Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell

Invité

Il court, il court...
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Une nouvelle journée commence! Le reveil sonne, ma bouille mal reveillée et mes cheveux en pétard sortent de sous ma couette et j'éttoufe un grognement flemmard. Je me recoucherais bien... Comme tous les matins. Ça suffit Emilio! Tu as suffisamment dormi comme ça, grosse feignasse! Les Pokémon vont t'attendre. Je jette un coup d’œil encore endormi au réveil qui indique 6:00. C'est parti mon kiki!
Je fais tout d’abord un passage express et obligatoire sous la douche, même si je sais pertinemment que j'y repasserait ce soir après le boulot. Je me retrouve dans la cuisine après avoir réveillé Pirila et Splotto, qui dormaient l'un contre l'autre sur le sofa de ma chambre. Quand à mon fidèle Nono, il est déjà bien réveillé -mieux que moi!-, et m'attend sur la pas de la porte -encore un qui a dormi dehors- en sautant sur place. Cela ne m'empêche pas d'avaler mon café et les tartines bien tranquillement avant de m'étirer de tout mon long sur la chaise, puis d'y recommencer plusieurs fois une fois sur mes pates.

« C'est parti les amis! »

Il est temps de consulter la liste des taches à effectuer aujourd'hui! Alors, je dois m'occuper du des Chrysaciers, des Coconfort, du Carabing et de l'Escargaume qui m'ont été confiés... C'est parti! Ces premiers sont plutôt aisés à élever, il faut surtout les surveiller attentivement car ils ont tendance à évoluer quand on ne s'y attend pas. Pour le moment je me réjouïs de ne pas avoir trop de Pokémon évoluer à m'occuper, même si les Carabing en particulier sont très turbulents et je passe mon temps à me battre pour qu'ils restent un peu près tranquille et le me montent pas dessus en mordillant mes jambes et mes bras. Ah, et surtout, il ne faut pas les mélanger avec les Escargaumes. .. Il s'entendent mal et je ne veux d'un Limaspeed sur les bras... Je ne connais encore que très peu les Pokémons d'Unys, en plus.
Je passe la matinée à nourrir les Pokémons puis je les ais emmenés dehors pour qu'ils fassent de l'exercice, en prenant bien garde de séparer les différentes espèces qui ne font pas bon ménage ensemble. Puis vint l'heure de la pause de midi. Je commence à préparer une salade avec une omelette et c'est alors que j'entends un gros bruit venant de dehors, comme un craquement de bois. Je file dehors pour vérifier le bruit du bris.

« Saperlotte! »

Ah, misère, on dirait que le téméraire Carabing a décidé d'aller embêter le clan ennemi! Il s'approche de son rival l'air féroce, apparemment désireux de marcher sur ses plates-bandes. L'escargaume prend vite la mouche il n'a pas l'air commode non plus. Les deux commencent a se rapprocher de façon menaçante. Zut de zut!

« Nonoooo! »

On dirait que mon acolyte a vite compris, il se jette vers les deux adversaires pour jouer au médiateur, tandis que je le suis en courant. Les deux gaillards préfèrent fuir en se pourchassant en filant vers la sortie de l'enclos qui j'ai laissé ouverte. Mince de crotte de zut de...!!!
Je dérape sur mes pieds pour repartir vers la sortie, pourvu que j'arrive avant eux. Tant pis, le tout pour le tout, je saute, pour m'étaler sur le sol, mais je tiens le Carabing sous mon bras et l'Escargaume par le fond de la culotte -pas de culotte sur un Escargaume, mais bon-. Enfin, tout le monde est sauf, et pas d'évolution intempestive. Je me relève avec les deux gaillards sur les bras, qui se débattent, pour apercevoir un visiteur qui vient de passer l'entrée. J'accours vers lui après avoir confié le Carabing turbulent à Nono et gardé l'Escargaume, plus sage, dans mes bras.

« Tu- Vous cherchez quelque chose m'sieur? »

Je dis, encore essoufflé de ma course, en observant le visiteur d'un œil curieux.

Gangs of Vanawi

Sur la route de Baguin, rien ne paraît moins sûr. Les doutes envahissent les pauvres âmes perdues qui y errent, nargués par les hauts pics saupoudrés de neige des montagnes de l'extrême Nord de l'île. Les jours paraissent plus longs, et cette douleur, au creux de la poitrine, prend de plus de plus en plus de place, comme un éclat de glace, enfoncé dans la chair vitale, laissant s'échapper le moindre de filet de vie. Je ne faisais pas exception. Je revenais à moitié mort moi-même de mon périple dans la ville déchirée, dans la ville des mille et un regrets, des pleurs, du sang et de la douleur. Cette ville que j'avais tant aimé et qui aujourd'hui, m'expose à nu à un monde violence qui me dépasse et m'aspire. Elle qui fut si belle, si fière. Le berceau de la liberté, engloutie par les ambitions des hommes qui n'ont que pour seule raison de vivre que de s'entre-déchirer. Je portais entre mes mains fébriles quelques pages de papier dont l'encre me tachait les doigts, dont les mots tachaient mon âme. Dans une honte qui m'étreignait au point de m'étouffer, je me déplaçais, comme à contre-courant, sur la piste au détour des montagnes, laissant derrière moi, en partie, la joie candide causée par mes retrouvailles avec la cadette des Weber. De rage amère je sentais mes yeux s'embuer alors que deux parts de moi s'affrontaient. Je n'arrivais plus à comprendre comment... qui j'étais devenu. Je regrettais des actions perpétrées il y avait de cela plusieurs années. J'aurais du oublier, mais je ne pouvais pas.

Comment oublier la mort d'un homme, tombé de sa propre main? Comment se défaire de l'image du rouge sur sa peau, du rouge béant qui s'échappe d'un corps qu'on a frappé nous-même? J'avais tenté, ces dernières années, de repousser ce mauvais souvenir au fond de moi-même, dans un recoin protégé et scellé à clé, là où je m'étais moi-même réfugié pour survivre à toutes sortes de réalités, trop difficiles à porter. Je regrettais la mort de ce soldat qui pourtant, avait mis à mort mon meilleur ami, l'amour de ma vie, mon protecteur et sauveur. En lisant les pages de ce journal, je n'avais pas pu m'empêcher d'y repenser. Sur Enola, chaque parole médiatisée était contrôlée. Je savais que le contenu de ces quelques pages ne pouvaient être que mensonge, mais ce doute qui subsistait me terrassait d'angoisse. «Quatre soldats du Régime, assassinés par la Résistance en pleine ville! Meurtriers!». Je connaissais mes frères. Ils ne tuaient que par nécessité. Or, je connaissais les circonstances de cette mission. Ils devaient récupérer des papiers dans une base secrète découverte par nos espions. De l'information, ce dont nous manquions cruellement. Ce journal racontait comment les nôtres avaient assassiné froidement quatre gardes en fonction. J'avais beau chercher la liberté, je trouvais dommage cette violence. Elle me rendait malade alors que je prenais lentement le chemin de chez moi. Je devais prendre un bateau à Vanawi qui me ramènerait à la maison. Je n'avais qu'une envie: retrouver ma demeure au plus vite.

Je ne pouvais expliquer mon dégoût. N'adhérais-je pas à cette façon de faire en subventionnant ces missions? Je n'avais jamais osé porté un regard critique envers les miens avant ce jour et je m'en voulais de le faire. J'étais en colère, brisé par le poids des années passées dans l'oppression et, malgré moi, de la peur. Je voulais me battre pour construire un avenir à Crystal, cette fille que je n'aurais jamais, pour tous les enfants d'Enola. Mais pas au prix de détruire sa population à coup de haine. Je me sentais là, épuisé. Je traversais le territoire fertile longeant la ville de Vanawi, complètement dépassé, Mystie flottant autour de moi. Comme nous nous trouvions seuls, la fantôme avait tenu à sortir un peu. Timide, la Feuforêve avait peur des être humains... ou d'à peu près tout. Je tentais de lui redonner confiance en cette vie, et y parvenais petit à petit. Elle me suivait, visiblement inquiète de mon état. Chaque cinq minutes, elle venait stopper ma progression pour me jeter un regard triste. Elle n'aimait pas voir celui qui l'avait recueillie dans un tel état. Colère, doute. Elle préférait le vrai Maxwell. L'être souriant et calme. Je soupirai alors qu'elle me barrait la route une énième fois.

«D'accord Myst. Je vais chercher un lieu où dormir pour la nuit. Mais je vais bien, cesse de t'inquiéter.»

Je sentis mon masque, ma carapace, se refermer sur moi. Je laissais ma rancoeur dans un coin secret, prête à être ressassée plus tard, à l'abri des regards. Je trouvai un ruisseau dans les parages où me rafraîchir. Je repassai sur mon costume noir strié de lignes bleu foncé élégant, afin d'en chasser la poussière du chemin. Je m'assurai aussi que ma chevelure se comportait convenablement, avant de prendre un petit sentier à ma gauche. Je me dirigeais vers un lieu dont j'avais entendu parler par un bon ami, un jeune homme nommé Enzo. Je l'avais rencontré par la Résistance et je lui faisais confiance. Il m'avait raconté avoir un frère tout juste devenu Hôte de Pension à Vanawi. Si mes souvenirs s'avéraient exacts, le garçon en question s'appelait Emilio, et il se spécialisait en Pokémon de type insecte. Un type qui manquait à mon équipe. Je ne m'étais jamais senti interpellé par eux, mais je m'avouais curieux, en trouvant l'endroit en question et en jetant un coup d'oeil aux enclos. Je décrivis un grand cercle pour parvenir à l'entrée. J'espérais que cet Emilio accepterais de me servir d'hôte pour la nuit, car je ne me sentais pas le courage de m'aventurer jusqu'au Centre Pokémon, dans la ville de Vanawi. J'assistai alors à une scène des plus cocasses. Un jeune homme blond poursuivait deux Pokémon insectes -un Escargaume et un Carabing. Il attrapa les deux en se jetant littéralement par terre pour s'en emparer. Un brillant exploit! Je restai silencieux, amusé, alors qu'il se relevait. Il m'aperçu et se dirigea vers moi, me demandant si je cherchais quelque chose. Je pouvais voir des airs de famille avec Enzo chez le jeune Rainbow, ainsi, je lui offris un sourire sympathique, avant de lui présenter.

«Bonjour monsieur Emilio Rainbow à n'en pas douter. Votre frère Enzo m'a parlé de votre élevage et comme je passais dans le coin, j'ai décidé de venir voir par moi-même. Je peux constater que votre métier n'en est pas un facile.»

Je souris de nouveau. Derrière moi, Myst se dissimulait au regard du jeune homme qui, pourtant, me semblait totalement inoffensif.

«Je ne suis pas bien poli. Mon nom est Maxwell Young, Maître Coordinateur ici, sur Enola. Je cherchais à savoir si vous accepteriez ma humble requête d'hospitalité... J'ai marché une partie de la nuit et je cherche un endroit où me reposer. De plus, je suis curieux de visiter l'endroit, si vous acceptez bien sûr. Je ne connais pas grand chose aux Pokémon insectes et je m'en avoue désolé.»

Je parlais beaucoup. Ce jeune homme me mettait à l'aise. Ses grands yeux verts pétillaient d'un charisme enfantin qui m'était bien doux après les ressentiments et les interrogations amères de la route.

«M'instruiriez-vous? Si vous avez le temps bien sûr. Je pourrais d'ailleurs vous aider dans vos tâches afin de payer ma dette dans l'éventualité où vous accepteriez ma demande.»

