De rouge et d'or. [Logan ♥]

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Althéa

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FEAT. ALTHÉA PANABAKER

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La fatigue engourdi ses membres un à un. Un picotement chaleureux les envahit, avant qu’ils ne s’immobilisent, insensibilisés, ternis et sans vie. Il est épuisé, épuisé de son train de vie, fatigué de courir après les sous, mais plus encore, de ce mois de janvier qui représente tellement à ses yeux, qui lui retire toute son énergie pour le précipiter dans l’abysse à chaque année. Le mois le plus difficile de l’année à ses yeux, celui où sa mère a perdu la vie. Logan sent ses émotions confuse des derniers jours, ses craintes et sa colère l’abattre au lit, le clouer sur place. Mêlés de l’effort physique qu’il vient de produire, il est tout simplement incapable de bouger, grisé de sommeil. Il se sent partir, se sent couler vers un univers de rêves, de chaleur auprès d’Althéa, mais il combat simplement pour l’entendre parler à nouveau. Ce qu’elle lui propose est évidemment ce qu’il souhaite profondément, passer la nuit près d’elle et la tenir contre lui, prolonger la magie simplement un instant, prolonger son espoir avant d’en souffrir véritablement. La souffrance en amour il connaissait, son cœur s’attachait trop vite, trop fort, et il se retrouvait déçu et pantois à chaque fois mais pourtant rien ne le décourageait des femmes, bien au contraire. En sentant Althéa l’entourer de ses bras et le retenir par ses gestes autant que par ses mots, il s’abandonnait totalement, une nouvelle fois, sentant son cœur battre de toutes ses forces contre sa poitrine emballée.

Mais rien n’est plus pur, plus fabuleusement empreint d’espérance que son prénom soufflé, son prénom caressant les lèvres fatiguées de la jeune femme. Il n’a jamais entendu personne prononcer son nom ainsi, même pas Diana à qui il a dédié plusieurs années de sa vie, même avec elle qu’il avait voulu épouser avant de se retrouver trahi. Alors qu’Althéa s’endort contre lui, dans ses bras rassurants, il sent son espoir s’animer de nouveau et sa colère au même moment. Car s’il est fébrile à l’idée de revoir la jeune fille, de mieux la connaître, de la toucher de nouveau, il sait que cela signifie aussi qu’il devra partir. Ignorant une nouvelle fois ses responsabilités, il ferme les yeux en humant la chevelure de la belle et avec un long soupir, se glisse à son tour dans le sommeil. Il n’a plus partagé sa couche avec quelqu’un depuis un long moment, depuis Angéline qui lui a brisé le cœur sans remords. Depuis, il a du mal à s’ouvrir, mais il n’a senti aucune résistance avec elle, avec la Championne Coordinatrice qui l’intimide pourtant. Contre elle, endormi et confortable, il n’a plus le moindre souvenir de sa peur de l’approcher. Au contraire. Il ne souhaite que cela. De la découvrir, de la sentir près de lui.

Il s’éveille et le cadrant lui indique presque quatre heures du matin. Althéa se trouve toujours dans ses bras. Un bien-être vaporeux l’entoure et il sourit avec béatitude. Avec douceur, il pose un baiser dans ses cheveux, l’admirant en silence tandis qu’elle est assoupie. Malgré l’obscurité, Logan devine les traits gracieux de la jeune femme, y glisse un doigt respectueux. Avec un soupir, il réalise que c’est le moment ou jamais de rentrer. À cette heure, il pourra encore prétexter que la miss a voulu fêter toute la nuit et qu’il a du rester près d’elle pour la protéger dans les bars et les clubs. Mauvais menteur, il aura du mal à faire passer cette histoire, mais comme le monsieur de la location de voiture qui travaille pour le Régime est un bon ami à lui, il devrait le couvrir si sa faiblesse de jeu d’acteur lui met la puce à l’oreille. Logan boude un peu en se détachant de la jolie rousse. Il a tout de suite froid et ses dents claquent dans ma bouche. Logan se glisse hors du lit et contourne celui-ci pour venir se pencher au-dessus d’Althéa, glissant un nouveau baiser tendre sur son front cette fois. Caressant ses cheveux, il la secoue un peu pour la réveiller et lui expliquer.

«Excuse-moi, Althéa, mais je dois partir à présent, sinon je risque de perdre mon travail ou pire te mettre dans une situation fâcheuse.»

