THE KIDS AREN'T ALRIGHT
♫

Une odeur d'alcool a agressé mes narines dès le matin. Je reniflais bruyamment pour me rouler sur ce qui semblait être un lit confortable sans encore ouvrir les yeux, je tentais de me détourner de ces effluves qui m'agressaient le nez et j'étendais mon bras sur le côté pour prendre plus de place et... OUAARGHILAAAAAHHH! C'est froid, c'est froid, ça pue, c'est quoi?! Mon visage est inondé par un liquide froid et puant le désinfectant et je me redresse brusquement les yeux écarquillés, tombant sur un lieu inconnu. Je sur allongée en travers d'un lit foutu sans dessus-dessous, une bouteille de Smirnov qui est en train de persévérer à renverser son contenu sur les draps. Trempée, je retire mon T-Shirt dans un geste rageur et utilise le côté encore sec pour essuyer mon visage couvert d'eau de vie. Vêtue d'une simple jupe, de docs et de mes sous-vêtements, je contemple d'un air médusé la chambre mise dans tous les sens possibles inimaginables. Un mal de tête fulgurant m'empêche de penser, j'ai la bouche pâteuse et une envie de gerber pas possible. Immobile, j'essaie de savoir ou je me trouve et mon regard tombe sur un pendule indiquant dix heures du matin. Super, j'ai l'heure... En regardant par la fenêtre, je me rends au moins compte que je suis toujours a Zazambes. Je me sens trop bizarre pour aller sous la douche et je me rassois sur le lit en me massant les tempes et en essorant mon T-Shirt puant la vodka sur la moquette. Fuck, c'est un hôtel. Je regarde le placard ouvert et sans trop savoir pourquoi, je me lève pour aller l'ouvrir... Et là je hurle alors que je trébuche en chemin sur un... Un macchabée? Non... Non... Ouf... pas un macchabée mais... Oh putain, mais c'est... Weston?! Pourquoi il est sur la moquette de la chambre d’hôtel, lui... Et surtout, qu'est-ce qu'il fout dans la même chambre d’hôtel que moi?! Oh non... J'ai tout oublié... Meeeeeerde... Je reste interdite devant la découverte et secoue le blondin qui roupille encore. Entre lui par terre et moi sur mon lit avec ma bouteille, on avait l'air super frais.

« WeeEEeeeeEEssttteuuuuh... WeeeeEeeeeEEeEsteuh.... WwwwEEEeeeeSstttooOOooonneuuuuh...  'Veille... Reuh- Ré- Reuveuille-touaaaaahhh... »

Je lui donnais des coups à l'aide de mon T-shirt mouillé sur le visage pour le réveiller, vla-t-y pas que je me mettais a moitié à chialer! Voilà pourquoi j'avais horreur de me retrouver hors de chez moi après une cuite, systématiquement, le mal de tête me faisait pleurer. Quand il sembla remuer un peu, j'arrêtais mes coups de serpillère et partais en me tenant le crâne dans un autre coin de la pièce. Gueule de bois plus panique plus oubli total  ça faisait un salopard de cocktail à angoisse, moi qui suis cool en général... Je marchais en zig-zag en long en large de la chambre en continuant de prononcer des « WeeeeEEeEEEessssssttteEeeuuuh » avec mon haleine suffocante de relents d'alcool. Je me rendais finalement dans la sale de bain et faisais couler un jet d'eau froide sur ma tête pour que tout s'arrête de tourner un peu. Puis je remplissais la bassine qui se trouvait dans la partie inférieur du placard la remplissait pour la foutre dessus la tronche de Weston, au diable la propreté de la piaule, elle est déjà dans un état assez merdique...

« Weeeeeeeestooooon debouuuuuuuuut! Oh est dans ma meeeeerde! La grosse merde!! »