Invité

Il court, il court...
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C'est drôle... Dès que j'ai adressé la parole à cet homme, je sens comme un... Contraste. Un contraste entre nos deux caractères et nos façons d'être. Déjà, j'ai pas l'habitude que l'on m'appelle monsieur, plus mon prénom et mon nom, je trouve ça bizarre. Je trouve ce gars un peu bizarre, à vrai dire. Cela ne m'indispose pas, bien au contraire. Peut-être que je me faisais une autre idée, en supposant sur son apparence? Il a l'air très sûr de lui, du moins, c'est l'impression qu'il donne, et ça m'intimide un petit peu. Mais je me rassure quand il prononce le prénom de mon grand frère, il ne peut pas être quelqu'un de mauvais, les amis d'Enzo sont mes amis!

"Oh-Oooooooh! Soyez le bienvenu alors! Cela me fait plaisir de pouvoir connaître les amis de mon frère! Il n'y a vraiment pas de quoi être impressionné, mon élevage ne casse pas la baraque, et c'est un peu tous les jours que je cours après ces deux-là... Ils ne s'entendent pas, c'est la nature!"

Au moins, j'arrive à être naturel, mais ce gars, qui doit être un peu plus agé que moi dégage quelque chose de... D'imposant. Oui, c'est ça. Il confirme mes pensées en déclinant son identité. Je comprends mieux! Le Maitre Coordinateur! Saperlotte, j'ai dû avoir l'air stupide avec mon "OOOOOOH" et mon salut étrange! Mon expression se crispe un peu, ce n'est pas un peu... Etrange, tout ça? J'veux dire, de pouvoir serrer la main à une personne comme lui comme si ne rien était? Oh, et puis zut, depuis quand suis-je si timide! En plus, lui paraît content de pourvoir causer, alors, autant lui rendre la pareille, sinon, je vais l'embarrasser. C'est pas parce qu'il est Champion ou Roi de Tchécoslovaquie que je vais me mettre à faire des courbettes!

"Enchanté Maxwell! Je savais bien que je t'avais déjà vu quelque part, "Monsieur Image"! Il y a toute la place qu'il faut pour te loger ici, si ça ne te dérange pas de dormir dans le foin bien sur!"

Je ris à ma blague tout seul. Je ne sais pas si c'est bien d'être aussi familier avec Maxwell vu son statut, mais je n'ai pas envie de jouer faux jeu, je n'aime pas faire trop de politesses, et on peut y perdre un temps...

"Ah, euh, je rigole, pour le foin. Il y a des tas de chambres d’hôtes, c'est trop grand pour moi tout seul ici! Tu peux même rester plus longtemps,dis-je, en montrant la pension d'un revers de bras.
Et ça... Ça me fait super plaisir de pouvoir vous faire visiter, vraiment! C'est vrai qu'il n'y a pas tant de gens pour s’intéresser aux Pokémons insectes, pourtant, ils sont fabuleux! Mais de mon côté, j'avoue que je ne sais pas grand chose de la coordination non plus! Je vais poser Monsieur Escargaume et je vous sert de guide de suite!"

Je vais pour retourner vers l'enclos, mais c'est alors que l'effroi me saisit. L'air si pur des plaines vient d'être polluée d'une odeur étrange comme une odeur de... Brulé? Une omelette brulée? Mon omelette! Je l'avais oubliée avec tout ça! Pas l'omelette! Je bifurque pour courir vers la cuisine envahie de fumée, je panique et ouvre la fenêtre pour faire s'échapper le nuage grisâtre. Une fois ce dernier dégagé et le gaz éteint, je découvre mon plat du jour complètement cramé, tout est à refaire... Cela me fait penser qu'en fait, j'ai une sacré fringale! Mais peut-être Maxwell a faim lui aussi? D’où sort-il comme ça? A-t-il marché toute la matinée? Décidément, il a beau connaître Enzo, je me demande bien d’où sort ce Robinson. Un Maître Coordination qui se balade dans la nature et qui sort de nulle part... OuI, je trouve tout ça un peu interpellant, il n'y a rien à faire. Je cours à la porte pour aller le chercher ou je l'avais laissé, comme l'hôte pas très poli que je suis...

"Vous avez peut-être faim! Le repas est à refaire de toute façon, on pourrait partager, qu'est-ce que vous en pensez?"

Gangs of Vanawi

Mon interlocuteur jouait l'homme humble, et je ne comprenais pas pourquoi. Après avoir vu les impressionnants élevages de la famille Weber, je me jugeais assez connaisseur pour analyser correctement cette pension. La petite maison de pierre au toit strié de vignes me plaisait beaucoup. Il se dégageait d'elle une aura accueillante qui me donnait envie de la visiter et de m'y reposer. Je me sentais si las, si lourd. J'aurais pu dormir des heures, des jours. Une bonne brise vint me caresser le visage et je fermai les yeux pour apprécier les doux baisers du soleil sur mon épiderme. Il faisait bon vivre, dans cette partie d'Enola, si on savait faire fi de l'odeur... pour le moins naturelle qui s'échappait des élevages. Emilio évoqua d'ailleurs la nature en parlant de ces deux Pokémon chamailleurs qui s'étaient sauvés de lui un moment plus tôt. Comme je ne connaissais à peu près rien de ces deux espèces, je préférai ne rien dire et croire sur parole celui qui, de toute évidence, s'y connaissait bien mieux que moi. Je n'avais qu'à penser avec quel courage il avait rattrapé le Carabing et l'Escarhaume! Je fus tiré de mes pensées par la familiarité dont faisait preuve le jeune homme. Je m'en trouvais un peu désorienté. Depuis ma nomination au poste de Maître Coordinateur, je m'étais efforcé de décrire une distance entre moi et les autres qui pouvait paraître froide et hautaine pour ceux qui ne connaissaient rien de ce qui se trouvait au-delà de ma carapace. J'agissais ainsi dans ma peine, de peur de voir cette foule d'adorateurs creuser en moi pour y creuser mes secrets et douleurs. Difficile de garder le cap sur cette envie de rester loin des autres quand je me trouvais devant un jeune homme aussi plein de vie.

En me tenant près de lui, je me sentais un peu plus léger, et cette familiarité qu'il employait me semblait à sa place, comme s'il n'aurait pu en être autrement. Il se dégageait de lui de bonnes ondes, et je le devinais gentil, mais peut-être un peu naïf. Je n'avais rien à craindre de lui, et malgré toute mon envie de m'abandonner à sa bonté candide, j'avais du mal à me départir de mon masque rigide et protecteur de ma personne. L'Hôte de la Pension de Vanawi me propose en riant une place sur le foin. Après les années de voyages, ainsi que mon enfance dans les bidonvilles, dormir dans une étable ne m'aurait certainement pas dérangé, surtout si c'était au contact des Pokémon. Leur présence avait toujours su me rassurer, même dans leur brouhaha incessant. La chambre qu'il me proposa plus sérieusement ensuite me plu cependant d'avantage. Mon corps en entier m'élançait et j'avais besoin d'une bonne nuit de sommeil afin de réparer les muscles endommagés par ces longues heures de marche. Je sentis Mystie jeter un coup d'oeil à Emilio par-dessus mon épaule, par curiosité. Je lui souris pour la rassurer alors qu'elle écoutait le jeune homme parler, nous proposant l'hospitalité de sa jolie demeure. Il me suggéra même de rester quelques jours de plus, ce qui me sembla d'abord précipité. J'attendrais d'un peu mieux le connaître aujourd'hui avant de lui imposer ma présence d'avantage. Je me sentais plutôt intrusif déjà, valait mieux que me familiarise avec cet étrange garçon avant de l'envisager.

«Merci beaucoup pour votre hospitalité,» je fis, sans arriver à me départir du vouvoiement. «J'accepte avec gratitude la chambre que vous me proposez.»

L'emballement d'Emilio envers ces chers Pokémon insectes crèvait au yeux. D'une certaine manière, elle me fasait penser à l'amour de Solène et sa famille pour les Pokémon de type Normal. À la différence que les pauvres insectes se trouvaient souvent négligés ou méprisés par les dresseurs. D'aspect souvent repoussant, les gens en avaient peur. Ils possédaient cependant leur cachet secret, comme tous les Pokémon. Il restait à choisir le meilleur pour soi, celui qui vous correspondait réellement. Comme ce Scarhino qui accompagnait le blond. Cette créature respirait la puissance. Elle protégerait probablement son maître coûte que coûte et assurait la sécurité et le bien être des autres Pokémon de la pension.

«Vos Pokémon sont très beau, sans l'ombre d'un doute. Votre Scarhino, notamment, est à couper le souffle.»

J'imaginais ce qu'un tel Pokémon aurait l'air dans un Concours. Je pourrais faire briller un Scarhino, et en faire un formidable combattant pour la deuxième ronde. Plus j'y pensais, plus l'idée me plaisait. Le jeune homme parti vers les enclos respectifs des deux malfrats pour les reposer. Pendant ce temps, je me laissai choir sur la clôture de l'un d'entre eux, observant les Pokémon à l'intérieur. La Feuforêve ne me quittait pas d'un centimètre, toujours aussi incertaine. J'avais beau lui souffler quelques paroles rassurantes et l'encourager à visiter les Pokémon de la pension... rien n'y faisait. Absorbé par ma contemplation, je ne réalisai que mon hôte avait disparu à l'intérieur de la maison, jusqu'à ce qu'une odeur de fumée vienne chatouiller mes narines. Du feu? Je courus jusqu'à la demeure mais m'arrêtai en voyant Emilio revenir vers moi. Ainsi, son repas était ce qui brûlait. Je souris en m'approchant.

«Oui, je dois avouer n'avoir rien avalé de la journée, j'ai plutôt faim. Je pourrais faire le repas pendant que vous vous occupez de vos tâches quotidiennes. J'ai l'habitude! Et puis, cela rachèterait en partie votre hospitalité.»

Je lui souris en me dirigeant avec dans la cuisine. Les restes d'une omelette carbonisée reposaient un peu plus loin, dégageant une forte odeur de brûlé. D'un geste, je laissai sortir Pandora, ma jolie Togekiss, qui apparut au centre de la pièce. D'abord trop contente de me voir, elle me sauta au cou pour me couvrir de baisers. J'en oubliai presque la présence du jeune homme alors que je l'entourai de mes bras pour tenir ma vieille amie, toujours aussi jeune de coeur, contre moi. Je m'en détachai, me souvenant de la présence d'Emilio avant de désigner la pièce emboucanée.

«Pandora, me ferais-tu le plaisir de dégager cette pièce de cette fumée?»

D'un mouvement de tête, la belle Togekiss battit des ailes et chassa la vilaine fumée hors de la pièce. Comme à son habitude, elle finit sa tâche en se penchant vers l'avant, une aile posée sur la poitrine dans un salut gracieux. Je rit un peu en la rappelant près de moi, où je pus la présenter à notre hôte.

«Pandora, je te présente Emilio Rainbow. Emilio, voici Pandora, ma toute première alliée, la championne de mon équipe.»

Dans un cri joyeux, Pandora hocha la tête en guise de salut au jeune homme. Pendant ce temps, Myst se tenait toujours en retrait dans mon dos, non prête à affronter ce monde inconnu.

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Ma cuisine est dans un bel état. J'ai un peu peur de cuisiner de nouveau à présent. Pourtant, je vois Maxwell y entrer sans le moindre mouvement de sourcil et jeter quelques coup d’œil à la desserte envahie par la fumée et à mon omelette devenu un bout de charbon au fond de la poêle. J'ai un peu honte qu'il voit ma cuisine dans cet état... Mais il n'y a qu'a refaire le repas, j'ai juste un peu peur que mon programme de la journée en soit décalé. L'hôte que je suis est embarassé de voir Maxwell vouloir mettre la main à la patte si spontanèment. Il n'est pas arrivé qu'il veut déjà servir!

