Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


Son malaise était visible. Celui de Max. Mais je fis comme si je n'avais rien vu, sans doute par respect, pour qu'il ne se sente pas plus gêné encore. Je fis aussi comme si je n'avais pas remarqué la colère de Turbo bien plus repérable que celle de son dresseur à l'égard de Damien & de la manière dont il s'était comporté, cette fois pour ne pas lui lancer une pique acide. Car oui même si je pouvais comprendre que le Mustébouée s'indigne fort, ou que mon frère de cœur s'indigne, je défendrai quand même mon amoureux.. Sur ce coup-là du moins, hein. Parce qu'il avait encore bien des circonstances atténuantes, dirons nous. Cinq ans de mensonges, d'insanités auxquelles il avait apparemment fini par croire.. Maxwell & moi mariés, Crystal notre fille. Ces affabulations de journalistes nettement à côté de leurs pompes, & dont le Régime avait bien profité pour le faire souffrir, sachant visiblement l'amour qu'il avait déjà pour moi. Savaient-ils que cet amour était entièrement & irrévocablement réciproque, ou avaient-ils eux aussi cru les infamies de ces journaux qu'ils lui avait présentés pour tenter de le briser? Nul ne le saurait jamais, sans doute. Mais une chose était certaine ; lorsque la nouvelle, que j'avais presque oubliée avec tout ça, du fait que Max était de "l'autre bord" était tombée comme un scandale via une photo volée & exposée partout telle un trophée, les geôliers de mon amoureux ne s'étaient en aucun cas empressés de venir lui montrer cela. En réalité cela, je n'y pensais que lorsque Maxwell l'évoqua à mots couverts ; disant que si Dam avait lu les journaux, il saurait que cette théorie ne tenait pas la route. Si on lui avait tout dit oui, il aurait eut cet espoir que peut-être je ne l'avais jamais oublié, il aurait su ce scandale paru il y a quelques jours, il aurait su que le Maître Coordinateur était gay & qu'il n'avait donc rien pu se passer entre lui & moi. Mais pourquoi ces maudits Régimeux auraient-ils donné de l'espoir à un de leurs prisonniers qu'ils voulaient voir se briser, hein? Un petit sourire triste & désabusé & contrit aussi s'esquissa sur mes lèvres à cette idée. Des mensonges, des mensonges. Rien de pire pour briser un homme que lui arracher l'espoir ; & ils avaient bien failli réussir à ce qu'il m'avait semblé comprendre en le retrouvant. Mon cœur s'étreignit alors que cette pensée m'effleurait, & je m'empressais de la repousser au plus loin.

C'était loin désormais, loin derrière & à oublier ; ils ne pourraient plus s'en prendre à lui désormais, plus jamais lui faire penser qu'il n'était pas le seul & unique à mes yeux. Il n'y avait plus que le présent sur lequel nous devions tous nous concentrer désormais, & sur lequel Max m'aida peut-être inconsciemment à me concentrer. Prononçant quelques mots à la suite directe de ses précédentes paroles qui m'avaient plongée dans un instant de réflexions intenses & rudes, quelques mots qui me tirèrent aussitôt de mon esprit encore bien embrouillé. Trois mots très simples & brefs, en soi. "Je suis gay". Juste cela, juste cette évidence énoncée de la manière la plus claire qui soit. Mon regard s'illumina tout simplement en l'entendant dire cela, bien que le sens de la question intégrant ces paroles restait lourd pour moi. Il l'avait dit, il avait reconnu oralement l'inéluctable, il avait enfin admis totalement être de ceux préférant les hommes. & malgré la lourdeur étrange de l'instant, malgré la difficulté du discours dans lequel il avait prononcé cet aveu, je ne pouvais qu'être fière de lui, & lui sourire avec toute la sincérité que j'avais. Heureuse pour lui, car j'en étais convaincue, cela lui permettrait enfin d'avancer. & son sourire, son grand sourire teinté de joie & de fierté, démontrait bien qu'il le savait aussi ; & que donc cela serait d'autant plus aisément réel. Quelle que soit la lourdeur du contexte où ils avaient été prononcés pour la première fois par mon frère de cœur, ces trois mots gardaient tout leur sens qui avait dû le libérer d'un sacré poids, après tant de temps à nier cette évidence pourtant nette. Je faillis rire lorsqu'il reprit la parole l'air de rien après, sur une proposition légère, bien bien plus légère que cette question pesante à laquelle je me sentais encore quand même le devoir de répondre. Ne serait-ce que pour tout clarifier quant à la situation qui nous attendait dans la maison ; enfin, au moins mon humeur s'était de nouveau allégée, me permettant de parler posément, d'un ton presque doux, comme une simple constatation sans sentir encore une fois mes épaules s'alourdir du poids de ma trop longue séparation avec Damien.

- En tout cas, il y a cru jusqu'à ce qu'il apprenne que tu m'es comme un frère ; mais il a la rancune tenace. A mon avis c'est le Régime qui lit les journaux, & retransmet parfois ce qui l'arrange.. Je pense qu'ils ont légèrement trié ce qu'ils lui ont dit te concernant, & qu'il n'en sait rien.

& je ne commentais pas plus que cela son aveu oral signe qu'il avait enfin pleinement admis ce qu'il était. Quel besoin de toute façon? Mon regard lorsqu'il l'avait dit avait sans doute été le commentaire le plus efficace & le plus sincère que j'aurais pu lui faire, la meilleure des félicitations & des marques de fierté. Alors pourquoi y ajouter des mots qui de toutes les manières seraient futiles & insuffisants? Je me contentais d'un nouveau sourire avant de hocher la tête, en me souvenant de ce qu'il avait ajouté.

- Tu as bien raison, & en effet je meurs de faim.

Invitant d'un bref signe ses pokémons à nous suivre également, je prenais le poignet de Louna dans ce geste familier & rassurant avant de me détourner vers la maison, passant le seuil pour entrer dans le petit vestibule où nous pûmes poser les affaires inutiles. Ceci fait nous n'avions plus qu'à vers la porte donnant sur le salon, où s'affairaient les parents pour amener sur la table ce que maman avait rapidement préparé pour nourrir tout le petit monde qui s'était réuni dans la pièce. & c'est ce que nous fîmes, rejoignant ainsi en bons derniers tous les autres qui étaient déjà là. Dans un coin Many observait la scène de son regard doux & protecteur, & en me voyant il hocha juste légèrement la tête en guise de salut, que je lui rendais de la même manière. Maelys s'était assise au côté de Mercedes, distribuant à chacun les assiettes & autres pièces de vaisselle que ma mère lui confiait à chaque aller-retour, tout en discutant légèrement avec sa voisine. Crystal de son côté avait visiblement tout sauf envie d'aller à table, préférant chahuter dans un coin avec ses pokémons ; & ce n'était pas faute que mon père lui signale régulièrement qu'il serait bien qu'elle rejoigne les autres pour manger elle aussi, comme les grands.