Comment on va se sortir de ce merdier, nous... Pense-y après, Riku, pour l'instant, cherche plutôt à savoir ce qui s'est passé la veille... Et surtout... OH SHIT! Je me précipitais à la corbeille a papier qui se trouvait près du lit et la renversais sur la moquette... Putain, faites que si il y a eu coït, il y ait une capote dans cette poubelle... GOD HAVE MERCY FOR MEEEEE! Oh, et pitié, pas de seringue, de la weed, si vous voulez pas pas la seringue, je me suis promis de ne jamais toucher à ça ou la poudre. Je veux pas imaginer ce que le dirait ma sœur et mon père si ils apprenaient... Avec des cris de panique je foutais en l'air le contenu de la poubelle, en y trouvant deux autres bouteilles vides de vodka, des mégots de joints mal terminés, mais ni seringues, ni capotes... Rassures-toi Riku, tu sais bien que JAMAIS tu n'aurais oublié la capote ni ta pilule! Alors si il n'y pas de capote là-dedans, c'est qu'il n'y a pas eu coït! Puis avec Weston, je l'aurais pas fait, c'est un pote, même bourrés on a jamais... Raaah... Je vérifiais aussi mon bras pour voir si il n'y avait aucune marque de piqûre. Merde, merde, merde! J'avais zéro souvenirs! Je partais à la recherche de mes affaires, disséminées un peu partout dans la pièce ; Puis je revenais vers Weston, mon T-Shirt encore a la main et mes cheveux ébouriffées trempés... Ah, c'est donc ça être complètement imbibé d'alcool! Ahah.

« Weston! Je sais pas ce qui s'est passé mais... Putain... Dis-moi que t'as des souvenirs, pitiééééé. »

Et voilà, j'avais encore envie de chialer! Je me rasseyais sur le lit et enfouissais ma tête dans mon T-Shirt qui sniffait la vodka en gémissant, dégoûtée et écœurée. Yerk. Je devais pas être jolie a voir. Je voulais ma maison! Je relevais la tête pour observer encore le massacre et hurlais en voyant le placard s'ouvrir tout seul sur... Oh non, ne me faites pas le coup de...

« YAAAAAAARGLAAAAAAAAAAAAAAAH! WESTON! DANS LE PLACARD! Y'A UN AUTRE MEC! »

Le corps tomba par terre dans un bruit mou et j’écarquillais les yeux sur le mec qui ne bougea même pas en arrivant sur le sol... Oh putain... Putain de... Aaaaaaah! J'étais allée me planquer toute tremblotante de l'autre côté du sommier, et allais chercher mes baguette dans mon sac, commençant a les faire tourner entre mes doigts pour tenter de me détendre... Merde de Haydaim en boite de conserve moisie!

C'est a peine si j'ose regarder le type qui est tombé par terre. Je respire bruyamment comme si javais couru un marathon. Weston est assez courageux pour aller voir ça de plus près, il a l'air un peu plus lucide que moi. Ses paroles sont comme un coup de fouet quand il prononce le fameux mot. Baiser. Et la je réalise. Oh non, je ne suis pas outrée d'un tel vocabulaire mais... Moi, ou Lui, ou... NOUS... Avec ce gros lard poilu... Arceus, cette fois je vais vraiment vomir. Je m'approche pour identifier le corps avec un peu près la même tête d'enterrement que si j'allais reconnaître un cadavre à la morgue je poussais un cri dégoutté en voyant de machin rose flou se balader au bout de ce zizi tout pâle et ramolli. Pas dégouté pour le zizi, encore une fois, dégoûtée pour ce que ce putain de truc rose engageait à penser. Ne pouvant plus tenir, j'allais dégobiller tout ce qui me restait dans l'estomac -a vrai dire, pas grand chose à part de l'alcool, semblerait-il- avant de me sentir un peu plus fraîche et lucide. Je revenais dans la chambre en me tenant le ventre, oui je peux formuler un semblant de réponse, maintenant...

« J'en... J'en sais carrément que dalle! Je sais même pas si je veux savoir, tu vois! C'était p'tet une tournante?! PIRE! Ça se trouve tout l’hôtel est venu et on est les seuls rescapés d'une putain de partouze! »

Ben quoi, on pouvait tout imaginer à ce rythme là, honnêtement, de savoir avec qui ce mec avait couché, là, tout de suite... Nan, ça me turlupinait carrément. Dans tous les cas... pauvre nous.

« Tu ressens des douleurs au niveau du cul? Bon, avec un tel gabarit je suis pas certaine qu'il ait pu te faire grand mal mais... Si t'as les fesses fragiles... »

Je ris nerveusement, en portant une main à mon propre arrière-train... Très charmant, n'est-ce pas. Nan, nan, je sentais rien à ce niveau là... Justement, je sentais rien. Ma culotte... Mon visage se décomposa alors que je tenais ma jupe comme de peur qu'elle s'en aille soudainement.