« Maxwell, laisse donc, je vais m'en occuper, tu- euh, vous êtes mon invité! »

Je n'ai pas fini qu'une splendide Togekiss apparaît dans un éclair blanc et secoue ses ailes pour faire partir les reste de fumée. Même un geste si simple devient magnifique avec ce Pokémon. J'avais déjà pu apercevoir Pandora à la télé, mais ça n'avait rien à voir avec la réalité, cette Togekiss possédait quelque chose de presque transcendant... J'exagère peut-être, mais j'aurais presque cru à l'apparition d'un Pokémon légendaire, sur le coup. Nono qui était arrivé à la porte reste bouche-bée devant la belle Togekiss, on dirait même qu'elle lui a tapé dans l’œil! Elle s'incline gracieusement en finissant son geste et vient d'elle même me saluer quand Maxwell nous présente. Nono s'approche pour voir la belle de plus près, et bombe son abdomen. En voilà un qui n'a pas été sourd aux compliments de Maxwell tout à l'heure! Moi non plus d'ailleurs, mais je n'avais pu que sourire bêtement et rougir a de tels compliments.

« Ravi de te connaître, Pandora! Comme tu es belle! »

Je n'ai pas grand chose à dire d'autre, c'est la seule et vraie vérité. Je ne manquais pas de superlatifs pour qualifier leur duo si harmonieux, mais je me serais plus tourné en ridicule qu'autre chose. Mon Scarhino, lui, n'a toujours pas honte et continue de faire le beau. C'est alors que Pirila ma Pyronille accourt et se fige sur le seuil en apercevant tant de visage inconnus. Elle doit venir manger, après tout, c'est l'heure et Pirila est toujours très ponctuelle, cette gourmande. Quand à Splotto... Il doit encore s'être caché quelque part pour dormir.

« Puisque presque tout le monde est là, je vais aussi faire les présentations : voici Nono et Pirila! Les cocos, voici Maxwell et Pandora. »

Tout cela est bien beau mais mon ventre semble se foutre des politesse car il braille sans demander son reste. Je cours alors vers le frigidaire ou dorment les victuailles qui serviront à préparer le festin. Je reprends quelques œufs pour à nouveau me lancer dans une omelette. C'est peut-être un peu simpliste?

« Une omelette, est-ce que ça irait à tout le monde? Je ne sais pas faire grand chose d'autre, à vrai dire! »

Puis je me rappelle de la proposition de Maxwell... Pourquoi pas après tout, il semblait tenir à faire à manger. Je me retourne vers lui le sourire aux lèvres et les yeux pétillants.

« Maxwell, voudrais-tu m'aider? A plusieurs ça ira plus vite! Et, euh... Sinon, j'espère que tu ne m'en tiendras pas rigueur si je te tutoies? »

C'est vrai que j'ai commencer à le tutoyer sans lui demander, mais j'ai vraiment du mal à dire « vous » à quelqu'un qui n'est pas vraiment plus vieux que moi, même si c'est le Maître Coordinateur. Alors que j'ouvre de nouveau le frigo pour soumettre la nourriture qui y est conservée au jugement culinaire de Maxwell, je fais signe à Pirila d'aller quérir Splotto pour le déjeuner.

« Alors, sinon, comment as-tu connu Enzo? »

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Pandora. Ma fierté, ma plus vieille amie. Le rayon de soleil de mes jours, la femme de mon existence, si on considère les Pokémon ainsi. Pan a sauvé ma vie, elle a brisé ma solitude, elle a donné un sens à ma triste existence grise. Elle a planté la graine de la Coordination dans mon petit cœur créatif, et en a germé une passion dévorante qui anime mes jours et mes nuits. Grâce à cette petite Togepi, rencontrée il y a de cela des années et des années, je suis où je suis maintenant. Si ce n’était d’elle, ma vie serait bien différente. Je serais probablement quelque part à Amanil à travailler comme un forcené dans une usine quelconque à chercher encore et toujours ce que j’étais. Certainement pas comme un millionnaire aimé des médias et Maître Coordinateur d’Enola. Oui, je lui devais presque tout, à ma championne. Elle faisait ma fierté, et en voyant la réactiondu Scarhino, je me souvenais très bien pourquoi. Elle produisait cet effet magique sur tous ceux qui la regardaient. Elle n’était qu’un éclat de pureté, un rayon de bonheur, un petit morceau d’amour, tout à la fois. Grâce et bonté la faisaient resplendir, tout comme une part de candeur et de chaleur. Un mélange qui faisait bon ménage pour un Concours, je ne vous le fait pas dire. Ce fut au tour d’Emilio de complimenter mon Pokémon et je sentis une bouffée de fierté m’envahir. Nous avions travaillé d’arrache-pied pour parvenir où nous en étions aujourd’hui, il y avait de quoi bomber le torse. Au compliment, Pandora s’inclina avec une joie non dissimulée. Elle prenait déjà le garçon en affection –non pas que ce soit chose rare… elle aimait tout le monde, vraiment- mais restait un peu timide devant son impressionnant Scarhino.

Comme la réaction de la Togekiss parlait d’elle-même, je n’ajoutai rien. Je trouvais assez regrettable que le jeune homme ne me laisse pas m’amuser avec sa cuisine. Il devait posséder toutes sortes d’ingrédients frais, provenant des cultures et élevages des alentours. J’aurais pu lui concocter un magnifique repas. Mes talents en cuisine n’étaient pas grandioses, mais j’appréciais beaucoup de concocter des plats. Je l’avais fait longtemps pour ma famille et mes Pokémon avant de m’installer de façon permanente à Nuva Eja. Je prenais grand plaisir à cuisiner et me tâchais d’apprendre dès que j’en avais l’occasion. Manger restait un grand plaisir pour moi, même si j’avais un appétit plutôt limité. Je n’étais pas maigrichon ainsi pour rien! Peu de temps après, je fus tiré de mes pensées par une petite Pyronille qui entra dans la cuisine, visiblement affamée. Un autre insecte d’Emilio, je supposai. Il me la présenta, ainsi qu’à son fier scarabée. Nono et Pirila je les saluai chaleureusement. Le respect envers les Pokémon m’était important, et je leur démontrai autant de considération qu’à n’importe quel humain. Surtout que ceux-ci aidaient Emilio dans sa lourde tâche de veiller sur la Pension. Ils devaient faire partie de la famille, en quelque sorte.

«Enchanté de faire votre connaissance.»

Emilio en vint à me réclamer mon aide pour le repas, la concoction d’une omelette. J’acceptai avec un léger sourire amusé. Voilà qu’il regrettait de ne pas avoir accepté ma proposition. Ravi de pouvoir l’aider, je me lève en acceptant, puis je me penchai sur les ingrédients mis à notre disposition. Je me lavai les mains avant de râper du fromage fait par un artisan fromager du coin et l’aider à couper quelques légumes pour agrémenter l’omelette. Il me demanda alors si je lui en voudrais de me tutoyer. Je sentis quelque chose au creux de mon estomac se torde. Voilà encore cette familiarité qui revenait à la charge et qui, sans me déplaire, me rendait un peu malaise. Ma timidité bien enfouie refaisait un peu surface, et je me sentis rosir quelque peu. Étrange réaction, moi qui était pourtant habitué au contact humain, de par mon métier. Dans l’intimité de sa maison, il m’était plus difficile de me dissimuler totalement, et ce tutoiement venait confirmer mes peurs de m’ouvrir. Il m’apparaissait par contre nécessaire de briser cette glace entre nous. Les amis de mes amis étaient mes amis.

«Tu peux me tutoyer, je tâcherai de faire de même, mais je dois avouer que le tutoiement ne me vient pas aisément.»

Je grattai l’arrière de ma tête humblement, un peu gêné. Pandora, qui se tenait dans un coin de la pièce couchée dans ses ailes, ne manqua pas de remarquer mon malaise et de m’offrir un regard curieux. J’haussai les épaules à son intention avant de reporter mon attention sur le repas. Emilio, gentil garçon, se porta garant d’entretenir la conversation et je me prêtai au jeu avec enthousiasme. Il me fallait vite abandonner ma gêne, cette gêne qui me faisait honte. Je n’avais aucune raison de craindre ce jeune homme blond, au contraire.

«J’ai rencontré Enzo par l’entremise d’amis communs. Son côté actif plutôt que réfléchi m’a plu et son bon cœur aussi. Nous avons cliqué, et nous pouvons parler des heures sans nous lasser.»

Je disais vrai, même si j’omettais que ces «amis communs» étaient en fait des soldats de la Résistance. J’aimais beaucoup le frère d’Emilio. Ce dernier lui était bien différent, plus calme, plus gamin. Mais je percevais chez les deux la même bonté.

«Il n’avait que de bons mot à vo…ton sujet. Vous semblez proches, je me trompe?»

Nous finissions tout juste la préparation du repas et servions tout le monde. Nous nous assîmes à table afin de déguster notre merveilleux repas du travail en équipe.

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Il court, il court...
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Au fond, Maxwell est peut-être un peu timide, il n'a pas hésité à proposer son aide, mais tutoyer quelqu'un a l'air d'être une autre paire de manches pour lui. Je vais tout faire pour qu'il soit à l'aise ici, après tout, il ne m'importune pas du tout, je suis bien content d'avoir quelqu'un à qui parler pendant une journée de travail, ou je ne vois pas grand monde. J'adore les Pokémon mais ils n'ont pas forcèment une énorme conversation, enfin, je les comprends, mais ce n'est pas la même chose que le contact humain. Ma vie sociale d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle d'autrefois, je m'entourais souvent de plus de monde mais... Il y a certains éléments de mon passé que j'ai préféré laisser derrière moi. Maxwell commence à couper du fromage et des légumes alors que je mélange les œufs dans un saladier. Il me parla d'Enzo, comme je lui avait demandé. Enzo a beau lui avoir parlé de moi, a priori, lui ne m'avait jamais vraiment parlé de Max. Mais j'ai l'impression qu'il me cache aussi des choses, il ne s'ouvre plus comme avant... Tout ça depuis qu'il est entré dans la Resistance. J'ai peur pour lui, à vrai dire. Je secoue la tête pour me concentrer à nouveau sur les paroles de Max. Ce n'est pas le moment de ruminer des sentiments négatifs. J'espère que mon silence n'a pas été trop éloquent.

"Ah, oui, on peut dire ça... Qu'on est proches. Oui, on est proches. On est des frangins, après tout!"

Je n'ai pas dû être très convaincant, je sentais de l'hésitation dans ma voix. Je ne peux pas m'empêcher de sentir se former une boule dans ma gorge quand je pense à mon frère ainé. Cela me fait aussi penser à Josepha, qui elle s'est abandonnée au Régime. Je crains que tout cela finisse mal.
Heureusement, la bouffe arrive! Et avec ça, tous mes soucis s'envoleront très vite! Un bon repas et ça repart! Splotto arrive enfin l'air encore endormi à table et nous sommes tous prêts à déguster. Je vais pour servir mes compagnons, et demande l'aide de Maxwell pour me faire passer les assiettes les unes après les autres.

"Bon appétit tout le monde!"

Je n'attend pas pour commencer à déguster. Les bons légumes de mon invité se marient bien avec l'omelette. Cela me fait du bien de manger la cuisine d'un autre, pour une fois. Bien que ce soit simple comme menu, le plus agréable est de pouvoir partager mon repas.