M'avançant dans la pièce, j'indiquais à papa de laisser tomber d'un simple sourire, en me dirigeant vers la fillette. Déposant un baiser sur sa tempe, je l'avertissais & lui rappelais à la fois que ce ne serait pas ainsi tous les jours ; & elle promit avec ses mots d'enfant que ce serait exceptionnel. & je le lui accordais, me relevant après lui avoir adressé un petit clin d'œil en lui soufflant de ne pas oublier de manger quelque chose quand même ; mais cela je ne doutais pas qu'elle le ferait sans rappel, tant qu'on la laissait profiter de ses compagnons qu'elle avait bien dû craindre ne jamais revoir, d'une certaine façon. Je pouvais bien comprendre & lui accorder après tout, tant que cela restait en effet exceptionnel ; aussi exceptionnel que l'était cette journée pour chacun de nous en somme. La laissant à ses jeux avec ses jeunes pokémons, je me dirigeais à mon tour vers la table, m'asseyant à côté de Damien dont je peinais décidément vraiment à m'éloigner bien longtemps. Oui, même si je savais toujours pas vraiment si j'étais plus touchée ou agacée de son comportement avec Max quelques minutes plus tôt.

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


En m'asseyant près de mon amoureux & de Louna qui me suivait de près, j'avais presque mécaniquement saisi une pokéball à ma ceinture, libérant ainsi Cathy de la prison sphérique où elle était retournée s'enfermer d'elle-même dans la nuit. La Capidextre, lançant un bref regard alentour pour analyser rapidement la situation, m'avait souri avec grande sincérité & joie réelle, absolument pas teintée d'agacement en devinant celui qui perçait encore un peu en moi. Durant ce temps la main de Damien, de l'autre côté, s'était emparée de la mienne avec un certain empressement, comme si j'allais disparaître s'il ne me retenait pas ; & ô comme je pouvais comprendre ce sentiment. Sans rien dire, je serrais sa main même si je lui en voulais peut-être encore un peu, adressant un petit clin d'œil à mon amie simiesque qui laissa échapper un petit rire avant de presque détaler vers la cuisine, sans doute pour proposer son aide à mes parents dont elle avait entendu qu'ils s'y affairaient. Alors avec un léger rire en réalisant qu'elle ne s'était pas présentée à mon compagnon qu'elle voulait pourtant rencontrer depuis longtemps, je reportais le regard sur lui, croisant le sien où je me perdais dans le silence, durant plusieurs longues secondes sans doute. Son sursaut lorsqu'il réalisa que mon père lui tendait une assiette m'amusa, me tirant un léger sourire moqueur, bien injustifié puisque je ne l'avais pas plus remarqué que lui. Cela eu le don de nous ramener tous deux à la réalité disons, & ce n'est que là que je m'aperçus des regards qui se posaient sur nous régulièrement ; des regards qui n'avaient rien de dupes quand à notre relation, & auxquels je décidais de ne pas prendre garde. Par contre celui, venimeux, que Dam lança alors à Max, ça je ne le manquais pas. Mon agacement aurait-il pu être plus clair, alors que mes yeux allaient de l'un à l'autre & que cet échange n'en finissait pas? Doucement mais fermement, je serrais la main de mon amoureux, cette main qui n'avait pas lâché la mienne, pour lui rappeler ma présence, avant de me pencher vers lui de manière à pouvoir m'adresser à lui seul. Un peu un avertissement avertissement si l'on veut, sur un ton à la fois tendre & légèrement moqueur sans doute.

- T'as rien à craindre de lui, idiot..

Je n'eus guère le temps de dire quoique ce soit de plus ni de lui dire à quel point, que Cathy & les parents revenaient déjà avec la nourriture ; faisant tomber mon murmure dans l'oubli alors que mon père déposait le premier son chargement sur la table avec un "& voilà!" invitant les convives à se servir. Ce que personne ne manqua de faire, profitant tous de ce petit-déjeuner bien agréable après les tensions des derniers jours. & surtout Damien n'y manqua pas, une fois que tout le monde se fut un peu servi, remplissant alors son assiette comme s'il espérait combler toutes les carences de cinq ans d'incarcération en un seul repas ; s'attirant par la même plusieurs regard amusés. Des regards qui se détournèrent tous rapidement cependant, compréhensifs malgré tout & respectueux ; chacun se concentra alors sur son repas. Pendant quelques instants tout ne fut que discussions légères entre Maelys & Mercedes qui avaient repris leur conversation à laquelle se mêlaient régulièrement les autres protagonistes de la scène, & des rires parfois, & ce repas auquel chacun faisait honneur. Quelques instants seulement oui, jusqu'à ce que Damien prenne la parole d'une voix forte, adressant à Crystal quelques mots qui firent naître plusieurs sourires rieurs autour de la table. La petite, qui se trouvait toujours avec ses pokémons dans un coin, fronça les sourcils une seconde en l'entendant, mi contrite mi pensive, avant de se détendre & d'offrir à son père inconnu un sourire angélique. Mimique que le principal intéressé ne vit pas, pas plus qu'il ne vit la fillette se débattre pour se lever en parlant à voix basse à ses pokémons qui la couvraient toujours d'attentions, des mots que personne d'autre n'entendit. Il ne vit rien car il s'était concentré un instant sur Kiona pour lui donner une tranche de ce bacon grillé qui plaisait visiblement à tout le monde ; & l'instant d'après c'était sur les autres personnes autour de la table qu'il reporta son attention, toujours de si bonne humeur. Sa question adressée plus à mes parents qu'autre chose fit sourire plusieurs convives à nouveau (comme si papa & maman se seraient débarrassés de quoique ce soit lui appartenant, hein), & le commentaire qu'il ajouta fit rire. Même que Maelys lança une phrase moqueuse ressemblant à quelque chose comme "Ça va les chevilles, hein?", qui alimenta un peu plus les rires.

- Toutes tes affaires sont restées à leur place Damien, nous n'avons rien jeté. Mais il me semble que ta guitare, c'est Solène qui la conserve, non?

C'était bien le cas. Souriant légèrement en coin, j'hochais la tête doucement avant de tourner le regard vers mon amoureux, expliquant brièvement la raison de ce choix que j'avais fait cinq ans plus tôt, en comprenant qu'il ne rentrerait pas de sitôt. Ce choix de récupérer cet objet qui je le savais, comptait énormément pour lui, & d'en prendre soin afin d'éviter que le temps dans un placard ne l'abîme. J'étais après tout la mieux placée pour ça ; ne m'étais-je pas mise à la guitare quelques temps après lui après tout? Je savais comment traiter ces instruments, & j'avais traité la sienne avec le même soin & la même régularité que les deux miennes.

- Je l'ai entretenue, pour que tu la retrouves en bon état à ta sortie.

& j'eus à peine le temps d'achever cette petite phrase d'explication qu'apparut soudain Crystal, ayant réussi à poser sa Zorua à terre assez longtemps pour réagir aux paroles que Damien lui avaient adressées.. En venant littéralement se hisser sur ses genoux! Moi-même j'avais à peine le temps de la voir venir cette petite friponne, tellement elle s'était approchée vite & discrètement, repoussant l'air de rien les bras de son père le temps de grimper sur ses jambes. & une fois installée, elle lui tira simplement la langue avant de s'expliquer en quelques mots, rieuse & visiblement fière de son méfait :

- Comme ça, tu seras obligé de m'en laisser!