« SCHEIZE MA CULOTTE ELLE EST OU? »

Calme, Riku, calme. Peut-être le gros porc l'a sur lui... Mais ou, il est à poil, le gars. Entre West avec son caleçon troué et ma culotte. J'étais hystérique, je ne pouvais pas cesser de faire le cent pas en ébouriffant de plus en plus mes cheveux qui devenaient collants a force d'être tripotés. J'étais presque habituée aux odeurs, comme quoi on s'adapte, mais s'adapter au fait que ce mec nous avait peut-être... Oh, peut-être qu'il avait pas eu le temps de la mettre parce qu'on l'avait fichu dans le placard pour fumer la weed tranquille. En agitant mes baguettes, j'en vins à chercher dans mon sac de nouveau, retournais le lit et y trouvais ma culotte trempée d'alcool. Merde, c'était carrément compromettant qu'elle se trouve là. Tout en l'essorant, j'eus une idée.

« Eh! Vérifies ton phone! Peut-être qu'on a pris des photos! Oh, et ptet des vidéos pendant qu'on y est... Putain, limite, je préfère rien trouver, là... »

Ouais, j'avais pas envoie de retrouver une vidéo de ce mec jouer à l'hélicoptère devant la caméra en gros plan ou même de le voir se faire Weston... Bon dieu, je redoutais d'ouvrir ce dossier photo. Un, deux, trois! Ouvert! Respire, Riku, respiiiiiiire... La première. En gros, la première est a dernière, et rapporte donc les événements les plus récents. Rien de bien étrange, Weston le cul à l'air qui roupille par terre, Weston et le mec a poil qui font tourner leur calebute en se tenant bras dessus bras dessous.. Yerk, ça commence à être chaud, une photo de moi qui roule un gros patin au bibendum, lui qui a son nez dans mes seins, et... Oh, une vidéo.

« J'ai une vidéo... J'ai pas la force de regarder seule... »

Je montre l'écran à West et lance la vidéo... On apprend dès le début que le mec se fait appeler Rambo, rien que ça. Il sort de la salle de bain habillé en cuir rose, avec un boa multicolore autour du cou et des sextoys de taille astronomique dans les mains, je cours vers lui et lui saute au cou en commençant en me frotter à lui de façon fort provocatrice, les jambes écartées et tout... Sors de mon corps sale pute! Je continue ma danse et voilà que j'entame un stip-tease autour de Rambo en laissant tomber ma culotte sur le lit et-

« OK! Stop! Ok, donc ce mec est un putain de drag-queen! J'en sais assez, perso, faut penser à se casser, là! »

Peut-être que je pouvais commencer à me calmer, aussi.

Effondrée sur le lit, je voulais juste me réveiller. Me réveiller dans mon pieu douillet et voir que tout ça n'était qu'un cauchemar... Mais même en me pinçant comme une malade, ça marchait pas... Je ne suivais pas le conseil de Weston et me mettais à crier des jurons dans tous les sens, sentant les larmes me revenir. Après l'épisode de la vidéo qui nous a traumatisé tous les deux nous n'ajoutons rien  de plus et du coin de l’œil, je vois West aller vers la salle de bain. Puis d'un coup, c'est lui qui hurle. Je n'ai pas envie d'aller voir, je le sens mal, c'est quoi cette fois-ci? Un Hippoppotame dans la baignoire ou...? Oh, putain... Des sous, pleins de sous. Cette fois, je ne hurle pas, je sens juste mes jambes me lâcher. Pour sûr, on est mal.

« Je... J'vais avoir besoin de boire un truc... »

Je me levais péniblement, le regard vide et allais boire tout mon soûl au robinet. Puis je reviens vers la baignoire, toujours aussi terrifiée. Je plongeais ma main dans la mare de billets pour en tirer un et l'observais à la lumière, dans tous les sens, pendant plusieurs minutes pour remarquer le moindre détail qui... Puis je me mis à rire comme une idiote, je ne pétais pas les plombs, nan, c'était le soulagement.

« C'est... C'est des faux! Je crois... Ça craint a mort mais au moins, on a pas braqué la banque! »

Ouaiiiis, super nouvelle... Tu parles. Un bruit retentit dans la pièce d'à côté, si c'était la femme de ménage, on était morts. Achevés par une femme de ménage. Elle était bonne. la blague, pas la femme de ménage. Je passais la tête par la porte de la salle de bain pour voir le gros qui tentait de se remettre sur les pieds en toussant et rotant. Je lançais un regard à Weston et lui faisais un signe de tête pour lui faire comprendre que quelque chose se tramait dans la chambre. Le mec s'était presque levé et essayait de se trimbaler en titubant nu sur la moquette, visiblement bien défoncé aussi. Il baissa les yeux vers son sexe enrobé du magnum rose et je crus presque le voir rougir et se mettre les mains pour cacher ce mini knucky qu'on ne saurait voir, après avoir jeté la capote plus loin. Je sais pas encore si je devais sortir pour lui taper dessus ou attendre que son comportement le révèle de lui-même. Si il perdait le reste de ses neurones quand je lui taperais dessus, on était mal. Mais je devais être un minimum magnanime, je voulais lui défoncer sa tronche mais... Pas tout de suite!