"Le problème avec Enzo... C'est que c'est une tête brulée, il est prêt à tout si il pense que c'est pour défendre les autres et ses convictions. Avec ce qui se passe à Enola, le Régime, tout ça.. J'ai un peu peur pour lui. Mais j'ai confiance en lui, c'est vraiment la personne la plus balèze que je connaisse!"

Il m'a protégé tout le temps, évidemment qu'il est fort! je ne souhaite pas aborder ses affiliations à la Resistance pour autant... La, je suis plus curieux d'en savoir plus sur mon invité, je poursuis donc la conversation sur le même thème... Je me demande aussi si il a suffisamment de temps avec ses occupations d'Elite pour voir sa famille. Personnellement, je manque trop de temps pour retourner à Ecorcia, désormais. Pourtant j'aimerais revoir Arco, lui qui ira bientôt sur ses derniers jours.

"Tu as des frères et sœurs toi, Maxwell?"

J'ai déjà fini mon assiette. Je vais pour resservir un coup du petit reste à ceux qui en veulent, les plats auront vite été nettoyés! L'heure tourne, je m'aperçois qu'en compagnie de mon invité, les minutes sont passées à une vitesse phénoménale. J'aurais aimé mieux faire connaissance, mais nous aurons le temps au diner et après. Mais avant de prendre congé pour mes activités de l'après-midi, je devais montrer sa chambre à Maxwell. Il était certainement fatigué et une sieste réparatrice ne lui ferait que du bien. Je me lève pour desservir les couverts dans l’évier et m'étire avant de lui faire ma proposition.

"J'aimerais te montrer tes quartiers, qu'est-ce que tu en penses? Tu pourras te mettre à l'aise et te poser un peu."

Avec mon plus beau sourire d'hôte modèle, je lui indique l'escalier qui monte au premier pour qu'il passe devant.

Gangs of Vanawi

Une ombre passa sur Emilio et je regrettai aussitôt d'avoir posé cette question. Où était passée sa bonne humeur dont je m'abreuvais depuis mon arrivée? C'est seulement au moment où elle disparut que je réalisai que j'en avais désespérément besoin. Voilà ce qui me rendait aussi fragile, aussi vulnérable. Ce jeune homme assis à mes côtés dégageait des filaments de bonheur et de simplicité qui me faisaient du bien, qui apaisaient ces doutes qui m'avaient étreint, cette douleur sourde face à une nouvelle à laquelle je ne savais réagir. Un baume sur mes plaies. Un malaise profond prit racine au creux de mon estomac. Je venais de provoquer sa sombre humeur et je n'arrivais même plus à ouvrir la bouche pour remédier à la situation. Je me sentais moi-même perdu. Je m'étais laisser aller plus que je ne l'aurais cru à son contact. Avais-je autant besoin d'un ami, d'un sauveur, en ce grave moment de remise en question pour moi? Je fixai la table, confus par mes propres sentiments, par cette ouverture béante que j'avais laissée dans mon masque aussi tôt dans nos relations. Je me trouvais dans un état beaucoup plus vulnérable que ce que j'avais d'abord cru. Bon, du calme, Maxwell, je me dis. Il me fallait reprendre contenance où j'allais indisposer mon hôte d'autant plus. Il me confia alors la nature de son inquiétude. Ainsi ce conflit affectait aussi le jeune Rainbow qui, pourtant, venait tout juste d'arriver en ces terres. Je n'osai pas parler pendant un long moment, me mêlant à la distribution des plats. Je pensais à ce que j’allais pouvoir répondre. Il me fallait toujours causer avec prudence sur ce sujet délicat car je ne souhaitais pas attirer l’attention sur mes propres convictions politiques.

Je l’avais souvent dit. Si je craignais la mort, la fin de l’être, plus que toute chose, je sacrifierais bien tout ce que je possédais, y compris la vie, pour rétablir l’ordre sur cette île qui m’avait vu naître. Enola avait toujours signifié liberté et égalité à mes yeux, et aux yeux de bien des habitants d’ici. Je me sentais violé au plus profond de moi quand je pensais que tout cela nous avait été enlevé. Vous pouviez bien me traiter d’idéaliste, mais je vouais un amour profond pour ma nation et je ne pouvais supporter de la voir aux mains de ceux qui ne la méritaient pas. Ces assassins, ces enfants de chienne qui avaient détruit tant de familles. Ceux qui m’avaient enlevé Pasqual. Alors que la colère me prenait aux trippes, l’image de ce soldat, tué de ma propre main, vint la dissiper aussitôt pour me laisser un sentiment de vide. Tant de violence. Je me sentais plus vieux de dix ans tout à coup. Manger un peu me pesait d’autant plus, même si d’emplir l’estomac me soulageait. J’avais besoin de repos, et vite. Pourrais-je dormir cette nuit?

«Bon appétit!» je fis en reprenant mon sourire.

Tant que mon jeune interlocuteur se trouvait dans un état joyeux et léger, je me sentirais mieux. Je pris dons la décision de le rendre le plus heureux possible durant mon séjour. Je lui prêterais peut-être Turbo un peu plus tard s’il voulait bien. Cela lui procurerait de l’exercice dont il manquait cruellement ces derniers temps et il pourrait bien aider le jeune homme dans sa tâche. Je reportai mon attention sur Emilio, avec ma nouvelle conviction en tête.

«Je ne m’inquièterais pas trop pour lui, si j’étais toi. Enzo est un jeune homme fort et intelligent. De plus, il possède de bons amis qui ne le laisseront jamais tomber. Au final, avec le Régime dans les parages, personne n’est réellement en sécurité.»

Moi qui m’avais promis de ne pas casser la bonne humeur. Je souris à mon hôte pour me reprendre. Je préférais ne pas le décourager. Tant de gens désertaient l’île par peur. Jamais on ne m’expulserait de mon chez-moi. Mes racines reposaient dans la terre d’Enola et il en serait toujours ainsi. Naître et mourir sur celle-ci. Ainsi allait la vie pour moi.

«Enzo est en effet très puissant à sa propre manière. Je l’admire pour sa ténacité et son courage. Nous manquons de jeunes hommes et de jeunes femmes comme lui. Mais je peux comprendre ton inquiétude.»

Je fus ravi quand il changea de sujet pour s’intéresser à moi… Ou presque. Arceus, je détestais qu’on s’intéresse à moi. Je ne faisais pas vraiment le meilleur métier pour éviter qu’on me pose des questions, vraiment, mais bon, je continuais à détester les interrogatoires. Comme il s’agissait d’un sujet dont j’aimais plutôt parler, je me laissai aller à lui parler de ma famille.

«Seulement une sœur, Clarissa, de dix ans ma cadette. J’étais son tuteur légal jusqu’à ce qu’elle atteigne ses dix-huit ans il n’y a pas très longtemps. Elle parcoure présentement Enola, suivant le chemin de la Compétition. C’est une féroce dresseuse. Elle aurait fait une fabuleuse Coordinatrice, mais quelle jeune sœur écoute son grand frère de toute façon?»

Je souris. Ma sœur. Elle me manquait. Son énergie, son obstination. Ce regard rebelle qui brillait d’intelligence. Je ne l’avais jamais réellement comprise, mais Arceus, je l’aimais. Je tentais de la protéger au meilleur de moi-même, mais elle refusait plus souvent qu’autrement mon aide et ne se souciait pas le moindre du monde de mon opinion quant à son avenir. Une vraie petite peste doublée d’un grand cœur généreux. Un trait de famille, j’imagine. Je laisse la conversation filer naturellement alors que nous discutons tous deux de nos familles respectives –ce que je fais sans rien révéler de très compromettant-. Je finis mon assiette plutôt rapidement. Myst s’était posée sur mon épaule et s’était endormie. Je me sentais lourd et fatigué. Je dus réprimer un cri de joie quand Emilio me proposa de m’escorter jusqu’à mes «quartiers». Oh rien ne me tentait plus que me glisser sous des couvertures et m’abandonner au sommeil. Au diable cette douche dont je rêvais, je devais dormir un peu avant.

«Oh, je ne cracherais pas du tout sur une petite sieste. J’accepte avec plaisir.»

Sur ce, je me levai et entrepris de ranger la cuisine à ses côtés. Pandora aida aussi, ce qui me réchauffa le cœur. Quelle généreuse créature. L’endroit propre, je suivis le couloir qu’Emilio m’avait indiqué un peu plus tôt et grimpai l’escalier en sa compagnie. Alors que nous montions à l’étage, je lui tendis la Poké Ball de Turbo.

«Pendant que je serai assoupi, tu pourrais prendre Turbo? Il s’agit de mon Mustébouée et il serait très curieux de découvrir ton élevage. Il pourrait t’aider aussi. Il adore se rendre utile.»

Comme je n’aimais pas imposer la présence de mes Pokémon aux gens, je laissais le choix au jeune homme.

HJ: J'étais tellement inspirée que j'ai répondu tout de suite :B En espérant que tu m'en veuilles pas trop ><

Invité

Il court, il court...
Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell 1377118120-headali

J'eus un rire nerveux quand Max parla de sa sœur cadette. Pour sûr, les sœurs n'étaient pas faciles, et bien incontrôlables. Cela me rappelait cette situation périlleuse avec Josepha, cependant, je m'en formalisais bien moins que pour Enzo. Voire pas du tout. Sûrement du fait qu'elle et moi n'avons jamais été vraiment proches. Pas proches du tout même. Jo' a toujours été obnubilée par Enzo, moi je n'étais rien, ou plutôt, j'étais une gêne qui monopolisais son frère adoré. Et non, je n'en ai jamais vraiment souffert, elle par contre, je crois qu'elle a dû se sentir seule. Seule elle ne l'était pas, mais elle a préféré fuir l'amour que nous lui donnions. Je n'ai pas compris, et c'est peut-être pour cela que tout ce qui la concerne ne m'affecte pas plus que ça. Quelque part, je l'ai chassée hors de ma vie et elle en fit de même. Voir que mon ami jugeait que la famille était si importante, je me gonflais de bonheur lorsqu'il soutenait mon frère ainé. C'est vrai, je ne devrais plus m'inquiéter. Jusqu'à maintenant, il m'a toujours tiré d'affaire, je sais qu'Enzo ne flanchera pas si facilement, à côté de moi, il est comme inébranlable. Je pense qu'il parviendra à ramener Josepha, et nous pourrons nous réconcilier, vivre tous les trois.

Les assiettes et les couverts sont maintenant sur l’égouttoir, fiers et brillants suite à notre lavage et notre rinçage efficace. Maxwell et Emilio, attaque essorage! Je suis de nouveau content, d'autant plus que mon invité semble heureux d'être ici, et se réjouit à la venue de sa future sieste, tout comme sa timide Feuforève apparemment. Je lui souris et commence à lui emboiter le pas dans l'escalier. C'est en haut des marches que Maxwell me fit la proposition de m'offfrir l'aide de son Mustébouée pour mes tâches de l'après-midi. Le regard pétillant, j'observais la Pokéball, puis son propriétaire. Maxwell était généreux, peut-être trop, et j'avais l'impression qu'il m'avait déjà confié sa confiance. Nos atomes crochus s'étaient bien vite unis, je lui avait confié mes craintes, nous nous rapprochions vite, peut-être trop vite. J'étais soudain plongé dans une vague de sentiments confus, mais ne pouvais refuser sa proposition, il avait l'air heureux de pouvoir prêter main-forte de cette façon. Je mis donc la main sur la Pokéball en le gratifiant d'un grand sourire.

"C'est vraiment gentil de ta part Maxwell, j'accepte avec grand plaisir! Turbo va bien me faciliter la tâche!"