Elle aurait ajouté "& toc" que l'effet aurait été le même.& ses pokémons absolument pas en reste, vinrent bien vite en rajouter une couche ; désireux de rester proches de la fillette, ils vinrent tous à leur manière autour de la table. & si Evan se contenta d'aller se blottir contre sa mère restée près de Lys, si Margo vint juste se coucher derrière la chaise de Dam & si Nizar se contenta d'investir mon épaule, Zola se montra plus audacieuse.. La petite Zorua en effet, dans sa précipitation, grimpa sur le dos de Kiona ainsi qu'elle le faisait souvent avec Many ou Arès, allant se placer sur son épaule pour tendre le museau vers Crystal ; avant de se laisser soudain tomber à terre en adressant un regard d'excuse à la belle Arcanin, comme réalisant soudain qu'elle la connaissait à peine. L'amusement général était presque palpable dans le salon où régnait ce matin la bonne humeur, face à cette gamine polissonne qui venait de s'incruster sur les genoux de celui qui l'avait taquinée quelques instants plus tôt, face aux réactions de ses pokémons qui la suivaient de près ; même que j'entendis les rires légers & doux de ma mère & Louna, ainsi que ceux plus francs de Mercedes, Maelys, Cathy & papa. Moi-même si je n'émis pas le moindre son, je ne pus que sourire affectueusement devant cette scène dont mon regard ne pouvait guère se détacher, à la fois attendrie & amusée de l'attitude de la petite ; même si je ne pouvais empêcher mon cœur de s'emballer dans l'attente, & peut-être un peu l'inquiétude même si je ne la sentais pas vraiment, de la réaction de Damien face à cette initiative de la fillette.

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


Je n'eus cependant même pas le temps de me tendre imperceptiblement par cette inquiétude que je n'avais pas repéré, car son rire me détendit aussitôt. La joie resta ainsi la seule émotion, entachée seulement par la bonne humeur, qui primait sur mon esprit. Avait-il seulement conscience d'avoir agit un peu comme un père en appelant la fillette à table, quel que soit le niveau de taquinerie qu'il avait utilisé pour cela? Probablement pas vraiment. En vrai, je ne me posais moi-même pas réellement la question, me concentrant seulement sur cet instant présent dont je profitais pleinement. M'amusant de l'échange entre Damien & Crystal, qui bien qu'il soit centré sur quelques tranches de bacon qu'ils se partageaient en se chamaillant un peu, dénotait encore une fois d'une certaine complicité déjà bien ancrée. Une complicité qui présageait bien pour l'avenir, sans doute. Ça non plus je n'y pensais pas vraiment, pas plus que ça du moins. L'instant présent était suffisant pour que je me contente de songer cette remarque intérieure sans qu'elle n'appelle à nouveau les doutes, les questions ou les inquiétudes. Je souriais en les regardant, oubliant presque mon propre repas pour les voir se partager le bacon jusqu'à la dernière tranche. Pendant ce temps la Zorua avait grimpé de nouveau sur l'épaule de Kiona non sans la remercier chaleureusement, & observait elle aussi la scène sans faire valoir plus sa présence. Attendrie également? Sans doute, oui. & puis, une fois la dernière tranche de bacon disparue, vint la proposition quelques peu saugrenue que Damien adressa à la fillette qui n'avait pas quitté ses genou pour autant. Une proposition qui me surprit un peu, mais pas entièrement non plus comme je pouvais comprendre le besoin qu'elle contenait ; celui de couper ces cheveux qu'il devait bien trouver trop longs quand même. & la petite en réponse, ayant porté ses yeux d'azur vers lui pour l'écouter, esquissa un grand sourire. Elle n'avait jamais été très portée sur les jeux de "tête à coiffer", leur préférant nettement ceux avec les pokémons, mais l'idée lui plaisait visiblement. Sans doute en grande partie pour la seule pensée d'aider, ou d'essayer quelque chose de nouveau, ou que sais-je encore ; le fait est qu'elle se tourna vers moi dès que le besoin de mon accord fut exprimé, la demande bien visible dans ses yeux étincelants bien avant qu'elle ne parle.

- Oh maman, s'il-te-plaît dis!

& je riais, probablement une fois encore comme une bonne partie des convives si ce n'était tous. Je riais doucement, en me demandant un peu qui pourrait sincèrement ne pas fondre devant tels regards que ceux que Crystal & Damien avaient tournés vers moi, l'une questionnant & l'autre se contentant d'un sourire. Pas de problème c'était bien le père & la fille, & maintenant qu'il était là je le reconnaissais d'autant plus dans les agissements de la petite. & j'hochais légèrement la tête, un petit sourire aux lèvres.

- Très bien, on jouera aux coiffeuses dans ce cas. Je t'assisterai avec plaisir ma puce.

Mes paroles se ponctuèrent d'un petit clin d'œil à son égard, alors qu'elle souriait en retour, me remerciant déjà avec bonne humeur & un certain enthousiasme rafraîchissant. Était-ce vraiment possible d'être si adorable? Plus de quatre ans & demis que je me posais la question au contact de ma fille, & qu'elle ne cessait chaque jour de me prouver que oui en l'étant un peu plus que la veille. Les enfants ont comme un don pour être mignons, mais elle plus que les autres, j'en étais convaincue depuis bien longtemps. & elle avait toujours su convaincre un peu tout le monde sur son passage. Sans rien ajouter je relevais ensuite les yeux vers Damien à qui je souriais de nouveau, juste heureuse sans penser au reste pour le moment. Pourtant le reste ne tarda pas à se rappeler à moi, & ce fut Cathy qui le fit remarquer, revenant par ici pour se glisser entre les chaises de Louna & moi-même le temps de me tapoter sur le bras & de m'indiquer la porte faisant le lien entre salon & vestibule ; cette porte qui se trouvait face à moi, & que venait de passer un Gardevoir aux yeux noirs plutôt que rouges. Un Gardevoir n'en étant pas vraiment un & que je reconnaîtrais entre mille, puisqu'il s'agissait de nul autre que mon Metamorph, de retour en cette heure matinale après une nuit probablement passée à Baguin vu qu'il venait de l'extérieur où il avait dû arriver par Téléport. Pas grand monde ne l'avait déjà remarqué je pense, seulement ceux de mon côté de la table & qui avaient eu le regard au bon endroit à son endroit. Croisant le mien, le pokémon morphing sourit légèrement en hochant doucement la tête sans mot dire. Il n'aimait pas beaucoup parler lorsqu'il était sous d'autres formes, & je pouvais bien le comprendre ; parler avec d'autres voix que la sienne sans l'avoir voulu ne devait guère être plaisant, même lorsqu'on adore comme lui se "déguiser". Son hochement de tête acheva cependant de me détendre, car je savais ce que cela voulait dire. Je savais qu'autant qu'il puisse en juger, n'étant ni médecin ni pokémon de médecin, Galia allait bien. & cela me faisait réellement plaisir à apprendre, car malgré toutes mes émotions embrouillées depuis qu'elle avait été blessée, malgré la rage impuissante qui m'avait aussitôt habitée, j'avais eu réellement peur pour elle, peur de la perdre. L'air de rien, il tendit le bras sans quitter la forme de Gardevoir qui lui était alors bien pratique, par dessus l'épaule de Maelys dont il s'était approché directement, pour saisir une pomme dans laquelle il mordit avec délice. La jeune femme réalisant alors sa présence pour la première fois depuis son arrivée quelques petites secondes plus tôt (comme tous ceux situés de son coté de la table sans doute), leva le regard vers lui avec un léger sourire un peu coupable, qui je tromperait personne sur ce qu'elle s'apprêtait à demander.

- Oh Medhy tu tombes bien, j'étais justement en train de me dire qu'il allait falloir que je passe au Centre ; tu pourrais m'y mener, s'il-te-plaît?