« On est làààà Ramboooo! »

Un sourire absolument pas naturel sur les lèvres je sortais de la salle de bain. Oh, non, c'était pas possible, en fait...

« Tu vas nous expliquer cette putain de vidéo? Tu nous a fait fumer quoi salopard de drag-queen?! T'as intérêt à répondre sinon je te jure que... »

Je passe mon pouce sous ma gorge dans un geste significatif. Le gars sursaute et semble vouloir articuler quelque chose. Mais rien ne sort... Me dites pas qu'il arrive plus à parler... Les bras m'en tombent, je sais plus quoi faire, là...


/HRP: Han, au fait, quand je parlais de "boa", je parlais d'un truc comme ça ^w^ pas d'un vrai serpent =p/

Qu'est-ce qu'y diiiiiiiiiit? Oh, non, on était tombé sur un putain d'hispano! Super, ma polyglottie ne servait à rien car je ne conaissais que le japonais, le français, l'allemand et l'anglais, ça tombe mal! Nan, vraiment, merde, quoi. Je ne sers vraiment à rien. Je regarde Weston s'agacer contre Rambo qui crie comme une veille tafiole. Ah, non, sur le coup je croyais pas vraiment au coup du mafieux. Weston avait bespoin d'aide par contre. Rambo continuait de hurler et je me bouchais les oreilles avec les doigts pour aller chercher la bouteille de vodka sur le lit, la brisais par terre et revenait doucement vers eux.

« Weston, je suis pas très fraîche mais j'crois pas que les mafieux ils embauchent des tarlouzes comme lui! » Je menaçais Rambo avec ma bouteille cassée. Ah, bonsoir, les boutes de verre partout c'est commode aussi! « Aloooooors mon petit Rambo! Tu va spas nous la faire, la vidéo tu parles français dedans alors tu va nous causer dans la bonne lague sinon j'te coupe la tienne! Et ta zigounette aussi! »

Rambo avait blanchi à l'évocation de sa zigounette menacée d'être en voix de disparition et déglutit avant de se mettre en fin à parler.

« Ma! Yé né rien fé! Moi... Drrrrag Queen! Strrip-tease au Sweaty Pink Boy! Pas cosa nostra! Jé né pas violé vous! Vous payer moi molto molto cher! Ma... Argent faux! Jé né dirrrais rrrien dire si vous mé laissez partir! Rambo pas balance! »

Oh il me gonflait, et j'entravais qu'à moitié dans mon etat. En gros on l'avait payé cher mais l'argent était faux? Bon, ben... Dans tous les cas... Fallait cramer ces billets, si ils étaient faux. Mais le hic, c'est d’où ils sortaient, Weston ne faisait pas dans le job d'un faux monnayeur, je le crains, et moi non plus. Réflechis Riku, réflechis... Oh, j'ai ptet une idée.

« Ok, Rambo mais ça me dit pas d’où vient toute cette fausse thune, à moi! Allez, crache le morceau! »

Rambo blanchit encore, on aurait dit Edward Cullen avec son plâtre sur la face, je vous jure!

« Ma... Pas pouvoir vous lé dire... Top secret. »

Et putain! J'allais pas blesser ce type, en plus! J'étais pas folle, j'allais pas lui enfoncer la bouteille dans le bide quand même, j'suis pas une sadique! Alors je la balançais à l'autre bout de la pièce en criant des jurons en série. Bon! Faisons le point. Les bonnes nouvelles d’abord : ce type nous a pas violé mais on l'a juste payé pour qu'il fasse le con avec nous toute la nuit et il avait eu la weed sur lui... Par contre la mauvaise nouvelle c'est qu'on se retrouver avec de la fausse thune et ça... Je sais pas comment on allait se justifier. Je lançais un regard à Weston, lui intimant de venir s'entretenir d'un plan avec moi...

« Euhm, dis, pour le faire parler... La manière douce vaut mieux que la forte, nan? J'veux dire on pourrait... Je sais pas... Être sympa avec lui pour qu'il parle, quoi... »

Oui, c'était des euphémismes et c'était dégueulasse. Surtout que j'avais plus d'alcool pour le saouler. Est-ce qu'il restait des pétards.

