transparent que ça... ? L'idée le mit encore plus mal à l'aise pendant quelques secondes, et il ravala sa salive, craintif de ce qu'il pouvait laisser transparaître sans s'en rendre compte de temps à autre. Un rictus amer s'étira sur ses lèvres face à ses propos suivants. Non, vraiment, la jalousie n'avait rien d'intelligent. Natsume avait longtemps nié l'influence que le monstre aux yeux verts pouvait avoir même sur lui, mais il avait bien fini par saisir la futilité de cette démarche. Pour autant, l'asiatique ne croit pas du tout à un monde idéal, loin de là. L'image mentale ne lui est même pas plaisante, tant elle lui semble fausse, et il n'a jamais désiré y parvenir. Ce monde-là, l'éleveur ne préfère ne pas en rêver, autant par pragmatisme que par rejet de cette utopie, déchirante par son impossibilité. Le cadet préfère donc ne pas répondre, ne souhaitant pas couper court à la rêverie de Samaël, car il ne se voit pas de le contredire sur ce point.
Il cligna des yeux quand l'ancien compétiteur lui prit les mains, confus quant au sens de sa démarche. Ses joues reprirent toutefois de nouvelles couleurs vives face à son aveu, et le regard qui rencontra le sien acheva de le transformer en tomate humaine. Euh. Non. Non non, on arrête tout, là, j'ai pas signé pour ça. Hé, ça suffit, la flatterie ! Il grommela un petit peu, non sans avoir conscience qu'il n'avait pas l'air particulièrement fier à ce moment précis. Malgré tout, il ne peut pas nier la légère chaleur que font naître les mots del'Enodril dans sa poitrine, ni le fait qu'entendre cela le rassure quant aux craintes qu'il pouvait avoir. Natsume a du mal à comprendre qu'on puisse le voir comme un bon exemple, au vu de sa liste interminable de défauts. Il ne saisit toujours pas ce que son interlocuteur peut bien lui trouver, mais il ne pose pas la question, conscient qu'il ne serait peut-être pas prêt à entendre la naïveté de la réponse qu'il recevrait. Levant les yeux au ciel face à la supposition qu'il entendit, il ne put s'empêcher de glisser un commentaire sarcastique.
« Ouais, enfin, ne prends pas tes fantasmes pour une réalité, hein, tout le monde n'est pas aussi irrationnel que toi. »
Il sait que Samaël est sincère, et c'est bien pour ça qu'il en arriver à répondre ainsi. C'est une façon, certes maladroite, de lui faire comprendre qu'il ne rejette pas entièrement ce qui lui est dit. C'était encore un peu trop lui demander de se contenter d'avoir l'air juste flatté quand il entendait tout cela, mais l'intention était là. La suite ne le surprit pas tellement, à vrai dire. Ce n'était pas comme si il se rendait pas compte d'à quel point il pouvait radoter quand il parlait de Madame Kenway, ni à quel point cela pouvait être agaçant pour les autres. La jalousie que ressentait Samaël à ce propos, il pouvait la saisir. Natsume ne l'était pas particulièrement quand l'autre lui parlait de ses idoles, mais il avouait comprendre que son copain aurait pu désirer voir la même admiration dans ses yeux. Mais là était un élément central : ce ne pouvait pas être le même regard. Car il ne s'agissait tout simplement pas de la même admiration, ou de la même relation. L'estime qu'il portait à sa professeure était entièrement différente de celle qu'il réservait à son petit-ami. Il n'y avait donc pas le besoin que l'une ressemble à l'autre. Le câlin auquel il eut droit eut le mérite de lui tirer un sourire, et il lui accorda quelques gratouilles dans le dos, l'air de rien. Tout cela était bien mièvre, tellement que Sora en venait à leur jeter des coups d’œil amusés, n'ayant pas l'habitude de voir l'éleveur ainsi. Toutefois, ses gratouillis s'arrêtèrent net quand la comparaison de l'Enodril arriva à ses oreilles, et il l'affubla d'un regard noir particulièrement blasé, grommelant dans sa barbe. Il se sent plus péter, là, comme ils disent ici.