Serviable & s'en étant probablement douté, le "Gardevoir" se contenta de lui sourire en hochant la tête pour toute réponse, tout en prenant une dernière pomme avant d'indiquer d'un geste à ma petite sœur que c'était quand elle voulait. Alors elle se leva & après l'avoir chaleureusement remercié, se tourna vers nous.

- Génial, merci beaucoup. Je serai de retour d'ici une heure ou deux normalement, juste histoire de voir comment Méryl s'en sort. Oh & je te ramène des nouvelles sans faute, Soso.
- Merci Lily.

Nous échangeâmes un bref sourire, puis elle tendit un bras à mon pokémon qui les téléporta aussitôt, emportant aussi Paola qui s'était rapidement hissée sur l'épaule de sa dresseuse. Si quelqu'un se formalisa de ce départ express? Pas vraiment non ; après tout, papa ne faisait-il pas pareil lorsque seuls ses pokémons & aucun humain de confiance veillait sur la Pension? N'était-elle pas exactement dans ce cas, ayant laissé son Centre sous l'égide de sa Méganium & d'une partie de son équipe? & puis tous sachant la raison des paroles qu'elle m'avait adressées, cela lui donnait une autre bonne raison que personne ne pourrait lui reprocher de faire un saut à Baguin. Les deux seuls qui devait bien se poser des questions était sans doute Damien, à qui une partie des paroles de Maelys avait dû échapper, & Crystal puisqu'elle n'avait peut-être -je l'espérais du moins- pas vu Galia se faire tirer dessus pour la protéger. Pour autant l'inquiétude du regard de cette dernière n'était pas vraiment pour me rassurer à ce sujet, lorsqu'elle leva ses yeux innocents & pleins de questions vers moi..

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


- Dis maman, elle va bien Galia hein?

Voici qui confirmait d'un coup, d'un seul, toutes mes craintes à son sujet. Au sujet de sa perspicacité que je savais parfois trop grande pour son propre bien, & au sujet de ce qu'elle avait peut-être pu voir. Car elle avait bien senti que si Medhy jouait les Gardevoir c'est qu'il y avait un problème avec sa protectrice. Car si elle s'inquiétait de sa santé c'est qu'elle en avait peut-être quelques raisons. Je me souvenais alors d'un coup d'une des images que m'avait montrées Galia avant que je ne l'arrête, me souvenais de ce flash où elle avait croisé le regard de la fillette s'endormant alors que leur agresseur appuyait sur la gâchette. Arceus.. La petite se souvenait-elle donc de cela? Sa voix mal assurée, son regard inquiet, sa peur palpable.. Tout semblait m'indiquer que d'une façon, oui, elle devait en avoir quelque mémoire. & je serrais un instant les poings sous la table, pour maîtriser la colère qui montait à l'idée que ma fille avait probablement était plus directement confrontée encore que je ne le craignais à ces horreurs dont je faisais tout pour la préserver. La tension avait d'un coup grimpé dans la pièce, dès l'évocation du nom de la blessée, & je me doutais bien que ce n'était pas pour rassurer la petite qui commençait à s'agiter. Inspirant profondément je m'exhortais donc au calme, aidée en cela par la patte de Louna qui se posa sur mon bras, alors que mes parents & Mercedes commençaient à débarrasser la table sans rien dire, alors que Tarek s'effondrait en pleurs contre son dresseur. Au final ce fut encore la voix de Damien qui me ramena à la réalité. & ses questions étaient légitimes. Il ne pouvait en effet pas savoir à qui appartenait ce nom qui avait causé tant d'émois, puisque je n'avais connu sa porteuse que plusieurs mois après qu'il eut disparu. Kiona leva le museau vers moi dans un geste réconfortant alors que son dresseur laissait passer un silence, & je caressais légèrement son cou pour la remercier. Si mon amoureux était totalement perdu dans cette étrange ambiance, son Arcanin avait deviné sans mal les tourments dans lesquels découvrir ce dont ma fille se souvenait m'avait lancée, & ceux qu'animeraient ces deux questions sur Galia auxquelles je devrai répondre. En eus-je le temps, non. La voix de Damien retentit de nouveau avant que je n'eus pu ouvrir la bouche, me prenant de court. Cette fois son ton en plus de l'incompréhension, s'était teinté d'une certaine tristesse & de la douleur de se sentir impuissant, d'avoir manqué comme il le disait bien des épisodes. & je mis alors toutes mes peines de côté, je les repoussais avec une force dont je ne me serais guère crue capable pour me parer d'un regard sincèrement assuré alors que je prenais sa main dans la mienne, serrant doucement ses doigts abîmés tout en lui soufflant quelques mots, une promesse en quelques sortes.

- Tu les rattraperas vite ces épisodes, t'en fais pas pour ça.

Je lui souriais tendrement, confiante. Oh car je ne doutais effectivement pas qu'il se mettrait bien vite au courant de tout, tout ce qu'il avait pu manquer en cinq ans, tout ce dont il pourrait se renseigner rapidement. Je n'en doutais pas un seul instant, & quelles que soient ses questions j'y répondrai même, pour l'y aider, toujours pour l'aider. Oui, même cette question qu'il venait de poser, cette question sur Galia qui m'étreignait le cœur par les inquiétudes que cela réveillait en moi, par la tension qui avait envahi la pièce à son évocation. La belle fée était appréciée de tous, & chacun avait craint pour elle en découvrant qu'elle avait été grièvement blessée. Chacun craignait encore un peu les suites de sa plaie. & tous ceux qui avaient été là sur l'instant se souvenaient ma colère sourde, alimentée par la tension des derniers jours, par la rude mission qui approchait. L'enlèvement de Crystal couplé à la blessure quasi mortelle de mon alliée chromatique, ces deux faits liés avaient fait déborder le vase, m'avaient faite exploser littéralement. J'avais bien failli me jeter sans réfléchir sur le Bloc R, seule, accompagnée de seulement mes pokémons qui n'auraient rien fait pour m'en empêcher car ils se seraient animés d'autant de colère, à tous les coups. Un soupir m'échappa un peu malgré moi alors que je chassais ses souvenirs, serrant légèrement la main de mon amoureux avant de relever les yeux vers lui sans même savoir quand je les avais détournés.

- Galia est ma Gardevoir. Elle.. Elle a été blessée par balle, hier.

& Crystal écarquilla les yeux alors que par mes mots répondant à la fois à sa question & à celle de Damien, tombait la sentence. Elle se crispa presque imperceptiblement aussi, devinant sans doute très bien ce que cela signifiait ; que sa protectrice avait bien été blessée en tentant de la défendre. Quand mon regard dévia légèrement vers elle, je vis sa culpabilité qui me fut comme un poignard dans le cœur. Oh oui, elle avait deviné sans mal, il n'y avait qu'à voir ce sentiment dans ses yeux, ce sentiment qui me révoltait, qui je le sentais révoltait également la Lockpin toujours à mes côtés. Car c'était son kidnappeur le seul coupable, c'était celui qui avait tiré, pas elle, pas Galia, personne d'autre que le monstre qui les avait attaquées. La tension montée dans la pièce me fut d'un coup étouffante. Tant que je me parais d'un sourire en parcourant la table du regard, cherchant ceux des personnes encore présentes dans l'espoir de les pousser à s'apaiser par mon ton léger.