Après ça, il n'a pas intérêt à me parler du moindre compte concernant son hospitalité. Il a déjà bien assez fait et a remboursé sa future dette au centuple! J'insisterais pour qu'il n'ai rien à payer. Je pousse la troisième porte à droite du couloir pour faire penetrer mon invité dans une pièce de taille moyenne, peut-être un peu vide pour un chambre. Comme simple mobilier, un sommier de bois assez large surmonté d'un matelas blanc, une table de nuit, ainsi qu'une armoire et une penderie. Je vais ouvrir la fenêtre pour faire partir les quelques restes d'odeur de renfermé qui subsistaient pour ensuite me diriger vers l'armoire et en sortir une simple couette ainsi qu'un oreiller et des housses pour aller avec le reste de la literie. Je les pose sur la couche de mon invité et vais pour prendre congé de lui.

"Je te laisse te débrouiller avec tes draps, je vais te laisser à ton repos! Dors bien et fais comme chez toi. Ah, et tu peux aller prendre une douche dans la pièce d'à côté si tu veux. Viens me voir si tu as quoique ce soit à me demander!"

Je lui désigne la seconde porte menant à la salle d'eau et sors par l'ouverture qui, elle, va vers le couloir. J'espère vraiment que Maxwell se sentira bien et sortira reposé de son sommeil réparateur.
Je descend rapidement les marches et sort à nouveau dans le jardin, observant les verts pâturages si caractéristiques et la cambrousse de la périphérie de Vanawi. Après avoir mis mon chapeau car le soleil tape déjà. Je fais sortir Turbo et ma Pokéball et rassemble Pirila, Splotto et Nono au tour de moi. Bien qu'un peu intimidé, le Mustébouée m'a l'air d'une petite loutre très sérieuse. Je leur explique les taches de l'après-midi, du nettoyage de box, pour cela les deux Pokémon eau auront un rôle primordial. Il faudra aussi nourrir et emmener les troupeaux de Coconfort et de Chrysacier en balade, ce qui est généralement la mission de mon Scarhino. Quant à moi, j'ai encore à m'occuper de l'Escargaume et du Carabing, plus pour des questions d'entraînement cette fois, et Pirila m'aidera. J'attends aussi quelques œufs de Venipattes qui ne devraient plus tarder. L'après-midi va être chargé!

Tout se passa à merveille, les deux renégats ne causèrent pas trop de soucis et ne rechignèrent pas à leur entrainement. Les oeufs furent livrés à l'heure et Splotto s'entendait à merveille avec le jeune Turbo. Ils faisaient un superbe travail d'équipe même si ils avaient tendance à oublier leur tâche pour s'adonner à de trop longues pauses à faire des glissandes en long et en large dans les box... Mais le tout était propre au final et je les autorisait à aller se reposer dans le foin. Enfin, l'après-midi toucha à sa fin quand je vis Nono revenir, avec les troupeaux. J'offrais des jus de baies aux Pokémons qui avaient si bien travaillé et me servait aussi un verre, profitais de la brise fraiche filtrant et sifflant à travers les éoliennes. Tout cela indiquait le début de la soirée, le diner serait bientôt servi. Quelques goutes de sueur perlent sur mes tempes et je me dis qu'une douche purifiante ne serait pas désagréable. Après avoir congratulé une nouvelle fois la petite bande qui était déjà parti jouer sous la surveillance de mon fidèle Nono, ils ont de l'énergie à revendre, eux! Je n'entendis aucun bruit venant de l'étage en entrant dans la maison, Maxwell devait encore dormir. J'espère que je ne le réveillerais pas en me douchant.

Gangs of Vanawi

J'avais beau faire l'idiot, rien ne m'échappait. Surtout pas ce qui se tramait dans mon propre comportement. Je ne pouvais cependant l'expliquer. Ce sourire sincère que je lui offrais si aisément. Ce sourire que je ne distribuais qu'à ceux en qui j'avais totalement confiance. Comme pouvais-je le réserver au jeune homme, tout juste rencontré? Comment faisait-il pour m'ouvrir ainsi? Pour jeter mon masque par la fenêtre et éliminer toutes mes barrières, les unes après les autres. Le pire dans cette histoire: je me laissais faire. Son contact me rafraîchissait totalement. J'avais envie de lui faire plaisir et de ressentir cette joie en écho au creux de mon estomac, encore et encore. Il dégageait ce bonheur concentré... Le savait-il simplement? Faisait-il exprès ou était-ce une part naturelle de son être? Un talent caché, enfoui au fond lui-même, tel le baiser d'un ange sur le front d'un nouveau né, un don à la naissance venu du ciel? Je ne pouvais savoir mais je m'avouais un peu mal à l'aise par notre proximité presque trop soudaine. Valait mieux ne pas s'en inquiéter. Nous avions cliqué, comme je l'avais fait plus tôt avec son frère, tout simplement. Oui. Pas de panique. Malgré tout, je ne me sentais pas ainsi près d'Enzo. Je ne cherchais pas à lui faire plaisir comme avec Emilio. Trop las pour mettre de l'ordre dans mes idées, je me contentai de laisser ce sentiment agréable m'envahir alors qu'Emilio acceptait ma proposition avec un sourire qui en disait long sur ses pensées. Je me félicitai de mon idée. Turbo en serait probablement des plus heureux, et que dire de la joie de l'Hôte de Pension.

«C'est moi qui te remercie. Turbo est un Mustébouée énergique, il a besoin de se dépenser et il lui fera grand plaisir de se sentir utile.»

Je connaissais mon allié. Hautement sociable malgré une certaine méfiance lors de la première rencontre, il s’entendrait rapidement bien avec le jeune éleveur. J’avais toujours ressenti une grande fierté à l’égard de mes Pokémon, une sorte d’orgueil particulier. Je les aimais comme autant de membres de ma famille. J’avais tant d’estime pour eux que j’en parlais parfois comme d’un vantard, alors qu’il n’en était rien. Je les vantais eux, pas moi. Je n’avais que peu de mérite dans leur progression. J’avais choisi chacun d’entre eux pour des raisons spécifiques. Voilà pourquoi je n’acquerrais que peu de Pokémon. Je prenais grand soin à les sélectionner, et j’offrais ceux qui me plaisaient moins à de jeunes dresseurs ou Coordinateurs prometteurs. J’étais difficile. Je cherchais la perle rare, tout comme Pandora. Difficile d’être à sa hauteur. Seulement Ydie y était à peu près parvenue à présent, mais tout cela se discutait. Les avis restaient partagés sur la réelle vedette de mon équipe. Parfois, je consultais les débats sur internet pour m’amuser. Turbo n’avait rien d’une grande star des Concours encore, mais le petit me plaisait beaucoup et j’étais ravi de partager sa présence avec le jeune homme. D’autant plus que je remboursais ma dette qui me semblait encore bien loin d’être repayée. Je me sentais réellement intrusif, mais le sommeil qui m’habitait eu raison de mes bonnes manières. J’aurais du être avec Emilio à l’aider dans ses tâches, mais je me sentais trop fatigué pour remuer le moindre doigt.

Je suivis Emilio à l’intérieur de la pièce et l’idée de me trouver seul, ou presque, avec lui dans une chambre me troubla un moment. Seul son statut d’hôte lui donnait le droit momentanément, de partager cet espace que je considérais sacré dans ma grande pudeur. Le jeune homme eu l’amabilité de sortir pour moi des draps et me salua avant de prendre congé. Je ne manquai pas de le remercier chaleureusement avant sa sortie, puis de soupirer. Son absence venait de créer un vide étrange dans la pièce, moi qui avait d’abord trouvé sa présence déplacée. Je ne comprenais rien à ce qui se passait ici. J’avais probablement besoin de repos et tout se replacerait. J’entrepris de faire le lit, avec l’aide de Pandora. Je me dévêtis ensuite pour enfiler un simple T-shirt et me coucher ainsi, avec seulement mon caleçon. Pas le moment de se montrer coquet. La Togekiss me rejoignit dans le lit et prit place non loin de Mystie, que j’avais couchée sur l’oreiller adjacent à ma place. Le matelas était vieux et dur, mais comme j’aimais dormir sur le ventre ou sur le côté, je n’y prêtai pas attention. Je ne pris même pas le temps de penser à quoi que ce soit. Je m’assoupis aussitôt, totalement épuisé. Je me glissai dans un sommeil réparateur, pratiquement dépourvu de rêves qui ne prirent nullement la forme d’un cauchemar. Je dormis longtemps, plus longtemps que je ne pouvais me l’imaginer, et m’éveillai quelques heures plus tard, complètement sonné.

Je n’avais pas dormi aussi bien depuis des lunes. Les doux sons de la campagne m’avaient accompagné, tout comme cette brise fraîche qui s’engouffrait par la fenêtre ouverte. Quel délice. Je me relevai péniblement, la tête lourde de sommeil. Quelle sensation de bonheur! Je me levai et me dirigeai vers la fenêtre pour jeter un coup d’œil aux champs qui s’étendaient à perte de vue devant moi. J’aimais bien ma demeure pour cette raison : la communion avec la nature. Rien à voir avec les terres fertiles de Vanawi cependant. Cet état de béatitude me plaisait tellement que je pensai que je devrais rester encore quelques jours… Puis je me tendis. Je n’allais quand même pas imposer ma présence à Emilio plus longtemps! Soudainement pris de panique, je réalisai que ce serait bientôt l’heure du dîner et que je n’étais pas convenable pour l’occasion. Il me fallait prendre une bonne douche au plus vite. Peut-être pourrais-je prendre un peu d’avance et préparer le souper pour lui et nos Pokémon? Une chose à la fois. Je préparai mes choses et me glissai dans la pièce d’à côté, une salle de bain qui donnait sur la chambre des maîtres. Je déposai mes affaires avec empressement sur le sol, après avoir récupéré une serviette trouvée dans une armoire, puis me glissai sous le jet chaud de la douche. Ahhh. Par Arceus, vivement cette eau! J’entrepris de me débarrasser de cette crasse accumulée pendant mon voyage et de me laver les cheveux. J’avais l’impression de peser 10 kilos de moins! Je finis par me laisser bercer sous le jet, laissant l’eau couler sur mon visage. Par souci environnemental, je mis fin à cette douche à contre-cœur et émergeai de la baignoire entouré d’un manteau de vapeur.

HJ: Vas-y, le moment que nous attentions avec tant d'impatience **

Invité

Il court, il court...
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J'approchais de ce bonheur extrême délassant qu'est la douche en cette fin d'après-midi. J'avais hâte de pouvoir me passer la tête sous l'eau froide, revigorante, qui éclairerait mes idées pour le reste de ma soirée. Soirée que je partagerais avec Maxwell et les Pokémons. Je me rendis compte que j'étais vraiment heureux qu'il soit là avec son équipe. Un lien s'était crée entre nous, un lien déjà solide, un lien qui ne me faisait pas souffrir, un lien qui me donnait le sourire. Les marches filèrent sous mes pieds et j'arrivais dans ma chambre, dont une porte donnait sur la salle de bain, la même avait accès mon invité, au passage. Je n'attendais pas d'être dans la salle d'eau pour me déshabiller et retirais mon T-shirt et mon pantalon salis par mon travail de l'après midi pour les jeter dans le panier à linge. Ne plus les avoir sur le dos me faisait déjà sentir plus propre, en attrapant ma serviette de bain sur son séchoir, je poussait finalement la porte de la pièce dont on ressort propre après y être entré.

