« C'est toi ou moi, l'un de nous est de trop! »

''Dégage'', de Bryan Adams.
 
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Maxwell R. Young
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Maxwell R. Young
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Âge du personnage : 32 ans
Métier / Études : Maître Coordinateur de profession
Pseudonyme(s) : Monsieur Image, ce surnom affectueux, prêté par mes fans, qui me désigne pendant mes performances.
Silver Spirit, ou Spirit, tout simplement, mon pseudonyme au sein de la Résistance.

Niveau : 60
Team active :
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Tarek "REK"Gallame ♂ • Impassible • Modeste

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Ruby "BEE"Absol ♀ • Chanceux • Brave

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Kingsey "KING"Tylton ♂ • Médic Nature • Relax

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Marselo "MARS"Galopa ♂ • Torche • Brave


Team spécifique :
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Izobel "IZO"Momartik ♀ • Rideau Neige • Malpolie

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Gamen "GAM"Farfaduvet ♂ • Infiltration • Jovial

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Ydila "YDIE"Milobellus ♀ • Écaille Spéciale • Calme

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Domingo "DOM"Simiabraz ♂ • Brasier • Gentil

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Zackson "ZACK"Voltali ♂ • Absorb Volt • Modeste

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Aëlia "AËL"Aéromite ♀ • Lentiteintée • Brave



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MessageSujet: Déjà-Vu |OS important /!|   Déjà-Vu |OS important /!\| EmptyMer 27 Mai 2015 - 15:37


Déjà-Vu

La quiétude du jardin me manquait. Je sortais tel un homme nouveau sous le porche, un livre sous le bras, humble, presque timide devant cette matinée qui offrait toute sa splendeur sans la moindre pudeur. Je passai devant Emilio en prenant bien mon temps, un sourire joueur à peine perceptible contre mes livres, jouant du genou pour bousculer ses jambes alors que je me trouvais à sa hauteur. Mon manège m’amusa moi-même et je poursuivis ma route sans me retourner pour guetter sa réaction, je me trouvais dans un tel état de bonheur que j’en avais presque honte. Il s’agissait donc de mon petit secret personnel, un secret qui n’en resta pas un bien longtemps. Pandora surprit mon sourire, l’éclat enfantin de mon regard. Elle me connaissait par cœur, pouvait deviner la moindre de mes pensées. Elle me sourit aussi, une invitation dansant dans ses prunelles sombres, une invitation que je retins et acceptai d’un mouvement de tête à son endroit. Mais pas tout de suite. Avant je souhaitais savourer un instant de plus la simplicité de cette matinée, l’éclat magnifique des fleurs printanières dans mon jardin, et une fois de plus, remercier silencieusement Arceus d’une prière pour le miracle qu’il avait su opérer avec moi. J’avais eu une vie difficile. Parfois, j’ai pu croire que je n’y survivrais pas, qu’un homme ne pouvait jamais souffrir autant. Combien j’avais eu tort. La souffrance ne connaît aucune limite. Mais le bonheur non plus.

J’avais perdu des proches, l’amour de ma vie, ma mère, ma liberté. J’avais vécu une enfance dans la misère. Mais malgré les épreuves, j’avais aussi vécu ô combien de magnifiques expériences. Ma rencontre avec Pasqual qui révolutionna mon existence entière. La naissance de ma petite sœur, ma bien-aimée Clarissa. Ce moment où je croisai le chemin de Solène Weber, qui me changea de tant de façons, cette femme qui m’offrit une nouvelle famille et la force de continuer alors que je croyais vraiment m’effondrer à jamais. Puis Emilio, mon tendre Emilio, qui faisait de ma vie une véritable douceur. La naissance de mes deux nièces de cœur, leurs sourires et leurs rires qui me comblaient encore et toujours. Melinda Connors, fidèle amie. Yasmina de même, qui m’inspirait toujours de par son courage. J’avais aussi trouvé, en plus de toutes ces âmes bonnes, ma passion véritable, celle qui m’avait aussi permis de tenir. Mes Pokémon, ces êtres si chers à mes yeux avec qui, je le réalisais, je me montrais parfois très difficile, critique et dur. Pour qui je voulais décrocher la lune à présent. J’avais une nouvelle à leur annoncer, je voulais le faire à présent que je me sentais si bien, que je me sentais à nouveau tel un homme et non telle une maladie.