« T'as une meilleure idée, sinon? »

Oh... Oh-oh-oh! J'ai bien fait de demander à Weston d'être « aimable » avec notre ami. Parce que c'était très drôle de le voir galérer. Alors qu'il faisait de la lèche au gros et qu'il parlait de touche zizi, je m'était assise à côté de Rambo également, et tandis qu'il me tournait le dos et regardait West d'un air ravi, j'avais du mal à contenir quelques gloussements moqueurs. Je mettrais à sur mes nerfs au bord de la rupture au pire! Maiiiis oui, Rambo y croira, c'est pas un problème. Et je préfère toujours ça à me mettre encore a chialer. Rambo a l'air de nous faire confiance mais bordel qu'est-ce qu'il est relou. Derp. Ah, non, Riku, souris-lui, sinon il va se douter qu'on est en train de jouer la comédie, alors qu'il se tourne vers moi je lui fais un grand sourire totalement naturel et paaaaas du tout forcé.

« Allez Rambo... t'es notre meilleur ami! Nous on veut juste se sortir de cette galère! On voulait juste s'amuser, hier, et ça a mal tourné parce qu'on était trop beurré... Chuis désolée... C'est notre faute tout ça, on aurait pas du t'entrainer là-dedans mon pauvre petit Rambo... »

Jamais. Jamais au grand jamais vous me refaites faire ça. Je commence à me forcer à faire sortir des larmes de crocodile de mes yeux, et ça marche, je prend mon visage dans mes mains et fais mine de commencer à sangloter. Sérieux, plus jamais je veux refaire cette comédie d'hypocrite, c'est complètement dégradant! Mais c'ets un cas d'extrème urgence. Rambo commence à parler et nous donne un début de réponse, Weston me regarde, je le regarde, il me regarde. C'est qui « eux ». Merde à la fin, il le fait exprès ou quoi?!

« Mais Ramboooo... Nous on sait pas tout, hein! » Je caresse sa joue moite et grasse en réprimant un cri de dégout et me jette à son cou l'air désespérée. Il me paiera ça. « Rambo, tu es notre seul espoir! S'il te plaît... Rambo, je t'en prie, dis-nous en un peu plus, on a tout oublié alors... »

Je déteste de plus en plus cette petite comédie. Surtout, ne pas craquer, ne pas craquer. Je sens que je vais craquer si il ne dit rien. Je ne vais pas continuer à faire l'emo très longtemps et mes glandes lacrimales seront bientôt à bout, aussi.

« Riku... Né pleure pas... La boite, Sweaty Pink Boy, patron dé moi pas réglo! Lui faire faux argent!  Hier soir, la polizia a débarrqué! Riku, Weston et moi on a fui, ma... Le patron m'a obligé a prendre faux argent per le cacher et qué loui né soit pas envoyé nella prisonne! »

Nella prisonne? Ah, en prison. Je suppose. Wow, wow, alors... Punaise attends que je me refasse toute sa réplique, que je traduise et que je comprenne a peu près bien... On est descendus dans une boite de drag-queen, gay a l'évidence vu le nom de l'établissement -pauvre Weston, décidément-, et il s'avère que la patron est un salopard faux monnayeur. Bon, jusque maintenant ça va, enfin nan, ça va pas du tout, même mais passons. Ensuite, les flics sont arrivés et on a réussi a s'enfuir, mais Rambo a emmené tout un paquet de thune pour le planquer dans cette chambre d’hôtel! Et nous on était trop défoncés pour pas s'en rendre compte! Putain, le salaud! Ça lui faisait une belle jambe qu'on se soit rendu compte de rien! Et ce matin à cause de sa foutue boite on était dans la merde. Après tout c’est sa faute a lui, on devrait le laisser dans son caca et partir! On était deux contre un, mais ça faisait de nous de complices, alors?!

« OH LE CON! » Eh meeeeeerde... ça m'a échappé. « Euh... Euh... Ton patron, c'est vraiment un gros con, j'veux dire! Ça... Ça se fait trop pas de te mettre ça sur le dos! »

Bon, on va dire qu'il s'est aperçu de rien... Mais punaise je peux pas m'empêcher de penser qu'il se fait passer pour con alors qu'en fait, il a parfaitement conscience de se servir de nous. Ce serait facile, on se souvient de rien! Pendant que le gros lard ne me regarde pas, je lance un regard à Weston, essayant de lui exprimer sans parler qu'il y a des chances que Rambo se foute de nous, et si c'est la cas, on devrait se casser au plus vite, sans scrupules. C'est nous les victimes dans l'histoire en fait!