- Mais elle va bien rassurez-vous, Medhy n'aurait pas été si souriant sinon. & puis, Lys dit qu'elle est tirée d'affaire.

Cette petite phrase, je l'avais peut-être un peu dite pour m'auto-convaincre de ce fait que je ne pourrais moi-même accepter pleinement comme réel que lorsque Maelys me l'aurait confirmé, que lorsque son avis de médecin m'aurait une fois encore confirmé que mon amie était hors de danger. Cette petite phrase je l'adressais avant tout à Crystal qui avait posé la question, & à Tarek qui s'était effondré au rappel de l'événement. Doucement, je levais ma main libre vers le visage de la fillette toujours assise sur les genoux de Damien, contre lequel elle s'était comme recroquevillée en entendant ma confirmation que Galia était blessée, & effleurait doucement sa petite joue du bout des doigts. Chassant ma propre inquiétude, je lui souriais légèrement pour la rassurer lorsque son regard rencontra le mien, mimique à laquelle elle me répondit finalement par un petit sourire un peu timide, mal assuré, mais bien moins coupable déjà. Encore heureux!

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


Oh, je savais pertinemment qui était la cause de nos tourments, de tous nos tourments apparemment. J'avais eu avec l'enlèvement de Crystal, l'agression de Galia, la confirmation de ces doutes qui metreignaient depuis un moment déjà. Le Régime se jouait de nous, le Régime se jouait de nos malheurs & se complaisait à nous faire souffrir ; mais parmi tous les Régimeux il y en avait un, qui se complaisait apparemment plus que tous les autres réunis à s'en prendre spécialement à nous. Nagel, ce même Nagel dont je me méfiais depuis longtemps, que j'avais soupçonné avec raison d'être impliqué d'une façon ou d'une autre dans la disparition de Damien. & c'était bien lui, il y avait participé, il en avait rajouté. Il était ce Dio Silvery dont j'avais régulièrement entendu parler au sein de la Résistance, cet homme fou & dangereux, j'en étais intimement convaincue même si je n'avais pas eu de confirmation directe. Après tout je l'avais vu très clairement dans les souvenirs de Galia, c'était lui qui l'avait blessée, lui qui avait emmené Crystal. Y avait-il meilleure confirmation possible de son implication dans cette histoire? Que j'ai raison ou non quand à son identité au sein du Régime, sa culpabilité était indéniable.

Mais ce n'était guère le moment d'y penser, n'est-ce pas? Revenue à l'instant présent depuis que j'avais choisi l'option de rassurer un peu tout ce monde tendu autour de la table, j'avais repoussé colères & déductions dans un coin de mon esprit. J'aurai le temps d'y revenir plus tard après tout, j'aurai le temps d'y réfléchir auprès de la Résistance plutôt que maintenant dans le salon de mes parents, où seule devrait primer la joie des retrouvailles plutôt que la rage de ce que nous avions pu vivre ou envers les coupables. Entendre la voix de Damien me rassura, même si c'était à Crystal qu'il s'adressait ; car après tout hein, si forte & rationnelle que je veuille me montrer quant à cette histoire, au fond je restais terrifiée. Perdre un pokémon, je ne voulais plus jamais vivre ça. Encore moins de telle manière. Ils m'étaient des proches comme mes proches humains, ils m'étaient des amis précieux. & que Galia soit de type normal ou non, elle s'était imposée à la fois comme l'un des meilleurs éléments de mon équipe & comme une alliée aussi irremplaçable qu'immuable, en elle je plaçais une confiance juste aveugle & j'avais à son égard une affection plus que sincère. La perdre.. Serait un traumatisme réel, que je ne voulais même pas envisager mais qui continuait de me tourmenter malgré tout le rationalisme dont je tentais de faire preuve pour me convaincre qu'il n'y avait vraiment plus à s'en faire.

Mon amoureux se tourna vers moi dès la fin de sa petite tirade rassurante à la fillette, & nous échangeâmes un long regard qui acheva, l'air de rien, de me détendre. Avec un léger soupir je repoussais finalement toutes ces mauvaises pensées, songeant simplement que j'irais la voir dès que possible & que Medhy serait déjà revenu m'alerter si un problème s'était déclaré. Esquissant un léger sourire bien plus paisible, je baissais finalement les yeux quelques instants après, rompant le contact visuel lorsque Crystal se mit à rire doucement mais franchement, chatouilleuse, lorsque pour achever de tuer son inquiétude Kiona donna quelques coups de langue sur ses orteils. Il avait suffit de quelques secondes, & la bonne humeur était revenue sur le salon, chassant peu à peu la tension étouffante. Heureusement, heureusement. Chacun vaquait à ses occupations désormais que la table était débarrassée ; Maxwell avait rejoint Mercy & maman à la vaisselle, papa profitait de ce temps d'accalmie pour parcourir l'hebdo de la Compétition, Margo avait rejoint son père dans le coin du salon où il s'était installé & dormait désormais contre son flanc, Evan profitait un peu de ses cadets & de sa mère, les deux autres pokémons de Crystal chahutaient avec Cathy.. Débarrassé de la tension oppressante, le salon était bien plus agréable, vraiment.

Damien s'était levé finalement, après avoir hissé la fillette sur ses épaules, lançant comme moi un regard alentour dans la pièce à vivre de la maison familiale. Sur son perchoir, l'enfant semblait aux anges, souriante & le regard étincelant de vie tant que de joie, toutes inquiétude & culpabilité volatilisées grâce à son innocence. Depuis combien de temps ne l'avait-on plus portée ainsi? Mon père ne pouvait plus vraiment depuis sa blessure à la jambe trois ans plus tôt, & pour moi elle était trop grande depuis pratiquement deux ans. Louna s'était levée elle aussi, se plaçant à mes côtés une patte sur mon épaule, le même sourire doux sur son visage que sur le mien devant ce tableau père-fille juste adorable. Quand finalement le regard de mon amoureux revint vers moi, si tendre que j'en aurai presque fondu, je quittais à mon tour ma chaise pour mieux lui faire face. Deux simples mots constituèrent alors ses seules paroles, une brève question débordante de millions de sens différents.

Que faire désormais? Que voilà une excellente question. Je me la posais également quelques brefs instants, sans perdre mon sourire affectueux à son égard & à celui de la fillette perchée sur ses épaules. Que faire? J'avais envie de tout, de rien à la fois. De le laisser profiter de notre famille, de ces retrouvailles tant espérées, de Kiona, de le laisser rencontrer Crystal.. Ou de le garder égoïstement pour moi, qu'on se retrouve juste tous les deux, qu'on rattrape le temps perdu. Tant & tant de choses, souvent contradictoires, entre lesquelles je devais choisir apparemment ; mais ce ne fut finalement aucune de ces possibilités ne fut celle qui s'imposa réellement à moi.. Non, ce fut en me souvenant de la question qu'il avait posée avant l'arrivée de Medhy que je trouvais quoi lui dire. Quand il avait parlé de sa guitare & de se remettre bien vite à la musique, je veux dire ; & en même temps que cette question, je me rappelais être allée chercher l'instrument à Nuva Eja pendant les trois jours de préparation de la mission, autant en prévision du fait qu'il voudrait forcément s'y remettre que pour me donner l'espoir que bientôt il serait là. Pourquoi ne pas lui rendre son bien dès maintenant? Un sourire malicieux aux lèvres j'avançais vers lui, suivie par Louna qui semblait avoir déjà compris le cheminement de ma pensée. Tranquillement j'indiquais d'un bref regard la porte menant aux cinq chambres ayant vu notre enfance & celle de toute la fratrie, tout en formulant quelques simples mots, une nouvelle question en réponse à sa propre interrogation.