Je fus immédiatement assailli par un nuage de vapeur d'eau en pénétrant dans la salle de bain. Quelqu'un avait donc pris un bain ou une douche chaude juste avant... Je m'interrompis dans mes pensées quand j’aperçus un autre corps nu immobile au milieu de la pièce. Mon cœur s'arrêta littéralement de battre, et le temps avec lui stoppa son cours. C'est comme si je ne parvenais pas à réaliser ce que je voyais pourtant très clairement devant moi. La vapeur d'eau embuait surement mes sens, mais je n'étais pas moins conscient. Seulement, tout mon corps s'était figé, glacé devant l'apparition.

Ce n'était bien sûr pas un inconnu qui se tenait devant moi, mais bien Maxwell. Je ne pus contrôler mon regard qui parcouru alors son corps sans que je ne puisse rien y faire. Il était là, il était bien là, je savais bien qu'il était là, sans bouger, aussi tétanisé que moi, mais mes sens visuel l'emportaient sur tout le reste de mon être. Ma respiration suspendue, mes yeux passèrent sans cligner une seule fois sur le torse mince de mon invité, son nombril, ses bras frêles, sa nuque ou perlaient les gouttes d'eau, ses cheveux retombant sur son visage, ils embrassèrent toute sa silhouette, en s'aventurant bien trop vers son bas-ventre... C'est alors que je battais des cils, ce qui me tira violemment de cette contemplation coupable, j'eus enfin un mouvement de recul et croisais alors le regard de mon vis-à-vis, ce qui me mit profondément mal à l'aise et me donna un sursaut de stupeur, comme pris par surprise alors que je faisais une bêtise. Ne sachant ou me mettre je détournais mon visage et m’apprêtais à ressortir sans demander mon reste, bafouillant de confuses excuses à Maxwell à qui cette entrevue insolite n'avait pas forcèment dû plaire.

"Papapapardonjejejedésoléjesorsjepardon!"

Puis je quittais la pièce alors que le rose me montais enfin aux joues. Comme vidé de mes forces après cet épisode, je me laissais tomber sur le sol, me reposant contre la porte fermée de la salle de bain. Je me sentais horriblement coupable. J'avais presque oublié mes... Tendances, jusqu'à maintenant. Je me sentais comme un vieux pervers. Je savais que effet me faisaient les hommes plus que les femmes, mais ce genre de choses ne ressortaient pas vraiment dans mon comportement habituel, même moi, j'oubliais la présence de mon homosexualité dans ma vie, parfois. Mon cœur s'était remis à battre à une vitesse phénoménale, et ma respiration ne se calmait plus. J’enfouissais mon visage dans mes mains et inspirait profondément pour retrouver mon calme. Les images du corps complètement dénudé de Maxwell passaient en boucle dans ma tête et il me semblait impossible de les chasser. Pendant quelques dizaines de secondes qui me parurent des décennies entières, mon souffle parvint à revenir à la normale. Je sentais que je pouvais à nouveau parler, contrôler mes sens. Me relevant doucement, je me tournais de nouveau vers la porte. Je ne savais ce qui pouvait se passer pour Max derrière cette dernière. Si il était dans le même état que moi...

"M- Maxwell? Je... Je suis vraiment navré. Pardon. Je n'ai pas voulu... J'ai ouvert la porte et..."

Pas voulu quoi? Faire le voyeur? Ah, ça non, ce n'était pas mon intention, je voulais juste prendre une douche, le timing était mauvais. Mais une boule de culpabilité continuait de me ronger l'estomac. Je remuais en plus le couteau dans la plaie, je ne pouvais rien faire d'autre que m’écraser platement.

"Pardon, vraiment."

Gangs of Vanawi

La panique. Quel sentiment adorable, n'est-ce pas? Votre respiration s'accélère à une vitesse vertigineuse et votre coeur s'emballe de façon saccadée et inégale. Votre corps se prépare à fuir ou affronter, une situation ou l'autre demandant une sérieuse quantité de force. Ce phénomène en est un naturel, adaptatif, et a permis à l'homme de se tirer d'affaire et d'évoluer convenablement pendant des millénaires. Or, dans ce scénario, elle s'avérait tout simplement inutile, car peu importe où je posais les yeux, j'étais complètement prisonnier. Je ne pouvais ni fuir, ni combattre. J'étais nu comme un ver devant mes plus grandes peurs, devant mes plus profondes angoisses. Victime du regard d'Emilio, qui probablement sans s'en rendre compte, me détaillait sous toutes mes coutures. Je connaissais ce regard. Celui d'un homme. Celui d'un homme qui ne se contente pas de regarder. Celui d'un homme qui apprécie dans sa surprise. J'aurais voulu disparaître mais je restais ainsi, docile, à laisser filer les secondes, en suspens entre deux univers. Pourquoi n'ai-je pas bougé? Pas cherché à me couvrir? Je savais très bien pourquoi. Mais la réponse m'était oh combien trop difficile à avouer. Je n'étais pas à l'aise avec cette part de moi. Si vous teniez à savoir mon plus grand secret, vous l'aviez devant vous.

Moi aussi, je regardais. Dans un plaisir coupable, je parcourais ses épaules taillées par le travail, sans exposer des muscles trop prononcés. Son torse ferme et mince, tout en subtilités. Ce cou, que je n'avais jamais remarqué auparavant... Gracieux et masculin tout à la fois. Deux jambes solides. Je regardais, moi aussi, même si j'en avais plus à perdre que lui. Le tout se passa si vite, en l'espace de quelques secondes. Mais des secondes qui m'avaient semblé des minutes, des heures. Lorsque mon examen fut terminé, je fus soudainement pris par cette panique qui revenait au grand galop. Le temps se remit à fonctionner comme il le fallait alors qu’un sentiment pudique m’envahi. Voilà que je me trouvais devant lui sans mon masque, sans rien pour couvrir ma personne, autant physiquement que moralement. J’étais complètement vulnérable, plus que je ne l’avais jamais été. J’avais perdu le contrôle, tout contrôle sur ce qui se passait, moi qui adorait tenir les reines, à ma façon. J’aurais voulu fuir, prendre la porte de sa maison et ne jamais revenir pour éviter de me sentir ainsi à nouveau. Car, je le savais, ce sentiment ne disparaîtrait pas de si tôt. Il avait dans sa tête une part de moi que je ne pouvais déloger. Combien de gens pouvaient prétendre avoir vu Maxwell Young dans son costume d’Adam? Deux. Ma mère et ma sœur. Plus les quelques habitants non loin de chez moi quand je n’étais qu’un simple enfant trop pauvre pour s’habiller. Certainement pas un homme, certainement pas de cette façon. Le cri parvint à ma gorge.

«GNIAAAH!»

Pas très sexy, vraiment. Emilio bredouilla quelques excuses avant de disparaître par la porte de sa chambre, me laissant seul avec ma honte. Je n’eus qu’à jeter un coup d’œil au miroir embué pour voir que j’avais pris l’aspect d’une violente tomate. Je posai une main sur le comptoir dans le but de me soutenir. Je me sentais faible, tremblant de façon brutale, peu soucieux de la flaque d’eau qui se formait sur le plancher. Je paniquais totalement. Où était passée ma main mise sur mon existence? Je n’avais plus aucune contenance. Aucun pouvoir. J’étais désormais à la merci de mes sentiments qui torturaient l’estomac. Le plus puissant d’entre eux, la peur, la peur qui me tenaillait le ventre. Comment pourrais-je le regarder en face maintenant que je savais? Maintenant que je savais… qu’il était comme moi. Maintenant que j’avais la preuve irréfutable que j’étais ainsi. Je me débattais avec mon malaise. Vous comprendrez, je vivais une crise existentielle, sur le plancher froid de la salle de bain, dégoulinant et tremblant de froid et d’émotion. Homosexuel. J’aimais les hommes, j’en étais sûr à présent. L’idée d’avoir apprécié son corps alors qu’il appréciait le mien, même en tant que réflexe sous l’effet de la surprise, me fit paniquer de plus belle. J’avais toujours refusé de même penser à la sexualité et voilà qu’elle venait de me donner une claque en plein visage. Soudainement écoeuré par ma propre nudité, je récupérai ma serviette et me séchai. La sensation de chaleur qui en résultat me fit du bien, mais je ne pouvais me débarrasser de tout ce rouge. Misère… J’allais devoir sortir de cette pièce un jour. Mais comment?

La question que je me posais surtout était celle-ci : comment éviter Emilio assez longtemps pour me permettre de boucler mes sacs et reprendre la route, ni vu ni connu? La culpabilité me saisit. Je ne pouvais pas fuir, encore. Je me rendais compte à présent que j’avais évité le contact de certains hommes séduisant sous le prétexte que je ne les aimais pas beaucoup, alors qu’en fais, je cherchais surtout à m’éviter cette prise de conscience : il existait d’autres hommes que Pasqual. Un dur coup dans ma poitrine déjà meurtri. En m’habillant, je me sentais totalement perdu. Je tentais de trouver quelque mot à dire à Emilio. Je devais rester, même si mon instinct me poussait à fuir. J’étais plus fort que mes peurs. Maintenant totalement vêtu d’une chemise décontractée et d’un de mes plus beaux jeans, je j’ignorais toujours comment je ferais pour l’affronter. Je sursautai quand sa voix me parvint de l’autre côté de la porte. Le pauvre semblait torturé par ce qui venait de se passer. Je laissai un silence s’installer, rassemblant mon courage.

«Ce… ce n’était pas de ta faute, Emilio… J’ai laissé la porte débarrée par mégarde… C’est plutôt à moi de… de m’excuser.»

Je sentais le rouge revenir. Stupide réaction du corps. Heureusement que, derrière la porte, il ne pouvait rien voir à ma gêne. Seulement l’entendre au-travers de ma voix.

«Je vais sortir par l’autre porte et te laisser la douche. Je serai sur la véranda.»

Sur ces mots, j’utilisai ma serviette pour sécher un peu le sol que j’avais mouillé. L’air dense de la salle de bain me donnait quelques difficultés à respirer. Ma tâche terminée, je ramassai mes vêtements et rejoignit ma chambre, en prenant soin de bien refermer derrière moi. Mon cœur était toujours aussi affolé dans ma poitrine et je sentais mes muscles aussi tendus que des arcs sous ma peau. Je devais trouver une façon de me détendre et vite. Pandora ne dormait plus, probablement éveillée par mon cri. Myst, elle, avait disparu dans sa Poké Ball. La Togekiss m’interrogea du regard et je lui souris, comme si de rien était. J’attrapai ensuite un livre dans mon sac et me dirigeai vers l’extérieur, tout près des box, sur la veranda. Pandora m’avait accompagnée. Je m’assis sur un des bancs et m’appuyai contre le mur, cherchant une position confortable pour lire. Je ne lus pas une seule page. Je n’arrivais pas à me concentrer. Toujours, mes pensées revenaient vers Emilio et sur ce qui venait de se produire. J’allais abandonner quand celui-ci reparu. Je rougis de plus belle quand nos regards se croisèrent furtivement. Puis soudain, la lande me sembla plus intéressante…

«Ah! Emilio… Elle était bien cette douche?»

Tentative plate d’éviter de parler de ce qui s’était passé. Tentative terrible d’introduire une conversation alors que le malaise nous étreint. Arceus, s’il vous plaît, tuez-moi.