J’avais accepté. Ma maladie, je veux dire. J’avais bien fini par la voir en face, par accepter mes faiblesses et mes restrictions. J’avais accédé à tous les traitements, aussi douloureux puissent-ils être. Le plus difficile était le regard de mes proches, la peine. Et la pensée, même lointaine, que je pouvais en mourir. Je m’étais montré fort, courageux même. J’étais le monsieur Image, dissimuler mes véritables émotions faisait partie de mon personnage et je n’étais pas prêt de changer à ce sujet. Je préférais me terrer dans mon silence que d’infliger à mes proches une part de mon fardeau. Car j’étais terrorisé. Je ne voulais pas mourir, pas si jeune, pas alors qu’il y avait tant de mystères encore à explorer. Rémission. On me l’avait appris la veille lors d’un rendez-vous médical et à présent je voulais partager la nouvelle avec mes compagnons. Malgré ma peur, ma faiblesse, malgré le feu dans mes veines, les longues nuits passées dans la souffrance, j’avais vaincu, du moins pour le moment, le mal qui m’affligeait. Je voulais repartir sur de nouvelles bases, tant de projets me hantaient à présent dont un en particulier que je taisais probablement par prudence, en partie par timidité et surtout car je craignais les réactions autour de moi. De toute façon bien d’autres préoccupations me prenaient, telles que les finales de cette édition 2015 de la Compétition.

«Pandora, Gamen, Domingo, Ydila, Zackson et Izobel, je vous en prie, approchez.»

Parmi les membres de mon équipe, ils étaient les seuls à ne pas savoir. Ils devaient s’en douter bien sûr. Les autres et moi l’avions tenu secret car avec la nouvelle de ma rémission en venait nécessairement une autre. Les élites prirent donc place autour de moi tout près du terrain aménagé dans le jardin, impatients, avides de connaître la vérité à mon sujet.

«Hier, j’ai rencontré l’oncologue. Je vous rassure tout de suite. Les nouvelles sont excellentes. Je suis en rémission.»

Je n’avais guère prévu la montée d’enthousiasme qui s’empara de mes compagnons. Ils se jetèrent à mon cou, me renversant dans l’herbe grasse où je m’écrasai dans un grognement étouffé. On m’entoura de toutes parts, si bien que je ne percevais plus qu’un amas de plumes, écailles et poils dans mon champ de vision troublé. Malgré la spontanéité renversante de mes alliés, je me surpris à rire et à rendre l’affection à mes élites, un peu surpris tout de même de ce genre d’agissements de leur part. Ils étaient les plus âgés, les plus sages et maîtrisés de l’équipe après tout. Cette épreuve m’avait cependant fait réaliser que d’entre tous, ils m’étaient très précieux. Ils étaient non seulement mes premiers compagnons, mais aussi mes amis, confidents et partenaires de travail. Je leur devais tout. Après de longues minutes à partager notre affection mutuelle, on me permit finalement de me redresser. Ce que je fis, un peu étourdi et rieur. Ils se pressèrent autour de moi afin d’entendre la suite.

«Ce qui signifie que nous participerons aux finales cette année et défendront notre titre à nouveau. Cette année, Miss Anarchy n’a qu’à bien se tenir, surtout que j’ai décidé de la condition spéciale de cette année.»

Un sourire élargit mon visage alors que je scrutais les leurs. Ils brûlaient d’impatience, même Izobel qui faisait de son mieux pour avoir l’air mesurée. À vrai dire, je n’en menais pas bien plus large, fébrile à l’idée de ce moment que nous pensions inatteignable jusqu’à très récemment, sans pour autant avoir cessé de prier et d’y croire. Il s’agissait de ma récompense ultime. Peu savaient à quel point je pouvais aimer mon métier, qui n’en était pas un à mes yeux. Je retournerais à ma vie dans les bidonvilles si elle me permettait de continuer à faire ce que je faisais : vendre du rêve.