« Diiiis Rambo... » Je vais craquer, j'en ai ras-le-bol de jouer à la cruche débile... « Rambo, tu es notre ami, donc t'oublies pas de nous dire quelque chose, pas vrai? J'veux dire... » Oh, non, je craque, mon sourire disparaît et je prend une expression des plus froide, je suis à la limite du pétage de plomb violent. « J'veux dire... On était bourrés, on a tout oublié, tu chercherais pas a nous faire porter le chapeau, hein? »

Un silence. Tout d'un coup, Rambo se lève et il fonce vers le placard. Merde, il a mis quoi dans le placard, j'espère qu'il va pas... Je me lève a mon tour, et je m'agite dans tous les sens en paniquant de nouveau.

« WEST! ON DOIT CHOPPER CET ENFOIRE! »

Désolé pour le retard ;w;

Fuck. Fucking flying shitty biggest fucking fuck ever. C’est quoi ce bordel. Non, c’était un cauchemar, j’allais me réveiller. Rambo s’enferme dans le placard, Weston se prend la porte en pleine gueule –c’est même pas drôle-, il arrache la porte, et là, Rambo sort avec un putain de fusil à pompe. Je me pétrifie en voyant l’arme et ouvre la bouche pour crier, hurler à l’aide, et aucun bruit ne sort. Tout se passe au ralenti, je n’entends même pas les mots de Rambo, c’est a peine si je respire, une seule certitude maintenant… On va crever ici. NAN! Je veux pas! Je veux paaaaaaas! Une grande inspiration quand je reviens à la vie grâce au regard que Weston me lance, je suis conne, évidemment qu’on va survivre, mais, d’abord, faut se débarrasser de cette connerie de flingue que Rambo tient dans les mains. Et je dois agir vite, très vite. Comment? Oh, simplement, très simplement. Je me jette sur le bras de Rambo qui tient le fusil et plante mes dents dans son bras couvert de sueur, on s’en fout si ça pue! Je deviens complètement enragée, ma parole, mais il l’a cherché! Ca va pas de menacer mon pote Weston avec un gros calibre qui lui aurait fait sauter la tête !

Rambo n’est qu’une couille molle, ça ne fait pas comme dans les films, le fusil ne tire même pas un coup dans le vide mais j’espère que Weston a pu se dégager de la ligne de mire au pire des cas. Ma mâchoire ne se desserre pas et une gout métallique arrive dans ma bouche… Du sang, celui du gros lard. Yeeeeerrrk! Il crie des insultes de son pays surement pas flatteuses à mon égard et moi je ne lâche pas l’affaire, pas avant qu’il lâche enfin le fusil par terre et que je me rue dessus pour le tenir en joue à mon tour… En fait non, je préfére prendre le fusil a l’envers pour le menacer de la frapper avec la crosse, pas envie que le coup parte tout seul… Manquerait plus que ça. Je crache le sang qui s’est invité dans ma bouche et grogne telle un homme des cavernes. Ouais, je dois vraiment ressembler à notre archaïque grand-mère Lucy, là!

« Eh, West’ ça va? »

Je crois qu’il est sauf, et dans ce cas, on a repris l’avantage! Ma main bien serrée sur le canon du fusil, je fixe Rambo l’air encore furax.

« Rambo, écoute-moi grosse fiotte. On n’veut pas d’ennuis, tu t’es bien foutu de nous, alors tu vas juste te démerder tout seul avec ton patron, et tu nous laisse partir. Pour ta gouverne, je vais zapper pour mon propre bien tout ce qui s’est passé ici, pas envie de me souvenir. J’vais t’oublier aussi. Capisce? »

J’espère vraiment qu’il va nous foutre la paix, avec ça et qu’il va se sortir les doigts du cul pour faire les choses par lui-même. On a rien demandé nous, à la fin, on voulait juste s’amuser. Tss… J’suis sure qu’en fait, c’est lui qui nous a fait prendre un truc alors qu’il assume ses responsabilités et qu’il se cradifie un peu les paluches, merde à la fin! Et qu’il essaie de faire encore la mariole je le mords encore plus fort et je lui coupe la zigounette (déjà qu’elle doit pas servir à grand-chose…)! J’attends toujours la réponse de Rambo tout en m’apercevant que ce con n’avait même pas réglé la gâchette que le fusil n’aurait pas fait feu de toute manière.