Invité

Il court, il court...
Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell 1377118120-headali

Tout mon être était en proie à un partage entre le refus et l'acceptation. Je me sentais coupable de mon geste, mais également bien satisfait. J'avais bien perçu la chaleur qui m'avait envahi, cette montée d'adrénaline, la rougeur de Maxwell avait entraîne la mienne. Au fond, je m'étais régalé... De cette position inconfortable dans laquelle mon corps, indépendamment de mon esprit ancré dans une morale et une réserve propre, aurait pu faire tout ce qu'il voulait. Mais j'avais su arrêter cette vague de désir qui eut pu prendre contrôle de moi. Bien m'en eu pris, quand je fus calmé derrière ma porte, et lorsque Max m'adressa de nouveau la parole, ne pas immédiatement retourner dans la salle de bain pour le rattraper. De peur qu'il parte ou... Par envie de le posséder entièrement, corps et âme? Apeuré par mes propres envies se révélant de plus en plus crues et au grand jour, j'attendais de longues minutes ou je m'assurais par les bruits de la maison que mon invité avait bien quitté la salle d'eau. Enfin, j'entrais dans le sanctuaire que je venais de violer pour cette fois-ci me déshabiller complètement et me réfugier sous l'eau froide qui fut comme un fouet me ramenant à la réalité. Cette eau sous laquelle Max avait pris plaisir plaisir à se délasser il n'y a pas un quart d'heure... Le rouge au joues me vint en l'imaginait son visage heureux et rougit par la chaleur de l'eau, les gouttes perlant sur tout son corps. Il fallu forcer une grande claque mentale pour oublier ces visions, non pas désagréables, mais coupables auxquelles j'avais commencé à m’abandonner. Mais surtout, j'avais peur. Ma mémoire me renvoyait des image de Sky... Mon ancien amour disparu. Je n'honorais pas son souvenir, je ne pouvais pas l'oublier de cette façon, d'ailleurs je ne l'avais pas oublié. Néanmoins, pourquoi son visage réapparaissait-il seulement maintenant. C'est faux, je n'ai pas essayer de l'oublier. Je ne peux vivre dans le passé. Je posais mon front contre les carreaux en faïence pour y laisser couler quelques petites larmes de regret.

Je sortais de cette douche qui avait pu un peu remettre mes idées en place, mais pas au point d'avoir retrouvé mon état normal pour autant... Je redoutais de descendre au rez-de-chaussé. De peur de trouver Maxwell, mais encore plus effrayé à l’éventualité de voir qu'il aurait pu déserter les lieux. Que notre amitié si bien commencée s'avorte de cette façon m'était insupportable. Cette dernière réflexion me fit descendre les escalier quatre a quatre, habillé, mais les cheveux à peine secs. Personne dans la cuisine, ni dans la salle de séjour. Mon cœur se serra. La panique commençait à m'envahir et je commençais à faire le tour de la maison, vers les box ou j'avais laissé les Pokémon ; Max n'aurait sûrement pas laissé Turbo ici tout seul. Je le trouvais alors dans le véranda, à côté des box, justement. Avec un soupir de soulagement, j'approchais le plus calmement possible, pour ne pas l'effrayer. Son regard gris-violet passa de la contemplation du vide et se tourna vers moi, pour retourner immédiatement, comme si j'avais appuyé sur la touche "arrière" d'une zapette, à l'exploration du paysage vert des abords de la Pension. Je fis automatiquement de même, rompant en même temps que lui le contact visuel.

« Je me disais- »

J'allais parler quand Maxwell prit les devant en me demandant des nouvelles de ma douche. Mon visage transforma mon calme apparent en une moue des plus bizarre. Cette question me mettait foutrement mal à l'aise et me remettait face aux pensée que j'avais eu sous le jet. Je me secouais avant de répondre. Si mon invité préférait faire comme si ne rien était, autant le suivre... Espérons que tout aille bien...

« Ah! Oui, la douche! C'était super méga bien! »

Super méga bien... T'as rien trouvé de plus immature? Avec ceci, j'affichais alors un grand sourire un peu crispé, mais ma volonté de retrouver ma bonne humeur était là. Intrigués de nous voir immobiles à parler sans nous regarder, nos Pokémon finirent par entrer, curieux, dans la véranda qui avait fait office de sphère impénétrable jusqu'à maintenant...

« Turbo a fait du très bon travail, tu sais, les box sont très propres. Il est aussi devenu copain comme cochon avec mon Axoloto! »

Le moulin à parole se remit en marche. Cela me soulageait. Maxwell avait toujours le regard vers les champs. Je m'approchais un peu, cela m'aurait fait plaisir qu'il me regarde de nouveau, qu'il m'adresse un sourire. Je tortillais quelques instants mes mains avant d'en poser une dans le dos de mon invité, et lui parler d'une qui se voulait calme, mais ressortait presque trop avenante de ma bouche.

« Tu veux voir le résultat de son travail? Il y a vraiment de quoi être fier! Sinon, tu as bien dormi j'espère? »

Si mes mots, le Mustéboué de gonfla de fierté, sous le regard un peu jaloux mais amical de Splotto, qui aurait aimé être complimenté lui aussi. Ma main toujours posé sur le dos de Maxwell, j'eus soudainement envie de prendre dans mes bras le coordinateur qui me paraissait d'un coup si fragile... Emilio, du tact, que diable! Deux hommes ensemble, cela dégoutterait certainement Maxwell! Mais je ne plu empêcher mon bras de venir entourer les épaules de mon ami, dans un geste rassurant. Nouvelle apparition de Sky. Je dût retirer mon bras à la hâte, une expression de panique se lisait dans mon regard.

Gangs of Vanawi

Je n’avais pas posé la bonne question. Sans le vouloir, j’avais ramené l’attention sur la situation qui venait de se produire à l’étage. La douche. Stupide, stupide Maxwell. Il fallait dire que je ne pensais qu’à ce moment, ainsi, en lançant la première chose qui m’était venu à l’esprit… J’aurais bien aimé disparaître. Vraiment, l’idée de m’enfuir en courant sans demander mon reste me plaisait de plus en plus, mais une part de moi me garder le fessier bien collé sur mon banc. Évitant, froid, oui, mais pas impoli. Je passerais la nuit ici et m’en irait le lendemain après le petit-déjeuner, je me promis. Malgré moi, je n’étais pas certain de pouvoir fonctionner en calquant mes actions selon ce plan. Il suffisait de se pencher dans mon estomac pour comprendre. À son arrivée, une douce et douloureuse sensation tout à la fois l’avait envahi, accompagnée par une bonne dose de gêne. Je ne souhaitais pas vraiment m’éloigner de lui. J’étais curieux et je voulais chercher à le connaître d’avantage. Un si gentil garçon… D’autant plus que sa présence éloignait toutes mes sombres pensées des derniers jours. Je le craignais autant que j’avais besoin d’être à ses côtés. Quel paradoxe étrange. Je réalisai qu’Emilio n’était pas plus à l’aise quand il répondit de la façon la plus bête qui soit. Je l’avais cherché, j’imagine, mais je me trouvais maintenant dans un silence embarrassé, ne sachant pas quoi dire, le regard tourné dans la direction opposée de celle où il se trouvait.

Les Pokémon finirent par nous rejoindre et j’interceptai un regard interrogatif de la part de Turbo. Si Pandora avait tout de suite compris mon malaise, ce n’était pas le cas du jeune Mustébouée qui ne me connaissait pas encore assez bien. Malgré tout, il reconnaissait que quelque chose dans mon attitude avait changée, ainsi se dirigea-t-il vers moi et se coucha à ma gauche sur le banc, la tête posée sur ma cuisse, m’observant avec attention, visiblement nerveux. Je caressai son dos, un peu ragaillardi par sa présence. Emilio me parla alors de son bon travail et je fus, en effet, très fier. Je ne m’en attendais pas moins de la loutre, mais elle se montrait parfois difficile. Emilio semblait très satisfait et je l’étais aussi. Je souris au Mustébouée avec un regard d’approbation qu’il ne manqua pas de remarquer. Ses moustaches se tortillèrent avec joie. Il avait compris que j’appréciais son geste d’aider l’Hôte de Pension. Ce dernier s’était approché soudainement et je sentis ma respiration s’accélérer à nouveau. Mon cœur se mit aussi de la partie quand il posa sa main dans mon dos. Il se trouvait près, à présent, très près, trop près. Je pouvais sentir l’odeur de son shampooing, celle de sa peau aussi. Je me retournai vers lui par réflexe et regrettai aussitôt mon geste car je fus aspiré par le vert profond de ses yeux.

Le rouge me monta aussitôt aux joues. Je n’avais pas du tout l’habitude qu’on me touche, même que je réservais le contact physique qu’aux personnes de grande confiance. Je gardais même mes distances avec ma sœur, qui avait toujours compris que j’aimais avoir mon espace. Il s’agissait probablement d’une façon pour moi de me protéger, comme d’habitude. Emilio pénétrait en terrain interdit, mais je ne pus le repousser. J’avais l’impression que l’air entre nos deux corps s’était gorgé d’électricité et une vision de son corps ruisselant de sueur me revint à l’esprit. J’avais envie que ce contact s’éternise, même s’il me faisait oh tant souffrir. Mon corps menaçait de fendre à ce contact si doux, si pur, si chaud. Deux parts de moi s’affrontaient encore et toujours et le malaise quant à me sexualité me revint. J’avais envie d’hurler car je repensais à ce moment où Pasqual m’avait repoussé avec violence. Et si je me laissais aller à toutes ces pensées avec Emilio et qu’il me repoussait de la même façon? Le désir que j’avais lu dans son regard pouvait très bien être le fruit de mon imagination. Je frissonnai quand soudainement cette main contre mon dos devint un bras autour de mon épaule. Une sensation de chaleur m’envahit et vint me détendre. Je sentis mes muscles se relâcher les uns après les autres alors que j’aurais vraisemblablement du prendre mes jambes à mon cou. Vraiment, il aurait été de ma nature de paniquer, surtout après ce qui venait de se passer. Vérité était que je ne voulais qu’il retire son bras, au contraire. Je voulais qu’il me tienne contre lui. J’étais terrorisée, mais je brûlais de désir à ce geste anodin et rassurant. Alors que j’allais me retirer, trop mal à l’aise avec moi-même, ce fut Emilio qui le fit et je perçus une lueur de panique briller au creux de ses prunelles. Sentant que je devais dire quelque chose pour détendre l’atmosphère, je répondis finalement à sa question. Je m’étais levé d’un bond sans m’en rendre compte, ainsi je lui désignai les box.

«J’ai bien dormi, oui, merci. Et oui, j’aimerais beaucoup, surtout que cela me… donnerait l’occasion de visiter, n’est-ce pas? Tu n’oublies pas la promesse que tu as faite de me faire découvrir ton corps… PENSION! Ta pension!»

Je me mordis la lèvre, plus rouge que jamais. Venais-je vraiment de dire «me faire découvrir ton corps»? Je voulais mourir, mourir, mourir. Mourir de honte.

«Pour ce qui est de Turbo, tu m’emprunter… me l’emprunter quand tu veux.»

Ma langue venait encore une fois de glisser dans une pente dangereuse. Je n’arrivais plus du tout à mettre de l’ordre dans mes idées et tout ce que je faisais était de suggérer des choses dont je n’étais pas certain de souhaiter. Ou… le souhaitais-je? Je préférais ne pas me poser la question. Pour l’instant, j’avais le regard rivé sur le sol, incapable de le regarder après ces deux bourdes de suite. Vraiment, je n’aidais en rien à détendre l’atmosphère.