«La vie nous réserve souvent des surprises, j’en suis la preuve vivante. Bonnes ou mauvaises, il faut savoir les affronter. J’ai envie de voir si mes adversaires savent témoigner d’une bonne capacité d’adaptation, à quel point ils sont préparés et dédiés à leurs alliés. D’une même façon, j’ai envie de tester mes propres limites, avec vous. Cette année, le Pokémon du challenger et le mien sera attribué au hasard dans une équipe de six. Un dé sera tiré et ainsi, le hasard déterminera qui affrontera notre adversaire. Qu’en dites-vous?»

Au moment où ils s’apprêtaient à répondre, un mouvement dans le jardin attira mon attention. Les fleurs à ma droite se mirent à osciller, comme si une brise les secouait, sans que ce ne soit le cas. Deux antennes recourbées en émergèrent et ce fut à peu près la dernière chose que je vis avant qu’une créature ne me saute à la gorge, stoppée rapidement par Domingo qui l’envoya paître plus loin d’un coup de poing enflammé. Je me redressai d’un bond, confus par ce qui venait de se produire. Je ne comprenais guère pourquoi ce Pokémon venait de m’attaquer alors que je me trouvais entourée de mes compagnons, tous plus puissants les uns que les autres. Je m’en approchai, malgré les réticences du Simiabraz. Je reconnus là rapidement un Mimitoss, ou plutôt une, qui se releva courageusement et braqua ses grands yeux rouges emplis de colère et de ressentiment contre moi. Un ressentiment que je mis un long moment à replacer, avant de comprendre.

«Aëlia?»

En reconnaissant son nom, sa colère sembla vaciller. Elle recula d’un pas, en émettant une sorte de cliquetis farouche destiné à me dissuader d’approcher. Or, je fis plutôt le contraire, effectuant un pas en sa direction, heureux et ému de voir la Mimitoss issue de mon passé. J’avais connu Aëlia du temps où j’étais toujours un jeune Coordinateur sur les routes. À vrai dire, la jeune créature m’avait accompagné dans plusieurs épreuves, plusieurs Concours. J’avais toujours eu l’impression désagréable qu’elle ne se plaisait pas sur les planches, que son véritable cœur résidait ailleurs, là où je l’avais capturé dans les marais de la jungle anulianne. Je ne comprenais donc pas son animosité. Quelque chose me disait cependant qu’elle était venue ici par vengeance. Que son attaque envers moi visait à me blesser comme j’avais pu le faire par le passé en croyant bien faire. Le cœur lourd à cette réalisation, je lui offris un regard triste.

«Tarek? Peux-tu m’aider je t’en prie?»

Le Gallame, resté près du porche là où Emilio se tenait s’approcha sans la moindre hésitation et alla se camper entre nous deux, touchant mon bras au passage et invitant la Mimitoss à se joindre à nous. Bien sûr, l’insecte refusa de coopérer, sans pour autant partir ou tenter d’attaquer à nouveau.

«Aëlia, Gallame ici présent traduira tes pensées à mon intention. Je veux comprendre ce que tu ressens, ton animosité envers moi.»

Avec une hésitation palpable, elle s’approcha tout de même, ne me quittant pas deux yeux au passage. Sitôt elle posa sa tête contre ma main tendue de Tarek qu’une bribe d’images et de sentiments me submergea. D’abord, une colère noire, un gouffre profond où je devinais aisément une très grande souffrance. Puis l’épine de la tristesse, du sentiment d’abandon. Passèrent en boucle des scènes de notre passé où je ne portais aucune attention à cette petite insecte, lui préférant les alliés qui m’entouraient à présent, jusqu’au moment où je lui annonçais que nos chemins se quittaient d’une façon si brusque qu’elle me surprit moi-même. Avais-je pu me montrer si dur avec elle à l’époque? Je la vis aussi errer dans ce marais où je l’avais libérée, sans y trouver ce qu’elle cherchait. La solitude qu’elle avait ressentie, le sentiment de perte… Une larme coulait contre ma joue au moment où Tarek mit fin au lien télépathique. Je scrutais désormais le visage de la petite Mimitoss, déchiré de remords.