Puisqu'il était plus occupé à chercher un moyen de lui répliquer qu'à faire attention à ses gestes. Il n'était pas rire qu'il se mette à le tripoter de toute façon, et cela ne le perturbait pas des masses. Toutefois, il ne s'attendait absolument pas à ce que l'autre lui chippe sa cape. Le soigneur écarquilla les yeux et sa bouche s'ouvrit, voulant protester contre ce chapardage qui ne lui plaisait guère. Il essaya de lui reprendre sur le moment, sans succès, laissant même lui échapper un geignement ridicule de mécontentement. Héééé ! J'me sens à poil, sans ! Néanmoins, il se tut vite quand il remarqua que la vision était loin, très loin de lui déplaire. Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, ses yeux passèrent quelques secondes de trop à matter l'autre, et il ravala de nouveau sa salive, persuadé que ça ne devait pas être très légal, tout ça. Il ne savait pas pourquoi diable il avait un tel fétiche, mais restait qu'il n'était pas aussi indifférent que ce qu'il aurait aimé faire croire face à ce qu'il voyait. Le dévorer du regard n'était pas vraiment dans son habitude, encore plus quand l'autre était juste en face. Ne sachant pas trop pourquoi il avait senti un coup de chaud le traverser, il se força à arborer une expression moqueuse, ne serait-ce que pour garder la face. Une moue sarcastique sur le visage, il reprit la parole.
« … Ouais, mais elle ne te va pas du tout. Fais attention, je vais peut-être finir par aller voir le voisin. »
Il ricana stupidement, fier de sa petite boutade pas drôle, mais remarqua malgré tout qu'il avait perdu ses couleurs. Puis, se sentant plus confiant et assuré, il se rapprocha avec une moue joueuse aux lèvres, et passa ses mains autour de la taille de l'aîné. Son ton était amusé, très légèrement provocateur sur les bords, mais il ne put s'empêcher de glousser sur la fin.
« C'est bête, il va falloir que je la garde près pour m'assurer qu'elle ne disparaîtra pas. »
Oui, c'était nul. Nul à chier, même, mais eh, personne ne les voyait, non ? Pas de raison de s'inquiéter d'avoir l'air ridicule. En outre, puisqu'il aurait été bête de s'arrêter en si bon chemin, il tapota légèrement sur le crâne de l'autre avec ses phalanges, en prenant toutefois soin de ne pas y aller trop fort. Un sourire à mi-chemin entre la taquinerie et l'attendrissement, il continua sur sa lancée mièvre à souhait.
« Je t'ai déjà dit de surveiller ton melon, non, hm ? Tu vas finir par dépasser le mien, à ce rythme. »
Ce n'était pas vrai, et il ne faisait que rire, mais qu'est-ce que ça faisait du bien de pouvoir s'amuser et ne pas être maltraité par des pensées plus sombres... Même si il avait encore du mal à se faire aux bouleversements de ces derniers jours, il devait avouer qu'à force, il finirait sûrement à s'habituer à son nouveau rythme de vie. Après tout, puisqu'il ne serait pas seul, il n'avait pas grand chose à craindre. Le soigneur déposa un baiser sur le front de son copain, et tira un peu sa main vers l'extérieur. Puisque Lyra et Kagami étaient toujours endormies...
« D'ailleurs en parlant de ça... J'ai faim. On va manger dehors ? Je te dois bien ça, après ces deux derniers jours. »
Trop de chamboulements en peu de temps avaient tendance à fatiguer, mais pour l'instant, Natsume était persuadé qu'ils ne seraient pas si durs à surmonter, quels qu'il soit. Sans trop se vanter, il avait l'impression qu'ils étaient sur le bon chemin, et si l'éleveur était quelque chose, c'était avant tout un perfectionniste. Continuer à avancer malgré les difficultés de la vie sur cette île n'était pas une idée qui l'embêtait tant que ça.