Invité

Il court, il court...
Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell 1377118120-headali

Je suis quelqu'un de maladroit et de pas très fin, j'en suis pleinement conscient. On vit avec, comme qu'y dirait. Sauf que mon manque de tact ne semble pas vraiment rassurer Maxwell. Il faut dire que je suis à la base quelqu'un d'aussi assez tactile, mais je sens que Max a une réticence à ce que je le touche... Un frisson l'envahi alors que je posais ma main sur son dos. Peut-être que tout ça est un peu soudain et étrange pour lui. Mon ami ne s'attendait probablement pas en venant ici, à se retrouver à poil devant le maître des lieux, lui aussi dénudé. N'importe qui serait mal après cela, c'est sûr! J'aurais pleins de questions à poser à Max, alors, comme, par exemple « ça te gênerait que je sois homo? ». Mine de rien, cette interrogation est celle qui me tourmente le plus. Je ne sais pas si mes tendances ont pu être révélées au grand jour lors de notre entrevue mais... Bref, je ne sais que faire. J'étais absorbé dans mes pensées, seul un mot, retint mon attention dans ce que me disait Maxwell : Pension.

J'arquais un sourcil, pourquoi insistait-il autant, d'un coup? Non pas que cela m'irritait ou me dérangeait mais... Son teint rouge faisait naître bien d'autres interrogations dans mon esprit. Je devais être trop dans la lune, du coup, il a du s'agacer et me rappeler à l'ordre. Oui, c'est sûrement ça! Je dois sûrement avoir l'air d'un grand bêta alors je vais me réfugier derrière ma montagne de mots maladroits.

« Oh, oui, oui, oui! Ne t'inquiètes pas, je n'allais pas t'oublier! Jamais de la vie! Il y a pleins de partie de moi que tu n'as pas encore visité... Euh, je veux dire, des parties de ma pension! Oui, je parle de ma Pension! Mais c'est que la Pension, c'est un peu une partie de moi aussi, tu vois! Hé, hé hé! Je parlais pas du tout de ces parties là, et... Euuuuh! »

Je m'enfonce, là, je crois... Je porte une main à mon visage, pour cacher ma rougeur, mais pour aussi prendre le temps de me maudire un bon coup plus au moins à l'abri du regard de Max. Ce dernier n'en mène pas vraiment large car il dit un peu n'importe quoi aussi. Quelque chose me vient alors à l'esprit... Est-ce que par hasard... Nous serions deux gros niais?

Autant ne pas trop prêter attention à cette dernière pensée, Maxwell veut visiter, et ça changera les idées de tout le monde. Après, nous prendrons un bon dîner, nous dormirons, et demain, tout ira pour le mieux! Enfin, j'ose aussi espérer que mes hormones ne me taquineront pas dans mes rêves en plus. Manquerait plus que je devienne somnambule et... Je me gifle mentalement pour ne pas penser la suite de cette histoire malsaine. Je me fais peur, des fois! Comme nous nous dirigeons vers les box, Max me propose de l'emprunter... Oooooh!! Enfin, d'emprunter son Turbo... Ahhh...

« Oh, super! Je t'emprunterais souvent alors! »

Tiens? C'est bizarre, là, non? Je m'arrête un instant, pour réflechir à ce que je viens de dire... Emprunter Maxwell, bien entendu mais... C'était quoi la question? Zut de zut, ma langue à encore fourché!

« Ouiouioui, j'emprunterais Turbo, avec plaisir! Mais je ne veux pas abuser! »

Dis-je, dans un semblant de calme... Je suis vraiment un abruti fini...
Mais avec tout ça, je pense pouvoir enfin passer à la visite guidée. Comme nous sommes à côté, je commence par faire explorer les box à mon invité, présentant fièrement le travail de Turbo et Splotto. Ils ont de quoi être fiers! La, le Carabing et l'Escargaume -que j'ai bien pris la peine de séparer bien évidemment- mangent et boivent avec un air endormi. J'espère avoir bientôt plus de Pokémon magnifiques à mettre ici! Ensuite, j'emmène Maxwell derrière la maison ou se trouve une chambre stérile. A l'intérieur, plusieurs couveuses, ou trônent les œufs de Venipatte apportés ce matin. Je vérifie rapidement la température et fais un dernier tour de regard maternel sur ces œufs que j'ai hâte de voir éclore. Parler de ma passion pour ces créatures insectoïdes me détend beaucoup et je me sens bien plus à l'aise que tout à l'heure. J'espère que Max se sent mieux également. La dernière étape de notre excursion se trouve dans la serre. Là, les Coconforts et les Chrysaciers se sont suspendus d'eux même à la végétation luxuriante... Pour la plupart, ils dorment déjà car le soleil a presque disparu au fond des champs. Il commence en plus à faire faim et je pense que je me coucherais de bonne heure ce soir, je suis un peu lessivé!

« Je pense que tu as tout vu, Maxwell! Ça t'a plus j'espère? Je ne fais pas souvent visiter mon élevage, manque de temps et d’intérêt de la part des gens, je suppose... Enfin, ce n'est pas grave, je suis vraiment ravi d'avoir pu te montrer tout ça! »

C'est vrai, quand quelqu'un s’intéresse à mon métier, il n'y a rien de plus jouissif que de les initier à leur tour à ma passion! Je suppose que tout le monde est un peu comme ça, aussi.
Aussi, il fait faim alors je pense que la prochaine destination sera la cuisine.

« Tu me feras visiter un peu ta... loge? C'est ça qu'ils ont les Maître Coordinateur? Une loge? Ou l'Amphithéâtre? Je n'y connais vraiment rien, désolé... Sinon, je pense qu'on va aller manger, tu as envie de quelque chose en particulier? »

Sujet: Re: Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell Mar 3 Sep 2013 - 16:10

Gangs of Vanawi

J’entretiens toujours l’hypothèse que quelque chose s’était introduit dans l’air, une substance gazeuse et invisible qui nous faisait totalement perdre la raison. Rien de ce que nous pouvions dire ne faisait du sens alors que nous n’avions que des envies louables : oublier au plus vite le moment qui venait de se passer. Retrouver un semblant de normalité. Mais au lieu de reprendre nos esprits et poursuivre des conversations aisées tels deux hommes civilisés, nous ne pouvions que bafouiller quelques conneries insensées qui, encore et toujours, nous ramenaient vers le moment fatidique où nous nous étions touchés du regard. Je bouillais de honte et de fébrilité alors que sa langue fourchait à son tour. Vraiment, il devait y avoir quelque chose dans l’air pour que nous agissions en deux bels imbéciles de la sorte. Je n’osai rien ajouter à son beau discours tordu, de peur de me couvrir encore plus de ridicule. Je me contentai de lui sourire, tentant de reprendre le dessus sur moi-même et chasser mon embarras qui devait se sentir à des milles à la ronde. Je ne désirais pas gêner mon hôte, et pour cela, nous devions tout deux passer à autre chose… Dans la mesure, évidemment, du possible.

Je me sentais ravi par l’enthousiasme d’Emilio envers mon Mustébouée. Vraiment, je me sentais toujours comme un poids d’arriver ainsi à l’improviste dans sa demeure pour demander de l’hospitalité. Je soupçonnais une nature hautement sociable chez le jeune homme, et un grand plaisir à recevoir des invités, malgré tout, je ne pouvais me départir de l’impression de paraître un peu grossier. Si j’avais eu le numéro de téléphone de la Pension, j’aurais toujours pu téléphoner avant de m’inviter ainsi. Il faudrait que je pense à le demander au propriétaire des lieux avant de repartir. Qui sait, cela pourrait m’être utile. Si j’avais bien envie de fuir l’endroit, une part de moi savait pertinemment que je ne me débarrasserais pas aussi facilement d’Emilio et que, tôt ou tard, j’aurais à lui rendre visite. Parlant de visite, j’appréciai grandement celle que me fit l’hôte. Les box étaient en effet très propres et je ne manquai pas de féliciter les deux Pokémon de type Eau responsables de beau ménage. Une complicité s’était tissée entre Splotto et Turbo, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. Je souris aux deux complices avant de suivre Emilio ailleurs. Tout son élevage avait quelque chose de rustique et de raffiné à la fois. La pension était encore jeune et peu de Pokémon se partageaient encore l’espace, mais je pouvais voir que le jeune homme les manipulait avec expertise et je ne me lassais pas de ses explications.

J’aimais voir le feu de la passion brûler au fond d’une personne, et je ne voyais très bien chez Emilio. J’appréciai beaucoup sa douceur dans l’infirmerie, ce regard presque maternel qu’il offrait à ses Œufs. Je préférai néanmoins les serres, où je pris un malin plaisir à observer les Chrysaciers et les Coconforts se surprendre dans la végétation luxuriante. Quel endroit paisible! Alors que je brûlais d’excitation, comme un enfant à Noël, l’Hôte de la Pension, lui, semblait de plus en plus fatigué. Évidemment, il n’avait pas pu se reposer comme moi plus tôt. Sa journée était terminée et moi, je lui prenais de son temps de repos! Misère… Malgré tout, cette visite avait achevé de nous calmer un peu tous les deux, ou du moins de nous distraire de nos pensées.

«J’ai beaucoup apprécié ma visite, Emilio, merci beaucoup. Tu possèdes un très bel élevage et tu devrais en être fier.»

J’en pensais chaque mot, même si je pouvais paraître lèche-botte au premier abord. Je ne souhaitais évidemment pas le gêner, mais mon admiration transperçait dans ma voix. Je ne pouvais la cacher, d’autant plus qu’un sourire sincère avait envahi mon visage. Il me parla alors d’une suite, celle où je le ferais moi-même découvrir mon univers. À cette pensée, je rougis un peu. Mon monde de Coordination en était un si intime, et pourtant si généreux à la fois. Le spectacle qui se mariait avec l’humilité. Je ne pouvais lui refuser cependant, après ce magnifique tour de ses installations qui m’avait tant plu.

«Un Maître Coordinateur… Eh bien, je parle pour moi. Je jouis d’une permission spéciale d’accéder à l’Amphithéâtre du Grand Festival, celui où se déroulent chacun des Concours des finales. C’est un endroit que je ne pourrais te faire visiter qu’à l’ouverture des finales… Puisque l’endroit est hautement sécurisé. Mais je voudrai bien, si tu as le temps de te déplacer jusqu’à Nuva Eja le moment venu.»

Je lui offris un sourire que je n’espérais pas trop rempli d’espoir. Je n’avais jamais fait la visite de l’Amphithéâtre à personne auparavant, mais j’adorerais le faire avec le jeune homme.

«Sinon, un Coordinateur peut se pratiquer n’importe où, n’importe quand. J’ai l’intention de m’entraîner demain matin. Tu pourras venir assister si tu le souhaites.»

Je jetai un coup d’œil à Pandora qui avait compris que je parlais d’elle. Oui, je voulais m’entraîner avec ma jolie championne, cette fois. Turbo serait la partie aussi, s’il ne se trouverait pas occupé avec Emilio, tout comme Mystie. À la mention du mot «manger», je sentis mon estomac gargouiller. Je ris doucement avant d’annoncer :

«Je veux bien manger, oui. À condition que tu me laisses te préparer le repas. Tu as l’air fatigué, alors que je suis encore frais et dispos. Puis ce sera ma contribution après cette visite.»

Je lui offris un regard qui voulait dire : non négociable. Je l’accompagnai à la cuisine où j’entamai le tout. Une sauce rosée, faite maison, agrémentée de champignons et de légumes frais, sur penne. Rien de très compliqué, mais qui redonnerait un peu d’énergie au pauvre Emilio. Tandis que je préparais le tout, je me risquai à lui demander :

«Tu es seul à t’occuper de ta Pension Emilio? Pas d’employés? Ou… une femme, peut-être?»

Je rougis et me maudis intérieurement pour cette question très indiscrète. Malgré tout, je brûlais de savoir.

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Gangs of Vanawi {Pv. Maxwell

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