« Riku tou m’as fé mal! Né mé tue pas! Jé t'en prie! »

Pff… Il me fait un peu pitié, mine de rien, il doit vraiment  se faire trainer dans la merde par ses supérieurs, lui, mais faut pas que je commence à m’apitoyer. Rambo criait maman, il avait compris, je crois... Je lance le fusil à Weston.

« Je récupère les affaires et on se casse… Pas envie de rester ici plus longtemps… Rambo, tu restes là et t’attends qu’on parte. »

Je m’affairais dans toute la chambre pour récupérer ce qui était à nous, enfin, ce qui en restait, j’avais encore une bouteille de vodka dans le sac, et je retrouvais mes fringues encore un peu trempée mais avec la veste par-dessus, on dira que ça ira, hein. Je suis prête à partir mais voila que le cul posé sur le lit, je craque à nouveau, surement la dépression du matin de cuite a retardement, ou juste le trop plein d’évènements. Bref, voila, je chiale à nouveau.

« W-W-W-W-West, on, snif, on y va? Tu-T'as repris ton slip troué? »


/HRP: Pas de soucis o/ J'espère que je te laisse assez de place avec ma réponse ^^"/

Désolé pour le retard ;w;

Je dois vraiment être schizo pour me mettre à chialer juste après avoir mordu un mec jusqu’au sang! Mais mes nerfs ont lâché, trop d’évènements d’un coup, ça me ruine ma forme, et en plus, j’ai toujours pas retrouvé ma culotte ! je peux pas sortir les fesses à l’air sous ma jupe! Si y’a du vent dehors ce serait la hoooooonte. Marilyn Monroe en mode cochonne avec des habits rouges, on aura tout vu… Je mets ma tête dans tes mains et intercepte les mots de Weston, entre deux sanglots étouffés, et l’entendre parler de son slip me fait rire tout en pleurant, ça me rappelle à la réalité et à l’absurdité de notre situation tellement c’est énorme de problèmes et de conneries empilées les unes sur les autres…. Huh, attends… C’est moi ou ça sent la… le pipi, là? Meh, cette chambre a une odeur de mort, toute façon alors pipi ou non. Bref. Weston joue à intimider Rambo qui n’en mène plus très large et mon côté sadique ne peut pas s’empêcher de ricaner doucement en essuyant quelques larmouilles… Je fixe un regard mauvais sur le gros et sur Weston sui s’muse à lui enfoncer la crosse dans la joue. Je n’ai plus les moyens de réfléchir normalement ni vraiment d’agir, tout est passé dans ma dernière morsure, cependant, dans cette situation assez désespérée, quelqu’un me vient à l’esprit, qui serait peut-être capable de… Même si il a llait très certainement me gueuler dessus.

« Je euh… J’pense qu’on devrait le laisser ici, ouais. Déjà, faudra qu’il se démerde avec les gens de l’hôtel… Je paierais la nuit comme ça on sera « réglos ». »

Réglos sur la papier, du moins. Et je laisserais certainement un très gros pourboire si le réceptionniste nous interroge sur nos tenues pas très propres et notre odeur d’alcooliques. Et si l’organisation secret des folles (OSF pour les intimes) se lancent à nos trousses eh ben, je demanderais un coup de main à Alex. Parce que de ce que je me souviens, il a toujours été très doué pour les menaces de mort sur les esprits faibles. Un jour on s’était retrouvés à une soirée inter-lycées et il s’est mis à être plutôt… Méchant avec des mecs qui l’agaçaient. S’il a toujours la main, il s’en chargera. Si j’arrive à le convaincre. Pendant que je pensais à tout ça, je marchais avec nonchalance dans la pièce à la recherche de quelque chose qui pourrait envelopper le fusil discrètement sans qu’on nous capte direct en sortant dans la rue, heureusement la rue d’en pas était très passante et que paradoxalement, les gens ne verront pas deux pauvre péquenots qui s’ajouteront à la foule. Je récupérais ma veste trempée de vodka restée sur le lit qui me semblait un bon compromis pour l’emballer.

« Rambo, tu nous as foutus dans la merde alors on te laisse dedans, si tu nous suis, t’es mort, ok? Je connais quelqu’un qui te casserait la gueule si tu fais pas ce que je te dis. Capisce? »

Ouais, enfin j’espère que l’autre sera d’accord pour lui faire comprendre, parce que bon, le binoclard fait que ce qu’il veut quand il veut seulement. Bref, c’est que de la gueule et mes lèvres tremblent en prononçant ce mensonge à demi faux. Je vais vers Weston et lui murmure quelques mots à l’oreille.