- Tu ne voulais pas retrouver ta guitare, par hasard?

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


Sa réaction en comprenait & assimilant le sous-entendu de ma pseudo-question m'arracha un sourire amusé. La surprise anima son visage, ses yeux s'illuminèrent comme ceux d'un gosse le jour de Noël, alors qu'il déposait Crystal à terre en me demandant d'un ton peut-être un peu tremblant d'une émotion sincère s'il avait bien compris ; & pour toute réponse je me contentais d'un sourire tendre, d'un hochement de tête. Un instant plus tard il n'était plus là, se jetant presque littéralement vers les escaliers pour aller retrouver l'instrument, renouer avec la musique qui lui avait sans doute tellement manqué. L'isolation de la maison avait toujours été bonne, mais il était si pressé que je pus entendre pratiquement chacun de ses pas précipités à la recherche de sa guitare ; jusqu'à ce qu'il la trouve visiblement. & restée en bas j'avais rit, doucement, amusée, un peu affectueusement. Un rire qui ne trompa personne sur mes sentiments ; mais je n'y prêtais nulle attention, allant simplement m'assoir sur le canapé sans le moindre commentaire quant à leurs regards sur moi ou sur la porte derrière laquelle avait disparu le jeune homme. Après tout ils savaient depuis longtemps, & pour certains depuis même plus longtemps que moi, ce que j'avais à l'égard de Damien. Pourquoi m'en formaliserais-je en ce cas? Je souriais, simplement. J'étais heureuse, j'étais émue, j'étais détendue. Quelques instants après que je sois assise seulement, Crystal vint se glisser sur mes genoux, & je refermais mes bras sur elle, la serrant doucement contre moi alors qu'elle levait un regard interrogateur vers moi, probablement la seule à n'avoir pas compris où était passé Damien, pourquoi il avait si soudainement changé d'attitude & disparu après l'avoir posée à terre.

Enfin non, pas tout à fait la seule. Un jappement avait retenti comme une question à l'instant où la petite venait contre moi ; Kiona n'avait visiblement pas remarqué, elle non plus, ce que faisait Damien. Mais ce jappement comme s'il avait été un appel, enchaîna presque aussitôt sur la réapparition du jeune homme, qui vint s'installer lui aussi sur le canapé avec sa guitare dont il jouait déjà un peu, se trompant parfois de note après tant de temps ; mais cela n'était pas choquant au contraire. & bien vite ses essais, se changèrent en mélodie, une mélodie familière à mes oreilles, & à laquelle vint bien vite se mêler sa voix, & son sourire & le mien, alors que Crystal le regardait avec une certaine admiration bien qu'elle ne comprenne guère le sens de ces mots en anglais. Oh ce n'étais pas une chanson joyeuse, mais elle était belle, belle. Je la connaissais déjà certes, mais elle n'avait jamais fait tant d'écho en moi que ce matin-là, où c'était lui qui l'interprétait, où il jouait & chantait pour la première fois depuis si longtemps, où je pouvais enfin l'écouter simplement comme avant. Oui, déjà l'émotion de ce fait était grande, & son sourire me contaminait & étirait mes propres lèvres sans demi-mesure, mais les paroles.. Les paroles que je connaissais pourtant bien, en ajoutaient une couche tant la résonance, l'écho qu'elles avaient en moi à cet instant, en ce jour de nos retrouvailles, était grand. Je n'osais même pas mêler ma voix à la sienne, malgré les duos que nous avions pu faire par le passé, malgré que je savais quoi chanter. Non, je me contentais de l'écouter sans rien dire, souriante & profondément émue, avec une joie non dissimulée. Cela faisait si longtemps qu'il me manquait, que tout de lui me manquait. Je voulais juste profiter de son retour, de lui qui m'était ni plus ni moins que toute ma vie, celui qui faisait que mon cœur continuait de battre & que même en son absence je m'étais levée chaque matin en espérant le retrouver dans la journée.

La chanson s'acheva finalement, trop rapidement à mon sens ; mais aussi au sien visiblement car il enchaîna aussitôt sur une autre, puis une autre & encore une autre, sans relâche & sans prendre garde au monde qui l'entourait, qui était venu l'écouter avec des sourires non feints. Mon père, dans le fauteuil face à nous, avait refermé son journal pour reporter le premier toute son attention sur Damien & sa guitare, rejoint bien vite par maman qui s'était assise sur l'accoudoir alors qu'il passait juste un bras autour de sa taille. Louna s'était simplement installée par terre, près de moi, le regard levé tantôt vers le musicien, tantôt vers Crystal & moi assises près de lui ; & Cathy l'avait rejointe, posant sa tête sur les genoux de la lapine & fermant les yeux pour mieux apprécier les mélodies & les chants de mon amoureux, souriant légèrement son émotion dont nous n'étions que deux dans cette pièce à pouvoir apprécier toute l'ampleur. Maxwell également dans un coin de la pièce, le regardait avec un sourire lui aussi & l'écoutait attentivement ; & même Mercedes si énergique, s'était posée au calme dans le respect le plus total de cet instant. Plus aucun pokémon ne chahutait d'ailleurs, pas un son autre que la guitare & la voix de Damien chantant sur la musique produite par ses doigts sur l'instrument. Tout le monde s'était rapproché sans exception, s'était posé simplement dans le respect & l'écoute attentive de ce mini concert improvisé qu'il nous offrait. Jusqu'à ce que ses doigts, trop longtemps actifs sans que personne ne puisse dire depuis combien de temps il jouait, ne cessent tout simplement de lui obéir. Il dû s'arrêter. & c'est alors seulement qu'il sembla s'apercevoir du monde autour de lui, qui lui souriaient. Personne n'eut cependant le temps de songer à applaudir ou quoique ce soit du genre, car aussitôt dans une vague esquisse d'excuse sans mot de ce genre, il interrogea pour savoir s'il avait longtemps joué.

- Un certain temps oui. Mais peu importe.

Je lui souriais, sincère. Mon regard étincelant peut-être autant que le sien, peut-être encore un peu humide des émotions qui ont manqué de me submerger. J'avais été la première à lui répondre, mais les hochements de tête quant au peu importe m'appuyèrent bien vite avec non moins de sincérité que les mots que j'avais prononcés à voix basse mais parfaitement audible, non moins de sincérité que mon ton avait été doux. La seule autre personne à briser le silence répandu dans le salon bien paisible malgré le monde qui s'y trouvait, à peine deux ou trois petites secondes après moi, ce fut Crystal, toujours perchée sur ses genoux serrant contre elle sa petite Zorua venue la rejoindre allez savoir quand. Crystal & son innocence enfantine, & son regard émerveillé.

- Dis, c'est ta guitare à toi? Parce que, maman elle a jamais laissé personne y toucher avant, tu sais.

Si quelqu'un envisagea de lui répondre à la place de celui qu'elle interrogeait là? Personne, ni ses grands-parents, ni l'un des pokémons présents, ni même moi d'ailleurs. Personne, tout simplement.

Je suis là, me voilà.
Nous voilà, toujours ensemble ; ici sur la terre qui nous ressemble.