Doux, il se penche en avant pour embrasser ses lèvres, frissonnant au passage. À regret, il s’éloigne d’elle, quitte la chambre, un peu embarrassé à présent par sa nudité. Au salon, il trouve ses vêtements bien pliés, accompagnés de ses effets personnels. La mort dans l’âme, il s’habille, parcourant du regard les environs. Aucune trace des Pokémon de la Coordinatrice, mais il sent comme une présence qui le guette. Une fois dans son complet de garde du corps, Logan se sent lourd, déçu et un peu triste. C’est cet uniforme qui le pousse à partir ce soir. Il aurait agi autrement dans d’autres circonstances. Il aurait passé toute la nuit près d’elle, lui aurait préparé un petit-déjeuner au matin et lui aurait proposé un entraînement ou une balade. Soupirant à nouveau il se dirige vers la porte, mais une fois sa main posée sur la poignée, une idée le saisit. Courant presque en direction d’une table où il trouve un crayon et un papier vierge, il écrit son numéro de téléphone avec lenteur pour être certain d’écrire les bons numéros. Avec sa fatigue et sa dyslexie qui mêlent les chiffres sous ses yeux, il préfère prendre son temps. Satisfait, il monte à l’étage, près d’Althéa et la secoue doucement à nouveau.

«Euh… euhm… Je t’ai laissé mon numéro, juste là, sur la table de chevet… Au cas où… je ne sais pas… si tu as besoin de quelque chose ou si euh… si tu veux bien me revoir…»

Merdouille. Quel idiot. A-t-il vraiment du mal à lui dire «call me»? Gêné, rougissant, il s’éloigne rapidement, trop timide pour attendre la réaction. Sortant de la maison, il s’appuie contre la porte en se prenant la tête de ses mains. Affolé, il rejoint sa voiture dont le vrombissement l’apaise un peu. En se faufilant dans les rues toujours bondées de Vanawi, Logan fume cigarette par-dessus cigarette pour calmer son cœur emballé. Déjà, il espère. Déjà il n’attend qu’une chose. De la revoir.

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Elle se rappelle avoir été secouée. Pourtant, elle rêvait bien. Pourquoi devait-on la réveiller ? La rousse maugréa, roula sur elle même pendant qu'une voix parlait, sans qu'elle comprenne - ou ne veuille comprendre, allez savoir. Elle eut un grognement étouffé, et la tête contre les bras, marmonna encore ensommeillée :

« Papa, laisse moi tranquille, il fait encore nuit. »

Et sans autre mot, elle se retourna en s'endormit aussi sec. Althéa et le sommeil, c'est sacré - après tout, vous ne voudriez pas que d'horribles cernes violettes apparaissent sous ses jolies yeux pâles, quand même, vous n'avez pas le coeur aussi dur. Et encore une fois, on la secoue. Elle essaye de chasser l'intrus, qui parle de téléphone, et elle s'endort encore, avec la vision d'un homme aux cheveux noirs. Bizarrement, ça lui fait battre le coeur, ça la fait sourire, pendant qu'elle s'enfonce dans le sommeil, de nouveau.

Une douce musique la réveille. Elle se redresse, le cheveu en bataille, et frotte ses yeux du dos des ses index, comme une gamine. Seule. Elle est seule dans son lit. Ha oui, c'est vrai, elle se rappelle quelque chose ; elle croyait avoir rêvé, mais c'est bien arrivé : Logan a du partir, il a parlé de boulot. Mais elle se souvient avoir pu profiter de sa chaleur, de lui, juste un peu. Elle se lève, entièrement nue, et se drape d'une couverture. Elle voit un papier sur la table de nuit ; un numéro. Elle a un petit sourire, et le papier dans la main, descend dans le salon.

« Bonjour les filles ! » s'exclame t-elle, de très bonne humeur.

Nala et Mérida viennent s'asseoir avec elle dans le canapé, où la demoiselle prends son portable qui sonne, encore. Un mec d'un journal. Elle grommelle tout bas et réponds : on l'invite à une soirée, ce genre de conneries. Réponse habituelle ; ça la fait rire de répondre alors qu'elle est juste couverte d'un drap. Elle s'étire enfin, quand la conversation est terminée, et observe le numéro sur le papier, écrit de façon très correcte quoi qu'un peu tremblante.

« J'ai très bien dormi, mes chéries. Bon, on prend quoi pour le petit déj ? »

Althéa va à la cuisiner, pensive. Hier soir, c'était une erreur, mais une si bonne erreur qu'elle serait prête à la commettre - encore un bon paquet de fois. Elle prend une pomme, commence à faire un peu de cuisine. Elle se sent bien, juste bien, satisfaite, repue d'amour. Mérida marche, féline, poussant de petits bruits comme un carillon. Nul besoin de leur dire, à toutes ; elles savent déjà. Althéa retourne manger devant les informations, la tête ailleurs.

« Je l'inviterais pour mon anniversaire, dans deux semaines. Ne me regardez pas comme ça ! C'est un gentil garçon. »

Elle a un large sourire sur son visage, en disant ça. Oh que oui, un très gentil garçon même. Elle s'adosse au canapé ; elle a rêvé de son père, mais elle a sûrement confondu avec Logan. Elle est heureuse, très heureuse même. Elle enregistre son numéro dans son téléphone, mais décide ne pas l'appeler, pas encore. Elle ne peut pas se permettre de lier une relation réelle. Elle soupire, puis file s'habiller. Elle doit aller à l'amphithéâtre aujourd'hui. Allez, ma belle, il est temps de revenir à la réalité.

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