« S’teuplait, on se casse, West’… On planque le fusil et on l’enferme. »

Désolé pour le retard ;w;

Mes nerfs lâchent un peu. Donc, ouais, désolée de faire ma chochotte, mais là c’est ma limite et je suis déjà un peu soulagée quand Weston prononce enfin les mots que je veux entendre. On va s’en aller. Ouf. Le reste, je m’en contrefous, pour être totalement honnête, la présence de sa main sur ma taille a bien peu d’importance également. Une fois le flingue planqué dans ma veste… On dira que c’est une grande  baguette de pain, hein. Ou alors un didlo, si on dit ça aux gens de l’hotel ils nous poseront moins de question, je crois. On descend et nous voila dans la salle de séjour de l’hotel. Wow. Faut croire qu’avec l’état de la chambre j’avais pas tilté que ce boui boui était plus chicos que j’aurais pensé… C’était pas l’Hotel Hilton, hein, pas à ce point, juste, c’était pas juste une baraque pourrie pour faire des passes. On arrive devant l’hôtesse et la façon dont elle s’adresse à nous me fait froid dans le dos… Sarkozie? Madonna? A-Attends, c’est à nous qu’elle parle? Faisons comme si. Alors que je tire une tête de six pieds de long, Weston a déjà sorti illico son porte-feuille alors que la dame commençait à parler de Chimpanzé. Pourquoi je pense à Rambo d’un coup. Mais nan je suis tordue, un chimpanzé, ça parle pas! Mais oui Riku, arrête de dire n’importe quoi. Eh putain, c’est quoi cette facture de ouuuuuuuuuf? Je glisse quelques billets à Weston pour l’aider à payer et aussi pour offrir un pourboire à la réceptionniste, histoire qu’elle ne pose pas de questions ou qu’elle n’en dise pas plus sur le Chimpanzé. Oh, god, why. Pourquoi un singe ? Nan, vraiment, je veux pas savoir si en plus on était allé piller le zoo du coin avant de passer ici… Enfin, au moins, même complètement bourrés, on avait eu la présence d’esprit de donner des faux noms à l’hôtel.

Enfin, les formalités sont payées et sans demander notre reste, on sort enfin de cet hôtel pour se retrouver face à la foule dans la rue. Et Weston qui en profite pour me coller une main aux fesses. Je lui lance un regard de poisson mort, il a le naturel qui revient vite au galop, cet obsédé, ça me rappelle quelqu’un.  Mais au final ,je me contente de soupirer et ris un peu bêtement. Embarrassée, soulagée et en même temps, je commence a être amusée par cette situation complètement impossible ou on s’est retrouvés. J’envoie un sourire narquois au jeune homme quand il me propose d’aller jeter le truc.

« Ouais, on y va, gros. » Et je réalise alors qu’on est plus dans cette putain de chambre glauque… «  Putain. On s’en est sortis, West! PUTAIIIIIIIIIIIIIN! »

Je lui saute au coup et pleure un peu de joie,  j’ai envie de danser, d’un coup! Nan mais, t’y crois, toi?! Pas moi, j’arrive pas a croire que je suis encore vivante, que je vais pouvoir retrouver mon chez moi, prendre une douche, me rouler sous ma couette et ne plus penser à rien. Ca allait être génial… On marche un peu jusqu’à une ruelle et je demande à Weston de monter la garde tandis que je fous discrètement le fusil dans un container qui traine dans un rue pleine de vieilles poubelles. Ce truc risque de tomber entre les mains  d’un clodo mal attentionné… Oh, c’est batârd mais franchement, c’est le dernier de mes soucis! Comme West a dit qu’il me raccompagnait, je me dirige mollement vers mon chez moi en marchant à ses côtés. Au fur et à mesure, je me sens de mieux en  mieux, même si j’ai toujours ca foutu  mal de crâne.

« Franchement, heureusement que t’étais là. J’me serais suicidée, toute seule avec ce gars et tout ce bordel! » Comme on approche de chez moi, j’envoie un sourire a Weston. « Ca va aller, toi pour rentrer? Si tu veux monter vite fait prendre une douche y’a pas de lézard. »

Et franchement, là, je suis trop crevée pour avoir la moindre arrière-pensée. Alors ma proposition est tout ce qu’il y a de plus respectable. Je veux juste rentrer à la maison!


/HRP: J'me rends compte que j'ai un peu rushé du coup, j'espère que ça te conviendra quand même ^^/

C'est bon :3 on peu clore au prochain post si tu veux^^