«Aëlia… Je suis tellement désolé. Je n’avais pas réalisé à quel point tu pouvais être attachée à moi, ni à quel point les Concours et cette équipe te tenaient à cœur. J’avais cru te rendre service, mais j’ai aussi été méchant et je n’ai pas su reconnaître ta valeur. Je suis tellement désolé… Tu mérites bien mieux que moi, ma belle.»

Je caressai sa fourrure d’un violet criard. Aëlia avait servi de bouc émissaire pour mes frustrations quotidiennes, sans que je ne m’en rende vraiment compte. À présent, il m’apparaissait clairement hors de tout doute que je l’avais peiné et que sa colère à mon égard était pleinement justifiée. Mon contact la fit se braquer quelques instants et elle m’observa avec un grand courage. Il ne devait pas être facile de m’affronter après tout ce que j’avais pu lui faire subir. Elle se détendit cependant progressivement, me laissa faire en pressant  sa petite tête contre moi et mordillant mes doigts. Puis avec une grand dignité, elle se détacha de moi et se plaça à quelques mètres, en position défensive, tout comme un Pokémon sauvage proposant un combat à un dresseur l’aurait fait. Comme lors de notre première rencontre dans les marécages. Elle m’invitait à un combat, dans le but de la capturer. Je compris aussitôt et invitai Zackson à lui faire face.

«Je te propose quelque chose. Si tu gagnes, Aëlia, je te restituerai dans l’équipe élite. Tu y auras ta place.»

Les prunelles de la Mimitoss s’éclaircirent et elle se jeta contre son adversaire avec Psykoud’Boul et Crochet Venin. Le combat fit rage pendant plusieurs minutes, chacun des adversaires ne laissant aucune chance à l’autre et enchaînant des attaques tout aussi puissantes que belles. Jusqu’à ce que l’insecte soit envoyé au tapis. Elle se releva avec difficulté avant de s’écrouler à nouveau, mais elle n’était pas au bout du rouleau. Son corps se mit à briller, puis se transformer pour laisser place à un Aéromite qui termina le travail et envoya le Voltali au tapis d’un nouveau Psykoud’Boul. Un silence étonné s’en suivi. On avait rarement vu Zackson flancher après tout. Je souris en applaudit la toute nouvelle Aéromite avant de m’approcher d’elle et de lui proposer une Poké Ball que je plaçai dans ma main avec humilité et solennité.

«Aëlia, tu as gagné ton dû. Tu t’es montrée forte et courageuse. À présent je te propose la place qui te revenait de droit dans mon équipe d’élites, en promettant d’être un dresseur à la hauteur de tes attentes cette fois et de passer toutes nos journées ensemble à me faire pardonner de l’imprudence que j’ai pu témoigner à ton endroit. Qu’en dis-tu?»

Aëlia s’approcha avec une lenteur calculée, voletant jusqu’à se poser contre ma main. Elle était exactement ce dont j’avais besoin. Une étincelle de bravoure, de détermination. Elle me scrutait de ses petits yeux bleus, aussi mignonne que sous sa forme inférieure, souriant avec affection et naïveté. Ainsi elle était. D’une grande force, d’un grand cœur aussi, une créature toute simple prête à aimer le monde entier. Sa patte se posa contre bouton pressoir de l’appareil et elle y disparu. Je la fis sortir aussitôt en l’invitant à prendre place contre mon épaule.

«Bon, mes amis, je crois que nous avons du pain sur la planche. Êtes-vous prêts?»

La clameur me déchira les tympans et fit vibrer mon âme. Nous arrivons.

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