Dire que j'étais heureuse? Le mot était faible. Il avait soufflé toute mon attention, car même si j'avais conscience -plus ou moins- de la présence de notre famille autour, il n'y avait que lui & Crystal sur mes genoux qui comptaient vraiment. Oh & Louna & Cathy, évidemment, en tant que mes alter-ego pokémons. Mais hormis ça? Pas grand chose. Juste eux, juste eux, ceux dont j'avais le plus besoin, eux qui étaient ma vie & mon oxygène. Lui qui était mon cœur & mon âme. Notre fille qui avait été pendant 5 ans & resterait à jamais mon soleil & mon espoir. Oui j'avais conscience de la présence de notre famille autour de nous, de nos amis aussi, mais je ne les voyais pas vraiment. Respectueux de nos échanges d'ailleurs, ils commençaient à se disperser, à retourner à leurs occupations alors que Damien se tournait vers la fillette pour répondre à son innocente question. Réponse qui m'arracha un léger sourire, même s'il s'arrêta en plein milieu comme ayant réalisé quelque chose.. & l'enfant ne s'en indigna pas? J'avais dû manquer un épisode, tiens. Peut-être en rapport avec les quelques heures passés tous les deux dans cette froide geôle du Régime.. Oui probablement ; pour que la gamine ait compris si aisément, c'était l'explication la plus plausible. Quand à moi, je ne cherche pas à en savoir plus.. J'ai toutes les cartes en main aussi après tout, non? Toutes ou presque pour déduire les pièces qui me manquent, & ne pas repartir encore sur ce sujet douloureux.

De toute manière je n'eus guère le temps de penser à dire quoique ce soit. Le sommeil, cette fatigue harassante qu'il devait avoir à force de nombreuses nuits dans le noir à ne pas savoir si la vie serait toujours là le lendemain, venait de le rattraper. Il n'eut pas même le temps de poser sa guitare qu'il s'était endormi, sans crier gare, adossé au canapé où il jouait à peine quelques instants plus tard. & la petite leva un regard un peu surpris vers moi, peu habituée à voir un adulte s'assoupir aussi vite ; je lui répondis alors par un léger sourire, douce, avant de déposer un baiser sur sa joue & de l'envoyer jouer avec son Nirondelle, sa Zorua, & Cathy -cette dernière s'étant visiblement dévouée pour s'occuper des plus jeunes, déjà debout à titiller l'oisillon bleu avant même que je n'ai indiqué à Crystal de les rejoindre-. Bonne inspiration que mon idée d'éloigner la petite? Que oui. Car à peine eut-elle posé le pied à terre pour rejoindre les pokémons que je l'envoyais voir, à peine eus-je eu le temps de reporter mon attention vers mon amoureux endormi vers qui je m'interdisait d'avoir un geste tendre comme craignant de le réveiller, une main s'avança devant moi. Mercedes.. & ses paroles, qui résonnèrent quelques instants en moi. Silencieuse, je portais finalement mes yeux noisette vers elle, & Max qui était à ses côtés. Toujours sans rien dire je repoussais doucement sa main, le temps de prendre doucement la guitare de mon amoureux pour la poser à côté de lui, afin qu'il ne risque pas de la faire tomber dans son sommeil. Puis je me retournais vers elle, prenant cette fois sa main pour me lever & la suivre dehors, lui adressant un sourire rassurant alors que dès que nous fumes sur tous le palier (elle & son Pyronille, Maxwell & ses quatre pokémons, moi-même & ma Lockpin qui m'avait suivie comme une ombre..), je me tournais vers elle pour prendre sa deuxième main & parler la première.

- Alors ça y est, tu prends la route seule? Je commençais à m'en douter un peu, tu sais. Oh t'en fais pas je t'en veux pas, au contraire, je pense que je peux comprendre sans mal même si j'ignore ce qui te pousse exactement à faire ce choix. J'ai fait pareil y'a un peu plus de cinq ans après tout.

Pareil, pareil. Tout est relatif, mais c'était probablement comparable tout de même après tout. Un peu plus de cinq ans plus tôt, je m'apprêtais à prendre la route avec ma sœur & mon amoureux secret ; comme elle aurait dû reprendre la route avec ma fille & moi-même. On m'avait volé mes deux compagnons de voyage, les deux personnes qui étaient toute ma vie & mes repères. & elle.. Avait apparemment vécu quelque chose de lourd dans ces derniers jours, car même si j'avais été un peu absente, lointaine, j'avais bien vu qu'elle était revenue comme changée de son excursion à la recherche de la prison. C'était depuis là, que je me doutais qu'elle finirait par repartir seule, de son côté, au moins pour un temps. Comme moi, quand tout avait été bouleversé dans mon cœur & mon esprit cinq ans plus tôt. Serrant brièvement ses mains un peu plus plus fort, je lui souriais, avant de lâcher ses mains le temps de tirer un papier & un crayon de mon pantalon, afin de griffonner quelques chiffres sur le petit feuillet que je lui tendais ensuite. Un numéro de téléphone, de portable. Le mien.

- Je viens d'en faire l'acquisition. N'hésite surtout pas si tu veux parler, si tu as besoin de quoique ce soit, ou même pour me faire part de la date & du lieu de ton prochain match. Je serai là chaque fois que tu auras besoin. Prend soin de toi surtout. De toute manière j'ai encore à faire ici avant de reprendre la route aussi, je crois. Mais on se revoit bientôt dans tous les cas, hein? On garde contact, quoiqu'il arrive.

Un sourire léger s'esquissa sur mon visage, alors que je la serrais désormais dans mes bras avec toute mon amitié & ma reconnaissance, & que Louna lui presse juste le bras. Courage Mercy. Courage. Promis je serais là quoiqu'il arrive, promis je t'en voudrais jamais de ce besoin que je ne comprends que trop bien. Voilà tout ce que je voulais lui dire, lui transmettre en la serrant ainsi contre moi. Je la savais assez forte pour faire ce chemin seule, je la savais désormais assez armée pour avancer sans moi. & puis ce n'était qu'un au revoir.. J'étais persuadée que nous aurions vite à repartir toutes les deux, quand elle aurait pu faire le vide, quand je serai assez en confiance pour reprendre moi-même cette route de la Compétition que je laisserais probablement de côté quelques temps. Car oui.. J'avais encore à faire à Zazambes. Des projets dont seuls Louna & trois autres de mes pokémons étaient au courant. Un bonheur à réapprendre auprès de mon amoureux. Des plaies à guérir, ou du moins à panser. Je n'étais pas prête à repartir, mais elle elle le devait. Ne serait-ce que parce qu'en effet, cela lui ferait sans doute du bien, cela l'aiderait sans doute à trouver les réponses à ces questions dont j'ignorais totalement la consistance mais qui tournaient visiblement de plus en plus sous son crâne clairement tourmenté.

Je suis là, me voilà.


Trois Téléports ont été nécessaires à Medhy, n'étant pas un réel Gardevoir & donc à la fois moins puissant & moins entraîné que peuvent l'être ces pokémons avec cette capacité difficile, pour rejoindre le Centre Pokémon de Baguin depuis la Pension de Zazambes avec les deux passagers qu'étaient Maelys & sa Pashmilla. Trois Téléports, une brève pause entre chaque. Une dizaine de minutes depuis le départ & ils sont finalement arrivés dans le hall, près du comptoir où Gwenn la Rondoudou gère l'accueil des dresseurs & de leurs pokémons. Aussitôt la petite pokémon rose laisse échapper une exclamation de joie avant de se jeter dans les bras de la jeune Médecin-Chercheur, faisant rire celle-ci & le pseudo-Gardevoir, attirant vers eux quelques regards amusés & sourires des visiteurs présents dans le hall faisant aussi office de salle d'attente. Sans mot dire, gardant son pokémon visiblement rassuré contre elle, elle jette un bref coup d'œil aux papiers que celle-ci était en train de remplir avec une écriture maladroite, surtout faite de signes mais assez compréhensible pour qu'elle puisse refaire au propre sans trop de mal dans les réels dossiers. Avec un sourire, elle presse la Rondoudou contre elle pour la féliciter, avant de laisser Paola en charge de l'accueil en se dirigeant vers les salles de soins où elle s'assure rapidement que tout va bien & que ses alliés sur place s'en sortaient bien (qui l'accueillirent avec la même joie & le même apaisement indéniables que Gwenn après son absence quasi muette des derniers jours, où les nouvelles ont été rares & peu rassurantes), avant d'aller dans les chambres d'hospitalisation longue pour une visite rapide aux patients qu'elle a laissé entre les pattes de ses pokémons durant son absence quasi totale de trois jours. & une fois rassurée quand au fait que ses alliés, supervisés par sa Méganium, ont fait un travail plus excellent encore qu'elle n'aurait imaginé, elle se dirige vers la chambre qu'elle a gardé pour la fin. La chambre de Galia, la Gardevoir chromatique de sa sœur aînée. Tiens justement, Méryl se trouve là aussi, venant vers elle en deux bonds lorsqu'elle ouvre la porte pour reposer un instant son menton sur l'épaule de sa petite dresseuse rousse qui l'enlace aussitôt de son bras libre -celui qui ne maintient pas Gwenn, en somme-.

- Contente de te retrouver aussi ma belle.. Tout va bien t'en fais pas, regarde, j'ai rien! Promis!

Elle rit alors que, fronçant les sourcils dans un air un peu sévère, son alliée s'écarte pour la contourner, vérifiant que ce n'est pas un vilain mensonge, le tout sous les regards amusés de Medhy qui l'a suivie tout du long sans quitter la forme de Gardevoir, & de Gwenn qui a quitté ses bras pour préférer le sol désormais, & aussi de la blessée sur son lit qui semble en bien meilleure forme. Finalement la Méganium s'arrête face à la jeune femme, avec un petit couinement doux reflétant bien la peur qu'elle a eue, & la rouquine lui caresse légèrement la tête pour l'apaiser, & aussi la féliciter à la fois.

- Je suis passée par les autres chambres & les salles de soin déjà. Tu as fait de l'excellent travail Méryl pendant mon absence, vraiment. Je suis impressionnée j'avoue, alors que je connaissais déjà tes capacités à gérer l'équipe au mieux, même avec pratiquement aucune mains capables de gérer les installations ou traitements!

Gênée, la Méganium prend cependant les compliments à leur juste valeur, heureuse de voir enfin la pression sur ses épaules s'envoler un peu, heureuse d'avoir réussi apparemment à faire un si bon travail à la tête des pokémons de son équipe pour gérer le Centre sans les bras humains de sa dresseuse. Souriant doucement, cette dernière la dépasse pour s'avancer vers le lit de la Gardevoir bleue de Solène, reprenant les examens de routine là où les a laissés Méryl à son entrée. Ceci fait elle change les bandages, en adressant un regard avenant à la fée qui rouvre ses propres yeux en devinant les soins terminés.

- C'est définitivement derrière, tu cicatrises bien & te remets bien de l'opération. Quelques temps de repos, & on en parlera plus!

Un sourire parait sur le visage fatigué de la fée psychique à ces paroles. & l'instant d'après la voilà demandant des nouvelles plus détaillées du retour de la mission, n'en sachant que le peu qu'a pu lui dire Medhy en venant la rejoindre après avoir posé tout le monde à la planque de sa dresseuse dans la nuit. & ces nouvelles, la petite scientifique s'empresse de les lui donner, de la rassurer en souriant. Oui Crystal va bien, à peine un bleu & même pas de traumatisme. Oui Damien est de retour, & même qu'il semble plus proche que jamais de Solène qui a retrouvé un sourire vrai. Oui tout le monde s'est détendu d'un coup, tout le monde va bien & la mission s'est bien passée, & la bonne humeur a envahi la Pension. & oui après une petite heure de discussion, elle repart en riant, prétextant de laisser la Gardevoir se reposer lorsque celle-ci lui suggère de rejoindre la famille pour les rassurer sur son propre état, pour leur dire qu'il n'y a réellement plus rien à craindre. Saluant sa patiente chromatique, elle quitte la chambre avec Méryl, Gwenn & Medhy pour rejoindre Paola à l'accueil. La Rondoudou reprend aussitôt sa place, laissant la Pashmilla rejoindre l'épaule de leur dresseuse, & salue les trois repartants d'un grand sourire joyeux & détendu. & la Méganium vient se presser brièvement contre la rouquine, qui l'enlace tandis que la chinchilla lui donne une petite tape douce sur la tête. Les adieux sont vites faits, car désormais le danger passé Lily reviendra bien vite. Un dernier sourire s'échange, & elle prend le bras tendu par le "Gardevoir".

Trois Téléports sont nécessaires à nouveau. Trois Téléports, quelques instants de pause entre chacun, & la voici désormais à s'avancer vers l'entrée de la maison de ses parents en silence après être apparue sur les terres du domaine, avec le Metamorph ayant enfin repris sa forme originelle à son côté & sa starter toujours sur son épaule. & en voyant la scène devant ses yeux, elle sourit. Sur le seuil de la maison se déroulent des au-revoir, auxquels elle s'attend depuis quelques jours. Sur le seuil de la maison se trouvent Mercedes & son Pyronille, Solène & sa Lockpin, Maxwell & ses Togekiss Mustébouée Tarsal & Evoli. Tout ce petit monde s'apprêtant à repartir chacun de son côté visiblement. Alors que la petite rousse rejoint le groupe tranquillement, sa sœur aînée prend subitement la rose dans ses bras, après lui avoir glissé un papier & quelques mots. Que d'émotions dans cette scène.. Elle pourrait en avoir les larmes aux yeux. Mais elle se contient, s'approche simplement du petit groupe alors que l'étreinte des deux jeunes femmes s'achève finalement. Elle arrive à leurs côtés, Paola sur son épaule & Medhy venant se hisser dans les bras de Solène. Pressant brièvement l'épaule de la rose pour l'encourager & la soutenir dans sa décision, Maelys parcourt rapidement le groupe du regard. Souriant légèrement à chacun d'eux, autant aux trois humains qu'à leurs pokémons respectifs, & aux Rapasdepic & Arcanin de son aînée qui viennent de les rejoindre eux aussi en repérant l'attroupement devant la porte de la Pension parentale. Elle a elle aussi quelque chose à dire avant que Max & Mercedes repartent chacun de leur côté, après tout.

- Avant que vous partiez autant que vous sachiez, cela apaisera tout le monde je pense. Galia va bien, elle s'est réveillée cette nuit, & se remet tout aussi bien, le danger est définitivement derrière. Elle a seulement besoin de repos maintenant.